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Le Mont-Saint-Michel

Le Mont-Saint-Michel[Note 1] est une commune française situĂ©e dans la Manche en Normandie. Elle tire son nom de l'Ăźlot rocheux consacrĂ© Ă  saint Michel oĂč s’élĂšve aujourd’hui l’abbaye du Mont-Saint-Michel.

Le Mont-Saint-Michel
Le Mont-Saint-Michel
Le Mont-Saint-Michel vu du ciel.
Blason de Le Mont-Saint-Michel
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Manche
Arrondissement Avranches
Intercommunalité Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie
Maire
Mandat
Jacques Bono (d)
2020-2026
Code postal 50170
Code commune 50353
DĂ©mographie
Gentilé Montois
Population
municipale
27 hab. (2020 en diminution de 25 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 6,8 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 38â€Č 10″ nord, 1° 30â€Č 41″ ouest
Altitude Min. 5 m
Max. 80 m
Superficie km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Canton de Pontorson
LĂ©gislatives DeuxiĂšme circonscription
Localisation
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Le Mont-Saint-Michel
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Le Mont-Saint-Michel
Liens
Site web www.mairie-lemontsaintmichel.fr

    L’architecture du Mont-Saint-Michel et sa baie en font le site touristique le plus frĂ©quentĂ© de Normandie[1] et l'un des dix plus frĂ©quentĂ©s en France[Note 2] — premier site aprĂšs ceux d'Île-de-France — avec prĂšs de deux millions et demi de visiteurs chaque annĂ©e (3 250 000 en 2006[2], 2 376 000 en 2018[3]) suscitant comme ailleurs une rĂ©flexion sur la rĂ©gulation des flux touristiques

    Une statue de saint Michel placĂ©e au sommet de l’église abbatiale culmine Ă  157,10 mĂštres au-dessus du rivage. ÉlĂ©ment majeur, l'abbaye et ses dĂ©pendances sont classĂ©es au titre des monuments historiques par la liste de 1862[4] (60 autres constructions Ă©tant protĂ©gĂ©es par la suite[5]) ; l'Ăźlot et le cordon littoral de la baie figurent depuis 1979[6] sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ainsi que le moulin de Moidrey depuis 2007. Par ailleurs, le mont bĂ©nĂ©ficie d'une seconde reconnaissance mondiale en tant qu'Ă©tape des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France pour « les pĂšlerins du Nord de l'Europe (qui) passaient par le Mont lorsqu'ils se rendaient en Galice »[7].

    En 2020, la commune comptait 27 habitants[Note 3], appelĂ©s les Montois. L'Ăźlot du mont Saint-Michel est devenu au fil du temps un Ă©lĂ©ment emblĂ©matique du patrimoine français.

    GĂ©ographie

    Le mont Saint-Michel, situĂ© Ă  48° 38' 10" de latitude nord et Ă  1° 30' 40" de longitude ouest, dans le « pays » de l'Avranchin, est un Ăźlot rocheux Ă  l’est de l’embouchure du Couesnon, lequel se jette dans la Manche. Pointement granitique d’environ 960 mĂštres de circonfĂ©rence, cet Ăźlot s’élĂšve au-dessus d'une plaine sablonneuse Ă  92 mĂštres d’altitude. La construction de l'abbaye modifie cette perception : la hauteur du rocher Ă  l'abbatiale fait 78,60 mĂštres, celle du sol de l'abbatiale au sommet de la tour fait 34,70 m, la flĂšche atteint une hauteur de 39,80 m. La statue de saint Michel de m de hauteur culmine ainsi Ă  157,10 mĂštres[8].

    Sur le plan gĂ©ologique, ce pointement est une intrusion leucogranitique (leucogranite Ă  biotite et muscovite) de petite dimension mise en place dans le socle cadomien (encaissant schisteux briovĂ©rien) au cours de l'orogenĂšse calĂ©donienne (525 Ma)[9]. Cette intrusion dĂ©gagĂ©e de sa gangue schisteuse et mise en relief par l'Ă©rosion (le leucogranite prĂ©sentant une plus grande rĂ©sistance Ă  l'Ă©rosion que le schiste)[10], offre une superficie Ă©mergĂ©e d’environ 7 ha, au-dessus de laquelle se dresse l’abbaye. La partie essentielle du rocher est couverte par l’emprise au sol de l’abbaye du Mont-Saint-Michel et de son domaine. Le rocher ne reprĂ©sente qu’une petite partie de la commune qui s’étend aussi sur la digue et plusieurs dizaines d’hectares de polders.

    En 1846, Édouard Le HĂ©richer le dĂ©crivait ainsi : « Le Mont Saint-Michel apparaĂźt comme une montagne circulaire qui semble s’affaisser sous la pyramide monumentale qui la couronne. On voudrait prolonger sa cime en une flĂšche aiguĂ« qui monterait vers le ciel (la flĂšche actuelle ne date que de 1899), dominant son dais de brouillards ou se perdant dans une pure et chaude lumiĂšre. De vastes solitudes l’environnent, celle de la grĂšve ou celle de la mer, encadrĂ©es dans de lointaines rives verdoyantes ou noires »[11].

    Le mont Saint-Michel vu par le satellite Spot en 2003.

    Caractéristiques de la baie

    Le mont Saint-Michel (l’ülot ou l’abbaye) a donnĂ© Ă  son tour son nom Ă  la baie du Mont-Saint-Michel, dont le cordon littoral est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

    La baie du Mont-Saint-Michel est le thĂ©Ăątre des plus grandes marĂ©es d’Europe continentale, jusqu’à 15 mĂštres de marnage, diffĂ©rence entre basse et haute mers. La mer rejoint ensuite les cĂŽtes « Ă  la vitesse d’un cheval au galop », comme le dit l’adage.

    Territoire communal et communes limitrophes

    Communes limitrophes du Mont-Saint-Michel
    du Mont-Saint-Michel Pontorson
    Beauvoir Beauvoir

    La commune s'étend sur environ quatre kilomÚtres carrés[12]. Hormis le rocher d'une superficie de sept hectares, le territoire communal comprend deux parties terrestres disjointes[13] - [14] totalisant 393 ha, limitrophes des communes de Beauvoir (pour l'essentiel) et de Pontorson.

    La partie la plus importante (environ 387 ha), à l'ouest du Couesnon, est constituée des hameaux de Belmontet, Saincey et Camus, et des polders Molinié et TesniÚres. Cette partie est limitrophe de la commune de Beauvoir au sud[15].

    La plus petite partie (environ 6 ha), à l'est du Couesnon, forme la partie occidentale du lieu-dit la Caserne, entre la route du Mont-Saint-Michel et le fleuve cÎtier. Elle est enclavée entre les territoires des communes de Beauvoir (au sud et à l'ouest) et Pontorson (à l'est)[16]. On y trouve quatre hÎtels[17].

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[18]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[19].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 4]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[18]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 11,7 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 0,7 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 0,4 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 5] : 12,2 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 6] : 706 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 12,5 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 7,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[22] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[23] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Pontorson », sur la commune de Pontorson, mise en service en 1997[24] et qui se trouve Ă  km Ă  vol d'oiseau[25] - [Note 7], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11,8 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 838,6 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[26].

    Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche[Note 8], « Granville – pointe du Roc », sur la commune de Granville, mise en service en 1973 et Ă  23 km[27], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,6 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[28] Ă  11,9 °C pour 1981-2010[29], puis Ă  12,4 °C pour 1991-2020[30].

    Urbanisme

    Typologie

    Le Mont-Saint-Michel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 9] - [31] - [32] - [33].

    La commune est en outre hors attraction des villes[34] - [35].

    La commune, bordĂ©e par la Manche, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[36]. Des dispositions spĂ©cifiques d’urbanisme s’y appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prĂ©voit[37] - [38].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (95,1 % en 2018), une proportion identique Ă  celle de 1990 (95,1 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : terres arables (95,1 %), zones humides cĂŽtiĂšres (3,9 %), espaces verts artificialisĂ©s, non agricoles (1,1 %)[39].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[40].

    Historique

    Pour l'histoire détaillée de l'abbaye, voir l'article abbaye du Mont-Saint-Michel.

    DĂ©buts

    Vue aérienne du mont Saint-Michel en 2005.
    Le mont Saint-Michel sur une carte au XVIIIe siĂšcle.

    À l'origine, il Ă©tait connu sous l'appellation de mont Tombe. Il devait y avoir deux oratoires, l'un dĂ©diĂ© Ă  saint Symphorien, l'autre Ă  saint Étienne, Ă©difiĂ©s par des ermites aux VIe et VIIe siĂšcles, ainsi que le rapporte la Revelatio ecclesiae sancti Michaelis archangeli in Monte Tumba[41]. À la suite de cette premiĂšre christianisation du mont Tombe, est Ă©rigĂ© un oratoire en l’honneur de l’archange saint Michel en 708 (709 pour la dĂ©dicace), comme l'indiquent les Annales du Mont-Saint-Michel rĂ©digĂ©es au dĂ©but du XIIe siĂšcle. Aubert, Ă©vĂȘque d'Avranches, installe sur le site une communautĂ© de douze chanoines pour servir le sanctuaire et accueillir les pĂšlerins. C'est Ă  cette Ă©poque que le mont accueillit, Ă  l'est du rocher, les premiers villageois qui fuyaient les raids vikings[42]. Ce premier habitat a dĂ» abriter les diffĂ©rents corps de mĂ©tier nĂ©cessaires Ă  l'Ă©dification du premier sanctuaire : tailleurs de pierre, maçons, tĂącherons et charpentiers. Puis il a dĂ» accueillir les laĂŻcs chargĂ©s d’approvisionner la communautĂ© religieuse. « MalgrĂ© les nombreuses reconstructions qui ont, petit Ă  petit, façonnĂ© le bourg que nous connaissons aujourd'hui, le noyau primitif du village demeure encore perceptible : il correspond en effet Ă  une zone caractĂ©risĂ©e par une organisation parcellaire relativement complexe et un enchevĂȘtrement de constructions desservies par des ruelles tortueuses »[43]. Il s'agit, grosso modo, du secteur oĂč se trouvent implantĂ©s l'Ă©glise paroissiale Saint-Pierre et son cimetiĂšre. La plupart des habitations devaient ĂȘtre construites en bois et en torchis.

    À partir de l'an 710 et pendant tout le Moyen Âge, le mont fut couramment surnommĂ© par les clercs « mont Saint-Michel au pĂ©ril de la mer » (Mons Sancti Michaeli in periculo mari).

    Les premiĂšres traces Ă©crites d’un Ă©tablissement religieux au Mont le rattache au diocĂšse d'Avranches, lui-mĂȘme suffragant du mĂ©tropolitain de Rouen. Le cadre gĂ©ographique de la province ecclĂ©siastique de Rouen reprend d'ailleurs celui de la circonscription administrative romaine de Seconde Lyonnaise, dont fait partie l'Avranchin, lui-mĂȘme correspondant peu ou prou au territoire de la tribu armoricaine des Abrincates. Puis, cette province ecclĂ©siastique va servir de cadre Ă  la future Normandie.

    En 867, le traitĂ© de CompiĂšgne concĂšde le Cotentin, ainsi que l'Avranchin (bien que ça ne soit pas clairement stipulĂ©), au roi de Bretagne, Salomon. En 870, Ă  la suite d'un raid viking, la population des environs s'y rĂ©fugie et y crĂ©e un bourg[44]. L'Avranchin, tout comme le Cotentin et la plus grande partie de ce qui sera appelĂ© plus tard Basse-Normandie, ne faisaient pas partie du territoire concĂ©dĂ© au chef viking Rollon en 911. Le mont Saint-Michel restait sous la domination politique du roi de Bretagne, bien que le pouvoir religieux continuĂąt d'Ă©maner essentiellement du diocĂšse d'Avranches dans l'antique province ecclĂ©siastique de Rouen, ville devenue entre-temps la capitale d’un embryon d'État normand. Le territoire du Mont Ă©tait encore sous domination bretonne en 933 lorsque Guillaume Ier de Normandie, dit Guillaume Longue ÉpĂ©e, « obtint du roi de France un agrandissement notable de son territoire, avec le Cotentin et l'Avranchin, jusqu'alors contrĂŽlĂ©s par les Bretons. C'est donc Ă  cette date que le Mont est officiellement rattachĂ© Ă  la Normandie »[45], la frontiĂšre politique de l'Avranchin se fixant transitoirement Ă  la SĂ©lune, fleuve cĂŽtier qui se jetait Ă  l'est du Mont. Guillaume Longue ÉpĂ©e fit d'importants dons de terres Ă  la communautĂ© des chanoines montais, ces domaines Ă©tant presque tous situĂ©s entre le Couesnon et la SĂ©lune[41].

    Richard Ier de Normandie, fils de Guillaume Longue ÉpĂ©e, eut Ă  cƓur de poursuivre l’Ɠuvre de rĂ©forme monastique de son pĂšre et il ordonna aux chanoines Ă  qui le Mont avait Ă©tĂ© confiĂ© de renoncer Ă  leur vie dissolue ou de quitter les lieux. Tous partirent sauf un, Durand, qui se rĂ©forma par amour pour l'archange. C'est ainsi que s'y Ă©tablirent en 966 des bĂ©nĂ©dictins issus de diffĂ©rentes abbayes telles, sans doute, Saint-Taurin d'Évreux et Saint-Wandrille. L'histoire de cette fondation est relatĂ©e dans l'Introductio monachorum, qui figure au dĂ©but du Cartulaire du Mont-Saint-Michel. Le premier abbĂ© fut Maynard Ier. Une tradition bien Ă©tablie veut qu'il s'agisse du rĂ©formateur Mainard, chargĂ© de restaurer l'abbaye de Saint-Wandrille mais cette hypothĂšse reste controversĂ©e. C'est lui qui aurait fait Ă©difier l'Ă©glise prĂ©romane appelĂ©e Notre-Dame-sous-Terre, construite Ă  cette mĂȘme pĂ©riode[45]. En 992, un incendie dĂ©truit le village et l'abbaye[44]. Maynard II, neveu du prĂ©cĂ©dent, qui Ă©tait aussi abbĂ© de Redon, lui succĂ©da jusqu'en 1009. « À cette Ă©poque, le Mont scelle la bonne entente entre les deux ducs, de Normandie et de Bretagne »[45].

    Sont inhumés dans la chapelle Saint-Martin de l'abbaye les ducs de Bretagne, de la maison de Rennes :

    XIe siĂšcle

    En 1009, le duc de Normandie dĂ©cide d'exercer un contrĂŽle direct sur l'abbaye du Mont-Saint-Michel et l'abbĂ© Maynard II, issu de la communautĂ© de Saint-Wandrille, est Ă©vincĂ© et doit se replier Ă  l'abbaye Saint-Sauveur de Redon. pour ĂȘtre remplacĂ© par l'abbĂ© Hildebert Ier, prĂ©fĂ©rĂ© par Richard II.

    Pendant le premier quart du XIe siÚcle, les bonnes relations perdurent entre les moines du Mont et les ducs, sous les abbés Hildebert Ier (1009-1017) puis Hildebert II (1017-1023) qui commence la reconstruction de l'église romane par la crypte du chevet[44] - [Note 10]. Mais elles se gùtent lorsque le duc normand Richard II, qui protégeait l'abbaye à l'instar de son pÚre, décide de remplacer l'abbé montois par un abbé extérieur et réformateur, d'abord le Romain Supo puis le Bourguignon Thierry, déjà abbé de l'abbaye de JumiÚges et gardien de l'abbaye de Bernay, alors dépendance de l'abbaye de Fécamp[45].

    Profitant de la RĂ©gence d'Havoise de Normandie, sa sƓur, sur la Bretagne et de l'agression du chef viking Olaf sur Dol-de-Bretagne en 1014, le duc Richard II de Normandie repousse vers 1027-1030 la frontiĂšre avec la Bretagne de la SĂ©lune au Couesnon.

    Le nouveau duc Robert Ier de Normandie, dit Robert le Magnifique, nomme en 1027 un abbé d'origine mancelle, Aumode, à qui il confie en 1032 sa nouvelle fondation, l'abbaye de Cerisy. L'abbé Supo est donc rappelé et dirigea l'abbaye montoise jusqu'à sa retraite à l'abbaye de Fruttuaria avant 1048.

    En 1030, Alain III, duc de Bretagne, entre en conflit avec son cousin, le duc Robert Ier de Normandie, fils de Richard II. C'est la toute puissance de Robert « le Magnifique » qui a dans son duchĂ© de Normandie, solidement rĂ©tabli le pouvoir ducal[46]. C'est dans cette optique d'hĂ©gĂ©monie qu'il demande Ă  son cousin Alain III de lui prĂȘter un serment de fidĂ©litĂ©[46]. Celui-ci refuse et oblige le duc de Normandie Ă  utiliser la force. AprĂšs la construction d'une forteresse, celle de Cheruel, le duc de Normandie lance une expĂ©dition en Bretagne[46]. Alain riposte en lançant une contre-offensive dans l'Avranchin, mais il est repoussĂ© avec de lourdes pertes. Son oncle Robert le Danois, archevĂȘque de Rouen, sert de mĂ©diateur lors d'une entrevue au Mont-Saint-Michel[46]. En 1031, Alain et son frĂšre Eon de PenthiĂšvre font une donation au Mont-Saint-Michel.

    Le duc Guillaume le ConquĂ©rant s’intĂ©ressa de prĂšs aux successions abbatiales et octroya des bĂ©nĂ©fices, tant temporels que spirituels, Ă  l'abbaye du Mont qui avait soutenu financiĂšrement la conquĂȘte de l'Angleterre. Ainsi, certains moines montois furent appelĂ©s Ă  diriger des abbayes anglaises. GrĂące aux revenus des terres et prieurĂ©s octroyĂ©s par le duc, l'abbatiale romane est rapidement achevĂ©e. À la mort du ConquĂ©rant, le Mont traverse une pĂ©riode trouble mais grĂące Ă  l'excellente administration de ses abbĂ©s, notamment Bernard du Bec, l'abbaye connaĂźt un grand dĂ©veloppement intellectuel.

    C'est Henri Ier Beauclerc qui le premier bùtit un fort, sans doute sommaire, sur le rocher, et qui fut aussitÎt assiégé pas ses frÚres Robert Courteheuse et Guillaume le Roux, afin de le déloger, dans la guerre fratricide qui les opposaient[47]. AprÚs la bataille sur les grÚves, le duc de Normandie, Robert, concÚde à son frÚre Henri le Cotentin[Note 11].

    XIIe siĂšcle-XVe siĂšcle

    L'abbaye échappa, en , au grand incendie que déclenchÚrent les paysans révoltés de l'Avranchin et qui ravagea le village montois, à la suite d'un désaccord avec les moines sur la succession d'Henri Ier Beauclerc[48].

    L'histoire et la lĂ©gende se brouillent Ă  cette date. Les textes de l'Ă©poque ne prĂ©cisent pas le sort du mont Saint-Michel, mais son rattachement Ă  la Normandie est attestĂ© quelques dĂ©cennies plus tard, et il est dĂ©jĂ  effectif depuis longtemps lorsque les alliĂ©s bretons de Philippe Auguste, menĂ©s par Guy de Thouars, incendient le Mont en en reprĂ©sailles de l’assassinat d'Arthur par Jean sans Terre, et massacrent la population[49]. À la suite de cet incendie, les abbĂ©s Jourdain et Richard Tustin, reconstruisent l'abbaye.

    « Le Mont n'estoit point si fort qu'il est Ă  prĂ©sent, tant Ă  cause que la ville n'estoit ceintes de murailles, qu'Ă  cause aussy que tous les bĂątiments qui sont du cĂŽtĂ© de l'orient et devers le midy (le chĂątelet et sa barbacane) n'estoient encore bastys[
] Ainsy ils se ruĂšrent de grande furiecontre ce Mont, oncĂšrent les portes et barricades, mirent le feu par toute la ville et firent passer par le fil de l'Ă©pĂ©e ceux qui se prĂ©sentĂšrent pour leur rĂ©sister. »

    — dom Huynes (Histoire GĂ©nĂ©rale du Mont-Saint-Michel).

    L'enceinte fortifiĂ©e de la ville est commencĂ©e Ă  la suite des largesses de Saint Louis venu en pĂšlerinage en 1254, avec l'Ă©dification de la tour du Nord et vers 1257, d'une porte barrant le seul accĂšs possible Ă  la plate-forme par les grands escaliers Ă  l'est. Le village, Ă  cette Ă©poque, beaucoup plus petit, groupait ses maisons tout en haut du rocher prĂšs de l'entrĂ©e de l'abbaye. À la mĂȘme Ă©poque, l'abbĂ© Richard Turstin, construit, Ă  l'entrĂ©e du monastĂšre, la salle des gardes des bĂątiments abbatiaux[44]. Cette enceinte, qui ne ceinturait que le sommet du Mont, entre la tour du Nord, le chevet de l'Ă©glise paroissiale Saint-Pierre et les murs du logis abbatial, sera achevĂ©e, vers 1311, par l'abbĂ© Guillaume du ChĂąteau[50] - [Note 12].

    L'essor du pÚlerinage s'accompagne d'un intense mouvement commercial. Les marchands sont regroupés dans le chemin des Loges, venelle située au pied de l'abbaye. Les loges de commerçants sont de petites cellules (comme les trois visibles dans la maison de la Truie) dans lesquelles ils vendent aux miquelots des coquilles Saint-Jacques ou une spécialité montoise (l'ampoule en plomb que l'on remplit du sable des grÚves), progressivement remplacées à partir du XIIIe siÚcle par des enseignes de pÚlerinage (en)[51].

    En 1314, est installĂ©e au Mont la premiĂšre garnison composĂ©e d'un homme d'armes et de cinq servants, logĂ©e par l'abbĂ© dans la porterie et dont la solde est supportĂ©e par le roi, les moines arguant du fait que jusqu'Ă  prĂ©sent ils s'Ă©taient dĂ©fendus eux-mĂȘmes. Les abbĂ©s seront, pour la mĂȘme raison, capitaines de la ville et abbaye du Mont-Saint-Michel tout au long du XIVe siĂšcle et s'attachent, en donnant en fiefs pris sur les domaines de l'abbaye, le service armĂ© de nombreux seigneurs du Cotentin et de l'Avranchin dont les Painel de Hambye[52]. En 1346, les Anglais Ă©pargnent le Mont mais ravagent Avranches[44] - [Note 13]. En 1365, Tiphaine Raguenel, femme de Bertrand Du Guesclin (alors gouverneur de Pontorson), jugeant la place sĂ»re, s'y installe avant le dĂ©part de Du Guesclin pour l'Espagne[44]. Sous le gouvernement du 29e abbĂ©, Pierre le Roy, de 1386 Ă  1410, on y rĂ©alise quelques nouvelles fortifications : Ă  l'angle nord-est de la Merveille, couronnement octogonal de la tour des Corbins ; aux pieds, longue courtine-terrasse dominant le bois. En 1393, on flanque la porte de 1257 de deux tourelles. Ont Ă©difie en avant de la barbacane de grands degrĂ©s, et l'abbĂ© se fait construire un logis fortifiĂ©, ainsi que la tour PĂ©nine, Ă  base carrĂ©e, en charge de surveiller le Grand DegrĂ©[53].

    Les remparts urbains que l'on voit aujourd'hui sont pour l'essentiel l’Ɠuvre de l'abbĂ© Robert Jollivet. En 1417, il ceint la ville basse et le pied du Mont d'une enceinte continue Ă  parapet crĂ©nelĂ© sur mĂąchicoulis. La courtine est flanquĂ©e de six tours dont : tour du Roy, de l'Arcade, et Cholet, et on bĂątit des entrepĂŽts afin d'y tenir les provisions et les munitions. Au chevet de l'Ă©glise, on creuse une citerne filtrante, et le seul accĂšs Ă  la ville est barrĂ© par une porte fortifiĂ©e, la porte du Roy[53]. En 1420, le Mont rĂ©siste Ă  l'invasion des Anglais, mais l'abbĂ© Jolivet fait allĂ©geance au roi Henri V d'Angleterre. C'est le prieur Jean Gonault qui assure l'intĂ©rim. En 1425, c'est Louis d'Estouteville qui est nommĂ© par Charles VII capitaine du Mont et amĂ©liore encore les fortifications (la barbacane du Roi). Le , nouvel assaut des Anglais menĂ© par Lord Scales, qui se solde encore par un Ă©chec, les assaillants abandonnant deux de leurs bombardes, que l'on peut voir Ă  l'entrĂ©e de la ville. C'est Louis d'Estouteville, en 1441, qui aurait bĂąti la tour Boucle[Note 14]. Cette tour, d'un genre nouveau, capable de rĂ©sister Ă  l'artillerie, Ă©tait Ă©quipĂ©e de batteries couvertes suffisamment aĂ©rĂ©es[53].

    Renaissance et Ă©poque moderne

    Sur la rive sud du rocher, la Tour Gabriel en arriÚre-plan à gauche[Note 15] renforce la caserne et l'avancée des Fanils[Note 16]. Au centre, la porte de l'Avancée, la tour du Roy et la tour de l'Arcade (qui a conservé sa toiture conique ancienne), à l'est la tour Béatrix ou de la Liberté.

    En 1534, Gabriel du Puy, gouverneur militaire du Mont pour le roi François Ier y apporte encore quelques amĂ©liorations : Ă©peron de la tour Boucle, porte de l'AvancĂ©e, tour Gabriel (du prĂ©nom de son concepteur et non de l'Archange)[52]. En 1577, des huguenots dĂ©guisĂ©s en pĂšlerins tenteront de s'emparer du Mont ; les habitants les chasseront[53]. Le Mont est inspectĂ© en 1691 par Vauban[Note 17]. En 1731, Louis XV prend possession du Mont, restaure les remparts et transforme en prison d'État, l'abbaye, fonction qu'elle assurera jusqu'au Second Empire. En 1830, la forteresse est transformĂ©e en prison politique aprĂšs les Ă©meutes de Juillet. En 1862, NapolĂ©on III classe le Mont[53].

    Le rocher, au fil du Couesnon

    Une lĂ©gende affirme que le Couesnon, lors d'une de ses frĂ©quentes divagations, se serait mis Ă  dĂ©boucher Ă  l’ouest du Mont, faisant ainsi passer ce dernier en Normandie. Si cette lĂ©gende est exacte, le Mont aurait Ă©tĂ© situĂ© Ă  l'ouest du Couesnon en 1009 et la divagation du Couesnon se situerait quelques dĂ©cennies plus tard. Si elle est fausse, le Couesnon se jetait dĂ©jĂ  Ă  l'ouest du mont Saint-Michel en 1009.

    Quoi qu'il en soit, le Mont-Saint-Michel aura Ă©tĂ© breton de 867 Ă  933, de maniĂšre gĂ©opolitique, sans jamais avoir Ă©tĂ© intĂ©grĂ© Ă  l'archidiocĂšse de Dol, de mĂȘme, la fondation d'un collĂšge de chanoine par l'Ă©vĂȘque d'Avranches dĂšs le VIIe siĂšcle, le choix de saint Michel comme saint protecteur de l'empire par Charlemagne, puis les donations de Rollon pour restaurer la collĂ©giale et enfin sa conversion en abbaye bĂ©nĂ©dictine en 966 par une communautĂ© de moines issue des abbayes de Saint-Wandrille, de JumiĂšges et de Saint-Taurin d'Évreux, toutes situĂ©es en Normandie, indiquent clairement l'appartenance permanente du Mont Ă  la sphĂšre d'influence de l'Ă©glise franque puis normande, distinctes de l'Ă©glise bretonne, ce qui rend la question de la localisation gĂ©ographique exacte plutĂŽt secondaire. La limite officielle entre la Bretagne et la Normandie est dĂ©sormais fixĂ©e indĂ©pendamment de la localisation d'un cours d'eau – et prĂ©cisĂ©ment Ă  km Ă  l’ouest, au pied du massif de Saint-Broladre.

    Il faut noter que l'hypothĂšse d'une divagation importante du Couesnon est parfaitement cohĂ©rente et vraisemblable, tant les lits des cours d'eau pouvaient varier, en l'absence de toute canalisation – et parfois de plusieurs dizaines de kilomĂštres. Le fait que l’embouchure du Couesnon se trouvait Ă  km du rocher au XVIIIe siĂšcle n'apporte aucune information sur sa position au fil des siĂšcles prĂ©cĂ©dents – la topographie rend mĂȘme inĂ©vitable qu'il ait bougĂ© rĂ©guliĂšrement. En revanche, aucun texte n'atteste qu'il ait basculĂ© d'un cĂŽtĂ© du mont Saint-Michel Ă  l'autre.

    Le temps des pĂšlerinages

    Le pĂšlerinage du mont Saint-Michel est attestĂ© au IXe siĂšcle et il est vraisemblable que les miquelots trouvent Ă  cette Ă©poque le gĂźte et le couvert dans l'une des auberges du village, apparues pour les accueillir au pied du mont. Le village s'est ainsi dĂ©veloppĂ© Ă  l’ombre de son abbaye mĂ©diĂ©vale, grandissant au tournant de l'an mille grĂące Ă  la protection des abbĂ©s bĂ©nĂ©dictins[56].

    L’économie du Mont est tributaire, depuis douze siĂšcles, des nombreux pĂšlerinages, notamment jusqu’à la RĂ©volution française. On vient de toute l’Europe du Nord en pĂšlerinage Ă  l’abbaye : depuis l’Angleterre, la France, notamment du nord et de l’ouest.

    Le mont Saint-Michel sur une carte de 1758.

    C’est sous l’épiscopat de Mgr Abel-Anastase Germain qu’ont lieu le , les fĂȘtes grandioses du couronnement de saint Michel en prĂ©sence d’un cardinal, de huit Ă©vĂȘques, d’un millier de prĂȘtres et d’une foule innombrable. Ce jour-lĂ , alors que le canon tonne et que joue une musique militaire, l’évĂȘque manque perdre la vie : en effet, juchĂ© au sommet d’une Ă©chelle pour couronner la tĂȘte de l’Archange, Mgr Germain est sur le point de perdre l’équilibre et de tomber dans le vide[57].

    Le temps du tourisme

    Vue du Mont St Michel, gravure de Thomas Drake, 1856, Album vendéen.
    Un chemin de fer fut aménagé dÚs le début du XXe siÚcle pour desservir le mont.

    DĂ©jĂ  depuis le XIXe siĂšcle, les auteurs et peintres romantiques venaient au mont, pour son charme unique et ses qualitĂ©s pittoresques, tel Guy de Maupassant. À la fin du siĂšcle, plusieurs hĂŽtels sont Ă©tablis au Mont. Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle, la mutation du site en un lieu de visite de rang mondial a fait de la petite commune normande l’une des premiĂšres destinations touristiques de France.

    La frĂ©quentation du site et de l'abbaye est concentrĂ©e dans le temps. Elle est la plus forte au cours de la pĂ©riode estivale et de certains week-ends printaniers qui concentrent le tiers des visiteurs du Mont-Saint-Michel, avec une moyenne journaliĂšre approchant les 12 000 visiteurs et des pics dĂ©passant les 16 000 visiteurs par jour, avec un flux de visiteurs de moins en moins dense au fur et Ă  mesure de l'ascension vers l'abbaye (un tiers seulement montant jusqu’à l’abbaye). Le temps moyen de visite est de deux Ă  trois heures. « Au cours d’une journĂ©e, c’est entre 11 h et 16 h que la densitĂ© de visiteurs sur le site est la plus forte »[58].

    Le Mont connaĂźt un dĂ©clin de frĂ©quentation depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle, passant de 3,5 millions de visiteurs Ă  2,2 millions en 2013. Le site pĂątit en effet des nouvelles conditions de desserte de la presqu’üle et de la mauvaise rĂ©putation du Mont-Saint-Michel qui fait payer cher des prestations mĂ©diocres[59].

    Depuis le , les visiteurs peuvent se rendre au Mont par les nouveaux ouvrages d'accĂšs crĂ©Ă©s par l'architecte Dietmar Feichtinger qui a remportĂ© le concours du projet Saint-Michel. Une nouvelle digue et une passerelle sur pilotis laissant passer l'eau en dessous desservent dĂ©sormais l'Ăźle. Cependant, le dĂ©clin touristique se poursuit, en raison notamment de la hausse des tarifs de stationnement, de la traversĂ©e Ă  pied qui prend 50 minutes ou des navettes qui n’effectuent qu’une partie du parcours[60].

    • Le Mont en 1900.
      Le Mont en 1900.
    • Le Mont en 2004.
      Le Mont en 2004.
    • Le Mont en 2014 avec la nouvelle jetĂ©e.
      Le Mont en 2014 avec la nouvelle jetée.
    • Le Mont entourĂ© d'eau
      Marées du siÚcle en mars 2015.
    • Le Mont-Saint-Michel vu de la passerelle.
      Le Mont-Saint-Michel vu de la passerelle.

    Politique et administration

    Administration municipale

    Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et deux adjoints[61].

    Liste des maires

    Liste des maires
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    mars 1971 mars 1983 Julien Nicolle HĂŽtelier
    mars 1983[62] mars 2001 Éric Vannier (d) DVD PDG du groupe Mùre Poulard
    mars 2001[63] mars 2008 Patrick Gaulois UMP HĂŽtelier-restaurateur
    mars 2008[62] mars 2014 Éric Vannier (d) DVD PDG du groupe Mùre Poulard
    mars 2014 mai 2020 Yan Galton (d)[64] DVD Restaurateur retraité
    mai 2020 En cours Jacques Bono (d)[65]

    Jumelage

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[67]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2006[68].

    En 2020, la commune comptait 27 habitants[Note 18], en diminution de 25 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Au Moyen Âge, 300 Ă  400 personnes vivaient au Mont. La population est tombĂ©e Ă  234 en 1800 avant que l'abbaye devienne une centrale pĂ©nitentiaire en 1810. La prison ferme en 1863 et la population, revenue aux valeurs antĂ©rieures, dĂ©cline depuis, l'inconfort des maisons du Rocher (exiguĂ«s, humides car construites Ă  mĂȘme la roche qui suinte en permanence, et non accessibles en voiture) incitant les habitants Ă  s'installer dans des maisons plus agrĂ©ables dans la baie. Parmi les 44 Montois dĂ©nombrĂ©s en 2013, 20 habitent dans les polders, 24 intra-muros (une famille avec deux enfants, une commerçante, l'administrateur du monument, deux pompiers, un agent de sĂ©curitĂ©, cinq moines, sept moniales et trois prĂȘtres)[69].

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2342342829043903851 0821 1001 182
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 1531 056203193184209211199230
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    235238232230247250231186268
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    132105114807246414330
    2020 - - - - - - - -
    27--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[70] puis Insee Ă  partir de 2006[71].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution des naissances
    1956-19621962-19681968-19751975-19821982-19901990-1999
    xx1316864
    Évolution des dĂ©cĂšs
    1956-19621962-19681968-19751975-19821982-19901990-1999
    xx66453

    La commune accueille jusqu’à 20 000 visiteurs par jour pendant la saison estivale.

    Concerts et expositions Ă  l'abbaye

    Soucieux de redonner un rayonnement culturel au Mont, le Centre des monuments nationaux organise depuis 2010 une sĂ©rie de concerts de prestige Ă  l'abbaye entre mai et septembre. Ainsi ont Ă©tĂ© invitĂ©s Jordi Saval / HespĂšrion XXI, le chƓur accentus / Laurence Equilbey, le Concert spirituel / HervĂ© Niquet, Anne QueffĂ©lec, Jean-Guihen Queyras, l'Orchestre de Basse-Normandie, l'Orchestre de la Garde rĂ©publicaine, les organistes Vincent Warnier, Didier Hennuyer et Thierry Escaich


    À cette occasion, la restauration de l'orgue est achevĂ©e en 2012.

    Des expositions sont proposées chaque année par le CMN, dont une exposition Arnulf Rainer en 2012.

    Festival « 13 siÚcles entre ciel et mer »

    Lors de l'élaboration des festivités du 13e centenaire de la fondation du mont, le diocÚse de Coutances et Avranches et l'association Robert-de-Torigni décidÚrent, entre autres, de créer un festival d'Art chrétien pour « sensibiliser le visiteur au cÎté spirituel du Mont-Saint-Michel ». Celui-ci aurait lieu en et concorderait avec les Journées mondiales de la jeunesse 2008 organisées à Sydney.

    C'est ainsi, que durant ce mois de juillet, avec l'aide des Fraternités monastiques de Jérusalem du Mont-Saint-Michel, deux semaines de festival ont été proposées, composées d'une semaine de concerts et d'animations variées (classique, gospel
) et une autre d'exposition (calligraphie, reliure, dessin). De plus, des célébrations, veillées et autres festivités ont eu lieu, en relation avec les JMJ de Sydney.

    AprÚs cette édition fondatrice, le festival a été pérennisé, se déroulant durant une semaine chaque été.

    Économie

    Le Mont-Saint-Michel a longtemps « appartenu » Ă  quelques familles, qui se partageaient les commerces de la commune, et se succĂ©daient Ă  l’administration du village. Le tourisme est en effet la principale, et mĂȘme quasi unique source de revenus de la commune malgrĂ© l'agriculture sur les polders. On compte une cinquantaine de commerces pour 2,5 millions de touristes, alors que seulement 25 personnes dorment chaque soir sur le mont (moines inclus) hormis dans les hĂŽtels. Aujourd'hui encore, une dizaine de familles se partagent les principaux Ă©tablissements de la commune[72] :

    • Éric Vannier, propriĂ©taire du groupe de la MĂšre Poulard (dĂ©tenant la moitiĂ© des restaurants, commerces et hĂŽtels de la commune intra- et extra-muros, ainsi que trois musĂ©es) ;
    • Patrick Gaulois, ancien Ă©dile, hĂŽtelier et restaurateur intra-muros (et Ă  Saint-Malo) ;
    • plusieurs familles montoises qui contrĂŽlent la Sodetour (cinq hĂŽtels, un supermarchĂ© et des commerces tous extra-muros, dont le Mercure La Caserne qui bĂ©nĂ©ficie de l'afflux des touristes dans le cadre du Projet Saint-Michel et est surnommĂ© « Las Vegas pour ses enseignes tape-Ă -l’Ɠil[Note 19] »).

    Le Mont-Saint-Michel est dénommé « commune touristique » depuis [74].

    Comme d'autres lieux pouvant nĂ©cĂ©ssiter une rĂ©gulation des flux touristiques[75], le site est victime de son succĂšs et de surtourisme. À l'Ă©tĂ© 2019, les policiers ont dĂ» dĂ©sengorgĂ© les 25 000 personnes par jour, amenant Yan Galton, maire de la commune, Ă  souhaiter « rendre touristique la baie » et pas seulement le site[76]. Pour Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde et prĂ©sident de l'office de tourisme de Paris, c'est « l’un des pires exemples de la France » et « une bonne solution » est d'aller Ă  Cancale pour le regarder de loin"[77]. Jacques Bono, maire suivant, a maintenu cette politique en estimant que Le Mont-Saint-Michel doit rester « une commune, avec la libertĂ© de circulation »[77] et a soulignĂ© que les touristes viennent souvent de trĂšs loin sans avoir rĂ©servĂ©[77].

    Culture locale et patrimoine

    L'entrée du Mont et la cour de l'Avancée avec ses panneaux informatifs placardés sur la muraille.
    Bombardes anglaises posées sur affût, avec leurs boulets en pierre de 160 livres.
    Porte du lion.
    Cour du Boulevard avec Ă  gauche le restaurant de la MĂšre Poulard et au fond la porte du Roi.
    Chemin de ronde.
    Chùtelet d'entrée de l'abbaye.

    Monuments et lieux touristiques

    On pénÚtre dans la citadelle par trois portes successives :

    • celles de l'AvancĂ©e qui ouvre sur les grĂšves et la mer. Elle dĂ©bouche sur la cour de l'AvancĂ©e et est constituĂ©e d'une porte charretiĂšre et d'une porte piĂ©tonne[Note 20]. Les pĂšlerins qui l'empruntaient Ă©taient contrĂŽlĂ©s par les gardes puis pouvaient se dĂ©saltĂ©rer, Ă  l'angle de l'escalier de la cour, dans la fontaine d'eau potable dont la vasque affecte la forme d'une coquille Saint-Jacques. La cour de l'AvancĂ©e qui forme un espace triangulaire (tracĂ© qui la dissimule aux coups tirĂ©s depuis la voie d'accĂšs), est amĂ©nagĂ©e en 1530[52] par le lieutenant Gabriel du Puy. DĂ©fendue par un chemin de ronde surĂ©levĂ© et par une tour en demi-lune flanquant les ouvertures de la cour suivante, cette cour protĂ©geait les abords de la cour du Boulevard[78]. L'escalier mĂšne Ă  l'ancien corps de garde aux bourgeois, construction en granite couverte en essentes, qui abrite dĂ©sormais l'office du tourisme du Mont-Saint-Michel. Cette cour expose deux bombardes, appelĂ©es les « michelettes », longues respectivement de 3,64 et 3,53 m, de 0,48 et 0,38 m de diamĂštre intĂ©rieur, et pesant 2,5 tonnes, lançant des projectiles de 75 Ă  150 kilogrammes[79]. Ces deux piĂšces d'artillerie sont fabriquĂ©es au moyen de douves en fer plat cerclĂ©es au feu par des colliers Ă©galement en fer, solidement frettĂ©es[Note 21]. La tradition montoise rapporte que ces canons ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s par les troupes de Thomas de Scales le lors de la guerre de Cent Ans et ont Ă©tĂ© rapatriĂ©s intra-muros comme trophĂ©e par les habitants du Mont qui en ont fait le symbole de leur indĂ©pendance[81] ;
    • au fond de la cour, la porte du lion (rĂ©fĂ©rence Ă  cet animal gravĂ© sur un Ă©cusson aux armes de l'abbĂ© Robert Jollivet) ouvre sur la cour du Boulevard construite en 1430[52] par Louis d'Estouteville, capitaine du Mont-Saint-Michel (1424-1433) et gouverneur de Normandie. Cette cour exiguĂ« est occupĂ©e par des constructions modernes du XIXe siĂšcle, dont le restaurant de la MĂšre Poulard et l'hĂŽtel les Terrasses Poulard, propriĂ©tĂ©s du groupe MĂšre Poulard, groupe industriel et hĂŽtelier qui possĂšde prĂšs de la moitiĂ© des hĂŽtels et restaurants du mont[82] ;
    • unique entrĂ©e du village Ă  l'origine, la porte du roi est construite vers 1415-1420[52] par Louis d'Estouteville. Elle est protĂ©gĂ©e dix ans plus tard par une barbacane appelĂ©e dĂ©sormais cour du Boulevard. DotĂ©e d'une herse, elle est prĂ©cĂ©dĂ©e par un pont-levis reconstituĂ© en 1992 par l'architecte Pierre-AndrĂ© Lablaude et par un fossĂ© empli d'eau les jours de grande marĂ©e[83]. Au-dessus de cette porte se trouve le logis du Roi, appartement Ă  deux Ă©tages qui servait de logement Ă  l'officier reprĂ©sentant le pouvoir royal et chargĂ© par le souverain de garder l'entrĂ©e du village. Ce logement abrite aujourd'hui la mairie montoise. Le cadre rectangulaire situĂ© au-dessus de la porte charretiĂšre Ă©tait autrefois dĂ©corĂ© par un relief aujourd'hui estompĂ©. Il reprĂ©sentait les armoiries du roi, de l'abbaye et de la ville : deux anges supportant le blason royal Ă  trois fleurs de lys surmontĂ© de la couronne royale, au-dessous deux lignes de coquilles posĂ©es deux Ă  deux (rappel du Mont, vassal du roi de France) et pour support deux poissons posĂ©s en doubles fasces ondĂ©es (Ă©vocation des vaguelettes lors des marĂ©es)[84].

    Le visiteur accĂšde ensuite de plain-pied dans la Grand-Rue du village, voie Ă©troite longue seulement de 200 mĂštres qui monte vers l'abbaye en serpentant entre deux rangĂ©es de restaurants, d'hĂŽtels et de boutiques proposant de la bimbeloterie religieuse et de nombreux objets souvenir fabriquĂ©s en Chine, ce qui leur vaut d'ĂȘtre dĂ©signĂ©s[Note 22] comme les « marchands du Temple[86] - [87] ». L'explosion du tourisme de masse dans les annĂ©es 1960 a en effet conduit les Montois Ă  faire de cette voie la rue commerçante la plus rentable de France au mĂštre carrĂ© en transformant leurs maisons en commerces dont les devantures et l'architecture renvoient Ă  un imaginaire mĂ©diĂ©val et historique reconstruit et rĂ©interprĂ©tĂ© : le lieu touristique qui attire 2,5 Ă  3,5 millions de visiteurs par an est devenu une source de profits juteux et convoitĂ©s Ă  l'origine d'une rivalitĂ© commerciale et d'une bataille judiciaire entre les maires Patrick Gaulois et Éric Vannier qui ont tous deux des intĂ©rĂȘts commerciaux importants sur le mont[72] - [88]. Elle n'en reste pas moins la principale artĂšre du bourg bondĂ©e de touristes les jours d'affluence, ce qui rend la montĂ©e vers l'abbaye pĂ©nible[Note 23]. Selon le journaliste Lomig Guillo, « c'est le chemin le plus balisĂ©, empruntĂ© par la majoritĂ© des visiteurs ; pourtant, il n'a que peu d'intĂ©rĂȘt. Les maisons qui bordent la rue accueillent toutes des magasins de souvenirs, hĂŽtels ou restaurants et sont des reconstitutions plus ou moins rĂ©centes de demeures du Moyen Âge
 Les rabatteurs du musĂ©e maritime, puis ceux du musĂ©e historique, incitent les touristes en route vers l'abbaye Ă  visiter ces Ă©tablissements privĂ©s : mieux vaut les Ă©viter, leur entrĂ©e est chĂšre et l'intĂ©rĂȘt mĂ©diocre[89] ». Les maisons de la Grand-Rue datent pour la plupart de la fin du XIXe siĂšcle et du dĂ©but du XXe siĂšcle (maison de l'Arcade en encorbellement[Note 24], maison de l'Artichaut, hĂŽtel Saint-Pierre, pastiche de la famille Picquerel-Poulard construit en 1987 en face de l'hĂŽtellerie de La Licorne, logis de Tiphaine qui abrite le quatriĂšme musĂ©e privĂ© du mont et qui appartient toujours aux descendants de Bertrand du Guesclin[90]). PrĂšs de cette maison, on peut voir une porte romane, dernier vestige du couvent Sainte-Catherine[91]. L'auberge du Mouton Blanc avec sa façade recouverte d'essentes de bois est l'une des quelques maisons qui remontent au Moyen Âge[91]. La montĂ©e finale vers la porte de l'abbaye se rĂ©alise par le grand degrĂ© (escalier) extĂ©rieur. Large de 4 mĂštres, il Ă©tait barrĂ© Ă  mi-rampe par une porte pivotante, gardĂ©e par un veilleur installĂ© dans un renfoncement visible Ă  gauche. Les Montois appellent cet escalier le Monteux[92]. L'entrĂ©e dans l'abbaye se fait par la « Belle Chaise », Ă  la fois porterie et corps de garde oĂč l'abbĂ© rendait la justice et qui fut construite par l'abbĂ© Richard Turstin de 1236 Ă  1264[91].

    Le chemin de ronde des remparts, percés de mùchicoulis, et flanqués de sept tours, offre de nombreux points de vue sur la baie, à perte de vue mais aussi sur les maisons du bourg. Les ßlots d'habitations sont composés de deux types de constructions, des maisons en pan de bois et en pierre mais la colorisation des façades ne permet pas toujours de les différencier[93]. Les tours sont successivement et de bas en haut celles de : tour du roi, prÚs de l'entrée ; tour de l'Arcade ; tour de la Liberté ; tour Basse (réduite au XVIe siÚcle afin d'offrir une esplanade pour l'artillerie) ; tour Cholet ; tour Boucle et son gros bastion et sa poterne du Trou du Chat (inaccessible de nos jours) et enfin la tour du Nord[52].

    Un petit escalier rejoint sur la droite la cour de la barbacane crĂ©nelĂ©e conçue Ă  la fin du XIVe siĂšcle durant l'abbatiat de l'abbĂ© Pierre Le Roy. DotĂ©e de postes de surveillance percĂ©s de meurtriĂšres, elle protĂ©geait le chĂątelet d'entrĂ©e de l'abbaye constituĂ© de deux tours rondes posĂ©es en encorbellement, supportĂ©es par des culs-de-lampe pyramidaux moulurĂ©s. La cour est dominĂ©e par le pignon oriental de la Merveille et par la silhouette fuselĂ©e de la tour des Corbins[Note 25] qui la flanque. Sous l'arc surbaissĂ© de l'entrĂ©e, s'engage un escalier trĂšs raide qui se perd dans l'ombre de la voĂ»te, ce qui lui vaut d'ĂȘtre appelĂ© « le Gouffre ». Il conduit Ă  la salle des Gardes, vĂ©ritable entrĂ©e de l'abbaye[94].

    À l'ouest, la seconde entrĂ©e du Mont, avec l'ensemble fortifiĂ© des Fanils se compose de la porte et ravelin des Fanils (1530), tour des Fanils et Ă©chauguette de la Pilette (XIIIe siĂšcle) et la tour Gabriel (1530), autrefois surmontĂ©e d'un moulin[52].

    Soixante-et-un immeubles situés sur l'ßlot sont protégés au titre des monuments historiques[5], par plusieurs campagnes de protection, réalisées notamment en 1928 et 1934.

    L'abbaye et le Centre des monuments nationaux

    L’abbaye, les remparts et certains immeubles, dont le bĂątiment dit les Fanils, sont propriĂ©tĂ©s de l’État et gĂ©rĂ©s par le Centre des monuments nationaux, Ă©tablissement public administratif placĂ© sous la tutelle du ministĂšre de la Culture. En 2011, l'abbaye a reçu 1 335 000 visiteurs. Elle est le second monument national le plus visitĂ©, aprĂšs Notre-Dame de Paris (la tour Eiffel et le chĂąteau de Versailles n'Ă©tant pas gĂ©rĂ©s par le CMN).

    Présence religieuse

    Depuis 2001, des frĂšres et des sƓurs des FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem, venues de l’église Saint-Gervais de Paris, assurent une prĂ©sence religieuse toute l'annĂ©e. Ils remplacent les moines bĂ©nĂ©dictins, qui Ă©taient revenus au Mont depuis 1966. Ils sont les locataires du Centre des monuments nationaux et n'interviennent pas dans la gestion de l'abbaye.

    Ainsi, chaque jour, la communautĂ© se retrouve pour les offices dans l’abbatiale (ou dans la crypte Notre-Dame des Trente Cierges en hiver), rendant ainsi Ă  l’édifice sa destination originelle, pour prier et chanter la gloire de Dieu. Cela ne manque pas d'attirer visiteurs et pĂšlerins qui, nombreux, viennent assister aux diverses cĂ©lĂ©brations. La restauration d'une maison du Mont, le « Logis Saint-Abraham », a Ă©tĂ© entreprise par la communautĂ©, et permet, depuis , d'hĂ©berger des pĂšlerins retraitants.

    En sus des moines, Mgr Laurent Le Boulc'h nomma recteur du sanctuaire, avec affectation à l'église Saint-Pierre, Don Maurice Franc, membre de la communauté Saint-Martin, dont le ministÚre local prit effet au , avant l'éventuelle arrivée d'autres membres[95].

    Non loin du Mont, le diocÚse de Coutances et Avranches a fait, depuis 2015, du prieuré d'Ardevon un lieu d'accueil supplémentaire pour les pÚlerins et autres visiteurs.

    HĂ©raldique

    Blason du Mont-Saint-Michel

    Les armes de la commune du Mont-Saint-Michel se blasonnent ainsi :
    d'azur aux deux fasces ondées cousues de sinople et aux deux saumons d'argent posés en barre l'un sur l'autre, celui du chef contourné, brochant sur le tout[96] - [97]. Ce blasonnement fautif car à l'enquerre serait une simplification d'une forme plus ancienne (à droite), plus complexe mais non fautive.

    Ancien blason du Mont-Saint-Michel

    Le blason de l'abbaye du Mont-Saint-Michel (de sable à 10 coquilles d'argent et chef de France) est souvent abusivement attribué à la commune.

    Personnalités liées à la commune

    • Robert de Thorigny, cĂ©lĂšbre abbĂ© du mont ;
    • Anne de Joyeuse, gouverneur du Mont, favori de Henri III ;
    • Guillaume de Saint Pair, moine de l’abbaye auteur du Roman du Mont-Saint-Michel ;
    • Le duc de Chartres (futur Louis-Philippe Ier), venu dĂ©molir la « cage de fer » ;
    • Mathurin Bruneau, sabotier, escroc et faux Louis XVII, prisonnier au mont en 1821-1822 ;
    • Louis Auguste Blanqui, prisonnier politique au mont ;
    • Armand BarbĂšs, prisonnier politique au mont ;
    • Monseigneur Jean-Pierre Bravard, sacrĂ© Ă©vĂȘque de Coutances le , il dĂ©missionne le pour s'Ă©teindre moins d'un an plus tard ; il est le restaurateur de l’abbaye ;
    • Henri Voisin, nĂ© Ă  Saint-MandĂ© (Val-de-Marne) le , mort en Indre-et-Loire le est une personnalitĂ© artistique de la Manche, illustrateur et graveur ; il consacre Ă  la Merveille pas moins de trois cents gravures Ă  l’eau-forte. En outre, il Ă©crit plusieurs livres et brochures et en illustre de nombreux autres. Conjointement Ă  cette activitĂ© artistique intense, Henri Voisin, dĂ©sireux d’assurer la sauvegarde du Mont, fonde, le , avec l’aide de Paul Deschanel, l’association « les Amis du Mont-Saint-Michel » dont il est le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral durant vingt-sept ans. Selon David Nicolas, « de 1912 Ă  1938, chaque annĂ©e, il a rĂ©alisĂ© et remis une gravure grand format Ă  chacun des membres de l'association qui ont ainsi pu se constituer une superbe collection de vingt-sept gravures diffĂ©rentes ». En 1938, il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur pour son action en faveur du Mont-Saint-Michel[98] ;
    • la MĂšre Poulard, restauratrice (voir ci-dessous) ;
    • Émile Couillard, Ă©crivain, historien du Mont et abbĂ© du Mont-Saint-Michel.

    Gastronomie locale

    Le mont Saint-Michel se situe Ă  l’embouchure du Couesnon. CĂŽtĂ© terre, des amĂ©nagements de digues dĂ©jĂ  anciens ont permis jusqu’à aujourd’hui de gagner sur la mer des terrains consacrĂ©s Ă  l’agriculture et Ă  l’élevage (dont celui des ovins, qualifiĂ©s de moutons de prĂ©-salĂ©). Le mouton ou l’agneau de prĂ©-salĂ© est ainsi une spĂ©cialitĂ© locale, Ă  dĂ©guster de prĂ©fĂ©rence grillĂ© au feu de bois.

    Une grande activitĂ© mĂ©diatique, Ă  laquelle a participĂ© de facto le dessinateur Christophe avec sa famille Fenouillard entoure la prĂ©paration de l’omelette de la mĂšre Poulard, cette Bourguignonne nĂ©e Ă  Nevers arrivĂ©e Ă  vingt-et-un ans en Normandie (du nom du restaurant situĂ© dans le village et rĂ©putĂ© pour cette spĂ©cialitĂ©). Celle-ci est faite d’Ɠufs et de crĂšme fraĂźche, abondamment battus en neige dans une bassine de cuivre avec un long fouet sur un rythme spĂ©cial que peuvent entendre les passants avant d’ĂȘtre cuite dans une poĂȘle de cuivre sur un feu de bois.

    Manifestations sportives

    Arrivées du Tour de France
    Édition Étape KilomĂ©trage Vainqueur de l'Ă©tape
    1990 4e Ă©tape (Nantes - Le Mont-Saint-Michel) 203 Johan Museeuw
    2013 11e Ă©tape (Avranches - Le Mont-Saint-Michel) 33 Tony Martin

    Dans la peinture

    La FĂȘte de l'Archange, Les TrĂšs Riches Heures du duc de Berry, musĂ©e CondĂ©, Chantilly, ms.65, f.195.

    DĂšs le Moyen Âge, le Mont-Saint-Michel fait l'objet de reprĂ©sentation, particuliĂšrement dans des manuscrits enluminĂ©s. La reprĂ©sentation la plus cĂ©lĂšbre se trouve sans doute dans les TrĂšs Riches Heures du duc de Berry, illustrant la fĂȘte de l'archange dans le livre d'heures. La miniature est attribuĂ©e Ă  l'un des frĂšres de Limbourg, qui l'a peinte entre 1411 et 1416. Mais on retrouve le mont reprĂ©sentĂ© dans au moins sept autres livres d'heures du XVe siĂšcle. C'est le cas notamment dans Les TrĂšs Belles Heures du duc de Berry ou heures de Bruxelles, dans une scĂšne de fuite en Égypte (vers 1400), dans les Heures du MarĂ©chal Boucicaut (musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©) au folio 11v (vers 1405), dans les Heures Sobieski conservĂ©es au chĂąteau de Windsor, (f.204v) attribuĂ© au MaĂźtre de Bedford, le Livre d'heures Ă  l'usage de Nantes conservĂ© Ă  la Bodleian Library (1450-1455)[99].

    Dans la littérature

    • En 1832, le roman fantastique La FĂ©e aux miettes de l’écrivain Charles Nodier Ă©voque les sables mouvants de la baie du Mont-Saint-Michel.
    • En 1850, le roman historique de Paul FĂ©val, La FĂ©e des grĂšves, dont l’action se situe en 1450, Ă©voque les lĂ©gendes du Mont-Saint-Michel et du mont Tombelaine.
    • En 1887, dans Le Horla, rĂ©cit fantastique de Guy de Maupassant, le personnage principal termine son voyage thĂ©rapeutique au Mont-Saint-Michel.
    • En 1890, dans Notre cƓur, roman de Guy de Maupassant, les deux personnages principaux, AndrĂ© Mariolle et MichĂšle de Burne, se promĂšnent au Mont-Saint-Michel.
    • En 1967, dans son cycle des Princes d'Ambre, Roger Zelazny s'est inspirĂ© des amĂ©nagements et particularitĂ©s du Mont-Saint-Michel pour crĂ©er sa citĂ© d'Ambre.
    • En 1984, le ministĂšre de la Culture publie le livre dĂ©coupage du crĂ©ateur François Rouillay, permettant de revivre les mille ans d'histoire et d'architecture du Mont-Saint-Michel, avec une prĂ©face de Françoise Chandernagor.
    • En 1998, le roman Le CrĂąne percĂ© d'un trou d'Évelyne Brisou-Pellen Ă©voque le personnage principal, Garin Trousseboeuf, qui rĂ©sout une mystĂ©rieuse histoire au sujet d'une trĂšs prĂ©cieuse relique et d'un scribe mourant Ă  son arrivĂ©e. L'auteur mĂȘle dans ce livre aventure, suspens, humour et de belles pages sur la vie des moines au Mont Saint-Michel.
    • En 2004, le roman La Promesse de l'ange, par FrĂ©dĂ©ric Lenoir et Violette Cabesos, est un polar archĂ©ologique dont l’action se situe principalement au Mont-Saint-Michel.
    • En 2005, le thriller Le Sang du temps de Maxime Chattam se dĂ©roule au Mont-Saint-Michel en 2005 et dans l’Égypte des annĂ©es 1920.
    • En 2011, le roman de science-fiction L’Ère du Vent de Pierre Bameul dans lequel le Mont-Saint-Michel est devenu le siĂšge d'un Nouveau Vatican post-apocalyptique.
    • En 2014, le roman Saint-Michel, priez pour eux ! de Jean-Pierre Alaux oĂč le conservateur SĂ©raphin Cantarel est mandatĂ© pour restaurer la statue de l'archange.

    Dans la bande dessinée

    • En 1961, Jacques Martin fait Ă©voluer Guy Lefranc en partie sur le rocher dans L'Ouragan de feu, deuxiĂšme volet des aventures du journaliste.
    • En 1999 et 2000, Bruno Bertin publie aux Éditions P'tit Louis deux bandes dessinĂ©es jeunesse des Aventures de Vick et Vicky ayant pour cadre le Mont-Saint-Michel, sous le titre commun Les Archanges du Mont-Saint-Michel : Le Testament (tome 1) et La MalĂ©diction (tome 2).
    • En 2008, la bande dessinĂ©e Le Diable & l’Archange, texte et dessin de Guillaume NĂ©el, couleur de Julien Gondouin, reprend une vieille lĂ©gende mĂ©diĂ©vale sur la crĂ©ation du Mont-Saint-Michel, et se trouve agrĂ©mentĂ© d'un livret pĂ©dagogique pour mieux comprendre le Diable et l’Archange, l’historique du Mont, la ville.
    • L'Établissement scolaire de l'univers du manga Blue Exorcist, appelĂ© « True Cross Academy », est inspirĂ© du Mont-Saint-Michel.
    • Dans le manga Rosario+Vampire II, le quartier gĂ©nĂ©ral de l'organisation Fairy Tale est trĂšs fortement inspirĂ© du Mont-Saint-Michel[100].
    • En 2012, dans la sĂ©rie de comics amĂ©ricains Glory de Joe Keatinge et Ross Campbell publiĂ©e par Image Comics, l'action prend place au Mont Saint Michel.
    • Gilles Chaillet fait Ă©galement Ă©voluer son hĂ©ros Vasco au Mont Saint-Michel dans Le dogue de BrocĂ©liande.

    Dans l'art contemporain

    • En 1988, Le Mont Solaire, Ɠuvre Ă©phĂ©mĂšre de Land Art, transforme le Mont-Saint-Michel en cadran solaire utilisant la flĂšche de l’abbaye durant l'Ă©quinoxe d’automne. D'une longueur de 1 125 m allant de 7 h 30 Ă  4 h 30 TU, il est constituĂ© de sept chiffres romains, du IX au III, d'une vingtaine de mĂštres de long, ainsi que de points symbolisant les demi-heures.

    Dans la musique

    • Le , le compositeur Jean-Michel Jarre y donne un concert, spectacle ouvrant sa tournĂ©e mondiale honorant les merveilles architecturales classĂ©es au patrimoine mondial de l'humanitĂ© par l'UNESCO.
    • En 1996, le compositeur anglais Mike Oldfield publie l’album Voyager, dont un des titres est consacrĂ© au Mont-Saint-Michel.
    • En 1998, le compositeur français Patrick BroguiĂšre publie sous le titre Mont Saint-Michel un concept album de rock progressif entiĂšrement consacrĂ© aux lĂ©gendes du Mont-Saint-Michel.
    • En 1999, le musicien harpiste breton Kirjuhel publie l’album Echo of Mont-Saint-Michel.
    • En 2001, le musicien anglais Aphex Twin, originaire de Cornouailles, publie l’album de musique Ă©lectronique Drukqs, dont le titre Mt Saint Michel + St Michaels Mount est inspirĂ© Ă  la fois par le Mont-Saint-Michel et le St Michaels' Mount, situĂ© en Cornouailles.
    • En 2003, le groupe Oldelaf et Monsieur D publie la chanson Le Mont St-Michel sur l'album Chansons Cons.

    Au cinéma

    À la tĂ©lĂ©vision

    En philatélie

    • DĂšs 1930 la poste a Ă©mis un timbre de F brun.
    • En 1966, nouveau timbre de 25 centimes, noir, vert et rouge sur paille est Ă©mis Ă  l'occasion du millĂ©naire du Mont-Saint-Michel.
    • En 1998, nouveau timbre de 3 francs, multicolore. Ce timbre sera Ă©lu plus beau timbre de l'annĂ©e.
    • En 2006, la poste dans une Ă©mission commune avec les Nations unies de GenĂšve Ă©met deux timbres dont l'un est le Mont-Saint-Michel et son abbaye (Manche) dont la valeur est de 90 centimes d'euro. Le thĂšme Ă©tait : Monuments. Patrimoine mondial[101].

    Dans les jeux vidéo

    • Le mont Saint-Michel est reprĂ©sentĂ© Ă  l'Ă©poque de la Renaissance dans Assassin's Creed Brotherhood (2010), jeu vidĂ©o Ă©ditĂ© par Ubisoft MontrĂ©al. La ville est en effet proposĂ©e comme terrain de jeu (« carte ») pour des parties multijoueurs dans le premier contenu tĂ©lĂ©chargeable sorti en [102] - [103].
    • Le mont Saint-Michel est Ă©galement reprĂ©sentĂ© Ă  l'Ă©poque contemporaine dans le jeu vidĂ©o Onimusha 3: Demon Siege (2004) Ă©ditĂ© par Capcom.
    • Le mont Saint-Michel a aussi Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ© Ă  l'Ă©poque de la Renaissance dans un jeu pour 3DS, Kingdom Hearts 3D: Dream Drop Distance (2012), jeu vidĂ©o crĂ©Ă© par Square Enix et Disney Interactive Studios.
    • Le mont est aussi prĂ©sent dans le jeu Civilization VI en tant que merveille constructible.
    • Le mont sert de dĂ©cors Ă  la pochette du jeux Castlevania : Symphony of the Night.
    • Le mont est Ă  l'honneur dans un jeu sur Phillips CD-I intitulĂ© L'Ange et le DĂ©mon. Le jeu est constituĂ© de nombreuses prises de vue intĂ©rieures du mont et quelques aĂ©riennes. Le joueur doit trouver des objets afin de rĂ©veiller l'archange Saint-Michel afin qu'il puisse empĂȘcher le DĂ©mon de dĂ©truire le monde.
    • Dans PokĂ©mon X et Y, le mont Saint-Michel est reprĂ©sentĂ© par la tour MaĂźtrise, un lieu de la rĂ©gion de Kalos.

    Dans l'ésotérisme

    Selon certains sites Ă©sotĂ©riques, le Mont-Saint-Michel est situĂ© sur un axe qui relie diffĂ©rents lieux dĂ©diĂ©s Ă  Saint Michel en Europe, en partant de l'ancien monastĂšre consacrĂ© Ă  Saint Michel, sur l'Ăźle Great Skelling en Irlande, puis par St Michael's Mount en Cornouailles, jusqu'au Monte Gargano dans les Pouilles italiennes, l'Ăźle de DĂ©los en GrĂšce, et la Lydie oĂč Saint Georges aurait tuĂ© le dragon[104]. Un autre mont est surmontĂ© par l'abbaye Saint-Michel-de-la-Cluse en val de Suse.

    Notes et références

    Notes

    1. Le trait d'union et le m majuscule permettent de diffĂ©rencier le nom du mont lui-mĂȘme et celui de la commune : « mont Saint-Michel » pour le rocher insulaire ; « Le Mont-Saint-Michel » pour la commune. Les Ă©lĂ©ments propres Ă  l’abbaye, son histoire et son architecture se trouvent Ă  l’article abbaye du Mont-Saint-Michel.
    2. Les personnes visitant la Merveille de l'abbaye sur le Mont ne forment qu'une petite moitié des visiteurs du Mont. En comptant tous les visiteurs qui accÚdent au rocher, le site remonte dans les classements nationaux, et notamment dans les statistiques de fréquentation touristique en France de Wikipédia.
    3. Population municipale légale en 2023.
    4. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[20].
    5. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    6. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[21].
    7. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    8. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    9. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    10. Les constructions vont se poursuivre jusqu'en 1164.
    11. Quinze ans plus tard, Robert sera dépouillé de tout son duché.
    12. Il n'en subsiste que la tour du Nord et les courtines qui la flanquent.
    13. Dans le cadre de la guerre de Cent Ans, le mont Saint-Michel sera la seule place normande que les Anglais ne pourront prendre.
    14. OĂč le cardinal Guillaume d'Estouteville en 1480.
    15. Cette tour est un bastion circulaire pourvu de trois chambres de tirs superposées. En 1627, les moines installent sur la terrasse de la tour un moulin à vent pour moudre le blé prélevé sur les paysans de la seigneurie sous forme de dßme, avant son stockage dans les Fanils (il est aujourd'hui dépourvu de ses ailes). L'échauguette établie sur le parapet et restaurée au XIXe siÚcle devient le « phare du bout du Mont » : pendant des décennies, son feu fixe indique le rocher pour les navires mais aussi l'entrée du canal du Couesnon pour les petites embarcations[54].
    16. Les Fanils (du latin fƓnum , « foin ») sont les magasins servant de fourrage et de stockage de vivres, Ă©difiĂ©s au XIVe siĂšcle et dont il ne reste que des vestiges. Ils sont remplacĂ©s par la Caserne, Ă©levĂ©e en 1828 Ă  l'usage des troupes prĂ©posĂ©es Ă  la garde de la prison centrale, puis en 1865 par un orphelinat Ă  l'initiative de l'Ă©vĂȘque de Coutances. Le soubassement circulaire de l'ancienne tour des Fanils (appelĂ©e par corruption Tour StĂ©phanie) est toujours visible entre le bĂątiment de la caserne et l'AvancĂ©e des Fanils (cour trapĂ©zoĂŻdale munie de trois canonniĂšres, fortifiĂ©e au XVIe siĂšcle). Aujourd'hui, le bĂątiment abrite le poste de gendarmerie. Le chemin de ronde des Fanils, qui serpente par l'ouest de l'Ăźlot, est l'itinĂ©raire le plus tranquille pour rejoindre l'abbaye par les hauts du bourg[55].
    17. La nouvelle maquette de l'abbaye-forteresse rejoindra en 1701, la collection des plans-reliefs.
    18. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    19. Cette zone commerciale « abrite la majoritĂ© des hĂŽtels de la zone. Des Ă©tablissements qui jouent sur l’ambiguĂŻtĂ© de leur emplacement pour attirer les voyageurs. Taper «Mont-Saint-Michel» sur Booking ou Expedia ne vous garantit ainsi pas de dormir sur le rocher : les trois quarts des 580 chambres disponibles se trouvent sur le continent. Mais la combine leur permet d’afficher un taux de remplissage de 70%, dix mois par an)[73] ».
    20. Ces deux baies étaient autrefois fermées par des vantaux basculants (portes dites « à bavole »). Les porte basculantes pivotaient autour d'une poutre horizontale dont une reconstituée au-dessus de la porte charretiÚre rappelle cette fonction.
    21. Ces bombardes sont restaurées au laboratoire Arc'Antique de Nantes en 2017. Depuis 2013, l'une d'entre elles, brisée en trois, n'était plus exposée à l'entrée du Mont-Saint-Michel[80].
    22. Selon Olivier Mignon, guide-conférencier au Mont-Saint-Michel, cette désignation relÚve du « mépris » car ces commerces « assurent un vrai service d'accueil du visiteur et lui permettent de se détendre , de se restaurer et de se souvenir de son passage[85] ».
    23. D'autres ruelles et escaliers permettent d'accéder à l'abbaye en évitant cette foule, par exemple le chemin de ronde des remparts ou la venelle des cocus, face à l'entrée de l'hÎtel La Croix Blanche, qui permet de rejoindre le petit cimetiÚre du village. Cet odonyme des cocus se réfÚre au folklore local qui veut que les couples illégitimes venaient s'embrasser dans ce lieu discret, ou qu'un homme infidÚle ne peut traverser cette voie étroite.
    24. Sa façade est en encorbellement mais sa tourelle repose sur le sol. Les pans de bois sont représentés avec des croix de Saint-André et non de simples décharges.
    25. Nom dû à sa caractéristique architecturale, les corbeaux.

    Références

    1. « La fréquentation dans les sites et lieux de visite de Normandie », sur ctn.pro-normandie-tourisme.com, Comité du tourisme de Normandie, .
    2. Pierre Le Hir, « Le Mont-Saint-Michel rendu Ă  l’eau », dans Le Monde du 29-07-2007, [lire en ligne].
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    5. Liste des monuments historiques sur la commune du Mont-Saint-Michel, Base Mérimée, MinistÚre de la Culture.
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    10. Notice explicative, Carte géologique de la France (1/50 000), op. cit., p. 25
    11. Le HĂ©richer 2011, p. 310.
    12. « Résumé statistique Insee sur la commune », sur insee.fr (consulté le ).
    13. « Territoire du Mont-Saint-Michel (échelle 1:34110, les deux enclaves sont visibles entourées de jaune, l'une importante à l'ouest du Couesnon, l'autre minuscule à l'est du Couesnon, consulté le 9 août 2018) » sur Géoportail..
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    Annexes

    Bibliographie

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    • Nicolas Simonnet, Mont-Saint-Michel, Casa Editrice Bonechi, .
    • Chronique du Mont-Saint-Michel (1343-1468), Ă©ditĂ©es par SimĂ©on Luce, sur Wikisource

    Articles connexes

    Liens externes

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