Grand Corbeau
Le grand corbeau (Corvus corax) est une espĂšce d'oiseaux de la famille des corvidĂ©s. Il est le plus grand oiseau de l'ordre des passeriformes aprĂšs le corbeau corbivau, et probablement le passereau le plus lourd. PrĂ©sent dans tout l'hĂ©misphĂšre nord, câest lâespĂšce de corvidĂ© dont lâaire de rĂ©partition est la plus Ă©tendue. Les grands corbeaux vivent gĂ©nĂ©ralement de 10 Ă 15 ans mais certains individus ont vĂ©cu 40 ans. Les juvĂ©niles peuvent se dĂ©placer en groupes mais les couples appariĂ©s restent ensemble pour la vie, chaque couple dĂ©fendant un territoire. Huit sous-espĂšces ont Ă©tĂ© dĂ©crites avec de faibles diffĂ©rences phĂ©notypiques ; des Ă©tudes rĂ©centes montrent toutefois des diffĂ©rences gĂ©nĂ©tiques significatives entre les populations de diverses rĂ©gions.
Le grand corbeau coexiste avec les humains depuis des milliers dâannĂ©es et dans certaines rĂ©gions il est si commun quâil est considĂ©rĂ© comme une espĂšce nuisible. Une partie de son succĂšs est due Ă son rĂ©gime omnivore ; le grand corbeau est extrĂȘmement opportuniste, se nourrissant de charognes, dâinsectes, de dĂ©chets alimentaires, de cĂ©rĂ©ales, de baies, de fruits, d'Ćufs et de petits animaux. Plusieurs cas remarquables de rĂ©solution de problĂšmes ont Ă©tĂ© observĂ©s chez cette espĂšce, ce qui laisse penser que le grand corbeau est extrĂȘmement intelligent.
Corvus corax
Morphologie
Un grand corbeau adulte mesure, selon les auteurs, entre 52 et 69 cm de long avec une envergure de 115 à 160 cm (en Europe : 144 à 160 cm pour le mùle et 124 à 138 cm pour la femelle)[1]. Selon le guide Ornitho[2] de Lars Svensson, Killian Mullarney et Dan Zetterström, il mesure de 54 à 67 cm de long avec une envergure de 115 à 130 cm[2] - [3]. La sous-espÚce Corvus corax tibetanus est la plus grande, les plus grands individus faisant jusqu'à 69 cm de long et 144 cm d'envergure. Le ratio envergure/longueur est d'environ de 2,09 pour le grand corbeau. Pour exemple celui de la corneille noire est de 2[3] - [1] - [2].
Toujours selon les auteurs, son poids varie de 700 Ă 1 700 g[4] - [1] voire 2 kg[2]. C'est le plus lourd des passereaux[2].
Les oiseaux des rĂ©gions plus froides comme lâHimalaya et le Groenland sont gĂ©nĂ©ralement plus grands avec un bec lĂ©gĂšrement plus gros, tandis que les individus des rĂ©gions plus chaudes sont plus petits avec un bec proportionnellement plus petit[5].
Le bec est fort, noir et lĂ©gĂšrement courbĂ©. La queue est relativement longue, fortement graduĂ©e et cunĂ©iforme en vol, le cou est assez massif, et lâiris est brun foncĂ©[6].
Le plumage est gĂ©nĂ©ralement noir mais possĂšde des reflets iridescents bleutĂ©s et violets. Les plumes de la gorge sont allongĂ©es, pointues et hĂ©rissĂ©es, et la base des plumes du cou est dâun brun gris pĂąle. Le plumage des jeunes est semblable Ă celui des adultes mais est plus terne, et leur iris est bleu gris[7].
En plus de sa grande taille, le grand corbeau diffÚre des corneilles par son bec plus fort et épais, les plumes de la gorge allongées et ébouriffées, et la queue en losange[8].
Comportement
Alimentation
Le grand corbeau est omnivore et opportuniste : son régime alimentaire varie selon le lieu, la saison et ce qu'il trouve par hasard[9]. Par exemple, le régime alimentaire des grands corbeaux nichant prÚs des décharges présente un pourcentage plus élevé de déchets, ceux nichant prÚs des routes consomment plus de vertébrés victimes de collisions et ceux nichant loin de ces sources de nourriture consomment plus d'arthropodes et de plantes.
En certains endroits, ils sont majoritairement nĂ©crophages, se nourrissant de carcasses et des asticots et silphidĂ©s associĂ©s[10]. Par exemple, dans la toundra du versant nord de l'Alaska, les corbeaux satisfont environ la moitiĂ© de leurs besoins Ă©nergĂ©tiques grĂące Ă la prĂ©dation (surtout de petits rongeurs du genre Microtus) et lâautre moitiĂ© provient de nĂ©crophagie (surtout de carcasses de caribou et de lagopĂšdes)[11].
Leur alimentation vĂ©gĂ©tale comprend les cĂ©rĂ©ales, les baies et les fruits. Ils chassent les petits invertĂ©brĂ©s, les amphibiens, les reptiles, les petits mammifĂšres et oiseaux[12]. Toutefois, une Ă©tude menĂ©e de 1984 Ă 1986 sur le rĂ©gime des grands corbeaux dans le sud-ouest de l'Idaho (une rĂ©gion agricole) montra que les cĂ©rĂ©ales Ă©taient la composante principale des pelotes de rĂ©jection, bien que des petits mammifĂšres, des sauterelles, des carcasses de bovins et des oiseaux aient Ă©galement Ă©tĂ© consommĂ©s[13]. Ils emmagasinent les surplus de nourriture, surtout de celle contenant du gras, et les dissimulent hors de vue des autres corbeaux[14]. Ils pillent les caches de nourriture des autres espĂšces comme le renard arctique[15]. En hiver, ils peuvent Ă©galement sâassocier avec un autre canidĂ©, le loup gris, en tant que cleptoparasite et le suivent pour se nourrir des carcasses[16].
Ils peuvent également consommer les parties non digérées des matiÚres fécales animales. Le succÚs des nichées est plus élevé chez les individus qui utilisent des déchets comme source de nourriture[17].
Intelligence
Le grand corbeau possĂšde lâun des plus gros cerveaux de toutes les espĂšces dâoiseau. Plus spĂ©cifiquement, son pallium est volumineux. Il fait Ă©galement preuve de plusieurs compĂ©tences telles que la rĂ©solution de problĂšme ainsi que dâautres processus cognitifs comme lâimitation et lâintuition[18].
Une expĂ©rience conçue pour Ă©valuer lâintuition et la rĂ©solution de problĂšmes prĂ©sentait un morceau de viande attachĂ© Ă une corde qui pendait dâun perchoir horizontal. Pour atteindre la viande, lâoiseau devait se tenir sur le perchoir, tirer la corde en plusieurs Ă©tapes et tenir la corde Ă chaque Ă©tape afin de la raccourcir. Quatre des cinq Grands Corbeaux rĂ©ussirent effectivement lâĂ©preuve, et la transition depuis lâabsence de succĂšs (ignorer la nourriture ou simplement tirer sur la corde) jusquâĂ un succĂšs constant et prĂ©visible (amener la viande jusquâau perchoir) se fit sans apprentissage apparent[19].
Le grand corbeau est connu pour voler et cacher des objets brillants comme des galets, des morceaux de mĂ©tal et des balles de golf. Une hypothĂšse est que ce comportement servirait Ă impressionner les autres corbeaux[20]. Dâautres Ă©tudes indiquent que les jeunes corbeaux sont curieux envers toute chose nouvelle et que leur attrait pour les objets ronds et brillants serait fondĂ© sur leur similitude avec des Ćufs. Les adultes perdent cet intĂ©rĂȘt intense pour lâinhabituel et deviennent nĂ©ophobes[21].
RĂ©cemment, les chercheurs ont reconnu que les oiseaux jouent. Les jeunes grands corbeaux sont parmi les plus joueurs des espĂšces dâoiseaux. Ils ont Ă©tĂ© observĂ©s glissant le long des bancs de neige, apparemment pour le simple plaisir. Ils jouent mĂȘme avec dâautres espĂšces, par exemple Ă chat avec des loups et des chiens[22]. Le grand corbeau est connu pour ses acrobaties aĂ©riennes spectaculaires, comme les loopings[23].
Relations intraspécifiques
Cette espÚce possÚde un cri caractéristique « rrok-rrok », profond et caverneux, qui diffÚre de celui des autres corvidés. Son vocabulaire complexe inclut un « toc-toc-toc », un « kraa » sec et rocailleux, un croassement guttural et bas ainsi que plusieurs cris de nature presque musicale[24] - [25].
Tout comme les autres corvidĂ©s, le grand corbeau peut imiter les sons de son environnement, y compris la voix humaine. Il possĂšde un large Ă©ventail de vocalisations qui continuent dâintĂ©resser les ornithologues. Gwinner a conduit plusieurs Ă©tudes au dĂ©but des annĂ©es 1960, enregistrant et photographiant ses rĂ©sultats de façon dĂ©taillĂ©e[24].
De 15 Ă 30 catĂ©gories de vocalisation ont Ă©tĂ© notĂ©es chez cette espĂšce, la plupart Ă©tant utilisĂ©e lors des interactions sociales. Les cris Ă©tudiĂ©s comprennent les cris dâalarme, les cris de vol et les cris de poursuite. Le grand corbeau produit Ă©galement des sons non vocaux dont des sifflements dâailes et des claquements de bec. Les clappements et les claquements ont Ă©tĂ© entendus plus souvent chez les femelles que chez les mĂąles. Si le membre dâun couple est introuvable, son partenaire imite ses cris pour encourager son retour[26].
Un comportement utilisĂ© par les jeunes individus est le « recrutement » : de jeunes corbeaux dominants appellent Ă grands cris d'autres corbeaux auprĂšs de sources importantes de nourriture (habituellement une carcasse). Bernd Heinrich Ă©met lâhypothĂšse que lâacquisition de ce comportement aurait permis aux juvĂ©niles dâĂȘtre plus nombreux que les adultes, leur permettant ainsi de se nourrir des carcasses sans en ĂȘtre chassĂ©s[27]. Une explication plus conventionnelle suggĂšre que les individus coopĂšrent en Ă©changeant de lâinformation sur les carcasses des grands mammifĂšres parce qu'elles sont trop grosses pour quelques individus seulement[28].
Les corbeaux observent lâendroit oĂč dâautres grands corbeaux cachent leur nourriture et s'en souviennent, ce qui leur permet dây voler la nourriture. Ce type de vol est si frĂ©quent que les individus parcourent de plus grandes distances pour trouver de meilleures caches pour leur propre nourriture[29]. Il a Ă©galement Ă©tĂ© notĂ© que les grands corbeaux font semblant de construire des caches sans pour autant y dĂ©poser de nourriture, probablement pour tromper les autres corbeaux[30].
Relations interspécifiques
Outre les jeux mentionnĂ©s dans le paragraphe « intelligence », les grands corbeaux ont Ă©tĂ© observĂ©s manipulant dâautres animaux pour qu'ils travaillent pour eux, par exemple en appelant des loups et des coyotes sur le site dâune charogne. Les canidĂ©s ouvrent alors la charogne, ce qui la rend plus accessible aux corbeaux[18].
Reproduction
Les juvĂ©niles commencent les rituels dâappariement Ă un jeune Ăąge, mais ne sâapparieront pas avant deux ou trois ans. Les acrobaties aĂ©riennes, les comportements dĂ©montrant l'intelligence et les capacitĂ©s Ă obtenir la nourriture sont des comportements clĂ©s de la parade nuptiale. Une fois appariĂ©s, les membres dâun couple ont tendance Ă nicher ensemble pour la vie, gĂ©nĂ©ralement dans le mĂȘme lieu[31]. LâinfidĂ©litĂ© a Ă©tĂ© observĂ©e chez le grand corbeau lorsque des mĂąles ont visitĂ© le nid de femelles dont le partenaire Ă©tait absent[32].
Les couples doivent possĂ©der un territoire avant de commencer la construction du nid et la reproduction, ils dĂ©fendent donc avec acharnement un territoire et ses ressources. La taille des territoires de nidification varie selon la densitĂ© des sources de nourriture de la rĂ©gion[4]. Le nid est une coupe profonde faite de branches et de brindilles maintenues ensemble grĂące Ă une couche interne de racines, de boue et dâĂ©corce. LâintĂ©rieur est recouvert de matĂ©riaux plus doux comme la fourrure de cerf. Le nid est habituellement placĂ© dans un grand arbre, sur une saillie rocheuse ou, moins frĂ©quemment, sur de vieux immeubles ou des poteaux Ă©lectriques[33].
Les femelles pondent de 3 Ă 7 Ćufs dâun bleu vert pĂąle, tachetĂ©s de brun et de noir, de maniĂšre plus dense vers le gros bout[8]. Ils sont de forme allongĂ©e, lĂ©gĂšrement piriforme, et leur taille a pour valeurs extrĂȘmes : 42,5 Ă 63,0 mm Ă 29,0 Ă 42,5 mm[34]. Dans la majeure partie de leur aire de rĂ©partition, la ponte commence fin fĂ©vrier. Sous les climats plus froids, les Ćufs sont pondus plus tard, c'est-Ă -dire en avril au Groenland et au Tibet. Au Pakistan, la ponte a lieu en dĂ©cembre[35]. Seule la femelle couve et lâincubation dure de 18 Ă 21 jours. Cependant, le mĂąle peut se placer ou sâaccroupir au-dessus des oisillons, les abritant sans toutefois les couver[36]. Les juvĂ©niles quittent le nid de 35 Ă 42 jours aprĂšs lâĂ©closion et sont nourris par les deux parents. Ils demeurent avec leurs parents pendant six mois aprĂšs lâenvol initial[37].
Le grand corbeau peut vivre longtemps, surtout en captivitĂ© ou lorsqu'il est protĂ©gĂ© ; des individus de la Tour de Londres ont vĂ©cu plus de 40 ans[4]. La longĂ©vitĂ© en milieu naturel est considĂ©rablement plus courte : gĂ©nĂ©ralement de 10 Ă 15 ans. Lâindividu sauvage baguĂ© le plus ĂągĂ© avait 13 ans[38].
RĂ©partition et habitat
Habitat
La plupart des grands corbeaux prĂ©fĂšrent les zones cĂŽtiĂšres ou les zones boisĂ©es avec de grandes Ă©tendues adjacentes de milieux ouverts pour nicher et se nourrir. Dans certaines rĂ©gions avec de fortes concentrations de populations humaines comme la Californie aux Ătats-Unis, ils ont tirĂ© avantage des sources abondantes de nourriture et leur nombre a augmentĂ©[39].
RĂ©partition
Le grand corbeau est capable de prospĂ©rer sous de nombreux climats : parmi les corvidĂ©s, son aire de rĂ©partition est la plus Ă©tendue[40] - [35]. Son aire de rĂ©partition sâĂ©tend dans tout l'Holarctique, de lâArctique et des habitats tempĂ©rĂ©s de l'AmĂ©rique du nord et de lâEurope, jusquâaux dĂ©serts de l'Afrique du nord, et aux Ăźles du Pacifique. Dans les Ăles Britanniques, il est plus commun en Ăcosse, au nord de lâAngleterre et Ă lâouest de lâIrlande[8]. Au Tibet, il a Ă©tĂ© observĂ© Ă des altitudes de 5 000 m et mĂȘme jusquâĂ 6 350 m sur l'Everest[35].
Systématique
Le grand corbeau a Ă©tĂ© lâune des nombreuses espĂšces dĂ©crites par LinnĂ© au XVIIIe siĂšcle dans Systema Naturae. Dâailleurs, il porte toujours le protonyme Corvus corax attribuĂ© par LinnĂ©[42]. Câest lâespĂšce type du genre Corvus, dĂ©rivĂ© du mot latin pour corbeau[43]. Le nom de lâespĂšce, ÎșÏÏαΟ (corax), est le mot grec pour corneille ou corbeau[44]. Le nom corbeau a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©crire plusieurs espĂšces (souvent de grande taille) du genre Corvus, bien que celles-ci ne soient pas nĂ©cessairement proches parentes de Corvus corax. Certaines, telles que le corbeau d'Australie et celui de Tasmanie, sont plus proches des autres corneilles australiennes[45]. Le corbeau dĂ©crit par LinnĂ© est maintenant nommĂ© grand corbeau[46]. La femelle est aussi appelĂ©e « corbeau »[47].
Liste des sous-espĂšces
Les plus proches parents du grand corbeau sont le corbeau brun (C. ruficollis) et le corbeau pie (C. albus) en Afrique ainsi que le corbeau à cou blanc (C. cryptoleucus) au sud-ouest de l'Amérique du nord[48]. Huit sous-espÚces sont reconnues[49] :
- Corvus corax corax Linnaeus, 1758 (type pour lâespĂšce). Son aire de rĂ©partition sâĂ©tend de lâEurope jusquâau lac BaĂŻkal vers lâest et vers le sud jusquâau nord de lâIran et Ă la rĂ©gion du Caucase. Il possĂšde un bec relativement court et arquĂ© ;
- Corvus corax kamtschaticus Dybowski, 1883 est prĂ©sent au nord-est de lâAsie et sâintĂšgre Ă C. c. corax dans la rĂ©gion du lac BaĂŻkal. La taille est intermĂ©diaire entre C. c. principalis et C. c. corax. Le bec est plus grand et plus Ă©pais que celui de la sous-espĂšce type ;
- Corvus corax principalis Ridgway, 1887 est présent au nord de l'Amérique du nord et au Groenland. Le corps est grand et il possÚde le plus grand bec, le plumage est fortement lustré et les plumes de la gorge sont bien développées ;
- Corvus corax sinuatus Wagler, 1829 est prĂ©sent dans les rĂ©gions du sud et du centre des Ătats-Unis et en AmĂ©rique centrale. Il est plus petit avec un bec plus petit et plus Ă©troit que C. c. principalis. La population des Ăźles Revillagigedo a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme une sous-espĂšce (clarionensis) mais cela nâest habituellement pas acceptĂ© ;
- Corvus corax subcorax Severtsov, 1873. Son aire de rĂ©partition sâĂ©tend de la GrĂšce vers lâest jusquâau nord-ouest de lâInde, de l'Asie centrale et de lâouest de la Chine sans toutefois occuper la rĂ©gion de lâHimalaya. Cette sous-espĂšce est plus grande que C. c. corax mais possĂšde des plumes relativement courtes Ă la gorge. Le plumage est gĂ©nĂ©ralement noir, bien que le cou et la poitrine montrent une teinte brune semblable au plumage du corbeau brun ; cette teinte est plus visible lorsque les plumes sont usĂ©es. Les plumes du cou, bien que de couleur variable, sont souvent presque blanchĂątres Ă leur base ;
- Corvus corax tibetanus Hodgson, 1849 est prĂ©sent en Himalaya. Câest la plus grande et la plus lustrĂ©e des sous-espĂšces avec les plus longues plumes Ă la gorge. Le bec est grand mais moins imposant que celui de C. c. principalis et la base des plumes du cou est grise ;
- Corvus corax tingitanus Irby, 1874 est prĂ©sent en Afrique du nord et aux Ăźles Canaries. Câest la plus petite sous-espĂšce avec les plus courtes plumes Ă la gorge et un plumage lustrĂ© caractĂ©ristique. Le bec est court mais Ă©pais et le culmen est fortement arquĂ©. Avec lâusure, le plumage devient brun foncĂ© sur la tĂȘte et le corps ;
- Corvus corax varius BrĂŒnnich, 1764. Cette sous-espĂšce est prĂ©sente en Islande et aux Ăźles FĂ©roĂ©. Le plumage est moins lustrĂ© que C. c. corax, la taille est intermĂ©diaire et la base des plumes du cou sont blanchĂątres (non visible Ă distance). Une forme polymorphe Ă©teinte prĂ©sentait un plumage en partie blanc, se trouvait uniquement aux Ăźles FĂ©roĂ© et y Ă©tait connue sous le nom de pied raven.
D'autres sous-espÚces ont été suggérées dont[50] :
- Corvus corax canariensis Hartert & Kleinschmidt, 1901 ;
- Corvus corax clarionensis Rothschild & Hartert, 1902 ;
- Corvus corax hispanus Hartert & Kleinschmidt, 1901 ;
- Corvus corax laurencei Hume, 1873 ;
- Corvus corax sardus Kleinschmidt, 1903 ; comparé à la sous-espÚce type C. c. corax, il a le bec plus gros, comprimé et recourbé, est légÚrement plus petit et vit en Corse et en Sardaigne.
Histoire Ă©volutive
Le grand corbeau a Ă©voluĂ© dans l'ancien Monde pour traverser le pont terrestre de la BĂ©ringie jusquâen AmĂ©rique du nord[51]. Des analyses gĂ©nĂ©tiques rĂ©centes sur lâADN de grands corbeaux provenant de diffĂ©rentes rĂ©gions du monde ont montrĂ© que les oiseaux pouvaient ĂȘtre classifiĂ©s en au moins deux clades : un clade californien, prĂ©sent uniquement au sud-ouest des Ătats-Unis, et un clade holarctique, prĂ©sent dans le reste de l'hĂ©misphĂšre nord. Les individus des deux clades se ressemblent physiquement mais les groupes sont gĂ©nĂ©tiquement distincts et ont commencĂ© Ă diverger il y a environ deux millions dâannĂ©es[52] - [53].
En se fondant sur l'ADN mitochondrial, ces rĂ©sultats montrent que les grands corbeaux du reste des Ătats-Unis sont plus apparentĂ©s aux individus de lâEurope et de lâAsie quâĂ ceux du clade californien. De plus, les individus du clade californien sont plus apparentĂ©s au corbeau Ă cou blanc (C. cryptoleucus) quâaux grands corbeaux du clade holarctique[52]. Par contre, les corbeaux du clade holarctique sont plus proches parents du corbeau pie (C. albus) que des individus du clade californien[54]. Ainsi, lâespĂšce grand corbeau telle que traditionnellement dĂ©finie est considĂ©rĂ©e comme paraphylĂ©tique[54].
Une hypothĂšse avancĂ©e pour expliquer ces rĂ©sultats surprenants est que les grands corbeaux se seraient Ă©tablis en Californie il y a au moins deux millions dâannĂ©es et auraient divergĂ© des individus dâEurope et dâAsie pendant une Ăšre glaciaire. Il y a un million dâannĂ©es, un groupe du clade californien aurait Ă©voluĂ© en une autre espĂšce, le corbeau Ă cou blanc. Dâautres individus du clade holarctique auraient recolonisĂ© plus tard lâAmĂ©rique du nord Ă partir de lâAsie, peut-ĂȘtre en mĂȘme temps que les humains[55]. Une solution taxonomique serait de considĂ©rer au moins C. c. sinuatus comme une espĂšce distincte. En fait, cette sous-espĂšce est intermĂ©diaire en de nombreux points entre le grand corbeau et le corbeau Ă cou blanc. De plus, elle a dĂ©jĂ Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme assez distincte pour recevoir un nom vernaculaire distinct au dĂ©but du XXe siĂšcle. La question de savoir si sinuatus devrait ĂȘtre rattachĂ©e au corbeau Ă cou blanc pourrait ĂȘtre rĂ©solue par des Ă©tudes sur le transfert gĂ©nĂ©tique et sur le dĂ©placement Ă©cologique.
Une Ă©tude rĂ©cente de lâADN du grand corbeau montre que les individus de la sous-espĂšce C. c. tingitanus diffĂšrent significativement au niveau gĂ©nĂ©tique du reste du clade holarctique. Cette sous-espĂšce est prĂ©sente uniquement en Afrique du Nord et aux Ăźles Canaries. Cette Ă©tude montre Ă©galement que les individus C. c. tingitanus ne se reproduisent pas avec les autres sous-espĂšces[56].
Il est notable que le corbeau brun et le corbeau d'Ădith en Afrique semblent ĂȘtre les descendants du groupe grand corbeau - corbeau pie. Ce groupe semble avoir Ă©voluĂ© de façon parallĂšle sous plusieurs aspects (surtout Ă©cologiques) avec les corbeaux Ă cou blanc et les individus de la sous-espĂšce C. c. sinuatus. Ainsi, indĂ©pendamment de lâĂ©ventuel statut taxonomique utilisĂ©, il semble que le groupe ancestral du grand corbeau (et, dans une plus faible mesure, du corbeau pie) ait tendance Ă sâĂ©tendre vers des climats plus arides et subtropicaux Ă partir des rĂ©gions humides et tempĂ©rĂ©es, cette situation donnant lieu Ă des lignĂ©es distinctes. Si on considĂšre la spĂ©cificitĂ© de C. c. tingitanus, une telle Ă©volution parallĂšle des corbeaux adaptĂ©s Ă un climat mĂ©diterranĂ©en se serait produite quatre fois Ă partir du moment oĂč le grand corbeau et le corbeau pie nâĂ©taient pas encore sĂ©parĂ©s.
Relations avec Homo sapiens
Dressage
Jimmy est un grand corbeau dressé qui est apparu dans plus de 1000 films des années 1930 aux années 1950. Parmi ses rÎles les plus connus figurent celui du corbeau de l'oncle Billy dans La vie est belle de Frank Capra en 1946 et celui du corbeau qui s'est posé sur l'épouvantail dans Le Magicien d'Oz de Victor Fleming en 1939.
Conservation et gestion des populations
Lâaire de rĂ©partition du grand corbeau est Ă©tendue et lâespĂšce nâest pas en danger dâextinction. Dans certaines rĂ©gions, il y a eu des dĂ©clins localisĂ©s causĂ©s par la perte dâhabitat et les persĂ©cutions. Le grand corbeau peut causer des dommages aux cultures de noix et de cĂ©rĂ©ales et peut nuire au bĂ©tail. En particulier, il peut tuer chevreaux, agneaux et veaux[57]. Les corbeaux attaquent gĂ©nĂ©ralement la tĂȘte du jeune bĂ©tail mais leur comportement charognard, plus commun, peut ĂȘtre identifiĂ© Ă tort comme de la prĂ©dation par les propriĂ©taires de ranch[58].
Ă lâouest du dĂ©sert des Mojaves, la colonisation humaine et le dĂ©veloppement des terres ont menĂ© Ă une multiplication des populations de Grand Corbeau par un facteur estimĂ© Ă 16 en 25 ans. Les villes, les dĂ©charges, les lacs artificiels et les stations dâĂ©puration crĂ©ent des sources de nourriture et dâeau pour les oiseaux. Les corbeaux utilisent Ă©galement les poteaux Ă©lectriques et les arbres ornementaux comme sites de nidification et sont attirĂ©s par les animaux victimes de collision sur les autoroutes. La forte augmentation de la population du dĂ©sert des Mojaves a accru les prĂ©occupations concernant la tortue du dĂ©sert, une espĂšce menacĂ©e. Le grand corbeau est un prĂ©dateur des juvĂ©niles de cette espĂšce, Ă la carapace molle et qui se dĂ©place lentement[39].
Le contrĂŽle des populations de grands corbeaux passe par le piĂ©geage, la chasse ainsi que lâĂ©tablissement de contacts avec les gestionnaires des dĂ©charges afin que ceux-ci rĂ©duisent la quantitĂ© de dĂ©chets exposĂ©s[59]. Historiquement, des primes de chasse Ă©taient attribuĂ©es pour inciter au contrĂŽle des populations en Finlande du milieu du XVIIIe siĂšcle jusquâen 1923[60]. Lâabattage a eu lieu de façon limitĂ©e en Alaska, oĂč lâaugmentation de la population des grands corbeaux menace l'Eider de Steller (Polysticta stelleri), une espĂšce vulnĂ©rable[61].
Souvent considéré par les autorités comme un prédateur nuisible capables de menacer les populations de certaines espÚces d'oiseaux sauvages ou domestiques, le grand corbeau est l'objet de campagnes d'élimination (par tirs, piégeage). Pourtant, l'effet de la prédation de ce corvidé sur ses proies potentielles est globalement limité[62].
Références culturelles
Il y a de nombreuses mentions des « corbeaux » dans les lĂ©gendes et la littĂ©rature. La plupart font rĂ©fĂ©rence Ă lâespĂšce commune grand corbeau. Les corbeaux sont des personnages frĂ©quents dans les mythes et contes traditionnels nord-amĂ©ricains, sibĂ©riens et nordiques. En plus de reprĂ©senter les esprits des corbeaux rĂ©els, les corbeaux sont souvent dĂ©peints comme des fripons, un hĂ©ros ou encore le crĂ©ateur des humains.
Ă travers les siĂšcles, le grand corbeau a Ă©tĂ© le sujet de mythes, et de reprĂ©sentations dans le folklore, les arts et la littĂ©rature. Dans plusieurs cultures anciennes, incluant celles de la Scandinavie, de lâIrlande, du Pays de Galles, du Bhoutan, de la cĂŽte nord-ouest de l'AmĂ©rique du nord, de la SibĂ©rie et de lâAsie du nord-est, le Grand Corbeau a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©rĂ© en tant que dieu ou symbole spirituel[63].
Chez les Celtes, le grand corbeau était un oiseau sacré. Il était le compagnon du dieu Lug et il était le messager du divin. Il était aussi le messager de l'autre monde.
Depuis longtemps, le corbeau est considĂ©rĂ© comme un oiseau de mauvais augure Ă cause de son plumage noir, de son cri rauque et de sa nĂ©crophagie. Il intĂ©resse Ă©galement les auteurs de mythes et de lĂ©gendes. Claude LĂ©vi-Strauss suggĂ©ra une hypothĂšse structuraliste selon laquelle le corbeau, tout comme le coyote, a obtenu un statut mythique parce quâil Ă©tait considĂ©rĂ© comme un mĂ©diateur entre la vie et la mort[64].
Edgar Allan Poe s'y interesse aussi, dans son poÚme Le corbeau, qui répÚte sans cesse « Jamais plus » (Nevermore en version originale).
Notes et références
- Hermann Heinzel, Richard Fitter et John Parslow, Guide Heinzel des oiseaux d'Europe, 2014.
- Lars Svensson, Killian Mullarney et Dan Zetterström, Les Oiseaux d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Ăditions Delachaux et NiestlĂ©, 2012.
- Roger Tory Peterson, Jacques Bosser, Guy Mountfort et Philippe Arthur Dominic Hollom, Guide Peterson des oiseaux de France et d'Europe, Ăditions Delachaux et NiestlĂ©, 2012.
- W.I.Boarman & B. Heinrich, « Common Raven (Corvus corax) », Birds of North America, vol. 476,â , p. 1-32 (DOI 10.2173/bna.476)
- Goodwin. p. 138-139
- « Grand corbeau (Français) » , sur L'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) (consulté le )
- Goodwin. p. 138
- S. Vere Benson, The Observer's Book of Birds, Londres, Frederick Warne & Co. Ltd, , 222 p. (ISBN 0-7232-1513-8)
- Manuel Nogales & Elizabeth C. HernĂĄndez, « Diet of Common Ravens on El Hierro, Canary Islands », Journal of Field Ornithology, vol. 68, no 3,â , p. 382-391 (lire en ligne, consultĂ© le )
- A.L. Nelson, « Some early summer food preferences of the American Raven in southeastern Oregon », Condor, vol. 36, no 1,â , p. 10-15 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Stanley A. Temple, « Winter food habits of Ravens on the Arctic Slope of Alaska », Arctic, vol. 27, no 1,â , p. 41-46 (lire en ligne, consultĂ© le )
- A.J. Gaston & R.D. Elliot, « Predation by Ravens Corvus corax on Brunnich's Guillemot Uria lomvia eggs and chicks and its possible impact on breeding site selection », Ibis, vol. 138,â , p. 742-748
- Kathleen A. Engel & Leonard S. Young, « Spatial and temporal patterns in the diet of Common Ravens in southwestern Idaho. », Condor, vol. 91, no 2,â , p. 372-378 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Goodwin. p. 139
- Vincent Careau, Nicolas Lecomte, Jean-François Giroux & Dominique Berteaux, « Common ravens raid arctic fox food caches », Journal of Ethology, vol. 25, no 1,â , p. 79-82 (DOI 10.1007/s10164-006-0193-7)
- Daniel Stahler, Bernd Heinrich & Douglas Smith, « Common ravens, Corvus corax, preferentially associate with grey wolves, Canis lupus, as a foraging strategy in winter », Animal Behaviour, vol. 64, no 2,â , p. 283-290 (DOI 10.1006/anbe.2002.3047)
- William B. Kristan, William I. Boarman & John J. Crayon, « Diet composition of common ravens across the urban-wildland interface of the West Mojave Desert », Wildlife Society Bulletin, vol. 32, no 1,â , p. 244-253 (DOI 10.2193/0091-7648(2004)32[244:DCOCRA]2.0.CO;2)
- « PBS Nature: The Bird in Black », Public Broadcasting Service (consulté le )
- Bernd Heinrich, « An Experimental Investigation of Insight in Common Ravens (Corvus Corax) », The Auk, vol. 112, no 4,â , p. 994-1003 (lire en ligne, consultĂ© le )
- Marzluff and Angell p. 232
- Kijne M & Kotrschal K (2002) "Neophobia affects choice of food-item size in group-foraging common ravens (Corvus corax)". Acta ethologica 5(1) : 13-18
- Savage p. 70 - 71
- Savage p. 76
- (de) E. Gwinner, « Untersuchungen ĂŒber das ausdrucks und Sozialverhalten des Kolkraben (Corvus corax L.) », Zeitschrift fĂŒr Tierpsychologie, vol. 21, no 6,â , p. 657-748
- (Oiseaux.net 2008)
- Goodwin. p. 142
- Bernd Heinrich, Ravens in Winter, New York, Summit Books, , 379 p. (ISBN 0-671-67809-4)
- Gareth Huw Davies, « Bird Brains », The Life of Birds, PBS (consulté le )
- Ned Rozell, « The Raven's Game of Hide and Seek », Alaska Science Forum, Geophysical Institute, University of Alaska Fairbanks (consulté le )
- Marzluff and Angell p. 230
- « Oregon Zoo Animals: Common Raven » (consulté le )
- Heinrich, B. (1999). Mind of the Raven: Investigations and Adventures with Wolf-Birds p. 119-120. New York: Cliff Street Books. (ISBN 978-0-06-093063-9)
- Savage p. 35
- JiĆĂ FĂ©lix, Oiseaux des Pays d'Europe, Paris, GrĂŒnd, , 17e Ă©d., 320 p., 22 cm Ă 30 cm (ISBN 2-7000-1504-5), p. 312
- Steve Madge, Crows and jays : a guide to the crows, jays and magpies of the world, Londres, Christopher Helm, coll. « Helm Identification Guides », (1re éd. 1994) (ISBN 0-7136-3999-7)
- (de) Eberhard Gwinner, « Beobachtungen ĂŒber Nestbau und Brutpflege des Kolkraben (Corvus corax L.) in Gefangenschaft », Journal of Ornithology, vol. 106, no 2,â , p. 145-178 (DOI 10.1007/BF01793758)
- Goodwin. p. 141
- Roger B. Clapp, M. Kathleen Klimkiewicz & Anthony G. Futcher, « Longevity records of North American birds: Columbidae through Paridae », Journal of Field Ornithology, vol. 54, no 2,â , p. 123â137 (lire en ligne, consultĂ© le )
- U.S. Geological Survey, « Scientists Estimate Risk of Raven Predation on Desert Tortoises in the Western Mojave Desert » (consulté le )
- Goodwin. p. 70
- Finn Salomonsen, Gronlands Fugle = Birds of Greenland, Copenhague, Munksgaard, (LCCN a+51000710)
- (la) C von Linné, Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Tomus I. Editio decima, reformata., Holmiae. (Laurentii Salvii)., , 105 p.C. ater, dorso caerulescente, cauda subrotundata.
- D.P. Simpson, Cassell's Latin Dictionary, Londres, Cassell Ltd., , 5e Ă©d., 883 p. (ISBN 0-304-52257-0)
- (en) Henry Liddell & Robert Scott, A Greek-English Lexicon (Abridged Edition), Royaume-Uni, Oxford University Press, (ISBN 0-19-910207-4)
- (Goodwin)
- (en) Monroe B.L. Jr & C.G. Sibley, A World Checklist of Birds, Yale University Press, , 400 p. (présentation en ligne)
- « Pleins feux sur⊠la diffĂ©rence entre le grand corbeau et la corneille dâAmĂ©rique » , sur MinistĂšre des ForĂȘts, de la Faune et des Parcs QuĂ©bec
- Goodwin. p. 70-72
- (de) Ferdinand Baron von Droste, « Vogelfauna der FĂ€röer (FĂ€röernes Fuglefauna af Sysselmaand MĂŒller 1862.) Aus dem DĂ€nischen ĂŒbersetzt und mit Anmerkungen versehen. Teil 1. », J. Ornithol., vol. 17, no 2,â , p. 107-118 (DOI 10.1007/BF02261546)
- Paul Paris, Faune de France, vol. 2 : Oiseaux, Paris, Paul Lechevalier, , 473 p., 16 cm Ă 24,5 cm (lire en ligne), p. 65
- Marzluff and Angell p. 86
- U.S. Geological Survey, « California Ravens Are a Breed Apart » (consulté le )
- K.E. Omland, C.L. Tarr, W.I. Boarman, J.M. Marzluff & R.C. Fleischer, « Cryptic genetic variation and paraphyly in ravens. », Proceedings of the Royal Society Biological Sciences, vol. Series B, no 267,â , p. 2475-82
- Christopher R. Feldman & Kevin E. Omland, « Phylogenetics of the common raven complex (Corvus: Corvidae) and the utility of ND4, COI and intron 7 of the ÎČ-fibrinogen gene in avian molecular systematics », Zoologica Scripta, vol. 34, no 2,â , p. 145 (DOI 10.1111/j.1463-6409.2005.00182.x)
- Marzluff and Angell p. 86-87
- Jason M. Baker & Kevin E. Omland, « Canary Island Ravens Corvus corax tingitanus have distinct mtDNA », Ibis, vol. 148, no 1,â , p. 174 (DOI 10.1111/j.1474-919X.2006.00493.x)
- Kenneth H. Larsen & John H. Dietrich, « Reduction of a raven population on lambing grounds with DRC-1339 », Journal of Wildlife Management, vol. 34, no 1,â , p. 200â204
- Sheep and Goats Death Loss, National Agricultural Statistics Service, (lire en ligne)
- (en) W.I. Boarman, Proceedings of 1992 Symposium, California, (lire en ligne), p. 113-117
- M. Pohja-MykrĂ€, T. Vuorisalo & S. MykrĂ€, « Hunting bounties as a key measure of historical wildlife management and game conservation: Finnish bounty schemes 1647â1975 », Oryx, vol. 39, no 3,â , p. 284-291 (DOI 10.1017/S0030605305000785)
- Minerals Management Service, Alaska, « Foraging Ecology of Common Ravens (Corvus corax) on Alaskaâs Coastal Plain (AK-93-48-51) », Minerals Management Service, (consultĂ© le )
- Christine F. Madden, Beatriz Arroyo et Arjun Amar, « A review of the impacts of corvids on bird productivity and abundance », Ibis, vol. 157, no 1,â , p. 1â16 (DOI 10.1111/ibi.12223)
- Noragh Jones, Power of Raven, Wisdom of Serpent : Celtic Women's Spirituality, Floris Books, , 240 p. (ISBN 0-940262-66-5, lire en ligne)
- Structural Anthropology, p. 224
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Goodwin D., Crows of the World, Queensland University Press, St Lucia, Qld, (ISBN 0-7022-1015-3).
- Madge S. & Burn H. (1996) Corbeaux et Geais. Guide des Corbeaux, Geais et Pies du monde entier. Vigot, Paris, 184 p.
- John M. Marzluff et Tony Angell, In the Company of Crows and Ravens, , 384 p. (ISBN 0-300-10076-0)
- Candace Savage, Bird Brains : The Intelligence of Crows, Ravens, Magpies and Jays, , 134 p. (ISBN 1-55054-189-7)
- Heinrich, B. (1999). Mind of the Raven: Investigations and Adventures with Wolf-Birds. New York: Cliff Street Books. (ISBN 978-0-06-093063-9)
- LĂ©vi-Strauss, C. Structural Anthropology. Trans. Claire Jacobson. New York: Basic Books, 1963.
- Michel Pastoureau, « Maßtre corbeau, oiseau de malheur ? », sur France Culture, .
Références taxonomiques
- (en) Référence CongrÚs ornithologique international : (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Corvus corax dans Corvidae
- (fr+en) Référence Avibase : Corvus corax (+ répartition) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Corvus corax Linnaeus 1758 (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Corvus corax Linnaeus 1758 (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Corvus corax Linnaeus 1758
- (fr) Référence INPN : Corvus corax Linnaeus, 1758 (TAXREF)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Corvus corax
- (en) Référence NCBI : Corvus corax (taxons inclus)
Liens externes
- (fr) Référence Oiseaux.net : Corvus corax (+ répartition)
- (en) Référence UICN : espÚce Corvus corax (consulté le )
- (fr) RĂ©fĂ©rence CITES : taxon Corvus corax (sur le site du ministĂšre français de l'Ăcologie) (consultĂ© le )
- (fr) Grand Corbeau dans Faune et flore du pays (Canada)
- Photo
- USGS species account, including CBC/BBS range maps
- Raven recordings - enregistrement de Grands Corbeaux
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Common Raven » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Cultural depictions of ravens » (voir la liste des auteurs).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Raven in mythology » (voir la liste des auteurs).