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Marcus Arrecinus Clemens (préfet en 70)

Marcus Arrecinus Clemens (fl Ier siècle), était un sénateur qui a servi comme préfet de la garde prétorienne à Rome.

Marcus Arrecinus Clemens
Biographie
Décès
Époque
Allégeance
Activité
Père
Mère
Julia (d)
Fratrie
Conjoint
Cornelia Ocellina (d)
Gens
Arrecini (d)

Éléments biographiques

Arrecinus Clemens naît dans une famille de rang équestre de Pisarum (Italie)[1].

Il est le fils homonyme de Marcus Arrecinus Clemens, préfet du prétoire sous Caligula, à l'assassinat duquel il participe[2] et de Julia, probable sœur de Lupus, assassin de Cæsonia Milonia.

Sa sœur est Arrecina Tertulla, première femme de l'empereur Titus[3].

Bien qu'il soit membre du Sénat, il est placé à la tête de la garde prétorienne comme préfet du prétoire, en 70 et en 71, par l'allié politique du nouvel empereur Vespasien, Gaius Licinius Mucianus, car son prédécesseur, Arrius Varus devient trop influent. Selon Tacite, Clemens est choisi parce que son père, Marcus Arrecinus Clemens, a honorablement commandé la garde pendant le règne de l'empereur Caligula[4], de 38 à son meurtre, le . Après l'arrivée triomphale de Vespasien à Rome, il continue à occuper ce poste jusqu'en , moment où Titus, fils de l'empereur, l'a remplacé au poste de préfet du Prétoire.

Par la suite, Clemens est l'un des consuls suffect en 73[5]. Il gouverne la province de Tarraconaise (nord de l'Hispanie) puis est une seconde fois consul II, en 85, et est nommé Préfet de Rome, en 86.

Sa troisième nomination au consulat III, en 94, précède de peu son arrestation[6]. Au même moment, Domitien s'en prend à plusieurs autres membres de la famille flavienne, accusés d'être chrétiens, ou pour mœurs juives, ou pour athéisme[7] - [8] (vers 94-96). Dans la même période Titus Flavius Clemens et Acilius Glabrio sont exécutés[7], alors que Flavia Domitilla, la nièce du « consul Clément », est exilée sur l'île Pontia[9]. La femme de Titus Flavius Clemens, elle aussi appelée Flavia Domitilla est exilée sur l'île de Pandateria[7], mais ne semble pas avoir été exécutée. On ignore si Arrecinus est exécuté ou s'il est seulement exilé[8] - [10]. À partir de son arrestation, il disparaît de l'histoire. Par la suite au début du règne de Trajan (98) l'évêque Clément de Rome est lui aussi arrêté et la nièce du consul Clément est exécutée avec plusieurs autres membres de son entourage, tous chrétiens. L'évêque Clément est exilé en Crimée puis exécuté vers 99, selon la tradition chrétienne.

Arrecinus Clemens ou Arretinus Clemens ?

Au IVe livre des Histoires, § 68, Tacite le nomme, non-pas Arrecinus Clemens, mais Arretinus Clemens[11]. Il en est de même de Suétone, ainsi que de toutes les sources antiques qui nous sont parvenues. Sur la base d'une inscription rapportée par Gruter, Orsini est le premier à proposer que son nom soit corrigé en Arrecinus, à la fin du XIXe siècle[11]. Graevius oppose à cela le grand nombre de manuscrits et conclut que c'est l'inscription qui est fautive ; position à laquelle se rangent la majorité des critiques[11]. Mais, par la suite, plusieurs autres inscriptions viennent appuyer la première. L'une d'entre elles confirme l'appellation de « consulaire » que Suétone lui donne, en nous apprenant qu'il a été deux fois consul[11].

La correction de ce nom permet de connaître le degré de parenté liant Arrecinus Clemens à la famille de Vespasien qui, jusque-là, était inconnu. Suétone écrit dans sa Vie de Titus, § 4, que la première femme du futur empereur est appelée Arrecidia Tertulla et qu'elle est la fille d'un préfet du prétoire ; deux inscriptions rapportées par Muratori (p. 1435 2 et p. 1436) nous apprennent que son véritable nom est Arrecina Tertulla[11]. Arrecinus Clemens est donc le frère de la première femme de Titus et Tacite avait donc toutes les raisons de dire qu'il est lié à la famille de Vespasien[11].

Tous les auteurs qui se sont trompés sur ces deux noms, écrivent à l'époque de Trajan. Ces erreurs systématiques sur le nom de ces frère et sœur, faites par plusieurs auteurs et maintenues dans tous les manuscrits, indiquent-elles que cet empereur a quelque chose à cacher concernant ces personnages ou tout au moins l'un des deux ?

Notes et références

  1. AE 1947, 90. L'inscription révèle son enrôlement dans la tribu Camilia, qui englobe Pisaurum (Pesaro). Lui ou son père avait également une propriété à proximité de Ariminum (Rimini) (CIL XI, 428)
  2. (en) Anthony A. Barrett, Caligula : The Abuse of Power, New-York, Routledge, (lire en ligne)
  3. Suétone, Vie de Titus, 4.2 : Titus « épousa Arrecina Tertulla, fille d'un chevalier romain qui avait été préfet du prétoire, et, après sa mort, Marcia Furnilla, d'une naissance illustre, dont il se sépara après en avoir eu une fille ».
  4. Tacite, Histoire, IV, 68 : « Son père avait, disait-il, rempli cette charge avec honneur sous l'empereur Caïus (Caligula), et les soldats retrouveraient avec plaisir un nom qu'ils connaissaient ; Clémens d'ailleurs, quoique de l'ordre sénatorial, suffisait à ce surcroît de devoirs ».
  5. Jones 1992, p. 43.
  6. (en) Bernard William Henderson, Five Roman emperors : Vespasian, Titus, Domitian, Nerva, Trajan, A.D. 69-117, p. 52.
  7. Jones 1992, p. 115.
  8. Jones 1992, p. 187.
  9. Jones 1992, p. 116.
  10. La nature de la condamnation de Marcus Arrecinus Clemens n'est pas connue avec précision, il a peut-être été exilé plutôt qu'exécuté (voir Jones 1992, p. 187).
  11. Firmin-Didot, Nouvelle revue encyclopédique, vol. 4, Paris, Firmin-Didot frères, p. 463.

Bibliographie

  • Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)
  • (en) Brian W. Jones, The Emperor Domitian, Londres, Routledge, coll. « Roman Imperial Biographies », , 304 p. (ISBN 978-0-415-10195-0, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
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