Préfet de Rome

Auguste est à l'initiative de la préfecture de la Ville, confiée à un sénateur commandant trois puis quatre cohortes. En 26 av. J.-C., Auguste est absent de Rome. Conscient de l'importance stratégique de la Ville, il décide de nommer un homme pour gérer l'administration de la ville. C'est d'abord Marcus Valerius Messalla Corvinus qui démissionne et laisse sa place à Titus Statilius Taurus[2]. À partir de 13 av. J.-C., des nominations interviennent sporadiquement, mais il faut attendre 27 ap. J.-C., et le départ définitif de Rome de Tibère pour voir la préfecture de la Ville devenir permanente[9].

À l'époque impériale, le préfet de la Ville est toujours un sénateur en fin de carrière, généralement un ancien proconsul d'Afrique ou d'Asie, nommé à ce poste par l'empereur pour son expérience administrative (L'Histoire Auguste qui est une source peu fiable dit que Alexandre Sévère aurait accordé au Sénat le droit de proposer un candidat[10]). La charge était fréquemment conférée à vie[9].

Le préfet de la Ville récupère progressivement les tâches de maintien de l'ordre qui incombaient aux consuls, aux préteurs et aux édiles. Il doit maintenir l'ordre public la journée, la vie nocturne étant laissée au préfet des vigiles. Il surveille les lieux de spectacles, les marchés et le commerce dans les lieux publics. Pour cette mission, le préfet de la Ville dispose depuis Tibère de trois cohortes urbaines[9].

Le bureau du préfet de la Ville devait se trouver dans la Basilique Æmilia puis dans le Temple de la Paix à partir des Flaviens.

Il possède aussi un rôle important dans le domaine judiciaire. Il exerce la justice criminelle dans un tribunal d'exception pour tout ce qui peut menacer l'ordre public, y compris les affaires graves soumises au préfet de l'annone, au préfet des vigiles ou aux magistrats inférieurs. Marginal à ses débuts, ce tribunal devient à partir des Sévères la principale cour de justice criminelle de la Ville et d'Italie, et, au III^e siècle, elle statue par délégation impériale sur les appels à l'empereur venant de causes civiles[9]. Ce tribunal exerce sa juridiction à Rome et à 100 milles autour de la Ville, comme pour les préteurs[11], et est compétent pour juger toute personne dans ce périmètre, depuis le sénateur jusqu'à l'esclave. Il applique la procédure dite de l'inquisition exceptionnelle (cognitio extra ordinem), d'application courante dans les provinces, mais nouvelle à Rome. Le préfet de la Ville conduit la procédure sans accusateur ni juges, mène lui-même l'interrogation et peut accepter les dénonciations. L'accusé ne peut se défendre que si le préfet l'autorise. Il renvoie ou prononce le jugement à son gré, après une éventuelle consultation de ses conseillers[12].

• Titus Statilius Taurus, PUR de -16 à 14.
• Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, PUR de 14 à 32
• Lucius Aelius Lamia, PUR en 32 et 33
• Cossus Cornelius Lentulus, PUR de 33 à 36
• Lucius Calpurnius Piso, PUR en 36 et 37
• Quintus Sanquinius Maximus, PUR de 38/39 à 41
• Lucius Volusius Saturninus, PUR de 41 à 56
• Titus Flavius Sabinus (frère du futur empereur Vespasien), PUR de 57 à 60 et de 61 à 68 et en 69.
• Lucius Pedanius Secundus, PUR de 60 à 61, assassiné par un de ces esclaves[17].
• Aulus Ducenius Geminus (68-69)

• Tiberius Plautius Silvanus Aelianus de 69 à la première moitié du règne de Vespasien, fut remplacé par Pegasus
• Lucius Plotius Pegasus plus connu sous le seul nom de Pegasus, nommé par Vespasien pendant la deuxième moitié de son règne (vers 75), maintenu sous Titus puis par Domitien jusqu'en 85 ou 86.
• Marcus Arrecinus Clemens (86- ?)
• Titus Aurelius Fulvus (entre 86 et 96)
• Caius Rutilius Gallicus (91)

• Lucius Julius Ursus Servianus (vers 102)
• Quintus Glitius Atilius Agricola (vers 103)
• Sextus Attius Suburanus (vers 104)
• Titus Julius Candidus Marius Celsus (vers 105)
• Quintus Baebius Macer (?- 117)
• Marcus Annius Verus (117-124)
• Marcus Lollius Paulinus Decimus Valerius Asiaticus (124- ?)
• Lucius Catilius Severus (? - 138)
• Servius Cornelius Scipio Salvidienus Orfitus (138- ?)
• Sextus Erucius Clarus (? -146)
• Quintus Lollius Urbicus de 146 à 160
• Quintus Junius Rusticus de 162 à 167, nommé par Marc-Aurèle.
• Lucius Sergius Paullus (168 à ?)
• Caius Aufidius Victorinus (179 à 183)
• Publius Seius Fuscianus (187 à 189)
• Publius Helvius Pertinax, PUR de 190 au 31 Décembre 192
• Titus Flavius Claudius Sulpicianus du 1 Janvier au 28 Mars 193
• Cornelius Repentinus (avril à juin 193)
• Vibius? Bassus (Juillet 193)
• Caius Domitius Dexter (Juillet 193 à 196)
• Appius Claudius Iulianus (224)
• Sabinus, tué en 238 en tentant de mettre fin aux émeutes contre le pouvoir de Maximin le Thrace[18]
• Dèce, PUR en 248
• Aulus Caecina Tacitus en 250
• Lucius Egnatius Victor Lollianus en 254[19]
• Lucius Valerius Maximus en 255[19]
• Nummius Ceionius Albinus en 256[19] puis de 261 à 263.
• Caius Julius Donatus en 257[19]
• Publius Cornelius Saecularis en 258-260[19]
• Nummius Albinus en 261-262[19]
• Aspasius Paternus en 263-266[19]
• Lucius Petronius Taurus Volusianus, PUR en 267 et 268[19]
• Flavius Antiochianus en 269-270[19]
• Titus Flavius Postumius Varus en 271[19]
• Flavius Antiochianus en 272[19]
• Virius Orfitus en 273-274[19]
• Postumus Suagrus, PUR en 275[19]
• Ovinius Pacatianus en 276-277[19]
• Virius Lupus en 278-280[19]
• Ovinius Paternus en 281[19]
• Pomponius Victorianus en 282[19]
• Titucius Reburrus en 283[19]
• Ceionius Varus en 284-285[19]
• Maximus. PUR en 316
• Ovinius Gallicanus en 316 et 317[20]
• Vettius Agorius Praetextatus, entre 367 et 368
• Flavius Afranius Syagrius, en 381
• Anicius Auchenius Bassus, entre 382 et 383
• Quintus Aurelius Symmachus, PUR en 384 et 385
• Aurelius Victor, PUR en 389
• Rutilius Namatianus, PUR en 414
• Rufius Antonius Agrypnius Volusianus, PUR en 416 et 417
• Julius Felix Campanianus, PUR entre 465 et 469
• Sidoine Apollinaire, PUR en 468
• Gregorius Anicius (573?)

• Éparque (à Constantinople)

• Tite-Live, traduction de Annette Flobert, Histoire romaine, livres I à V, Flammarion, 1995
• Le Chronographe de 354
• André Chastagnol, La Préfecture urbaine à Rome sous le Bas-Empire, PUF, 1960, 524 p.
• André Chastagnol, Les Fastes de la Préfecture de Rome au Bas-Empire, Études prosopographiques II, Nouvelles éditions latines, Paris, 1962, 350 pages
• André Chastagnol, Le fonctionnement de la préfecture urbaine, La Rome impériale. Démographie et logistique. Actes de la table ronde (Rome, 25 mars 1994), Publications de l'École française de Rome, 1997, p. 111-119. Persée
• G. Vitucci, Ricerche sulla praefectura Urbi in età imperiale (sec. I-III), Rome, 1956.
• François Jacques et John Scheid, Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C.260 ap. J.-C.). Tome 1, PUF, 1999, 480 p. (ISBN 978-2-13-044882-2)
• (en) A.H.M. Jones, J.R. Martindale, J. Morris Prosopography of the Later Roman Empire T.1 et 2, Cambridge, 1971-1992