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Clément de Rome

Clément de Rome (en latin Clemens Romanus), mort vers la fin du Ier siècle, est l'un des premiers évêques de Rome, considéré comme le quatrième pape par l'Église catholique.

Clément Ier
Image illustrative de l’article Clément de Rome
Portrait imaginaire de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Naissance Ier siècle
Rome (Empire romain)
Décès après 98
Chersonèse
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat vers 92
Fin du pontificat vers 99

.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Auteur d'une importante lettre apostolique adressée à la fin du Ier siècle par l'Église de Rome à celle de Corinthe, il est avant tout connu grâce à cette lettre et d'autres témoignages le concernant.

Selon que l'on suive les différentes traditions rapportées par Tertullien, Irénée de Lyon ou encore Eusèbe de Césarée, il est le premier, le deuxième ou le troisième successeur de l'apôtre Pierre à la tête de l'épiscopat de la ville. La liste officielle de l'Église catholique le considère comme le quatrième pape.

Les dates entre lesquelles il assume sa charge, traditionnellement fixées entre l'an 92 à l'an 99, sont incertaines tout comme l'est le ministère précis dont il est investi, sans que la réalité et l'importance de son rôle dans l'Église de Rome à la fin du Ier siècle soient à remettre en cause.

Dans les églises chrétiennes, Clément est reconnu comme « Père apostolique ». Il est vénéré comme saint et comme martyr par l'Église catholique, par l'Église orthodoxe, par l'Église copte orthodoxe et par l'Église d'Angleterre. Il est liturgiquement commémoré le 23 novembre par l'Église latine et l'Église anglicane d'Angleterre, en diverses dates par les Églises orthodoxes, et le 29 hâtour (= 8/9 décembre grégorien) par l'Église copte.

Évêque à Rome

Clément doit l'essentiel de sa renommée à une lettre apostolique, qui est son seul écrit connu à ce jour, et à d'autres témoignages la concernant[1] ; l'attribution qui lui en est faite constitue par ailleurs le seul renseignement sûr à son sujet[2]. Néanmoins, malgré l'abondance de la matière qu'offre la lettre, son auteur reste « remarquablement dans l'obscurité »[3].

Vénéré comme saint et martyr par l'Église catholique et l'Église orthodoxe, il est considéré comme pape sous le nom de Clément Ier, même si ce titre n'apparaît qu’a posteriori, vers le IIIe siècle[4]. Toutefois, la place exacte de cet évêque dans la succession de Pierre est sujette à caution, relevant davantage de la tradition que de l'histoire[5].

Clément est un chrétien de la deuxième ou troisième génération qui, de culture grecque et peut-être d'origine judéenne[1], a tenu le rôle de presbytre-dirigeant et de porte-parole de la communauté chrétienne de Rome — ainsi que semble en attester au début du IIe siècle le Pasteur d'Hermas[6]. Dans la mesure où l'épiscopat monarchique n'a pas encore de réalité, son rôle constitutionnel reste difficile à préciser[2].

Cependant, à partir de la fin du IIe siècle, diverses sources chrétiennes l'identifient à un épiscope de Rome mais ne s'accordent pas sur son rang dans la chronologie épiscopale : pour Irénée de Lyon, Clément est le troisième successeur de Pierre après Lin et Anaclet[1] ; pour Eusèbe de Césarée, il est le troisième évêque de Rome, ainsi que, en s'appuyant probablement sur Origène, le « compagnon d'œuvre »[7] mentionné par Paul de Tarse dans l'Épître aux Philippiens[8] ; pour Tertullien, Clément a directement succédé à Pierre, avant Lin et Anaclet[1]. Enfin, Jérôme de Stridon fait état de la double tradition d'Irénée et de Tertullien[1] en indiquant que nombre d'Occidentaux adhèrent à la version de ce dernier[9].

Mais il se peut également que Clément n'ait été que l'un des membres du presbyterium de Rome, car le système hiérarchique de cette époque se limite encore à une organisation bipartite, avec d'une part plusieurs presbytres-épiscopes (πρεσϐύτεροι-ἐπίσκοποι / presbúteroï-epískopoï) et d'autre part les diacres, comme l'attestent aussi bien les Épîtres pastorales que la Didachè ou le Pasteur d'Hermas[6]. La structure monarchique, avec un évêque unique assisté de presbytres et de diacres, ne s'affirmera que plus tard, vers les années 140[10]. La définition du ministère dont Clément est investi reste donc incertaine[11] et il n'est pas exclu que ce dernier ne soit qu'un évêque parmi d'autres au sein d'une structure collégiale[6]. Quoi qu'il en soit, la réalité et l'importance de son rôle dans l'Église de Rome à la fin du Ier siècle ne sont pas à remettre en cause[9].

Selon la tradition rapportée par Eusèbe, c'est Évariste qui succède à Clément en 99, deuxième année du règne de Trajan[12].

Clément de Rome et l'Épître aux Philippiens

Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique dit que Clément, troisième évêque des Romains après Lin et Anaclet, « a été, au témoignage de Paul de Tarse, son auxiliaire et le compagnon de ses combats »[13], se référant sans doute à l'Épître aux Philippiens (IV, 3)[14]. Cette affirmation d'Eusèbe, qui se trouve aussi dans les écrits d'Origène[15] et de Jérôme, est généralement abandonnée par la recherche actuelle, car jugée improbable[8] : le cognomen Clemens étant répandu au Ier siècleTacite en mentionne cinq —, il n'y a pas de raison suffisante pour identifier le Clément de l’épître aux Philippiens à Clément de Rome[16].

Titus Flavius Clemens

Au cours du XIXe siècle, plusieurs savants ont identifié Clément Ier avec Titus Flavius Clemens, consul de l'an 95[17]. Aujourd'hui cette identification, « relevant de la pure fantaisie »[18], est totalement rejetée[2] dans la mesure où « le silence unanime des meilleures sources sur ce point serait par trop étonnant : si le pape Clément avait été consul, s’il était un Flavien et le propre cousin de l’empereur, comment ne l’aurait-on pas retenu et redit ? »[19]. Selon Eusèbe, Clément de Rome vivait encore au début du règne de Trajan[20] et ce n'est qu'au IXe siècle qu'est mentionnée pour la première fois une supposée foi chrétienne du consul, sous la plume de Georges le Syncelle[21].

On a pu de même supposer que Clément de Rome était un affranchi de ce consul[17]. Si cette hypothèse est concevable, elle reste difficile dans la mesure où, si les esclaves affranchis prenaient le nomen, indication de la gens du patron (dans ce cas, Flavius), ils ne prenaient pas le cognomen, indication de la famille (dans ce cas, Clemens)[22].

Mort de Clément

Martyre de saint Clément par Bernardino Fungai

La tradition de l'exil de Clément ainsi que son martyre « la troisième année de Trajan » (c'est-à-dire en l'an 100) et les miracles qui l'auraient accompagné sont de tradition tardive[5] et leur historicité est à rejeter[2] : « ignorée d'Irénée et d'Eusèbe, ignorée même des rédacteurs clémentins, [cette tradition] apparaît seulement dans le cours du IVe siècle, avec le Martyrium Clementis »[23], une œuvre poétique composée en grec[24]. Selon ce récit, l'évêque, trop influent sur l'aristocratie romaine, aurait subi l'exil en Chersonèse Taurique et, pour le punir de continuer son apostolat auprès des prisonniers, on lui aurait attaché une ancre au cou avant de le précipiter dans le Pont-Euxin[24].

Il semble que cette tradition du martyre de Clément repose sur une certaine confusion avec Titus Flavius Clemens : « Toute une série de documents mettent, en effet, en relation Clément avec le consul Titus Flavius Clemens, cousin de Domitien, qui fut décapité en 95 ou 96 pour "indolence et/ou athéisme" », une accusation souvent portée contre les Juifs en général et en particulier contre les chrétiens[5].

Procession amenant les reliques de pape S. Clément Ier à la basilique Saint-Clément-du-Latran (fresque du XIe siècle)

En 867, ses reliques supposées ou une partie d'entre elles ont été ramenées de Crimée à Rome par les saints Cyrille et Méthode, qui les remettent au pape Adrien II (867-872)[25] dont on ignore si elles ont été déposées en la basilique Saint-Clément-du-Latran — dont une tradition romaine remontant à la fin du IVe siècle veut qu'elle ait été érigée à l'emplacement même d'un ancien titulus Clementis, une église de maison qui aurait appartenu à l'évêque[26] — qui était ornée au XIe siècle de fresques du cycle de vie de Clément[27].

Tradition catholique

Dans l'édition de 1584 du Martyrologe romain, la fête de S. Clément de Rome est indiquée à la date du : « Clément, le troisième, après le bienheureux apôtre Pierre à occuper le siège papal. Après de très remarquables actes, il a été relégué, au temps de la persécution de Trajan, dans l'île de Lycie, près de Chersonèse. Là, jeté à la mer avec une ancre attachée au cou, il a reçu la couronne du martyre. Au temps du pontife romain Nicolas Ier, son corps a été transféré à Rome et a été inhumé avec honneurs dans l'église auparavant construite à son nom »[28].

Depuis la révision de l'an 2001 sous le pape Jean-Paul II, le Martyrologe romain affirme toujours, à la date du : « Le pape Saint Clément Ier, martyr, qui a été le troisième, après le bienheureux apôtre Pierre, à régir l'Église de Rome et qui a écrit aux Corinthiens une fameuse lettre pour consolider entre eux la paix et la concorde. À cette date on célèbre l'enterrement de son corps à Rome »[29]. Ainsi donc, l'Église catholique tient fermement et officiellement à la tradition du martyre de Clément de Rome.

Culte

Bateau votif offert le par les pilotes et lamaneurs de Pauillac pour honorer la mémoire du pape S. Clément Ier, patron des marins.

Le pape Clément Ier est vénéré comme saint et comme martyr par l'Église catholique[30], par l'Église orthodoxe[31], par l'Église copte orthodoxe[32] et par l'Église d'Angleterre[33].

Il est liturgiquement commémoré le 23 novembre par les catholiques[30] et par les anglicans. Les Églises syriaque orthodoxe, syro-malankare orthodoxe, grecques orthodoxes, syriaque catholique et catholiques orientales le célèbrent le 24 novembre, l'Église orthodoxe russe le 25 novembre, et l'Église copte orthodoxe le 8 décembre. En raison de son martyre en Crimée, le pape Clément Ier est très vénéré dans les pays de l'Europe de l'Est.

Dans la tradition catholique, le pape Clément Ier est mentionné dans la première prière eucharistique du Canon romain de la messe, avec ses prédécesseurs les papes Lin et Clet, et ses successeurs Sixte et Corneille[34]. Il est traditionnellement représenté en habits pontificaux, chaussé de rouge, coiffé ou non de la tiare papale, et très souvent avec une ancre à ses côtés, instrument et symbole de son martyre[35], et parfois avec un agneau qui, selon une version du récit de son martyre, lui avait indiqué, durant sa déportation en Crimée, où faire jaillir une source d'eau pour aider les prisonniers dont il prenait soin[36].

Saint Clément Ier est le patron des mariniers, pour avoir été martyrisé précipité au fond de la mer avec une ancre à son cou ; ses travaux forcés dans les carrières de marbre en ont fait aussi le patron des marbriers.

Treize papes, parmi ses successeurs, ont choisi de porter son nom en son honneur. Trois antipapes ont également voulu porter son nom, à savoir les antipapes Clément III (à la fin du haut Moyen Âge), puis Clément VII et Clément VIII (respectivement, et soi-disant, premier et troisième « papes » d'Avignon).

Épître de Clément aux Corinthiens

Commencement de la Première épître de Clément dans une édition d'Oxford en 1633

La lettre du pape Clément aux Corinthiens, souvent appelée Première épître de Clément (parce qu'il existe un autre écrit, probablement faussement attribué à Clément, et appelé Deuxième épître de Clément aux Corinthiens), est considérée comme l'un des premiers écrits chrétiens après le Nouveau Testament.

Généralement on lui attribue comme date de composition la fin du règne de Domitien, c'est-à-dire 95 ou 96[19] - [37] - [38].

Manuscrits de la lettre

Le texte de la lettre apostolique (à l'exception d'une feuille perdue) se trouve dans le Codex Alexandrinus du début du Ve siècle, propriété du Patriarche d'Alexandrie depuis 1098, donné à Charles Ier d'Angleterre, en 1628, par Cyrille Lucar, patriarche de Constantinople et actuellement conservé à la British Library de Londres. Le texte se trouve aussi dans le Codex Hierosolymitanus écrit vers l'an 1056. Une version latine remontant au IIe ou IIIe siècle, soit presque contemporaine de l'écriture du texte original en grec, se trouve dans un manuscrit du XIe siècle dans la bibliothèque du Grand Séminaire de Namur[39], où l'a identifié en 1894, un moine bénédictin de Maredsous, Germain Morin. Ont été publiées aussi des versions antiques syriaque et copte[40] - [41]

Contexte de la lettre

La communauté chrétienne de Corinthe était en proie à des troubles internes graves, alors que s'est vérifiée une tentative de déposition des presbytres de leurs charges[6]. Clément de Rome demande alors le rétablissement dans leurs fonctions des pasteurs légitimes, et appelle les révoltés à l’obéissance envers ces derniers.

Théologie

Annie Jaubert du CNRS a présenté une étude approfondie de la vision de Dieu, du Christ et de l'Esprit, susceptible de se dégager de la lettre de Clément, et que l'on peut résumer de la manière suivante:

On ne trouve pas chez Clément de synthèse théologique. Dieu est souvent défini par ses fonctions créatrices et providentielles. C'est en outre un Père patient, compatissant et bienveillant "ayant des entrailles pour ceux qui le craignent" (23, 1)

Clément dit à propos du Christ qu'il est le Fils de Dieu (7, 4). Accordant une grande importance au chant du serviteur souffrant d'Isaïe (53) et au psaume 21 (débutant par mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné), Clément présente le Christ comme le médiateur (20, 12 et 50, 7) ayant apporté le salut rédempteur, plus précisément comme étant le Grand Prêtre qui a versé son sang pour tous ceux qui croient et espèrent en Dieu (12, 7). Une fois, Clément atteste la résurrection du Christ d'entre les morts (24, 1). En outre, il précise de lui qu'il est source de grâce, étant le protecteur et le secours de la faiblesse humaine. Par quatre fois, Clément adresse une doxologie simultanément à Dieu et au Christ (52, 8; 61, 3; 64 et 65, 2), et par deux fois, au Christ seul (20, 12 et 50, 7).

Pour Clément, l'Esprit-Saint est le grand inspirateur des Ecritures (45, 2). Il est par ailleurs celui qui répand dans les fidèles piété, paix, entente fraternelle. Enfin, c'est en lui que les apôtres ont annoncé leur message (42, 3) et ont éprouvé leurs prémices qui sont les épiscopes et les diacres (42, 4). Bref l'Esprit s'inscrit dans la réalisation du dessein de paix et de miséricorde du Créateur qui aboutit à l'humanité sauvée[42].

[style à revoir]

Témoignage sur la structure hiérarchique de l'Église

La lettre « témoigne que l'organisation en une hiérarchie tripartite, avec un évêque, des presbytres et des diacres n'est pas encore définitivement en place dans la capitale impériale à la fin du Ier siècle […] C'est l'organisation en une hiérarchie bipartite, attestée sans doute dix ou vingt ans plus tôt en 1 P 5, 1–5, avec des presbytres-évêques et des diacres, qui y est encore de règle. L'équivalence globale entre presbyteroi (presbytres/anciens) et episkopoi (évêques/surveillants) peut se déduire de lˊÉpître aux Corinthiens, 42, 4 ; 44, 4–5 ; 54, 2 »[10]. Néanmoins, la Lettre rappelle que le Maître « nous a prescrit de nous acquitter des offrandes et du service divin non pas au hasard et sans ordre, mais en des temps et à des heures fixés […] Au "grand prêtre" (l'évêque) des fonctions particulières ont été fixées ; aux prêtres, on a marqué des places spéciales ; aux lévites (les prêtres) incombent des services propres ; et les laïcs sont liés par des préceptes particuliers aux laïcs »[43], ce que plus tard les chrétiens appliqueraient non plus à la seule distinction entre le clergé et les laïcs mais aussi en assimilant "grand prêtre" à "évêque", "presbytres", "lévites" à "prêtres", et enfin les diacres[44].

Cette lettre est l'un des plus anciens textes théologiques et disciplinaires du christianisme, si l'on excepte les Évangiles synoptiques et les textes apostoliques, car elle est antérieure à l'Évangile de Jean et de l'Apocalypse. On y relève des citations ou des emprunts libres à Euripide et à Sophocle[45], mais l'auteur cite beaucoup plus abondamment l'Ancien Testament, dont les citations constituent plus d'un quart du texte de la lettre (environ 2750 des environ 9820 mots)[46] - [47]. Les citations correspondent généralement au texte aujourd'hui connu de la version des Septante mais souvent diffèrent et quelquefois sont plus fidèles au Texte massorétique[48].

Aspects littéraires

On y trouve aussi certains hébraïsmes, et le nom de Dieu y est remplacé par le pronom personnel « IL ». Les expressions « notre père Abraham », « notre père Jacob », et l'emploi de livres apocryphes juifs, comme l'Assomption de Moïse, révèlent une formation « familièrement judéo-chrétienne ». Le passage déjà cité du chapitre 40, sur les places respectives du "grand prêtre", des prêtres et des laïcs, offre une curieuse parenté avec la Règle de la communauté, un des Manuscrits de la mer Morte[49] (appelé aussi Règle de la commune ou Manuel de discipline).

Clément emploie aussi des lieux communs de la littérature grecque comme l'application au combat pour la vertu de métaphores tirées du stade. En effet, « il est délicat de départager les influences grecques des influences judéennes [chez Clément], tellement les unes et les autres sont mêlées. On sait que les procédés littéraires de la culture grecque sont fort bien connus des Judéens de la Diaspora romaine : Paul de Tarse en est un des exemples les plus connus, il n'est nullement le seul. [...] la culture judéenne et la culture grecque s'entrelacent chez Clément »[50]

Paul Mattei dit : « Clément est juif et grec. L'idée de l'ordre du monde, modèle de la discipline à garder dans l'Église, vient du stoïcisme, celle de l'Église comme armée paraît se référer à un idéal romain, le recours aux exempla (vétéro-testamentaires) dans le début de l'écrit relève d'un procédé de la diatribe stoïco-cynique. Mais les thèmes stoïciens étaient déjà acclimatés dans le judaïsme, c'est l'image d'Israël en armes et non de la légion impériale qui sert de paradigme, la méditation sur les hautes figures du passé est d'allure sapientiale. En fait, si Clément est le témoin de l'assimilation d'un vocabulaire, de techniques d'exposition, de schémas conceptuels grecs, le fond reste juif »[51].

Autres écrits attribués à Clément

Vision de la Trinité du pape Clément, toile de Giambattista Tiepolo, v. 1730

La renommée de Clément a conduit à lui attribuer la paternité d'autres textes.

Une « Seconde épître de Clément aux Corinthiens » date d'environ 150 et s'apparente davantage à une homélie qu'à une épître. Le Codex Alexandrinus et le Codex Hierosolymitanus (importants manuscrits datant respectivement du Ve siècle et du XIe siècle) le contiennent, ensemble avec la « Première épître de Clément aux Corinthiens ». Adolf von Harnack a cru pouvoir l'identifier non pas comme une homélie mais comme une lettre de l'évêque Soter, adressée vers 170 à l'Église de Corinthe[52].

Deux Épîtres aux Vierges ont été conservées dans un manuscrit syriaque écrit aux alentours de 1470 et ont été publiées avec une version latine en 1752. En 1884, on a trouvé dans un œuvre d'un moine palestinien du VIIe siècle des extraits en grec de ce qui probablement était le texte original de ces deux documents[53]

Le Roman pseudo-clémentin se présente comme ouvrage autobiographique de Clément.

Les Constitutions apostoliques, un recueil de doctrine chrétienne, de liturgie et de discipline ecclésiastique, écrit vers la fin du IVe siècle, destiné à servir de guide pour les œuvres du clergé ainsi que pour une partie du laïcat, prétendent être l'œuvre des douze apôtres, dont les instructions sont censées avoir été transmises par le pape Clément.

On a attribué aussi à Clément cinq lettres qui font partie des Fausses décrétales, un ensemble de textes datant en réalité du IXe siècle.

Roman pseudo-clémentin

Clément, après avoir retrouvé sa mère et ses deux frères, reconnaît son père dans le vieillard fataliste (de gauche à droite : Faustus, Pierre, Clément, Nicétas et Aquila, Mattidia). Tableau de Bernardino Fungai (1460-1516). Strasbourg, musée des Beaux-Arts.
Résurrection du Christ, vers 1665/1670, Samuel van Hoogstraten (artiste), Art Institute of Chicago.

Le Roman pseudo-clémentin est un ample récit conservé en deux recensions : un texte grec d'avant 381 appelé Homélies parce que contenant des sermons attribués à saint Pierre, et une version latine faite par Rufin d'Aquilée au début du Ve siècle et appelée Recognitions (ou Reconnaissances). Clément, le personnage central rencontre l’apôtre Pierre, qui s’emploie alors à poursuivre partout, pour le réfuter, l’hérétique Simon le Magicien. Clément se joint aux disciples de Pierre, entre lesquels se trouvent les deux frères Aquila et Nicétas.

Un jour il raconte son passé à l'apôtre. Il appartenait à une très noble famille romaine, apparentée à l’empereur. Son père a atteint le rang sénatorial à l'époque de l'empereur Tibère (mort en mars 37). Alors que Clément avait cinq ans, sa mère Mattidia fut avertie en songe de quitter l’Italie avec ses deux autres fils, des jumeaux dont l'un s'appelle Faustinus et l'autre soit Faustinianus (selon les Homélies) ou Faustus (selon les Reconnaissances) ; quant à Clément, il demeura à Rome avec son père Faustus (selon les Homélies) ou Faustinianus (selon les Reconnaissances).

Comme le temps passait et qu’il restait sans nouvelles des trois émigrés, le père confia Clément, alors âgé de douze ans, à des tuteurs, et partit à leur recherche ; dès lors, à son tour, il cessa de donner signe de vie. Plus tard, Pierre rencontre une mendiante aux mains paralysées, qui lui raconte ses tribulations : poursuivie par les assiduités de son beau-frère, elle décida de s’éloigner avec ses deux fils jumeaux, en prétendant obéir à un avertissement divin : au terme de ce récit, l’apôtre reconnaît Mattidia et Clément retrouve ainsi sa mère disparue.

Encore plus tard, Aquila et Nicétas se révèlent être les frères plus anciens de Clément. Le matin suivant, un vieil ouvrier leur affirme ne croire qu’au destin, déterminé par les astres : il a été trahi par sa femme, laquelle, née sous l’étoile produisant des épouses adultères périssant dans un naufrage, n’a pourtant pas réussi à séduire son beau-frère, comme celui-ci le lui révéla plus tard, et préféra fuir avec ses fils jumeaux, en prétextant un rêve inquiétant ; elle lui laissa leur plus jeune fils. Pierre lui demande le nom de son benjamin : « Clément ». Le vieillard est Faustus/Faustinianus, le père des trois frères ! Mattidia arrive, reconnaît à son tour son mari et tombe dans ses bras[54] - [55]. Pour un résumé plus détaillé de l'intrigue du roman, voir Anagnorisis.

Bernard Pouderon a cru distinguer derrière la figure du Clément du Roman pseudo-clémentin un Clément juif, héros d'un roman judéo-hellénistique inspiré de la légende juive du consul Titus Flavius Clemens exécuté sous Domitien pour le crime du judaïsme. Pour mettre le Clément du Roman pseudo-clémentin en relation avec saint Pierre, le redacteur, un judéo-chrétien proche, comme le montre l'enseignement qu'il attribue à Pierre, de ceux que l'hérésiologie appelle les ébionites[56] - [57] change le nom de Domitien (empereur de 81 à 96) en celui di Tibère (empereur de 14 à 37), en établissant ainsi une chronologie qui rend impossible l'identification du Clément du Roman, qui est présenté comme un jeune garçon doué de raison à l'époque de l'empereur Tibère (mort en mars 37), avec le consul, qui ne naît pas avant 55-60[58].

Pouderon affirme aussi que derrière ce roman judéo-hellénistique, qu'il assigne au commencement du IIe siècle, il y a eu un autre roman de la période julio-claudienne. À l'égard de ces diverses théories de Pouderon Jan N. Bremmer dit : « ce n'est pas très sérieux !»[59] Pouderon discerne en outre des points de contact entre la présentation de Simon le Magicien dans le Roman pseudo-clémentin et la légende de Faust[60].

Les études de Frédéric Manns[61], Donald H. Carlson[62] et F. Stanley Jones[63] montrent la diversité des vues existant sur le supposé texte base des versions grecque et latine (l'écrit de base ou Grundschrift) et sur les écrits perdus qui pourraient être liés avec l'origine des existants : le Kerygmata Petrou (identique au Grundschrift ou différent) et le Periodoi Petrou (Itinéraire de Pierre).

Bibliographie

Œuvres

Œuvres attribuées

  • Seconde épître aux Corinthiens (vers 150), éd. Hemmer, Les Pères apostoliques, t. X, Paris, Picard, 1909. Trad. Matthieu Cassin : Premiers écrits chrétiens, Gallimard, coll. "La Pléiade", 2016, p. 73-84.
  • Lettres aux vierges (IIIe siècle), trad. V. Desprez, Lettres de Ligugé, no 242 (1987), p. 6-31.

Roman pseudo-clémentin

  • Pseudo-clémentines, sous deux formes (Homélies pseudo-clémentines, Reconnaissances pseudo-clémentines)
    • Homélies, dites Homélies clémentines (IVe siècle, en syriaque), trad. A. Siouville, Verdier, 1991, 418 p.
    • Roman des reconnaissances (Syrie, IIIe siècle, en latin) : Les Reconnaissances du Pseudo-Clément. Roman chrétien des premiers siècles, Brepols, 1999, 649 p.
    • Le Roman pseudo-clémentin, apocryphe judéo-chrétien du IIIe siècle, met en scène Clément de Rome et saint Pierre : trad. Alain Le Boulluec, in Écrits apocryphes chrétiens, Gallimard, coll. "La Pléiade", t. II.

Études

  • Alexandre Faivre, Chrétiens et Églises : Des identités en construction : Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien, Paris, Cerf-Histoire, , 608 p.
    La troisième partie de cet ouvrage (p. 383-442) regroupe les recherches les plus récentes sur la Lettre de Clément de Rome : chapitre VIII :"Préceptes laïcs et commandements humains. Les fondements scripturaires de 1 Clément 40, 4 ; L'Église en question dans la Lettre de Clément de Rome : une ecclésiologie de conflit et d'intégration ; Des adversaires vus de Rome. L'art de gérer un conflit en proposant de nouvelles frontières pour l’ekklèsia
    .
  • Alexandre Faivre, « Le « système normatif » dans la Lettre de Clément de Rome aux Corinthiens », Revue des Sciences Religieuses, t. 54, no 2, , p. 129-152. (lire en ligne)
  • Léonard Boyle, Petit guide de Saint-Clément, Rome, Collegio San Clemente, janvier 1989 (édition revue et augmentée) (1re éd. 1963) (ASIN B003X0YRIU). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Pierre Duthilleul, « Les reliques de Clément de Rome », Revue des études byzantines, t. 16, Mélanges Sévérien Salaville, , p. 85-98. (lire en ligne)
  • Stanislas Giet, « Le témoignage de Clément de Rome : Sur la venue à Rome de saint Pierre », Revue des Sciences Religieuses, t. 29, no 2, , p. 123-136. (lire en ligne)
  • Stanislas Giet, « Le témoignage de Clément de Rome : La cause des persécutions romaines », Revue des Sciences Religieuses, t. 29, no 4, , p. 333-345. (lire en ligne)

Voir aussi

Références

  1. Simon Claude Mimouni, « Chapitre VI. Un « chrétien » d'origine judéenne : Clément de Rome », dans Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130639008), p. 231
  2. John Norman Davidson Kelly (trad. Colette Friedlander), Dictionnaire des Papes [« The Oxford Dictionary of Popes »], Brepols, coll. « Petits dictionnaires bleus », (ISBN 2-503-50377-2), p. 7
  3. (en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, (ISBN 978-1-4411-1004-6), p. 217
  4. Le titre de pape, au sens de "Père", était l'époque donné à tous les évêques, et systématiquement à partir du IIIe siècle, et ne fut exclusivement réservé à l'évêque de Rome que vers le milieu du IVe siècle. Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, 2003, s. v. « Pape ».
  5. Simon Claude Mimouni, « Chapitre VI. Un « chrétien » d'origine judéenne : Clément de Rome », dans Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130639008), p. 232.
  6. Simon Claude Mimouni, « Chapitre VI. Un « chrétien » d'origine judéenne : Clément de Rome », dans Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130639008), p. 236.
  7. Ph 4. 3 : « Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie ».
  8. Marie-Françoise Baslez, Saint-Paul, Librairie Arthème Fayard, coll. « Pluriel », (ISBN 978-2-8185-0263-1), p. 476
  9. Michel-Yves Perrin, « Aux origines du "Siège apostolique" (jusqu'en 311) », in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté : 2000 ans de mission et de tribulations, Points/Histoire, 2003, p. 23-32.
  10. Simon Claude Mimouni, « Chapitre VI. Un « chrétien » d'origine judéenne : Clément de Rome », dans Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130639008), p. 235-236
  11. Paul Mattei, Le Christianisme antique. De Jésus à Constantin, Armand Colin, 2011, chapitre 8, « Aspects doctrinaux », « Les Pères apostoliques : entre judaïsme et hellénisme », lire en ligne.
  12. Romanae Ecclesiae episcopatum IV suscepit, EVARISTUS, annis IX (Chronique d'Eusèbe dans la version de Jérôme, Romanorum XI, 2).
  13. Eusèbe, Histoire ecclésiastique, III, 4, 9
  14. Philippiens 4,3
  15. In Iohannem VI, 54, 279
  16. Annales i.23, ii.39, xv.73; Histoires i.86, iv.68 ; voir G. Milligan, « Clement », dans James Hastings (éd.), A Dictionary of the Bible, vol. I, University Press of the Pacific, , p. 449
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  18. Bernard Pouderon, « La Genèse du Roman Clémentin et sa signification théologique », dans Frances Margaret Young, Mark J. Edwards et Paul M. Parvis, Critica et philologica : Volume 2 of Papers Presented at the Fourteenth International Conference on Patristic Studies Held in Oxford 2003, Leuven, Paris, Dudley MA, Peeters, Leuven, Paris, Dudley MA, (ISBN 9789042918832, lire en ligne), p. 489
  19. Gabriel Peters, Lire les Pères apostoliques (I) : Clément de Rome
  20. Histoire ecclésiastique, III, 21, 1.
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  22. (en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, (ISBN 978-1-4411-1004-6, lire en ligne), p. 206.
  23. Bernard Pouderon, « La Genèse du Roman Clémentin et sa signification théologique », dans Frances Margaret Young, Mark J. Edwards et Paul M. Parvis, Critica et philologica : Volume 2 of Papers Presented at the Fourteenth International Conference on Patristic Studies Held in Oxford 2003, Leuven, Paris, Dudley MA, Peeters, Leuven, Paris, Dudley MA, (ISBN 9789042918832, lire en ligne), p. 490
  24. Jean Colson, Clément de Rome, éditions de l'Atelier, (ISBN 978-2-7082-3054-5), p. 45
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  29. Martyrologium Romanum, Typis Vaticanis 2004, p. 637, le .
  30. Martyrologium Romanum (Typis Vaticanis 2004), p. 637.
  31. Synaxarion
  32. Coptic Synaxarium
  33. The Calendar
  34. Pierre Jounel, Missel du Dimanche, Paris, Desclée, , p. 372
  35. B. Des Graviers et T. Jacomet, Reconnaître les saints : Symboles et attributs, Paris, Massin, , 212 p. (ISBN 2-7072-0471-4)
  36. L'Évangile au quotidien : Saint Clément I
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  38. Donald Alfred Hagner, The Use of the Old and New Testaments in Clement of Rome (BRILL 1973), p. 4
  39. Bibliothèque du Grand Séminaire - Namur - Sem. 37
  40. Timothy B. Sailors, Review of The Apostolic Fathers: Greek Texts and English Translations : in Bryn Mawr Classical Review 2009.07.08
  41. Clement of Rome: the Manuscripts of "1 Clement"
  42. Annie Jaubert, Clément de Rome, Epitre aux Corinthiens. Introduction., Paris, Cerf, , p. 66-75.
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  44. Gerald J. O'Collins, Mario J. Farrugia, Catholicism: The Story of Catholic Christianity (Oxford University Press 2014), p. 270
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  46. Martin Hengel, Die vier Evangelien und das eine Evangelium von Jesus Christus: Studien zu ihrer Sammlung und Entstehung (Mohr Siebeck 2008), p. 216
  47. Horacio E. Lona, Der erste Clemensbrief (Göttingen 1998), p. 42–48
  48. Annie Jaubert, « Clément de Rome, Épître aux Corinthiens », Revue de l'histoire des religions, t. 182, no 2, , p. 206-207 (présentation en ligne).
  49. Jean Colson, Clément de Rome, 1994, éd. de l'Atelier, Paris, p. 24-25.
  50. Simon Claude Mimouni, « Chapitre VI. Un « chrétien » d'origine judéenne : Clément de Rome », dans Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme des origines à Constantin, Presses universitaires de France, (ISBN 9782130639008), p. 235
  51. Paul Mattéi, Le christianisme antique : De Jésus à Constantin (Armand Colin 2011)
  52. Karl P. Donfried, The Setting of Second Clement in Early Christianity (BRILL 1974), p. 17–18
  53. L'Église s'appelle « Fraternité » (Ier – IIIe siècle).
  54. Résumé de l'intrigue du Romasn pseudo-clémentin
  55. Frédéric Amsler, Les citations évangéliques dans le roman pseudo-clémentin. Une tradition indépendante du Nouveau Testament ? in Frédéric Amsler, Gabriella Aragione, Eric Junod, Enrico Norelli, Le canon du Nouveau Testament: regards nouveaux sur l'histoire de sa formation, 2005, Éd. Labor & Fides, Genève, p. 149.
  56. Pouderon Bernard. Dédoublement et création romanesque dans le roman pseudo-clémentin ?. In: Les Personnages du roman grec. Actes du colloque de Tours, 18-20 novembre 1999. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2001. p. 283. (Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen ancien. Série littéraire et philosophique, 29)
  57. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 706.
  58. Bernard Pouderon, Aux origines du roman pseudo-clémentin, in Le Judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 238-239.
  59. Jan N. Bremmer, Maidens, Magic and Martyrs in Early Christianity: Collected Essays I (Mohr Siebeck 2017), p. 237
  60. Pouderon Bernard. Faust, le Faustbuch et le Faustus Pseudo-Clémentin, ou la genèse d'un mythe. In: Revue des Études Grecques, tome 121, fascicule 1, janvier-juin 2008. p. 127-148
  61. Frédéric Manns, Les pseudo-clémentines (Homélies et Reconnaissances). État de la question, 2003, Liber Annuus, vol. 53, p. 171.
  62. Donal H. Carlson, Jewish-Christian Interpretation of the Pentateuch in the Pseudo-Clementine Homilies, Overview of Previous Scholarship (Augsburg Fortress 2013)
  63. F. Stanley Jones, “The Pseudo-Clementines: A History of Research,” Second Century 2 (1982): 1–33, 63–96

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