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Mithridate VI

Mithridate « Eupator[2] » le Grand (en grec moderne : ΜÎčΞρÎčÎŽÎŹÏ„Î·Ï‚ Î•áœÏ€ÎŹÏ„Ï‰Ï)[3], plus couramment appelĂ© Mithridate VI du Pont ou encore Mithridate Ier du Bosphore (nĂ© en ou en et mort par suicide en ), est un roi du Pont et du Bosphore de la dynastie des Mithridatides.

Mithridate le Grand
Illustration.
Portrait de Mithridate VI, musée du Louvre.
Titre
Roi du Pont
120 av. J.-C. –
Prédécesseur Mithridate V
Successeur Pharnace II
Roi du Bosphore
108 av. J.-C. –
Prédécesseur Saumakos
Successeur Pharnace II
Biographie
Dynastie Mithridatides
Surnom Eupator
Date de naissance Entre 135 et 132 av. J.-C.
Lieu de naissance Sinope
(Royaume du Pont)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Panticapée
(Royaume du Bosphore)
Nature du décÚs Suicide
SĂ©pulture Sinope
PĂšre Mithridate V
MÚre Laodicé VI
Fratrie Mithridate Chrestos, LaodicĂ©, LaodicĂ©, Roxane, Stateira[1], peut-ĂȘtre une autre sƓur
Conjoint 1. Laodicé
2. Monime de Milet
3. Bérénice de Chios
4. Stratonice du Pont
5. Hypsicratia
6. Adobogione l'Ancienne
7. De nombreuses autres concubines
Enfants Avec Laodicé :
1. Arcathias (en)
2. Cléopùtre du Pont
3. Drypetina
4. MacharĂšs
5. Mithridate de Colchide (en)
6. Pharnace II
Avec Monime de Milet :
7. Athénaïs Philostorgos
Avec Stratonice du Pont :
8. XipharĂšs (en)
Avec Adobogione l'Ancienne :
9. Adobogione la Jeune
10. Mithridate de Pergame
Avec une concubine syrienne :
11. Phoenix
Avec concubines inconnues :
12. Ariarathe IX
13. Artapherne
14. Cléopùtre
15. Cyrus
16. Darius
17. Eupatra
18. Exipodras
19. Mithridatis
20. Nysa
21. Orsabaris (en)
22. Oxathres
23. XerxĂšs
HĂ©ritier Pharnace II
Religion Religion grecque antique

Il rĂšgne sur le Pont de 120 av. J.-C. Ă  63 av. J.-C. et sur le Bosphore de 108 av. J.-C. Ă  63 av. J.-C.. Il est le fils aĂźnĂ© du roi du Pont Mithridate V ÉvergĂšte qui avait Ă©tĂ© l'alliĂ© de Rome lors de la troisiĂšme guerre punique. D’origine perse, il se prĂ©sente comme un roi hellĂ©nisĂ©.

Personnage complexe, ambitieux, inflexible aussi, amateur d'art, Mithridate est souvent comparĂ© Ă  Hannibal pour sa haine de Rome et sa position de symbole des sentiments anti-romains. Il Ă©choue cependant dans sa tentative de renverser la domination romaine en Asie et en GrĂšce. En effet, il est un des seuls rois Ă  avoir tenu tĂȘte Ă  la RĂ©publique romaine, et ce pendant plus de 25 ans, au cours des guerres mithridatiques (-). La supĂ©rioritĂ© militaire de Rome, la qualitĂ© des gĂ©nĂ©raux romains comme Sylla, Lucullus ou PompĂ©e, mais aussi l'Ă©puisement des ressources en or, hommes et ravitaillement de son royaume ont eu raison de ses ambitions.

Il est Ă©galement connu pour ĂȘtre Ă  l'origine du concept de mithridatisation, qui consiste Ă  consommer rĂ©guliĂšrement de faibles doses de poison pour y accoutumer l'organisme et y dĂ©velopper une rĂ©sistance.

Biographie

DĂ©buts

Il est nĂ© vers [4] ou vers [5], en tant que fils aĂźnĂ© du roi Mithridate V, d’ascendance iranienne, et de LaodicĂ© VI, une princesse sĂ©leucide. On lui connaĂźt un frĂšre cadet et cinq sƓurs.

Il reçoit une Ă©ducation raffinĂ©e : Ă©duquĂ© dans un milieu oĂč se mĂȘlent traditions perses et influences hellĂ©niques, excellant Ă  la chasse, Ă  l'Ă©quitation, au tir Ă  l'arc et au javelot, il se distingue par le don des langues, une Ă©loquence persuasive, ainsi que le goĂ»t des sciences naturelles et mĂ©dicales.

Mais son adolescence est assombrie par un Ă©vĂ©nement tragique : son pĂšre est assassinĂ© vers , probablement Ă  l'instigation de sa mĂšre, LaodicĂ© VI, rĂ©gente ambitieuse qui veut exercer seule le pouvoir. Cette mort est suivie d'une compĂ©tition fĂ©roce autour du jeune roi qui craint pour sa vie : les meurtriers de son pĂšre multiplient les piĂšges contre lui, en tentant de provoquer un accident de cheval et en mĂ©langeant des poisons Ă  ses aliments. C'est dans ce contexte que s'inscrit le dĂ©sir de Mithridate d'acquĂ©rir une connaissance parfaite des poisons et des antidotes, et de s'immuniser totalement contre leurs effets, d'oĂč la notion de « mithridatisation ». D'aprĂšs la lĂ©gende, il rĂ©ussit Ă  s'immuniser en absorbant de petites doses de poisons. Appien rapporte qu'Ă  sa mort, il ne rĂ©ussit pas Ă  se suicider au poison et demanda qu'on l'aide Ă  mourir[6].

Il est important de souligner que les dĂ©buts de Mithridate VI sont embrumĂ©s de lĂ©gendes, s’expliquant par le fait de la propagande impulsĂ©e par Rome contre lui. Ainsi, pour Ă©chapper Ă  ses ennemis, le jeune homme se retire alors dans les montagnes du ParyadrĂšs, pratiquant la chasse et l'Ă©tude[7].

Roi conquérant

PiĂšce de monnaie en argent Ă  l'effigie de Mithridate VI.

Mithridate a vingt ans quand, probablement Ă  l'occasion d'un soulĂšvement du peuple et de l'armĂ©e, il s'empare totalement du pouvoir en : il met sa mĂšre en rĂ©sidence forcĂ©e et Ă©carte son frĂšre Mithridate Chrestos (« le Bon »[8]) du trĂŽne. Selon la coutume perse, adoptĂ©e par les cours d’Antioche et d’Alexandrie, la mĂȘme annĂ©e, il Ă©pouse sa sƓur LaodicĂ©.

Reprenant les hommes de son pĂšre, il s'entoure de conseillers hellĂšnes, Diophante son gĂ©nĂ©ral, Dorylaos le Jeune, son camarade d'enfance, qui devient son confident et son ministre de la guerre, et le parent de ce dernier, LagĂ©tas[9] . AssistĂ© d'instructeurs grecs, Mithridate rĂ©organise l'armĂ©e, dont le cƓur est constituĂ© d'une phalange de 6 000 hoplites armĂ©s Ă  la macĂ©donienne[10]. L'occasion d'affermir son pouvoir se prĂ©sente avec une premiĂšre guerre : les Grecs de ChersonĂšse et de PanticapĂ©e en proie Ă  des difficultĂ©s avec leurs voisins Scythes, sollicitent le protectorat de Mithridate[11]. Un des conseillers de Mithridate, le Grec Diophante, propose de conduire l'expĂ©dition ; vers , le roi le charge d'Ă©tablir le protectorat pontique sur la ChersonĂšse Taurique. Diophante construit un fort sur le cap Constantin qui domine la rade face Ă  la ville de ChersonĂšse, et les Scythes, taillĂ©s en piĂšces, sont contraints de se retirer Ă  l'intĂ©rieur de la pĂ©ninsule (actuelle CrimĂ©e).

Ensuite, il a pour objectif de rĂ©organiser son royaume, mĂšne une politique expansionniste, expliquant que tout le dĂ©but de son rĂšgne ait Ă©tĂ© occupĂ© Ă  constituer un vaste royaume. En effet, il a la volontĂ© de crĂ©er un empire autour de la mer Noire. Cet empire semble former un ensemble composite mais il trouve son unitĂ© dans les Ă©changes actifs qui unissaient les citĂ©s grecques du Pont-Euxin. Il conquiert ainsi tout l’espace au nord de cette mer, conscient de l’exaspĂ©ration des Grecs d’Asie contre les exactions des publicains romains. Sa stratĂ©gie de conquĂȘte tient Ă  sa prĂ©sentation de roi grec dans le monde hellĂ©nistique, sa cour est par consĂ©quent composĂ©e de nombreux Grecs.

Il s’empare ainsi en 107 av. J.-C. du Bosphore cimmĂ©rien (oĂč il se fait dĂ©sormais nommĂ© localement Mithridate Ier du Bosphore), chasse le roi Ariobarzane Ier de Cappadoce en avec l'aide de Tigrane II d'ArmĂ©nie qui est officiellement son alliĂ© depuis qu’il a Ă©pousĂ© une de ses filles (ClĂ©opĂątre du Pont), puis partage la Paphlagonie avec NicomĂšde IV Philopator, le roi de Bithynie, en avant de chasser ce dernier et de s'emparer de son royaume en L’invasion de la Bithynie et de la Cappadoce sont les Ă©lĂ©ments dĂ©clencheurs des guerres mithridatiques.

Guerres contre Rome (-)

Le royaume du Pont avant le rĂšgne de Mithridate (violet foncĂ©), avec ses conquĂȘtes avant (violet) et pendant la premiĂšre guerre mithridatique (rose).

Une partie de l’Asie Mineure se trouve au centre des ambitions concurrentes de Mithridate et de Rome, les deux partis ayant la mĂȘme volontĂ© de conquĂȘte et d’expansion. C’est notamment ce qui conduit Ă  la premiĂšre guerre mithridatique. Plus prĂ©cisĂ©ment, la guerre est dĂ©clenchĂ©e Ă  la suite de l’annexion par Mithridate des royaumes de Cappadoce et de Bithynie (deux royaumes proches de Rome). En effet, Rome a rĂ©tabli en 92 av. J.-C. Ariobarzane Ier de Cappadoce sur son trĂŽne et NicomĂšde IV sur le trĂŽne de Bithynie. En , aprĂšs la conquĂȘte de la Bithynie et aprĂšs que Rome ait poussĂ© NicomĂšde IV Ă  envahir le royaume du Pont sans grand succĂšs, Mithridate fait une entrĂ©e triomphale Ă  ÉphĂšse et soulĂšve les Grecs d'Asie mineure. Il ordonne alors le massacre de prĂšs de 80 000 Romains (RhĂŽmaioi), selon Appien[12], puis dĂ©cide de s’attaquer Ă  la GrĂšce oĂč il est, semble-t-il, accueilli en libĂ©rateur. Cette image du roi du Pont est due, en grande partie, Ă  l’exploitation fiscale romaine des citĂ©s grecques au travers des publicains qui exercent une trĂšs forte pression sur la population de la province d’Asie. Ainsi Mithridate gagne en popularitĂ© bien au-delĂ  de l’Asie, comme en tĂ©moigne le cas d’AthĂšnes qui le soutient face Ă  Rome.

La rĂ©action des Romains tarde Ă  se mettre en place car Rome doit faire face Ă  la rivalitĂ© politique entre Marius et Sylla qui souhaitent tous deux obtenir le commandement de l’armĂ©e contre Mithridate. C’est finalement Sylla, aprĂšs avoir marchĂ© sur Rome, qui est envoyĂ© contre le roi du Pont et s'empare, aprĂšs un long siĂšge, d'AthĂšnes en , il parvient Ă©galement Ă  vaincre ArchĂ©laos Ă  ChĂ©ronĂ©e () et Ă  OrchomĂšne (). Mithridate se voit alors obligĂ© de conclure la paix de Dardanos en Ce qui l'oblige Ă  abandonner ses conquĂȘtes en GrĂšce et Ionie et sa flotte en mer ÉgĂ©e, mais lui permet de conserver son royaume et lui laisse toute libertĂ© d'action autour du Pont Euxin, Ă  l'exception de la Bithynie. Il n'hĂ©site pas d'ailleurs Ă  repousser les Romains comme Lucius Licinius Murena, lieutenant de Sylla, si ceux-ci se montrent trop entreprenants vis-Ă -vis des territoires restĂ©s sous son contrĂŽle.

La deuxiĂšme guerre de Mithridate dĂ©bute en Ă  la suite du legs du royaume de Bithynie et Pont Ă  Rome par NicomĂšde IV. Mithridate n’accepte pas ce legs et poursuit son expansion obligeant Rome Ă  intervenir une nouvelle fois en Asie Mineure.

Cette fois-ci, Rome envoie Lucullus en aprĂšs que Mithridate eut relancĂ© les hostilitĂ©s aidĂ© de son gendre Tigrane II d'ArmĂ©nie. Il est vainqueur du consul Cotta Ă  ChalcĂ©doine et assiĂšge Cyzique quand il est rapidement chassĂ© de Bithynie puis du Pont par une campagne victorieuse de Lucullus (-). Battu dĂšs Ă  Lemnos, Tenedos, oĂč Lucullus dĂ©truit une partie de sa flotte, puis Ă  Cyzique et au Granique, Mithridate se rĂ©fugie auprĂšs du roi Tigrane d'ArmĂ©nie. Lorsque ce dernier refuse de livrer Mithridate, Lucullus envahit l'ArmĂ©nie : de nouveau vainqueur en , il s'empare de la capitale armĂ©nienne Tigranocerte. Le conflit s'enlise. D’autant plus que Lucullus est rappelĂ© Ă  Rome et que Mithridate en profite pour rĂ©cupĂ©rer son royaume. Cependant, il est dĂ©finitivement vaincu par PompĂ©e en sur l'Euphrate et se rĂ©fugie dans le royaume du Bosphore cimmĂ©rien, dans la ville de PanticapĂ©e.

Fin du roi Mithridate

L’avancĂ©e de Lucullus pousse Mithridate Ă  se rĂ©fugier en ArmĂ©nie chez son alliĂ© le roi Tigrane. Par la suite, la lex Manilia donne en le pouvoir Ă  PompĂ©e (qui a remplacĂ© Lucullus) de poursuivre Mithridate. Mais ce dernier renonce finalement Ă  poursuivre Mithridate jusqu'en CrimĂ©e oĂč il avait fui une nouvelle fois et se borne Ă  organiser un blocus maritime du royaume du Bosphore. Mithridate Ă©chafaude le projet audacieux mais chimĂ©rique d'envahir l'Italie avec l'armĂ©e de son alliĂ© Burebista, roi de Dacie. Mais les citĂ©s grecques du Pont Euxin, lasses de la guerre, ainsi que les populations grecques du Bosphore cimmĂ©rien se rĂ©voltent, Phanagoria en tĂȘte. Le roi, entourĂ© d'eunuques et coupĂ© de la rĂ©alitĂ©, Ă©crase la rĂ©volte des Phanagoriotes dans le sang, mais ne peut rien contre Olbia ni contre les citĂ©s de Scythie mineure qui lui refusent tout concours.

En , son fils aĂźnĂ©, Pharnace, tente de le renverser. Mithridate, qui n'a pourtant jamais fait preuve d'indulgence Ă  l'Ă©gard de ses enfants, pardonne cette fois Ă  son fils favori, sur les instances du gĂ©nĂ©ral MĂ©trophane. Pharnace, ne se fiant pas au pardon de son pĂšre, organise une nouvelle insurrection et parvient Ă  convaincre l'armĂ©e de le suivre. AbandonnĂ© de tous, Mithridate assiste du haut de son palais au couronnement de son fils. Selon Appien[13], craignant d'ĂȘtre livrĂ© aux Romains, il tente alors de se suicider en absorbant du poison. Soit que la quantitĂ© ait Ă©tĂ© trop faible parce qu'il avait partagĂ© le poison avec deux de ses filles, soit que le roi ait Ă©tĂ© immunisĂ© par l'absorption prolongĂ©e de petites quantitĂ©s de poison, il Ă©choue. Ayant vainement tentĂ© d'en finir en se jetant sur son Ă©pĂ©e, il sollicite alors l'aide d'un garde du corps galate, qui l'achĂšve. Selon Dion Cassius[14], il est tuĂ© par les hommes de Pharnace. Il est embaumĂ© puis enterrĂ© Ă  Sinope, sa ville natale.

Famille

Appien accuse Mithridate d'avoir fait tuer sa mÚre Laodicé VI, son frÚre Mithridate Chrestos, trois de ses fils et trois de ses filles.

Mariage et enfants

D'un nombre indĂ©terminĂ© d'Ă©pouses (peut-ĂȘtre officiellement six sans compter les concubines), dont sa sƓur ou demi-sƓur LaodicĂ©, Monime de Milet, BĂ©rĂ©nice de Chios (qui se suicident sur son ordre[15]), Adobogione l'Ancienne, d'Hypsicratia (favorite dont le courage viril est Ă©voquĂ© par Plutarque[16] et dont le monument funĂ©raire a Ă©tĂ© retrouvĂ© Ă  Phanagoria[17]) et de ses autres concubines, Mithridate VI eut de nombreux enfants dont :

  • Avec sa quatriĂšme Ă©pouse Stratonice du Pont (mariĂ©e Ă  Mithridate entre aprĂšs 86 et 63 av. J.-C.) :
  • Avec une concubine d'origine syrienne :
    • Phoenix ;
  • Avec des concubines inconnues :
    • Ariarathe IX PhilopatĂŽr, roi usurpateur de Cappadoce en -,
    • ClĂ©opĂątre, qui rĂ©siste Ă  PompĂ©e et est sauvĂ©e par une intervention de son pĂšre,
    • Artapherne, Cyrus, Oxathres, Darius, XerxĂšs, qui, capturĂ©s, participent au triomphe de PompĂ©e Ă  Rome,
    • Exipodras,
    • Orsabaris (en) et Eupatra, deux filles capturĂ©es en mĂȘme temps que leurs frĂšres,
    • Mithridatis, fiancĂ©e, encore vierge, au roi PtolĂ©mĂ©e XII d'Égypte, et qui se suicide avec son pĂšre,
    • Nysa, fiancĂ©e, encore vierge, au roi PtolĂ©mĂ©e de Chypre, et qui se suicide avec son pĂšre.

Ascendance

Dans la culture populaire

Annexes

Sources

« Les Cauniens qui Ă©taient devenus sujets de Rhodes (
) poursuivirent les Italiens qui s’étaient rĂ©fugiĂ©s prĂšs de la statue de Vesta du SĂ©nat, les arrachĂšrent Ă  l’autel ; tuĂšrent les enfants sous les yeux de leurs mĂšres et puis tuĂšrent les mĂšres elles-mĂȘmes et leurs maris en dernier lieu. »
  • Lettre de Mithridate Ă  Arsace reproduite par Salluste contre l'impĂ©rialisme romain, une propagande anti-romaine menĂ©e par Mithridate.
  • Florus, I, 40, 1-12, Ă  propos de Mithridate VI et des guerres mithridatiques, une source qui participe ouvertement Ă  la propagande romaine faite contre Mithridate :
« Il Ă©tait lĂ , exerçait sa pression, sa cruautĂ© lui tenant lieu de courage. Quoi de plus affreux que cet Ă©dit qu'il promulgua, l'ordre qu'il donna de massacrer toute personne qui, en Asie, possĂ©dait la citoyennetĂ© romaine ? (
) Mais la terreur qui rĂ©gnait en Asie ouvrit au roi l'Europe. » (alors que des citĂ©s grecques se sont librement mises du cĂŽtĂ© de Mithridate en rĂ©ponse Ă  la politique romaine qui les oppresse).
  • Plutarque, Vie de Lucullus, dans La Vie des Hommes illustres, traduction par Amyot, La PlĂ©iade Éditions Gallimard, Paris, 1951, p. 1106-1173.
  • Plutarque Vie de Sylla V, Ă  propos de la volontĂ© expansionniste de Mithridate qui explique les guerres mithridatiques :
« Mithridate, qui se mĂȘlait de tout, et travaillait Ă  se faire un empire du double plus Ă©tendu que celui qu’il possĂ©dait dĂ©jĂ . »
  • Plutarque XXII, Ă  propos de la paix de Dardanos :
« Sylla, content de sa soumission, la fit aux conditions suivantes : Mithridate devait renoncer Ă  l’Asie et Ă  la Paphlagonie ; restituer la Bithynie Ă  NicomĂšde, et la Cappadoce Ă  Ariobarzane ; payer aux Romains deux mille talents, et leur livrer soixante-dix galĂšres parfaitement Ă©quipĂ©es. De son cĂŽtĂ©, Sylla garantissait Ă  Mithridate la possession de ses autres Ă©tats, et lui assurait le titre d’alliĂ© du peuple romain ».

Bibliographie

  • Michel Humm, La RĂ©publique romaine et son Empire (de Ă  ), Armand Colin, 2018.
  • Laurianne Martinez-SĂšve, Atlas du monde hellĂ©nistique : pouvoir et territoires aprĂšs Alexandre le Grand, Autrement, 2014, p. 34.
  • Maurice Sartre, Dictionnaire du monde grec antique, Larousse, 2009, p. 329.
  • Jean Leclant (dir), Dictionnaire de l’AntiquitĂ©, biographie de Bernard RĂ©my, PUF, 2005, p. 1419.
  • Yves Perrin, Thomas Bauzou, De la citĂ© Ă  l’Empire : histoire de Rome, Ellipses, 2004.
  • (en) Adrienne Mayor, The Poison King : the life and legend of Mithradates, Rome's deadliest enemy, Princeton University Press, .
  • Maurice Sartre, L'Anatolie hellĂ©nistique de l'EgĂ©e au Caucase, Armand Colin, 2003.
  • Claude Vial, Les grecs de la paix d’ApamĂ©e Ă  la bataille d’Actium, 1992 .
  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellĂ©nistique, Annales de l'Est, Nancy, 1967.
  • ThĂ©odore Reinach, Mithridate Eupator, roi de Pont, 1890 lire en ligne sur gallica.bnf.
  • Antoine Cardinale, « “Mithridate Eupator, roi du Pont”(1890) de ThĂ©odore Reinach », ActuaLittĂ©,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • D. B. Shelov, Le royaume Pontique de Mithridate Eupator. In: Journal des savants, 1982, no 3-4. p. 243-266. .

Liens internes

Notes et références

  1. Plutarque, Vie de Lucullus, chapitre XXXII, p. 1133-1134.
  2. Il doit probablement ce surnom d’EupatĂŽr (« de noble naissance », « bien-nĂ© ») Ă  son oncle, le roi sĂ©leucide Antiochos V.
  3. Mithridatis.
  4. Si l'on en croit Appien, pour qui Mithridate mourut Ă  l'Ăąge de 68 ou 69 ans.
  5. Si l'on en croit Eutrope, pour qui Mithridate vécut 72 ans.
  6. « Mithridate sortit alors le poison qu'il portait toujours Ă  cĂŽtĂ© de son Ă©pĂ©e et le mĂ©langea. Alors deux de ses filles [
] lui demandĂšrent de leur laisser une partie du poison d'abord, insistĂšrent avec Ă©nergie et l'empĂȘchĂšrent de le boire jusqu'au moment oĂč elles en eurent et l'avalĂšrent. Le poison agit immĂ©diatement sur elles, mais pas sur Mithridate bien qu'il marchĂąt rapidement pour en accĂ©lĂ©rer les effets parce qu'il s'Ă©tait accoutumĂ© Ă  d'autres drogues, les essayant sans arrĂȘt comme moyen de protection contre les empoisonnements. On appelle toujours ces poisons les poisons de Mithridate. Voyant un certain Bituitos, un chef galate, il lui dit : « J'ai souvent profitĂ© de ton bras droit contre mes ennemis. J'en profiterai encore plus si tu me tues et si tu me soustrais au danger d'ĂȘtre emmenĂ© dans un triomphe romain, moi qui fus un autocrate durant tant d'annĂ©es, et le roi d'un si grand royaume, mais qui ne peux pas mourir maintenant par le poison parce que, comme un imbĂ©cile, je me suis immunisĂ© contre d'autres poisons. Bien que j'aie prĂ©vu de m'immuniser contre tous les poisons qu'on mĂ©lange dans la nourriture, je ne me suis pas immunisĂ© contre ce poison domestique, toujours le plus dangereux pour les rois, Ă  savoir la trahison de son armĂ©e, de ses enfants et de ses amis. Bituitos, pris de pitiĂ©, rendit au roi le service qu'il demandait. » ; Appien, Mithridatique, Traduction française de Philippe Remacle, sur remacle.org.
  7. Justin, XXXVII, 2.
  8. (en) Adrienne Mayor, The Poison King: the life and legend of Mithradates, Rome’s deadliest enemy, Princeton University Press, 2010, p. xvii.
  9. Strabon, GĂ©ographie, X, 4, 10.
  10. Reinach 1890, p. 56.
  11. Strabon, GĂ©ographie, VII, 4, 3.
  12. « Les Cauniens qui Ă©taient devenus sujets de Rhodes (
) poursuivirent les Italiens qui s’étaient rĂ©fugiĂ©s prĂšs de la statue de Vesta du SĂ©nat, les arrachĂšrent Ă  l’autel ; tuĂšrent les enfants sous les yeux de leurs mĂšres et puis tuĂšrent les mĂšres elles-mĂȘmes et leurs maris en dernier lieu » XXXVII, 2.
  13. Appien, Mithridatique, 111.
  14. Dion Cassius, Histoire romaine, XXXVII, 13.
  15. Plutarque, Vie de Lucullus, chapitre XXXII, p. 1133.
  16. Plutarque, Vie de Pompée, chapitre XXXII.
  17. Bongard-Levine Gregori, Kochelenko Gennadi, Kouznestov Vladimir. « Les fouilles de Phanagorie : nouveaux documents archéologiques et épigraphiques du Bosphore » dans : Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 150e année, no 1, 2006. p. 255-292.

Liens externes

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