Spitzberg
Spitzberg, en norvégien Spitsbergen, est une île de Norvège située dans le Svalbard, un archipel formant un territoire de ce pays. L'île se trouve à 663 km au nord-nord-ouest du cap Nord, en Norvège, et à 439 km à l'est-sud-est des côtes septentrionales du Groenland.
Spitzberg Spitsbergen (no) | |||
Localisation de Spitzberg (en rouge) dans le Svalbard. | |||
Géographie | |||
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Pays | Norvège | ||
Archipel | Svalbard | ||
Localisation | Mer du Groenland et mer de Barents | ||
Coordonnées | 78° 54′ 00″ N, 18° 01′ 00″ E | ||
Superficie | 39 044 km2 | ||
Point culminant | Newtontoppen (1 717 m) | ||
Géologie | Île continentale | ||
Administration | |||
Territoire | Svalbard | ||
Démographie | |||
Population | 2 951 hab. (2015) | ||
Densité | 0,08 hab./km2 | ||
Plus grande ville | Longyearbyen | ||
Autres informations | |||
Découverte | 1596 | ||
Fuseau horaire | UTC+01:00 | ||
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique
Géolocalisation sur la carte : Svalbard
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Île en Norvège | |||
Toponymie
Spitzberg est un toponyme allemand ayant pour équivalent scandinave Spitsberg avec un « s » à la place du « z ». Ces deux toponymes signifient « montagnes pointues ». Jusqu'en 1920, date de la signature du traité concernant le Spitzberg, l'archipel du Svalbard était appelé « Spitzberg » et son île principale « Spitzberg occidental », en norvégien Vestspitsbergen. Avec ce traité, la Norvège modifie les noms selon l'usage actuel.
Géographie
Spitzberg (montagne pointue) est baignée par la mer de Barents au sud-est et par la mer du Groenland à l'ouest-sud-ouest et au nord. Seule la pointe la plus septentrionale de l'île est en contact avec l'océan Arctique. Spitzberg est la plus grande île du Svalbard.
Elle est aussi la seule à être peuplée avec l'île aux Ours (Bjørnøya). D'une superficie de 39 044 km2, elle mesure 280 kilomètres de longueur du nord au sud pour 40 à 225 kilomètres de largeur d'est en ouest.
Les affleurements de ses couches géologiques et des fossiles qu'elles contiennent permettent de mieux comprendre la tectonique des plaques. Le parc national de Nordvest-Spitsbergen contient deux des sources d'eaux chaudes les plus au nord de la planète par 80° de latitude nord. Le géologue Joseph Marie Élisabeth Durocher parcourant le nord de l'Europe pour étudier les dépôts métallifères contribue à faire connaître l'île par ses articles sur la géologie, la minéralogie, la métallurgie et la chimie, notamment dans l'ouvrage de Paul Gaimard Voyages de la commission scientifique du Nord de la Scandinavie, en Laponie, au Spitlberg et aux Féroé, pendant les années 1838-1840 ; ainsi le Durochertoppen, montagne du Wedel Jarlsberg Land, fut-il nommé en sa mémoire.
Histoire
Le Spitzberg est découvert de manière certaine par l'explorateur néerlandais Willem Barentsz en 1596 alors qu'il faisait route vers la Chine via le passage du Nord-Est. Il baptise alors l'île Spitsbergen en référence à ses sommets escarpés. Néanmoins, l'archipel semble avoir été connu par les chasseurs russes pomors dès le XIIe et XIVe siècles bien qu'aucune preuve solide antérieure au XVIIe siècle n'ait été retrouvée. Pensant que les terres découvertes font partie du Groenland, ils la nomment Grumant. Le toponyme de « Svalbard » est mentionné pour la première fois dans les sagas islandaises des Xe et XIe siècles mais il se réfère très vraisemblablement à la côte de Blosseville au Groenland. Il est adopté par les Norvégiens au moment de leur acquisition de l'archipel en 1920.
Friedrich Martens étudie en 1671 l'histoire naturelle du Spitzberg[1]. En 1764, durant l'été, le lieutenant Nemtinov établit un dépôt dans le détroit de Bell sur la côte du Spitzberg, cinq maisons équipés de provisions pour de prochaines missions, en prévision du voyage de Vassili Tchitchagov[2]. Mais l'explorateur échoue par deux fois. En juin 1773, Constantine John Phipps est lui aussi bloqué par les glaces[3]. De nombreux voyages scientifiques tels ceux de Karl von Waldburg-Zeil et Theodor von Heuglin y ont lieu durant tout le XIXe siècle[4].
Au début du XXe siècle, l'île est un lieu de chasse à la baleine, utilisé notamment par les Basques. Cela soulève quelques litiges concernant les droits de pêche. Le traité concernant le Spitzberg, à l'origine signé le par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Danemark, la France, l'Italie, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède, conduit tous les États contractants à reconnaître la souveraineté de la Norvège sur ce territoire et fixe les questions des droits de pêche. Les mines de charbon exploitées par des intérêts russes à Barentsburg sont une conséquence de ce traité.
Démographie
Spitzberg est la seule île du Svalbard avec l'île aux Ours à être habitée. Sa plus grande ville est Longyearbyen avec environ 1 600 habitants, puis Barentsburg (850 habitants russes), Ny-Ålesund (20 habitants), Pyramiden (7 habitants russes) et des villes fantômes comme Grumantbyen, Colesbukta ou Advent City.
Activités
Sur cette île est installée la réserve mondiale de semences du Svalbard, une énorme chambre froide et forte conservant des échantillons de l'ensemble des graines vivrières de la planète en vue de la conservation de la biodiversité.
L'ancien village minier de Ny-Ålesund est aujourd'hui une cité scientifique internationale.
La France y possède deux stations de recherche : la base Charles Rabot dans le village et la base Jean Corbel à cinq kilomètres à l'est du village, cette dernière (créée en 1964) étant la plus ancienne des stations scientifiques de l'archipel.
Le tourisme s'y développe avec les navires de croisière, dont ceux de la compagnie Hurtigruten en saison d'été et Hurtigruten Svalbard à l'année avec deux hôtels, dont un bâtiment historique, et une auberge. La compagnie a agrandi son réseau de tourisme avec l'acquisition, en 2021, du plus important complexe historique de Longyearbyen, Huset, désormais accessible aux touristes.
En 1997, une exposition intitulée Antarctica, hivernage au Spitzberg a eu lieu au Musée national de la Marine à Paris.
L'île est desservie par les aéroports de Longyearbyen et de Ny-Ålesund.
Notes et références
- Clements Markham, Les Abords de la région inconnue, 1876, p. 48
- Clements Markham, Les Abords de la région inconnue, 1876, p. 65
- Clements Markham, Les Abords de la région inconnue, 1876, p. 67
- Clements Markham, Les Abords de la région inconnue, 1876, p. 86-87
Voir aussi
Articles connexes
- Barentsburg, mine Pyramiden (1910-1998), société Arktikougol
- David Gray
- Kjartan Fløgstad, Pyramiden : Portrait d'une utopie abandonnée (2009)
- Expédition de La Recherche
- Expédition allemande au pôle Nord
- Terre d'Andrée
Liens externes
- Ressource relative à la géographie :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :