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Anne de Joyeuse

Anne de Joyeuse, 1er duc de Joyeuse[1], est un chef militaire des guerres de Religion et un favori du roi Henri III, né fin 1560, probablement au château de Joyeuse (dans le Vivarais), et tué le à la bataille de Coutras.

Anne (ou Annet) de Joyeuse
Image illustrative de l’article Anne de Joyeuse
Anne, duc de Joyeuse.

Titre Duc de Joyeuse
Autres titres Baron d'Arques baron-héréditaire de Languedoc
Grade militaire Amiral de France
Années de service 1577 - 1587
Distinctions Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit
Autres fonctions Gouverneur de Normandie
Gouverneur du Havre
Gouvernement du duché d'Alençon
Biographie
Naissance
Décès
Ă  la bataille de Coutras
Père Guillaume de Joyeuse
Mère Marie de Batarnay

Blason de Anne (ou Annet) de Joyeuse

Membre de la maison de Joyeuse, il porta le titre de baron d'Arques, baron-héréditaire de Languedoc, vicomte puis duc de Joyeuse. Pendant les années 1581-1587, il est avec le duc d'Épernon l'un des deux plus proches collaborateurs du roi, dont la proximité lui valut d'être qualifié d'archimignon. Il fut amiral de France et gouverneur de Normandie.

Biographie

Né en 1560 peut-être au château de Joyeuse où son père séjourna pendant le mois de septembre (ou au château de Couiza, où sa famille s'installe en 1552, ou à Avignon selon Pierre de Vaissière), il est le fils de Guillaume de Joyeuse et de Marie de Batarnay. Il est filleul du connétable Anne de Montmorency. Il a quatre frères : Henri, futur comte du Bouchage et frère mineur capucin, François, futur archevêque de Narbonne et cardinal, Antoine Scipion et Claude. Il est en outre cousin de Diane de Poitiers par son grand-père Imbert de Batarnay.

Il fréquente le collège de Navarre, à Paris, à partir d', après avoir étudié au collège de Toulouse et suivi les cours de Théodore Marcile et George Critton.

À partir de 1577, il accompagne son père en campagne contre les huguenots en Languedoc et en Auvergne. Il fait ses armes aux côtés d'Henri Gibert, sieur de la Guyardière et dans la compagnie des cent hommes d'armes. Il est alors appelé à la cour. En 1579, il reçoit le commandement d'une compagnie d'ordonnance du roi puis devient gouverneur du mont Saint-Michel. En 1580, il participe au siège de La Fère (il y fut blessé).

Pavane à la cour d'Henri III, école française, musée du Louvre. On a longtemps cru que ce tableau représentait les noces d'Anne de Joyeuse, mais cette interprétation est maintenant écartée[2].

Il devient le favori du roi Henri III qui le comble de faveurs : le , il Ă©pouse Marguerite de Lorraine-VaudĂ©mont (1564-1625), fille de Nicolas de Lorraine, duc de MercĹ“ur, et de Jeanne de Savoie-Nemours, et demi-sĹ“ur de la reine de France. C'est un mariage inĂ©gal entre une princesse issue d'une Maison souveraine Ă©trangère et un gentilhomme français. Les Ă©poux reçoivent Ă  leur mariage plus de 300 000 Ă©cus du roi. En aoĂ»t, la vicomtĂ© de Joyeuse est Ă©rigĂ©e en duchĂ©-pairie avec prĂ©sĂ©ance sur tous les autres ducs et pairs exceptĂ© les princes du sang. Le roi lui offre Ă©galement la terre et seigneurie de Limours. Les lettres d'Ă©rection de la VicomtĂ© de Joyeuse en DuchĂ©-Pairie, prĂ©cisent que Guillaume, père d'Anne lui avait fait don des terres de Joyeuse, et que l'attachement des Joyeuse Ă  la couronne remonte Ă  Charles VII et Louis XI, Louis II de Joyeuse ayant Ă©pousĂ© Jeanne de Bourbon, fille du Roi (il a en fait Ă©pousĂ© Jeanne Louvet, sĹ“ur de Marie Louvet femme du bâtard d'OrlĂ©ans, comte de Dunois), Henri III Ă©rige Joyeuse en DuchĂ©-Pairie au bĂ©nĂ©fice de " notre cher et bien-aimĂ© cousin Annet de Joyeuse".. Ă€ l'occasion de ces noces fut donnĂ©, le , le premier grand ballet de cour français, qui parut l'annĂ©e suivante sous le titre de Ballet comique de la Royne[3]. Ă€ la demande de la reine Louise de Lorraine-VaudĂ©mont, le chorĂ©graphe Balthazar de Beaujoyeulx avait conçu un spectacle de cinq heures mĂŞlĂ© de danse, de chant et de dĂ©clamation. La musique est due Ă  Jacques Salmon (nĂ© en 1545) et Ă  Girard de Beaulieu, tandis que Nicolas Filleul de La Chesnaye en Ă©crivit les textes, et Jacques Patin (dĂ©cĂ©dĂ© en 1587) en avait conçu les dĂ©cors et costumes. Ă€ l'origine dansĂ© par la reine et les dames de la cour, l'Ĺ“uvre est considĂ©rĂ©e comme un des ancĂŞtres directs de la forme opĂ©ra, qui apparaĂ®tra quelques annĂ©es plus tard en Italie, avec Euridice de Jacopo Peri (annĂ©e 1600).

Anne de Joyeuse est nommé grand-amiral de France le et promu chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le . Le , il est nommé gouverneur de Normandie. En 1584, il devient gouverneur du Havre. La même année, à la mort du duc d'Anjou, il reçoit le gouvernement du duché d'Alençon et son frère du Bouchage celui d'Anjou. En 1585, il suit difficilement les hésitations du roi entre Henri de Navarre et la Ligue.

Bataille de Coutras, où fut tué le duc de Joyeuse, gravure coloriée de Frans Hogenberg.

Anne de Joyeuse commande une expédition contre les protestants en Poitou, mais il s'aliène la bienveillance d'Henri III en faisant massacrer 800 huguenots à La Mothe-Saint-Héray, le (dit « massacre de Saint-Éloi »).

Reçu froidement Ă  la cour, il croit Ă©chapper Ă  la disgrâce royale en repartant combattre les troupes du roi Henri de Navarre (futur Henri IV, roi de France). Ă€ la tĂŞte de 1 000 hommes, le duc de Joyeuse part vers le Velay, la Limagne oĂą il doit lever de l'argent et des denrĂ©es, il occupe Brioude, puis attaque des places fortes (château de Malzieu), des villes (Marvejols) qui sont mises Ă  sac. Il se laisse attirer par le roi de Navarre et, le , il attaque les troupes protestantes Ă  Coutras (Gironde), mais son infanterie et sa cavalerie sont dĂ©cimĂ©es. Anne de Joyeuse se constitue prisonnier, mais il est reconnu et tuĂ© d'un coup de pistolet. Il est enterrĂ© Ă  MontrĂ©sor (Indre-et-Loire)[4].

Parmi les 2 000 morts catholiques, se trouve Ă©galement le jeune frère d'Anne, Claude de Joyeuse, seigneur de Saint-Sauveur (1569–1587), Ă©galement inhumĂ© Ă  MontrĂ©sor.

Notes et références

  1. Anne est à l'époque un prénom épicène.
  2. Musée du Louvre, "Pavane à la cour d'Henri III" (lire en ligne)
  3. Comique au sens de pièce représentée et pas simplement dansée.
  4. Hélène Germa-Romann, Du « bel mourir » au « bien mourir » : le sentiment de la mort chez les gentilshommes français (1515-1643), Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux d'humanisme et Renaissance » (no 347), , 352 p. (ISBN 978-2-600-00463-3, présentation en ligne), p. 159-162.

Annexes

Ouvrage ancien

  • Francisque Mandet, Histoire des guerres civiles, politiques et religieuses dans les montagnes du Velay pendant les XVIe siècle, Paris, Louis Janet, .
  • Christofle de Beaujeu, Convoy de Monsieur le duc de Joyeuse, composĂ© par Christofle de Beau-Jeu, baron dudit Beau Jeu et seigneur de Jaulges, Paris, C. Monstr'oeil, 1588.

Études historiques

Liens externes

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