65 av. J.-C.
Cette page concerne l'année 65 av. J.-C. du calendrier julien proleptique.
Événements
- 1er novembre 66 av. J.-C. (1er janvier 689 du calendrier romain) : début à Rome du consulat de Lucius Manlius Torquatus et Lucius Aurelius Cotta[1].
- Jules César, élu édile, offre des combats somptueux (dont 640 gladiateurs)[2]. Il fait relever au Capitole les trophées de Marius, abattus lors de la réaction syllanienne, et gagne la faveur du peuple par la magnificence de ses jeux. Sa popularité est si grande qu’il ose disputer à Crassus le commandement d’une expédition en Égypte, qui finalement n’aura pas lieu. Les deux compétiteurs se rapprochent et joueront un rôle équivoque lors de la conjuration de Catilina[3].
- La Lex Papia de peregrinis réprime l’usurpation de citoyenneté romaine[4].
- 5 décembre 66 av. J.-C.-5 février : échec d’un complot contre les consuls à Rome.
- Sous le consulat de L. Tullius et M. Lepidus, les deux consuls désignés, P. Autronius et P. Sylla, poursuivis pour avoir violé les lois sur la brigue, avaient été condamnés (66 av. J.-C.). Peu après, Catilina, accusé de concussion, se voit interdire la candidature au consulat, faute d’avoir pu se faire inscrire dans le délai légal. Catilina et Cn. Pison, aidés de quelques jeunes nobles ruinés comme eux, décident l’assassinat des deux consuls désignés pour 65, L. Cotta et L. Torquatus (1er janvier). Ils devaient eux-mêmes saisir les faisceaux et envoyer Pison occuper les deux Hispanie à la tête d’une armée. Le complot ayant transpiré, l’exécution en est remise aux nones de février (5 février). Mais Catilina donne trop tôt le signal de l’action à la porte du Sénat, ce qui fait échouer le complot, trop peu de conjurés en arme n’étant alors dans la place. Plus tard, Pison, envoyé comme propréteur en Hispanie citérieure grâce à l’appui de Crassus, sera tué en route dans sa province même par des cavaliers ibères de son armée[3].
- Avril : Hyrcan II et son allié le roi des Nabatéens Arétas III assiègent Aristobule II dans Jérusalem[5]. La ville est prise et Aristobule s’enferme dans le Temple et demande l’aide des Romains. Le général romain Scaurus fait lever le siège. Arétas se retire à Philadelphie et Aristobule peut battre les partisans d’Hyrcan à Papyron[6].
- Printemps, troisième guerre de Mithridate : Pompée conquiert la Colchide. Le roi des Ibères Artoces ou Artog se reconnaît client de Rome. Pompée conduit ses troupes par la vallée du Phase jusqu’à la mer Noire où l’attend la flotte de son légat Servilius ; prenant le prétexte d’une révolte en Albanie, il renonce à poursuivre Mithridate, laisse Servilius pour qu’il contrôle les routes maritimes, et retourne en Arménie Mineure à la fin de l’année[7].
- Été : Mithridate VI arrive en Crimée[8]. Il pousse au suicide son fils rebelle, Macharès, et s’installe à Panticapée. Il tente de négocier avec les Romains pour reprendre son trône en reconnaissant la suzeraineté romaine, mais Pompée refuse, et Mithridate rassemble une nouvelle armée[7].
- Automne : les Nabatéens sont expulsés de Damas par Metellus Nepos et Lollius[9].
- Fin de l’année : le roi des Parthes Phraatès III prend possession de l’Adiabène et de la Gordyène. Pompée se retourne contre lui, envoie des troupes commandées par Afranius qui traversent l’Euphrate et occupent la Gordyène (Corduène) durant l’hiver 65- pour le compte de Tigrane qui revendique cette province[10].
- Série de prodiges à Rome, qui entraîne la venue d’haruspices étrusques pour les interpréter[11].
- Le Sénat romain ordonne la destruction d’un autel dédié à Isis sur le Capitole[12].
Naissances
- 8 décembre : Horace, poète latin.
Notes et références
- François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates, vol. 5, Paris, Moreau, (présentation en ligne)
- Michael Colegrove Phd, Distant Voices : Listening to the Leadership Lessons of the Past, iUniverse, (ISBN 978-0-595-91486-9, présentation en ligne)
- Robert Étienne, Jules César, Fayard, , 334 p. (ISBN 978-2-213-63873-7, présentation en ligne)
- David Engels, Le déclin : La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine : Analogies historiques, Éditions Toucan, , 384 p. (ISBN 978-2-8100-0550-5, présentation en ligne)
- Geza Vermes, The Changing Faces of Jesus, Penguin UK, , 320 p. (ISBN 978-0-14-191258-5, présentation en ligne)
- Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, , 326 p. (ISBN 978-2-7564-0649-7, présentation en ligne)
- Theodor Mommsen, Histoire Romaine, vol. 6, Paris, A. Franck, (présentation en ligne)
- John Bagnell Bury, Stanley Arthur Cook, Andrew Lintott, Frank Ezra Adcock, Elizabeth Rawson, Martin Percival Charlesworth, Norman Hepburn Baynes, The Cambridge Ancient History, vol. 9, Cambridge University Press, , 945 p. (ISBN 978-0-521-25603-2, présentation en ligne)
- John Leach, Pompey the Great, Croom Helm, , 265 p. (ISBN 978-0-7099-4127-9, présentation en ligne)
- Theodor Mommsen, op. cit, p. 294-290.
- Blandine Cuny-Le Callet, Rome et ses monstres : Naissance d'un concept philosophique et rhétorique, vol. 1, Éditions Jérôme Millon, , 324 p. (ISBN 978-2-84137-178-5, présentation en ligne)
- Anne Roullet, The Egyptian and Egyptianizing Monuments of Imperial Rome, BRILL, , 230 p. (ISBN 978-90-04-03410-5, présentation en ligne)
Liens externes
- L’année 65 av. J.-C. sur le site de la Bibliothèque nationale de France
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