Saint-Benoît-des-Ondes
Saint-Benoît-des-Ondes est une commune française située dans le département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne, peuplée de 972 habitants[Note 1].
Saint-Benoît-des-Ondes | |||||
La mairie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Ille-et-Vilaine | ||||
Arrondissement | Saint-Malo | ||||
Intercommunalité | Saint-Malo Agglomération | ||||
Maire Mandat |
Bernadette Letanoux 2020-2026 |
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Code postal | 35114 | ||||
Code commune | 35255 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Bénédictin | ||||
Population municipale |
972 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 333 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 37′ 11″ nord, 1° 51′ 05″ ouest | ||||
Altitude | Min. 2 m Max. 10 m |
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Superficie | 2,92 km2 | ||||
Type | Commune rurale et littorale | ||||
Aire d'attraction | Saint-Malo (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Dol-de-Bretagne | ||||
Législatives | Septième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
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Liens | |||||
Site web | www.ville-saint-benoit-des-ondes.fr | ||||
Géographie
La commune de Saint-Benoît-des-Ondes couvre 292 hectares en bord de mer à une altitude moyenne de deux mètres.
Saint-Benoît est issu de villages de pêcheurs qui s'installèrent, au fur et à mesure que la terre gagnait sur la mer, sur des iles formées par des bancs de sables coquilliers isolés à marée haute jusqu'à ce qu'au XIe siècle, le duc de Bretagne Alain fit construire une digue qui protégeait le village des flots, ainsi que ses voisins nés dans les mêmes conditions, Hirel et Vildé-la-Marine. C'est toujours la digue actuelle, certes moult fois remaniée : la « digue de la Duchesse-Anne ». Le village restait entouré de marais dont l'assèchement ne fut complet qu'au XVIIe siècle, d'importants travaux de drainage aux XVIIIe et XIXe siècles étendirent la zone cultivable notamment par des polders sur la baie.
Jusqu'au début du XXe siècle, la population vécut d'un mélange entre les ressources de l'agriculture, facilitée par un sol d'alluvions marines riche et facile à travailler, et le travail de la mer (on trouve trace de pêcheries dès 1181). Longtemps l'agriculture fut principalement vivrière mais les pommiers à cidre sont anciens dans le paysage et n'ont disparu que dans la seconde moitié du XXe siècle quand la Bretagne céda au mythe de l'agriculture industrielle et que les champs de céréales dans des paysages victimes du remembrement entourèrent Saint-Benoît, les terres agricoles sont de plus détruites par la mise en construction de lotissements pavillonnaires.
À partir de l'époque moderne, comme tous les Bretons de la côte, les habitants servaient dans la marine de commerce et de guerre. La pêche restait néanmoins une des ressources principales et avant la Grande guerre c'est 40 % des hommes de la commune qui partaient chaque année sur les bancs de Terre-Neuve.
Dans les années 1970, la ville chercha à profiter du développement du tourisme en Bretagne et de la proximité de Saint-Malo pour diversifier ses activités. Si l'ostréiculture et la mytiliculture restent des activités importantes, trois terrains de campement sont désormais installés en bord de mer.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Méloir », sur la commune de Saint-Méloir-des-Ondes, mise en service en 1989[7] et qui se trouve à 4 km à vol d'oiseau[8] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,7 °C et la hauteur de précipitations de 751,9 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Dinard », sur la commune de Pleurtuit, mise en service en 1950 et à 16 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,4 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,6 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,9 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Saint-Benoît-des-Ondes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [14] - [15] - [16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Malo, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17] - [18].
La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[19]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[20] - [21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (49,3 %), terres arables (27,8 %), zones urbanisées (22,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,6 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Histoire
Le nom de la commune vient de l'installation sur cette terre d'un prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, le monastère de Saint-Benoît-du-Blanc-Essay.
Le village de pêcheur des origines fut érigé en paroisse au XIIe siècle sous le nom de Saint Benoît de la Marine avant de devenir au XVIe siècle Saint Benoît des Ondes.
Les deux faits marquants de l'histoire de la commune sont l'occupation de la paroisse par les Anglais lors de leur attaque contre Saint-Malo le et la construction par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale d'un fossé anti-chars de Châteauneuf à Saint-Benoît-des-Ondes destiné à isoler Saint-Malo, après la guerre cet ouvrage a été reconverti en « biez » mais reste connu sous le nom de « canal des Allemands ».
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].
En 2020, la commune comptait 972 habitants[Note 8], en diminution de 6,09 % par rapport à 2014 (Ille-et-Vilaine : +5,48 %, France hors Mayotte : +1,9 %). À son plus grand essor, au milieu du XIXe siècle, Saint Benoît avait 967 habitants, l'exode rural commença à la fin du XIXe et s'accéléra après la Première Guerre mondiale, la population de la commune ne cessa de diminuer jusque dans les années 1970. La construction de nouveaux lotissements lui ramena des habitants et elle comptait en 2006 une population d'un peu plus de 1 100 personnes.
Lieux et monuments
- La première église fut érigée au XIIe siècle quand fut créée la paroisse ; il en reste dans le pavement de l'entrée de l'actuel édifice la pierre d'autel en granit avec reliquaire. L'église actuelle est une construction du XVIe siècle très remaniée à la fin du XVIIIe. Elle était alors décrite comme « petite, basse, obscure et mal pavée », des travaux entamés en 1785 furent interrompus par la Révolution qui la transforma un temps en temple de la déesse Raison et la voua à des fonctions administratives. Elle fut cependant vite rendue au culte et les travaux furent terminés en 1803 et pour le clocher en 1815. Le chancel disparu dans l'opération de même que tout caractère de style de l'église.
- L'église de Saint-Benoît-des-Ondes possède un magnifique tableau du XVIIe siècle, copie de la célèbre Cène de Philippe de Champaigne, (1648, conservé au musée du Louvre) on peut admirer cette toile au-dessus du maître-autel. Restauré une première fois en 1874, il a été de nouveau en 1992 par Mlle Le Bayen (Paris).
- Le cimetière qui entourait l'église fut transformé en square en 1873, une croix de granit érigée en 1713 la « porte des morts » de 1741 sont les dernières traces de l'ancien emploi du lieu. La croix avait remplacé une précédente en bois de 1606, elle aurait été offerte à l'occasion de leur mariage le par Bertrand Poirier de la Passe et Étiennette Hervot.
- La chapelle Sainte-Geneviève est, elle, du XVIe siècle.
- Il ne reste rien des anciens moulins sur la digue à une exception près datant de la fin du XVIIIe-début du XIXe, grandement remanié il évoque peu son ancienne destination et est aujourd'hui transformé en maison d'habitation.
Personnalités liées à la commune
Eugène Joseph Samson, né à Saint-Benoît-des-Ondes le , engagé dans les zouaves pontificaux, mort à Rome le .
Spécialités
Le « gâteau de pain », un pain sucré qui ressemble à la Gochtial de Saint-Armel dans le Morbihan, selon une recette originale trouvée dans le livre de recette Cuisine traditionnelle de Bretagne[32].
Annexes
Articles connexes
Notes
- Population municipale 2020, légale en 2023.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Saint-Méloir - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Benoît-des-Ondes et Saint-Méloir-des-Ondes », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Saint-Méloir - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Benoît-des-Ondes et Pleurtuit », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Dinard - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Dinard - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Dinard - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Une centaine de participants au pique-nique bénédictin », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Jacques Daniel a été récompensé le week-end dernier », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Gérard Baudry élu maire succède à Jacques Daniel », Ouest-France, 1er avril 2014.
- « Municipales à Saint-Benoît-des-Ondes. Bernadette Letanoux, 1re femme maire de la commune », Ouest-France, (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Cuisine traditionnelle de Bretagne page 232 par Simone Morand