AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Institutions de la RĂ©publique romaine

Les institutions de la République romaine ne sont pas toutes fondées dÚs l'établissement du régime républicain. Le développement des différentes assemblées et magistratures a été progressif et hétérogÚne, elles sont créées au fil du temps et selon les besoins et subissent de multiples mutations, souvent en parallÚle avec l'évolution institutionnelle des cités grecques[1]. Il faut attendre pour que soit définie par la loi une organisation partielle des magistratures, qui entérine la succession et la hiérarchisation de certaines d'entre elles[2].

Les différentes institutions républicaines

Le rĂ©gime rĂ©publicain s'est formĂ© peu Ă  peu Ă  partir du dĂ©but du Ve siĂšcle av. J.-C., au grĂ© des Ă©vĂšnements qui ponctuent la longue lutte politique que se sont livrĂ©e les patriciens et les plĂ©bĂ©iens, les premiers tentant de conserver leur pouvoir et les deuxiĂšmes tentant de se faire reconnaĂźtre plus de droits, et des guerres de conquĂȘte qui amĂšnent Rome Ă  dominer un territoire toujours plus vaste. Cette lente et irrĂ©guliĂšre Ă©volution donne naissance Ă  une forme de gouvernement originale et trĂšs organisĂ©e qu'on peut considĂ©rer comme plus oligarchique que les dĂ©mocraties grecques mais comme plus dĂ©mocratique qu'une vĂ©ritable oligarchie. Dans ce rĂ©gime, si l'Ă©quilibre politique a fortement Ă©voluĂ© entre le dĂ©but et la fin de la RĂ©publique, le pouvoir demeure partagĂ© entre le peuple, qui se rassemble en assemblĂ©es, les magistrats et le SĂ©nat[3].

Le SĂ©nat

Le SĂ©nat est une assemblĂ©e permanente composĂ©e traditionnellement d'un maximum de 300 membres environ qui sont tous d'anciens magistrats[4]. L'autoritĂ© du SĂ©nat dĂ©coule de la dignitĂ© et du prestige dont jouissent les sĂ©nateurs. Comme le SĂ©nat est la seule institution politique Ă  ĂȘtre Ă©ternelle et continue, comparĂ© au consulat qui expire au terme d’un mandat annuel, il acquiert la dignitĂ© des traditions antiques et est considĂ©rĂ© comme le gardien des coutumes ancestrales.

Le SĂ©nat est autant une institution religieuse qu’une institution politique : ces deux notions sont en fait intimement liĂ©es et indissociables dans l'organisation romaine antique. Il fonctionne en obĂ©issant Ă  diverses restrictions d’ordre religieux. Il ne peut se rĂ©unir que dans un espace consacrĂ© (templum) comme la Curie Hostilia et avant chaque rĂ©union, un sacrifice aux dieux est fait et les auspices sont prises afin de dĂ©terminer si c'est un jour faste ou non.

Plusieurs conditions sont nécessaires pour avoir accÚs au Sénat : avoir exercé une des magistratures du cursus honorum, disposer d'une fortune fonciÚre et avoir été choisi par les censeurs qui complÚtent tous les cinq ans l'album sénatorial.

Les sĂ©nateurs donnent leur avis sur les lois, avec un droit de veto sur les dĂ©cisions des comices, et dirigent la politique Ă©trangĂšre et la diplomatie. Ils ont Ă©galement un rĂŽle prĂ©Ă©minent concernant la gestion des finances et des travaux publics, des levĂ©es et de la rĂ©partition des contingents. Le SĂ©nat promulgue des dĂ©crets, appelĂ©s (au singulier) senatus consultum. Officiellement, il s’agit de « conseils » donnĂ©s aux magistrats, bien qu’en pratique, ces dĂ©crets sont souvent suivis Ă  la lettre par les magistrats. Si un senatus consultum entre en conflit avec une loi promulguĂ©e par une assemblĂ©e populaire, la loi prend un statut prioritaire et outrepasse le senatus consultum.

Les assemblées populaires

Les assemblées romaines, appelées comices (comitia), concernent le peuple romain dans son ensemble (populus), c'est-à-dire tous les citoyens romains qu'ils soient plébéiens ou patriciens. Le peuple y exerce son droit de suffrage (ius suffragii)[5]. Elles se basent sur différentes modalités de regroupement des citoyens romains : par curie, par tribu ou par centurie[6]. Le peuple manifeste au travers de ces trois types de comices sa volonté. Elles ont des charges électorales, législatives et judiciaires[7] : la participation du peuple devient en effet indispensable pour l'élection des magistrats, le vote des lois et des plébiscites et les jugements des crimes et délits importants[8].

Les comices se rĂ©unissent en dehors de la ville, sur le Champ de Mars, Ă  l’appel d’un magistrat nĂ©cessairement dĂ©tenteur de l'imperium : le peuple ne peut pas prendre de lui-mĂȘme l'initiative de se rĂ©unir[8]. Le magistrat qui a ordonnĂ© aux comices de se rĂ©unir s’assure en premier lieu de l’approbation des dieux en prenant les auspices. Tout signe interprĂ©tĂ© de façon dĂ©favorable provoque le report au jour faste suivant. De fait, ce moyen commode de temporiser est frĂ©quemment utilisĂ© pour reporter ces rĂ©unions. Les candidats Ă  une Ă©lection sont proposĂ©s par le magistrat qui organise le vote et qui peut refuser certaines candidatures. Les candidats, vĂȘtus d'une toge blanchie Ă  la craie (d'oĂč le mot « candidat », de candidus, blanc en latin) circulent parmi les Ă©lecteurs et les incitent Ă  voter en leur faveur.

Chaque unitĂ©, tribu ou centurie vote Ă  tour de rĂŽle par ordre hiĂ©rarchique dĂ©croissant. Le vote se fait corps prĂ©sent (pas de procuration) et ne sera secret qu'aprĂšs , lorsque la Lex Gabinia impose le vote Ă  l'aide de tablettes portant le nom du candidat. Le dĂ©compte des voix se fait immĂ©diatement, de sorte que le vote de la premiĂšre centurie ou tribu est connu des suivantes au moment oĂč celles-ci votent. Ce premier vote prend la valeur d’un prĂ©sage pour la suite du scrutin et influe souvent sur celui des centuries ou tribus suivantes. Lorsque les rĂ©sultats du vote sont acquis, le magistrat organisateur proclame le nom des Ă©lus, condition obligatoire pour leur investiture.

Comices curiates

Ce sont les plus anciennes assemblées populaires. Selon la tradition romaine, ils sont réunis dÚs la royauté romaine. Ils s'organisent sur la base de trente curies, dix pour chacune des trois tribus archaïques. Les comices curiates sont présidés par un consul, un préteur ou le pontifex maximus. Le magistrat qui les réunit doit pouvoir prendre les auspices avant la réunion qui se déroule généralement sur le Comitium. Ils ne jouent qu'un rÎle mineur sous la République, et à la fin de la République, seuls les licteurs représentant chaque curie se réunissent. Ils votent chaque année les leges curiatae, qui confirment l'imperium des magistrats, et arbitrent sur les questions de droit familial des patriciens (mariage, héritage, adoption) en présence du pontifex maximus[9].

Comices tributes

Les comices tributes sont rassemblĂ©s sur la base des tribus dont le nombre passe de vingt vers la fin du Ve siĂšcle av. J.-C. Ă  trente-cinq au milieu du IIIe siĂšcle av. J.-C.[10]. Cette rĂ©partition ne se fonde donc pas sur des considĂ©rations ethniques ou censitaires mais sur des divisions gĂ©ographiques[11]. Ils dĂ©rivent vraisemblablement du concilium plebis mais ce dernier est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme juridiquement distinct. La diffĂ©rence entre les comices tributes et le concile plĂ©bĂ©ien semble tenir aux magistrats qui prĂ©sident et aux types d'Ă©lections organisĂ©es. S'il s'agit d'un tribun de la plĂšbe qui prĂ©side l'Ă©lection d'un nouveau collĂšge de tribuns (ces derniers reprĂ©sente la plĂšbe), les membres patriciens sont exclus et on parle de concile plĂ©bĂ©ien. Si l'assemblĂ©e est prĂ©sidĂ©e par un consul, un dictateur ou un prĂ©teur, on parle de comices tributes. Ces derniers votent les lois, des plĂ©biscites dans le cas du concile plĂ©bĂ©ien. Ils jouent Ă©galement un rĂŽle judiciaire et rendent des jugements pour les crimes d'État passibles d'amende, les affaires avec accusation capitale Ă©tant renvoyĂ©es devant les comices centuriates[9]. Ils Ă©lisent les questeurs, les Ă©diles curules et les tribuns militaires[12].

Comices centuriates

Les comices centuriates s'organisent sur la base de 193 centuries, comprenant les equites, les pedites et les centuries sans armes[13]. Ils concernent tous les citoyens et sont prĂ©sidĂ©s par un consul ou un prĂ©teur, ou encore un dictateur durant les premiers siĂšcles de la RĂ©publique. Ils se rĂ©unissent sur le Champ de Mars, en dehors des limites sacrĂ©es du pomerium. Ils Ă©lisent les consuls, les censeurs et les prĂ©teurs. Les comices centuriates jouent un rĂŽle lĂ©gislatif important au dĂ©but de la RĂ©publique et, mĂȘme si ce rĂŽle s'amoindrit au cours du temps, ils conservent tout au long de la RĂ©publique un rĂŽle prĂ©Ă©minent concernant les dĂ©clarations de guerre et la confirmation des pouvoirs des censeurs. Ils jouent Ă©galement un rĂŽle judiciaire et prennent en charge les procĂšs avec accusations capitales qui se limitent aux accusations de perduellio Ă  la fin de la RĂ©publique[9].

Les magistrats

Les magistratures sont crĂ©Ă©es progressivement aprĂšs la proclamation de la RĂ©publique romaine en Elles constituent la branche exĂ©cutive de l’État. Chaque magistrat romain (magistratus) est investi d’une partie plus ou moins importante du pouvoir (maior potestas) dĂ©terminant un certain rang de pouvoir. Ainsi, chaque magistrature ordinaire de Rome peut se dĂ©finir selon plusieurs critĂšres.

  • L'origine sociale des candidats : les magistratures du peuple (censure, consulat, prĂ©ture, Ă©dilitĂ© curule et questure) sont accessibles Ă  tout citoyen alors que les magistratures plĂ©bĂ©iennes (tribunat de la plĂšbe et Ă©dilitĂ© plĂ©bĂ©ienne) ne sont accessibles qu'aux seuls plĂ©bĂ©iens.
  • Le pouvoir qui leur est attachĂ© : on distingue les magistratures cum imperio (consulat et prĂ©ture) des magistratures sine imperio (censure, Ă©dilitĂ©, tribunat de la plĂšbe et questure). Les magistrats cum imperio disposent d'un certain niveau d'imperium, un pouvoir de commandement qui s'exprime notamment par la facultĂ© de dĂ©cider de l'engagement des moyens militaires et par un droit de vie ou de mort. Tous les magistrats bĂ©nĂ©ficient toutefois de l'auctoritas qui est le pouvoir d'exĂ©cution de la loi.
  • Le droit d'auspices : les magistratures cum iure auspiciorum maiorum (censure, consulat et prĂ©ture) qui ont le droit de prendre les auspices en tous lieux et les magistratures cum iure auspiciorum minorum (tribunat de la plĂšbe, Ă©dilitĂ© et questure) qui ne peuvent prendre les auspices qu'Ă  Rome.
  • La protection statutaire : les magistratures sacrosaintes (censure, tribunat de la plĂšbe et Ă©dilitĂ© plĂ©bĂ©ienne) qui offrent Ă  leur titulaire une inviolabilitĂ© religieuse, et les magistratures non sacrosaintes (consulat, prĂ©ture, Ă©dilitĂ© curule et questure)
  • Le symbole de la chaise curule : les magistratures curules (censure, consulat, prĂ©ture et Ă©dilitĂ© curule) et les magistratures non curules (tribunat de la plĂšbe, Ă©dilitĂ© plĂ©bĂ©ienne et questure). L'insigne des magistrats curules est la chaise curule qui n’est qu’un privilĂšge honorifique.

En vertu de ces diffĂ©rentes classifications, plusieurs historiens ont tentĂ© d'Ă©tablir une distinction entre magistratures supĂ©rieures et magistratures infĂ©rieures, certains adoptant dans le premier groupe les seuls magistratures cum ius auspiciorum maiorum, d'autres les magistratures curules. La seule hiĂ©rarchisation qui soit universellement acceptĂ©e est celle du cursus honorum, qui impose l'accĂšs aux magistratures dans un certain ordre (mais elle ne concerne pas certaines charges comme le tribunat de la plĂšbe). Enfin, et fondamentalement, les magistratures de la RĂ©publique sont toutes collĂ©giales, c'est-Ă -dire qu'aucun des magistrats Ă©lus Ă  une magistrature n'exerce son pouvoir seul et n'a de pouvoir supĂ©rieur Ă  son (ou ses) collĂšgue(s) (hormis le dictateur pendant les pĂ©riodes oĂč Rome se trouve directement menacĂ©e). En outre, chaque magistrat peut casser une dĂ©cision prise par l'un de ses collĂšgues grĂące Ă  son pouvoir d'intercessio.

Magistrats extraordinaires

Interroi

L'interroi est un magistrat suprĂȘme intĂ©rimaire choisi parmi les sĂ©nateurs, en l'absence de dĂ©tenteur du pouvoir consulaire ou dictatorial. Sa charge ne peut excĂ©der cinq jours durant lesquels il est chargĂ© d'organiser les Ă©lections de nouveaux magistrats. Si aucun consul n'est Ă©lu dans l'intervalle, il nomme un nouvel interroi qui lui succĂšde et poursuit sa mission.

Dictateur

En temps d’urgence, aprĂšs dĂ©cision du sĂ©nat de recourir Ă  cette magistrature d'exception, le dictateur est choisi par un des consuls en exercice, en principe parmi les anciens consuls. Le dictateur dĂ©tient les pleins pouvoirs pour six mois au maximum (typiquement : une saison de guerre), mĂȘme dans les limites du pomerium[14] - [15], et doit s'adjoindre un maĂźtre de cavalerie, qui est en quelque sorte son chef d'Ă©tat major[16]. Contrairement Ă  ce que le sens actuel du terme peut laisser penser, le dictateur romain n'exerce pas forcĂ©ment son pouvoir de maniĂšre arbitraire et autoritaire. À partir de , Rome n'Ă©tant plus directement menacĂ©e, la charge de dictateur n'est plus attribuĂ©e[15]. Il faut attendre l'arrivĂ©e au pouvoir de Sylla pour que la dictature rĂ©apparaisse mais dans des conditions bien diffĂ©rentes de ce qui a pu se passer au dĂ©but de la RĂ©publique. Sylla est imitĂ© par CĂ©sar qui s'octroie le titre Ă  vie. À sa mort, Marc Antoine supprime dĂ©finitivement cette magistrature.

DĂ©cemvir

Il s'agit d'une magistrature extraordinaire disposant d'un pouvoir consulaire (consulari imperium), créée dans le cadre des luttes entre plébéiens et patriciens et qui remplace le collÚge des consuls. Deux collÚges de dix hommes se sont succédé entre 451 et et ont eu pour mission la rédaction de la Loi des XII tables, premier corps de lois rédigé de la Rome antique[17].

Magistrats ordinaires

Censeurs

Selon la tradition, la censure est instituée en afin d'alléger les charges incombant aux consuls, notamment en prenant en main l'organisation du cens[18]. Bien qu'étant à l'origine une magistrature de second plan, la censure gagne peu à peu en prestige et devient, à partir de la magistrature la plus élevée en dignité, occupant le dernier échelon du cursus honorum[18].

Les deux censeurs sont Ă©lus par les comices centuriates tous les cinq ans, mais en pratique les censeurs abdiquent au bout de 18 mois seulement, et ne sont pas rĂ©Ă©ligibles. Durant leur mandat, ils organisent le cens qui leur permet de rĂ©pertorier et de classer les citoyens selon leur Ăąge et leur richesse. Ils composent la liste des sĂ©nateurs, en notant leur nom dans un registre appelĂ© album. La composition du SĂ©nat et le classement des citoyens Ă©tant un moyen essentiel d'orienter les Ă©lections pour les cinq annĂ©es suivantes, cette mission prĂ©sente des enjeux politiques de premier ordre. Aussi, les censeurs sont choisis exclusivement parmi d'anciens consuls. Les censeurs surveillent aussi les mƓurs et peuvent radier les sĂ©nateurs de la liste s'ils n'ont pas une conduite conforme Ă  leur rang. Ils s'occupent enfin des travaux publics et adjugent les marchĂ©s publics[19].

Consuls

Premiers magistrats de Rome, les deux consuls sont les magistrats investis du plus haut niveau d'imperium, chefs du pouvoir exécutif romain[20]. Ils sont élus tous les ans par les comices centuriates. Ils veillent à la bonne exécution des lois et à la levée des soldats. Ils nomment les officiers et commandent l'armée. Les consuls convoquent le peuple réuni en comices pour les décisions essentielles. Les consuls peuvent aussi choisir un dictateur en cas de danger immédiat pour Rome tels que les risques d'invasion ou les conflits internes qui peuvent tourner à la révolte.

Chaque consul est accompagnĂ© de douze gardes du corps appelĂ©s licteurs. Chacun d’eux porte une hache cĂ©rĂ©moniale connue sous le nom de faisceaux (fasces), qui symbolise (et permet au licteur d'exĂ©cuter) le pouvoir de coercition des consuls (coercitio). Au fil des ans, un des consuls devient supĂ©rieur Ă  son collĂšgue. Ce surplus de pouvoir est Ă©changĂ© tous les mois entre les deux consuls. Le consul qui a le plus de pouvoir pour un mois donnĂ© dĂ©tient les faisceaux[a 1].

Préteurs

Les prĂ©teurs sont Ă©lus tous les ans par les comices centuriates. Ils participent aux pouvoirs des consuls[20] et sont chargĂ©s de la justice et peuvent supplĂ©er les consuls dans le commandement de l'armĂ©e. Quand les deux consuls se trouvent Ă  l’extĂ©rieur de Rome, c'est le prĂ©teur urbain, le prĂ©teur de rang supĂ©rieur, qui gouverne la ville. Souvent, les prĂ©teurs occupent les fonctions de gouverneurs de provinces[21] - [18]. Leur nombre a Ă©voluĂ© au cours des guerres de conquĂȘtes, les charges incombant aux magistrats devenant de plus en plus lourdes : il passe de deux en Ă  quatre puis finalement six en [20].

Édiles

Ils sont au nombre de quatre, deux édiles curules et deux édiles plébéiens, élus tous les ans par les comices centuriates puis par les comices tributes. Les édiles curules ont été institués plus tard afin d'équilibrer l'influence des édiles plébéiens et sont au départ forcément patriciens. Néanmoins, peu à peu, l'édilité curule finit par s'ouvrir aux plébéiens et les deux édilités, curule et plébéienne, se confondent dÚs lors, leurs missions étant trÚs proches, à ceci prÚs que les édiles curules conservent des droits qui leur sont propres[22].

Les édiles supervisent l'approvisionnement de Rome en eau et parfois en blé, veillent à l'entretien des temples et des édifices privés et publics, sont responsables de l'entretien et du pavement des routes, des égouts et des sources de la ville. Ils sont aussi responsables de la distribution ou vente à bas prix des rations de blé à la population. Ils organisent également les jeux et spectacles officiels[23].

Questeurs

Ce sont les magistrats spĂ©cialement chargĂ©s de la gestion des finances, subordonnĂ©s aux deux consuls[20]. Ils sont Ă©lus tous les ans par les comices tributes sous la prĂ©sidence d'un consul. Ils sont les gardiens du trĂ©sor public (aerarium saturnii) qui est entreposĂ© dans le temple de Saturne. Ils sont Ă©galement chargĂ©s des enquĂȘtes financiĂšres et de la gestion des amendes.

Tribuns de la plĂšbe

Le tribunat plĂ©bĂ©ien est crĂ©Ă© en Ă  l'issue de la premiĂšre sĂ©cession de la plĂšbe. Comme les tribuns de la plĂšbe et les Ă©diles plĂ©bĂ©iens ne sont pas Ă  proprement parler des magistrats, ils ne sont pas concernĂ©s par la rĂ©partition des « pouvoirs majeurs ». En gĂ©nĂ©ral, cela fait d’eux des magistrats indĂ©pendants des autres. De plus, la personne du tribun est sacro-sainte (c'est-Ă -dire intouchable), statut Ă©tabli selon la tradition par les Leges sacratae de et confirmĂ© par les Leges Valeriae Horatiae de

Les tribuns sont Ă©lus tous les ans, au nombre de 2, puis de 4, puis de 10, par le Concile plĂ©bĂ©ien. Ils ont le droit de veto (en usant de l'intercessio : interposition), y compris sur les dĂ©cisions des magistrats cum imperio. Le pouvoir apportĂ© par le droit de veto lui permet de contrebalancer l'influence des consuls, et de protĂ©ger un plĂ©bĂ©ien ou un groupe de citoyens. Bien que le tribunat ne fasse pas Ă  proprement parler partie du cursus honorum, il est parfois considĂ©rĂ© comme une magistrature intermĂ©diaire entre l’édilitĂ© et la prĂ©ture. Le tribun est un dĂ©fenseur de la plĂšbe. Il convoque l'assemblĂ©e des plĂ©bĂ©iens et prĂ©side l'adoption des plĂ©biscites.

Promagistrats

À partir du IIIe siĂšcle av. J.-C., pĂ©riode de conquĂȘtes importantes, le nombre de magistrats romains est devenu insuffisant pour gĂ©rer efficacement un territoire de plus en plus Ă©tendu. Les Romains ont alors recours Ă  la prorogatio, c'est-Ă -dire le prolongement de la durĂ©e du mandat de certains magistrats Ă  la condition d'exercer en dehors de Rome[24]. Sont alors crĂ©Ă©s la proprĂ©ture et le proconsulat qui sont accessibles respectivement aux anciens prĂ©teurs et consuls. Les promagistrats prennent le commandement d'une province. À partir de et la Lex Pompeia, il faut attendre cinq ans Ă  l'issue d'une magistrature avant d'accĂ©der Ă  une promagistrature.

Magistrats subalternes

Les magistratures subalternes, qui forment le vigintisexvirat, permettent aux jeunes gens issus de l’ordre Ă©questre qui ont achevĂ© leurs annĂ©es de service militaire de se prĂ©parer Ă  l’exercice des magistratures du cursus honorum[25], la premiĂšre d'entre elles Ă©tant la questure pour laquelle l'Ăąge minimum requis est de vingt-huit ans[24].

  • Duoviri viis ex urbe purgandis, collĂšge de deux hommes chargĂ© de l'entretien des routes en dehors de Rome.
  • Tresviri monetales, collĂšge de trois hommes qui surveille la frappe des monnaies.
  • Tresviri capitales ou tresviri nocturni, collĂšge de trois hommes chargĂ©s de la police nocturne de Rome.
  • Quatuorviri viis in urbe purgandis, collĂšge de quatre hommes chargĂ©s de l'entretien des rues de Rome.
  • Quatuorviri iure dicundo, collĂšge de quatre juges chargĂ©s des procĂšs dans les villes de Campanie.
  • Decemviri stlitibus iudicandis, collĂšge de dix juges chargĂ©s des procĂšs de moindre importance.

Évolution des institutions rĂ©publicaines

Au dĂ©but de son histoire, Rome a Ă©tĂ© dominĂ©e par une succession de rois[26]. Les auteurs antiques font dĂ©buter cette Ăšre, la RoyautĂ© romaine, en Elle se termine en avec la chute de la RoyautĂ© et la fondation lĂ©gendaire de la RĂ©publique Ă  la tĂȘte de laquelle sont placĂ©s deux consuls Ă©lus par le peuple[27].

L’histoire des institutions de la RĂ©publique romaine peut se diviser en plusieurs phases. La premiĂšre phase commence avec la fin de la RoyautĂ© en alors que la derniĂšre phase se finit en avec l’effondrement de la RĂ©publique. Durant toute la RĂ©publique, l’évolution des institutions se fait au rythme des conflits opposant l’aristocratie aux citoyens ordinaires.

HĂ©ritage de l'Ă©poque royale

MĂȘme si le titre de roi a disparu, il subsiste le pouvoir royal : l'imperium, un pouvoir absolu qui fait de son dĂ©tenteur l’interprĂšte de la volontĂ© des dieux par son pouvoir d’augure, l’administrateur de la citĂ©, celui qui Ă©nonce le droit et juge des conflits, qui rassemble, organise et commande le peuple romain pour la guerre. La continuitĂ© de ce pouvoir transmis de magistrat en magistrat est garante de la continuitĂ© de Rome et va ĂȘtre un des principes d'organisation de la RĂ©publique.

Selon Tite-Live, durant l'époque royale, le roi est désigné par le peuple romain, élection qui est ratifiée par le Sénat. Cette procédure est aujourd'hui jugée peu crédible mais elle justifie le fonctionnement au nom du Sénat et du peuple romain (Senatus Populusque Romanus) de la république naissante puisque l'imperium est confié à un élu du peuple et validé par le Sénat.

La proclamation de la RĂ©publique vers n’est pas une rĂ©volution, seul le roi est chassĂ©, les institutions de l’époque royale restent en place. Selon les indications de Tite-Live, se trouvent alors en place le SĂ©nat romain ou assemblĂ©e des anciens, qui regroupe les chefs des familles les plus influentes (les patres, c'est-Ă -dire les « PĂšres »), les assemblĂ©es populaires ou comices, qui regroupent les hommes libres de Rome et des alentours par tribu[n 1] ou par centurie, ainsi que les divers collĂšges sacerdotaux, qui sont chargĂ©s des cultes religieux.

Pour Ă©liminer tout despotisme royal aprĂšs la chute du dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, l'imperium est confiĂ© en Ă  deux magistrats. Ils sont dĂ©signĂ©s dans les plus anciens documents romains par le terme de « consul » ou par le terme de « prĂ©teur ». En tant qu'hĂ©ritiers du pouvoir royal, ils reprennent les anciens emblĂšmes royaux, la chaise curule, le manteau pourpre et l'escorte de douze licteurs, les porteurs des faisceaux. Mais ces magistrats n’exercent que pour une durĂ©e limitĂ©e Ă  un an et peuvent se neutraliser mutuellement. En effet, en cas de dĂ©saccord, un consul peut frapper de nullitĂ© l’acte de son collĂšgue. Lorsqu’ils sont ensemble, ces magistrats exercent l'impĂ©rium Ă  tour de rĂŽle, d’un accord commun.

Ère patricienne (509-367)

SĂ©cession du peuple sur le Mons Sacer, gravure de B. Barloccini, 1849.

Durant la période consécutive à la révolution ayant entraßné la chute du dernier roi de Rome, le Sénat et les assemblées ont aussi peu de pouvoirs que sous la Royauté.

En , les plĂ©bĂ©iens font sĂ©cession et s’installent sur la colline de l’Aventin. Ils demandent le droit d’élire leurs propres reprĂ©sentants[28]. Les patriciens finissent par cĂ©der, ce qui marque la fin de la premiĂšre sĂ©cession de la plĂšbe. Les plĂ©bĂ©iens nomment leurs nouveaux reprĂ©sentants « tribuns de la plĂšbe ». Au dĂ©but, on leur adjoint deux assistants, appelĂ©s « Ă©diles plĂ©bĂ©iens »[29], ensuite on leur donne le pouvoir de mettre leur veto aux actions du SĂ©nat et d’accĂ©der Ă  la prĂ©sidence du concile plĂ©bĂ©ien. En , la censure est crĂ©Ă©e et en , les plĂ©bĂ©iens peuvent se prĂ©senter comme candidat au consulat. L’ouverture du consulat aux plĂ©bĂ©iens leur permet implicitement l’accĂšs Ă  la censure ainsi qu’à la dictature. En , dans un effort des patriciens pour rĂ©affirmer leur influence sur les diffĂ©rentes magistratures, ils en crĂ©ent deux nouvelles : la prĂ©ture et l’édilitĂ© curule[29]. Ce n’est pas long avant que ces deux nouvelles magistratures soient occupĂ©es par des plĂ©bĂ©iens et le premier prĂ©teur plĂ©bĂ©ien est Ă©lu en

Guerre des ordres (367-287)

Cette pĂ©riode voit l’émergence de tendances alarmantes pour l'Ă©quilibre politique de l’État, tel que le rapprochement continu des tribuns et des sĂ©nateurs. Le SĂ©nat commence Ă  donner aux tribuns un rĂ©el pouvoir, tel que la reconnaissance officielle de leur droit de veto. Les tribuns se sentent alors redevables au SĂ©nat. Comme les tribuns et les sĂ©nateurs se rapprochent de plus en plus, les sĂ©nateurs plĂ©bĂ©iens sont souvent en mesure de rĂ©server le tribunat aux membres de leurs propres familles. De plus, en , deux lois importantes sont ratifiĂ©es : la premiĂšre rend illĂ©gal le fait de cumuler les magistratures, la deuxiĂšme impose un dĂ©lai de dix ans avant la rĂ©Ă©lection Ă  une mĂȘme magistrature. Ces deux lois introduisent un nouveau point faible dans le fonctionnement des institutions, qui peut Ă©ventuellement ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme l’amorce du dĂ©clin de la RĂ©publique et facilite l’avĂšnement de l’Empire.

Vers le milieu du IVe siĂšcle av. J.-C., le concile plĂ©bĂ©ien ratifie la Lex Ovinia qui transfĂšre des consuls aux censeurs le pouvoir de nommer les nouveaux sĂ©nateurs. Cette loi permet aussi aux censeurs de nommer n’importe quel magistrat nouvellement Ă©lu au SĂ©nat. Les plĂ©bĂ©iens dĂ©tenant dĂ©jĂ  de nombreuses magistratures, leur nombre au SĂ©nat augmente probablement rapidement. Le rapprochement entre les tribuns et le SĂ©nat a facilitĂ© la crĂ©ation d’une nouvelle aristocratie plĂ©bĂ©ienne : la plupart des plĂ©bĂ©iens Ă©lus aux magistratures proviennent d’une de ces familles plĂ©bĂ©iennes. Cette nouvelle aristocratie plĂ©bĂ©ienne se fond bientĂŽt dans l’ancienne aristocratie patricienne, crĂ©ant une aristocratie combinĂ©e « patricio-plĂ©bĂ©ienne ». L’ancienne aristocratie existe par la force des lois car seuls les patriciens peuvent accĂ©der aux magistratures supĂ©rieures, tandis que la nouvelle aristocratie s’est installĂ©e par une rĂ©organisation de la sociĂ©tĂ©, un ordre qui ne pourrait ĂȘtre remis en cause qu’au travers d’une rĂ©volution.

En , les plĂ©bĂ©iens font de nouveau sĂ©cession sur la colline du Janicule cette fois-ci. Pour mettre un terme Ă  cette nouvelle sĂ©cession, la Lex Hortensia est adoptĂ©e, qui donne force de loi aux rĂ©solutions de l’assemblĂ©e de la plĂšbe (les plĂ©biscites) sans ratification du SĂ©nat. Selon la tradition, ce n’est pas la premiĂšre loi qui donne force de loi Ă  un acte du concile plĂ©bĂ©ien : il acquiert ce pouvoir lors de la promulgation des Leges Valeriae Horatiae en , mais ces lois sont souvent considĂ©rĂ©es comme anachroniques. La signification fondamentale de la Lex Hortensia dans les faits est qu’elle retire aux patriciens toute possibilitĂ© de s’opposer aux plĂ©bĂ©iens, ce qui entraĂźne que les sĂ©nateurs plĂ©bĂ©iens ont dorĂ©navant les mĂȘmes droits que les sĂ©nateurs patriciens. Par consĂ©quent, le contrĂŽle de l’État ne revient pas Ă  l'ensemble du peuple, y compris la plĂšbe, mais Ă  la nouvelle aristocratie « patricio-plĂ©bĂ©ienne »[30].

Suprématie de la nouvelle noblesse (287-133)

Fonctionnement théorique de la République romaine entre les IIIe et IIe siÚcles av. J.-C.

La grande nouveautĂ© des lois hortensiennes rĂ©side dans ce qu’elle retire au patriciat sa derniĂšre arme contre la plĂšbe, rĂ©solvant ainsi un des grands problĂšmes des dĂ©buts de la RĂ©publique. NĂ©anmoins, il n’y a pas de changements politiques important entre 287 et Les lois critiques de cette pĂ©riode sont toujours ratifiĂ©es par le SĂ©nat. En effet, la nouvelle rĂ©partition des pouvoirs paraĂźt satisfaisant aux yeux des diffĂ©rentes parties du peuple. Le SĂ©nat joue un rĂŽle majeur pendant cette pĂ©riode, celle-ci Ă©tant dominĂ©e par des questions de politiques Ă©trangĂšres et d’ordre militaire. En fait, ces annĂ©es sont les plus riches en Ă©vĂšnements militaires de toute la RĂ©publique.

La derniĂšre dĂ©cennie de cette pĂ©riode voit une aggravation des problĂšmes financiers pour de nombreux plĂ©bĂ©iens. En effet, les longues campagnes militaires ont tenu de nombreux citoyens loin de chez eux pour se battre, sans qu’ils ne puissent plus s’occuper de leurs terres, laissĂ©es Ă  l’abandon. L’aristocratie terrienne commence alors Ă  les racheter Ă  des prix trĂšs faibles et les exploitent avec de la main d’Ɠuvre bon marchĂ©, rĂ©duisant leurs coĂ»ts de production. Les autres fermiers ne bĂ©nĂ©ficiant pas de ces avantages ne peuvent plus exploiter leur terre Ă  profit et font faillite. Les nombreux plĂ©bĂ©iens alors sans emploi convergent vers Rome, grossissant les rangs des assemblĂ©es populaires, oĂč leur statut Ă©conomique leur permet, pour la plupart, de voter pour le candidat qui leur promet le meilleur avenir. Une nouvelle culture de dĂ©pendance apparaĂźt qui favorisera la montĂ©e en puissance des meneurs les plus populaires.

Des Gracques Ă  CĂ©sar (133-49)

Le siĂšcle prĂ©cĂ©dent a connu d’importants succĂšs militaires mais aussi de grandes crises Ă©conomiques. La situation militaire Ă©tant dĂ©sormais stabilisĂ©e, le nombre de soldats mobilisĂ©s diminuent. La libĂ©ration conjointe de cette masse d'individus avec l’arrivĂ©e de nouveaux esclaves importĂ©s des nouvelles provinces augmente encore le chĂŽmage. L’afflux de citoyens sans emploi Ă  Rome continue de grossir les rangs des assemblĂ©es de plus en plus agressives.

Tribunats des Gracques

Les Gracques, EugĂšne Guillaume.

Tiberius Sempronius Gracchus est Ă©lu tribun de la plĂšbe en Il tente de promulguer une loi qui permettrait de limiter la taille maximale des terres qu’un citoyen peut possĂ©der[30]. Il bĂ©nĂ©ficie du soutien du peuple mais se trouve opposĂ© Ă  l’aristocratie qui perdrait une grande quantitĂ© d’argent si cette loi Ă©tait ratifiĂ©e. Tiberius Sempronius soumet sa loi au concile plĂ©bĂ©ien mais le tribun Marcus Octavius, mis en place par le SĂ©nat pour empĂȘcher le projet d'aboutir, met son veto. Dans l'espoir de faire capituler Octavius, Tiberius Sempronius tente de retourner le peuple contre lui en bloquant toutes les fonctions gouvernementales, ce qui a pour effet de paralyser la ville entiĂšre et de provoquer plusieurs Ă©meutes, mais Octavius reste campĂ© sur sa position. Tiberius Sempronius renvoie violemment Octavius et utilise ensuite le concile plĂ©bĂ©ien pour le mettre en accusation. Sa loi aurait pu ĂȘtre promulguĂ©e, mais Tiberius Sempronius, par son comportement sacrilĂšge, perd tous ses soutiens. Il est assassinĂ© au moment oĂč il se prĂ©sente Ă  sa rĂ©Ă©lection au tribunat[30].

Le frĂšre de Tiberius Sempronius, Caius, est Ă©lu tribun de la plĂšbe en Le principal objectif de Caius Sempronius Gracchus est d’affaiblir le SĂ©nat et de renforcer la place de l'Ă©lĂ©ment dĂ©mocratique dans les institutions. Le SĂ©nat peut Ă©liminer des opposants politiques en Ă©tablissant des commissions judiciaires ou en usant du senatus consultum ultimum. Ces deux outils autorisent le SĂ©nat Ă  outrepasser les droits des citoyens. Caius Sempronius rend illĂ©gal les commissions judiciaires et dĂ©clare le senatus consultum ultimum comme illĂ©gal. Il propose ensuite une loi qui donnerait aux citĂ©s italiennes alliĂ©es les mĂȘmes droits que les citoyens romains, mais il est abandonnĂ© par ses partisans, les citoyens romains prĂ©fĂ©rant conserver leurs droits. Caius Sempronius se prĂ©sente pour un troisiĂšme mandat en , mais il est battu et ensuite assassinĂ©. MalgrĂ© l'Ă©limination des Gracques et les revers politiques qu'ils ont subi, le SĂ©nat sort affaibli de cette pĂ©riode de crise. Les tentatives de rĂ©formes finissent par rompre l’équilibre politique entre le peuple et le SĂ©nat qui a assurĂ© la relative stabilitĂ© du systĂšme rĂ©publicain pendant les quatre siĂšcles prĂ©cĂ©dents.

Opposition entre populares et optimates

Le consul de , Lucius Cornelius Sulla[31], lĂšve une armĂ©e pour combattre le roi du Pont, Mithridate. Mais un ancien consul et opposant de Sylla, Caius Marius, par le biais d’un des tribuns, retire le commandement Ă  Sylla pour se l’approprier. Alors que Marius est un membre du parti des populares, Sylla est membre du parti aristocratique optimates. Sylla, outragĂ© par sa destitution, ramĂšne son armĂ©e en Italie et devient le premier gĂ©nĂ©ral romain de l’histoire Ă  marcher sur Rome[32]. La lutte qui l'oppose au tribun de Marius finit par dĂ©velopper chez lui une rancƓur tenace envers les tribuns en particulier et le pouvoir qu'ils dĂ©tiennent en gĂ©nĂ©ral. Il fait assassiner Ă  Rome de nombreux amis politiques de Marius et promulgue une loi qui tend Ă  affaiblir de façon permanente le pouvoir des tribuns. Mais il finit par quitter Rome pour reprendre la guerre contre Mithridate[32] laissant le champ libre aux populares de Caius Marius et de Lucius Cornelius Cinna qui reprennent le contrĂŽle de la ville.

Les populares ont souvent contournĂ© la loi en prĂ©sentant des individus inĂ©ligibles Ă  diverses magistratures et en substituant des Ă©dits des magistrats Ă  la lĂ©gislation. En , aprĂšs avoir fait la paix avec Mithridate, Sylla rentre Ă  Rome et prend le contrĂŽle de la ville par la force. Il fait massacrer les derniers soutiens politiques de Marius[33]. En , Sylla se nomme lui-mĂȘme dictateur et utilise son nouveau statut pour passer toute une sĂ©rie de rĂ©formes constitutionnelles[34] : il se qualifie de dictator legibus scribundis et rei publicae constituendae, soit littĂ©ralement « dictateur chargĂ© de rĂ©diger les lois et d’organiser l’État »[m 1].

RĂ©formes de Sylla

Buste du Pseudo-«Sylla».

Sylla, tĂ©moin des consĂ©quences violentes des rĂ©formes entreprises par les populares, est un conservateur, davantage rĂ©actionnaire que visionnaire. Il commence par reconstituer les effectifs du SĂ©nat, dĂ©cimĂ©s par les annĂ©es de guerre civile, et augmente le nombre maximal de sĂ©nateurs qui passe de 300 Ă  600. Les nouveaux sĂ©nateurs sont choisis parmi les 35 tribus Ă  raison de neuf sĂ©nateurs par tribu. Cette mĂ©thode de recrutement ainsi Ă©largie au Latium, Ă  la Campanie et Ă  l'Étrurie permet d'amĂ©liorer la reprĂ©sentativitĂ© gĂ©ographique du SĂ©nat.

Pour rĂ©duire ce qu'il pense ĂȘtre une menace pour la stabilitĂ© politique de Rome, Sylla cherche Ă  renforcer le pouvoir de l’aristocratie et donc du SĂ©nat. Il conserve ses premiĂšres rĂ©formes comme celles qui imposent l’accord prĂ©alable du SĂ©nat avant qu’une action soit soumise au vote du concile plĂ©bĂ©ien et qui restaurent l’organisation aristocratique servienne des comices centuriates. Ces rĂ©formes ont pour consĂ©quences l'affaiblissement du pouvoir des tribuns qui ne peuvent plus lĂ©gifĂ©rer. Sylla empĂȘche ensuite les anciens tribuns de se reprĂ©senter Ă  une magistrature. DĂ©sormais, les plus ambitieux ne cherchent plus Ă  se faire Ă©lire tribun puisque cela marquerait la fin de leur carriĂšre politique.

Sylla répond à un besoin administratif mais qui affaiblit les magistratures en augmentant le nombre de magistrats élus pour une année donnée, ce qui diminue les pouvoirs de chaque magistrat et augmente la probabilité de voir deux magistrats bloquer les actions l'un de l'autre en utilisant leur veto. Les questeurs passent de douze à vingt et les préteurs de six à huit. Bien que les assemblées populaires élisent toujours tous les magistrats, cette réforme en particulier affaiblit finalement leurs pouvoirs. Par la suite, Sylla augmente le pouvoir des sénateurs en transférant le contrÎle des tribunaux des chevaliers, qui détiennent ce contrÎle depuis les réformes des Gracques, vers les sénateurs[35].

Afin de rĂ©duire les risques de voir un meneur ambitieux rassembler trop de pouvoirs comme l'ont fait Marius puis Cinna en monopolisant le consulat plusieurs annĂ©es consĂ©cutives ou comme il a pu le faire lui-mĂȘme, Sylla fait en sorte que chaque magistrat ait Ă  attendre dix ans minimum avant de pouvoir se porter candidat Ă  la mĂȘme magistrature. Sylla est le premier Ă  institutionnaliser officiellement le cursus honorum, qui oblige un individu Ă  attendre un certain Ăąge et une certaine expĂ©rience avant de se prĂ©senter pour une magistrature. Les conditions d'Ăąge sont relevĂ©es Ă  30 ans pour la questure, 36 ans pour l'Ă©dilitĂ©, 40 ans pour la prĂ©ture et 43 ans pour le consulat. L'Ă©dilitĂ© devient facultative et le tribunat plĂ©bĂ©ien exclut dĂ©sormais de la carriĂšre sĂ©natoriale.

Il modifie Ă©galement l'organisation du gouvernement des dix provinces romaines. Les consuls et prĂ©teurs servent Ă  Rome pendant leur mandat annuel et commandent une armĂ©e provinciale comme gouverneurs (proconsuls ou proprĂ©teurs) pendant l’annĂ©e qui suit[35]. Les provinces pacifiĂ©es sont destinĂ©es aux anciens prĂ©teurs, les autres aux anciens consuls.

En , Sylla abdique de la dictature et est Ă©lu consul une derniĂšre fois avant de se retirer de la vie politique. Il meurt peu de temps aprĂšs, en Bien qu’il pensait avoir fermement Ă©tabli la domination de l’aristocratie, sa propre carriĂšre illustre le point faible primordial dans le rĂ©gime rĂ©publicain de l'Ă©poque : dans les faits, c’est l’armĂ©e, et non le SĂ©nat, qui dicte son destin Ă  l’État.

Premier triumvirat

En , le SĂ©nat envoie un des lieutenants de Sylla, PompĂ©e, pour mettre fin Ă  la rĂ©volte de Sertorius en Hispanie. Un autre lieutenant de Sylla, Crassus, est Ă©galement chargĂ© de mater la rĂ©volte de Spartacus en Italie. À Rome, le parti des populares profite de leur absence pour s'attaquer aux rĂ©formes constitutionnelles de Sylla. À leur retour, PompĂ©e et Crassus tentent de trouver un accord avec les populares : ils s'engagent Ă  dĂ©manteler les rĂ©formes de Sylla s'ils sont Ă©lus consuls pour l'annĂ©e

En , PompĂ©e revient victorieux d’Asie, mais se heurte au SĂ©nat qui refuse de ratifier les modifications apportĂ©es Ă  l’Ɠuvre lĂ©gislative de Sylla. Jules CĂ©sar, gouverneur en Hispanie en , profite de la situation pour proposer un accord Ă  PompĂ©e. CĂ©sar et PompĂ©e, accompagnĂ©s de Crassus, forment une alliance connue sous le nom de premier triumvirat. Les mesures proposĂ©es par PompĂ©e sont finalement appliquĂ©s et CĂ©sar brigue le consulat de

En tant que consul, CĂ©sar soumet des lois que PompĂ©e a promis aux assemblĂ©es, mais son collĂšgue Bibulus, un aristocrate, tente d’en empĂȘcher l’application par des actions d'obstruction, dĂ©clarant ĂȘtre tĂ©moin de mauvais prĂ©sages. Les partisans de CĂ©sar rĂ©agissent violemment et obligent Bibulus Ă  passer le reste de l’annĂ©e enfermĂ© dans sa maison. CĂ©sar domine l’État sans opposition jusqu’à la fin de son consulat. Au terme de son consulat, il s'est fait accorder un mandat de cinq ans comme proconsul de trois provinces Ă  la tĂȘte de quatre lĂ©gions.

AmorcĂ©e durant l’étĂ© de , une vague de corruption politique et de violence balaie Rome. En fin de compte, le triumvirat est renouvelĂ© : PompĂ©e et Crassus prennent le consulat de tandis que CĂ©sar voit son mandat en Gaule rallongĂ© de cinq ans. Ce dernier donne sa fille, Julia, en mariage Ă  PompĂ©e pour consolider leur entente mais Julia meurt en couches. Ce dĂ©cĂšs, combinĂ© Ă  la mort de Crassus lors de la bataille de Carrhes en , relĂąche les liens unissant CĂ©sar Ă  PompĂ©e.

Le , le SĂ©nat dĂ©clare que si CĂ©sar ne renonce pas Ă  son imperium avant le mois de juillet de cette mĂȘme annĂ©e, il sera considĂ©rĂ© comme un ennemi de la RĂ©publique. Le , le SĂ©nat, via un senatus consultum ultimum, investit PompĂ©e des pouvoirs dictatoriaux. CĂ©sar rĂ©agit et franchit le Rubicon avec son armĂ©e de vĂ©tĂ©rans et marche sur Rome. L’avance rapide de CĂ©sar contraint PompĂ©e, les consuls et le SĂ©nat Ă  quitter Rome pour la GrĂšce, ce qui laisse la voie libre Ă  CĂ©sar pour prendre le contrĂŽle de la ville.

Transition de la RĂ©publique Ă  l’Empire (49-27)

La pĂ©riode qui commence avec Jules CĂ©sar franchissant le Rubicon en , et qui se finit quand Octavien revient Ă  Rome aprĂšs la bataille d'Actium en , voit l’évolution des institutions s'accĂ©lĂ©rer. À cette date, Rome achĂšve sa transformation de citĂ©-État avec son rĂ©seau de dĂ©pendances en une capitale d’un vĂ©ritable empire divisĂ© en provinces.

AprĂšs la guerre civile qui l'oppose au SĂ©nat et Ă  PompĂ©e et dont il sort vainqueur, CĂ©sar s'empare du pouvoir Ă  Rome et devient dictateur en CĂ©sar veut s’assurer que son contrĂŽle sur le gouvernement est incontestĂ©. Il assure ses pouvoirs en augmentant sa propre autoritĂ© et en limitant celle des autres institutions politiques de Rome. CĂ©sar dĂ©tient Ă  la fois la dictature et le tribunat, mais alterne entre le consulat et le proconsulat. En , CĂ©sar se voit octroyer la puissance tribunitienne de façon permanente, ce qui rend sa personne sacrosainte, lui donne le pouvoir de s’opposer au SĂ©nat par son veto et l’autorise Ă  dominer le concile plĂ©bĂ©ien. De fait, il peut ratifier n’importe quelle loi sans aucune opposition.

En , CĂ©sar obtient les pouvoirs censoriaux, qu’il utilise pour rĂ©organiser le SĂ©nat. Il reprend certaines rĂ©formes de Sylla et procĂšde Ă  une nouvelle augmentation du nombre de magistrats afin de faire face aux besoins accrus en personnel administratif avec les conquĂȘtes en Orient et en Gaule mais aussi pour permettre Ă  ses propres partisans d'intĂ©grer le SĂ©nat. Le nombre de questeurs passe de vingt Ă  quarante, les prĂ©teurs sont dĂ©sormais seize et le nombre d'Ă©diles atteint six. Les effectifs du SĂ©nat sont reconstituĂ©s et mĂȘme augmentĂ©s, atteignant 800[m 2] voire 900 membres[a 2] - [m 3] ou plus[36] - [m 4], ce qui retire de son prestige Ă  l’aristocratie sĂ©natoriale et assure sa soumission. Bien que les assemblĂ©es continuent de se rĂ©unir, CĂ©sar choisit tous les candidats aux Ă©lections et toutes les actions Ă  appliquer. Par consĂ©quent, les assemblĂ©es deviennent impuissantes et sont incapables de s’opposer Ă  CĂ©sar.

Une fois sa position Ă  Rome fermement Ă©tablie, CĂ©sar commence Ă  se prĂ©parer pour une guerre contre les Parthes. Comme son absence va lui rendre la tĂąche plus difficile pour installer ses propres consuls, il promulgue plusieurs lois qui l’autorisent Ă  nommer Ă  l'avance tous les magistrats, ainsi que tous les consuls et tribuns. Les magistrats qui sont jusque-lĂ  des reprĂ©sentants du peuple deviennent des reprĂ©sentants du dictateur. CĂ©sar est assassinĂ© aux ides de Mars Peu aprĂšs sa mort, la magistrature exceptionnelle de dictateur est dĂ©finitivement supprimĂ©e Ă  la suite d'une mesure de circonstance proposĂ©e par Marc Antoine. Toutefois, les pouvoirs qu’il s’est attribuĂ© lui-mĂȘme sont finalement utilisĂ©s par ses successeurs qui sont qualifiĂ©s aujourd'hui d'empereurs.

AprĂšs l'assassinat de CĂ©sar, Marc Antoine forme une alliance avec le fils adoptif et petit neveu de CĂ©sar, Octavien. Avec Marcus Aemilius Lepidus, ils forment une alliance connue sous le nom de Second triumvirat et dĂ©tiennent des pouvoirs Ă  peu prĂšs identiques Ă  ceux de CĂ©sar. Le SĂ©nat et les assemblĂ©es demeurent impuissants, les triumvirs maintenant les rĂ©formes de CĂ©sar, augmentant encore l'effectif du SĂ©nat qui avoisine les 1 000 membres[a 3] - [37]. Dans les faits, il n’existe aucune diffĂ©rence entre un individu dĂ©tenant le titre de dictateur et celui de triumvir, Ă  la diffĂ©rence prĂšs que ce sont trois individus qui se partagent les pleins pouvoirs. Bien que les conspirateurs ayant assassinĂ© CĂ©sar aient Ă©tĂ© dĂ©faits Ă  la bataille de Philippes en , la paix qui en rĂ©sulte est seulement temporaire, bientĂŽt rompue par l'inĂ©vitable guerre que se livrent Marc Antoine et Octavien. Marc Antoine est dĂ©fait lors de la bataille navale d’Actium en et se suicide en L'annĂ©e suivante, Octavien retourne Ă  Rome comme maĂźtre incontestĂ© de l’État romain. Il fait vraisemblablement passer une sĂ©rie de rĂ©formes institutionnelles qui met fin Ă  l’ancienne RĂ©publique, bien qu'il se prĂ©sente comme un restaurateur des anciennes institutions. Ainsi, Octavien ayant restaurĂ© la paix romaine, se fait Ă©lire par les diffĂ©rentes institutions : Imperator (chef des armĂ©es), Princeps (chef du pouvoir politique) et Pontifex Maximus (chef de la religion romaine). Si du point de vue du peuple romain les anciens principes dĂ©mocratiques semblent respectĂ©s, force est de constater qu'une seule personne dĂ©tient l'ensemble des pouvoirs. Aussi, le rĂšgne d’Octavien, qui prend le nom d’Auguste, considĂ©rĂ© comme le premier empereur romain, marque la rupture dĂ©finitive entre le rĂ©gime rĂ©publicain et une nouvelle forme de rĂ©gime, le principat.

Notes et références

Notes

  1. Vingt tribus auxquelles s’ajoute dans les premiĂšres annĂ©es de la rĂ©publique la tribu Claudia, (voir Tite-Live, Histoire romaine, II, 21).

Références

  • Sources modernes :
  1. Engels 2015.
  2. Nicolet 2001, p. 396-397.
  3. Rougé 1991, p. 17.
  4. Nicolet 1991, p. 359.
  5. Rougé 1991, p. 18.
  6. Nicolet 1991, p. 339.
  7. Nicolet 1991, p. 340.
  8. Nicolet 1991, p. 338.
  9. Nicolet 1991, p. 354-355.
  10. Rougé 1991, p. 24.
  11. Lintott 1999, p. 51.
  12. Taylor 1966, p. 7.
  13. Taylor 1966, p. 85.
  14. CĂ©beillac-Gervasoni 2006, p. 52.
  15. Rougé 1991, p. 34.
  16. CĂ©beillac-Gervasoni 2006, p. 97.
  17. Rougé 1991, p. 220.
  18. Rougé 1991, p. 32.
  19. Rougé 1991, p. 33.
  20. Rougé 1991, p. 31.
  21. Lintott 1999, p. 107-109.
  22. Rougé 1991, p. 28.
  23. Rougé 1991, p. 29.
  24. Rougé 1991, p. 37.
  25. Rougé 1991, p. 36.
  26. Holland 2005, p. 1.
  27. Holland 2005, p. 2.
  28. Holland 2005, p. 22.
  29. Holland 2005, p. 5.
  30. Holland 2005, p. 27.
  31. Holland 2005, p. 64.
  32. Holland 2005, p. 69.
  33. Holland 2005, p. 90.
  34. Holland 2005, p. 99.
  35. Holland 2005, p. 106.
  36. Nicolet 1991, p. 360-361.
  37. Nicolet 1991, p. 361.
  • Autres sources modernes :
  1. François Hinard, Sylla, Fayard, 1985
  2. Michel Christol et Daniel Nony, Rome et son empire, des origines aux invasions barbares, Hachette, collection HU, 2003, (ISBN 2011455421)
  3. George Hacquard, Jean Dautry et O. Maisani, Guide romain antique, Hachette, 2005 (ISBN 2010004884)
  4. Ronald Syme, « Caesar, the Senate and Italy », Papers of the British School at Rome,‎ , p. 11
  • Sources antiques :

Bibliographie

Auteurs antiques

Auteurs modernes

  • Adalberto Giovannini (trad. du grec ancien), Les Institutions de la RĂ©publique romaine des origines Ă  la mort d'Auguste, BĂąle, Schwabe AG, , 245 p. (ISBN 978-3-7965-3458-4)
  • Mireille CĂ©beillac-Gervasoni, « La royautĂ© et la RĂ©publique », dans Mireille CĂ©beillac-Gervasoni, Alain Chauvot et Jean-Pierre Martin, Histoire romaine, Paris, Armand Colin, (ISBN 2200265875)
  • Jean RougĂ©, Les institutions romaines : de la Rome royale Ă  la Rome chrĂ©tienne, Paris, Armand Collin, coll. « U2 / Histoire ancienne », (1re Ă©d. 1971), 251 p. (ISBN 2-200-32201-1)
  • Claude Nicolet, Rome et la conquĂȘte du monde mĂ©diterranĂ©en : tome 1, les structures de l'Italie romaine, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », (1re Ă©d. 1979) (ISBN 2-13-043860-1)
  • Claude Nicolet, Rome et la conquĂȘte du monde mĂ©diterranĂ©en 264–27 av. J.-C., Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problĂšmes », , 10e Ă©d. (1re Ă©d. 1979), 462 p. (ISBN 2-13-051964-4)
  • David Engels, « Polis et res publica : Esquisse d'une histoire constitutionnelle comparĂ©e du monde grĂ©co-romain », Latomus, no 74.1,‎ , p. 1-29
  • Élisabeth Deniaux, Rome, de la CitĂ©-État Ă  l'Empire : Institutions et vie politique, Paris, Hachette, , 256 p. (ISBN 2-01-017028-8)
  • (en) Tom Holland, Rubicon : the last years of the Roman Republic, Random House, , 408 p. (ISBN 1-4000-7897-0)
  • (en) Lily Ross Taylor, Roman Voting Assemblies : From the Hannibalic War to the Dictatorship of Caesar, Ann Arbor, University of Michigan Press, , 175 p. (ISBN 0-472-08125-X, lire en ligne)
  • LĂ©on Homo, Les institutions politiques romaines : de la CitĂ© Ă  l'État, Albin Michel, coll. « L'Ă©volution de l'humanitĂ© », , 478 p.
  • (en) Andrew Lintott, The Constitution of the Roman Republic, Oxford University Press, (1re Ă©d. 1901), 297 p. (ISBN 0-19-926108-3)
  • Theodor Mommsen, Le droit public romain, Paris, 1871-1892 (lire en ligne)
  • Theodor Mommsen, Histoire de la Rome antique, Paris, 1863-1872 (lire en ligne)

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.