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Conjuration de Catilina

La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en par le sénateur Lucius Sergius Catilina.

Cicéron dénonce Catilina, fresque réalisée entre 1882 et 1888 par Cesare Maccari (1840-1919).

Devenue la capitale d'un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps Ă  l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la guerre sociale (de 91 Ă  88 av. J.-C.), elle doit faire face Ă  de nombreux troubles qui mettent Ă  mal les institutions de la RĂ©publique romaine et sa population. Le complot ourdi par Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant Ă  rien de ce que la RĂ©publique romaine a connu jusqu'alors. Déçu par un double Ă©chec lors de l'Ă©lection au consulat, Catilina organise secrĂštement une conjuration qui vise Ă  Ă©liminer une partie de l'Ă©lite politique romaine et Ă  s'emparer du pouvoir politique suprĂȘme, en s'appuyant sur les frustrations d'une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visĂ©es contrecarrĂ©es par la dĂ©termination du consul CicĂ©ron, dont le mandat touche Ă  sa fin au moment des faits.

En bon orateur, CicĂ©ron dĂ©nonce Catilina publiquement et avec virulence, puis conduit la contre-offensive militaire qui met finalement la conjuration en dĂ©route. Catilina meurt au combat au dĂ©but 62, tandis que CicĂ©ron, saluĂ© du titre de « Pater patriĂŠ », connaĂźt d'abord la gloire, pour avoir sauvĂ© la RĂ©publique, avant que cette mĂȘme affaire ne le contraigne Ă  l'exil en 58.

Mais le sursaut rĂ©publicain est de courte durĂ©e : en 60 dĂ©jĂ  se forme — secrĂštement — le premier triumvirat entre Jules CĂ©sar, Crassus et PompĂ©e.

L'épisode est resté célÚbre en raison de sa postérité littéraire : Cicéron en a laissé quatre fameux discours politiques, les Catilinaires, et l'historien romain Salluste en a également rendu compte dans un de ses ouvrages, La Conjuration de Catilina.

Généralisation du mécontentement

Contexte politique

Buste de Sylla, glyptothĂšque de Munich.

En 82 av. J.-C., au terme de la seconde guerre civile entre Marius et Sylla, la Lex Valeria confĂšre la dictature Ă  ce dernier, ce qui entraĂźne l'Italie dans de nouveaux troubles sociaux et politiques. En effet, afin de rĂ©compenser ses vĂ©tĂ©rans, Sylla dĂ©cide de leur octroyer des terres non pas prises sur l'ennemi mais confisquĂ©es Ă  des citoyens romains (l’ager publicus)[M 1], bien souvent des partisans de son adversaire Caius Marius[M 2]. Environ 80 000 vĂ©tĂ©rans[M 3] bĂ©nĂ©ficient de ces mesures, crĂ©ant une masse de paysans et de propriĂ©taires aigris par cette spoliation. De plus, de nombreux nobles touchĂ©s par les proscriptions proclamĂ©es par Sylla en 81 et qui ne peuvent donc briguer aucune magistrature se rebiffent de plus en plus vivement contre ce qu'ils estiment ĂȘtre une injustice, en particulier en Étrurie. Enfin, Sylla, le premier, montre que le pouvoir d'un « homme fort » est non seulement possible, mais peut-ĂȘtre aussi nĂ©cessaire Ă  la survie de Rome.

C'est bien souvent dans la rue que se rĂšglent les diffĂ©rends politiques. Par exemple, LĂ©pide, consul en 78, voulut rappeler les exilĂ©s de la prĂ©cĂ©dente guerre civile et rendre aux paysans des terres confisquĂ©es et donnĂ©es aux vĂ©tĂ©rans de Sylla, ce qui provoque l'opposition du SĂ©nat. L'affaire se rĂ©sout par les armes. LĂ©pide est rapidement battu en 77 par PompĂ©e et meurt peu aprĂšs, mais l'un de ses lieutenants, s'enfuit en Espagne oĂč il rejoint le contre-gouvernement de Quintus Sertorius qui n'est dĂ©finitivement vaincu qu'en 72[M 4]. La guerre civile est terminĂ©e, mais elle laisse des traces profondes.

Quant au SĂ©nat de la RĂ©publique romaine[Note 1], sans ĂȘtre discrĂ©ditĂ©, il voit son aura affaiblie par les accusations de corruption Ă  l'encontre de tribunaux contrĂŽlĂ©s par les sĂ©nateurs[M 5] (en 70, 64 sĂ©nateurs sont marquĂ©s d'infamie[M 6]), ou par les difficultĂ©s qu'il Ă©prouve Ă  rĂ©soudre les crises extĂ©rieures. Incapable de mettre fin Ă  la piraterie en MĂ©diterranĂ©e, il confie en 67 Ă  PompĂ©e l’imperium consulaire de trois ans pour y remĂ©dier (Lex Gabinia). PompĂ©e se voit ainsi attribuer un commandement militaire extraordinaire[M 7] : le commandement suprĂȘme en mer et jusqu'Ă  70 km Ă  l'intĂ©rieur des cĂŽtes, une armĂ©e de 20 lĂ©gions, 500 navires, le droit de choisir ses lĂ©gats, etc.[M 8] À la fin de l'Ă©tĂ© 67, la piraterie est Ă©liminĂ©e[M 7] aprĂšs une campagne Ă©clair[M 8] - [Note 2]. Par ailleurs, le dĂ©part de PompĂ©e en campagne coĂŻncide avec une baisse d'influence de la plĂšbe[S 1].

Difficultés économiques

À la crise politique s'ajoutent les problĂšmes Ă©conomiques qui accablent Rome depuis 67 av. J.-C., Ă  cause du coĂ»t de la troisiĂšme guerre de Mithridate et de celle contre les pirates. Un bon nombre des vĂ©tĂ©rans syllaniens, n'ayant pas les moyens d'exploiter leurs terres ou de payer leurs impĂŽts, tentent dĂ©sespĂ©rĂ©ment de les revendre[M 9]. Mais la situation politique ayant changĂ© depuis leur obtention, elles sont dĂ©sormais considĂ©rĂ©es comme illĂ©gales et les repreneurs ne se pressent pas pour les acquĂ©rir. D'oĂč un prix de vente bas, qui ruine une partie des vendeurs, prĂȘts dĂ©sormais Ă  suivre n'importe qui leur promettant d'amĂ©liorer leur condition[M 10].

Le développement des latifundia, de grandes exploitations à la culture souvent spéculative, employant des esclaves, ainsi que la concurrence des blés étrangers moins chers (notamment égyptiens), et enfin les ravages causés par des guerres civiles comme la révolte servile menée par Spartacus entre 73 et 71, sont les principales causes de la crise agraire.

Face à ces problÚmes, Rome ne peut pas grand chose. La guerre coûte cher et ralentit aussi le commerce avec l'Orient : cela se traduit par une baisse importante des revenus d'une partie de la population, et incite les créanciers à réclamer leur argent à des débiteurs, pris à la gorge, ce qui augmente les tensions. Les nobles sont aussi touchés par une crise, qui affaiblit encore plus certains d'entre eux, déjà ruinés depuis longtemps par leur goût du luxe. C'est l'un d'entre eux qui va se faire remarquer en 63.

Catilina : un personnage controversé

NĂ© en dans la gens patricienne Sergia[S 2], Lucius Sergius Catilina compte dans sa famille un hĂ©ros de la deuxiĂšme guerre punique, un arriĂšre-grand-pĂšre blessĂ© 24 fois Ă  la guerre, et, selon la lĂ©gende, un des compagnons d'ÉnĂ©e[1]. Mais ni ces exploits anciens ni cette origine prestigieuse n'ont profitĂ© Ă  Catilina, «patricien dĂ©chu», par appauvrissement et effacement politique de sa famille[2]. D'oĂč chez Catilina, une certaine volontĂ© de remettre en valeur sa position sociale.

Son carriĂ©risme est servi par la grande capacitĂ© d'attraction qu'il exerce sur les gens, en particulier sur les jeunes de familles ruinĂ©es et aux mƓurs parfois douteuses[S 3]. Il les sĂ©duit par son Ă©nergie, sa hardiesse et sa rĂ©solution, et ces derniers forment autour de lui une sorte de garde d'honneur. Il sert GnĂŠus Pompeius Strabo durant la guerre sociale, puis soutient Sylla lors de sa dictature. Ce dernier Ă©tait connu pour les largesses qu'il accordait Ă  ses partisans ; il effectua pour lui-mĂȘme des exĂ©cutions restĂ©es dans les mĂ©moires par leur cruautĂ©, dans le but de s'enrichir, fortune qu'il dilapide trĂšs vite. Toutefois, Catilina garde d'honorables amitiĂ©s, Ă©chappe aux purges du SĂ©nat de 70 ainsi qu'Ă  quelques procĂšs subis par des personnes moins Ă©levĂ©es socialement.

Poursuivant son cursus honorum, il obtient la charge de prĂ©teur (magistrat chargĂ© des questions judiciaires) de la province d'Afrique en 68 durant deux ans, jusqu'Ă  ce que ses administrĂ©s dĂ©cident de porter plainte au SĂ©nat l'accusant de concussion. Il est finalement acquittĂ© en 64, grĂące Ă  l'appui des optimates (aristocrates) et par corruption. Mais cette affaire l'empĂȘche de se porter candidat au consulat pour la mĂȘme annĂ©e. Il dĂ©cide alors de fomenter — ou simplement d'y prendre part, on ne sait trop, car l'affaire connaĂźt un Ă©pilogue discret — une premiĂšre conjuration[S 4] dont l'objectif est d'assassiner les consuls en place pour les remplacer par Catilina et un de ses compagnons.

Ce premier complot, bùclé, est un échec, mais tous les conspirateurs en sortent sans encombre.

Salluste laisse de Catilina le portrait d'un chef de bande dĂ©magogue et populiste, plutĂŽt que celui d'un politicien. L'historien romain lui prĂȘte aussi un lourd passĂ© criminel[S 5] : «inceste» avec la vestale Fabia (demi-sƓur de Terentia, la femme de CicĂ©ron[M 11], puis de Salluste lui-mĂȘme), assassinat de son propre fils dĂ©jĂ  adulte, qui posait des problĂšmes Ă  Aurelia Orestilla[S 6] pour favoriser son mariage avec cette derniĂšre, etc. Il se fait mĂȘme l'Ă©cho d'une rumeur : au moment de faire prĂȘter serment aux conjurĂ©s, Catilina aurait fait circuler des coupes de sang humain et de vin auxquelles tous doivent boire pour garantir leur fidĂ©litĂ©[S 7].

Plutarque dresse un tableau encore plus noir : il accuse Catilina d'inceste avec sa propre fille, du meurtre de son frÚre (qu'il fait passer sur la liste des proscrits pour couvrir son crime), et enfin d'avoir tué et mangé un homme lors du serment des conjurés[3].

La premiĂšre conjuration ou le complot de Crassus

En 66 lors de l’élection des consul pour l'annĂ©e 65, Publius Cornelius Sylla,et Publius Autronius Paetus sont destituĂ©s du futur consulat pour brigue illicite en raison de la "Lex Calpurnia de ambitu". Ils sont remplacĂ©s par leurs accusateurs Lucius Aurelius Cott et Lucius Manlius Torquatus.

Furieux Crassus riposte en organisant un premier complot dans lequel figure CĂ©sar ainsi que Catilina. Mais le secret du complot ne demeure pas, le SĂ©nat renforce la protection des consuls et la mort de Piso en Espagne ( qui devait rallier les deux Espagnes et permettre un second plan de main mise en Afrique) met un arrĂȘt brutal a toute tentative. CĂ©sar prudent se retire, la conspiration se dissipe en silence[4].

La conjuration de Catilina

En 64, Catilina échoue à l'élection consulaire de 64 pour l'année 63, contre Marcus Tullius Cicero. Il forme alors une cabale bien mieux organisée, dans le but de renverser le pouvoir en place[S 8] - [M 12]. Le moment semble bien choisi : le pays est tranquille et ne semble se méfier de rien, et Pompée est absent de Rome[S 9], guerroyant à l'autre bout du monde contre Mithridate[M 10].

Identité des conjurés

Salluste donne la liste nominative des principaux conspirateurs[S 10], souvent issus de grandes familles, mais de réputation jugée plus que douteuse[M 13], et ajoute « Faisaient encore partie du complot, mais un peu plus secrÚtement, un certain nombre de nobles qu'entraßnait plutÎt l'espérance du pouvoir que la misÚre ou quelque autre besoin ». Crassus est à l'époque soupçonné de soutenir la conjuration en sous-main[M 14].

SĂ©nateurs

De rang Ă©questre

  • M. Fulvius Nobilior
  • L. Statilius
  • P. Gabinius Capito
  • C. Cornelius
  • « enfin beaucoup de nobles citoyens des colonies et des municipes ». Pierre Grimal note que quelques personnalitĂ©s romaines n'auraient pas suffi, et que Catilina avait recrutĂ© une vĂ©ritable armĂ©e de mĂ©contents dans la bourgeoisie des villes italiennes[M 9].

Les conjurés se trahissent

Toutefois, avant l'épreuve de force, Catilina cherche à se montrer respectueux des lois, et tente de s'emparer du pouvoir légalement : les Romains tiennent la royauté en horreur et utiliser les moyens légaux pour arriver à ses fins faciliterait grandement sa tùche. Toutefois, la campagne est d'une rare violence verbale, Catilina inquiÚte par ses propos menaçants, et des rumeurs circulent dans la Ville au sujet des discussions tenues lors de ses réunions politiques.

CicĂ©ron manƓuvre pour repousser les Ă©chĂ©ances du vote, mais il faut bien qu’il ait lieu[Note 3] : finalement, Catilina essuie une nouvelle dĂ©faite. La dĂ©ception de perdre les Ă©lections consulaires pour la deuxiĂšme fois le pousse Ă  chercher Ă  obtenir de l'autoritĂ© d’une maniĂšre radicale.

Le doute plane Ă  la suite des contestations du jurisconsulte Servius Sulpicius Rufus sur la lĂ©galitĂ© de l’élection Ă  la distinction consulaire de Lucius Licinius Murena[7], un lieutenant de PompĂ©e dont Catilina est le compĂ©titeur malheureux et qu'il soupçonne d’avoir corrompu des Ă©lecteurs pour parvenir Ă  ses fins[M 15]. Cependant, grĂące Ă  l’intervention de CicĂ©ron, qui arrive Ă  convaincre les sĂ©nateurs que les troubles politiques sont trop graves pour permettre la vacance d’un poste de consul[8], Murena se voit confirmĂ© dans ses fonctions de consul designatus, avec Decimus Iunius Silanus. Catilina rĂ©agit violemment et radicalise son mouvement : il demande Ă  ses conjurĂ©s, dont Manlius, un centurion installĂ© en Étrurie, de se tenir prĂȘt Ă  lever des troupes, en particulier parmi les vĂ©tĂ©rans de Sylla[M 16].

Le secret est mal gardĂ© ; les conjurĂ©s ne se sentent pas menacĂ©s — Catilina se vante d'avoir des soutiens dans de nombreuses provinces, et certains ne craignent pas de rĂ©vĂ©ler le complot Ă  des tiers. Le 21 octobre 63, la conjuration est connue de plusieurs sĂ©nateurs, dont Crassus[9], CicĂ©ron et les consuls dĂ©signĂ©s Silenus et Murena, qui ont Ă©tĂ© prĂ©venus du danger par Fulvia, maĂźtresse de l’un des conjurĂ©s, Quintus Curius. Celui-ci, rayĂ© du SĂ©nat pour infamie, connaĂźt quelques revers de fortune, trahit le secret de la conjuration pour convaincre sa maĂźtresse de rester avec lui, et lui promet monts et merveilles[S 11].

Selon Salluste, c'est cette rĂ©vĂ©lation qui permet Ă  CicĂ©ron, homo novus, d'accĂ©der au consulat[S 11]. Mis au courant, le SĂ©nat, malgrĂ© son incrĂ©dulitĂ©, commence Ă  prendre la mesure du danger qui guette, mais tergiverse[M 17], car il ignore encore exactement qui est le meneur de la rĂ©volte[M 18]. Les deux consuls en exercice, CicĂ©ron et Caius Antonius Hybrida, sont toutefois investis des pleins pouvoirs par le senatus consultum ultimum[M 19] ; CicĂ©ron dĂ©crĂšte l'Ă©tat d’urgence. Cette mesure est prĂ©maturĂ©e, puisque les conjurĂ©s ne se soulĂšvent qu'au nord de Rome (et non dans la Ville elle-mĂȘme). CicĂ©ron se persuade que la mobilisation de quelques troupes saura arrĂȘter les conjurĂ©s[M 20].

PremiĂšre Catilinaire

Temple de Jupiter Stator.

Le 8 novembre 63 av. J.-C., CicĂ©ron fait une dĂ©claration en plein SĂ©nat, qu'il a rĂ©uni par sĂ©curitĂ© au temple de Jupiter Stator[M 18] - [M 21]. Peut-ĂȘtre dans l'espoir d'apaiser les craintes, ou celui de se dĂ©fendre des soupçons nourris contre lui, Catilina fait alors une apparition dans l'assemblĂ©e. Ce qui donne Ă  CicĂ©ron l'occasion de tenir l'un de ses plus cĂ©lĂšbres discours, la premiĂšre Catilinaire[M 22].

« Alors le consul M. Tullius, sous le coup de la colÚre, ou de la crainte que lui causait la présence de Catilina, prononça un discours aussi brillant qu'utile à la République, discours qu'il rédigea et publia par la suite[Note 4]. »

— Salluste, La Conjuration de Catilina, chapitre XXXI[S 12].

CicĂ©ron rĂ©vĂšle alors que Catilina prĂ©pare un soulĂšvement en Étrurie. Il ajoute que, pendant la nuit qui prĂ©cĂšde, des conjurĂ©s ont tentĂ© de l'assassiner Ă  son domicile[S 13]. Il parvient Ă  convaincre le SĂ©nat de prendre des mesures. Mais CicĂ©ron craint que Rome ne soit prise de troubles. Il semble en effet que Catilina ait joui d'une certaine sympathie parmi la plĂšbe, qui voit assez favorablement son entreprise[S 14]. On promet une rĂ©compense de 200 000 sesterces pour un homme libre, ou l'Ă©mancipation et 100 000 sesterces pour un esclave, Ă  toute personne pouvant rĂ©vĂ©ler les dĂ©tails du complot[S 15] et l'on renforce les postes de garde Ă  l'entrĂ©e de la Ville[S 12]. Cependant, les rumeurs liĂ©es Ă  la rĂ©vĂ©lation du complot inquiĂštent beaucoup l'opinion[S 16].

Catilina interrompt CicĂ©ron par trois fois, puis tente alors de se dĂ©fendre en mettant en cause l'origine sociale de ce dernier, « un citoyen de rencontre », auquel il oppose l'anciennetĂ© et la noblesse de sa famille, mais sa protestation est maladroite et dĂ©clenche le brouhaha : on le traite de « parricide » et d'« ennemi public ». Il est contraint de quitter prĂ©cipitamment l'assemblĂ©e sous les clameurs, non sans avoir menacĂ© les sĂ©nateurs au passage : « Puisque je suis traquĂ© par mes ennemis qui veulent me prĂ©cipiter dans l'abĂźme, j'Ă©teindrai sous les ruines l'incendie qui me menace[S 17] ». Conscient de la prĂ©caritĂ© de sa situation, il quitte Rome le soir mĂȘme et rejoint le camp de Manlius, oĂč il tente d'accĂ©lĂ©rer les opĂ©rations.

DeuxiĂšme Catilinaire

La deuxiÚme Catilinaire est prononcée dÚs le lendemain au Forum, devant le peuple. AprÚs la fuite de Catilina, Cicéron tente de justifier sa décision de l'avoir laissé quitter librement la ville, et non de l'avoir exilé, comme certains lui en font le reproche[10], et tente de rassurer la population[M 23].

TroisiĂšme Catilinaire

L'affaire des Allobroges[M 15] dĂ©montre que Catilina a des alliĂ©s dans Rome mĂȘme. Des dĂ©lĂ©guĂ©s gaulois sont en effet venus Ă  Rome pour se plaindre des conditions Ă©conomiques de leur province, et de la cupiditĂ© de leurs magistrats[S 18], et les conjurĂ©s, faisant feu de tout bois, tentent de se rallier tous les mĂ©contents, mĂȘme des Gaulois. ContactĂ©s, les Allobroges hĂ©sitent sur le parti Ă  prendre, puis choisissent le pouvoir en place[S 19].

ManipulĂ©s par CicĂ©ron, ils obtiennent des conjurĂ©s de prĂ©cieuses informations. Ils exigent mĂȘme une lettre d'intention signĂ©e des conjurĂ©s, qui tombent sans se mĂ©fier dans le piĂšge[S 20]. InterceptĂ©s Ă  leur dĂ©part de Rome, les Allobroges remettent cette lettre au SĂ©nat. Le SĂ©nat n'a plus alors qu'Ă  cueillir les partisans du coup d'État.

La conspiration met au jour un vĂ©ritable plan «terroriste» pour prendre le pouvoir : plusieurs personnalitĂ©s nommĂ©ment dĂ©signĂ©es, dont CicĂ©ron, doivent ĂȘtre assassinĂ©es, une douzaine de quartiers incendiĂ©s[S 21], les conjurĂ©s espĂ©rant profiter de la confusion provoquĂ©e par ces actions. La rĂ©vĂ©lation du plan retourne la plĂšbe, qui fait alors bloc autour du pouvoir[S 22]. Commence alors l'enquĂȘte du SĂ©nat. Les conspirateurs, confondus par les nombreuses preuves qu'ils ont laissĂ©es, sont rapidement dĂ©masquĂ©s.

Cinq conspirateurs, Statilius, Ceparius, Aulus Gabinius, Cethegus et Publius Cornelius Lentulus Sura, sont alors arrĂȘtĂ©s et s'apprĂȘtent Ă  comparaĂźtre devant le SĂ©nat. Mais bien qu'en Ă©tat d'arrestation, ils tentent encore de provoquer le soulĂšvement[M 24]. DĂšs le 2 dĂ©cembre, les principaux membres, sauf Catilina, sont hors d’état de nuire, et retenus Ă  Rome dans des rĂ©sidences de clients ou de membres de leur famille, en attendant leur jugement.

Épilogue

QuatriĂšme Catilinaire

Coupe schématique du Tullianum. Le cachot inférieur est traditionnellement celui des condamnés à mort.

Le , aux nones de décembre, les conjurés sont condamnés à mort aprÚs un débat au Sénat, dont Salluste a retracé les arguments.

Les jours qui ont prĂ©cĂ©dĂ© le 5 dĂ©cembre ont Ă©tĂ© mouvementĂ©s, car de nombreux dĂ©lateurs se sont spontanĂ©ment prĂ©sentĂ©s pour obtenir des parts de confiscation des accusĂ©s et ont mĂȘme accusĂ© quelques hommes de plus d’avoir participĂ© Ă  la conjuration. Parmi eux, Crassus[S 23] et Jules CĂ©sar[S 24], car leur complaisance envers les populares fait croire que la cause des opprimĂ©s et des mĂ©contents, que dĂ©fend Catilina, est la leur. Il est possible que les deux hommes aient regardĂ© la conjuration sans trop d‘inquiĂ©tude, mais il paraĂźt improbable qu’ils se soient rangĂ©s derriĂšre Catilina dans une entreprise hasardeuse, qui ne coĂŻncidait pas avec leurs intĂ©rĂȘts, puisque Crassus possĂ©dait de nombreuses richesses, et que Jules CĂ©sar Ă©tait une puissance montante (il venait d’ĂȘtre dĂ©signĂ© prĂ©teur pour 62)[11] - [Note 5].

CicĂ©ron interroge l'assemblĂ©e sĂ©natoriale : « Quels chĂątiments dĂ©cidez-vous ? »[M 24]. Silanus, le consul dĂ©signĂ©, parle le premier et rĂ©clame la peine de mort[S 25]. Jules CĂ©sar prend alors la parole[S 26]. Au terme d'un long plaidoyer, il propose de les emprisonner Ă  perpĂ©tuitĂ© dans les municipes d’Italie, plutĂŽt que de les condamner Ă  une peine illĂ©gale. La mort des condamnĂ©s serait de toute façon plus douce que la prison et pourrait donner naissance Ă  la volontĂ© de vengeance de certains. Le doute est semĂ© parmi les sĂ©nateurs[S 27].

C’est l’intervention de Caton le Jeune, un optimas qui prĂŽne des valeurs conservatrices, qui scelle le sort des conjurĂ©s. Pour lui, la mort est la seule solution, car les municipes ne sont pas sĂ»rs, du moins pas plus que Rome, et il est possible que les accusĂ©s ne fassent pas leur peine entiĂšre. De plus, la seule solution lĂ©gale serait de les exiler, mais ce serait leur permettre de rejoindre l’Étrurie, oĂč le soulĂšvement continue, et de grossir les rangs de Catilina.

Le vote est sans appel et le point de vue de CicĂ©ron et de Caton l’emporte[S 28], mĂȘme si Jules CĂ©sar a rĂ©ussi Ă  faire pencher Silanus vers son point de vue[M 24]. L’exĂ©cution a lieu juste aprĂšs la sĂ©ance : les cinq condamnĂ©s sont Ă©tranglĂ©s au Tullianum[S 29]. AussitĂŽt, sur le Forum, prĂšs des Rostres, CicĂ©ron annonce au peuple, qui lui fait une ovation, que les conjurĂ©s « ont vĂ©cu » (« uixerunt »)[M 25]. Son rĂŽle a Ă©tĂ© dĂ©terminant dans toute cette affaire, se plaĂźt-il Ă  rappeler.

DĂ©bĂącle de la conjuration

La fin de la conjuration se produit rapidement aprĂšs les exĂ©cutions, juste le temps pour les troupes que CicĂ©ron a envoyĂ©es de mater le soulĂšvement d’Étrurie. Catilina, fort de 2 000 hommes (mais dont seul un quart est correctement armĂ©), tente de louvoyer et de gagner du temps, dans l'espoir de se renforcer, mais les seuls renforts qu'il accueille sont des esclaves en fuite, qu'il finit par congĂ©dier[S 30]. Il est obligĂ© de se retirer dans les montagnes, et tente de s'enfuir par Pistoia en direction de la Gaule transalpine. Poursuivi par Quintus CĂŠcilius Metellus Celer, il se rĂ©sout au combat[S 31]. La bataille a lieu le 5 janvier[M 24]. Les troupes loyalistes auraient dĂ» ĂȘtre commandĂ©es par le consul Caius Antonius Hybrida, que les historiens soupçonnent d'avoir secrĂštement encouragĂ© Catilina, mais le consul prĂ©texte une crise de goutte et cĂšde le commandement Ă  son lieutenant, Marcus Petreius[S 32]. Le combat est extrĂȘmement violent. Tous les conjurĂ©s meurent sur le champ de bataille, en braves[S 33], comme CicĂ©ron lui-mĂȘme le reconnaĂźt. BlessĂ© au combat, Catilina est retrouvĂ© agonisant[S 34].

Salluste peut alors conclure son récit :

« Nombre de soldats sortis du camp [des vainqueurs] pour visiter ou pour piller le champ de bataille, dĂ©couvraient en retournant les cadavres ennemis les uns un ami, les autres un hĂŽte ou un parent ; quelques-uns aussi reconnaissaient des adversaires personnels. Ainsi par toute l'armĂ©e rĂ©gnaient des sentiments divers, oĂč se mĂȘlaient le plaisir et la tristesse, le deuil et la joie. »

— Salluste, La Conjuration de Catilina, chapitre LXI, 8[S 35].

À Rome, l'atmosphĂšre est au rĂšglement de comptes : plusieurs personnes sont accusĂ©es d'avoir trempĂ© dans le complot et jugĂ©es : L. Vargunteius, Porcius LĂŠca, dont la maison avait Ă©tĂ© un lieu de rĂ©union pour Catilina, le chevalier C. Cornelius qui avait tentĂ© d'assassiner CicĂ©ron. Publius Autronius PĂŠtus, contre qui CicĂ©ron tĂ©moigne, est exilĂ©. Inversement, CicĂ©ron dĂ©fend et fait acquitter P. Sulla, suspectĂ© mais sans Ă©lĂ©ments Ă  charge solides[M 26]. CĂ©sar rĂ©futa les accusations de complicitĂ©, car CicĂ©ron tĂ©moigna qu'il avait spontanĂ©ment apportĂ© des informations sur la conjuration, et fit emprisonner ses calomniateurs.

Enfin Crassus quitte Rome avec sa famille et tous ses biens pour se réfugier en Macédoine[M 27].

Le rÎle de Cicéron

Le fait que ces Ă©vĂ©nements se dĂ©roulent sous son consulat place Ă©videmment CicĂ©ron au premier plan. Le consul en tire d'ailleurs une gloire immĂ©diate, et une popularitĂ© indĂ©niable[M 25]. Quintus Lutatius Catulus le salue du titre de « PĂšre de la patrie ». AprĂšs les nones de dĂ©cembre, CicĂ©ron envoie un rĂ©sumĂ© trĂšs dĂ©taillĂ© de l’affaire Ă  PompĂ©e, qui a surtout pour effet d’agacer le destinataire[M 28]. Trois ans plus tard, la publication des Catilinaires est pour l’orateur une nouvelle occasion de magnifier son rĂŽle.

Mais CicĂ©ron ne cesse de se vanter, et fatigue rapidement ses concitoyens : « Son triomphe est de courte durĂ©e[M 14]. » Les Romains de l’époque ne sont pas dupes, ce qui amĂšne ses ennemis Ă  le discrĂ©diter, voire Ă  le ridiculiser.

« CicĂ©ron eut dĂšs lors un grand pouvoir Ă  Rome, mais il se rendit lui-mĂȘme odieux Ă  bien des gens : bien qu'il ne fĂźt rien de rĂ©prĂ©hensible, il les indisposait Ă  force de se louer lui-mĂȘme et de se vanter sans cesse. On ne pouvait se rendre au SĂ©nat, Ă  une assemblĂ©e du peuple ou devant un tribunal sans ĂȘtre obligĂ© d'entendre ressasser l'histoire de Catilina et de Lentulus. Pour finir, il remplit ses livres et ses Ă©crits de ses propres louanges et il rendit ainsi son Ă©loquence, qui Ă©tait si plaisante et si pleine de charme, ennuyeuse et insupportable Ă  ses auditeurs : cette vanitĂ© importune Ă©tait comme une fatalitĂ© qui s'attachait Ă  lui. Toutefois, malgrĂ© ce dĂ©sir de gloire immodĂ©rĂ©, il Ă©tait exempt de toute jalousie et prodiguait les louanges Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs et Ă  ses contemporains, comme on peut le voir dans ses Ă©crits[Note 6]. [
]
Ces reproches lui étaient sans doute dictés par son ambition, et l'orgueil que lui inspirait son habileté oratoire l'amena souvent à abandonner toute décence. »

— Plutarque, Vies parallĂšles des hommes illustres : CicĂ©ron, 24, 1 et 25,1[12].

Outre les Catilinaires, Cicéron fait référence à la conjuration de Catilina dans plusieurs de ses discours, notamment Pro Murena, dans lequel il défend Muréna d'accusations de corruption électorale[M 29], et Pro P. Sylla dans lequel il défend Publius Cornelius Sulla de trahison et de participation aux deux conjurations de Catilina[13] (collusion avec les Allobroges).

Critiques

Toutefois, CicĂ©ron a essuyĂ© deux types de critiques : la passivitĂ© et l'abus de pouvoir. Le consul aurait longtemps louvoyĂ© entre les factions, et rĂ©agi tardivement, bien aprĂšs avoir eu vent de la conjuration. Ce sont surtout les historiens modernes qui lui font ce reproche. L’accusation d'abus de pouvoir — pour avoir condamnĂ© Ă  mort des citoyens romains sans vĂ©ritable procĂšs — est quant Ă  elle trĂšs ancienne. L'exploitation systĂ©matique de ce reproche par ses adversaires s'explique par l'instabilitĂ© politique de l'Ă©poque, oĂč les alliances se dĂ©font aussi vite qu'elles se nouent.

DĂšs la fin de son consulat, CicĂ©ron doit faire face Ă  une cabale contre lui[14] : il se voit d'abord interdire de faire l’apologie de sa magistrature par le tribun de la plĂšbe Quintus Metellus Nepos, qui l'accuse ensuite d'avoir exĂ©cutĂ© des citoyens sans jugement. CicĂ©ron s'en dĂ©fend dans un dĂ©bat public, rappelant qu'il a Ă©tĂ© mandatĂ© pour cela par les sĂ©nateurs. Caton, Ă©galement tribun de la plĂšbe, oppose son veto aux projets de Nepos[M 30] - [M 31].

En 58, le tribun de la plĂšbe Publius Clodius Pulcher, un membre des populares soutenu par CĂ©sar, et qui lui avait pourtant prĂȘtĂ© assistance lors de la conjuration, dĂ©pose un projet de loi punissant automatiquement tout magistrat responsable de l'exĂ©cution sans jugement de citoyen romain. Le projet vise CicĂ©ron sans le nommer ; abandonnĂ© par PompĂ©e, CicĂ©ron est contraint Ă  l'exil[M 32].

MalgrĂ© ses plaidoyers pro domo, ou peut-ĂȘtre Ă  cause d'eux, CicĂ©ron est poursuivi par le reproche de la condamnation des conjurĂ©s. Il s'en dĂ©fend en affirmant que tout Rome le soutenait. De plus, son action est lĂ©gitimĂ©e par le senatus consultum ultimum qui lui confĂ©rait des droits dictatoriaux[M 33], et il n’avait donc pas besoin de rĂ©fĂ©rer aux assemblĂ©es populaires, ici les comices centuriates, pour dĂ©cider du sort des conjurĂ©s.

Salluste impute la rumeur de la coupe de sang humain des conjurĂ©s Ă  la volontĂ© de dĂ©fendre CicĂ©ron contre ce reproche en noircissant au maximum l’action des conspirateurs[S 36].

Conséquences de la conjuration

La conjuration de Catilina dĂ©montre que les guerres civiles sont loin d’ĂȘtre terminĂ©es. Cependant, le complot n'a pas la dimension sociale de la rĂ©volte de Spartacus, il ne rĂ©pond qu'aux besoins et aux frustrations de quelques nantis romains, soutenus il est vrai par des notables provinciaux[M 34]. Le complot ne rĂ©vĂšle aucun programme politique, aucune volontĂ© de rĂ©forme institutionnelle[M 17]. Il marque simplement le clivage des points de vue des trois grandes idĂ©ologies politiques de l'Ă©poque : les populares de Crassus et de Jules CĂ©sar, les optimates de Caton, et les partisans de CicĂ©ron, plus modĂ©rĂ©s, hommes de l’ordre Ă©questre ou hommes nouveaux qui n’obtiennent le soutien ni des uns ni des autres, ce qui place CicĂ©ron dans une position dĂ©licate.

DĂšs le retour de PompĂ©e d’Orient, la politique se rĂ©sume aux relations entre les populares et les optimates, sans laisser Ă  CicĂ©ron d’autre choix que d’adhĂ©rer Ă  l’un ou Ă  l’autre des deux partis.

ƒuvres inspirĂ©es par la conjuration de Catilina

Littérature

Musique

Notes et références

Notes

  1. Sylla épure le Sénat, puis il fait passer le nombre de sénateurs de 300 à 600 (Jean-Michel David, op. cit., p. 193 et Marcel Le Glay, op. cit. p. 133).
  2. Pompée ne rentre à Rome qu'en 61, fort d'un prestige inégalé : il est le vainqueur de 14 nations. Le 29 septembre 61, on célÚbre son triomphe (Marcel Leglay, Op. cit., p. 137).
  3. Selon Pierre Grimal, la date des élections est incertaine : fin juillet, comme il est d'usage, ou reportée à fin septembre (Cicéron, p. 152) ?.
  4. Cicéron publia son discours en 60, selon une note d'Alfred Ernout, p. 85.
  5. Selon Plutarque, c'est la crainte de la puissance de César - pourtant dénoncé par Quintus Curius et le délateur Lucius Vettus - et de celle de ses soutiens qui retient Cicéron de le mettre en accusation (Vies parallÚles Cicéron, XXI). César aurait trempé dans la premiÚre conjuration de Catilina.
  6. Dans une note de l'édition Quarto des Vies parallÚles p. 1 595, on souligne que la défense de son consulat, outre l'expression de la vanité de Cicéron, est aussi une obligation politique.
Salluste : La Conjuration de Catillina
  1. Salluste -41, p. 91 ; chap. XXXIV.
  2. Salluste -41, p. 58 ; chap. V.
  3. Salluste -41, p. 68 ; chap. XIV.
  4. Salluste -41, p. 71 ; chap. XVIII.
  5. Salluste -41, p. 69 ; chap. XV.
  6. Salluste -41, p. ? ; chap. XV.
  7. Salluste -41, p. 77 ; chap. XXIII.
  8. Salluste -41, p. 70 ; chap. XVI et XVII.
  9. Salluste -41, p. 70 ; chap. XVI.
  10. Salluste -41, p. 71 ; chap. XVII.
  11. Salluste -41, p. 78 ; chap. XXIII.
  12. Salluste -41, p. 84 ; chap. XXXI.
  13. Salluste -41, p. 81 ; chap. XXVIII.
  14. Salluste -41, p. 90 ; chap. XXXVIII.
  15. Salluste -41, p. 83 ; chap. XXX.
  16. Salluste -41, p. 83 ; chap. XXIX et XXXI.
  17. Salluste -41, p. 85 ; chap. XXXII.
  18. Salluste -41, p. 93 ; chap. XL.
  19. Salluste -41, p. 93 ; chap. XLI.
  20. Salluste -41, p. 96 ; chap. XLIV.
  21. Salluste -41, p. 95 ; chap. XLIII.
  22. Salluste -41, p. 99 ; chap. XLVIII.
  23. Salluste -41, p. 100 ; chap. XLVIII.
  24. Salluste -41, p. 101 ; chap. XLIX.
  25. Salluste -41, p. 102 ; chap. L.
  26. Salluste -41, p. 103 ; chap. LI.
  27. Salluste -41, p. 109 ; chap. LII.
  28. Salluste -41, p. 114 ; chap. LIIV.
  29. Salluste -41, p. 116 ; chap. LV.
  30. Salluste -41, p. 118 ; chap. LVI.
  31. Salluste -41, p. 119 ; chap. LVII.
  32. Salluste -41, p. 121 ; chap. LIX.
  33. Salluste -41, p. 123 ; chap. LX.
  34. Salluste -41, p. 123 ; chap. LXI.
  35. Salluste -41, p. 124 ; chap. LXI.
  36. Salluste -41, p. 77 ; chap. XXII,, 3.
Autres sources primaires
  1. Virgile, L'ÉnĂ©ide, Livre I, v. 510.
  2. Claude Nicolet, Rome et la conquĂȘte du monde mĂ©diterranĂ©en 264–27 av. J.-C., Tome 1 – Les structures de l’Italie romaine, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problĂšmes », Paris, 2001 (1re Ă©d. 1979) (ISBN 2-13-051964-4), p. 196.
  3. Plutarque, p. 1 580 ; chap. X.
  4. JĂ©rome Corcopino, Jules CĂ©sar, p 135/137
  5. Plutarque, p. 1 587 ; chap. XVII, 1.
  6. Cicéron Catilinaire, p. 10 ; Cat. I, VI-1 et 2.
  7. Cicéron Pro Muréna, p. 33 ; III-7.
  8. Cicéron Pro Muréna, p. 81 ; XXXIX, 84.
  9. Plutarque, p. 1 585 ; chap. XV.
  10. Cicéron Catilinaire, p. 33 ; VI, 12.
  11. Suétone, p. 42 ; chap. XVIII.
  12. Plutarque, p. 1596.
  13. Cicéron Pro P. Sylla, p. 115 ; IV, 11.
  14. Plutarque, p. 23,1 ; 1594.

Sources modernes

Voir aussi

Bibliographie

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Sources antiques

Sources modernes

  • Gaston Boissier, La Conjuration de Catilina, Paris, Hachette (1re Ă©d. 1905) (lire en ligne).
  • Pierre Grimal, CicĂ©ron, Paris, Fayard, (1re Ă©d. 1986), 478 p. (ISBN 978-2-213-01786-0), chap. VIII (« Le consulat »). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Michel David, La Romanisation de l'Italie, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 381), (1re Ă©d. 1994), 260 p. (ISBN 978-2-08-081381-7).
  • Jean-Michel David, La RĂ©publique romaine, de la deuxiĂšme guerre punique Ă  la bataille d'Actium (218-31) : Crise d'une aristocratie, t. 7, Paris, Le Seuil, coll. « Nouvelle Histoire de l'AntiquitĂ© » (no 7), (1re Ă©d. 2000), 310 p. (ISBN 978-2-02-023959-2 et 2-02-023959-0), chap. 7 (« PompĂ©e ou le faux Ă©quilibre »). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • François Hinard (dir.), Dominique Briquel, Gianni Brizzi et Jean-Michel Roddaz (prĂ©f. François Hinard), Histoire romaine, t. 1 : Des origines Ă  Auguste, Paris, Fayard, , 1 075 (ISBN 978-2-213-03194-1), chap. XVIII (« L'agonie »). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marcel Le Glay, Jean-Louis Voisin et Yann Le Bohec, Histoire romaine, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (1re Ă©d. 1991), 587 p. (ISBN 978-2-13-058910-5), chap. 6 (« Crise et fin de la RĂ©publique »). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Adrian Goldsworthy, Caesar : The Life of a Colossus, Londres, Phoenix, (1re Ă©d. 2006), 696 p. (ISBN 978-0-7538-2158-9, prĂ©sentation en ligne), chap. 6 (« Conspiracy »).
  • (it) E. Manni, Lucio Sergio Catilina, Palerme, 3e Ă©d., 1969.
  • Claude Nicolet, Les noms des chevaliers victimes de Catilina, Mel. W. Seston, Paris, 1974, p. 381-395.
  • (en) Zvi Yavetz, « The failure of Catilina’s conspiracy », Historia, 1963, p. 485-499.

Article connexe

Sites proposant des textes complets

Sites traitant de Catilina

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