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Corneille noire

Corvus corone

Corvus corone
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Corneille noire

EspĂšce

Corvus corone
Linnaeus, 1758

Répartition géographique

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Carte de répartition de la Corneille noire

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

La Corneille noire (Corvus corone) est une espĂšce de passereaux de la famille des Corvidae. Elle est prĂ©sente dans deux aires distinctes : l'Europe de l'Ouest et du sud-ouest, oĂč sa population est estimĂ©e entre 5,5 et 12 millions de couples, et l'Asie du Kazakhstan au Japon, oĂč sa population n'est pas connue. Commune dans toute son aire de rĂ©partition, elle prĂ©sente une grande plasticitĂ© Ă©cologique et se trouve aussi bien Ă  la campagne qu'au cƓur des grandes villes, comme Paris et Londres.

Oiseau entiĂšrement noir, elle est trĂšs proche de la Corneille mantelĂ©e, avec qui elle a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme formant une seule et mĂȘme espĂšce. Elle se distingue du Grand Corbeau par sa taille plus petite et son bec plus effilĂ©, du Corbeau freux par les plumes sĂ©tiformes qui recouvrent la base de son bec et du Corbeau Ă  gros bec par son bec plus court et moins arquĂ©.

La Corneille noire est omnivore et opportuniste. Elle vit en couples territoriaux stables et essentiellement sédentaires, mais peut aussi se trouver dans de grands rassemblements de corvidés. Elle est fréquemment considérée comme nuisible en raison des dommages qu'elle est réputée causer aux cultures et à la petite faune. Toutefois, sa longévité, son adaptabilité et ses capacités cognitives remarquables contribuent à expliquer la fascination qu'elle exerce sur l'homme et sa place dans de nombreuses cultures, aux cÎtés du Grand Corbeau avec lequel elle se confond souvent dans les mythes et légendes. Sa longue interaction avec l'homme a ainsi été décrite par le biologiste John Marzluff comme une « coévolution culturelle »[1].

RĂ©partition et habitat

RĂ©partition

Répartition européenne de la Corneille noire et la Corneille mantelée

La Corneille noire (Corvus corone) se rencontre dans deux rĂ©gions distinctes. La sous-espĂšce nominale vit dans l'ouest et le sud-ouest de l'Europe : Angleterre, pays de Galles et sud de l'Écosse, Espagne, Portugal, France Ă  l'exception de la Corse, Belgique, Pays-Bas, Europe centrale jusqu'Ă  l'Elbe, Suisse, zone alpine en Italie[2]. Ses effectifs Ă©taient estimĂ©s en 2016 entre 5,5 et 12 millions de couples, dont 20 000 Ă  100 000 couples en Belgique, 80 000 Ă  150 000 couples en Suisse, 310 000 Ă  530 000 couples en Espagne, 790 000 au Royaume-Uni, et 1 Ă  3 millions de couples en France[3].

La sous-espÚce Corvus c. orientalis se trouve de la Sibérie jusqu'au Japon en passant par l'Asie centrale (Afghanistan, est de l'Iran, Cachemire, Tibet, nord de la Chine)[4]. Les données manquent sur ses effectifs[3].

En Europe du Nord, du centre-est et du sud-est, la Corneille noire est remplacĂ©e par sa proche parente, la Corneille mantelĂ©e, avec qui elle s'hybride sur une zone de contact de 1 300 km de long, large de 24 Ă  170 km selon l'endroit, allant de l'Apennin ligure, en Italie, jusqu'au nord du Jutland, au Danemark[5]. Une seconde zone de contact existe en Écosse, sĂ©parant la Corneille mantelĂ©e au nord de la Corneille noire au sud[6].

Habitats

La Corneille noire se trouve dans tous types d'habitats, Ă  l'exception de la haute montagne dont les massifs forestiers compacts ne lui sont pas favorables[7] : elle ne dĂ©passe guĂšre 1 000 m d'altitude. Elle a toutefois Ă©tĂ© observĂ©e jusqu'Ă  2 645 m dans les Alpes, au col du Galibier[8] et sa nidification a Ă©tĂ© prouvĂ©e Ă  1 900 m en Engadine supĂ©rieure[9] et en Maurienne[8]. Dans les PyrĂ©nĂ©es, la construction d'un nid a Ă©tĂ© observĂ©e Ă  1 600 m[10]. En Asie centrale, C.c. orientalis se trouve jusqu'Ă  3 600 m[11].

La Corneille noire en ville

Un oiseau de plus en plus urbain : des corneilles faisant les poubelles au jardin du Carrousel, Ă  Paris

La Corneille noire vit principalement à la campagne, mais connaßt une urbanisation croissante depuis la fin des années 1970, allant jusqu'à nicher sur les terrasses d'immeubles ou dans une cheminée de chauffage urbain[12]. Ce phénomÚne, qui touche également la Corneille d'Amérique[13] et la Corneille mantelée[14], est attribué à la plasticité écologique de ces corvidés et à des conditions désormais plus favorables en ville : interdiction de la chasse, présence de nourriture abondante.

À Paris, oĂč elle niche depuis les annĂ©es 1970, elle a profitĂ© de l'installation de sacs poubelles en plastique dans le cadre du plan Vigipirate : les sacs transparents lui permettent de voir la nourriture disponible[12]. En 2018, ses effectifs sont estimĂ©s Ă  450-550 couples nicheurs, en stabilitĂ© depuis dix ans, auxquels il faut ajouter des groupes parfois nombreux de non-nicheurs concentrĂ©s dans les grands parcs[15]. À Londres, ses effectifs ont crĂ» de 65 % entre 1995 et 2010, soit davantage que dans le reste du pays (+10 %)[15]. À Hambourg, ils ont dĂ©cuplĂ© entre 1982-1983 et 1996-2000, avant de connaĂźtre une augmentation de 3 % par an entre 1996-2000 et 2007-2008[15]. La croissance est Ă©galement de 3 % annuels Ă  Bruxelles entre 1992 et 2016, suivis par une relative stabilitĂ© depuis 2008[15].

Les corneilles vivant en ville pourraient y gagner en longévité (voir la section Morbidité et mortalité). En sens inverse, une étude menée en Suisse met en évidence un gain de poids plus lent et un poids moindre à l'envol des juvéniles en milieu urbain, comparés à des voisins ruraux. 80 % des jeunes mesurés présentent ainsi une taille trop faible pour espérer acquérir un territoire et se reproduire[16].

Mouvements

TrĂšs bien adaptĂ©e aux Ă©carts de tempĂ©rature, comme tous les corvidĂ©s[17], la Corneille noire est quasi-sĂ©dentaire[18]. En Europe, les reprises de bagues ont mis en Ă©vidence des dĂ©placements de quelques centaines de kilomĂštres Ă  l'automne lors de la dispersion post-nuptiale, avec quelques migrations Ă  proprement parler : d'aprĂšs les donnĂ©es françaises, des oiseaux belges ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans l'Orne (260 km), des oiseaux suisses dans le Gers (785 km), des oiseaux allemands dans l'Aveyron (750 km) et la Haute-Vienne (524 km)[19]. L'erratisme est variable selon la rigueur de l'hiver, les ressources alimentaires ou la pression dĂ©mographique locales[20].

Description

Dimensions

La Corneille noire mesure de 48 Ă  56 cm de long pour un poids de 396 Ă  602 g[21]. Son envergure est de 84 Ă  100 cm[21]. Chez la sous-espĂšce nominale, la longueur de l'aile varie entre 290 et 345 mm, celle de la queue entre 256 et 195 mm, celle du tarse entre 55 et 64 mm et celle du bec de 29 Ă  62 mm ; chez la sous-espĂšce C. c. orientalis, la longueur de l'aile est de 197 Ă  218 mm, contre 197 Ă  218 mm pour celle de la queue, 48 Ă  69 mm pour celle du bec[21]. En moyenne, le mĂąle est plus grand que la femelle[21].

Apparence extérieure

La Corneille noire possĂšde une robe noire brillante, Ă  reflets bleus, verdĂątres ou pourpres en plumage neuf[4]. Ses pattes noires sont robustes, typiques d'un oiseau marcheur, Ă©cailleuses sur la face antĂ©rieure et lisses sur la face postĂ©rieure. Les doigts sont de type anisodactyle (trois doigts antĂ©rieurs et un doigt postĂ©rieur), comme chez la plupart des passereaux. Le bec, gris foncĂ© Ă  noir, s'inscrit dans la continuitĂ© de la tĂȘte. Il est assez fort, avec un culmen incurvĂ©, et reprĂ©sente 50 Ă  64 % de la longueur totale de la tĂȘte. La commissure du bec et la base de la mandibule supĂ©rieure sont recouverts de fines plumes sĂ©tiformes, caractĂ©ristiques des corvidĂ©s. La mandibule supĂ©rieure dĂ©passe souvent lĂ©gĂšrement de la mandibule infĂ©rieure pour former un petit crochet.

Les jeunes de Corneille noire naissent nus, avec une peau rose qui devient grise avec l'ùge. Ils se recouvrent rapidement d'un plumage duveteux, court et noir mat les deux à trois premiers mois de leur vie[22]. D'abord aveugles, ils ont ensuite les yeux bleu-gris[23]. La commissure du bec présente un petit bourrelet qui régresse avec l'ùge ; elle est d'abord rose, puis à bout gris, avant de devenir uniformément foncée[23]. L'intérieur du bec reste rose vif jusqu'à trois ans[23], ce qui permet de stimuler le nourrissage par les parents, le bec grand ouvert de la jeune corneille étant trÚs visible de loin.

Comme tous les corvidĂ©s, la jeune corneille effectue une mue post-juvĂ©nile incomplĂšte sa premiĂšre annĂ©e, entre juin et septembre : elle conserve ses rectrices (plumes de la queue), ses rĂ©miges (plumes de vol) et ses grandes couvertures, dont l'aspect brun et usĂ© permet de la diffĂ©rencier des adultes[24]. Elle effectue ensuite une mue complĂšte chaque annĂ©e, gĂ©nĂ©ralement de juillet Ă  septembre[25]. AprĂšs la premiĂšre mue complĂšte, le jeune ne peut plus ĂȘtre distinguĂ© extĂ©rieurement d'un adulte ; il devient impossible de dĂ©terminer son Ăąge aprĂšs trois ans, une fois que l'intĂ©rieur du bec est entiĂšrement sombre[26].

La Corneille noire ne présente pas de dimorphisme sexuel : les deux sexes sont identiques[26]. Le sexage est possible par observation du comportement pendant la période de reproduction, laparoscopie[27] ou analyse génétique d'un prélÚvement sanguin ou d'une plume[28].

  • Jeune ĂągĂ© de 15 Ă  17 jours
    Jeune ùgé de 15 à 17 jours
  • Jeune ĂągĂ© de 2,5 mois environ
    Jeune ùgé de 2,5 mois environ
  • Jeune aprĂšs la mue post-juvĂ©nile
    Jeune aprÚs la mue post-juvénile
  • Adulte en pleine mue
    Adulte en pleine mue
  • Adulte en plumage neuf
    Adulte en plumage neuf

EspĂšces proches

Corneille noire en vol

La Corneille noire a le mĂȘme gabarit que la Corneille mantelĂ©e, mais sa robe intĂ©gralement noire empĂȘche toute confusion. Elle se distingue du Grand Corbeau par sa taille 25 % plus petite, son bec plus effilĂ© et des plumes du cou moins Ă©bouriffĂ©es[29]. En vol, elle a la queue droite et non cunĂ©iforme comme le Grand Corbeau ; sa main compte cinq « doigts » contre quatre pour le Grand Corbeau. Elle ressemble beaucoup au Corbeau freux juvĂ©nile[30], mais se diffĂ©rencie facilement de l'adulte, dont la base du bec est nue[31]. Enfin, elle se distingue du Corbeau Ă  gros bec par son bec moins massif et moins arquĂ©[32].

Vol

L'envergure en vol de la Corneille noire est comparable Ă  celle du Corbeau freux, plus grande que celle du Choucas des tours et beaucoup plus petite que celle du Grand Corbeau[33]. Les ailes de la Corneille noire sont larges, plus que celles du Corbeau freux, avec les extrĂ©mitĂ©s digitĂ©es[33]. Son vol est assez lent, battu, planĂ© seulement en descente et le plus souvent direct[29], d'oĂč l'expression anglaise « as the crow flies », Ă©quivalent du français « Ă  vol d'oiseau ». Elle pratique peu le vol en cercles pour prendre de l'altitude[33]. Elle peut atteindre une vitesse de 50 km/h et voler avec une grande vigueur lors d'un houspillage[31].

Écologie et comportement

Reproduction

MĂąle nourrissant sa femelle lors de l'incubation.
ƒuf de Corvus corone corone - MusĂ©um de Toulouse

La Corneille noire est sexuellement mature dans le courant de sa troisiĂšme annĂ©e civile, mais ne commence gĂ©nĂ©ralement Ă  se reproduire qu'Ă  partir de trois ans[34]. Elle est socialement monogame et forme des couples de long terme[35], mĂȘme si sa rĂ©putation de former un couple Ă  vie reste Ă  confirmer scientifiquement, notamment par le baguage[36].

Les mĂ©canismes par lesquels les couples se forment ne sont pas connus[35]. Dans une expĂ©rience menĂ©e en 1905 et consistant Ă  tuer le mĂąle en pĂ©riode de nidification, la femelle a reformĂ© un couple trĂšs peu de temps aprĂšs, ce qui montre que la recherche de partenaire peut ĂȘtre trĂšs rapide[35].

Une fois les individus en couple, les corneilles renforcent leurs liens chaque année, au sortir de l'hiver, par plusieurs jeux nuptiaux : vols en piqué communs, révérences du mùle à la femelle[37]. En cours d'année, ils pratiquent le lissage des plumes réciproque.

Construction du nid

La pĂ©riode de nidification commence Ă  la mi-mars en Europe de l'Ouest[36] et au Japon[38]. La Corneille noire bĂątit un gros nid de branchettes, isolĂ© et Ă©loignĂ© des regards. Le nid est installĂ© en hauteur : Ă  6 mĂštres du sol en moyenne en NorvĂšge, Ă  15 m dans le nord de l'Allemagne[39]. Il est construit le plus souvent dans un arbre, majoritairement sur une fourche, Ă  dĂ©faut Ă  l'insertion d'une branche contre le tronc[36].

La Corneille noire n'est pas liĂ©e Ă  une essence prĂ©cise : elle utilise la plus courante. Dans une Ă©tude rĂ©alisĂ©e dans le bocage limousin, les essences mises Ă  contribution incluent hĂȘtre, pin, sapin, Ă©rable, peuplier, chĂȘne, bouleau, chĂątaignier, orme et frĂȘne[40]. Dans le nord de l'Espagne, les corneilles utilisent le chĂȘne des PyrĂ©nĂ©es, le peuplier noir, le saule, le chĂȘne vert ou le pin[41]. La nidification sur des pylĂŽnes Ă©lectriques, signalĂ©e depuis les annĂ©es 1930, n'est pas rare[42] : dans une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en Thuringe, 99 nids sur 481 se trouvaient sur des pylĂŽnes[36]. À Takatsuki, dans la prĂ©fecture d'Osaka, 52 % des nids sont bĂątis dans des rĂ©sineux, 25 % dans des feuillus et 23 % sur des structures artificielles[43].

Le plus souvent, le couple construit un nouveau nid chaque année, les anciens nids étant réutilisés soit par un autre couple de corneilles, soit par d'autres espÚces, typiquement le Faucon crécerelle, le Faucon hobereau, le Hibou moyen-duc et les milans[44]. Il arrive que plusieurs nids soient construits, un seul étant finalement retenu. Les deux sexes participent à la construction, la femelle se chargeant d'incorporer au nid les matériaux apportés. Une surveillance est nécessaire lors des premiÚres phases de construction pour éviter le pillage de matériaux par des voisins.

Le nid comporte usuellement quatre couches : l'assise est constituée de branches, mortes ou vertes, cassées directement sur l'arbre. Suit une couche d'écorces fibreuses et de brindilles, qui consolide l'assise, puis une couche de mousse, herbes et racines. La coupe interne est formée de mousse, laine, papier ou fibres[45]. La construction dure 8 à 10 jours, mais peut aller jusqu'à 17 jours. Le nid est généralement isolé, mais il arrive que plusieurs nids se trouvent voisins faute d'autres sites disponibles[46]. Pour autant, on ne peut parler de colonie au sens strict[34].

Copulation et incubation

ƒufs de Corneille noire

La copulation se produit gĂ©nĂ©ralement lors de la construction du nid, dans le nid lui-mĂȘme ou Ă  proximitĂ©[35]. Elle dure 10 Ă  15 secondes[47].

La ponte a lieu entre avril et juillet, plus rarement dĂšs la fin mars[44]. Elle produit quatre Ă  cinq Ɠufs, parfois six, moins souvent sept ou trois[44]. L'Ɠuf de corneille noire est bleu verdĂątre tachetĂ© de vert olive et pĂšse en moyenne 19 g pour des dimensions de 4×cm. La ponte se fait Ă  raison d'un Ɠuf par jour[48]. Les pontes de remplacement ne sont pas rares, en particulier quand la ponte initiale a Ă©tĂ© dĂ©truite par l'homme[44]. Une femelle peut ainsi pondre jusqu'Ă  21 Ɠufs au cours d'une mĂȘme saison[49].

L'incubation dĂ©marre soit dĂšs le premier Ɠuf, soit Ă  l'avant-dernier[37]. Elle dure typiquement 17 ou 18 jours, mais peut aller jusqu'Ă  21 jours[44] Seule la femelle y prend part, le mĂąle ne portant pas de plaque incubatrice[50]. Elle ne quitte le nid que pour se dĂ©gourdir et pour se nourrir. Pendant ce temps, le mĂąle surveille les environs et ravitaille la femelle[44].

D'aprĂšs une Ă©tude menĂ©e au Royaume-Uni Ă  la fin des annĂ©es 1960, le taux d'Ă©closion est de 60 %, les premiers facteurs d'Ă©chec Ă©tant, dans l'ordre, le pillage d'Ɠufs par d'autres corvidĂ©s (Pie bavarde, Grand Corbeau, Geai des chĂȘnes[51]) et l'interfĂ©rence humaine[52]. Le nombre moyen de jeunes Ă  l'envol varie entre 1,1 et 1,7 par nichĂ©e selon l'endroit et l'annĂ©e[53]. Une Ă©tude menĂ©e dans le bassin de Nagano sur la sous-espĂšce orientale (C. c. orientalis) de 1963 Ă  1964 montre une ponte moyenne de 4,4 Ɠufs, pour un taux d'Ă©closion de 90 % et un taux de jeunes Ă  l'envol de 57,5 %[54].

Les nids de Corneille noire peuvent ĂȘtre parasitĂ©s par le Coucou geai, qui y dĂ©pose ses Ɠufs. Dans le nord de l'Espagne, cette proportion varie selon les annĂ©es entre 1,2 % et 70 % des nichĂ©es et les nids affectĂ©s contiennent en moyenne 1,5 Ɠuf de coucou[49]. La prĂ©sence de jeunes coucous rĂ©duit mĂ©caniquement le nombre de jeunes corneilles au nid, mais confĂšre un avantage indirect en ce que le jeune coucou excrĂšte une substance rĂ©pulsive quand il se sent menacĂ©, dissuadant les prĂ©dateurs et protĂ©geant ainsi le reste de la nichĂ©e[49].

Jeunes au nid

Jeunes quelques jours aprĂšs l'Ă©colosion

Les jeunes sont des nidicoles typiques : ils naissent nus, poĂŻkilothermes, aveugles et sourds. La femelle se charge de les couvrir pour assurer leur rĂ©gulation thermique. Les coquilles d'Ɠuf sont poussĂ©es hors du nid ou mangĂ©es. Quelques heures aprĂšs leur naissance, les jeunes commencent Ă  quĂ©mander. La femelle rĂ©gurgite dans leurs becs la nourriture apportĂ©e par le mĂąle, d'abord animale, puis vĂ©gĂ©tale[44]. Durant les premiers jours, les excrĂ©ments sont expulsĂ©s dans des sacs fĂ©caux emportĂ©s par les adultes[55]. Les jeunes apprennent ensuite Ă  faire leurs besoins hors du nid. AprĂšs deux Ă  trois semaines, les jeunes ne sont couverts que la nuit et les deux parents assurent leur ravitaillement. Ils quittent le nid vers 31-32 jours, mais restent perchĂ©s dans les branches quelques jours avant d'apprendre Ă  voler[44].

Les jeunes vivent avec leurs parents soit jusqu'à l'automne, soit jusqu'à la fin de l'hiver, avant de se disperser[56]. Une partie plus ou moins importante des couples cesse alors de défendre son territoire. Une faible minorité de jeunes reste sur le territoire (philopatrie) et aide ses parents pour la reproduction suivante[57].

Organisation sociale

Mùle territorial plumes hérissées, ailes basses et queue relevée, en posture de défense du territoire

Cas standard

La Corneille noire adulte vit en couples territoriaux. Une étude réalisée en Suisse entre 1984 et 1988 montre une densité moyenne de six couples par km2 en milieu rural, contre 36 couples par km2 en milieu urbain[44]. Une autre étude menée à Haren, aux Pays-Bas, au début des années 1980, fait état de 2 à 10 couples par km2 en milieu rural, soit des territoires de 10 à 50 hectares par couple[58].

Les deux membres du couple surveillent et dĂ©fendent le territoire contre les autres corneilles et parfois contre d'autres oiseaux : rapaces, autres corvidĂ©s, en particulier la Pie bavarde et le Corbeau Ă  gros bec. La dĂ©fense peut passer par des vols agressifs d'intimidation ou des combats, mais elle consiste le plus souvent en postures ritualisĂ©es, dites cawing-display ou bowing-display : la corneille hĂ©risse les plumes de la tĂȘte et du corps ; la queue Ă©talĂ©e et les ailes lĂ©gĂšrement tendues, elle pousse une sĂ©rie de croassements en levant et en baissant tout l'avant du corps, tout en clignant des yeux de sa membrane nictitante[59].

Les territoires peu adaptés à la reproduction sont occupés par des bandes d'immatures, d'oiseaux n'ayant pas pu trouver de partenaire et de couples adultes n'ayant pas pu se créer leur propre territoire et ne se reproduisant pas[45]. Ces oiseaux forment le plus gros des grands groupes qu'on peut trouver dans les décharges, les lacs récemment vidés et autres sources de nourriture abondante et prévisible[45]. Ils peuvent alors se trouver en position dominante grùce à leur nombre, alors qu'ils sont le reste du temps dominés et chassés par les oiseaux territoriaux[45].

Une étude menée en 2014 et 2015 auprÚs d'une population mixte de Corneilles noires et mantelées du Jardin zoologique de Schönbrunn, à Vienne, montre qu'elles s'inscrivent dans des dynamiques de groupe de type fission-fusion : elles présentent individuellement des degrés de sédentarité et d'erratisme trÚs variables, certaines restant dans le zoo toute l'année pendant que d'autres le visitent plus ou moins réguliÚrement[60].

Ces bandes sont souvent rejointes à l'automne par des couples territoriaux qui cessent de défendre leur territoire hors période de reproduction, pour former des dortoirs de plusieurs dizaines, centaines, voire milliers d'individus. Le rÎle de ces dortoirs est encore mal connu, mais inclut la protection contre les prédateurs et le partage de chaleur[61]. Les dortoirs peuvent accueillir d'autres espÚces de corvidés, typiquement des Corbeaux freux et des Choucas des tours, mais aussi des Grands Corbeaux. Ainsi, un dortoir en Cornouailles accueillait dans les années 1970 jusqu'à 150 corbeaux, 200 corneilles, 2500 freux et 7 à 8000 choucas[59].

En rÚgle générale, les mùles dominent les femelles, les vieux dominent les jeunes, et à sexe et ùge identique, les plus gros dominent les plus petits[62]. Un mùle territorial dont la femelle meurt est souvent en mesure de conserver son territoire, mais l'inverse n'est pas vrai.

Reproduction coopérative

Adulte nourrissant un jeune

Des cas de territoires tenus par trois corneilles ont été signalés en SuÚde chez la Corneille mantelée[63] et dans le nord de l'Italie chez la Corneille noire[51]. En Suisse, en zone urbaine, une étude a trouvé un aidant au nid dans trois territoires sur 33[57].

Dans le nord de l'Espagne, une population de corneilles pratiquant la reproduction coopĂ©rative a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1995 : les couples de corneilles y comptent des assistants dans prĂšs de 75 % des cas, un mĂȘme territoire Ă©tant tenu par jusqu'Ă  neuf individus[51]. Ces assistants sont Ă  la fois des jeunes des deux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes et des oiseaux immigrants apparentĂ©s au mĂąle du couple titulaire ; dans les deux cas, il s'agit principalement de mĂąles[64]. Il semble que les jeunes restent sur le territoire parental non pas du fait de contraintes Ă©cologiques (saturation des territoires, manque de partenaires, risques liĂ©s Ă  la dispersion post-juvĂ©nile), mais parce que leurs parents dĂ©fendent leur territoire toute l'annĂ©e, crĂ©ant ainsi un lieu de refuge oĂč les jeunes peuvent trouver nourriture et protection[65].

Les assistants participent Ă  toutes les tĂąches parentales : nourrissage des jeunes, dans une moindre mesure dĂ©fense du territoire commun, construction et entretien du nid[51]. Certains prennent mĂȘme part Ă  la reproduction : dans une Ă©tude portant sur 57 jeunes rĂ©partis en 19 nichĂ©es, 26 % des nichĂ©es se sont avĂ©rĂ©es impliquer plusieurs pĂšres[66]. En comparaison, une Ă©tude dans la zone hybride avec la Corneille mantelĂ©e montre un taux de reproduction hors couple de moins de 3 % aussi bien chez les couples conspĂ©cifiques qu'hĂ©tĂ©rospĂ©cifiques[67].

La taille du groupe est positivement corrĂ©lĂ©e au succĂšs de la reproduction, indĂ©pendamment de la qualitĂ© du territoire occupĂ©[68]. Elle permet notamment de rĂ©duire le parasitisme par le Coucou geai : les assistants permettent Ă  la femelle de rester davantage au nid, limitant ainsi les occasions pour le coucou de dĂ©poser ses Ɠufs[49].

Alimentation

Pelotes de réjection de plusieurs corneilles, témoignant de régimes alimentaires différents.

La Corneille noire est omnivore et opportuniste. L'ornithologue Paul Géroudet remarque ainsi : « la nourriture de la Corneille noire est d'une variété extraordinaire ; il est peu d'oiseaux aussi omnivores, capables de tirer parti de tout[69].» Son régime alimentaire dépend donc de la région et de la saison[70]. Il a été étudié par l'observation, l'analyse du gésier, de l'estomac et des pelotes de réjection.

Elle apprĂ©cie les graines, surtout les cĂ©rĂ©ales (blĂ©, avoine, orge, maĂŻs) en germination ou glanĂ©es aprĂšs la moisson[69]. Selon la saison, elle recherche les baies et fruits, notamment les cerises, prunes, poires, pommes, raisins ou noix[71]. Elle se nourrit Ă©galement d'insectes (essentiellement des colĂ©optĂšres), vers de terre et araignĂ©es, de petits mammifĂšres, reptiles et batraciens[71]. Elle pille les Ɠufs et tue les poussins dans les nids d'autres passereaux, d'oiseaux d'eau, voire de rapaces[70]. Elle tire parti des cadavres d'animaux, notamment tuĂ©s par les voitures. Elle peut Ă©galement s'en prendre Ă  des oiseaux blessĂ©s ou malades, jusqu'Ă  la taille d'une perdrix[71]. Sa prĂ©dation d'ablettes et de jeunes perches est documentĂ©e sur le lac LĂ©man[71]. En milieu urbain, la Corneille noire s'appuie largement sur la nourriture anthropogĂšne : poubelles ou dĂ©charges Ă  ciel ouvert[72].

Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1980 dans le bocage limousin montre une ration quotidienne de 61 Ă  83 g selon la pĂ©riode de l'annĂ©e[73]. En hiver, la recherche de nourriture occupe toute la journĂ©e, alors que le nourrissage est plus rapide le reste de l'annĂ©e, permettant Ă  la corneille de vaquer Ă  d'autres activitĂ©s[73].

Ses techniques de capture sont variĂ©es : Ă  l'aide de son bec, elle explore l'herbe Ă  la recherche d'invertĂ©brĂ©s, retourne mĂ©thodiquement pierres, feuilles ou branchettes au sol, harponne les batraciens dans les mares, Ă©largit les trous pour en tirer les vers de terre ou les larves, ou creuse le sol[74]. Elle attrape les insectes en vol, suit les charrues dans les champs en quĂȘte de vers blancs et de campagnols[75] et, sur les pelouses, arrache l'herbe pour dĂ©terrer des larves de hannetons[76]. Exceptionnellement, elle a Ă©tĂ© observĂ©e plongeant dans l'eau pour pĂȘcher[77] - [78]. Elle ouvre les fruits Ă  coque et les mollusques en les prenant dans son bec et les laissant tomber, en vol, au-dessus d'une surface dure pour les briser[69]. Au Japon, elle a Ă©tĂ© vue dĂ©posant des noix devant les roues de voitures au feu rouge pour les manger aprĂšs passage des vĂ©hicules[79].

Elle pratique le cleptoparasitisme : elle peut voler la nourriture trouvĂ©e par d'autres oiseaux moins agressifs, en particulier le Corbeau freux[80] et houspille les Buses et les Autours des palombes pour leur dĂ©rober leur proie. Bien qu'elle se nourrisse essentiellement au sol, elle peut chasser en vol, par exemple un Étourneau sansonnet, un Pigeon ramier[11] ou une Hirondelle de rivage[81].

La nourriture est maintenue par une patte avant d'ĂȘtre fragmentĂ©e avec le bec. La nourriture trop sĂšche ou collante est trempĂ©e dans l'eau avant d'ĂȘtre consommĂ©e[7]. Les aliments qui ne sont pas consommĂ©s sur le champ sont emportĂ©s dans le bec ou dans la poche sublinguale avant d'ĂȘtre cachĂ©s pour plus tard, habitude commune aux corvidĂ©s[82]. Pour autant, la Corneille noire ne dĂ©pend pas autant de ses caches que le Geai des chĂȘnes ou le Cassenoix mouchetĂ©[82]. Plus les conditions mĂ©tĂ©orologiques sont mauvaises, plus elle compte sur les caches qu'elle a prĂ©cĂ©demment constituĂ©es[83]. Plus rarement, elle a Ă©tĂ© observĂ©e transportant de la nourriture dans ses pattes[78] - [84].

À l'instar des autres corvidĂ©s, la Corneille noire a besoin de boire rĂ©guliĂšrement pour s'hydrater. Elle le fait en prĂ©levant l'eau avec son bec, puis en relevant la tĂȘte[85].

Comme tous les oiseaux, la Corneille noire rejette des pelotes contenant les restes non digĂ©rĂ©s de son alimentation : enveloppe de graines, restes dĂ©chiquetĂ©s d'invertĂ©brĂ©s et de vertĂ©brĂ©s, souvent de petits cailloux ayant servi Ă  broyer les aliments dans le gĂ©sier. Ces pelotes sont de forme ovale ; elles mesurent 30 Ă  70 mm pour un diamĂštre de 10 Ă  20 mm[86].

  • Corneille retournant une pelouse
    Corneille retournant une pelouse
  • Corneille mangeant du pain de mie aprĂšs l'avoir trempĂ©
    Corneille mangeant du pain de mie aprÚs l'avoir trempé
  • Corneille mangeant un pigeon Ă©crasĂ©
    Corneille mangeant un pigeon écrasé
  • Corneille fouillant une poubelle
    Corneille fouillant une poubelle

Soin du plumage

Comme tous les oiseaux, la Corneille noire consacre une partie importante de la journĂ©e Ă  sa toilette : Ă  l'aide de son bec, elle stimule sa glande uropygienne, puis se lisse les plumes pour arranger son plumage et enlever une partie de ses ectoparasites[87]. Pendant la mue, la toilette permet d'ĂŽter les plumes usĂ©es en train de tomber et de dĂ©barrasser les plumes en formation de leur Ă©tui[87]. La Corneille noire se gratte la tĂȘte de maniĂšre indirecte, en abaissant l'une de ses ailes et en passant la patte par-dessus l'Ă©paule[87]. Ce grattage sert entre autres Ă  transfĂ©rer l'huile sĂ©crĂ©tĂ©e par la glande uropygienne du bec vers les pattes, puis les plumes de la tĂȘte. Le toilettage rĂ©ciproque est utilisĂ© entre membres du couple et chez les juvĂ©niles entre membres de la fratrie ; il se concentre sur les zones de la tĂȘte et de la nuque que l'oiseau ne peut pas atteindre avec son propre bec[88].

La Corneille noire ne pratique pas les bains de poussiĂšre, mais se baigne rĂ©guliĂšrement dans l'eau[85]. Pour ce faire, elle se place dans de l'eau peu profonde ou perche sur un objet submergĂ©, comme une branche, puis elle plonge la tĂȘte dans l'eau et la secoue vigoureusement de gauche Ă  droite tout en battant des ailes et de la queue, de sorte Ă  s'asperger complĂštement[85]. AprĂšs avoir pris son bain, elle part vers un endroit sĂ»r pour s'Ă©brouer.

La corneille peut recourir au bain de fourmis pour se débarrasser des hÎtes indésirables dans son plumage[45]. Le formicage actif consiste à prélever une ou quelques fourmis avec le bec et à se toiletter avec ; dans le formicage passif, la corneille se contente de s'asseoir sur des fourmis, ailes éployées, et à se laisser envahir[89]. La fonction de cet exercice n'est pas totalement comprise, mais il semble que les oiseaux utilisent l'acide formique produit par les fourmis attaquées pour se débarrasser des parasites de leur plumage.

  • Bain dans une flaque
    Bain dans une flaque
  • SĂ©ance de grattage
    SĂ©ance de grattage
  • Bain de soleil
    Bain de soleil
  • Bain de fourmis (formicage)
    Bain de fourmis (formicage)

Voix

La Corneille noire est un oiseau bavard[90] et capable d'émettre une grande variété de sons, qui rend difficile le décompte de ses cris. Une étude en a néanmoins dénombré 23[91].

Le cri typique est un croassement sonore et dur kraaa, produit par sĂ©quences, qui peut ĂȘtre accompagnĂ© de hochements de la tĂȘte, cou tendu (bowing display)[34]. Parmi les autres cris frĂ©quents figurent un cri Ă©mis Ă  ton constant, comparable Ă  un klaxon, ou encore un cloc cloc cloc qui semble Ă©mis uniquement par les femelles[34]. On parle parfois de chant pour dĂ©signer un monologue composĂ© de cris Ă©mis Ă  volume plus faible[34], qui semble n'ĂȘtre Ă©mis que par les immatures et les femelles posĂ©es[92]. Les jeunes en train de quĂ©mander et les femelles en pĂ©riode d'incubation produisent des aaa aaa bruyants et nasillards, qui rappellent, en plus profond, le cri homologue du Geai des chĂȘnes[92]. Les observateurs rapportent une variation gĂ©ographique dans les cris, avec une grande diffĂ©rence par exemple entre les corneilles de Cornouailles, en Angleterre, et celles d'Espagne[44]. Les imitations sont un phĂ©nomĂšne attestĂ©, mais seulement chez les oiseaux en captivitĂ©[48].

Capacités cognitives

Corneille suspendue par une patte au bois de Vincennes

L'intelligence des corneilles est connue depuis l'AntiquitĂ©. Ainsi, le Grec Ésope montre dans l'une de ses fables une corneille assoiffĂ©e trouvant une cruche contenant un peu d'eau. Elle jette dans la cruche des cailloux pour faire monter le niveau d'eau et ainsi s'abreuver – Ă  l'Ă©poque moderne, l'expĂ©rience a Ă©tĂ© reproduite avec succĂšs avec le Corbeau freux[93].

De fait, la Corneille noire présente, comme les autres corvidés, des capacités cognitives particuliÚrement développées : les corvidés sont le genre d'oiseaux présentant la taille de cerveau la plus importante proportionnellement à leur taille[94], ce qui leur a attiré le sobriquet de « singes à plumes »[95].

Sa mĂ©moire lui permet de se remĂ©morer ses caches de nourriture ou encore de reconnaĂźtre des ĂȘtres humains[96] - [97]. Comme tous les corvidĂ©s, elle combine nĂ©ophobie, grandes capacitĂ©s d'exploration et haut degrĂ© d'innovation comportementale[98]. Par jeu, elle laisse tomber des objets qu'elle rattrape en vol, se laisse pendre par une patte, la tĂȘte en bas, ou encore se laisse glisser sur des pentes enneigĂ©es. En revanche, contrairement Ă  la Pie bavarde, la Corneille noire Ă©choue au test du miroir[99].

Prédateurs

Attaque d'une Buse variable au Pays de Galles

Peu d'animaux menacent rĂ©ellement une corneille adulte : le plus important prĂ©dateur de la Corneille noire est l'ĂȘtre humain[100]. Au-delĂ , ses principaux ennemis sont les rapaces, en particulier l'Autour des palombes et le Hibou grand-duc[101]. Cette mortalitĂ© reste toutefois modeste : une Ă©tude allemande publiĂ©e en 1939 montre les restes de 93 Corneilles noires et 133 Corneilles mantelĂ©es Ă  proximitĂ© de 138 nichĂ©es de Hibou grand-duc[102] - [69] Selon une autre Ă©tude allemande publiĂ©e en 1964, on trouve 91 Corneilles noires et deux Corneilles mantelĂ©es sur 3 875 restes relevĂ©s en dix ans dans le territoire d'un couple d'Autours des palombes[103] - [69].

ConfrontĂ©e Ă  l'un de ses ennemis, la Corneille noire prend gĂ©nĂ©ralement de l'altitude pour se placer au-dessus du rapace et derriĂšre lui[104] - [105]. Depuis cette position, elle l'intimide en piquant sur lui, parfois en tentant de le frapper Ă  coups de bec ou de pattes[105]. On parle de houspillage[45], un comportement que la Corneille noire adopte Ă©galement vis-Ă -vis de prĂ©dateurs moins sĂ©rieux, comme des mammifĂšres terrestres (Renard roux) ou d'autres rapaces : Milan noir, Buse variable, Aigle bottĂ©, Épervier d'Europe[51]. La corneille peut mĂȘme attaquer des animaux qui ne prĂ©sentent pas de danger pour elle, comme le HĂ©ron cendrĂ©, sans doute parce qu'ils ressemblent Ă  des oiseaux de proie[105].

Le houspillage se confond parfois avec le cleptoparasitisme : la Corneille s'en prend souvent Ă  des faucons ou des milans qui transportent de la nourriture[106]. De mĂȘme, le HĂ©ron cendrĂ© a tendance Ă  cracher ses proies quand il est houspillĂ©[106]. Le houspillage se fait plus agressif et plus persistant quand la corneille est en saison de reproduction, en particulier quand elle a des jeunes au nid[106].

Les mammifÚres terrestres ne représentent pas une menace sérieuse pour un animal capable de vol, mais des comportements de Renard roux feignant la mort pour attraper des corneilles par surprise ont été rapportés[106].

La Corneille noire peut ĂȘtre tuĂ©e par une proie qui se dĂ©fend, comme cette corneille noyĂ©e par un groupe de Foulques macroules[107] ou celle tuĂ©e par un hĂ©ron qui dĂ©fendait probablement son nid[108].

Si les affrontements entre Corneilles noires sont frĂ©quents, il est rare qu'ils aillent jusqu'Ă  la mort d'une d'entre elles[109]. Elles se montrent toutefois trĂšs agressives pour protĂ©ger leur nid lors de la pĂ©riode de reproduction. En 1970, un observateur rapporte un combat d'une vingtaine de minutes Ă  Fitzroy Square, un petit parc au centre de Londres, oĂč le mĂąle rĂ©sident, encouragĂ© par sa femelle, pourchasse un intrus avant de l'achever Ă  coups de bec au crĂąne[110]. En fĂ©vrier 2018, un Genevois observe sur les toits face Ă  ses fenĂȘtres une corneille poursuivie Ă  coups de becs par deux autres individus, le tout sous les yeux de 40 Ă  50 conspĂ©cifiques, dont certains trĂšs agitĂ©s. La victime finit par tomber au sol et meurt peu aprĂšs de ses blessures[109]. Comme dans l'exemple londonien, il est probable que la forte densitĂ© en nids induite par l'habitat urbain aggrave la violence des altercations[109].

Longévité

L'Antiquité gréco-romaine considÚre la corneille comme un oiseau vivant trÚs longtemps, plusieurs générations d'hommes[111] - [112]. En réalité, la plus grande longévité enregistrée sur une Corneille noire baguée était de 19 ans en 1997[113]. Le British Trust for Ornithology mentionne également un record à 20 ans et 10 mois, établi en 2017, et met en avant une durée de vie typique de 4 ans[114]. Selon des études menées sur la Corneille d'Amérique, dont la longévité maximum actuellement est de 14 à 16 ans dans la nature, l'abondance de la nourriture en ville a une incidence favorable sur la survie et permet d'envisager une durée de vie allant jusqu'à 40 ans pour les individus urbains[115].

Morbidité

La Corneille noire peut ĂȘtre l'hĂŽte de diffĂ©rents parasites. Pour ce qui est des ectoparasites, une Ă©tude menĂ©e en Suisse en 1963-1964 sur 92 individus montre que 62 sont porteurs de Mallophages (poux des oiseaux), parfois massivement, avec une Ă  quatre espĂšces de parasites prĂ©sentes sur chaque oiseau. Parmi les espĂšces identifiĂ©es figurent Colpocephalum subaequale, Degeeriella varia, Myrsidea anathorax, Myrsidea cornicis et Philopterus corvi[116]. Le plumage des corneilles peut Ă©galement contenir le pou qui leur est spĂ©cifique, Ceratophyllus rossittensis, le pou des poules Ceratophyllus gallinae ou la mouche des oiseaux Ornithomya avicularia.

Les endoparasites de la Corneille noire incluent les vers ronds Acuaria depressa, un parasite du gĂ©sier[117], Robertdollfusa paradoxa, qui se loge dans la chambre antĂ©rieure de l'Ɠil[118], ou encore Oxyspirura mansoni, un parasite dont l'hĂŽte intermĂ©diaire est un cafard : aprĂšs ingestion du cafard par la corneille, les larves se rĂ©pandent dans le jabot et se dĂ©placent vers l'Ɠil, leur site final[119]. Les jeunes au nid peuvent ĂȘtre atteints de syngamose, une maladie parasitaire affectant la trachĂ©e due au nĂ©matode Syngamus trachea[119] ou ĂȘtre infectĂ©s par les larves de Neottiophilum praeustum[119].

Les corvidĂ©s, en particulier la Corneille d'AmĂ©rique, sont particuliĂšrement sensibles au virus du Nil occidental en AmĂ©rique du Nord et sont donc considĂ©rĂ©s comme espĂšces sentinelles pour la surveillance des Flavivirus Ă  la fois aux États-Unis et en Europe[120]. En mars 2004, 80 Corneilles noires ont Ă©tĂ© trouvĂ©es mortes dans un parc de Bruxelles ; elles prĂ©sentaient des symptĂŽmes cliniques similaires Ă  une infection par ce virus[121]. La Corneille noire peut contracter la variole aviaire, maladie extrĂȘmement rĂ©pandue chez les oiseaux et transmise par un groupe de virus du genre Avipoxvirus. Chez la Corneille noire, elle a Ă©tĂ© identifiĂ©e dĂšs les annĂ©es 1950 en Grande-Bretagne[122], et en 2006 au Japon, Ă  Hokkaidƍ, oĂč elle est responsable d'une augmentation significative de la mortalitĂ© de l'espĂšce[123]. La Corneille noire peut Ă©galement ĂȘtre atteinte du cholĂ©ra des poules, une maladie respiratoire due au bacille Pasteurella multocida[124].

Sur le terrain, il est rare, mais non exceptionnel de voir des Corneilles noires atteintes de dĂ©formations du bec. Selon les auteurs, moins de 0,5% Ă  moins de 1% des oiseaux sauvages en gĂ©nĂ©ral sont atteints de telles dĂ©formations[125]. La prĂ©valence de ces anomalies en Alaska, en particulier chez la Corneille d'AmĂ©rique et la MĂ©sange Ă  tĂȘte noire, a conduit les chercheurs Ă  parler de trouble de la kĂ©ratine aviaire, dont l'origine n'est pas connue avec certitude[126].

Les zones non plumĂ©es de la Corneille noire, en particulier les pattes, peuvent ĂȘtre plus ou moins recouvertes de papillomes, c'est-Ă -dire de lĂ©sions ou excroissances dures kĂ©ratinisĂ©es. Elles peuvent ĂȘtre dues Ă  une multitude de causes difficiles Ă  dĂ©terminer sans examen en laboratoire, comme la variole aviaire, un papillomavirus, des acariens du genre Knemidokoptes ou des mycotoxines[127].

Comme d'autres corvidĂ©s, la Corneille noire peut ĂȘtre atteinte d'albinisme ou de leucisme, total ou partiel[119]. Certains individus prĂ©sentent des taches ou bandes blanches, le plus souvent symĂ©triques sur chaque aile. Le phĂ©nomĂšne, plus frĂ©quent en ville qu'Ă  la campagne, semble ĂȘtre dĂ» Ă  une carence alimentaire, vraisemblablement en lysine, un acide aminĂ© prĂ©sent surtout dans les protĂ©ines animales[128]. Dans une Ă©tude menĂ©e en Belgique sur 855 corneilles capturĂ©es en milieu urbain ou Ă  proximitĂ© de dĂ©charges, 5,5 % des juvĂ©niles et 8,9 % des adultes montraient des plumes blanches ; ces individus Ă©taient Ă©galement plus petits en moyenne de 3 % par rapport aux autres[129].

  • Ongles dĂ©formĂ©s et lĂ©sions de type papillomatose
    Ongles déformés et lésions de type papillomatose
  • Corneille au bec exagĂ©rĂ©ment allongĂ©
    Corneille au bec exagérément allongé
  • Corneille au bec dĂ©viĂ©
    Corneille au bec dévié
  • Corneille partiellement leucique
    Corneille partiellement leucique

Taxonomie et systématique

Noms et Ă©tymologie

Gravure du 18e siÚcle représentant une Corneille noire
Corneille noire par François-Nicolas Martinet, entre 1700 et 1880

La Corneille noire fait partie des espĂšces dĂ©crites par Carl von LinnĂ© en 1758 dans son Systema naturae et conserve le nom binomial, attribuĂ© par ce dernier, Corvus corone. Il est issu du grec ÎșÎżÏÏŽÎœÎ· / korốnĂȘ, qui dĂ©signe la corneille, essentiellement la Corneille mantelĂ©e prĂ©sente en GrĂšce et en Italie, au sud des Alpes. Aristophane dĂ©crit ainsi la corneille comme blanche[130]. Le mĂȘme terme sert aussi pour divers autres oiseaux, dont la « corneille de mer » aussi appelĂ©e Puffin cendrĂ© (Calonectris diomedea)[131] ou des rapaces[132]. La courbure du bec de la corneille a conduit Ă  des emplois figurĂ©s comme la poupe du navire, l'Ă©picondyle du coude ou l'extrĂ©mitĂ© recourbĂ©e d'un arc et est Ă  l'origine du latin corona, la couronne[131]. Le mot subsiste en grec moderne, ÎșÎżÏÏŽÎœÎ·.

Le mot français « corneille » provient du bas latin cornicula, diminutif de cornix, qui dĂ©signe l'oiseau et se rattache Ă  une racine commune avec le grec, renvoyant au cri des corbeaux et corneilles. Ce diminutif latin a donnĂ© l'italien cornacchia et l'espagnol corneja. L'anglais crow et l'allemand RabenkrĂ€he sont Ă©galement des termes expressifs, descriptifs du cri de la corneille. Le nom anglais complet Carrion Crow (« corneille des charognes ») renvoie Ă  ses pratiques de charognard, de mĂȘme qu'un autre de ses noms en allemand, AaskrĂ€he.

Elle est parfois appelée graille ou gro(l)le dans l'Ouest de la France, par dérivation du latin gracula qui désigne une femelle de choucas et se retrouve dans le nom scientifique du Chocard à bec jaune, Pyrrhocorax graculus[132]. Le mot graille existe aussi dans le patois du Dauphiné, par exemple, le quai de la Graille, à Grenoble.

La Corneille noire a donnĂ© naissance Ă  plusieurs expressions. Sa longĂ©vitĂ© est dĂ©jĂ  connue des Grecs, d'oĂč le mot ÎșÎżÏÏ‰ÎœÎ”ÎșÎŹÏÎ· / korĂŽnekĂĄbĂȘ dans l'Anthologie palatine, « une HĂ©cube vieille comme une corneille[131] ». En français, « bayer aux corneilles » signifie rĂȘvasser, perdre son temps en regardant en l'air. Le terme « corneille » renvoie ici soit Ă  l'oiseau, considĂ©rĂ© comme un gibier de faible valeur pour les fauconniers, soit au fruit du cornouiller, lĂ  encore pour dĂ©signer un objet sans importance[133]. « Y aller de cul et de tĂȘte, comme une corneille qui abat des noix » signifie faire beaucoup d'efforts pour venir Ă  bout de quelque chose, souvent de maniĂšre inefficace[134].

Systématique

La Corneille noire appartient Ă  la famille des Corvidae et au genre Corvus, dont elle possĂšde les principaux attributs : silhouette typique, pattes prĂ©hensiles robustes, aux ongles bien dĂ©veloppĂ©s, tĂȘte assez grosse et bec puissant[135].

Le statut taxonomique de Corvus corone est un sujet controversĂ©[136]. Elle est extrĂȘmement proche de la Corneille mantelĂ©e, qui occupe la zone intermĂ©diaire entre les deux aires de rĂ©partition de la Corneille noire. AprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©crite par LinnĂ© comme une espĂšce distincte[137], la Corneille mantelĂ©e a Ă©tĂ© reclassifiĂ©e au dĂ©but du XXe siĂšcle comme la sous-espĂšce cornix[138]. Le sĂ©quençage des deux gĂ©nomes montre un niveau de diffĂ©renciation gĂ©nĂ©tique trĂšs faible, reprĂ©sentant moins de 1 % du gĂ©nome. Une rĂ©gion situĂ©e dans le chromosome 18 (chr18) et un locus dans le chromosome 1 (NDP) sont Ă  l'origine de la diffĂ©rence de phĂ©notypes — plumage entiĂšrement noir pour la Corneille noire, torse et manteau gris pour la Corneille mantelĂ©e[139] - [140] - [141].

Hybride Corneille noire × Corneille mantelĂ©e Ă  Vienne, en Autriche

Corneilles noire et mantelĂ©e s'hybrident le long d'une zone de contact, Ă©troite et stable dans le temps[142] : leurs ancĂȘtres communs ont probablement survĂ©cu Ă  la derniĂšre pĂ©riode glaciaire dans deux zones refuge sĂ©parĂ©es, avant d'Ă©largir leur portĂ©e et de venir au contact lors du rĂ©chauffement HolocĂšne[143]. Les couples mixtes donnent une descendance fertile, mais les hybrides prĂ©sentent une valeur sĂ©lective (fitness) moindre[144] - [145] - [6]. Le nombre de couples mixtes est infĂ©rieur au seul effet du hasard et les couples non mixtes restent les plus frĂ©quents[6]. Cette rĂ©sistance Ă  l'hybridation s'explique largement par le principe d'appariement prĂ©fĂ©rentiel (assortative mating), oĂč les individus prĂ©fĂšrent s'accoupler avec d'autres individus du mĂȘme phĂ©notype[146]. Des diffĂ©rences dans leurs vocalisations[147] et leur agressivitĂ© respective[148] confortent l'idĂ©e que la spĂ©ciation est au moins partiellement menĂ©e Ă  bien[149]. Corneilles noire et mantelĂ©e sont de nouveau considĂ©rĂ©es comme deux espĂšces distinctes dans la liste mondiale des oiseaux du CongrĂšs ornithologique international[150] ou encore Avibase[151].

La Corneille noire est Ă©galement trĂšs proche de la Corneille d'AmĂ©rique (Corvus brachyrhynchos), qui occupe la mĂȘme niche Ă©cologique dans le NĂ©arctique : des analyses gĂ©nĂ©tiques montrent une divergence de 5 % seulement des sĂ©quences du cytochrome b entre les deux espĂšces. Il est probable que leur ancĂȘtre commun ait peuplĂ© la BĂ©ringie il y a 2 ou 3 millions d'annĂ©es avant de se sĂ©parer[149].

Corvus corone est usuellement considérée comme polytypique, recouvrant la sous-espÚce nominale corone et la sous-espÚce orientalis. Elles ne diffÚrent entre elles en apparence que par la taille[4] : C. c. orientalis est en moyenne plus grosse que C. c. corone, avec un gradient croissant de taille du bec de l'ouest vers l'est[11]. Là encore, certaines listes la considÚrent comme une espÚce distincte[152].

La Corneille noire et l'ĂȘtre humain

La Corneille noire dans la culture

Homme Ă  tĂȘte d'oiseau et oiseau dans la scĂšne du puits Ă  Lascaux

Il est probable que l'interaction de la Corneille noire avec l'homme ait commencé trÚs tÎt, quand elle a appris à le suivre pour se nourrir de ses restes[153] ou inversement quand elle a servi, comme d'autres corvidés, à son alimentation[154].

Les premiĂšres traces d'un oiseau du genre Corvus dans une rĂ©gion accueillant actuellement la Corneille noire se trouvent au nord de la Chine et remontent au dĂ©but du PlĂ©istocĂšne[155]. Ses ossements ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans la grotte de Tornewton, dans le Devon, en Angleterre, qui date du PlĂ©istocĂšne tardif[156]. Ils sont frĂ©quemment prĂ©sents dans les sites occupĂ©s par l'Homme de NĂ©andertal au PalĂ©olithique moyen et par Homo sapiens au PalĂ©olithique supĂ©rieur, oĂč ils portent les marques d'une exploitation par l'homme[157]. La Corneille noire a Ă©tĂ© identifiĂ©e dans la scĂšne dite du puits de la grotte de Lascaux, qui reprĂ©sente un homme-oiseau et une tĂȘte d'oiseau surmontant un bĂąton[158].

Elle occupe une place importante dans les mythes et le folklore, oĂč elle est souvent confondue avec les autres reprĂ©sentants du genre Corvus, notamment le Grand Corbeau : la corneille est souvent considĂ©rĂ©e comme la femelle du corbeau[159]. De mĂȘme, il est souvent difficile de dĂ©terminer si les mentions de corneille se rapportent Ă  la Corneille noire ou Ă  la Corneille mantelĂ©e[160].

Antiquité

En hĂ©breu ancien, le mot ŚąÖ茚֔Ś‘ / orĂȘb renvoie aussi bien Ă  la corneille qu'au corbeau, mais dĂ©signe sans ambiguĂŻtĂ© ce dernier dans la Bible[161]. La corneille n'apparaĂźt de maniĂšre certaine qu'Ă  une reprise, dans le livre de Baruch, pour parler des faux dieux en bois : « ils sont impuissants comme les corneilles entre ciel et terre[162]. » Il s'agit lĂ  de la Corneille mantelĂ©e, qui vit actuellement en IsraĂ«l.

L'Antiquité gréco-romaine distingue bien le corbeau, tout noir, de la corneille décrite par Aristophane comme grise, ce qui désigne là encore la Corneille mantelée, qui vit actuellement en GrÚce et en Italie au sud des Alpes[112]. Pline le Jeune mentionne comme une curiosité, à Rome, une corneille venue de Bétique (sud de l'actuelle Espagne), « remarquable par sa couleur absolument noire[163] », ce qui montre que la Corneille noire était également connue.

Dans la version de sa légende étiologique rapportée par Ovide, la corneille figure aux cÎtés du corbeau dans l'histoire de Coronis : Apollon s'éprend de la mortelle Coronis fille de Phlégias, qui le trompe. Le corbeau veut révéler à son maßtre l'infidélité, mais la corneille essaie de l'en dissuader en racontant sa propre histoire : prise en pitié par Athéna/Minerve alors qu'elle est poursuivie par Poséidon, elle est changée en oiseau noir pour préserver sa chasteté. Devenue l'oiseau préféré de la déesse, elle lui révÚle la trahison des filles de Cécrops, mais par son bavardage elle perd la faveur de Minerve au profit de la chouette. Négligeant cet avertissement, le corbeau raconte tout à Apollon et se voit infliger en punition un plumage tout noir[164] - [165].

Le corbeau et la corneille jouent un rÎle de premier plan dans la mythologie et la littérature celtiques et laissent leur trace dans la toponymie et l'anthroponymie de ces territoires[166]. Bran, nom qui désigne l'un ou l'autre des oiseaux, est le conseiller de Lug, principale divinité des Celtes[167]. Corneille et corbeau se retrouvent également dans le nom de Bran le Béni, l'un des héros des Mabinogion. Dans la mythologie celtique irlandaise, les deux oiseaux sont étroitement associés aux batailles, en particulier au travers de la déesse Morrigan[168], qui peut apparaßtre comme un corbeau ou comme un vol de trois corneilles, en l'occurrence des Corneilles mantelées.

Moyen Âge

Corbeau ou corneille dans Le Triomphe de la Mort de Brueghel l'Ancien

Étroitement associĂ© aux divinitĂ©s paĂŻennes, c'est surtout le corbeau qui acquiert une image nĂ©gative avec l'avĂšnement du christianisme[169]. Comme les freux, les corneilles sont Ă©pargnĂ©es par les grands massacres de corbeaux menĂ©s par les armĂ©es de Charlemagne en Saxe et en Thuringe, une distinction alors d'autant plus facile Ă  faire que le Grand Corbeau semble avoir alors Ă©tĂ© plus grand qu'Ă  l'heure actuelle[170].

Au XIIe et XIIIe siĂšcles, les bestiaires prĂ©sentent mĂȘme la corneille comme l'opposĂ© du corbeau[171]. Elle est l'amie de la cigogne, qu'elle protĂšge de ses prĂ©dateurs. Contrairement au corbeau, rĂ©putĂ© ne pas nourrir ses petits avant qu'ils acquiĂšrent leur plumage noir, la corneille est une bonne mĂšre qui leur voue des soins dĂšs la naissance. RĂ©ciproquement, elle nourrit ses vieux parents trop faibles pour le faire par eux-mĂȘmes. Quand ceux-ci perdent leur plumes, la corneille Ă©tend ses ailes pour la protĂ©ger. Elle est d'autant plus un modĂšle de piĂ©tĂ© filiale qu'elle vit trĂšs longtemps : neuf gĂ©nĂ©rations d'homme, selon le Liber de natura rerum du dominicain Thomas de CantimprĂ© (1237-1240 et 1244), reprenant le chiffre citĂ© par HĂ©siode[172]. Elle est Ă©galement un modĂšle de fidĂ©litĂ© conjugale. Ses deux seuls dĂ©fauts sont d'ĂȘtre bavarde et belliqueuse : reprenant les sources antiques, les auteurs de bestiaires la montrent livrant une vĂ©ritable guerre Ă  la chouette.

MalgrĂ© tout, en raison de son rĂŽle de charognard, qu'elle partage avec le corbeau, la corneille s'attire durablement une image nĂ©gative dans une culture chrĂ©tienne oĂč il est important d'ĂȘtre inhumĂ© convenablement pour accĂ©der Ă  la vie Ă©ternelle[173]. Un vol de corneilles perchĂ© prĂšs de l'Ă©chafaud devient une image classique[174]. Dans Le Triomphe de la Mort (1562), Brueghel l'Ancien reprĂ©sente un corbeau ou une corneille perchĂ© sur le cheval de la Mort, qui tient un sablier. Ces deux oiseaux sont aussi une reprĂ©sentation de la mort dans les superstitions : dans l'est du Yorkshire, par exemple, on dit que voir une corneille perchĂ©e sur un cimetiĂšre signifie une mort avant la fin de l'annĂ©e[175].

Dans l'Islam, corneilles et corbeaux ont Ă©galement une image nĂ©gative. Selon une histoire populaire, le prophĂšte Mahomet se rĂ©fugie un jour dans une grotte pour Ă©chapper Ă  ses ennemis. Une corneille, alors un oiseau blanc, l'aperçoit et le dĂ©nonce en criant ghar ghar (« grotte ! grotte ! »). Les ennemis n'y prĂȘtent pas attention, mais Mahomet condamne la corneille Ă  avoir un plumage noir et Ă  rĂ©pĂ©ter toujours le mĂȘme cri[176]. De fait, corneilles et corbeaux figurent parmi les oiseaux qu'il est permis de tuer, y compris en Ă©tat de consĂ©cration rituelle (ihram) pendant un pĂšlerinage[177].

Époque moderne

À l'Ă©poque moderne, son rĂŽle de charognard est apprĂ©ciĂ© en Angleterre pour la rĂ©gulation sanitaire des villes. Le voyageur vĂ©nitien Capello, aprĂšs y avoir passĂ© l'hiver 1494-1497, remarque que les corneilles, corbeaux, freux et choucas ne sont pas persĂ©cutĂ©s comme ils le sont en Italie, mais qu'il est au contraire interdit de les tuer parce qu'ils se chargent de nettoyer les rues[178]. Pierre Belon fait la mĂȘme remarque dans son Histoire de la nature des oyseaux (1555), premier traitĂ© d'ornithologie Ă©crit en français[179].

Dans la culture savante, l'idĂ©e que le Grand Corbeau et la Corneille noire, outre qu'ils se ressemblent beaucoup, forment une mĂȘme famille avec les choucas et les freux n'apparaĂźt pas avant le XVIe voire le XVIIe siĂšcle[180]. Les naturalistes s'intĂ©ressant moins aux oiseaux des campagnes qu'Ă  ceux des terres inconnues, les dictionnaires et encyclopĂ©dies ne dĂ©crivent que briĂšvement les corvidĂ©s et reprennent encore des Ă©lĂ©ments antiques ou mĂ©diĂ©vaux[181]. Ainsi, la premiĂšre Ă©dition complĂšte du Dictionnaire de l'AcadĂ©mie française (1694) se borne Ă  Ă©crire : « Oiseau noir comme un corbeau, mais de moindre grosseur[182]. »

Le savoir ornithologique progresse donc surtout dans les traitĂ©s d'Ă©conomie rurale. Ceux-ci abordent souvent les corvidĂ©s, surtout les corneilles et les freux, pour les prĂ©senter comme nuisibles et dĂ©tailler les moyens de s'en dĂ©barrasser, de les piĂ©ger ou de les empoisonner[181]. Alors que l'Angleterre Ă©tait traditionnellement indulgente vis-Ă -vis des corvidĂ©s, les survivants du grand incendie de Londres en 1666 sont horrifiĂ©s de voir corbeaux et corneilles se nourrir des cadavres dans les rues et rĂ©clament leur extermination[183]. Des Ă©dits d'Henri VIII et d'Élisabeth Ire enjoignent aux propriĂ©taires terriens de dĂ©truire les corvidĂ©s et autres oiseaux destructeurs de rĂ©coltes, et fixent des montants de rĂ©compenses[184] - [185]. Les corneilles sont Ă©galement rĂ©putĂ©es tuer les agneaux, les poulets, les lapins et le gibier[184]. Les Corneilles noires sont Ă©galement touchĂ©es au XIXe siĂšcle par la mode de la collection d'Ɠufs, qui manque de mener le Grand Corbeau Ă  l'extinction[186].

L'historien Michel Pastoureau note que parmi les superstitions concernant les corvidĂ©s, « celles des XVIIIe et XIXe siĂšcles ne sont guĂšre diffĂ©rentes de celles du Moyen Âge mais elles sont mieux documentĂ©es[187]. » Ainsi, dans sa Faune populaire de la France (1879), l'ethnologue EugĂšne Rolland consacre plusieurs pages au folklore sur le genre Corvus[188]. La corneille prĂ©dit le temps qu'il fait : « Quand une corneille se baigne / Ce nous est un prĂ©sage d'eau / Et quand elle chante en la campagne / C'est un grand signe de temps beau. » Elle sert Ă©galement dans plusieurs proverbes Ă©quivalents de « tel pĂšre, tel fils », par exemple : « Ce que chante la corneille, si chante le corneillon ». Divers comptines servant Ă  conjurer le malheur si l'on rencontre un corbeau ou une corneille. « Dans le Languedoc, on croit que les mauvais prĂȘtres deviennent des corbeaux aprĂšs leur mort et les mauvaises religieuses, des corneilles[189]. »

Nuisances

La Corneille noire fait partie des oiseaux les plus régulés dans le monde en raison des dommages qu'elle cause aux cultures, aux oiseaux de basse-cour ou au petit gibier[190].

Une méta-analyse menée en 2015 sur 42 études montre que dans 81 % des cas, les corvidés n'ont pas d'impact négatif significatif sur la présence ni l'abondance d'autres espÚces d'oiseaux, dont la baisse des effectifs est liée avant tout à d'autres facteurs, comme la détérioration des habitats ou la prédation des chats[191].

S'agissant des cultures, selon une enquĂȘte française menĂ©e par Arvalis - Institut du vĂ©gĂ©tal auprĂšs de 2 750 agriculteurs ayant dĂ©clarĂ© des dommages en 2009, la Corneille noire est impliquĂ©e dans 74 % des cas aux cĂŽtĂ©s du Corbeau freux, notamment sur le maĂŻs, les cĂ©rĂ©ales Ă  paille et le colza ; leurs attaques se produisent essentiellement au semis et lors de la levĂ©e des cultures[192]. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2006 par la Haute Ă©cole des sciences agricoles, forestiĂšres et alimentaires Ă  Zollikofen Ă©value Ă  0,6-1 % les dĂ©gĂąts des corvidĂ©s sur la valeur totale du maĂŻs dans le canton de Berne[193]. Les leviers de lutte contre ces dĂ©gĂąts incluent des techniques culturales adaptĂ©es, l'effarouchement, l'usage de substances corvifuges, le piĂ©geage et le tir[194].

En ville, les nuisances de la Corneille noire incluent l'éventrement des poubelles[195] - [196], le retournement des pelouses[197] et, plus rarement, l'attaque de passants[198]. En réponse, des villes comme Paris installent des poubelles en dur[199]. Une étude menée au Jardin des plantes de Paris montre qu'une meilleure gestion de la tonte réduit les dommages causés aux pelouses urbaines[76]. Enfin, la Ligue pour la protection des oiseaux explique que les attaques de corneilles, qui vont du vol d'intimidation aux coups de pattes effectifs, sont le fait de parents défendant leur progéniture au sol et sont donc circonscrites à la période de reproduction[200].

En sens inverse, la Corneille noire rend des services Ă©cosystĂ©miques. Comme charognarde, elle participe Ă  l'Ă©limination des cadavres, qui reprĂ©sentent un risque sanitaire pour l'homme et les animaux d'Ă©levage ou sauvages[201]. Elle assure la dissĂ©mination des graines en mangeant des fruits et en excrĂ©tant les graines (endozoochorie)[202]. Dans le cas de Prunus mahaleb, par exemple, elle assure cette dispersion Ă  longue distance (au-delĂ  de 110 mĂštres) et dans des microhabitats ouverts[203]. Comme la Pie bavarde, elle participe Ă  la colonisation par l'amandier (Prunus dulcis) des terres en dĂ©prise agricole dans les rĂ©gions semi-arides de la MĂ©diterranĂ©e occidentale[204]. Aux cĂŽtĂ©s de la Corneille Ă  gros bec, elle joue un rĂŽle crucial dans l'expansion de Eriobotrya japonica Ă  Tokyo[205]. Son rĂŽle a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence au Japon dans le cycle de l'azote entre les zones urbaines et rurales : elle consomme de la nourriture en ville et dĂ©pose des fientes en forĂȘt, oĂč elle tient ses dortoirs[206].

Statut juridique

Cadavre de Corneille noire suspendu entre deux poteaux dans un champ
Cadavre de Corneille noire utilisé comme épouvantail dans le Yorkshire

DĂ©clarĂ©e commune sur son aire de rĂ©partition, la Corneille noire a Ă©tĂ© classĂ©e dans la catĂ©gorie LC (prĂ©occupation mineure) par l'UICN. Elle figure Ă  l'annexe II/B de la directive Oiseaux, qui autorise sa chasse dans la majoritĂ© des États membres de l'Union europĂ©enne, zone oĂč ses effectifs sont en expansion modĂ©rĂ©e[207]. Chaque annĂ©e, 1,15 million de Corneilles noires et mantelĂ©es sont ainsi dĂ©truites en Europe[208].

En France, la Corneille noire n'est pas protĂ©gĂ©e, mais considĂ©rĂ©e comme une espĂšce gibier, voire, en fonction du dĂ©partement, comme nuisible. ConformĂ©ment Ă  l'arrĂȘtĂ© du 3 juillet 2019 pris pour l'application de l'article R. 427-6 du code de l'environnement, elle peut ĂȘtre dĂ©truite par tir de l'ouverture de la chasse au 31 mars, avec possibilitĂ© de prolongation jusqu'au 30 juillet sur autorisation prĂ©fectorale. Elle peut Ă©galement ĂȘtre piĂ©gĂ©e toute l'annĂ©e au moyen de cages Ă  appelants, dites corbeautiĂšres. On estime Ă  380 000 le nombre d'individus tuĂ©s chaque annĂ©e[208]. GrĂące Ă  ses capacitĂ©s d'adaptation, la Corneille noire voit nĂ©anmoins ses effectifs nicheurs rester stables entre 1989 et 2018[209] - [210].

Au niveau européen, la Corneille noire est protégée par les dispositions de la directive CEE no 79-409 du concernant la conservation des oiseaux sauvages.

En Grande-Bretagne, les effectifs de Corneille noire sont en forte croissance[211]. Comme tous les oiseaux, l'espĂšce est protĂ©gĂ©e par le Wildlife and Countryside Act de 1981. Ce texte accorde nĂ©anmoins une dĂ©rogation gĂ©nĂ©rale (general licence) pour les oiseaux considĂ©rĂ©s comme nuisibles en raison des dĂ©gĂąts occasionnĂ©s aux cultures ou Ă  d'autres espĂšces, ou encore pour des raisons sanitaires. Jusqu'en 2019[212], la Corneille noire pouvait ĂȘtre concernĂ©e de telles dĂ©rogations[213].

En Suisse, la Corneille noire est une espĂšce chassable et 11 400 individus ont Ă©tĂ© abattus en moyenne entre 2007 et 2011[214].

Au Japon, la Corneille noire est protĂ©gĂ©e, comme tous les oiseaux sauvages, mais les populations jugĂ©es problĂ©matiques peuvent faire l'objet de mesures de contrĂŽle ciblĂ©es, sur approbation de la municipalitĂ© concernĂ©e[215]. Plusieurs villes, comme Hirosaki, Monbetsu, ou Sapporo se sont dotĂ©es d'agents municipaux chargĂ©s de gĂ©rer Ă  la fois la Corneille noire et le Corbeau Ă  gros bec[215]. À Monbetsu (25 600 habitants en 2008), ces agents sont chargĂ©s de dĂ©truire les nids, essentiellement dans les zones rĂ©sidentielles du centre-ville[215]. Le coĂ»t de ce programme de contrĂŽle est estimĂ© Ă  300 000 dollars amĂ©ricains par an, correspondant Ă  la masse salariale et Ă  l'Ă©quipement de trois agents[215].

Notes et références

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Liens externes

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