AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Calendrier persan

Le calendrier persan, aussi appelĂ© calendrier Jalali ou encore calendrier iranien, est un calendrier solaire en usage notamment en Iran et en Afghanistan. Il descend des calendriers zoroastriens de la Perse prĂ©-islamique. Son systĂšme d’alternance des annĂ©es communes et des annĂ©es bissextiles le rend plus prĂ©cis que le calendrier grĂ©gorien. Sa dĂ©signation abrĂ©gĂ©e est SH, sigle de Shamsi Hijri.

Aujourd'hui, 30 juin 2023, nous sommes le 9 Tir 1402 dans le calendrier persan.

Structure du calendrier

L’annĂ©e compte 365 ou 366 jours et est composĂ©e de douze mois :

  • Les six premiers comptent 31 jours,
  • les cinq suivants 30 jours,
  • le dernier mois 29 ou 30 jours.

Les annĂ©es sont comptĂ©es Ă  partir de l’hĂ©gire, soit l'an 622 du calendrier julien ; cependant, la date du , traditionnellement retenue pour l’hĂ©gire, est remplacĂ©e par celle de l’équinoxe de printemps. Ainsi le 1er farvardin de l’an 1 correspond au du calendrier julien, l'Ă©quinoxe de printemps ayant eu lieu la veille Ă  8 h 56 UTC[1], soit Ă  12 h 21, heure locale de TĂ©hĂ©ran.

Années bissextiles

Le systĂšme d’annĂ©es bissextiles est plus complexe mais aussi beaucoup plus prĂ©cis que le systĂšme grĂ©gorien. Il aurait Ă©tĂ© mis en place par Omar Khayyam au XIe siĂšcle.

Il y a un cycle de 2 820 annĂ©es dont 683 sont bissextiles. La durĂ©e moyenne de l’annĂ©e dans un tel cycle est de (2137×365 + 683×366) / 2820 = 365,242 198 581 56 jours (contre 365,242 5 jours dans le calendrier grĂ©gorien) ce qui est presque Ă©gal Ă  l’annĂ©e tropique moyenne, c’est-Ă -dire la pĂ©riode de rĂ©volution de la Terre autour du Soleil, qui dure 365,242 190 516 2 jours.

Ceci est précisément la valeur de l'année tropique pour l'an 2000, mais, au début du XIe siÚcle, en l'an 1000, elle était un peu plus élevée, précisément de 365,242 251 748 4 jours.

En effet :

  • l'annĂ©e tropique – du fait de la lente accĂ©lĂ©ration actuelle de la prĂ©cession des Ă©quinoxes (50,293 "/siĂšcle en 2021 contre 50,288 "/siĂšcle en 2000 et 50,266 "/siĂšcle en 1900) – dĂ©croĂźt lentement, actuellement de quelque 0,53 seconde par siĂšcle, soit de 0,000 006 jour par siĂšcle ;
  • la valeur moyenne ci-dessus pour un cycle de 2 820 ans correspondrait Ă  la valeur de l'annĂ©e tropique tout Ă  la fin du XIXe siĂšcle ;
  • la derniĂšre valeur maximale de la durĂ©e de l'annĂ©e tropique a Ă©tĂ© en −7502 de 365,242 569 738 1 jours, soit 365 jours 5 heures 49 minutes et 18 secondes, et la prochaine valeur minimale sera en l'an 10 365 de 365,241 840 389 8 jours, soit 365 jours 5 heures 48 minutes et 15 secondes ;
  • la valeur moyenne pour toute cette pĂ©riode est de ~365,242 2 jours, soit 365 jours 5 heures 48 minutes et 46 secondes (soit la valeur de l'annĂ©e tropique vers la fin de l'annĂ©e 1845 que l'on retient en gĂ©nĂ©ral) ;

En comparant cette valeur moyenne avec l'année grégorienne de 365,242 5 jours, soit 365 jours 5 heures 49 minutes et 12 secondes, l'écart est de 26 secondes. Pour une durée de 10 000 ans, il serait de 260 000 secondes, ou 72 heures, soit 3 jours de retard du calendrier grégorien sur l'année tropique.

Il y a une remédiation possible : en plus des années séculaires non divisibles par 400, qui, bien que divisibles par 4, restent non bissextiles selon la trÚs simple rÚgle grégorienne, il faudrait donc, d'une maniÚre ou d'une autre, supprimer encore 3 autres années bissextiles qui seront à répartir sur cette durée de 10 000 ans, par exemple, en supprimant les années millénaires non divisibles par 4 000.

L'écart, avec l'année d'Omar Khayyam, serait de seulement de 20 minutes d'avance pour une durée de 10 000 ans.

L'année julienne de 365,25 jours, soit 365 jours et 6 heures, accumulerait, elle, un retard de 78 jours (tous ces calculs sont faits ici en temps des éphémérides, donc en jour solaire moyen de 1900 ; ils seraient différents en jours solaires moyens).

Toutefois il faut relativiser toutes ces comparaisons, car ce n'est pas l'annĂ©e tropique qui doit ĂȘtre prise comme rĂ©fĂ©rence. Rappelons que la dĂ©finition de l'annĂ©e tropique est la durĂ©e nĂ©cessaire Ă  ce que la longitude Ă©cliptique moyenne du Soleil, λ, croisse de 360°. Pour juger de l'exactitude d'un calendrier – qui a pour but de garder les saisons Ă  leur place et d'Ă©viter leur glissement dans l'annĂ©e, et en particulier de garder l'Ă©quinoxe de printemps autour du 20 mars –, il faut considĂ©rer la durĂ©e Ă©coulĂ©e entre deux passages du Soleil au point vernal, soit Ă  l'Ă©quinoxe de printemps, ce qui correspond Ă  l'annĂ©e de saison d'Ă©quinoxe Ă  Ă©quinoxe de printemps, ou annĂ©e vernale. Du fait de l'ellipticitĂ© de l'orbite terrestre, la Terre se meut plus vite au pĂ©rihĂ©lie qu'Ă  l'aphĂ©lie et donc les quatre saisons n'ont pas des durĂ©es Ă©gales, ni constantes, car la lente rotation de l'orbite terrestre elliptique elle-mĂȘme (de 61,9" par an comme Ă©cart annuel global, dont 50,3" dues Ă  la prĂ©cession annuelle, rĂ©trograde, et 11,6" dues Ă  la rotation propre du grand-axe dans le sens direct) fait que l'annĂ©e vernale (365,242 374 8 jours, soit 365 jours 5 heures, 49 minutes et 1,2 seconde, soit ~15 secondes de plus que l'annĂ©e tropique moyenne et ~11 secondes de moins que l'annĂ©e grĂ©gorienne) est actuellement quasiment Ă  mi-chemin entre la valeur actuelle de l'annĂ©e tropique, soit l'annĂ©e tropique moyenne, et l'annĂ©e grĂ©gorienne, et va croissant, s'approchant actuellement, lentement mais sĂ»rement, de la durĂ©e de l'annĂ©e grĂ©gorienne. Ce sera en l'an 3600 qu'elles vont coĂŻncider avec 365,242 5 jours, puis l'annĂ©e grĂ©gorienne sera mĂȘme lĂ©gĂšrement dĂ©passĂ©e jusqu'Ă  l'an 5700 oĂč l'annĂ©e vernale, devenue dĂ©croissante vers 4650, redeviendra infĂ©rieure.

Le calendrier persan cumulerait donc un dĂ©calage d’un jour (avec la durĂ©e de l'annĂ©e tropique de l'an 2000) au terme d’une pĂ©riode de : 1 / (365,242 198 581 56 - 365,242 190 516 2) = 1 / 0,000 008 065 36 = 123 987 ans[2].

Chaque cycle de 2 820 ans se dĂ©compose ainsi :

2 820 ans 21 × 128 ans 1 × 29 ans annĂ©es bissextiles : n° 5, 9, 13, 17, 21, 25 et 29.
3 × 33 ans annĂ©es bissextiles : n° 5, 9, 13, 17, 21, 25, 29 et 33 (pour chacune des 3 pĂ©riodes).
1 × 132 ans 1 × 29 ans annĂ©es bissextiles : n° 5, 9, 13, 17, 21, 25 et 29.
2 × 33 ans annĂ©es bissextiles : n° 5, 9, 13, 17, 21, 25, 29 et 33 (pour chacune des 2 pĂ©riodes).
1 × 37 ans annĂ©es bissextiles : n° 5, 9, 13, 17, 21, 25, 29, 33 et 37.

Les annĂ©es sont numĂ©rotĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de chaque pĂ©riode de 29, 33 ou 37 ans. Dans chacune des pĂ©riodes, la premiĂšre annĂ©e Ă  ĂȘtre bissextile est la cinquiĂšme, puis tous les 4 ans. MathĂ©matiquement, en numĂ©rotant Ă  partir de 1 dans une pĂ©riode, une annĂ©e n est bissextile si n > 1 et n mod 4 = 1

Les mois

Les 12 mois sont en dĂ©calage par rapport au calendrier grĂ©gorien. L’annĂ©e commence Ă  l’équinoxe de printemps, ce qui correspond en gĂ©nĂ©ral au ; les mois sont donc Ă  peu prĂšs calĂ©s sur le dĂ©coupage zodiacal de l’annĂ©e. Les mois prennent d’ailleurs le nom arabe des signes du zodiaque en Afghanistan, tandis qu’en Iran ils ont des noms dĂ©rivĂ©s de concepts zoroastriens.
On donne ci-dessous les noms iraniens ; les dates peuvent varier lĂ©gĂšrement en fonction de la date effective de l’équinoxe de printemps.

Période Durée Nom Signification
- 31 jours Farvardin [fĂŠrvĂŠrdin] ÙŰ±ÙˆŰ±ŰŻÛŒÙ† Gloire de la conscience religieuse
- 31 jours OrdibeheĆĄt [ordiːbeheʃt] Ű§Ű±ŰŻÛŒŰšÙ‡ŰŽŰȘ Vertu suprĂȘme
- 31 jours KhordĂąd [xordɒːd] ۟۱ۯۧۯ SantĂ©, plĂ©nitude
- 22 juil. 31 jours Tir [tiːr] ŰȘÛŒŰ± Prompt, vif
23 juil. - 31 jours MordĂąd [mordɒːd] Ù…Ű±ŰŻŰ§ŰŻ [Im]mortalitĂ©*
- 22 sept. 31 jours Ć ahrivar [ÊƒĂŠhriːvĂŠr] ŰŽÙ‡Ű±ÛŒÙˆŰ± Territoire enviable
23 sept. - 22 oct. 30 jours Mehr [mehr] Ù…Ù‡Ű± BontĂ©, loyautĂ©, amour
23 oct. - 21 nov. 30 jours ÂbĂąn [ɒːbɒn] ŰąŰšŰ§Ù† Eau
22 nov. - 21 dĂ©c. 30 jours Âzar [ɒːzĂŠr] ۹۰۱ Feu
22 dĂ©c. - 20 janv. 30 jours Dey [dej] ŰŻÛŒ CrĂ©ateur
21 janv. - 19 fĂ©v. 30 jours Bahman [bĂŠhmĂŠn] ŰšÙ‡Ù…Ù† Bonne intention
20 fĂ©v. - 29 ou 30 jours Esfand [esfĂŠnd] Ű§ŰłÙÙ†ŰŻ Sainte dĂ©votion
*Amordad, Ă  l’origine. La forme actuelle, consacrĂ©e par l’usage, signifierait au contraire Mort.

Les jours de la semaine

N°JourtranscriptionEn persan
1SamedishambĂ©ŰŽÙ†ŰšÙ‡
2DimancheyekshambĂ©ÛŒÚ©â€ŒŰŽÙ†ŰšÙ‡
3LundidoshambĂ©ŰŻÙˆŰŽÙ†ŰšÙ‡
4MardisĂ©shambĂ©ŰłÙ‡â€ŒŰŽÙ†ŰšÙ‡
5MercreditchaharshambĂ©Ú†Ù‡Ű§Ű±ŰŽÙ†ŰšÙ‡
6JeudipandjshambĂ©ÙŸÙ†ŰŹâ€ŒŰŽÙ†ŰšÙ‡
7Vendredidjom'Ă©ŰŹÙ…Űčه

Histoire

De nombreuses civilisations indo-chinoises ont fondé leurs calendriers à la fois sur le cycle annuel du Soleil et sur le cycle régulier des phases de la Lune. Les cosmologues perses, les astronomes et les astrologues créÚrent en leur temps des observatoires, et suivirent quotidiennement les légers changements de luminosité solaire.

À l’époque prĂ©-islamique, un calendrier solaire de 365 jours Ă©tait dĂ©jĂ  en vigueur en Perse. L’annĂ©e comptait 12 mois de 30 jours chacun ainsi que 5 jours additionnels. Ces 5 jours Ă©taient Ă  l’origine insĂ©rĂ©s entre le 8e et le 9e mois ; Ă  compter de l’an mille environ, ils furent dĂ©placĂ©s Ă  la fin de l’annĂ©e.

À cause du dĂ©calage de 0,2422 jours par rapport Ă  l’annĂ©e tropique, le dĂ©but de l’annĂ©e reculait d’un jour tous les 4 ans. Les califes arabes al-Mutawakkil (847-861) et al-Mu'tadid (892-902) proposĂšrent respectivement de dĂ©caler d’un coup le nouvel an de 57 et 60 jours, mais aucune de ces rĂ©formes ne semble avoir Ă©tĂ© respectĂ©e.

En 1079, Djalal ad-Din Malik Shah des Seljuq refixa le nouvel an Ă  l’équinoxe de printemps. Avant que le systĂšme des annĂ©es bissextiles ne se fixe, Omar Khayyam (mathĂ©maticien, astronome et poĂšte) avait dĂ©jĂ  proposĂ© un cycle de 33 ans contenant 8 annĂ©es bissextiles ce qui portait la durĂ©e moyenne de l’annĂ©e Ă  365,2424 jours, prĂ©cision dĂ©jĂ  supĂ©rieure Ă  celle du calendrier grĂ©gorien.

C’est en 1925 que le calendrier dans sa forme actuelle devint officiel en Iran, en 1957 en Afghanistan. Ce calendrier est aussi en usage dans les rĂ©gions voisines, notamment dans les parties kurdes de la MĂ©sopotamie.

En Iran, le passage Ă  la nouvelle annĂ©e est dĂ©crĂ©tĂ© par l’Institut de gĂ©ophysique de TĂ©hĂ©ran : si, le jour de l’équinoxe de printemps, le passage du Soleil Ă  l’équateur, d’un point de vue gĂ©ocentrique, se produit avant midi, heure de TĂ©hĂ©ran, c’est le jour de l’an, sinon le jour de l’an a lieu le lendemain.

Les signes astrologiques (lion, cancer, balance...) sont aussi en coordination avec le début de chaque mois iranien : par exemple, le signe lion débute le et prend fin le , ce qui est en parfaite coordination avec le mois de « mordad ».

Notes et références

  1. d'aprÚs le calcul sur le site de l'IMCCE « Comprendre - calculs astronomiques - Saisons », sur www.imcce.fr, (consulté le ).
  2. Calcul simple donnant un aperçu de la prĂ©cision du calendrier, mais n'intĂ©grant pas la variation sĂ©culaire de la durĂ©e de l'annĂ©e exprimĂ©e en jours solaires moyens. Ce qui changerait la pĂ©riode au bout de laquelle ce dĂ©calage finirait par apparaitre, et certainement sur environ 100 000 ans


Voir aussi

Articles connexes

  • Norouz, nouvel an perse, Ă  l’équinoxe de printemps (env. )
    • Sadeh, fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e 50 jours avant Norouz
    • TchaharchanbĂ©-Souri, fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e le mardi soir du dernier mercredi de l’annĂ©e
    • Sizdah bedar, fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e 13 jours aprĂšs Norouz
  • Shab-e Yalda, fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e au solstice d’hiver (env. )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.