Mont Saint-Michel
Le mont Saint-Michel est un Ăźlot rocheux granitique dâenviron 960 mĂštres de circonfĂ©rence situĂ© Ă lâest de lâembouchure du fleuve du Couesnon, dans le dĂ©partement de la Manche en Normandie, et dont le nom se rĂ©fĂšre directement Ă l'archange saint Michel. Avant l'annĂ©e 709, il Ă©tait connu comme le « mont Tombe ». Pendant tout le Moyen Ăge, il est couramment appelĂ© « mont Saint-Michel au pĂ©ril de la mer » (Mons Sancti Michaeli in periculo mari). L'abbaye du Mont-Saint-Michel est situĂ©e sur le mont, et le mont constitue une petite partie du territoire de la commune du Mont-Saint-Michel.
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Le mont Saint-Michel baigne dans la baie du Mont-Saint-Michel, ouverte sur la Manche. LâĂźlot atteint 92 mĂštres dâaltitude et offre une superficie Ă©mergĂ©e dâenviron 7 ha, la partie essentielle du rocher Ă©tant couverte par lâemprise au sol de lâabbaye du Mont-Saint-Michel et de son domaine. Cet Ăźlot sâĂ©lĂšve dans une grande plaine sablonneuse.
Lâarchitecture du Mont-Saint-Michel et sa baie en font le site touristique le plus frĂ©quentĂ© de Normandie[1]. Le mont Saint-Michel est le troisiĂšme site touristique culturel[alpha 1] le plus frĂ©quentĂ© de France aprĂšs la tour Eiffel et le chĂąteau de Versailles, avec prĂšs de 2,3 millions de visiteurs par an[2] (3,25 millions en 2006[3], 2,3 millions en 2014[4]).
Une statue de saint Michel placĂ©e au sommet de lâĂ©glise abbatiale culmine Ă 150 mĂštres au-dessus du rivage. ĂlĂ©ments majeurs, l'abbaye et ses dĂ©pendances sont classĂ©es au titre des monuments historiques par la liste de 1862[5], suivies ultĂ©rieurement par soixante autres constructions[6] ; le mont (Ăźlot rocheux) et le cordon littoral de la baie figurant depuis 1979[7] sur la liste du patrimoine mondial de lâUNESCO ainsi que le moulin de Moidrey depuis 2007[7]. Depuis 1998, le mont Saint-Michel bĂ©nĂ©ficie en outre d'une seconde inscription sur la liste du patrimoine mondial en tant que composante du bien en sĂ©rie Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France[8].
En 1846, Ădouard Le HĂ©richer le dĂ©crivait ainsi : « Le mont Saint-Michel apparaĂźt comme une montagne circulaire qui semble sâaffaisser sous la pyramide monumentale qui la couronne. On voudrait prolonger sa cime en une flĂšche aiguĂ« qui monterait vers le ciel (la flĂšche actuelle ne date que de 1899), dominant son dais de brouillards ou se perdant dans une pure et chaude lumiĂšre. De vastes solitudes lâenvironnent, celle de la grĂšve ou celle de la mer, encadrĂ©es dans de lointaines rives verdoyantes ou noires[9]. »
Toponymie
Ă l'origine, il Ă©tait connu sous l'appellation de in monte qui dicitur Tumba vers 850 (mont Tombe) : le mot tumba, « tombe », rare en toponymie, est Ă interprĂ©ter dans le sens de « tertre », « Ă©lĂ©vation »[10]. Le nom de la localitĂ© est attestĂ© sous les formes Montem Sancti Michaelis dictum en 966, loco Sancti Archangelis Michaelis sito in monte qui dicitur Tumba en 1025 et, en 1026, Saint Michiel del Mont au XIIe siĂšcle[11], au Moyen Ăge, il est couramment appelĂ© « mont Saint-Michel au pĂ©ril de la mer » (Mons Sancti Michaeli in periculo mari)[12].
Son nom aurait pour origine un petit oratoire en forme de grotte construit en 708 (ou 710) par saint Aubert, Ă©vĂȘque d'Avranches[alpha 2] et dĂ©diĂ© Ă l'archange saint Michel. Les restes de cet oratoire ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s et sont encore visibles dans la chapelle Notre-Dame-sous-Terre, câest-Ă -dire sous la terrasse qui prolonge la nef de lâabbatiale[alpha 3].
GĂ©ographie
Le mont Saint-Michel (lâĂźlot ou lâabbaye) est situĂ© dans la baie du Mont-Saint-Michel, dont le cordon littoral figure au patrimoine mondial de lâUnesco (inscription de 1979).
La baie qui fait partie du Massif armoricain repose sur un socle précambrien de grÚs et de schistes argileux qui se métamorphisent autour des éperons granitiques cadomiens de Cancale, Avranches, Chausey et Carolles. Toujours pendant le cycle cadomien, les granites intrusifs cambriens ont donné le mont-Dol, l'ßlot Tombelaine et le mont Saint-Michel qui est constitué d'un pluton de leucogranite à biotite et muscovite datant de 525 millions d'années : l'ßlot Saint-Michel fait une circonférence d'environ 960 mÚtres et une hauteur de 92 mÚtres[13]. Ces granites intrusifs cambriens constituent un inselberg[14] car ils s'érodent moins vite que leur environnement grùce à une plus grande dureté de leur roche, et ressortent ainsi dans le paysage.
- Vue aérienne du mont Saint-Michel : le rocher (sans les bùtiments) présente une base grossiÚrement elliptique de 950 m de circonférence pour une superficie de 28 ha, et mesure 91 m de haut[15].
- Le mont sur une carte postale de 1900.
- Le mont en 2004.
- Le mont en 2014 avec sa passerelle.
Aux grandes marées le mont redevient ßle
Les marĂ©es dans la baie du mont Saint-Michel ont une amplitude de prĂšs de treize mĂštres les jours de fort coefficient, la mer se retire Ă grande vitesse sur une dizaine de kilomĂštres, mais revient aussi vite. Lâexpression consacrĂ©e est « quâelle revient Ă la vitesse dâun cheval au galop ». Le mont Saint-Michel nâest entourĂ© d'eau et ne redevient une Ăźle quâaux grandes marĂ©es d'Ă©quinoxe, cinquante-trois jours par an, pendant quelques heures. Mais câest un spectacle impressionnant qui attire de nombreux touristes ces jours lĂ .
L'ancienne digue
La construction de la digue-route insubmersible qui relie le mont au continent, de 1878 à 1879, est une nouvelle étape de la poldérisation de la baie qui ne prend fin qu'en 1936. Longue de 1,8 km, cette chaussée-digue accélÚre le colmatage de la baie par des sédiments que ne peuvent plus enlever ni les fleuves ni les marées[16].
Ce processus de colmatage qui menace l'insularité du mont justifie le projet de rétablissement de son caractÚre maritime lancé dans les années 1995.
Le projet de rĂ©tablissement du caractĂšre maritime de lâĂźle
Le , François Mitterrand inaugure les travaux de démolition de la digue (submersible) de la roche Torin et du rétablissement du caractÚre maritime. Le projet, appelé jusque dans les années 1990 « désensablement du Mont », est rebaptisé « rétablissement du caractÚre maritime du mont Saint-Michel » car il s'agit d'un processus naturel, la marée montante (vitesse du courant de flot : 1 m/s par coefficient de marée moyen, soit 3,6 km/h) ayant un flux plus élevé que celui de la marée descendante (vitesse du courant de jusant : 0,75 m/s, soit 2,7 km/h)[17].
En 1995, les Ă©tudes sont dĂ©clarĂ©es honnĂȘtes ; la puissance des ordinateurs a augmentĂ© ainsi que les codes de calcul : on peut monter la commission du Mont-Saint-Michel, qui doit prĂ©server son insularitĂ© et faire arriver des touristes payants rĂ©gulĂ©s.
Il s'en déduit les éléments suivants du projet[18] :
- suppression du parking : un autre parking est construit au sud du barrage de la Caserne sur le Couesnon (barrage qui est reconstruit) Ă 2,5 km du mont (plantĂ© de 45 000 arbres et arbustes, ce parking situĂ© dans la zone commerciale La Caserne propose plus de 4 000 places de stationnement). Des navettes spĂ©ciales (Ă moteur et Ă cheval type maringotte) amĂšnent les visiteurs par une nouvelle digue sur les herbus (levĂ©e de terre empierrĂ©e longue de 1 085 m et haute de 9,50 m). Cette digue est prolongĂ©e par un pont-passerelle (long de 760 m). Cette « jetĂ©e » sur pilotis en acier enfoncĂ©s dans des pieux de bĂ©ton de 30 m de profondeur jusqu'Ă la roche est scindĂ©e en trois branches : deux cheminements piĂ©tonniers recouverts dâun platelage de chĂȘne et une chaussĂ©e centrale en bĂ©ton armĂ© rĂ©servĂ©e Ă la circulation de navettes) et un terre-plein d'ancrage (permettant l'accĂšs aux secours) au pied des remparts surmontĂ© dâun guĂ© en bĂ©ton submersible lors des grandes marĂ©es (120 m), permettant au mont de conserver son insularitĂ© 20 jours par an lors des grandes marĂ©es ; dans le futur, une gare SNCF sera construite sur le continent, avec des trains directs depuis Paris-Vaugirard (Montparnasse-3) ;
- cĂŽtĂ© Ăźle : le Couesnon doit ĂȘtre chenalisĂ© de part et dâautre du mont Saint-Michel, 2â3 Ă lâOuest en Bretagne et 1â3 Ă lâEst en Normandie, le barrage servant de barrage de chasse de 700 000 m3. Des Ă©chelles Ă poissons sont prĂ©vues, pour les anguilles (catadromes) comme les saumons (anadromes). La construction du barrage sur le Couesnon est officiellement lancĂ©e le .
Le projet de liaison ferroviaire est actualisé, mais de nombreuses incertitudes demeurent. Dans un rapport[19], le Conseil général des ponts et chaussées détaille les options possibles, en omettant la liaison ferroviaire établie entre 1901 et 1938.
Ă partir de 2006, l'Ătat, seul concepteur du projet, se dĂ©sengage de sa rĂ©alisation opĂ©rationnelle. Les travaux sont alors confiĂ©s exclusivement aux collectivitĂ©s territoriales locales, dĂ©jĂ regroupĂ©es depuis 1997 dans un syndicat mixte, le syndicat mixte « Baie du Mont-Saint-Michel »[20].
En , les quatre premiÚres vannes sont opérationnelles dans la partie ouest du nouveau barrage du Couesnon, fonctionnant en portes à flots en attendant la livraison des quatre autres en cours de montage. L'ancien barrage est détruit en [21].
Le nouveau barrage-passerelle est mis en service en [22] et ouvert au public en [23]. La retenue d'eau constituée à marée montante est lùchée à marée descendante, générant un effet « chasse d'eau » qui doit permettre le désensablement de la baie du Mont-Saint-Michel[24].
Le projet de rĂ©tablissement du caractĂšre maritime de 200 millions d'euros, notamment le stationnement et le transport des visiteurs attribuĂ© Ă lâautomne 2009 Ă la dĂ©lĂ©gation de service public Veolia Transdev, suscite de vives polĂ©miques, tant au niveau de son suivi financier que de ses choix techniques et Ă©conomiques (prix du parking, suppression de la navette gratuite « Montoise » qui transporte les habitants du Mont et les 600 employĂ©s saisonniers), comme le rĂ©vĂšle un rapport de la chambre rĂ©gionale des comptes de Normandie[25] - [20].
Depuis le , les visiteurs peuvent se rendre au mont par les nouveaux ouvrages d'accÚs créés par l'architecte Dietmar Feichtinger. Une nouvelle digue et une passerelle sur pilotis laissant passer l'eau en dessous desservent désormais l'ßle. L'ancienne digue a maintenant été totalement démolie[26].
Histoire
Le temps de la Guerre de Cent ans
Le mont Saint-Michel est le seul lieu en Normandie qui ne tomba jamais aux mains des Anglais pendant la guerre de Cent Ans. Une plaque commémorative disposée dans le transept de l'abbatiale liste les 119 gentilshommes ayant pris part à la défense du mont en 1434 sous les ordres de leur capitaine Louis d'Estouteville. La liste fut dressée par l'abbé Dom Huysnes au XVIIe siÚcle.
Le temps des pĂšlerinages
Un village, implantĂ© sur le mont dĂšs 709, voit vers le milieu du siĂšcle suivant sa population s'accroĂźtre Ă la suite semble-t-il des raids vikings qui incitent les populations habitant des Ă©tablissements ruraux et des villages voisins au mont, Ă s'y rĂ©fugier. Il se dĂ©veloppe tout au long du Moyen Ăge Ă lâombre de son abbaye[27]. Au nord de lâĂ©glise paroissiale Saint-Pierre, le bĂątiment double appelĂ© La Merveille est un chef-dâĆuvre de lâarchitecture gothique. Il est construit sur trois niveaux Ă flanc de rocher.
LâĂ©conomie du mont a donc Ă©tĂ© tributaire, pendant douze siĂšcles, des nombreux pĂšlerinage du mont Saint-Michel, notamment jusquâĂ la RĂ©volution française, la population locale s'installant pour proposer gĂźte et couvert aux miquelots. Le pĂšlerin, appelĂ© michelet[28], venait de toute lâEurope : depuis lâAngleterre, la France du nord et de lâouest, etc. Un rĂ©seau de routes montoises a Ă©tĂ© rĂ©cemment Ă©tudiĂ© et remis en valeur, notamment Ă cause de lâattrait touristique important que reprĂ©sente le site et sa baie. Ă la suite de la tempĂȘte de fin , les vestiges d'un ancien atelier de plombs de pĂšlerinage sont mis au jour[29].
Les habitants du mont vivent aussi du XVe au XIXe siÚcle grùce à la prison en hébergeant ses gardiens et en accueillant ses visiteurs. La derniÚre prison ferme en 1863. La construction d'une digue-route en 1879 puis d'une voie ferrée reliant Pontorson permet l'essor du tourisme de masse qui vit notamment grùce à la vente d'articles de souvenir de pÚlerinage[27].
Le temps du tourisme
DĂ©jĂ depuis le XIXe siĂšcle, les auteurs et peintres romantiques venaient au mont, pour son charme unique et ses qualitĂ©s pittoresques, tels Guy de Maupassant. Ă la fin du siĂšcle, plusieurs hĂŽtels sont Ă©tablis au Mont. Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle, la mutation du site en un lieu de visite de rang mondial a fait de la petite commune normande lâune des premiĂšres destinations touristiques de France.
La frĂ©quentation du site et de l'abbaye est concentrĂ©e dans le temps. Elle est la plus forte au cours de la pĂ©riode estivale et de certains week-ends printaniers qui concentrent le tiers des visiteurs du Mont-Saint-Michel, avec une moyenne journaliĂšre approchant les 12 000 visiteurs et des pics dĂ©passant les 16 000 visiteurs par jour, avec un flux de visiteurs de moins en moins dense au fur et Ă mesure de l'ascension vers l'abbaye (un tiers seulement montant jusquâĂ lâabbaye). Le temps moyen de visite est de deux Ă trois heures. « Au cours dâune journĂ©e, câest entre 11h et 16h que la densitĂ© de visiteurs sur le site est la plus forte »[30].
Le mont connaĂźt un dĂ©clin de frĂ©quentation depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle, passant de 3,5âŻmillions de visiteurs Ă 2,3âŻmillions en 2014. Le site pĂątirait en effet des nouvelles conditions de desserte de l'Ăźlot et de la mauvaise rĂ©putation du Mont-Saint-Michel qui fait payer cher des prestations mĂ©diocres[31].
Les prisons
Des prisons furent Ă©tablies sur le mont Saint-Michel durant une trĂšs longue pĂ©riode de son histoire[32] - [33] - [34]. AprĂšs que les moines furent chassĂ©s lors de la RĂ©volution française, le mont Saint-Michel fut transformĂ© en prison pour prĂȘtres rĂ©fractaires en 1793 et son nom changĂ© en Mont Libre[35] ; puis en 1811 en maison de force pour prisonniers de droit commun et prisonniers politiques jusqu'en 1863.
Monuments et lieux touristiques
Soixante-et-un immeubles situés sur l'ßlot sont protégés au titre des monuments historiques[6], par plusieurs campagnes de protection, réalisées notamment en 1928 et 1934.
Dâune dimension hors norme, les travaux de rĂ©novation de lâimmense bĂątiment du XIIIe siĂšcle, lancĂ©s fin 2020, devraient durer jusquâen 2023[36].
Présence humaine sur le mont
Les Fraternités monastiques de Jérusalem
Depuis 2001, des frĂšres et des sĆurs des FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem, venues de lâĂ©glise Saint-Gervais de Paris, assurent une prĂ©sence religieuse toute l'annĂ©e. Ils remplacent les moines bĂ©nĂ©dictins, qui peu Ă peu dĂ©sertĂšrent le Mont aprĂšs 1979.
Le festival 13 siĂšcles entre ciel et mer
Lors de l'élaboration des festivités du 13e centenaire de la fondation du mont, le diocÚse de Coutances et d'Avranches et l'association Robert de Torigni décident, entre autres, de créer un festival d'art chrétien pour « sensibiliser le visiteur au cÎté spirituel du Mont-Saint-Michel ».
AprÚs ce festival, il est décidé de perpétuer le festival, chaque été, pendant une semaine.
Ăconomie
Trois grandes familles se partagent les principaux commerces de la commune, et se succĂšdent Ă lâadministration de la ville (Ăric Vannier, propriĂ©taire du groupe de la MĂšre Poulard dĂ©tenant la moitiĂ© des restaurants, commerces et hĂŽtels de la commune intra et extra-muros, ainsi que trois musĂ©es, Jean Yves VetelĂ©, PDG de Sodetour (hĂŽtels et campings) et Patrick Gaulois, propriĂ©taire de plusieurs hĂŽtels et commerces sur le mont et Ă proximitĂ©. En 2013, on compte cinquante commerces pour trois millions de touristes[alpha 4] qui dĂ©pensent 80 millions d'euros chaque annĂ©e, alors que la commune compte 44 rĂ©sidents (20 dans les polders, 24 intra-muros) et 99 Ă©lecteurs. Intra-muros travaillent 54 commerçants et rĂ©sident 24 Montois (une famille de deux parents et deux enfants, une commerçante, l'administrateur du monument, deux pompiers, un agent de sĂ©curitĂ©, cinq moines, sept moniales et trois prĂȘtres)[37].
Lâabbaye est propriĂ©tĂ© de lâĂtat, gĂ©rĂ©e par le Centre des monuments nationaux.
Le Mont-Saint-Michel est dénommé « commune touristique » depuis [38].
Ă la suite des travaux de rĂ©tablissement du caractĂšre maritime du Mont Saint-Michel mis en Ćuvre localement par un Syndicat mixte et commencĂ©s en 2006, les groupes hĂŽteliers du Mont se livrent Ă une guerre commerciale, notamment Ă propos du chemin pĂ©destre qui relie depuis 2012 les parkings au dĂ©part des navettes touristiques pour le Mont, Jean Yves VetelĂ© et Patrick Gaulois accusant Ăric Vannier d'avoir usĂ© de son statut de maire pour peser sur un vote en 2009 du syndicat mixte au sujet du point de dĂ©part des navettes qui a Ă©tĂ© fixĂ© au milieu de deux Ă©tablissements gĂ©rĂ©s par Vannier[39] - [40]. Le maire du Mont-Saint-Michel Ăric Vannier est finalement condamnĂ© en correctionnelle Ă 30 000 euros dâamende, dont 20 000 avec sursis, pour prise illĂ©gale d'intĂ©rĂȘts[41].
Personnages célÚbres liés au mont Saint-Michel
- Robert de Torigni, célÚbre abbé du mont.
- Guillaume de Saint Pair, moine de lâabbaye auteur du Roman du Mont-Saint-Michel.
- Le duc de Chartres (futur Louis-Philippe Ier), venu démolir la « cage de fer ».
- Mathurin Bruneau, sabotier, escroc et faux Louis XVII, prisonnier au mont en 1821-1822.
- Auguste Blanqui, prisonnier politique au mont.
- Armand BarbĂšs, prisonnier politique au mont.
- Jean-Pierre Bravard, restaurateur de l'abbaye aprĂšs la RĂ©volution.
- La mĂšre Poulard, restauratrice (voir ci-dessous).
- Ămile Couillard, Ă©crivain, historien du mont et abbĂ© du Mont-Saint-Michel.
Gastronomie locale
Le mont Saint-Michel se situe Ă lâembouchure du Couesnon. CĂŽtĂ© terre, des amĂ©nagements de digues dĂ©jĂ anciens ont permis jusquâĂ aujourdâhui de gagner sur la mer des terrains consacrĂ©s Ă lâagriculture et Ă lâĂ©levage (dont celui des ovins, qualifiĂ©s de moutons « de prĂ©-salĂ© »). Le mouton ou lâagneau de prĂ©-salĂ©, appelĂ© grĂ©vin[42] est ainsi une spĂ©cialitĂ© normande, Ă dĂ©guster de prĂ©fĂ©rence grillĂ© au feu de bois.
Une grande activitĂ© mĂ©diatique, Ă laquelle a participĂ© de facto le dessinateur Christophe avec sa famille Fenouillard entoure la prĂ©paration de lâomelette de la mĂšre Poulard (du nom du restaurant situĂ© dans le village et rĂ©putĂ© pour cette spĂ©cialitĂ©). Celle-ci est faite dâĆufs et de crĂšme fraĂźche, abondamment battus en neige dans une bassine de cuivre avec un long fouet sur un rythme spĂ©cial que peuvent entendre les passants avant dâĂȘtre cuite dans une poĂȘle de cuivre sur un feu de bois.
Références culturelles au mont Saint-Michel
Dans la peinture
- Le mont Saint-Michel fait frĂ©quemment l'objet de reprĂ©sentations dans les manuscrits enluminĂ©s du Moyen Ăge. La plus cĂ©lĂšbre est sans doute celle des TrĂšs Riches Heures du duc de Berry, illustrant la fĂȘte de l'archange dans le livre d'heures. La miniature est attribuĂ©e Ă l'un des frĂšres de Limbourg, qui l'a peinte entre 1411 et 1416. Le mont est Ă©galement reprĂ©sentĂ© dans au moins sept autres livres d'heures du XVe siĂšcle comme celui de Bruxelles Ă l'occasion de l'illustration d'une fuite en Ăgypte (vers 1400), dans les Heures du MarĂ©chal Boucicaut (musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©) au folio 11v (vers 1405), dans le Livre d'heures Sobieski conservĂ© au chĂąteau de Windsor, (f.204v) et attribuĂ© au MaĂźtre de Bedford, le Livre d'heures Ă l'usage de Nantes conservĂ© Ă la Bodleian Library (1450-1455)[43].
- L'affiche Le Mont-Saint-Michel réalisée en 1934 par le peintre Pierre Matossy pour les Chemins de fer de l'Ouest est recherchée des collectionneurs.
Dans la littérature
- En 1832, dans le roman fantastique La FĂ©e aux miettes, Charles Nodier Ă©voque les sables mouvants de la baie du Mont-Saint-Michel[44].
- En 1850, le roman historique de Paul FĂ©val, La FĂ©e des grĂšves, dont lâaction se situe en 1450, Ă©voque les lĂ©gendes du Mont-Saint-Michel et du mont Tombelaine[45].
- En 1887, dans Le Horla, rĂ©cit fantastique de Guy de Maupassant, le personnage principal termine son voyage thĂ©rapeutique au mont Saint-Michel[46]. C'est Ă©galement lĂ que le hĂ©ros de son roman Notre cĆur (1890) retrouve la femme dont il est Ă©pris, MichĂšle de Burne.
- En 1967, dans le cycle des Princes d'Ambre, Roger Zelazny s'inspire des aménagements et particularités du Mont-Saint-Michel pour créer sa cité d'Ambre.
- En 1984, le ministÚre de la Culture publie le livre découpage du créateur François Rouillay, permettant de revivre mille ans d'histoire et d'architecture du mont Saint-Michel, préfacé par Françoise Chandernagor.
- En 2003, Da Vinci Code (The Da Vinci Code) de Dan Brown fait référence au mont Saint-Michel.
- En 2004, La Promesse de l'ange, roman policier archĂ©ologique de FrĂ©dĂ©ric Lenoir et Violette Cabesos situe lâaction principalement au mont Saint-Michel.
- En 2005, le thriller Le Sang du temps de Maxime Chattam se dĂ©roule au mont Saint-Michel en 2005 et dans lâĂgypte des annĂ©es 1920.
- En 2010, le roman de Fantasy historique Le Dragon des Arcanes, troisiĂšme tome du cycle Les Lames du cardinal Ă©crit par Pierre Pevel, commence son histoire au mont Saint-Michel, siĂšge de l'ordre des SĆurs de Saint-Georges.
- En 2011, le roman de science-fiction L'Ăre du Vent de Pierre Bameul, donne le mont Saint-Michel comme siĂšge d'un Nouveau Vatican post-apocalyptique.
Dans la bande dessinée
- En 1999 et 2000, le mont Saint-Michel est le cadre des Aventures de Vick et Vicky ; Bruno Bertin publie aux Ăditions P'tit Louis deux bandes dessinĂ©es jeunesse, Les Archanges du Mont-Saint-Michel : Le Testament (tome 1) et La MalĂ©diction (tome 2).
- En 2008, la bande dessinĂ©e Le Diable & lâArchange, texte et dessin de Guillaume NĂ©el, couleur de Julien Gondouin, reprend une lĂ©gende mĂ©diĂ©vale sur la crĂ©ation du Mont-Saint-Michel ; en accompagnement, un livret pĂ©dagogique permet de mieux comprendre le Diable et lâArchange, lâhistorique du Mont, la ville.
Dans la musique
- En 1996, le compositeur anglais Mike Oldfield publie lâalbum Voyager, dont un des titres est consacrĂ© au mont Saint-Michel.
- En 1998, le compositeur français Patrick BroguiÚre publie sous le titre Mont Saint-Michel un concept album de rock progressif entiÚrement consacré aux légendes du mont Saint-Michel.
- En 1999, le harpiste breton Kirjuhel publie lâalbum Echo of Mont-Saint-Michel.
- En 2001, le musicien anglais Aphex Twin, originaire de Cornouailles, publie lâalbum de musique Ă©lectronique Drukqs, dont le titre Mt Saint Michel + St Michael's Mount est inspirĂ© Ă la fois par le mont Saint-Michel et le St Michael's Mount, situĂ© en Cornouailles.
Au cinéma
- 1975 : L'Incorrigible de Philippe de Broca, oĂč le rĂȘve d'un des personnages est d'empĂȘcher l'ensablement du mont Saint-Michel
- 1976 : Passion violente (Dedicato a una stella) de Luigi Cozzi
- 1983 : Pauline Ă la plage d'Ăric Rohmer
- 1998 : Armageddon de Michael Bay
- 2009 : Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) d'Ivan Calbérac
- 2013 : Ă la merveille (To the Wonder) de Terrence Malick
- 2016 : Tout pour ĂȘtre heureux de Cyril Gelblat
à la télévision
- 2010 : L'Ombre du Mont-Saint-Michel, téléfilm français de Klaus Biedermann
- 2017 : The Package (ë íší€ì§, Deo Paekiji), sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e sud-corĂ©enne, oĂč le groupe de touristes y fait une Ă©tape lors de leur voyage en France.
En philatélie
- DĂšs 1930 la poste a Ă©mis un timbre de 5 Francs brun.
- En 1966, un nouveau timbre de 25 centimes, noir, vert et rouge sur paille est émis à l'occasion du millénaire de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
- En 1998, nouveau timbre de 3 francs, multicolore. Ce timbre sera élu plus beau timbre de l'année.
- En 2006, la poste dans une Ă©mission commune avec les Nations unies de GenĂšve Ă©met deux timbres dont l'un est le mont Saint-Michel et son abbaye (Manche) dont la valeur est de 90 centimes d'euro. Le thĂšme Ă©tait : Monuments. Patrimoine mondial[47].
En numismatique
- Le mont Saint-Michel est représenté sur la piÚce de 20 francs Mont-Saint-Michel (1992-2001).
Dans les jeux vidéo
- Le mont Saint-Michel est représenté dans Onimusha 3.
- Le mont Saint-Michel est une des merveilles mondiales qu'il est possible de construire dans le jeu Civilization VI.
- Le mont Saint-Michel est représenté à l'époque de la Renaissance dans Assassin's Creed Brotherhood, jeu vidéo édité par Ubisoft Montréal. La ville est en effet proposée comme terrain de jeu (« carte ») pour des parties multijoueurs dans le premier contenu téléchargeable sorti en [48] - [49].
- Dans Kingdom Hearts 3D, le mont Saint-Michel est une partie du monde Pays des Mousquetaires. On en entend aussi parler dans certains dialogues.
- Le mont Saint-Michel est présent sur une des jaquettes du jeu Castlevania: Symphony of the Night.
Notes et références
Notes
- Les personnes visitant la Merveille de l'abbaye sur le mont ne forment qu'un tiers des visiteurs du mont. En comptant tous les visiteurs qui accÚdent au rocher, le site remonte dans les classements nationaux, et notamment dans les statistiques de fréquentation des sites touristiques en France de Wikipédia.
- Le mont Tombe est mentionnĂ© dans lâancien diocĂšse dâAvranches aux alentours du IVe siĂšcle.
- Lâactuelle chapelle Saint-Aubert, accessible Ă marĂ©e basse, situĂ©e au nord-ouest de lâabbaye, ne fut Ă©difiĂ©e quâau XVe siĂšcle.
- 40 % des visiteurs du site montois sont Ă©trangers.
Références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Le Mont-Saint-Michel » (voir la liste des auteurs).
- Comité régional du tourisme, « La fréquentation dans les sites et lieux de visite de Normandie, 2014 »
- 1,2 million de visiteurs payants pour l'abbaye en 2014. Cf. Baie du Mont-Saint-Michel. La saison 2015, document du comité régional de tourisme Bretagne.
- Pierre Le Hir, « Le Mont-Saint-Michel rendu Ă lâeau », dans Le Monde du 29-07-2007, [lire en ligne].
- Observatoire de la fréquentation du Mont-Saint-Michel: « chiffres 2014 » et « chiffres 2012-2013 ».
- Notice no PA00110460, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
- Liste des monuments historiques sur la commune du Mont-Saint-Michel, base Mérimée, ministÚre de la Culture.
- UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Mont-Saint-Michel et sa baie », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
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- Remplacement du barrage du Couesnon.
- Mise en service du barrage du Couesnon
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- Les animaux de race normande - Le grévin de la Baie du Mont Saint-Michel
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- Charles (1780-1844) Auteur du texte Nodier, Contes de Charles Nodier. La fĂ©e aux miettes. Le songe d'or. La lĂ©gende de la SĆur BĂ©atrix. La combe de l'homme mort : illustrĂ©s de gravures sur acier par Tony Johannot, (lire en ligne)
- Paul (1816-1887) Auteur du texte FĂ©val, La fĂ©e des grĂšves : Ćuvres de Paul FĂ©val soigneusement revues et corrigĂ©es, (lire en ligne)
- Guy de (1850-1893) Auteur du texte Maupassant, Le Horla : Guy de Maupassant, (lire en ligne)
- Catalogue Yvert et Tellier, tome 1.
- (fr) « Ubisoft. Le mont Saint-Michel dans Assassin's creed », sur letelegramme.com, consulté le 7 janvier 2010
- (en) « Assassins Creed Brotherhood DLC Trailer [HD] », sur youtube.com, consulté le 7 janvier 2010.
Voir aussi
Bibliographie
- Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), éditées par Siméon Luce, sur Wikisource
- Ădouard Le HĂ©richer, Avranchin monumental et historique, t. 2, Avranches, Tostain, (lire en ligne), p. 197-439.
- Patrick Sbalchiero, Histoire du Mont Saint-Michel, Paris, Perrin, 2005 (et rééd. collection Tempus 2015).
- La 7e porte sur Dervy-Medecis (étude sur la symbolique du jardin de pierre qui orne l'intérieur du cloitre, 2002)
- Guillaume de Saint Pair, Le Roman du Mont Saint-Michel (XIIe siĂšcle), Presses universitaires de Caen, , 400 p.
- Henry DecaĂ«ns, Le Mont-Saint-Michel : 13 siĂšcles d'histoire, Ăditions Ouest-France, , 127 p.
- Bibliographie en ligne
Articles connexes
- Abbaye du Mont-Saint-Michel
- Le Mont-Saint-Michel
- Baie du Mont-Saint-Michel
- Projet de rétablissement du caractÚre maritime du Mont-Saint-Michel
- Association les Amis du Mont Saint-Michel
- Scriptorial d'Avranches
- Liste d'Ăźles sans voiture
- St Michael's Mount en Cornouailles
- Abbaye Saint-Michel-de-la-Cluse en val de Suse
- Aristote au mont Saint-Michel
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Baie du Mont-Saint-Michel sur le site Conservatoire-du-littoral.fr
- « Le Mont Saint-Michel des écrivains | Le blog de Gallica »
- [PDF] Rapport du Conseil général des ponts et chaussées sur la desserte ferroviaire du mont, , 38 p.
- [PDF] Rapport du Conseil général des ponts et chaussées sur l'état d'avancement de l'opération de rétablissement du caractÚre maritime du Mont-Saint-Michel, , 72 p.
- L'aménagement du milieu par les hommes et ses conséquences environnementales : l'exemple du Mont-Saint-Michel, serveur éducatif consacré à l'information géographique (SEIG)