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Ecclésia

L’EcclĂ©sia ou ekklesia (en grec ancien : ጐÎșÎșÎ»Î·ÏƒÎŻÎ± − l'assemblĂ©e) est l’AssemblĂ©e du peuple citoyen dans de nombreuses polis antiques et notamment dans la citĂ© d’AthĂšnes. Elle prend surtout de l'importance sous les rĂ©formes de ClisthĂšne[1].

Vue de l'Acropole depuis la Pnyx, par Rudolph MĂŒller, 1863.

Le mot a donnĂ© en français « Ă‰glise Â» (assemblĂ©e des fidĂšles) et « ecclĂ©siastique Â», entre autres.

À Athùnes

Dans l'AntiquitĂ©, l’EcclĂ©sia est, Ă  AthĂšnes, l’AssemblĂ©e des citoyens. Elle vote les lois, le budget, la paix ou la guerre, l'ostracisme. Elle tire au sort les bouleutes (prĂ©sidents du conseil), les hĂ©liastes (membres des tribunaux), les 10 archontes (magistrats qui dirigent la rĂ©publique) et Ă©lit les dix stratĂšges.

Elle Ă©tait composĂ©e de tous les citoyens ; leur nombre pouvait s’élever jusqu'Ă  40 000, extrĂȘme limite supĂ©rieure de cette estimation, sur une population dans toute la rĂ©gion d’Attique estimĂ©e approximativement entre 200 000 et 300 000 habitants[2]. L'EcclĂ©sia se rĂ©unissait quatre fois par mois.Ces citoyens pouvaient participer aux quarante rĂ©unions par annĂ©e en proposant des amendements. L'espace disponible limitait la participation Ă  6 000 citoyens ; ce qui correspond Ă©galement au quorum nĂ©cessaire pour certaines dĂ©cisions, comme la naturalisation d'un nouveau citoyen. La participation Ă©tait parfois moindre en raison de l’absentĂ©isme dĂ©noncĂ© par les auteurs comiques de l’époque, et plus particuliĂšrement Aristophane. Cette assemblĂ©e votait Ă  main levĂ©e ou Ă  bulletin secret les lois, la guerre et l’ostracisme ou autres projets de loi de la BoulĂš que lisait un hĂ©raut, ou encore Ă©lisait aussi les stratĂšges, gĂ©nĂ©raux et magistrats. L’EcclĂ©sia a d’abord siĂ©gĂ© sur l’Agora avant d’ĂȘtre transfĂ©rĂ©e sur la colline de la Pnyx sous PĂ©riclĂšs (Le nom de la Pnyx est issu d’une racine signifiant en grec « serrĂ© »[3]).

Les prytanes, dĂ©lĂ©guĂ©s de l’une des dix tribus Ă  la BoulĂš pendant un des dix mois de l’annĂ©e athĂ©nienne, convoquaient, organisaient et prĂ©sidaient les sĂ©ances de l’EcclĂ©sia, suivant l'ordre du jour Ă©dictĂ© par la BoulĂš. Par la suite cette prĂ©sidence fut transfĂ©rĂ©e aux neuf proĂšdres.

C'est notamment au Ve siÚcle av. J.-C. à AthÚnes que l'Ecclésia a pris du pouvoir (accompagnée de la BoulÚ, des Magistrats et de l'Héliée) durant la démocratie, sous le stratÚge PériclÚs.

Elle Ă©tait, depuis les rĂ©formes de Solon, ouverte Ă  tous les citoyens, mĂȘme si ceux-ci Ă©taient divisĂ©s en quatre classes, par rapport Ă  leurs revenus sur les richesses agricoles (qui dĂ©terminaient leur place dans l'armĂ©e) :

  • les pentacosiomedimnes (revenus supĂ©rieurs ou Ă©gaux Ă  500 mĂ©dimnes) ;
  • les hippeis (revenus entre 300 et 500 mĂ©dimnes) ;
  • les zeugites (revenus entre 200 et 300 mĂ©dimnes) ;
  • les thĂštes ne possĂšdent pas de terres ou ont un revenu infĂ©rieur Ă  200 mĂ©dimnes.

Références

  1. Claude mossé, Les institutions grecques, Armand colin,
  2. Édouard Will, Le Monde grec et l’Orient, tome I, Le Ve siùcle av. J.-C. (510-403), P.U.F. 1972, p. 419 note 1.
  3. Robert FlaceliĂšre, La Vie quotidienne en GrĂšce au siĂšcle de PĂ©riclĂšs, Hachette, 1971, p. 51.

Voir aussi

Source antique

Bibliographie

  • Claude MossĂ©, Les Institutions grecques, Paris, Armand Colin, 1968.
  • Mogens H. Hansen, La DĂ©mocratie athĂ©nienne Ă  l'Ă©poque de DĂ©mosthĂšne, Paris, Texto, 2009.
  • Gustave Glotz, article « Ekklesia » dans Dictionnaire des AntiquitĂ©s grecques et romaines, Charles Daremberg et E. Saglio (sous la direction de), Hachette, Paris, 1877 - 1919, p. 515-531.
  • Pierre Briant, « La BoulĂš et l’élection des ambassadeurs Ă  AthĂšnes au IVe siĂšcle av. J.-C. », Revue des Études anciennes, t. 70, nos 1-2,‎ , p. 7-31 (lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

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