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DĂ©los

DĂ©los (grec ancien : Î”áż†Î»ÎżÏ‚ / DĂ©los, dorien : Î”áŸ¶Î»ÎżÏ‚ / Dalos, grec moderne : Î”ÎźÎ»ÎżÏ‚ / Đílos) est l’une des Ăźles des Cyclades, en GrĂšce. Minuscule (3,5 km2), aride, depuis longtemps inhabitĂ©e, elle se situe Ă  l’Est de l’üle de RhĂ©nĂ©e (14 km2, inhabitĂ©e) et Ă  l’Ouest de Mykonos. Ses pentes sont douces et le mont Cynthe ne dĂ©passe pas 113 m. L’abri portuaire a toujours Ă©tĂ© exposĂ© aux vents qui, dĂšs qu’ils se lĂšvent, rendent l’üle inaccessible. Dans la partie basse se trouvait jadis un lac sacrĂ© d’eau douce, aujourd’hui Ă  sec.

DĂ©los
Î”ÎźÎ»ÎżÏ‚ (el)
Panorama
Panorama
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la GrĂšce GrĂšce
Archipel Cyclades
Localisation Mer ÉgĂ©e (mer MĂ©diterranĂ©e)
CoordonnĂ©es 37° 23â€Č 36″ N, 25° 16â€Č 16″ E
Superficie 3,5 km2
Point culminant Kynthos (113 m)
Administration
PĂ©riphĂ©rie ÉgĂ©e-MĂ©ridionale
Nome Cyclades
DĂ©mographie
Population 14 hab. (2001)
Densité hab./km2
Plus grande ville Port de DĂ©los
Autres informations
Fuseau horaire UTC+02:00
GĂ©olocalisation sur la carte : GrĂšce
(Voir situation sur carte : GrĂšce)
DĂ©los
DĂ©los
Îles en Grùce

Elle a jouĂ© un rĂŽle considĂ©rable en GrĂšce antique tant sur le plan commercial que religieux et politique ; son rayonnement a connu son apogĂ©e au VIe siĂšcle av. J.-C. L’üle avait alors de l’eau potable. Le site a Ă©tĂ© inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1990.

Elle a connu plusieurs dĂ©nominations dans l’AntiquitĂ© : Lagia (l'« Ăźle aux liĂšvres ») ; Ortygie (l’« Ăźle aux cailles ») ; Pyripyle (« porte de feu ») ; CynthĂšre (l'« Ăźle de Cynthia », nom carien d'ArtĂ©mis)[1] ou encore PĂ©lasgie (l’« Ăźle des PĂ©lasges »). Le nom de DĂ©los (« claire », « visible ») s’explique par la mythologie.

Mythologie

Le principal facteur de dĂ©veloppement de l’üle tient Ă  la mythologie : elle Ă©tait considĂ©rĂ©e comme l’« Ăźle sacrĂ©e d’Apollon », l’endroit oĂč le dieu est censĂ© ĂȘtre nĂ©. Selon la lĂ©gende, lorsque LĂ©to fut enceinte de Zeus, HĂ©ra, jalouse, la poursuivit pour l’empĂȘcher de donner naissance Ă  son enfant. LĂ©to ne put trouver refuge que sur un rocher Ă  peine visible Ă  la surface des flots, nommĂ© AstĂ©ria (« Ă©toile »). Elle promit Ă  ce rocher qu’il cesserait de dĂ©river et que l’enfant Ă  naĂźtre en ferait une Ăźle prospĂšre et renommĂ©e. Une fois l’enfant Apollon nĂ©, l’ülot d’AstĂ©ria fut Ă©clairĂ© et devint visible (dĂ©los en grec).

C’est avec cette lĂ©gende que DĂ©los devint l’un des lieux sacrĂ©s les plus renommĂ©s et les plus frĂ©quentĂ©s de la GrĂšce antique.

« [...] aiant estĂ© couverte de la mer, elle se descouvrit et apparut tout en un coup : ce qui a donnĂ© occasion aux poetes de feindre que ceste estendue de terre, avoit long temps errĂ© Ă  l’avanture, et qu’en fin elle fut arrestee en la mer Ægee et mise au rang des Cyclades, oĂč LĂ©to acoucha depuis de PhƓbus et de Diane. »

— Simon Goulart

On racontait aussi que l’üle aurait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par le plongeon d’AstĂ©ria, sƓur de LĂ©to, dans la mer, pour Ă©chapper aux insistances de Zeus, ou encore par PosĂ©idon, Ă  la demande de Zeus. D'un coup de son trident, le dieu de la mer fit sortir de l’eau deux rochers plats : DĂ©los et RhĂ©nĂ©e.

Histoire

Carte de Délos et de ses sites archéologiques par Richard Claverhouse Jebb en 1907.

Les plus anciennes traces d’habitations remontent Ă  la deuxiĂšme moitiĂ© du IIIe millĂ©naire av. J.-C. et se trouvent sur le mont Cynthe. Il s’agit de populations prĂ©hellĂ©niques ultĂ©rieurement surnommĂ©es « PĂ©lasges » et vivant dans des habitations sommaires : abris de chevriers ou de pĂȘcheurs, voire de pirates comme le dit Thucydide.

Entre cet habitat rustique et l’époque mycĂ©nienne, rien ne permet d’établir avec certitude la prĂ©sence d’humains, d’autant que les variations climatiques et la petite taille de l’üle sont susceptibles de l’avoir privĂ©e d’eau douce par pĂ©riodes.

Thucydide Ă©crit Ă  propos des premiers habitants de DĂ©los : « Plus spĂ©cialement la piraterie Ă©tait le fait des insulaires, Cariens et PhĂ©niciens, telle Ă©tait, en effet la population de la plupart des Ăźles ; et voici qui en tĂ©moigne : lors de la purification de DĂ©los par les AthĂ©niens, au cours de la guerre qui nous occupe, quand on fit disparaĂźtre toutes les tombes qui se trouvaient dans l’üle, on s’aperçut que plus de la moitiĂ© Ă©tait des tombes cariennes ; cela se reconnut Ă  l’attirail guerrier accompagnant le mort, ainsi qu’au mode de sĂ©pulture, qui est celui que pratiquent encore les Cariens aujourd’hui ». Quand il parle de « Cariens », Thucydide fait rĂ©fĂ©rence aux habitants de la Carie, rĂ©gion historique d’Asie mineure.

PĂ©riode mycĂ©nienne (XVIe – XIIe siĂšcles av. J.-C.)

Les AchĂ©ens sont prĂ©sents dans l’üle dĂšs le XVe siĂšcle av. J.-C. : DĂ©los est l’une des premiĂšres Cyclades oĂč l’influence du continent se fait ressentir. Celle-ci reste relativement modeste dans l’archipel jusqu’aux environs de .

Âges « obscurs » (XIIIe – IXe siĂšcles av. J.-C.)

Cette pĂ©riode est surnommĂ©e « obscure » par les archĂ©ologues et historiens en raison de la raretĂ© des sources. Toutefois on a des preuves que les Ioniens ont abordĂ© l’üle au cours du XIe siĂšcle av. J.-C.

PĂ©riode archaĂŻque (IXe – VIe siĂšcles av. J.-C.)

À l’époque archaĂŻque, et au dĂ©but de son dĂ©veloppement, DĂ©los est visiblement influencĂ©e par l’üle de Naxos au niveau artistique et architectural. En tĂ©moignent les nombreux monuments historiques Ă©difiĂ©s Ă  cette Ă©poque, comme l’oikos des Naxiens, la terrasse des lions, le Colosse des Naxiens et la statue de Nicandre, offrande Ă  ArtĂ©mis.

L’essentiel de la construction de l’oikos des Naxiens date ainsi du premier quart du VIIe siĂšcle av. J.-C. La charpente et le toit Ă©taient entiĂšrement en marbre, ce qui montre la maĂźtrise technique des Naxiens ; car il s’agit sĂ»rement du premier toit de marbre Ă  DĂ©los et peut-ĂȘtre mĂȘme de GrĂšce. Cependant aucun texte ne prĂ©cise la nature de la prĂ©sence naxienne, il est donc peu probable que Naxos ait eu un rĂŽle politique ou institutionnel Ă  DĂ©los Ă  cette Ă©poque.

Dans la seconde moitiĂ© du VIe siĂšcle av. J.-C., c’est surtout la citĂ© d’AthĂšnes qui cherche Ă  affirmer son autoritĂ© sur l’üle et son sanctuaire. Entre et , le tyran Pisistrate ordonne une premiĂšre « purification » de l’üle. Il s’agit en fait d’enlever les sĂ©pultures prĂ©sentes au niveau du sanctuaire d’Apollon et de les dĂ©placer sur l’üle voisine RhĂ©nĂ©e, en raison de l’interdiction sacrĂ©e de mourir sur DĂ©los.

« Jadis Pisistrate, tyran d’AthĂšnes, l’avait purifiĂ©e, mais seulement en partie, sur l’étendue de l’üle que l’on dĂ©couvre du temple. » Ă©crit Thucydide[2].

Cette mainmise d’Athùnes se traduit notamment par la construction du Pîrinos Naos, un des trois temples d’Apollon, qui est de technique attique.

Vers , un autre tyran se manifeste Ă  DĂ©los : Polycrate de Samos. D’aprĂšs Thucydide, c’est lui qui consacra l’üle de RhĂ©nĂ©e Ă  Apollon DĂ©lien, et qui aurait reliĂ© les deux Ăźles par une chaĂźne[2]. DĂ©los conserva ensuite toujours la propriĂ©tĂ© d’une partie de RhĂ©nĂ©e et en tira l’essentiel de ses revenus Ă  travers l’exploitation des terres. C’est Ă©galement sur RhĂ©nĂ©e, oĂč Ɠuvraient sages-femmes, herboristes et mĂ©decins, que l’on accouchait et que l’on soignait les malades, tandis qu’il Ă©tait interdit de naĂźtre et de mourir sur DĂ©los.

PĂ©riode classique (Ve – IVe siĂšcles av. J.-C.)

DĂ©los est par la suite mentionnĂ©e par HĂ©rodote[3] au moment des guerres mĂ©diques, en . Un amiral perse nommĂ© Datis se rend sur l’üle sacrĂ©e lors de son expĂ©dition vers la GrĂšce. Alors qu’il a saccagĂ© l’üle de Naxos, il respecte et honore le sanctuaire d’Apollon DĂ©lien.

En AthĂšnes choisit DĂ©los comme siĂšge de ligue maritime que les historiens modernes nomment « ligue de DĂ©los » : l’alliance que formĂšrent les citĂ©s grecques pour lutter contre les Perses, aprĂšs que ceux-ci eurent Ă©tĂ© refoulĂ©s de GrĂšce. C’est dans le grand temple d’Apollon qu’est dĂ©posĂ© le trĂ©sor commun de la ligue, avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ© Ă  AthĂšnes en Cette domination athĂ©nienne se traduit par un contrĂŽle administratif du sanctuaire : de nombreuses inscriptions relatives aux comptes du sanctuaire indiquent la prĂ©sence de magistrats athĂ©niens, les amphictyons, qui ont la charge d’administrer les biens du dieu. Cette domination prend aussi une forme religieuse et politique. En effet pendant la guerre du PĂ©loponnĂšse, une Ă©pidĂ©mie se dĂ©clare Ă  AthĂšnes, qu’on attribue Ă  la colĂšre d’Apollon. AthĂšnes dĂ©cide alors Ă  nouveau, en , d’effectuer une purification de l’üle, cette fois-ci complĂšte.

Tout ce que contiennent les tombes des DĂ©liens est transportĂ© dans la « fosse de purification », dans l’üle de RhĂ©nĂ©e pour obĂ©ir Ă  un oracle qui affirmait que toute l’üle doit ĂȘtre consacrĂ©e exclusivement Ă  Apollon[2]. AprĂšs cette nouvelle purification, AthĂšnes organise pour la premiĂšre fois la fĂȘte quadriennale des DĂ©lia, faisant revivre les traditions archaĂŻques que cite l’Hymne Ă  Apollon d’HomĂšre. Ces pĂšlerinages sont accompagnĂ©s de danses, de concours sportifs et culturels, de banquets et de chants, mais donnent Ă©galement lieu Ă  de nombreux Ă©changes commerciaux.

La domination athĂ©nienne de l’üle et sa sanctuarisation s’alourdissent en , lorsqu’AthĂšnes ordonne l’expulsion de tous les habitants pour motifs d’impuretĂ© (sans doute aussi pour des motifs politiques). Les DĂ©liens furent accueillis Ă  Adramyttion en Asie mineure mais purent revenir l’annĂ©e suivante Ă  la suite d’une nouvelle prescription de l’oracle de Delphes[4].

AprĂšs la dĂ©faite athĂ©nienne de (fin de la guerre du PĂ©loponnĂšse), les DĂ©liens prennent le contrĂŽle de leur Ăźle et du sanctuaire pour une dizaine d’annĂ©es. AthĂšnes reprend les rĂȘnes en 394 av. J.-C.

Période hellénistique (323 av. J.-C. à 30 av. J.-C.)

AprĂšs la mort d’Alexandre le Grand en , des tensions et des guerres se jouent dans le monde hellĂ©nistique. Entre 321 et se dĂ©roule la guerre dite des diadoques : les successeurs d’Alexandre tentent de s’emparer du pouvoir et se disputent les terres de l’empire macĂ©donien. Cela se passe d’abord entre Antipater, le rĂ©gent de l’empire et quelques diadoques influents : PtolĂ©mĂ©e, SĂ©leucos et Antigone le Borgne. Puis la guerre oppose les Antigonides Ă  une coalition regroupant PtolĂ©mĂ©e, SĂ©leucos, Lysimaque et Cassandre : DĂ©los est sous le contrĂŽle de ce dernier, mais les AthĂ©niens y restent influents.

En , Antigone le Borgne fait voter par ses troupes un dĂ©cret dĂ©clarant la « libertĂ© des Grecs ». C’est ce qu’on appelle la proclamation de Tyr. Il envoie par la suite son neveu DioscoridĂšs en ÉgĂ©e pour prendre les Ăźles qui Ă©taient sous le contrĂŽle de Cassandre. Se crĂ©e alors le koinon des NĂ©siotes (ou ligue des NĂ©siotes), la premiĂšre organisation fĂ©dĂ©rale regroupant les Ăźles Ă©gĂ©ennes. DĂ©los est choisie comme centre religieux de cette confĂ©dĂ©ration, en raison de l’importance du sanctuaire d’Apollon.

Buste d'HermÚs de l'époque hellénistique

L’indĂ©pendance de DĂ©los (314 - 167)

À partir de , DĂ©los est donc sous la protection des Antigonides et devient indĂ©pendante d’AthĂšnes. Les AthĂ©niens sont Ă©cartĂ©s de l’administration du sanctuaire d’Apollon, qui revient aux DĂ©liens. DĂ©los est alors entiĂšrement contrĂŽlĂ©e par les DĂ©liens : aucune puissance Ă©trangĂšre n’interfĂšre plus dans la gestion de la citĂ©.

L’économie de DĂ©los est une de celles que l’on connaĂźt le mieux, grĂące aux dĂ©crets de la citĂ© et aux documents de comptes (comptes des hiĂ©ropes) du sanctuaire d’Apollon, qui ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s. Les hiĂ©ropes Ă©taient chargĂ©s de compter et de rĂ©pertorier les richesses du dieu, qu’il s’agisse de ses terres, de ses troupeaux, ou des offrandes qui lui Ă©taient adressĂ©es.

Le sanctuaire avait notamment une activitĂ© bancaire importante, car les grands sanctuaires dans le monde grec servaient de banques de dĂ©pĂŽt. De nombreux DĂ©liens empruntent au sanctuaire pour la construction de bĂątiments publics. L’époque de l’indĂ©pendance dĂ©lienne concorde avec la construction de nombreux bĂątiments comme le Kynthion, le Monument aux Taureaux, le ThĂ©Ăątre, le Portique de Philippe ou encore les Sarapieion A et B, pour ne citer qu’eux. Certains de ces monuments, comme le Portique de Philippe, sont Ă©galement dus Ă  l’évergĂ©tisme des divers monarques hellĂ©nistiques. Ces derniers financent et organisent aussi des fĂȘtes en l’honneur du dieu.

On peut estimer que la population comptait entre 700 et 1 200 citoyens Ă  cette Ă©poque[5]. Si on ajoute les femmes et les enfants, on peut atteindre le nombre de 5 000, voire 6 000 habitants. En comptant les Ă©trangers de passage et les esclaves prĂ©sents sur l’üle, on pourrait mĂȘme arriver Ă  10 000 ou 12 000 personnes rĂ©sidant Ă  DĂ©los. L’üle Ă©tait alors autosuffisante en eau et pourvue de grandes citernes. Un lac, aujourd’hui Ă  sec, existait d’ailleurs dans la citĂ©. Ces estimations sont toutefois discutĂ©es car la ville semble encore petite Ă  cette pĂ©riode, rĂ©duite au Quartier du ThĂ©Ăątre. L’urbanisation des autres quartiers semble dater d’aprĂšs Les fouilles ont montrĂ© que l’Est du Sanctuaire d’Apollon et du Quartier du Lac Ă©taient encore occupĂ©s par des jardins.

L’üle Ă©tait couverte des terrasses servant aux cultures, dont des cĂ©rĂ©ales. Le Sanctuaire possĂ©dait les terres et se chargeait de les entretenir et les travailler : des esclaves y assuraient le travail agricole, d’un caractĂšre intensif. On y cultivait surtout de l’orge mais aussi des lĂ©gumes et des fruits (figue, vigne). On sait aussi qu’il y avait des troupeaux sur DĂ©los et sur l’üle de RhĂ©nĂ©e, en particulier des chĂšvres et des bovins.

Il y avait toutefois beaucoup d’importations. On importait une partie des cĂ©rĂ©ales que la population consommait, ainsi que du bois et de l’encens pour le Sanctuaire. Toutes ces marchandises arrivaient par le port de DĂ©los : l’emporion. C’était un grand port de commerce qui servait de transit entre DĂ©los et les autres Ăźles des Cyclades, ainsi qu’avec l’Orient. Cependant il Ă©tait moins important que celui de l’üle de Rhodes. Cette derniĂšre est la puissance dominante au IIe siĂšcle av. J.-C. et prend mĂȘme la place de DĂ©los comme gouverneur de la Ligue des NĂ©siotes vers 200 av. J.-C. DĂ©los reste tout de mĂȘme un important centre de redistribution des denrĂ©es Ă  l’échelle des Cyclades.

Délos sous la domination athénienne (167 - 69)

À partir de , DĂ©los perd Ă  nouveau son indĂ©pendance : elle est confiĂ©e Ă  AthĂšnes par les Romains, tandis que son port est dĂ©clarĂ© franc[6] (rĂ©gime d’immunitĂ© dont on ne connaĂźt malheureusement pas les dĂ©tails). Jusque lĂ , DĂ©los Ă©tait restĂ©e indĂ©pendante et entretenait de bonnes relations avec Rome. La dĂ©cision des Romains s’explique en fait principalement par leur volontĂ© de ruiner l’üle de Rhodes, adversaire puissant grĂące Ă  son Ă©conomie portuaire.

De nombreuses communautĂ©s viennent s’installer sur l’üle, expliquant la forte urbanisation de la pĂ©riode. DĂ©los devient un centre culturel et marchand trĂšs important. On estime sa population Ă  25 000 personnes environ, soit une densitĂ© digne d’une grande mĂ©tropole, de 7000 hab/km2. Les nombreux commerçants amĂšnent avec eux leurs divinitĂ©s orientales et leurs pratiques marchandes. C’est alors une vĂ©ritable citĂ© cosmopolite, qui comprend des AthĂ©niens, des Italiotes, des grĂ©co-Ă©gyptiens, des grĂ©co-phĂ©niciens et des romaniotes.

Le commerce d’esclaves se dĂ©veloppe, impliquant jusqu’à 10 000 esclaves par jour d’aprĂšs Strabon[6], notamment aprĂšs la destruction de Corinthe en . On a trĂšs peu d’informations sur la façon dont se faisait ce commerce. Les fouilles n’ont montrĂ© aucune place ou entrepĂŽt qui permettrait d’accueillir autant d’esclaves sur l’üle. Une hypothĂšse est alors avancĂ©e : le commerce se serait fait directement en mer, de bord Ă  bord. En effet, au niveau du port de DĂ©los, on a trouvĂ© une grande jetĂ©e qui aurait permis aux bateaux de s’amarrer pour transfĂ©rer esclaves ou marchandises d’un bateau Ă  l’autre. Quant Ă  l’artisanat, les fouilles ont permis de montrer l’existence d’une production de luxe destinĂ©e notamment aux pĂšlerins venant visiter l’üle. On observe ainsi des traces d’ateliers de sculpteurs, de verriers, de parfumeries, de joailleries et de fabriques de pourpre.

Cette intense activitĂ© Ă©conomique est favorisĂ©e par le peu d’évĂ©nements marquant l’histoire de l’üle de Ă  la fin de la pĂ©riode hellĂ©nistique (vers ) Pendant le guerre qui oppose Rome Ă  Mithridate EupatĂŽr, roi du Pont, l’armĂ©e de Mithridate dĂ©barque sur l’üle Ă  l’automne et saccage la citĂ©. En des pirates alliĂ©s de Mithridate en font autant. Ces deux Ă©pisodes violents ne provoquĂšrent pas l’abandon complet de l’üle, mais en dĂ©gradant le systĂšme d’adduction d’eau Ă  partir des citernes, ils rĂ©duisirent en grande partie la population et l’activitĂ© Ă©conomique. DĂ©los n’est alors plus qu’un village peu peuplĂ©, consacrĂ© essentiellement Ă  l’entretien du Sanctuaire apollonien.

Période impériale (27 av. J.-C. - Ve siÚcle)

DĂ©los reste occupĂ©e jusqu’au VIe siĂšcle. Ce dĂ©clin est probablement dĂ» Ă  des causes multiples, naturelles (sĂ©cheresses, insuffisance en eau), Ă©conomiques (concurrence des ports italiens, relations dĂ©sormais plus directes entre l’Orient et l’Occident, piraterie qui rend les routes maritimes moins sĂ»res) ou religieuses (le dĂ©veloppement du christianisme, attestĂ© dans l’üle vers la fin du IIIe siĂšcle, amĂšne le dĂ©clin des pĂšlerinages apolloniens : on a reconnu les restes d’églises dans le Portique de Philippe, derriĂšre les magasins du port et dans la Maison du Fournil, ainsi qu’un monastĂšre sur l’emplacement de la Salle hypostyle, et les traces d’une basilique palĂ©ochrĂ©tienne dĂ©diĂ©e Ă  Saint Cyrique Ă©difiĂ©e au Ve siĂšcle, seul Ă©difice chrĂ©tien encore visible aujourd’hui sur l’üle).

Époque mĂ©diĂ©vale (Ve – XVe siĂšcles)

Le dĂ©clin de l’üle est encore plus visible au VIIIe siĂšcle lorsque DĂ©los ne figure plus sur la liste des Ăźles appartenant Ă  l'Ă©vĂȘchĂ© de Syros. L’üle connaĂźt de nombreux pillages et ravages au cours des VIIIe siĂšcle et IXe siĂšcle. Sous l’empereur byzantin LĂ©on III l’Isaurien, elle est pillĂ©e en 729, puis en 769 par des Slaves, ainsi que par des Sarrasins venus de CrĂšte en 821. À la suite de ces Ă©vĂ©nements, DĂ©los est ruinĂ©e et dĂ©sertĂ©e. Les Latins en profitent pour la conquĂ©rir en 1204, aprĂšs la prise de Constantinople. DĂšs lors ce sont des communautĂ©s catholiques de rite latin qui s’installent dans les Ăźles des Cyclades. Ces communautĂ©s sont encore prĂ©sentes aujourd’hui.

Les Hospitaliers

Pour lutter contre la piraterie, encore trĂšs prĂ©sente dans la rĂ©gion, ce qui rendait le trafic marchand peu fiable, des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem sont venus s’y installer, avec l’appui des ducs de Naxos. On suppose qu’ils vivaient sur l’üle de RhĂ©nĂ©e plutĂŽt que sur DĂ©los. On sait qu’au dĂ©but du XVe siĂšcle, ils avaient quittĂ© l’üle, devenue insuffisante en eau douce.

Époque moderne (XVe – XVIIIe siùcles)

En 1566, elle est conquise par les Turcs, et est alors appelĂ©e Sdili. L’üle est dĂ©sormais un repaire de pirates et une carriĂšre pour les habitants des autres Ăźles. Elle reste sous la domination ottomane jusqu’à la fin de la Guerre d'indĂ©pendance grecque qui a lieu entre 1821 et 1827. Toutefois, en raison de son passĂ©, DĂ©los suscite la curiositĂ© des navigateurs. En effet on la retrouve dans de nombreux Insulaires des XVe et XVIe siĂšcles. Ces recueils de cartes sont accompagnĂ©s de textes descriptifs relatant des visites sur l’üle. On en dĂ©nombre prĂšs d’une centaine entre le XVe et le XIXe siĂšcle. Presque tous les navigateurs ont parlĂ© d’une Ăźle sans eau, aride, dĂ©serte, et peu de monuments sont identifiĂ©s.

Époque contemporaine (XVIIIe siùcle à nos jours)

Image 1
Délos en 1829, lors de l'Expédition de Morée.
Image 2.
Plan des fouilles de DĂ©los en 1903-1904
DĂ©los *
Image illustrative de l’article DĂ©los
La Terrasse des Lions
Pays Drapeau de la GrĂšce GrĂšce
Subdivision Cyclades, ÉgĂ©e-MĂ©ridionale
Type Culturel
CritĂšres (ii) (iii) (iv) (vi)
Superficie 351 ha
Numéro
d’identification
530
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
AnnĂ©e d’inscription 1990 (14e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

C’est Ă  la suite de la crĂ©ation de l’École française d’AthĂšnes en 1846 que l’üle est rĂ©ellement redĂ©couverte pour son histoire. Les ruines Ă©taient en effet Ă  peine visibles sous la garrigue et peu de monuments Ă©taient identifiables, Ă  part le Colosse des Naxiens, le Portique de Philippe et le thĂ©Ăątre. L’institution engage des fouilles Ă  partir de 1872, sous la direction d’Albert LebĂšgue. Jusqu’à la PremiĂšre Guerre mondiale, on put dĂ©gager les zones du sanctuaire d’Apollon et du mont Cynthe. À partir des annĂ©es 1920, les recherches se concentrent sur l’étude des monuments, du mobilier et des inscriptions dĂ©couvertes prĂ©cĂ©demment.

Des fouilles ponctuelles se poursuivirent jusqu’à aujourd’hui, mĂȘme si les prĂ©occupations premiĂšres ont changĂ©. Il s’agit en effet maintenant de conserver et de restaurer tous ces vestiges. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1990, mais les moyens restent insuffisants pour empĂȘcher la lente dĂ©gradation des ruines.

Description du site

Le sanctuaire d'Apollon et ses abords

Les pĂšlerins arrivaient Ă  DĂ©los et entraient dans le sanctuaire par un itinĂ©raire que suivent encore les touristes contemporains. L’endroit oĂč les bateaux abordent aujourd’hui correspond au port principal de la ville antique mais il est presque impossible de le reconnaĂźtre en raison de l’ensablement naturel et des dĂ©blais de fouilles.

Agora des Compétaliastes.

Les nouveaux arrivants Ă©taient accueillis Ă  l’agora des HermaĂŻstes ou CompĂ©taliastes, du nom des Compitalia, divinitĂ©s romaines honorĂ©es par les esclaves et les affranchis.

De l’agora des CompĂ©taliastes, la voie processionnaire (Dromos) conduit au sanctuaire d’Apollon, encadrĂ©e par le Portique sud d’un cĂŽtĂ© et du Portique de Philippe de l’autre. Ce dernier fut notamment Ă©difiĂ© par le roi Philippe V de MacĂ©doine vers et comporte sur l’architrave la dĂ©dicace suivante : “Offrande de Philippe, roi de MacĂ©doine, fils du roi DĂ©mĂ©trios, Ă  Apollon”[7].

PrĂ©cĂ©dĂ© de propylĂ©es en ruines, le sanctuaire est constituĂ© d’une vaste esplanade oĂč subsistent de nombreux vestiges, dont quatre temples consacrĂ©s au dieu Apollon. Il s’y dressait aussi jadis une colossale statue le reprĂ©sentant, mais qui a subi des dĂ©gradations et des tentatives de dĂ©placement multiples. Il ne demeure que le torse et une partie du bassin et un pied conservĂ© au British Museum.

ImmĂ©diatement Ă  droite des propylĂ©es se trouve l’oikos des Naxiens, un des monuments les plus remarquables de la pĂ©riode archaĂŻque Ă  DĂ©los. Construit entre 600 et 575 av. J.-C., il s’agit d’un bĂątiment in antis de 24 m sur 10 m pourvu d’une colonnade intĂ©rieure. D’aprĂšs une hypothĂšse soutenue par Paul Courbin, il s’agirait du premier temple d’Apollon. Mais la plupart des historiens considĂšrent aujourd’hui qu’il s’agit d’un oikos ou d’une salle de banquet en raison de sa grande taille.

Les temples d'Apollon

Trois des quatre temples d’Apollon sont ensuite alignĂ©s cĂŽte Ă  cĂŽte Ă  l’est.

Celui qui se trouve le plus au nord est communĂ©ment appelĂ© le “PĂŽrinos Naos”. GĂ©nĂ©ralement attribuĂ© aux AthĂ©niens, il daterait du temps ou les Pisistratides cherchaient Ă  s’imposer Ă  DĂ©los, dans la deuxiĂšme moitiĂ© du VIe siĂšcle av. J.-C. Il s’agit d’une temple in antis, c’est-Ă -dire composĂ© d’un naos (salle principale) et d’un pronaos cernĂ© de deux colonnes.

Soubassement du temple d'Apollon, 1919

Le temple suivant est appelĂ© « Temple des AthĂ©niens » ou parfois « Temple aux sept statues ». C’est un temple au plan amphiprostyle de style dorique. Au niveau de la technique de construction, il est typiquement attique et dans la lignĂ©e du ParthĂ©non d’AthĂšnes. Il daterait de 425- et aurait pu ĂȘtre inaugurĂ© par Nicias en , un gĂ©nĂ©ral athĂ©nien.

Le troisiĂšme et dernier temple s’appelle le “Grand Temple” et est le seul Ă©difice connu de DĂ©los Ă  ĂȘtre pĂ©riptĂšre. Il fut bĂąti en deux fois : d’abord vers 475- ou il est Ă©levĂ© jusqu’à la frise comprise. Il y a ensuite eu un toit provisoire jusqu’à l’indĂ©pendance de DĂ©los () oĂč on reprend et termine les travaux.

Le quatriĂšme temple d’Apollon est un vaste Ă©difice situĂ© au nord de l’esplanade, entre le KĂ©ratĂŽn et l’ArtĂ©mision. Il s’agit du Pythion, sanctuaire de l’Apollon de Delphes, mentionnĂ© dans nombre d’inscriptions.

Juste en face de l’entrĂ©e du Pythion se trouve le KĂ©ratĂŽn, ou « autel Ă  cornes ». Souvent citĂ© dans les comptes du sanctuaire, il s’agit en fait d’un autel monumental composĂ© d’un podium de plan absidal Ă  l’est et pourvu de deux escaliers latĂ©raux Ă  l’ouest. Selon la lĂ©gende, il aurait Ă©tĂ© crĂ©Ă© par Apollon lui-mĂȘme. C’est lĂ  qu’on pratiquait le sacrifice des bƓufs offerts Ă  Apollon et les rites spĂ©cifiquement dĂ©liens du « gĂ©ranos » (danse rituelle des grues sauvages) et de la course avec flagellation, un autre rite mentionnĂ© dans l’Hymne Ă  DĂ©los de Callimaque de CyrĂšne[8].

Le temple d'Artémis

DĂ©los est Ă©galement le lieu de naissance de la dĂ©esse ArtĂ©mis, sƓur jumelle d’Apollon. Il est donc tout naturel de retrouver un temple lui Ă©tant consacrĂ© sur l’üle. L’ArtĂ©mision, comme on l’appelle, se situe juste derriĂšre le Pythion sur l’esplanade du sanctuaire. On y distingue les restes de trois Ă©difices successifs, le plus rĂ©cent ayant recouvert ou coupĂ©, mais non dĂ©truit, les deux autres. Le bĂątiment le plus ancien, datĂ© de l’époque mycĂ©nienne, s’agirait seulement d’un dĂ©pĂŽt sacrĂ© et non d’un temple. Le deuxiĂšme monument, datĂ© du VIe siĂšcle av. J.-C., est un temple au plan in antis. Le dernier est un temple de la pĂ©riode hellĂ©nistique au plan prostyle d’environ 15 m sur 10 m.

On sait Ă©galement qu’un sanctuaire dĂ©diĂ© Ă  ArtĂ©mis se trouvait sur l’üle de RhĂ©nĂ©e, dit “l’ArtĂ©mision-en-Ăźle” mais dont l’exploration archĂ©ologique reste encore aujourd’hui assez sommaire.

Au nord et à l’est du sanctuaire d’Apollon se trouvent de nombreux autres bñtiments aux fonctions diverses.

À l’est se trouvent les restes d’un bĂątiment qui pourrait avoir Ă©tĂ© un BouleutĂ©rion (lieu de rĂ©union de la BoulĂš); le PrytanĂ©e qui a pu servir de salle de banquet de local pour les archives; ou encore le NĂ©ĂŽrion, bĂątiment original construit vers la fin du IVe siĂšcle av. J.-C. pour abriter un navire consacrĂ© Ă  Apollon Ă  la suite d’une victoire navale d’un roi macĂ©donien (DĂ©mĂ©trios PoliorcĂšte ou Antigone Gonatas).

Au nord du sanctuaire, on trouve Ă©galement le Portique d’Antigone, sans doute Ă©tablit par le roi Antigone Gonatas durant le troisiĂšme quart du IIIe siĂšcle av. J.-C.; ainsi que l’EkklĂ©siastĂ©rion (lieu de rĂ©union de l'EcclĂ©sia).

Le stibadeion de Dionysos

Stibadeion de Dionysos.

À l'est du portique d'Antigone, on aperçoit l'Ă©difice cultuel de Dionysos, non pas temple vĂ©ritable mais plutĂŽt exĂšdre, oĂč l'on a retrouvĂ© une statue du dieu flanquĂ©e de deux papposilĂšnes-acteurs. Il semble que cet Ă©difice, identifiĂ© dĂšs 1907, Ă©tait plutĂŽt orientĂ© vers le versant chtonien du culte dionysiaque, selon les travaux de Charles Picard[9] en 1944. Le contenu statuaire de l'Ă©difice a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© au musĂ©e, laissant sur place les deux colonnes ithyphalliques monumentales qui l'encadraient, ultĂ©rieurement mutilĂ©es.

Le quartier du Lac

L’espace qu’on dĂ©signe comme le quartier du Lac se trouve directement au nord du sanctuaire d’Apollon. UrbanisĂ© seulement au cours du IIe siĂšcle, l’ensemble Ă©tait auparavant composĂ© de grands jardins, du lac (aujourd’hui assĂ©chĂ©) et de quelques bĂątiments dont le DĂŽdĂ©kathĂ©on et le temple de LĂ©to.

Le DÎdékathéon ou sanctuaire des Douze Dieux comporte un temple de marbre amphiprostyle de style dorique dont il ne reste que des ruines; ainsi que plusieurs autels, datés des IVe et IIIe siÚcles av. J.-C.. Ce culte des douze dieux concernait à Délos la triade apollinienne (Apollon, Artémis, Léto), celle de Zeus, Athéna et Héra, et possiblement deux autres sur lesquelles les doutes des historiens subsistent : Déméter, Koré, Zeus Eubouleus et Poséidon, Aphrodite, HermÚs.

Le sanctuaire de LĂ©to, aussi appelĂ© LĂ©toon, est aussi trĂšs ancien et remonte Ă  la pĂ©riode archaĂŻque. D’aprĂšs Strabon, son culte Ă©tait trĂšs important et le lac appartenait Ă©galement au domaine de LĂ©to. Le temple est un Ă©difice d’environ 10 m sur 12 m de plan in antis et datĂ© d’environ 540 av. J.-C. par RenĂ© Vallois.

La terrasse des Lions

Tout prĂšs se trouvent Ă©galement les cĂ©lĂšbres lions de DĂ©los alignĂ©s sur une terrasse. Il s’agirait en fait de lionnes au style trĂšs particulier (corps maigre, trĂšs allongĂ©, petite tĂȘte). Les spĂ©cialistes attribuent leur construction au VIIe siĂšcle av. J.-C., au mĂȘme moment que la sĂ©rie de grandes rĂ©alisations architecturales des Naxiens Ă  DĂ©los. Les lions sont en effet en marbre de Naxos, ce qui laisse Ă  penser qu’ils furent Ă©difiĂ©s pendant la pĂ©riode d’influence de cette citĂ© sur l’üle. Comme ils mĂšnent Ă  l’ancienne entrĂ©e archaĂŻque du LĂ©toon, on pense que les lions pourraient ĂȘtre des gardiens du domaine de LĂ©to. Sauf que ce sanctuaire n’existait pas encore au moment oĂč aurait Ă©tĂ© construite la terrasse des lions. Ils pourraient donc mener au sanctuaire d’Apollon ou d’ArtĂ©mis, dĂ©esse plus souvent associĂ©e aux lions que LĂ©to. Au nombre de neuf au dĂ©part, il ne reste plus que cinq lions (il s'agirait plus prĂ©cisĂ©ment de lionnes) en marbre de Paros, abritĂ©s dans le musĂ©e de l'Ăźle. Un sixiĂšme a Ă©tĂ© emmenĂ© Ă  Venise en 1716 ; il est visible devant la porte terrestre de l'Arsenal de Venise (la tĂȘte d'origine, perdue, a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une tĂȘte « moderne »

L'urbanisation du quartier

Juste Ă  cĂŽtĂ© du temple de LĂ©to se tient l’Agora des Italiens. Il s’agit d’un des plus grands monuments de DĂ©los, d’environ 200 m sur 80 m. Elle fut amĂ©nagĂ©e grĂące au financement de plusieurs donateurs, dont le banquier Philostrate d’Ascalon, au cours de la deuxiĂšme moitiĂ© du IIe siĂšcle av. J.-C. L’agora fut Ă  la fois un lieu de rĂ©union et un centre d’affaires. Elle fut dĂ©truite par Mithridate en 88, reconstruite seulement en partie puis abandonnĂ©e entre 60 et 50 av. J.-C.

Enfin, on trouve au nord de la terrasse des lions l’établissement des Poseidoniastes de BĂ©ryte. C’est un Ă©tablissement regroupant Ă  la fois des activitĂ©s marchandes et religieuses. Dans la logique du cosmopolitisme de DĂ©los au IIe siĂšcle av. J.-C., des commerçants de Beyrouth ont constituĂ© sous la protection d’un Poseidon syrien “l’association des Poseidoniastes de BĂ©rytos Ă  DĂ©los, nĂ©gociants, armateurs et entrepositaires” comme l’indique la dĂ©dicace de bĂątiment[10]. On y trouve des entrepĂŽts, une hĂŽtellerie de passage ainsi qu’une bourse de commerce. Dans le mĂȘme bĂątiment, on trouve aussi plusieurs chapelles, toutes dĂ©diĂ©es Ă  des dieux diffĂ©rents. La premiĂšre est dĂ©diĂ©e Ă  la dĂ©esse Rome, dont la statue s’y trouve encore. On trouve cette chapelle car les Poseidoniastes avaient de bons rapports avec les Romains et voulaient les honorer. On a ensuite une chapelle consacrĂ©e au Poseidon de BĂ©ryte, patron de l’association et protecteur des commerçants. Enfin on trouve une chapelle consacrĂ©e Ă  AstartĂ©, parĂšdre habituelle du PosĂ©idon oriental.

Le quartier du Stade et la Synagogue

Le quartier du Stade, ainsi nommĂ© en raison des grands Ă©tablissements sportifs qu’il contient, est distant du reste de la ville d’environ 500 m. On y trouve un gymnase, construit au dĂ©but du Ier siĂšcle av. J.-C. sur les vestiges d’un ancien gymnase du IIIe siĂšcle av. J.-C. Un vestibule Ă  l’est conduisait directement au Xyste (galerie couverte servant Ă  l'entraĂźnement sportif) long de 187 m, datant de 111- Le stade remonte d’aprĂšs les inscriptions Ă  la premiĂšre moitiĂ© du IIIe siĂšcle av. J.-C.

LĂ©gĂšrement Ă©loignĂ©e du stade, la synagogue est la seule de DĂ©los. AmĂ©nagĂ©e au plus tard dans le courant du Ier siĂšcle av. J.-C., cette synagogue est la plus ancienne de celles qu’on connaĂźt actuellement hors de Palestine. La cĂ©ramique qu’on y a retrouvĂ©e montre qu’elle a Ă©tĂ© frĂ©quentĂ©e au moins jusqu’au IIe siĂšcle. L’identification du bĂątiment comme synagogue a Ă©tĂ© contestĂ©e mais elle paraĂźt pourtant plus que probable. Le bĂątiment contient 4 dĂ©dicaces au “Dieu TrĂšs Haut”, traduction grecque habituelle du nom du dieu juif; de plus il prĂ©sente des dispositions caractĂ©ristiques des synagogues : orientation vers l’est, ordonnance Ă  trois portes de la salle de rĂ©union, trĂŽne et bancs, rĂ©servoir d’eau permettant le bain par immersion.

L’existence d’une synagogue Ă  DĂ©los est d’autant plus plausible que la prĂ©sence des Juifs y est attestĂ©e par plusieurs textes, dont le Ier Livre des MaccabĂ©es dans la Bible[11].

La terrasse des dieux Ă©trangers

Sur une terrasse surplombant la ville, et pour répondre aux souhaits des marchands étrangers, sont érigés de petits temples et des salles de réunions.

On retrouve tout d’abord les sanctuaires pour les cultes Ă©gyptiens nommĂ©s Sarapieion A, B et C. du nom du dieu Sarapis Ă  qui ils sont dĂ©diĂ©s. Ce n’est pas le seul dieu Ă  qui on voue un culte dans ces sanctuaires. On retrouve aussi ceux d’Isis et d’Anubis ainsi que le culte de divinitĂ©s secondaires comme celui de Haddad.

Le Sarapieion A

Le Sarapieion A[12] est avant tout un sanctuaire privĂ©. MalgrĂ© la concurrence du sanctuaire officiel vouĂ© Ă  Sarapis (Sarapieion C), le Sarapieion A ne semble pas avoir Ă©tĂ© abandonnĂ© jusqu’à la ruine de DĂ©los. Toutefois vers 165 av. J.-C. un des desservants du sanctuaire dut recourir Ă  Rome pour se faire confirmer le droit de cĂ©lĂ©brer le culte. AprĂšs la Synagogue, c’est le second sanctuaire non grec qui comporte une salle de rĂ©union pour les fidĂšles ainsi que des amĂ©nagements propres aux rituels Ă©trangers. L’escalier mĂšne Ă  une cour dallĂ©e, au fond on retrouve un petit temple, construit sur une crypte. L’eau y arrivait par un canal avec un regard issu du RĂ©servoir de l’Inopos. Les lustrations d’eau et en particulier de l’eau du Nil font partie du rituel Ă©gyptien. Inopos, dans l’AntiquitĂ©, Ă©tait en effet considĂ©rĂ© comme une rĂ©surgence du Nil. Dans la cour on retrouve trois autels ainsi qu’un tronc Ă  offrandes.

Le Sarapieion C

Le Sarapieion C[13] devient un sanctuaire officiel autour de 180 av. J.-C. Il est partiellement détruit lors de la ruine de Délos. Il paraßt encore avoir été fréquenté au IIe siÚcle. Sur le cÎté nord on trouve un petit temple, partiellement en marbre bleuùtre, dédié à Sarapis.

À l’est, on arrive sur la façade restaurĂ©e du temple d’Isis dĂ©diĂ© par le peuple AthĂ©nien autour de 130 av. J.-C. On a, au fond de la cella, une grande statue d’Isis aussi donnĂ©e par les AthĂ©niens. Devant son temple, on retrouve un petit monument quadrangulaire, ornĂ© de rosaces, qui pourrait ĂȘtre un autel pour les offrandes de l’encens.

Le sanctuaire des dieux syriens

Enfin sur la Terrasse, on trouve le sanctuaire des dieux syriens[14] oĂč sont adorĂ©s la dĂ©esse syrienne Atargatis en compagnie de son parĂšdre Haddad et quelques dieux secondaires. Les dĂ©buts de ce sanctuaire sont mĂ©connus. La plus ancienne dĂ©dicace date de 128 ou 127 av. J.-C. En 1967, on a trouvĂ© une inscription qui daterait de 150 av. J.-C, qui ferait remonter plus haut sa construction. On retrouve des propylĂ©es qui faisaient communiquer la Cour carrĂ©e, formant la partie mĂ©ridionale du sanctuaire, avec la terrasse qui s’allonge vers le nord. La Cour carrĂ©e est la partie la plus ancienne du sanctuaire tandis que l’amĂ©nagement de la terrasse est fait entre 112 et 104 av. J.-C.

Le long de la terrasse on retrouve des petites salles dont certaines devaient servir Ă  des banquets sacrĂ©s propre aux cultes Ă©trangers. Au milieu de cette derniĂšre, on retrouve le thĂ©Ăątre. Il est composĂ© d’une douzaine de gradins et pouvait contenir entre 400 et 500 spectateurs. En haut, on a un portique en forme de Π qui entoure la cavea. Ce n’est pas un thĂ©Ăątre ordinaire car il n’a pas de bĂątiment de scĂšne. Il a une fonction essentiellement religieuse, les fidĂšles s’y rĂ©unissaient pour certaines cĂ©rĂ©monies, peut-ĂȘtre avec la prĂ©sence de la dĂ©esse personnifiĂ©e par une statue la reprĂ©sentant. Le portique permettait aux gens de l’extĂ©rieur de ne pas voir ce qui se passait dans le thĂ©Ăątre.

Tout proche, on trouve aussi les bases d'un temple dédié à Héra, plus ancien, et à bonne distance du temple d'Apollon, dont elle n'avait pas facilité la naissance.

Le Cynthe

C’est sur le sommet du Cynthe[15] que les premiĂšres installations ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es. La cĂ©ramique retrouvĂ©e sur place date ces habitations du IIIe millĂ©naire avant notre Ăšre. C’est un enchevĂȘtrement de murs curvilignes dĂ©limitant des petites piĂšces. Le site semble avoir Ă©tĂ© abandonnĂ© au cours du IIe millĂ©naire av. J.-C.

Les cultes d’AthĂ©na et de Zeus s’installent au mĂȘme endroit au cours du VIe siĂšcle av. J.-C.

L'Antre du Cynthe, avec ses chevrons de granite.

On y trouve aussi l’Antre du Cynthe qui occupe le fond d’une faille rocheuse et est de plan trapĂ©zoĂŻdal. Il est composĂ© d’un toit en chevrons constituĂ© de dix blocs de granite. Le fond de l’Antre est Ă  ciel ouvert et l’a toujours Ă©tĂ©. À l’intĂ©rieur, on a retrouvĂ© des restes d’une statue comme des pieds, un tronc d’arbre et une peau de lion, datant de l’époque hellĂ©nistique. On suppose que c’est un sanctuaire dĂ©diĂ© Ă  HĂ©raklĂšs.

Le Cynthe abrite Ă©galement le Sanctuaire d’AgathĂ© TychĂ©, dĂ©esse tutĂ©laire de la Fortune, de la destinĂ©e et de la prospĂ©ritĂ© d'une citĂ© ou d'un État. Il se compose d’une cour bordĂ©e de deux portiques ainsi que d’un petit temple Ă  pronaos.

Le Sanctuaire des dieux d’Ascalon est de type oriental. Il est composĂ© d’une cour ouverte Ă  l’est. Il a Ă©tĂ© dĂ©diĂ© par un banquier originaire d’Ascalon en Palestine actuelle, Philostrate. Le sanctuaire est dĂ©diĂ© Ă  deux divinitĂ©s de sa patrie : AstartĂ© PalaistinĂ© Ourania AphroditĂ© et le PosĂ©idon d’Ascalon.

Le quartier du théùtre

Le quartier du thĂ©Ăątre s’est constituĂ© au cours du IIIe siĂšcle av. J.-C. mais n’a pas arrĂȘtĂ© de connaĂźtre des remaniements. De ce fait les plus belles maisons que l’on connaĂźt de ce quartier ne datent que du IIe ou Ier siĂšcle av. J.-C..

Le dĂ©veloppement progressif du quartier explique son plan particulier. En effet les maisons datant du dĂ©but de la construction de ce quartier, ne suivent pas de plan prĂ©cis. On retrouve des ruelles tortueuses et Ă©troites. Toutefois, lorsque le quartier s’agrandit trĂšs largement au cours du IIe siĂšcle, le plan orthogonal est favorisĂ© avec des rues droites orientĂ©es nord-sud et est-ouest. La rue du ThĂ©Ăątre et la “rue 5” sont les seules Ă  ĂȘtre dallĂ©es dans le quartier. Elles sont bordĂ©es de boutiques.

Théùtre de Délos.

En face se trouve l’un des murs de soutĂšnement du thĂ©Ăątre. Ce dernier a Ă©tĂ© construit entre la fin du IVe et le troisiĂšme quart du IIIe siĂšcle av. J.-C.. MentionnĂ© pour la premiĂšre fois en , il est achevĂ© en [16]. Il a probablement Ă©tĂ© abandonnĂ© en .

Il est composĂ© de deux parties, sur le modĂšle de tous les thĂ©Ăątres grecs. On trouve tout d’abord les gradins appelĂ©s koilon, adossĂ©s Ă  une colline, clos par un mur de soutĂšnement composĂ© de gros blocs de marbre blanc. Ils pouvaient contenir jusqu’à 6 500 personnes.

On trouve ensuite le bĂątiment de scĂšne. À l’ouest de l’orchestra, on a dĂ©couvert les restes d’une construction rectangulaire entourĂ©e d’une colonnade sur tous les cĂŽtĂ©s. Il s’agit de la skĂšnĂš, le bĂątiment servant de vestiaire. Le cĂŽtĂ© est du bĂątiment Ă©tait occupĂ© par un proskĂšnion. Deux passages souterrains permettaient aux artistes de passer du bĂątiment de scĂšne Ă  l’orchestra sans ĂȘtre vus. À l’époque hellĂ©nistique, les artistes jouaient sur l’orchestra ou sur le toit du proskĂšnion.

Maison des Dauphins.

La maison des Dauphins est situĂ©e au nord du Quartier. C’est une maison qui compte parmi les plus somptueuses maisons de DĂ©los. Elle est surtout remarquable pour ses mosaĂŻques et notamment celle de son pĂ©ristyle : la mosaĂŻque des dauphins.

À l’ouest du thĂ©Ăątre, on trouve un encadrement en marbre blanc d’une grande citerne. Elle se trouve Ă  l’intĂ©rieur d’un bĂątiment aux multiples piĂšces. On ne sait pas exactement Ă  quoi il servait, mais on a Ă©mis l’hypothĂšse d’une hĂŽtellerie.

La maison de Dionysos est la seule maison dĂ©lienne qui ait une mosaĂŻque dans l’impluvium de la cour. Il reprĂ©sente Dionysos ailĂ©, couronnĂ© de lierre, chevauchant un tigre qui porte un collier de vigne et de grappes.

Archéologie

Architecture et topographie

Les monuments les plus anciens datant de l’époque archaĂŻque ont pour matĂ©riau principal le gneiss. Ensuite, le granit s’impose pour les monuments naxiens, on utilise de gros blocs quasiment bruts. Cette mĂ©thode continue d’exister au VIe siĂšcle av. J.-C. Au dĂ©but du Ve siĂšcle av. J.-C., on passe du granit au gneiss et dans la deuxiĂšme moitiĂ© du IVe siĂšcle av. J.-C., on repasse au granit mais en utilisant des blocs bien taillĂ©s. Une Ă©volution comparable se fait dans l’appareil des murs : au VIIe siĂšcle av. J.-C., on utilise uniquement de minces plaques de gneiss, avec une assise irrĂ©guliĂšre et interrompue avec un peu de mortier de terre. Au VIe siĂšcle av. J.-C., l’usage du gneiss persiste mais avec des plaques plus Ă©paisses, employĂ© souvent avec un autre matĂ©riau comme du marbre ou du granit. Au Ve siĂšcle av. J.-C., on renonce Ă  l’emploi du granit, sans doute pour avoir un appareil plus rĂ©gulier.

L’appareil des murs est beaucoup moins rĂ©gulier Ă  l’époque hellĂ©nistique, sauf pour les murs en marbre oĂč une attention particuliĂšre leur est portĂ©e. L’originalitĂ© de l’architecture hellĂ©nistique se retrouve sur plusieurs plans. D’abord sur le plan artistique, dĂ©coratif : il est Ă  la fois chargĂ© et Ă©lancĂ©, alors que sur le plan technique on le considĂšre comme audacieux. Un principe constant est toutefois Ă  noter : la superposition de colonnades avec Ă  leur sommet des frontons et des toitures de marbre. Il y a un gros travail de charpenterie pour faire tenir l’ensemble.

Il y a un caractĂšre notable de l’architecture dĂ©lienne : l’utilisation de structures courbes comme des arcs et des voĂ»tes appareillĂ©s, linteaux Ă©vidĂ©s en arc en plein cintre.

Sculpture

TĂȘte d'HermĂšs trouvĂ©e Ă  DĂ©los.

On a trouvĂ© lors des fouilles des figurines masculines (Kouros) et fĂ©minines (Koura ou KorĂš) ; dans les temples et les sanctuaires de nombreuses figurines Ă  l'effigie divine comme des sphinx, NikĂš (dĂ©esse de la Victoire), cavaliers et animaux divers. Les reprĂ©sentations humaines sont les plus nombreuses. Leurs pieds adhĂ©raient Ă  une plinthe qui Ă©tait encastrĂ©e dans une base. GĂ©nĂ©ralement, cette base reposait sur le sol mais on a aussi trouvĂ© des sphinx et des nikai montĂ©s au sommet d’une colonne ou d’un pilier. Ces statues sont rĂ©parties selon le style entre deux principaux centres d’arts : Paros et Naxos. Nombre de statues ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es Ă  l’angle sud-ouest de l’Agora des Italiens :

  • statue d’AthĂ©na : fragment du corps, des bras et d’une jambe. DĂ©esse identifiable grĂące aux boucles des serpents qui bordaient son Ă©gide. On a Ă©galement des fragments de son bouclier (marbre, dĂ©corĂ© de sphinx ou de griffons) ;
  • statue d’ArtĂ©mis : torse fĂ©minin en 6 morceaux vĂȘtue d’une peau de bĂȘte ;
  • statue de LĂ©to : KorĂš dont le pĂ©plos enveloppe aussi la tĂȘte ce qui permet de l’identifier comme Ă©tant LĂ©to ;
  • statue d’Apollon citharĂšde ;
  • statue d’HĂ©ra assise : deux fragments non jointifs ;
  • statue de Zeus assis : fragment du torse, dont la carrure athlĂ©tique la possibilitĂ© d’ĂȘtre une KorĂš comme on l’a pensĂ© au dĂ©part.

La sculpture hellĂ©nique Ă  DĂ©los est abondante et cela constitue une documentation utile pour comprendre l’art hellĂ©nistique. Le matĂ©riel provient surtout des quartiers d’habitation et des sanctuaires du temps de la domination athĂ©nienne. Le matĂ©riel date quasiment tout le temps de la seconde moitiĂ© du IIe siĂšcle av. J.-C. et du dĂ©but du Ier siĂšcle av. J.-C. On a dĂ©couvert peu de matĂ©riel de la pĂ©riode de l’IndĂ©pendance de DĂ©los qui s’est plus concentrĂ©e sur l’architecture que sur la sculpture. On a retrouvĂ© presque exclusivement des statues en marbre. Ce sont surtout des sculptures d’appartement Ă  fonction dĂ©corative qui nous sont parvenues. Les grandes effigies divines sont rares, peu de sculptures monumentales ont Ă©tĂ© conservĂ©es.

À l’époque hellĂ©nistique, beaucoup de statues d’Apollon et d’ArtĂ©mis ont Ă©tĂ© faites, ce qui est normal vu l’histoire de l’üle, mais Aphrodite et Dionysos sont aussi particuliĂšrement honorĂ©s Ă  cette pĂ©riode. On a retrouvĂ© de nombreuses statuettes d’Aphrodite, nue ou Ă  demi nue, debout, accroupie, s'apprĂȘtant au bain ou sĂ©chant sa chevelure. De plus on retrouve de plus en plus Aphrodite accompagnĂ©e d’un petit personnage, sĂ»rement Eros.

Concernant Dionysos, le dieu est souvent accompagné des membres du cortÚge dionysiaque, plus cocasses et plus hauts en couleur.

On connaĂźt Ă©galement deux types de reliefs sculptĂ©s Ă  DĂ©los : reliefs funĂ©raires et reliefs Ă  sujets religieux. L’un des plus originaux est le relief d’Agathodaimon, d’inspiration Ă©gyptienne, reprĂ©sentant un serpent qui se trouve entre Isis et Sarapis. On a aussi le relief d’Isis Pelagia, retrouvĂ© dans la Sarapieion C. On y voit Isis protectrice des navires, reprĂ©sentĂ©e debout, Ă  la proue d’un navire tenant son manteau gonflĂ© en guise de voile.

L’art dĂ©lien s’ouvre de plus en plus aux religions orientales et Ă  leur art. Tant que les cultes Ă©taient privĂ©s, les objets sacrĂ©s Ă©taient importĂ©s ou copiaient les images des pays d’origine. Pour les sanctuaires officiels prĂ©sents sur le Cynthe et au niveau de la Terrasse des dieux Ă©trangers, des statues de culte sont Ă©rigĂ©es au IIe siĂšcle av. J.-C. L’une est bien conservĂ©e : l’Isis du Sarapieion C. Plusieurs statues de l'Agora des Italiens, comme celle intitulĂ©e le Gaulois blessĂ©, ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par le sculpteur Agasias d'ÉphĂšse.

Peinture

L’ensemble de ces informations concerne DĂ©los Ă  la pĂ©riode hellĂ©nistique. Les murs des maisons dĂ©liennes Ă©taient recouvertes d’un enduit pour des raisons esthĂ©tiques. Dans la plupart des cas on a trouvĂ© une dĂ©coration plus ou moins Ă©laborĂ©e en peinture faite dessus. En majoritĂ©, on imitait une construction en grand appareil rĂ©gulier sur les murs. Le dĂ©cor peut Ă©galement s’organiser en plusieurs zones indĂ©pendantes les unes des autres. C’est gĂ©nĂ©ralement Ă  hauteur de regard, en zone mĂ©diane qu’on retrouve le plus d’efforts dĂ©coratifs. Il s’agit souvent d’un bandeau peint qui tranche avec le reste du mur qui est souvent uni. Ce modĂšle de dĂ©coration ne se trouve pas uniquement Ă  DĂ©los, on peut voir la mĂȘme chose dans le monde hellĂ©nistique comme Ă  AthĂšnes, en MacĂ©doine mais aussi en Italie.

On peut toutefois distinguer la peinture religieuse qui orne soit des autels destinĂ©s aux cultes domestiques situĂ©s Ă  l’extĂ©rieur des maisons, soit des niches et des parois proches de la porte. Un thĂšme revient constamment : les priĂšres et les offrandes d’encens faites par un groupe d’hommes sur un autel et les libations (rituel religieux oĂč un personnage prĂ©sente une boisson en offrande Ă  un dieu, en renversant quelques gouttes au sol ou sur un autel). D’autres personnages peuvent s’ajouter dans ces thĂšmes comme des joueurs de flĂ»te ou de trompette, ou de jeunes serviteurs. TrĂšs souvent, on voit des esclaves apportant un porc au sacrifice.

Les cultes reprĂ©sentĂ©s dans ces peintures viennent du monde romain. Il en va de mĂȘme avec les personnages et leurs tenues constituĂ©es de toges et de chaussures Ă  languettes. Les sacrifices s’adressent aux Lares ou aux divinitĂ©s romaines pour les cultes privĂ©s comme HĂ©raclĂšs ou HermĂšs. Enfin on a trouvĂ© des inscriptions en latin allant avec ces reprĂ©sentations.

MosaĂŻques

Les mosaĂŻques prĂ©sentes Ă  DĂ©los datent approximativement de la derniĂšre moitiĂ© du IIe siĂšcle av. J.-C. et du premier tiers du Ier siĂšcle av. J.-C. On compte 350 mosaĂŻques de pavement, dont 120 sont plus ou moins dĂ©corĂ©es. C’est un nombre important mais assez faible au regard de tout ce qui a Ă©tĂ© fouillĂ© sur l’üle. On pense que la plupart des sols Ă©taient en terre battue. Les mosaĂŻques restaient un luxe et se trouvaient donc dans des maisons richement dĂ©corĂ©es. Les mosaĂŻques dĂ©coraient des Ă©difices en tout genre comme des sanctuaires (Sanctuaire des dieux syriens), des lieux publics (Agora des Italiens) ou des maisons privĂ©es comme la maison des Dauphins.
Plusieurs techniques sont utilisĂ©es : la grande majoritĂ© est faite en Ă©clat de marbre ou en tuileaux (fragments d’amphores). Les possibilitĂ©s d’ornements sont limitĂ©es, ce qui instaure souvent un dĂ©cor gĂ©omĂ©trique simple en blanc et rouge. L’Opus tessellatum a Ă©tĂ© utilisĂ© pour les dĂ©cors, avec des Ă©lĂ©ments irrĂ©guliĂšrement cubiques taillĂ©s par le mosaĂŻste et qu’on appelle “tesselles” (gĂ©nĂ©ralement 0,8 cm de cĂŽtĂ©) ; enfin, l’opus vermiculatum pour les images plus dĂ©taillĂ©es (vĂ©gĂ©tation, personnages
), utilise des tesselles plus petites (entre 0.4 et 0,1 cm).

CĂ©ramique

La plupart des cĂ©ramiques provenant de DĂ©los ne se trouvent pas au musĂ©e de DĂ©los mais Ă  celui de Mykonos. En effet, lors la purification de l’üle en 426 av. J.-C., toutes les cĂ©ramiques prĂ©sentes dans les tombes ont Ă©tĂ© transportĂ©es sur l’üle de RhĂ©nĂ©e dans une fosse commune. Quand le site a Ă©tĂ© fouillĂ© entre 1898 et 1899, tout le matĂ©riel a Ă©tĂ© envoyĂ© Ă  Mykonos.

La cĂ©ramique dite cycladique disparaĂźt au cours du VIe siĂšcle av. J.-C. Deux rĂ©gions sont alors en concurrence : l’Attique et Corinthe. Les vases attiques prennent le pas sur les vases corinthiens, la fabrique corinthienne est alors Ă©liminĂ©e au milieu du VIe siĂšcle av. J.-C.

Pour la période hellénistique, on date le matériel du IIe siÚcle av. J.-C. ou du début du Ier siÚcle av. J.-C. La large majorité du matériel trouvé est de la vaisselle commune sans décor. On a trouvé des nombreuses lampes ainsi que des figurines en terres cuites rarement entiÚres. Les figurines prennent des formes trÚs variées : figurines masculines et féminines mais aussi représentations de dieux et de héros grecs ainsi que des dieux orientaux, ou encore figures de théùtre.

Autres objets mobiliers

DĂ©los avait la rĂ©putation d’ĂȘtre un centre de fabrication d’objets en bronze. Pline Ă©voque l’Aes deliacum[17] : la vaiselle dĂ©lienne Ă©tait en bronze ainsi que des lits en bronze. Or lors des fouilles, on n’a trouvĂ© que peu d’objets en bronze et des piĂšces dont la fabrication locale n’est pas attestĂ©e. Il a fallu attendre la campagne de fouille de 1974 -1975 pour trouver un vĂ©ritable trĂ©sor de bronzes dans la maison des Sceaux oĂč se trouvaient des appliques de mobilier qui ornaient les portes, des lits, des coffres, des coffrets, de la vaisselle et divers ustensiles en bronze.

Une autre dĂ©couverte est importante Ă  mentionner : 16 000 pastilles portant environ 26 000 Ă  27 000 empreintes de sceaux ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans la “Maison des Sceaux” dans le Quartier nord et ils dateraient tous du Ier siĂšcle av. J.-C.

Numismatique

On observe une grande quantitĂ© de monnaies diffĂ©rentes du fait de la nature cosmopolite des sanctuaires et de l’importance du commerce sur l’üle Ă  l’époque hellĂ©nistique. Ce matĂ©riel permet d’observer la circulation monĂ©taire dans les Cyclades. On les connaĂźt surtout dans les quartiers d’habitations, mais aussi par les inscriptions, depuis la pĂ©riode classique, les administrateurs du sanctuaire publiaient chaque annĂ©e l’état de la fortune d’Apollon et faisaient l’inventaire des monnaies Ă  cette occasion. Entre 314 et 167 av. J.-C. les DĂ©liens frappent des monnaies d’argent, essentiellement des drachmes et des hĂ©midrachmes. Le monnayage de DĂ©los prend fin en 167 avec la prise en mains des AthĂ©niens de l’üle. Les inventaires des sanctuaires montrent que les AthĂ©niens ont rassemblĂ© les monnaies d’étalon non attique (les monnaies dĂ©liennes Ă©taient plus lĂ©gĂšres) pour les exclure de la circulation.

Musique

Louis-Nicolas Clérambault a composé une cantate, L'Isle de Délos, opus 17

Élisabeth Jacquet de La Guerre, L'Ăźle de DĂ©los, cantate, EJG 38

Notes et références

  1. La combinaison nth est une marque des noms pélasges (Corinthe, menthe, labyrinthe...).
  2. Thucydide, La Guerre du PéloponnÚse [détail des éditions] [lire en ligne], Livre III, 104.
  3. HĂ©rodote, livre VI, 97.
  4. Thucydide, livre V, 32.
  5. Philippe Bruneau et Jean Ducat, Guide de DĂ©los, AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, , p. 39.
  6. Catherine Virlouvet (dir.) et StĂ©phane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus Ă  PompĂ©e 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 796 p. (ISBN 978-2-7011-6495-3), chap. 8 (« La RĂ©publique mise Ă  mal »), p. 401.
  7. F. DURBACH, Choix, n°57.
  8. Emile Cahen, « L'autel de Cornes et l'hymne Ă  DĂ©los de Callimaque », Revue des Ă©tudes grecques, Association pour l'encouragement des Ă©tudes grecques en France,‎ , p. 14-25.
  9. (fr) Charles Picard, « Statues et ex-voto du Stibadeion dionysiaque de Délos », Bulletin de correspondance hellénique, 1944, Volume 68, Numéro 1, p. 240-270.
  10. Inscriptions de DĂ©los, p. ID 1520..
  11. Bible, Ier Livre des Maccabées, 15, 23.
  12. Philippe BRUNEAU, Jean Ducat, Le guide de DĂ©los, AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, , p. 267.
  13. Philippe BRUNEAU, Jean DUCAT, Le guide de DĂ©los, AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, , p. 279.
  14. Philippe BRUNEAU, Jean DUCAT, Le guide de DĂ©los, AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, , p. 275.
  15. Philippe BRUNEAU, Jean DUCAT, Le guide de DĂ©los, AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, , p. 283 - 289.
  16. (en) Frank Sear, Roman theatres : An architectural study, Oxford University Press, 2006, 609 p. (ISBN 978-0-19-814469-4), p. 12.
  17. Pline, Histoire Naturelle, livre XXXIV, 9.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Roussel, DĂ©los colonie athĂ©nienne, Paris, Albert Fontemoing Ă©diteur, coll. « BibliothĂšque des Écoles françaises d'AthĂšnes et Rome no 111 », , VIII & 451 p. (lire en ligne)
  • Jean Richer, Delphes, DĂ©los et Cumes, Paris, Julliard, 1970.
  • Philippe Bruneau, Jean Ducat, « Guide de DĂ©los », 4e Ă©dition refondue et mise Ă  jour avec le concours de MichĂšle Brunet, Alexandre Farnoux et Jean-Charles Moretti, 344 p., AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, 2005, (ISBN 2-86958-210-2).
  • Lucie Bonato, Haris Yiakoumis, « Mykonos et DĂ©los Ă  l'aube du XXe siĂšcle. Carnet de voyages rĂȘvĂ© », Éditions Kallimages, Paris, 2005, (ISBN 978-2-91593604-9) ; 192p. (aperçu)
  • Georges K. Sakkas (trad. Kostas Zaroukas), DĂ©los : Guide touristique, AthĂšnes, Thessalonique, Artemis Publishing Company, , 92 p.

Recherches archéologiques

  • Albert LebĂšgue, « Fouilles Ă  DĂ©los, sĂ©ance du 29 aoĂ»t 1873 », dans Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1873 17e annĂ©e, no 2, p. 250-256 (lire en ligne)
  • Albert LebĂšgue, « Recherches sur DĂ©los », 1876 (FĂ©lix-DĂ©sirĂ© DehĂšque, Rapport des travaux de l'École française d'AthĂšnes pendant l'annĂ©e 1864-65, dans Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1865, 9eannĂ©e, p. 218-228 (lire en ligne))
  • Albert LebĂšgue, « Recherches sur DĂ©los », E. Thorin libraire-Ă©diteur, Paris, 1876 (lire en ligne)
  • ThĂ©ophile Homolle, « Fouilles sur l'emplacement du temple d'Apollon Ă  DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1877, no 1, p. 219-229 (lire en ligne)
  • ThĂ©ophile Homolle, « Fouilles sur l'emplacement du temple d'Apollon Ă  DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1878, no 2, p. 1-15 (lire en ligne)
  • ThĂ©ophile Homolle, « Comptes des HiĂ©ropes du temple d'Apollon DĂ©lien », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1882, no 6, p. 1-167 (lire en ligne)
  • AmĂ©dĂ©e Hauvette-Besnault, « Fouilles de DĂ©los : Temple des dieux Ă©trangers », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1882, no 6, p. 470-503 (lire en ligne)
  • AmĂ©dĂ©e Hauvette-Besnault, « Fouilles de DĂ©los. Inscriptions Choragiques », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1883, no 7, p. 103-125 (lire en ligne)
  • Salomon Reinach, « Fouilles de DĂ©los. L'Inopus et le sanctuaire des Cabires », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1883, no 7, p. 329-373 (lire en ligne)
  • Salomon Reinach, « Fouilles de DĂ©los. Temple des Posidoniastes », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1883, no 7, p. 462-476 (lire en ligne)
  • Salomon Reinach, « Monuments figurĂ©s de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1884, no 8, p. 167-187 (lire en ligne)
  • Gustave FougĂšres, « Fouilles de DĂ©los (avril-aoĂ»t 1886) : DĂ©dicaces grecques et latines », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1887, no 11, p. 244-275 (lire en ligne)
  • ThĂ©ophile Homolle, « Les Archives de l’Intendance sacrĂ©e Ă  DĂ©los (315-166 av. J. C.) », BibliothĂšque des Écoles françaises d’AthĂšnes et de Rome (fasc. 49). Paris, Thorin, 1887
  • Salomon Reinach, « Le Guerrier de DĂ©los et le Gaulois blessĂ© du Louvre », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1889, no 13, p. 113-130 (lire en ligne)
  • Pierre Paris, « Statue archaĂŻque de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1889, no 13, p. 217-225 (lire en ligne)
  • Gustave FougĂšres, « Fouilles Ă  DĂ©los (avril-aoĂ»t 1886), ProxĂ©nies dĂ©liennes et dĂ©crets honorifiques », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1889, no 13, p. 229-252 (lire en ligne)
  • Salomon Reinach, « AntiquitĂ©s dĂ©couvertes au thĂ©Ăątre de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1889, no 13, p. 369-378 (lire en ligne)
  • ThĂ©ophile Homolle, « DĂ©crets du peuple athĂ©nien de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1889, no 13, p. 408-430 (lire en ligne)
  • Louis Couve, Fouilles Ă  DĂ©los (juillet-septembre 1894), dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1895, no 19, p. 460-516 (lire en ligne), planches
  • FĂ©lix Durrbach, Maurice Holleaux, « Fouilles de DĂ©los (1902). Inscriptions », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1904, no 28, p. 93-190 (lire en ligne) note
  • FĂ©lix Durrbach, Auguste JardĂ©, « Fouilles de DĂ©los exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le duc de Loubat (1903). Inscriptions : I. DĂ©crets du Coonseil et du Peuple de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1904, no 28, p. 265-307 (lire en ligne)
  • Auguste JardĂ©, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat (1904) », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1905, no 29, p. 5-54 (lire en ligne)
  • Auguste JardĂ©, FĂ©lix Durrbach, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat (1903); Inscriptions (suite) : II- DĂ©crets athĂ©niens et Ă©trangers », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1905, no 29, p. 169-257 (lire en ligne)
  • Fernand Mayence, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat. Les rĂ©chauds en terre-cuite », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1905, no 29, p. 373-404 (lire en ligne)
  • FĂ©lix Durrbach, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat (1903). Inscriptions (suite) », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1905, no 29, p. 417-573 (lire en ligne)x
  • E. Schulhof, P. Huvelin, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat (1905). Inscriptions. Loi rĂ©glant la vente du bois et du charbon Ă  DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1907, no 31, p. 46-93 (lire en ligne)
  • Maurice Holleaux, « Inscriptions anciennement dĂ©couvertes Ă  DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1907, no 31, p. 335-377 (lire en ligne)
  • Fernand Mayence, Gabriel Leroux, « Remarques sur quelques statues dĂ©couvertes Ă  DĂ©los (pl. XV et XVI) », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1907, no 31, p. 389-419 (lire en ligne)
  • Pierre Roussel, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat (1904). Inscriptions (suite) », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1907, no 31, p. 421-470 (lire en ligne)
  • « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat (1904-1907. Le cĂŽtĂ© oriental du tĂ©menos d'Apollon », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1907, no 31, p. 471-529 :
    • Marcel Bulard, « I. Descriptions des ruines (pl. XIV) », p. 471-503 (lire en ligne)
    • Marcel Bulard, LĂ©on Bizard, Gabriel Leroux, « II. Monuments de sculpture (pl. X-XIII) », p. 504-529 (lire en ligne)
  • Pierre Roussel, « Note sur les inscriptions de DĂ©los en l'honneur de C. BilliĂ©nus », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1909, no 33, p. 443-444 (lire en ligne)
  • Jean Hatzfeld, Une inscription de DĂ©los en l'honneur de M. Junius Brutus, dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1909, no 33, p. 467-471 (lire en ligne)
  • Jean Hatzfeld, Pierre Roussel, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat. Inscriptions (1905-1908) I- DĂ©crets du Conseil et du Peuple de DĂ©los», dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1909, no 33, p. 472-522 (lire en ligne), « note additionnelle : L. Calpurnius L.f. Piso, proconsul en GrĂšce », p. 522-525 (lire en ligne)
  • Jean Hatzfeld, Pierre Roussel, « Fouilles de DĂ©los, exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat. Inscriptions (1905-1908) II- DĂ©crets, dĂ©dicaces et inscriptions funĂ©raires», dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1910, no 34, p. 355-423 (lire en ligne)
  • FĂ©lix Durrbach, E. Schulhof, « Fouilles de DĂ©los exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat. Inscriptions financiĂšres (1904 et 1905) (fin) », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1910, no 34, p. 122-186 (lire en ligne)
  • ThĂ©odore Reinach, « Note sur une inscription de DĂ©los en l'honneur de Laodice (Philadelphe) princesse du Pont », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1910, no 34, p. 429-431 (lire en ligne)
  • Gabriel Leroux, « Le guerrier de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1910, no 34, p. 478-500 (lire en ligne)
  • Fernand Courby, « Sur quelques termes d'architecture qui se rencontrent dans les inscriptions de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1910, no 34, p. 501-507 (lire en ligne)
  • Charles Picard , « Le sculpteur Agasias d'ÉphĂšse Ă  DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1910, no 34, p. 538-548 (lire en ligne)
  • Jean Hatzfeld, « Les Italiens rĂ©sidant Ă  DĂ©los mentionnĂ©s dans les inscriptions de l'Ăźle », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1912, no 36, p. 5-218 (lire en ligne)
  • AndrĂ© Plassart, « Fouilles de DĂ©los exĂ©cutĂ©es aux frais de M. le Duc de Loubat. Inscriptions du Gymnase », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1912, no 36, p. 387-435 (lire en ligne)
  • Pierre Roussel, « Note additionnelle sur la liste des gymnasiarques dĂ©liens », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1912, no 36, p. 436-438 (lire en ligne)
  • AndrĂ© Plassart, Charles Avezou, « Inscriptions du Gymnase de DĂ©los, addenda », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1912, no 36, p. 661-666 (lire en ligne)
  • Hubert Philippart, « DĂ©los. Notes bibliographiques », Les Ă©ditions Robert Sand, Bruxelles, 1923 (lire en ligne)
  • Émile Cahen, « L'autel de Cornes et l'hymne Ă  DĂ©los de Callimaque », dans Revue des Études Grecques, 1923, tome 36, no 164, p. 14-25 (lire en ligne)
  • Waldemar Deonna, « Les cornes gauches des autels de DrĂ©ros et de DĂ©los », dans Revue des Études Anciennes, 1940, tome 42, no 1-4, p. 111-126 (lire en ligne)
  • Sous la direction de ThĂ©ophile Homolle et Maurice Holleaux, « Exploration archĂ©ologique de DĂ©los faite par l'École française d'AthĂšnes, sous les auspices du MinistĂšre de l'instruction publique, et aux frais de Monsieur le duc de Loubat », Ă©ditions Fontemoing, Paris, 1910 :
    • « Introduction », tome 1
    • Gabriel Leroux, 1re partie : «La salle hypostyle», tome 2, 1909 ; 76p. (Gabriel Leroux, 1re partie : «La salle hypostyle», compte-rendu par Edmond Pottier, Journal des savants, 1911, p. 49-54 (lire en ligne))
    • RenĂ© Vallois, Gerhardt Poulsen, 2e partie : « ComplĂ©ment : nouvelles recherches sur la salle hypostyle (La stoa proche de Posideion. Le Posideion) », tome 2, 1914 ; 55p.
    • Lucien Gallois, « Cartographie de l'Ăźle de DĂ©los », tome 3 ; 103p.
    • Lucien Cayeux, « Description physique de l'Ăźle de DĂ©los », tome 4 ; 216p.
    • Fernand Courby, « Le Portique d'Antigone et du Nord-Est et les constructions voisines », tome 5, 1912 ; 126p.
    • Charles Picard, « L'Ă©tablissement des Poseidoniastes de BĂ©rytos », tome 6, 1921 ; 145p.
    • RenĂ© Vallois, « Les portiques au sud de HiĂ©ron » 1re partie : « Le portique de Philippe », tome 7, 1923 ; 185p.
    • Joseph Chamonard, « Le quartier du thĂ©Ăątre : Ă©tude sur l'habitation dĂ©lienne Ă  l'Ă©poque hellĂ©nistique », 3 volumes, tome 8, 1922-1925
    • Marcel Bulard, « Description des revĂȘtements peints Ă  sujets religieux », tome 9 ; 224p.
    • Charles Dugas, « Les vases de l'HĂ©raion », 2 volumes, tome 10, 1926
    • AndrĂ© Plassart, « Les sanctuaires et les cultes du Mont Cynthe », tome 11, 1928, 320p.
    • Hubert Gallet de Santerre, « La terrasse des Lions. Le letoon et le monument de granit Ă  DĂ©los », tome 24, 1959 ; 127p.
    • Jean Delorme, « Les palestres », tome 25, 1961 , 184p.
    • Philippe Bruneau, « Les lampes », tome 26, 1965 ; 190p.
    • Philippe Bruneau, Claude Vatin, Ulpiano Bezerra de Meneses, Guy Donnay, « L'ilĂŽt de la maison des comĂ©diens », tome 27 ; 439p.
  • « Études dĂ©liennes », Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1973, SupplĂ©mĂ©nt 1 (lire en ligne) :
  • «DĂ©los indĂ©pendante», Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1985, SupplĂ©mĂ©nt 10 (lire en ligne) :
  • Roland Étienne, Philippe Fraisse, « L'autel archaĂŻque de l'ArtĂ©mision de DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1989, tome 113, no 2, p. 451-466 (lire en ligne)
  • Roland Étienne, Jean-Pierre Braun, « L'autel monumental du thĂ©Ăątre Ă  DĂ©los », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 1995, tome 119, no 1, p. 63-87 (lire en ligne)
  • Roland Étienne, « Le PrytanĂ©e de DĂ©los », dans Revue des Études Anciennes, 1997, tome 99, no 3-4, p. 305-324 (lire en ligne)
  • Roland Étienne, « Le Sanctuaire d’Apollon », dans Bulletin de Correspondance HellĂ©nique (BCH), 2009, tome 133, no 2, p. 609-623 (lire en ligne)
  • Roland Étienne (dir.), Le sanctuaire d'Apollon Ă  Delos. T. 1, Architecture, topographie, histoire, De Boccard, 2018, 494 p.
  • CĂ©cile Durvye, François-FrĂ©dĂ©ric Muller, « De l’hellĂ©nisme romantique Ă  l’archĂ©ologie de terrain : LĂ©on Terrier Ă  DĂ©los en 1864 », dans Anabases.Traditions et RĂ©ceptions de l'AntiquitĂ©, 2009, no 10 (lire en ligne)
  • Waldemar Deonna,
    • « Note sur un bas-relief trouvĂ© Ă  DĂ©los », Bulletin de correspondance hellĂ©nique, XXX, 1906, p. 607-609.
    • « Le Mobilier dĂ©lien », Paris, E. de Boccard, 1938.
    • « Notes d’archĂ©ologie dĂ©lienne », Bulletin de correspondance hellĂ©nique, essai de 400 pages et 113 planches; repris dans La Vie privĂ©e des DĂ©liens, Paris, E. de Boccard, 1948.
  • Philippe Fraisse et Jean-Charles Moretti, « Le thĂ©Ăątre, exploration archĂ©ologique de DĂ©los », 2 vol., AthĂšnes, École française d'AthĂšnes, 2007, (ISBN 2-86958-235-8).
  • Marie-ThĂ©rĂšse Le Dinahet, « NĂ©cropoles et Pouvoir. IdĂ©ologies, pratiques et interprĂ©tations (Actes du colloque ThĂ©ories de la nĂ©cropole antique, Lyon 21-25 janvier 1995) : Rituels funĂ©raires Ă  DĂ©los et histoire Ă©gĂ©enne », Travaux de la Maison de l'Orient mĂ©diterranĂ©en, Maison de l'Orient et de la MĂ©diterranĂ©e Jean Pouilloux, vol. 27, no 1,‎ , p. 59 Ă  77 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Claude Vial, DĂ©los indĂ©pendante (314-167 av. J.-C.). Étude d’une communautĂ© civique et de ses institutions. AthĂšnes, École française d'AthĂšnes; Paris, diffusion E. de Boccard, BCH supplĂ©ment X, 1985, 424 p.
  • Nouveaux choix d’inscriptions de DĂ©los : lois, comptes et inventaires, par Clarisse PrĂȘtre (Ă©d.), MichĂšle Brunet, VĂ©ronique Chankowski, Christophe Feyel, Marie-Christine Hellmann, Jean-Charles Moretti, HĂ©lĂšne Siard, Claude Vial et Roland Étienne, AthĂšnes, École française d'AthĂšnes; Paris, E. de Boccard, 2002, Études Ă©pigraphiques, 286 p.

Mythologie

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