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Avranches

Avranches (prononcĂ© /avʁɑ̃ʃ/) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de la Manche en Normandie, peuplĂ©e de 10 277 habitants[Note 1].

Avranches
Avranches
La place Patton.
Blason de Avranches
HĂ©raldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Manche
(sous-préfecture)
Arrondissement Avranches
(chef-lieu)
Intercommunalité Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie
(siĂšge)
Maire
Mandat
David Nicolas (DVC)
2020-2026
Code postal 50300
Code commune 50025
DĂ©mographie
Gentilé Avranchais ou Avranchinais
Population
municipale
10 277 hab. (2020 en augmentation de 31,54 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 935 hab./km2
Population
agglomération
15 630 hab. (2020)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 41â€Č 04″ nord, 1° 21â€Č 25″ ouest
Altitude Min. 7 m
Max. 111 m
Superficie 10,99 km2
Type Commune urbaine et littorale
Unité urbaine Avranches
(ville-centre)
Aire d'attraction Avranches
(commune-centre)
Élections
DĂ©partementales Canton d'Avranches
(bureau centralisateur)
Canton d'Isigny-le-Buat
LĂ©gislatives DeuxiĂšme circonscription
Localisation
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Avranches
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Avranches
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Avranches
Liens
Site web avranches.fr

    GĂ©ographie

    Localisation

    La ville d'Avranches se situe sur le littoral sud du département de la Manche. Elle a donné son nom à ses alentours, le pays de l'Avranchin.

    Communes limitrophes

    Saint-Martin-des-Champs est devenue le une commune dĂ©lĂ©guĂ©e au sein de la commune nouvelle d’Avranches.

    GĂ©ologie et relief

    Perspective sur la SĂ©e et le mont Saint-Michel.

    Avranches est bĂątie sur une colline granitique du Massif armoricain, face Ă  la baie du Mont-Saint-Michel.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 10,7 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 1,7 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 0,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 12,1 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 4] : 970 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 14,5 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 9,3 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[5] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[6] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Brecey », sur la commune de BrĂ©cey, mise en service en 1996[7] et qui se trouve Ă  15 km Ă  vol d'oiseau[8] - [Note 5], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 100 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[9].

    Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Dinard », sur la commune de Pleurtuit, dans le dĂ©partement d'Ille-et-Vilaine, mise en service en 1950 et Ă  53 km[10], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,4 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[11], Ă  11,6 °C pour 1981-2010[12], puis Ă  11,9 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Avranches est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [14] - [15] - [16].

    Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine d'Avranches, une agglomĂ©ration intra-dĂ©partementale regroupant cinq communes[17] et 15 630 habitants en 2020, dont elle est ville-centre[18] - [19].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avranches, dont elle est la commune-centre[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 32 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de moins de 50 000 habitants[20] - [21].

    La commune, bordĂ©e par la Manche, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[22]. Des dispositions spĂ©cifiques d’urbanisme s’y appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prĂ©voit[23] - [24].

    Voies de communication et transports

    La ville d’Avranches se situe sur l’axe Caen–Rennes. Elle est reliĂ©e Ă  ces deux villes :

    • par l’A84 (prolongĂ©e au-delĂ  de Caen jusqu’à Paris par l’A13), qui est coupĂ©e en deux au niveau de la ville pour former la rocade N175 (un contournement Ă  l'est de la ville par l'A84 est projetĂ©[25]) ;
    • par le train (gare d'Avranches), qui dessert Caen en passant par Lison et Rennes via Dol.

    La ville est desservie par plusieurs lignes du réseau de transport manchois Manéo.

    Toponymie

    Le nom de la localitĂ© est attestĂ© sous les formes IÎłÎłÎ”ÎœÎ± (Ingena) vers 100 (PtolĂ©mĂ©e), Legedia vers 300 (table de Peutinger), Abrincatis vers 400 (Ă  l'ablatif, Notitia dignitatum), Abrincae fin VIe siĂšcle (Vie de Saint-Pair, par Fortunat), de Abrincatis en 587 (GrĂ©goire de Tours d° I), ab Abricatensi urbe vers 850 (« Relevatio »), ab Abrincas entre 1050 et 1064 (Fauroux 161), Abrinchensis 1051 - 1060 (Fauroux 199), de Avrenchis 1055 - 1066 (copie XVIIIe siĂšcle, Fauroux 208)[26].

    Le toponyme primitif Ingena contient un Ă©lĂ©ment gen qui semble se retrouver dans GenĂȘts (jadis Genecium ou Genitium) et Argennes (Jadis Aregenna Ă  Saint-Quentin-sur-le-Homme), lieux des environs[26]. Par ailleurs, cet Ă©lĂ©ment se reconnaĂźt Ă©galement dans Aregenua, ancien nom de Vieux-la-Romaine (Calvados) et Ă  l'Ă©tranger dans Genua (Genova, GenĂšve) et GĂȘnes (Genua). Cette racine gen- est considĂ©rĂ©e comme celtique et on reconstruit sa forme allongĂ©e *genu- « bouche » cf. pluriel breton genou, gallois genau[27]. D'oĂč son utilisation topographique au sens d'« embouchure »[26] - [27].

    La forme suivante Legedia est peut-ĂȘtre une cacographie d’Ingena[26]. Avranches a Ă©tĂ© la capitale du peuple celte des Abrincates (voir ce nom) et selon un processus courant en Gaule, le toponyme originel a disparu au Bas Empire pour ĂȘtre remplacĂ© par celui du peuple possesseur de la citĂ© (cf. Paris ; Tours ; Le Mans ; Arras ; etc.)[26].

    Le gentilé moderne est Avranchais ou Avranchinais. Selon l'historien et maire David Nicolas, ce dernier désigne plus globalement en principe les habitants de l'Avranchin, pays traditionnel autour de la ville et Avranchois est une forme désuÚte[28] - [29].

    Histoire

    Antiquité

    Le peuple des Abrincates est mentionné trÚs tardivement dans les sources antiques. Pline l'Ancien nomme ce peuple Abrincatui au premier siÚcle de notre Úre[30]. En revanche, un siÚcle plus tÎt, Jules César, dans La Guerre des Gaules, mentionne une tribu celte, les Ambibarii[31], dans le sud de l'actuel département de la Manche.

    L'Ă©tude archĂ©ologique d'Avranches, menĂ©e depuis plus de trente annĂ©es par l'archĂ©ologue Daniel Levalet, laisse apparaĂźtre que la ville est bel et bien une crĂ©ation romaine consĂ©cutive Ă  la conquĂȘte de CĂ©sar et, plus particuliĂšrement, Ă  la cĂ©lĂšbre bataille remportĂ©e en par Quintus Titurius Sabinus sur Viridovix, chef gaulois Ă  la tĂȘte de la coalition des tribus celtes d'Armorique. Certains historiens pensent que cette fameuse bataille eut lieu sur la commune du Petit-Celland, au lieu-dit le Chatellier[32] ; cet oppidum fut fouillĂ© en 1938 et 1939 par Sir Mortimer Wheeler[33], cĂ©lĂšbre archĂ©ologue britannique. Ces fouilles ont livrĂ© la preuve d'une occupation gauloise du site et d'un incendie qui occasionna son abandon. Cette fortification de l'Ăąge du fer Ă©tait ceinte d'un mur gaulois.

    Toutefois, l'archéologue britannique Colin Wells (en) formule de sérieux doutes concernant le déroulement de cette bataille au Petit-Celland. S'il est d'accord pour faire du camp du Chatellier l'oppidum principal des Abrincates, il est convaincu que le lieu du combat entre Quintus Titurius Sabinus et Viridovix reste à découvrir[34].

    La conquĂȘte romaine se traduit par la crĂ©ation d'une agglomĂ©ration nouvelle sur le site actuel d'Avranches. Cette ville porte le nom de Legedia, comme l'indique la table de Peutinger. À la fin du IIIe siĂšcle, vers 280, Legedia fut dĂ©truite par les pirates saxons, qui dĂ©ferlent alors sur les rivages septentrionaux de l'Empire romain. Au IVe siĂšcle la ville accueille un prĂ©fet militaire qui dirige une garnison de cavaliers Dalmates, sans doute cantonnĂ©e sur la cĂŽte, probablement sur le site du Grand Dick[35], au lieu-dit le Camp sur la commune de Vains. Ainsi Avranches participe Ă  la mise en Ɠuvre du Litus Saxonicum, systĂšme dĂ©fensif cĂŽtier du bas-Empire contre les incursions saxonnes.

    Haut Moyen Âge

    En 460, le roi ChildĂ©ric aurait fait bĂątir un chĂąteau[36]. À la fin du Ve siĂšcle, Avranches devient le siĂšge d'un Ă©vĂȘchĂ©[Note 8]. D’aprĂšs la liste dressĂ©e au XIIe siĂšcle par Robert de Torigni, alors abbĂ© du Mont-Saint-Michel, vingt prĂ©lats se succĂšdent entre la fin du Ve siĂšcle et l’an Mil. Malheureusement, cette liste semble parfois douteuse Ă  l’image du contexte si obscur du Haut Moyen Âge.

    Parmi ces Ă©vĂȘques, certains semblent purement lĂ©gendaires comme LĂ©ontius[Note 9], qui inaugure la liste, ou ThĂ©odovic qui aurait accueilli Charlemagne sans que rien prouve que l’empereur soit venu Ă  Avranches, bien que la ville fut un chef-lieu du territoire de Charlemagne[36]. En revanche, l’existence de certains autres est avĂ©rĂ©e en raison de leur prĂ©sence lors de conciles tenus Ă  OrlĂ©ans, Tours, Reims ou Soissons ; c’est le cas de NĂ©pus, attestĂ© en 511. Et puis quelques-uns sont entrĂ©s dans l’Histoire pour diverses raisons, comme Paterne d'Avranches qui, venu du Poitou pour Ă©vangĂ©liser la rĂ©gion et prĂ©sent en 557 au concile de Paris, fonde les monastĂšres d’AstĂ©riac (entre Couesnon et SĂ©lune) et de Sessiac (Ă  Saint-Pair-sur-Mer). Au VIIe siĂšcle, vient Ragestranus chargĂ© par l’archevĂȘque de Rouen d’affirmer la frontiĂšre religieuse de son diocĂšse face aux ambitions du clergĂ© de Dol. Son successeur, Aubert, 12e de la liste, est sans aucun doute le plus cĂ©lĂšbre des Ă©vĂȘques d’Avranches : il est l’instigateur du premier sanctuaire Ă  l’origine du Mont-Saint-Michel, aprĂšs en avoir reçu l’ordre de l’Archange venu le visiter. Certains Ă©vĂȘques dont saint Sever, ou encore ses successeurs saint Pair et saint Senier, ont donnĂ© leurs noms aux paroisses homonymes.

    Dans le contexte troublĂ© des incursions vikings, du milieu du IXe siĂšcle Ă  933, l'ouest de l'actuelle Basse-Normandie passe sous domination bretonne sans que l'on sache vraiment ce qu'il advint de ce territoire. Seule certitude, plus aucun Ă©vĂȘque n'est mentionnĂ© Ă  Avranches au cours de cette pĂ©riode ; il est probable que les Ă©vĂȘques du diocĂšse voisin de Dol-de-Bretagne aient purement et simplement annexĂ© l'Avranchin. En 889, lors d'une nouvelle incursion normande, la ville est pillĂ©e[38].

    Époque ducale (933-1204)

    Avranches qui contrĂŽle l'accĂšs au Mont-Saint-Michel, important lieu de pĂšlerinage, devient l'une des plus importantes citĂ©s de Normandie, oĂč les ducs passeront souvent[39].

    Un Ă©vĂȘque normand, nommĂ© Norgod, apparaĂźt dans les sources vers 990 ; il est installĂ© par le duc de Normandie Richard Ier.

    SimultanĂ©ment, un comte est placĂ© Ă  la tĂȘte d'Avranches et de sa rĂ©gion. MentionnĂ© dans quatre chartes du dĂ©but du XIe siĂšcle, Robert est en quelque sorte le premier « homme politique » connu et attestĂ© par des actes officiels. Il porte le titre de comte et contrĂŽle un territoire dont les contours demeurent assez flous ; seules certitudes : toutes les terres qu’il offre, usurpe ou occupe sont situĂ©es entre le littoral de la baie du Mont-Saint-Michel et le Mortainais, et tous ces actes indiquent son omniprĂ©sence politique entre 1015 et 1025.

    Dans la plus ancienne de ces chartes, rĂ©digĂ©e vers 1015, Robert donne aux moines du Mont-Saint-Michel une propriĂ©tĂ© du nom de « Thesiacum ». Comme la coutume le veut alors, le document prĂ©cise que Robert concĂšde ce bien pour le salut de son Ăąme, celui des Ăąmes de ses deux Ă©pouses (l’une vivante, Asceline, et l’autre dĂ©cĂ©dĂ©e, Billehilde) et de ses trois fils, Guillaume, Robert et enfin Richard qui succĂ©da Ă  son pĂšre en devenant le deuxiĂšme comte d’Avranches. Parmi les co-souscripteurs de ce document trĂšs officiel, figure l’évĂȘque d’Avranches Norgod mais aussi une sĂ©rie de tĂ©moins dont les noms fleurent bon l’époque romane : Geraldus, Radulfus, Erembertus, Gauterius, Petrus, Niellus, Drogo, Hasgerius, Griphus, Garmundus, Hutbertus, Gosfridus, Osmundus et Rainaldus.

    La terre de Thesiacum est facilement localisable : il s'agit d'un petit hameau situĂ© sur la commune de Dragey et aujourd'hui appelĂ© Tissey ; jusqu’à la RĂ©volution, ce village dĂ©pendait de la baronnie de GenĂȘts tenue par les moines du Mont.

    Trois comtes se succĂ©dĂšrent Ă  Avranches dans la premiĂšre moitiĂ© du XIe siĂšcle[40] : Robert, suivi de son fils Richard, lui-mĂȘme remplacĂ© par son cousin Guillaume Guerlenc.

    C'est certainement dans ce contexte de cette prise en main normande des limites occidentales des anciennes frontiÚres de la province ecclésiastique de Rouen que le donjon d'Avranches fut édifié[41].

    Mais, visiblement, ces comtes Ă©taient assez remuants et attirĂšrent sur eux les foudres de leur duc ; Richard d'Avranches fut contraint de s'exiler, Ă  la façon scandinave, pour ses Ă©carts et notamment pour avoir usurpĂ© deux domaines appartenant Ă  l'abbaye de Saint-BenoĂźt-sur-Loire[42]. AprĂšs la bataille du Val-Ăšs-Dunes, en 1047, Guillaume de Normandie transfĂšre le siĂšge comtal d'Avranches vers Mortain. L'objectif du duc est clair : ces premiers comtes ont de fortes ambitions et pourraient ĂȘtre tentĂ©s de faire passer leurs propres intĂ©rĂȘts avant ceux du duchĂ© de Normandie, alors en pleine constitution. Pour Ă©viter que ce comtĂ© d’Avranches ne mute en principautĂ©, Avranches est rabaissĂ© au rang de vicomtĂ©. Guillaume Guerlenc reste cependant comte et apparaĂźt alors dans les sources avec le titre de comte de Mortain. Cependant, peu aprĂšs, vers 1050, Guerlenc tombe en disgrĂące. Banni par le duc, il est aussitĂŽt remplacĂ© par un nouveau comte, le demi-frĂšre de Guillaume : Robert de Mortain.

    C’est alors qu’entre en scĂšne la famille Goz. Vers 1055, Richard Goz est choisi afin de diriger la vicomtĂ© d’Avranches. Une nouvelle Ăšre de stabilitĂ© et de coopĂ©ration avec le pouvoir ducal s’ouvre. Le duc Guillaume trouve en cet homme un vĂ©ritable « serviteur de la cause ducale » qui remplit Ă  merveille son rĂŽle de fonctionnaire du duchĂ©. Richard assura aussi, aprĂšs la conquĂȘte normande de l'Angleterre Ă  laquelle il participa, le commandement du chĂąteau de Saint-James.

    Richard, de pure ascendance nordique Ă©tait le fils de Turstain Goz, vicomte de Hiesmois, et petit-fils de Ansfrid le Danois. Et, preuve de ses liens Ă©troits avec la famille ducale, il Ă©pousa Emma de Conteville, demi-sƓur du ConquĂ©rant. De cette union naquit Hugues (c. 1047-1101)[43] qui prit la suite de son pĂšre Ă  la tĂȘte de la vicomtĂ© d’Avranches.

    Cet Hugues d'Avranches encore appelĂ© Hugues le Loup, fils de Richard Goz, apparaĂźt dans les textes en 1065 lorsqu’il fonde l’abbaye de Saint-Sever. AprĂšs la conquĂȘte de l’Angleterre, en 1066, pour avoir fourni soixante navires au duc Guillaume, il obtint du nouveau monarque le comtĂ© de Chester, l’un des plus stratĂ©giques d’Angleterre. Ce domaine royal avait en effet la particularitĂ© de se situer au contact du pays de Galles alors agitĂ© par des rĂ©voltes. Assumant pleinement son rĂŽle de reprĂ©sentant du pouvoir anglo-normand, Hugues rĂ©prima avec une grande cruautĂ© les agissements de ses turbulents voisins.

    Devenu le gardien des frontiĂšres nord-ouest du royaume, sa fortune immense le propulsa au sommet de l’aristocratie anglo-normande et lui permit de dĂ©ployer Ă  sa cour un faste hors du commun, digne d’un grand prince. Orderic Vital, moine de Saint-Evroult, n’hĂ©sita pas Ă  dresser un portrait sans concession du comte : « soldat capable et dur », il apparaĂźt comme un des plus sanguinaires barons normands ! Sa cruautĂ© s’exerça non seulement sur ses ennemis, qu’il faisait mutiler ou torturer, mais aussi, parfois, sur ses paysans voire certains membres de sa famille. Orderic le dit Ă©galement « plus chasseur qu’ami des moines », « adonnĂ© Ă  la gloutonnerie et Ă©normĂ©ment gras », « pĂšre de nombreux bĂątards ». En 1101, devenu impotent et voyant sa fin proche, il prit l’habit bĂ©nĂ©dictin de l’abbaye Sainte-Walburge Ă  Chester dont il avait Ă©tĂ© le bĂątisseur. Trois jours plus tard, le , il mourait.

    Des intellectuels italiens Ă  Avranches

    Les liens entre la Normandie et l’Italie sont Ă  la fois multiples et prĂ©coces. Au commencement du XIe siĂšcle, si des chevaliers normands quittent la rĂ©gion Ă  la recherche de nouveaux profits en MĂ©diterranĂ©e (c'est peut-ĂȘtre le cas des deux fils aĂźnĂ©s de Robert 1er comte d'Avranches), de nombreux clercs italiens arrivĂšrent en Normandie, dĂšs les premiĂšres annĂ©es du XIe siĂšcle, Ă  la suite de Guillaume de Volpiano, rĂ©formateur du monachisme normand, afin d’en assurer le renouveau spirituel et intellectuel. Vers 1027, ce furent ses disciples qui rĂ©formĂšrent la vie religieuse Ă  l'abbaye du Mont-Saint-Michel : l'italien Suppo (de 1027-1048) joua un rĂŽle capital dans la construction de l'abbatiale romane et dans le dĂ©veloppement de la bibliothĂšque et du scriptorium.

    Lanfranc de Pavie, clerc et juriste italien formĂ© Ă  Bologne, se rend Ă  Avranches en 1039. Peut-ĂȘtre venu retrouver son compatriote Suppo, alors abbĂ© du Mont-Saint-Michel, il enseigne jusqu’en 1042 Ă  l'Ă©cole Ă©piscopale d'Avranches. Le passage de Lanfranc Ă  Avranches marque, au sein de l’évĂȘchĂ©, la naissance d’un foyer intellectuel nĂ©cessaire Ă  la bonne instruction des futurs Ă©vĂȘques et du clergĂ© du diocĂšse. C’est encore Lanfranc, trĂšs proche ami du duc, qui plaida en 1049 la cause de Guillaume et Mathilde, dans le diffĂ©rend liĂ© au mariage de ces derniers, face au pape LĂ©on IX.

    Peu de temps aprĂšs, en 1058, Anselme de Canterbury, originaire du PiĂ©mont, sĂ©journe lui aussi Ă  Avranches avant de devenir l’élĂšve de Lanfranc, devenu prieur et Ă©colĂątre Ă  l'abbaye du Bec-Hellouin. Sous l’impulsion de ces deux hommes, devenus archevĂȘques de Canterbury, la Normandie acquit un rayonnement intellectuel international dont Avranches fut l'un des centres.

    De 1069 Ă  1094, Michel, un autre clerc italien, occupe le siĂšge Ă©piscopal d’Avranches. PrĂ©sent Ă  plusieurs reprises dans l’entourage proche de Guillaume le ConquĂ©rant, lors des Ă©vĂ©nements importants du duchĂ©, Michel Ă©tait rĂ©putĂ© pour sa grande instruction. C'est d'Avranches que le duc de Normandie Guillaume le BĂątard partira, en 1064, en compagnie d'Harold pour son expĂ©dition qu'il mĂšnera contre les Bretons[39].

    En 1137, la place d'Avranches incapable de rĂ©sister, fait sa soumission Ă  Geoffroy PlantagenĂȘt et son fils Henri II, opposĂ© au roi Étienne dans la possession du duchĂ© de Normandie[44].

    La pĂ©nitence d’Henri II PlantagenĂȘt en 1172

    En 1154, Henri II PlantagenĂȘt, comte d’Anjou, duc de Normandie et d’Aquitaine, devient roi d’Angleterre. La Normandie constitue la clef de voĂ»te d’un vaste domaine territorial qui s’étend de l’Écosse aux PyrĂ©nĂ©es.

    En 1162, afin de restaurer la monarchie, Henri II nomme en toute confiance un de ses proches, Thomas Becket, chancelier d’Angleterre et archevĂȘque de Canterbury. Mais, deux ans plus tard, le roi tente de limiter l’autoritĂ© de l’Église et Thomas, fidĂšle Ă  Rome, abandonne ses fonctions politiques et choisit l’exil. Cette dispute vĂ©hĂ©mente oppose les deux hommes pendant plusieurs annĂ©es, puis, sur la promesse d’une rĂ©conciliation, Thomas rentre en Angleterre ; mais la querelle ne tarde pas Ă  se rĂ©veiller.

    Le roi Henri aurait alors incitĂ© quatre chevaliers normands Ă  assassiner l’archevĂȘque dans sa cathĂ©drale de Canterbury, le . Ce meurtre secoue l’occident chrĂ©tien et le pape Alexandre III n’a d’autre choix que d’excommunier le monarque. Afin de lever l’humiliante sanction, le souverain se soumet Ă  plusieurs pĂ©nitences publiques ; l’une d’elles eut lieu Ă  Avranches lors d'un concile composĂ© des Ă©vĂȘques et des abbĂ©s de Normandie, sous la prĂ©sidence des lĂ©gats du pape, tenu sans la ville le : reçu sur le seuil de la cathĂ©drale, le roi dĂ©chu fait amende honorable et implore le pardon du pape reprĂ©sentĂ© par Albert et ThĂ©douin, les deux lĂ©gats dĂ©pĂȘchĂ©s pour l’occasion. Lors de ce concile, treize canons furent votĂ©s dont la dĂ©fense de donner aux enfants des prĂȘtres les Ă©glises de leurs pĂšres, qui rĂ©servaient le tiers des dĂźmes au profit des prĂȘtres qui desservaient les Ă©glises, celui qui interdisaient au mari d'entrer en religion quand sa femme restait dans le monde, si tous deux n'Ă©taient pas hors d'Ăąge d'avoir des enfants, et celui des clercs qui acceptaient les fonctions de juges dans les tribunaux devaient ĂȘtre privĂ©s de leurs bĂ©nĂ©fices[36]


    D’un point de vue logistique, la pĂ©nitence d’Henri II Ă  Avranches gĂ©nĂšre quelques questions : une escorte nombreuse, peut-ĂȘtre deux cents personnes, devait accompagner le souverain et dut se loger Ă  proximitĂ©, Ă©tablissant un campement ou occupant des demeures existantes. SituĂ© Ă  quelques pas seulement de la cathĂ©drale, le vaste manoir des Subligny (aujourd'hui appelĂ© le Grand DoyennĂ©), tenu Ă  l’époque par Foulque Paisnel et son Ă©pouse Lesceline, aurait pu permettre d’accueillir le roi et une partie de sa suite. Gilbert de Subligny, le frĂšre de Lesceline, Ă©tait un proche d’Henri II PlantagenĂȘt et il est tentant de croire que celui-ci puisse avoir sĂ©journĂ© en ce « manoir » lors de son passage Ă  Avranches[45].

    Avranches ville royale

    En Normandie, la fin du XIIe siĂšcle est marquĂ© par la volontĂ© constante des monarques anglo-normands d’unir la Bretagne Ă  leur vaste empire. Ce rĂȘve est Ă  deux doigts d’aboutir puisque Ranulf (Ranulph de Blondeville), comte de Chester, vicomte d’Avranches et de Bayeux, devient duc de Bretagne en 1188, Ă  la suite de son mariage avec Constance de Bretagne, l’hĂ©ritiĂšre du duchĂ© breton. Mais cette union est de courte durĂ©e et la Bretagne recouvre rapidement son indĂ©pendance. De son cĂŽtĂ©, Philippe Auguste, le roi de France, ne pense qu’à subtiliser la Normandie aux PlantagenĂȘt.

    En 1199, meurt Richard CƓur de Lion, le cĂ©lĂšbre souverain du royaume anglo-normand. À la mĂȘme Ă©poque, son neveu Arthur, duc de Bretagne, prĂȘte hommage Ă  Philippe Auguste ; furieux de cette alliance, Jean sans Terre, jeune frĂšre et successeur de Richard, emprisonne Arthur Ă  Rouen avant de le faire assassiner en 1203. C’est alors son beau-pĂšre, Guy de Thouars, qui prend les commandes de la Bretagne.

    Le roi de France, profite de cette nouvelle crise pour convaincre ses vassaux Bretons de l’aider Ă  reconquĂ©rir la Normandie occidentale ; en 1204, Ă  la tĂȘte de 400 chevaliers et de nombreux fantassins, le duc breton franchit le Couesnon et fait main basse sur l'Avranchin. Le retour du duchĂ© de Normandie Ă  l'obĂ©dience française, ne se passe pas sans heurts pour Avranches : la cathĂ©drale est saccagĂ©e par Guy de Thouars, la ville pillĂ©e et les remparts dĂ©mantelĂ©s.

    La vicomtĂ© d’Avranches est arrachĂ©e au comte de Chester impuissant ; comme tous les seigneurs anglo-normands refusant de reconnaĂźtre l’autoritĂ© nouvelle du roi de France, Ranulf perd toutes ses prĂ©rogatives et possessions normandes.

    De 1226 Ă  1234, l’Angleterre refuse cette annexion forcĂ©e et tente de reprendre pied sur le sol normand en exerçant un harcĂšlement constant depuis les marches de Bretagne en direction des places fortes de Saint-James et Pontorson et sur Avranches en 1229[36]. Puis, en 1232, Saint Louis obtient de la noblesse du Cotentin, et plus particuliĂšrement la famille Paisnel d’Avranches, qu’elle se ligue contre une Bretagne orientale sous domination militaire anglaise.

    En 1236, afin de verrouiller dĂ©finitivement ce secteur de Normandie et surtout de se prĂ©munir contre d’éventuelles agressions Ă©trangĂšres, le roi de France rachĂšte la vicomtĂ© d’Avranches ; Saint Louis, qui sĂ©journe Ă  deux reprises dans la citĂ© en 1256 et 1269, s'attache Ă  lui redonner l’apparence d’une place forte dĂ©sormais royale en la dotant de nouveaux remparts entourĂ©s de fossĂ©s[46].

    La guerre de Cent Ans

    En , dans le cadre de la guerre de Cent Ans, lors de la chevauchĂ©e d'Édouard III les faubourgs sont ravagĂ©s par les Anglais[47]. Avec le Cotentin, la ville est cĂ©dĂ©e en 1354 par le traitĂ© de Mantes au roi de Navarre, Charles le Mauvais qui la conservera jusqu'en 1404[48]. En 1418, la ville avec la Normandie est de nouveau la possession des Anglais jusqu'en 1450. En , aprĂšs la bataille de Formigny, l'armĂ©e royale de Charles VII avec le connĂ©table Arthur de Richemont et Louis d'Estouteville[46] sont devant Avranches aux mains des Anglais qui rendent la place le au bout de quinze jours de siĂšge[49]. En 1470, Louis XI, ayant une dĂ©votion particuliĂšre pour saint Michel, vient Ă  Avranches[46].

    Les guerres de Religion

    Avranches fut dévastée par les huguenots en 1562[50].

    À la fin du XVIe siĂšcle, l’évĂȘque François PĂ©ricard dirigeait la citĂ© avec son frĂšre Odoard qui occupait la fonction de gouverneur de la place forte. Originaires de Rouen, les frĂšres PĂ©ricard appartiennent Ă  la « Sainte Ligue » et font basculer Avranches dans le camp des catholiques qui refuse de reconnaĂźtre le roi Henri IV. Entre les mois de et , en plein hiver, la ville est assiĂ©gĂ©e par les troupes royales. DirigĂ©e par le duc de Montpensier, l’artillerie royale bombarde la vieille ville oĂč la population s’est retranchĂ©e ; les dommages causĂ©s par ce harcĂšlement sont tels que la capitulation est inĂ©vitable. Tandis que son frĂšre quitte la ville, François PĂ©ricard conserve ses prĂ©rogatives Ă©piscopales et tente de rĂ©organiser son diocĂšse.

    La révolte des nu-pieds, 1639

    La production du sel dans la baie du mont Saint-Michel remontait Ă  des temps immĂ©moriaux et les salines, petites entreprises rĂ©parties sur tout le littoral, faisaient vivre depuis des siĂšcles une grande partie des populations du littoral de l’Avranchin : les « nu-pieds ». Si leur activitĂ© a hĂ©las laissĂ© peu de traces, ces sauniers sont cependant entrĂ©s dans l’Histoire lorsqu’en 1639 ils se rĂ©voltĂšrent contre Richelieu.

    Sous l’Ancien RĂ©gime, l’actuel territoire de la Basse-Normandie n'Ă©tait pas soumis Ă  la gabelle mais bĂ©nĂ©ficiait d'un impĂŽt beaucoup plus lĂ©ger, le quart bouillon : un quart de la production revenait au roi, qui le revendait aprĂšs l’avoir taxĂ©, les trois quarts restants Ă©taient commercialisĂ©s Ă  bon marchĂ© par les producteurs puisque dĂ©pourvu de taxe.

    Au XVIIe siĂšcle, la Normandie est l’une des plus riches provinces de France et la royautĂ©, fortement endettĂ©e, soumet ce pays Ă  de fortes et rĂ©guliĂšres contributions. À chaque nouvelle pression fiscale, des troubles se produisent en divers points de l’ancien duchĂ©. Depuis le mois de , on ne parle plus que d’une chose dans notre rĂ©gion : le quart bouillon doit ĂȘtre dĂ©finitivement supprimĂ© et remplacĂ© par la gabelle. Au quotidien cette dĂ©cision est lourde de consĂ©quences : le prix du sel est multipliĂ© par trois et sa vente intĂ©gralement contrĂŽlĂ©e par les greniers Ă  sel royaux.

    Toutes les catĂ©gories sociales de la population confondues, paysans, laboureurs, sauniers, clercs et nobles, s’agitent un peu plus avant de se soulever avec force au mois de juillet ; le de ce mois, Charles Le Poupinel, officier de justice du roi, est assassinĂ© Ă  Avranches car on pense qu’il porte sur lui l'Ă©dit de la gabelle. Des barricades s'Ă©lĂšvent dans les faubourgs de la ville. Les nu-pieds tiennent le pays, conduits par Jean QuĂ©til, membre de la petite noblesse de l'Avranchin.

    Rapidement la jacquerie avranchaise prend de l’ampleur et se propage Ă  l’ensemble du territoire bas-normand concernĂ© : Coutances, Saint-LĂŽ, Mortain, Domfront s’enflamment Ă  leur tour. Mais, la rĂ©pression est impitoyable. L'armĂ©e royale envoyĂ©e par Richelieu et les troupes en garnison Ă  Avranches, lĂąchĂ©es par le gouverneur Gassion, prennent en tenaille puis massacrent la population.

    Les meneurs de la révolte sont pendus ou condamnés aux galÚres. Une centaine d'Avranchinais, sympathisants de la cause, sont bannis. Cependant, les nu-pieds ne sont pas morts pour rien. Richelieu renonce à imposer la gabelle et maintient le privilÚge du quart bouillon, qui restera en vigueur jusqu'en 1789.

    La guerre de Vendée

    Pendant la Virée de Galerne, la ville est prise presque sans combat par les Vendéens le . La ville est abandonnée cinq jours plus tard à la suite de l'échec du siÚge de Granville et reprise par les Républicains le . Ces derniers capturent plus de 800 traßnards vendéens, la plupart malades ou blessés, qui sont fusillés au champ de LansoudiÚre et au plateau de Changeons sur l'ordre du représentant en mission Laplanche[51].

    Costumes typiques d'Avranches et de ses environs.

    Époque contemporaine

    Vue d'Avranches, gravure de Thomas drake, 1856.
    Le tramway d'Avranches, dans la rue de la Constitution.

    La ville se dota d'une ligne de tramway électrique, exploitée par Société des Chemins de fer de la Manche, qui la reliait à sa gare. Cette ligne eut un tel déficit qu'elle ne fonctionna que de 1907 à 1915.

    La ligne d'Avranches à Saint-James, une autre ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique exploitée par la compagnie des tramways normands, fonctionna de 1901 à 1933.

    Seconde Guerre mondiale

    DĂšs le lendemain du dĂ©barquement alliĂ© du , sur les cĂŽtes de la Manche et du Calvados, Avranches connaĂźt le sort de dizaines de villes normandes. De violents bombardements, ayant pour but de couper la route aux renforts allemands, plongent la ville dans le chaos. Des tracts alliĂ©s ont Ă©tĂ© lĂąchĂ©s au-dessus de la rĂ©gion d’Avranches quelques jours avant le , invitant les habitants « Ă  s’éloigner pendant quelques jours » et Ă  « se disperser dans la campagne, autant que possible », mais sans vĂ©ritablement convaincre la population.

    Le mercredi , vers 14 h 30, une escadrille de six bombardiers alliĂ©s dĂ©verse sur Avranches son funeste chargement ; dans l’espace d’une heure trois vagues anĂ©antissent plusieurs secteurs de la ville : la gare, la rue Louis Millet, la rue d’OrlĂ©ans, la vieille ville, la rue des Fontaines Couvertes et d’autres encore sont frappĂ©es de plein fouet. Des incendies ravagent la ville en divers points et les pompiers, mal Ă©quipĂ©s, sont impuissants face Ă  l’ampleur des destructions ; les bombes ont Ă©ventrĂ© les conduites d’eau et trĂšs vite les pompes sont hors service. MalgrĂ© les renforts des pompiers de Ducey et Sartilly, arrivĂ©s vers 22 h, qui parviennent Ă  acheminer l’eau de la citerne des Halles jusqu’à la place LittrĂ©, les flammes se propagent d’immeuble en immeuble, inexorablement. Dans la soirĂ©e, les toitures de l’église Notre-Dame-des-Champs sont atteintes par l’incendie des maisons de la rue du Jardin des plantes.

    ImmĂ©diatement aprĂšs les ravages des premiĂšres bombes, les secours sont organisĂ©s pour tenter de soigner les blessĂ©s. Mais dĂ©jĂ , en fin de journĂ©e, on comptait plus de 80 victimes civiles. De nouveaux bombardements se produisent les jours suivants augmentant encore un bilan qui ne cessera de s’alourdir jusqu’à la libĂ©ration d’Avranches Ă  la fin du mois de juillet[52]. Le , la percĂ©e d'Avranches dans le front allemand par la premiĂšre armĂ©e amĂ©ricaine, permettra le lendemain Ă  Eisenhower de lancer la troisiĂšme armĂ©e de Patton en direction de la Bretagne et du Bassin parisien[53].

    AprĂšs-Guerre

    Commune nouvelle.

    Le ministÚre de la Reconstruction et de l'Urbanisme nomme Louis Longuet de Paris architecte en chef chargé de la reconstruction d'Avranches et Saint-Hilaire-du-Harcouët. La reconstruction commence en par le grand immeuble du presbytÚre.

    Le , on inaugure le monument de la place Patton. En 2006, le Scriptorial, musée des manuscrits du Mont Saint-Michel est inauguré.

    En 2018, les communes d'Avranches et de Saint-Martin-des-Champs projettent de crĂ©er en 2019 une commune nouvelle baptisĂ©e Avranches[54]. Cette rĂ©flexion Ă©tait engagĂ©e depuis 2016 avec dans le pĂ©rimĂštre initial d'Ă©tude la commune voisine de Saint-Loup[55]. L'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral fixant les conditions a Ă©tĂ© publiĂ© le [56]. Une commune dĂ©lĂ©guĂ©e est crĂ©Ă©e Ă  Saint-Martin-des-Champs mais pas Ă  Avranches.

    Liste des communes déléguées
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (derniÚre pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Avranches
    (siĂšge)
    50025CA Mont-Saint-Michel-Normandie10,997 813 (2014)711


    Saint-Martin-des-Champs50516CA Mont-Saint-Michel-Normandie6,492 348 (2019)362

    Politique et administration

    Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Avranches[57]

    Candidat Premier tour Second tour
    Voix % Voix %
    Eva Joly (EÉLV)1032,44
    Marine Le Pen (FN)50211,89
    Nicolas Sarkozy (UMP)133331,57 206350,30
    Jean-Luc MĂ©lenchon (FG)4139,78
    Philippe Poutou (NPA)621,47
    Nathalie Arthaud (LO)270,64
    Jacques Cheminade (SP)110,26
    François Bayrou (MoDem)49911,82
    Nicolas Dupont-Aignan (DLR)992,34
    François Hollande (PS)117327,78 203849,7
    Inscrits 5582 100,00 5578 100,00
    Abstentions 1263 22,63 1260 22,59
    Votants 4319 77,37 4318 77,41
    Blancs et nuls 97 2,25 217 5,03
    Exprimés 4222 75,64 4101 73,52

    Liste des maires

    L'hĂŽtel de ville.

    Jumelages

    En 2020, Avranches est jumelée avec :

    Avranches a signé en outre deux pactes d'amitié :

    Enfin, Avranches entretient une relation privilégiée avec Bandiagara (Mali) grùce à l'association Tapama[59].

    Population et société

    Évolution dĂ©mographique

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque annĂ©e Ă  la suite d'une enquĂȘte par sondage auprĂšs d'un Ă©chantillon d'adresses reprĂ©sentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement rĂ©el tous les cinq ans[60] - [Note 10].

    En 2020, la commune comptait 10 277 habitants[Note 11], en augmentation de 31,54 % par rapport Ă  2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    5 8805 4136 1446 4317 2697 6908 2567 9658 932
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    8 7028 5928 6428 1378 1578 0578 0007 7857 845
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    7 3847 3607 1746 5976 8036 8817 1307 5548 004
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    8 8549 77510 1369 4688 6388 5008 2397 95010 068
    2020 - - - - - - - -
    10 277--------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[61] puis Insee Ă  partir de 2006[62].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des Ăąges

    En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă  30 ans s'Ă©lĂšve Ă  31,4 %, soit au-dessus de la moyenne dĂ©partementale (31,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă  60 ans est de 33,8 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 31,6 % au niveau dĂ©partemental.

    En 2018, la commune comptait 4 734 hommes pour 5 512 femmes, soit un taux de 53,8 % de femmes, largement supĂ©rieur au taux dĂ©partemental (51,21 %).

    Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des Ăąges de la commune en 2018 en pourcentage[63]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    1,1
    90 ou +
    3,6
    9,6
    75-89 ans
    15,5
    17,3
    60-74 ans
    19,5
    20,5
    45-59 ans
    19,9
    16,2
    30-44 ans
    13,6
    19,8
    15-29 ans
    15,3
    15,5
    0-14 ans
    12,6
    Pyramide des ùges du département de la Manche en 2018 en pourcentage[64]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,9
    90 ou +
    2,4
    8,6
    75-89 ans
    12,2
    19,3
    60-74 ans
    19,7
    21,2
    45-59 ans
    20,1
    17
    30-44 ans
    16
    15,8
    15-29 ans
    13,7
    17,2
    0-14 ans
    15,9

    Enseignement

    Avranches est située dans l'académie de Caen.

    Établissements scolaires

    La ville administre deux écoles maternelles et deux écoles élémentaires communales.

    Avranches dispose également de trois collÚges et de deux lycées :

    • le collĂšge Challemel-Lacour (public) ;
    • le collĂšge La ChaussoniĂšre (public) ;
    • le collĂšge et lycĂ©e gĂ©nĂ©ral, technologique et professionnel Notre-Dame-de-la-Providence (privĂ©) ;
    • le lycĂ©e gĂ©nĂ©ral et technologique Émile-LittrĂ© (public).

    Manifestations culturelles et festivités

    • Festival de musiques actuelles La Nuit des Abrincat's organisĂ© en septembre[65] par l'association Arcadie.
    • Festival Rencontre des cultures organisĂ© en dĂ©but d'Ă©tĂ© par l'association Abrincates Gospel Live[66].

    Sports

    • Cyclisme : le VĂ©lo Club avranchinais (VCA). Avranches a Ă©tĂ© trois fois ville-Ă©tape du Tour de France comme arrivĂ©e en 1993 et 2002; et comme ville dĂ©part d'une course contre la montre pour ville d'arrivĂ©e le Mont Saint-Michel, le .
    • Handball : le Patronage laĂŻque d'Avranches (PLA) prĂ©sente trois Ă©quipes seniors masculines et deux fĂ©minines dont une en PrĂ©nationale[67].
    • Football : l'US Avranches s'est illustrĂ©e en atteignant les 32e de finale de la Coupe de France lors de la saison 1990-1991, les 16e de finale en 2014-2015 en battant le FC Lorient 1 Ă  0 au tour prĂ©cĂ©dent puis les quarts de finale en 2016-2017 en s'inclinant face au PSG. Le club Ă©volue en National depuis 2014.
    • CanoĂ«-kayak : CanoĂ«-club d'Avranches.
    • Volley-ball des GrĂšves : le club de volley d'Avranches.
    • Saint-Michel d'Avranches Basket.
    • Le rugby club Saint-Martin-Avranches.
    • CNA, cercle des nageurs d'Avranches.
    • L'AthlĂ©tic Club Avranches qui chaque annĂ©e au printemps organise les 10 km d'Avranches[68].
    • En outre, des courses de chevaux sont organisĂ©es Ă  l'hippodrome d'Avranches.

    Économie

    Revenus de la population et fiscalité

    En 2008, le revenu fiscal mĂ©dian par mĂ©nage Ă©tait de 16 464 â‚Ź, ce qui plaçait Avranches au 19 884e rang parmi les 31 604 communes de plus de 50 mĂ©nages en mĂ©tropole[69].

    Entreprises et commerces

    Avranches profite dans une large mesure du tourisme, de par sa situation gĂ©ographique privilĂ©giĂ©e — entre autres, sa proximitĂ© d’avec le mont Saint-Michel — et grĂące aux traces laissĂ©es par un riche passĂ©. Elle profite Ă©galement de l'attraction sur son arriĂšre-pays (commerce, dĂ©marches administratives, Ă©ducation, mĂ©decins et service hospitalier).

    D'aprÚs l'INSEE, Les Avranchinais et Avranchinaises connaissent en 2013 un taux de chÎmage de 13,1 % au sens du recensement, chiffre inférieur à la moyenne nationale (13,6%).

    Un site de production de la biscuiterie Saint-Michel est implanté dans la commune[70].

    Culture locale et patrimoine

    Donjon
    Tour du Promenoir, courtine et trace du donjon.

    Le donjon d'Avranches probablement construit au commencement du XIe siĂšcle[71] lors de l'installation d'un premier comte : Robert d'Avranches, fils illĂ©gitime du duc Richard Ier de Normandie. ÉlevĂ© sur les substructions d'un castellum romain, il n'avait pas de fonction rĂ©sidentielle vu ses dimensions peu considĂ©rables (relevĂ©es par le chanoine Pigeon vers 1880-1890). Le donjon a Ă©tĂ© traversĂ© en 1848 par une rue nouvelle prolongeant la rue d'Office (aujourd'hui rue de la Belle-Andrine), ce qui subsistait du donjon s'est effondrĂ© en 1883. Une courtine, situĂ©e entre le donjon roman disparu et la tour dite du Promenoir, et ornĂ©e de crĂ©neaux au dĂ©but du XXe siĂšcle, est souvent prĂ©sentĂ©e Ă  tort comme l'ancien donjon[72].

    Enceinte urbaine

    L'enceinte urbaine, renforcĂ©e par une braie, Ă©galement soutenue de quelques tours circulaires, et un fossĂ©, a Ă©tĂ© Ă©levĂ©e, dĂšs la retraite des Anglais et des Bretons, aux XIIIe et XIVe siĂšcles enserrant la ville mĂ©diĂ©vale autour de la cathĂ©drale Saint-AndrĂ© par l'Ă©vĂȘque d'Avranches, Guillaume Burel ; double enceinte avec douves et fossĂ©s. On peut encore en suivre son tracĂ© : place d'Estouteville, boulevard des Abrincates, jardin de l'Ă©vĂȘchĂ©. Les deux entrĂ©es de la ville ont disparu : au sud-est la porte Baudange, place LittrĂ© Ă  l'emplacement de l'hĂŽtel de ville, qui fut renforcĂ© par une barbacane et un boulevard, et la porte de Ponts, situĂ©e au nord-est, dont une tour subsistante fut dĂ©truite en 1944[73]. Sur le flanc droit de la cathĂ©drale, l'extrĂ©mitĂ© ouest Ă©tait fermĂ©e d'une poterne[50].

    La ville a toutefois conservĂ© une partie de ses remparts le long du boulevard des Abrincates, avec des vestiges de tours et de mĂąchicoulis. Place d'Estouteville on peut voir la tour du Promenoir dont le couronnement a Ă©tĂ© refait au dĂ©but du XXe siĂšcle. Il subsiste Ă©galement la tour de l'arsenal, dite de Saint-Louis, construite afin de renforcer les dĂ©fenses du chĂąteau ; la tour Baudange, aujourd'hui dĂ©couronnĂ©e avec la porte du mĂȘme nom qui protĂ©geait l'accĂšs Ă  la ville ; la tour de la GeĂŽle, vers l'est, que l'on peut apercevoir place d'Estouteville[74].

    Avranches médiéval

    La ville close enserrait les principaux monuments de la cité dont : la cathédrale, le palais épiscopal et le donjon.

    Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant de la porte de Ponts on trouvait les éléments de fortifications suivant : la tour de GeÎle, du Promenoir, de l'Arsenal, la barbacane, le boulevard, la poterne, la porte Baudange et les murs de la premiÚre et de la seconde enceinte[75].

    Au no 32 de la rue M. Chevet on peut voir une maison en encorbellement, vestige du passé médiéval de la cité.

    Grand Doyenné
    Doyenné d'Avranches.

    Le Grand Doyenné d'Avranches (XIIe, XVe et XVIIIe siÚcles), classé monument historique depuis le [76].

    À l'origine, au milieu du XIIe siĂšcle lors de son Ă©dification, ce monument appartenait Ă  la famille de Subligny ; il est clairement dĂ©signĂ© par le terme manoir dans les sources. Vers 1170, par mariage de Lesceline de Subligny Ă  Foulques Paisnel cette rĂ©sidence seigneuriale tombe entre les mains de la famille Paisnel qui la conserve jusqu'en 1273. À cette date, l'Ă©vĂȘque Raoul de ThiĂ©ville acquiert la rĂ©sidence des Paisnel pour y loger son doyen. En fait, la grande salle seigneuriale devient probablement salle capitulaire tandis qu'un nouvel Ă©difice est plaquĂ© contre le pignon oriental. Ce nouveau bĂątiment appelĂ© « petit doyennĂ© » (disparu peu avant la RĂ©volution) constitua alors la vĂ©ritable rĂ©sidence des doyens du chapitre cathĂ©dral d'Avranches[45].

    Cathédrale Saint-André
    Dessin de la façade occidentale de la cathédrale d'Avranches, réalisé avant sa destruction.

    La cathĂ©drale Saint-AndrĂ© d'Avranches de style roman apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans les textes en 1025, au moment de sa reconstruction. Celle-ci s’échelonna sur prĂšs d’un siĂšcle ; peut-ĂȘtre mĂȘme y eut-il deux campagnes de construction. Elle fut consacrĂ©e le .

    La principale faiblesse de la cathĂ©drale rĂ©sidait dans sa situation : exposĂ©e en premiĂšre ligne, elle fut la cible de toutes les attaques et, Ă  diverses reprises, dut ĂȘtre consolidĂ©e.

    En 1798, Ă  la RĂ©volution, la cathĂ©drale fut rĂ©duite Ă  une simple Ă©glise paroissiale. Le , la voĂ»te de la croisĂ©e s'Ă©croula. Par souci de sĂ©curitĂ©, le conseil municipal ordonna d'abattre les derniers murs de la nef et de la tour horloge en 1802. Les deux tours romanes de la façade furent maintenues jusqu’en 1812.

    Sur le site de l'ancienne cathĂ©drale Saint-AndrĂ© a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© le square Thomas-Becket, Ă  l'entrĂ©e duquel se trouve une dalle situĂ©e Ă  l'emplacement du portail nord de la cathĂ©drale oĂč Henri II PlantagenĂȘt vint faire pĂ©nitence dans l'espoir d'expier le meurtre de Thomas Becket. Aucun vestige de la cathĂ©drale Saint-AndrĂ© ne subsiste in situ. La cathĂ©drale de Canterbury dans le Kent en Angleterre fut bĂątie selon les mĂȘmes plans que Saint-AndrĂ© d'Avranches.

    Église Notre-Dame-des-Champs
    Notre-Dame-des-Champs.
    Les stations du chemin de croix de Notre-Dame-des-Champs.

    L’ancienne Ă©glise Notre-Dame-des-Champs d'Avranches (XVIIe – XIXe siĂšcles)[43], place Carnot, Ă©tait situĂ©e, comme son nom l’indique, Ă  l’extĂ©rieur de la ville, au sud. Cette Ă©glise d’une grande simplicitĂ©, connue grĂące Ă  une photo et quelques gravures, datait de la fin du XVIIe siĂšcle. Devenue trop petite et des travaux devenant nĂ©cessaires, on admit l’idĂ©e, vers 1855, de construire un nouvel Ă©difice. Des plans et un devis furent dressĂ©s par l’architecte ThĂ©berge, « enfant de la paroisse ». Toutefois, il fallut attendre le pour assister Ă  la pose de la premiĂšre pierre par le prĂ©fet de la Manche en prĂ©sence de Jean-Pierre Bravard, Ă©vĂȘque de Coutances et d’Avranches. Alors, les travaux commencent vraiment tout en suscitant de nombreuses interrogations ; le projet de ThĂ©berge est gigantesque et beaucoup se demandent comment le financement du projet sera possible.

    Le style « nĂ©o-gothique » dĂ©cidĂ© par l’architecte implique la rĂ©alisation d’un bĂątiment aux proportions audacieuses qui rompent complĂštement avec celles de la modeste Ă©glise que l’on souhaite remplacer. Les moyens de la ville et de la paroisse sont insuffisants, d’autant que la reconstruction de Saint-Gervais a coĂ»tĂ© fort cher, et, en 1865 le maire d’Avranches et l’archiprĂȘtre se dĂ©placent Ă  Paris afin de solliciter l’aide financiĂšre de l’État. Cette aide longtemps rĂ©clamĂ©e ne sera finalement octroyĂ©e qu’en 1876 et la consĂ©cration de l’église, par l’évĂȘque Abel-Anastase Germain aura lieu le .

    La lente construction de l’édifice fut Ă©maillĂ©e de nombreux Ă©vĂ©nements parfois tragiques comme, en 1868, le dĂ©cĂšs d’un ouvrier maçon ĂągĂ© de 27 ans, tombĂ© de la hauteur de la rosace oĂč il travaillait. L’architecte ThĂ©berge, mort en 1866, est remplacĂ© par Cheftel. La PremiĂšre Guerre mondiale mobilise toute la main d’Ɠuvre, et les deux tours de la façade sont achevĂ©es entre 1926 et 1937. À cette Ă©poque, on installe Ă©galement les grandes orgues dont la soufflerie bĂ©nĂ©ficie aussitĂŽt de l’électricitĂ©. En , l’église est gravement endommagĂ©e par un incendie consĂ©cutif au bombardement de la ville. Les travaux de restauration se prolongent plusieurs annĂ©es et la rĂ©ouverture au culte n’intervient qu’en fĂ©vrier 1962.

    Église Saint-Saturnin
    L'Ă©glise Saint-Saturnin.

    L’église Saint-Saturnin XIXe siĂšcle de style nĂ©ogothique, rue Saint-Saturnin, et ses abords immĂ©diats ont livrĂ© quelques traces tĂ©nues de leur lointain passĂ©, dont les origines semblent remonter au haut Moyen Âge. En 1961, des vestiges de sĂ©pultures Ă  sarcophages sont mis au jour rue Saint-Saturnin et complĂštent les renseignements apportĂ©s par la dĂ©couverte, en 1959, de tombes mĂ©rovingiennes sous le chƓur de l'Ă©glise Notre-Dame-des-Champs. En 1988, de nouvelles sĂ©pultures Ă  l'emplacement de l’actuel CrĂ©dit Mutuel, dĂ©couvertes lors de travaux, ont confirmĂ© la prĂ©sence d'un site religieux palĂ©ochrĂ©tien dans ce secteur de la ville.

    Aujourd’hui, rien n’est visible de cette antique occupation, et, hormis quelques maisons de l’époque Moderne, le quartier porte principalement l’empreinte des amĂ©nagements urbains du XXe siĂšcle.

    L’église Saint-Saturnin elle-mĂȘme est assez tardive puisque reconstruite Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Avant cette ultime rĂ©fection, l’édifice prĂ©sentait les caractĂ©ristiques de la fin du XVIIe et du dĂ©but du XVIIIe siĂšcle. Cependant, des Ă©lĂ©ments gothiques du XIIIe siĂšcle, et notamment le porche occidental donnant sur l’actuelle rue Docteur-Gilbert, subsistaient et faisaient de cet Ă©difice religieux, aux dires de certains historiens, le plus ancien de la commune.

    Un rapport de 1836 fit Ă©tat de l’excellent Ă©tat de l’église, « il est solide et promet une longue durĂ©e ». ExtĂ©rieurement comme intĂ©rieurement aucun travail d’entretien ni de rĂ©paration ne semblait nĂ©cessaire. Toutefois, la transformation de l’église fut dĂ©cidĂ©e en raison de ses modestes dimensions ; en effet, le conseil paroissial affirma vers cette Ă©poque « que la population avait augmentĂ© d’un cinquiĂšme depuis 1789 et que les jours de marchĂ© l’église Ă©tait bondĂ©e ». En 1846, l’abbĂ© Caillemer disait de Saint-Saturnin : « l’église ne pouvait contenir la population de la paroisse qui s’était considĂ©rablement accrue par suite de nombreuses constructions Ă©levĂ©es depuis vingt ans sur son territoire devenu ainsi le plus beau quartier de la ville ». D’importants travaux eurent alors lieu sous la conduite du prĂȘtre.

    CommencĂ©s en , les bas-cĂŽtĂ©s du chƓur furent achevĂ©s en ; puis, en 1852, les chapelles nord et sud du transept agrandirent encore l’édifice. En 1865, le chƓur fut rehaussĂ© afin de s’harmoniser aux nouveaux amĂ©nagements.

    En 1876, la commune d’Avranches sollicita de l’État un secours pour la reconstruction d’un clocher. Le projet architectural retenu fut celui de l’architecte Edouard Danjoy, ce dernier dut toutefois simplifier une premiĂšre Ă©tude jugĂ©e trĂšs coĂ»teuse. Comme pour Notre-Dame-des-Champs, le style nĂ©ogothique fut adoptĂ©.

    En 1944, l’église ne subit pas de dĂ©gĂąts majeurs et seuls ses vitraux furent soufflĂ©s par les explosions ; dĂšs le elle Ă©tait rouverte au culte.

    À l'intĂ©rieur sont conservĂ©s un bas-relief du massacre des Innocents et de la Fuite en Égypte, XIVe ou XVe siĂšcle[77][78] ainsi qu'une cloche dite des Agonisants[79], Ɠuvres classĂ©s au titre objet aux monuments historiques.

    Basilique Saint-Gervais
    Basilique Saint-Gervais.
    La basilique Saint-Gervais.
    Chef de saint Aubert.

    L'ancienne Ă©glise Saint-Gervais, place Saint-Gervais, datait du milieu du XVIIe siĂšcle. L'actuelle est un vaste Ă©difice nĂ©oclassique reconstruit de 1823 Ă  1899. L'Ă©glise abrite de nombreuses Ɠuvres classĂ©s au titre objet aux monuments historiques[80] et attire chaque annĂ©e de nombreux visiteurs grĂące Ă  son TrĂ©sor contenant le reliquaire du chef (crĂąne) de saint Aubert[43] - [81] qui en constitue l’atout principal.

    La RĂ©volution française dispersa les richesses accumulĂ©es au fil des siĂšcles par le clergĂ© ; les reliquaires et vases sacrĂ©s furent fondus, les reliques dĂ©truites et la statuaire Ă©parpillĂ©e. Au commencement du XIXe siĂšcle, avec le « retour du culte », les paroisses se dotĂšrent de nouvelles richesses mais, en 1904, lors de la sĂ©paration de l’Église et de l’État, celles-ci furent Ă  nouveau confisquĂ©es.

    À Avranches, le clergĂ© local prit une initiative originale en crĂ©ant un petit musĂ©e paroissial qui allait devenir le « trĂ©sor de la basilique Saint-Gervais » ; ProspĂšre Cornille, nĂ© Ă  Courtils en 1864, devint archiprĂȘtre de Saint-Gervais en 1911 et fut le vĂ©ritable artisan de cette entreprise. Entre 1913 et 1933, ce prĂȘtre passionnĂ© rassembla dans une salle au sud du clocher-porche une multitude d’objets, parfois hĂ©tĂ©roclites, au cĂŽtĂ© des piĂšces d’orfĂšvrerie liturgique confiĂ©es Ă  la ville et n’étant plus indispensable au culte.

    Rapidement, cette collection devint une rĂ©fĂ©rence pour les amateurs d’« antiquitĂ©s » et le pĂšre Cornille, faisant figure de « connaisseur, avisĂ© et habile Ă  rĂ©unir bien des objets anciens ou prĂ©cieux », n’hĂ©sitait pas Ă  ouvrir les portes de son antre et Ă  en proposer la visite minutieuse vitrine par vitrine.

    Aujourd’hui, les collections amassĂ©es par le pĂšre Cornille sont sous le contrĂŽle du service de conservation des AntiquitĂ©s et objets d’Art de la Manche (CAOA), qui inventorie rĂ©guliĂšrement les collections et veille Ă  leur bon Ă©tat de conservation.

    Autres Ă©difices religieux
    • L'Ă©glise Saint-Étienne, rue Saint-Étienne (Saint-Étienne)., qui a conservĂ© son ancien cimetiĂšre.
    • La chapelle de la communautĂ© des SƓurs Notre-Dame-du-Mont-Carmel, rue BrĂ©mesnil.
    • La chapelle du lycĂ©e Notre-Dame-de-la-Providence, rue du Chanoine-Berenger.
    • La chapelle de la Maison du Saint-CƓur-de-Marie, rue du Docteur-EugĂšne-BĂ©chet (maison de retraite).
    • La chapelle (hĂŽpital), rue de la LibertĂ©.
    • L'Ă©glise Ă©vangĂ©lique, rue Bouillant.
    • Le portail de la chapelle Saint-Georges-de-BouillĂ©, dans le jardin des plantes, boulevard Jozeau-MarignĂ©.
    • Saint-Martin-des-Champs (Manche)
      • L'Ă©glise Saint-Martin, rue de la Baie du XIXe siĂšcle.
      • Le carmel, boulevard du Luxembourg.

    Musées

    • Le Scriptorial, ouvert en : musĂ©e des manuscrits du Mont-Saint-Michel. Plus de 200 volumes mĂ©diĂ©vaux, dont des traductions d'ouvrages de l'AntiquitĂ©, d'Aristote, BoĂšce, CicĂ©ron, Platon

    • MusĂ©e d'art et d'histoire d'Avranches (musĂ©e de France).

    Autres monuments

    • Monument Patton et de la 3e ArmĂ©e amĂ©ricaine, sur une butte de terre ramenĂ©e de plusieurs Ă©tats amĂ©ricains.
    • Monument en mĂ©moire de la percĂ©e d'Avranches.
    • Ancien palais Ă©piscopal, XIVe et XVe siĂšcles, aujourd'hui tribunal d'instance.
    • Vieille maison Ă  pans de bois du XVe siĂšcle.
    • Dalle funĂ©raire, place Huet, ou Henri II fit amende honorable pour le meurtre de Thomas Beckett.
    • CollĂšge datant de 1780.
    • Manoir de MallouĂ©, XVIIe siĂšcle.
    • Manoir de Beaurepaire, XVIe siĂšcle.
    • ChĂąteau de Changeons, XIXe siĂšcle.
    • Ancienne abbaye Sainte-Anne de Moutons, boulevard Jozeau-MarignĂ©, aujourd'hui thĂ©Ăątre et centre culturel, fondĂ©e en 1635 par Louis XIII.

    Statuaire

    Parcs et espaces verts

    Le Jardin des Plantes.

    La commune est une ville fleurie ayant obtenu trois fleurs au concours des villes et villages fleuris[83].

    Sur une colline à l'ouest de la ville, le jardin des Plantes, composé d'essences rares, s'est développé à partir de celui d'un ancien couvent de Capucins. Autour d'une table d'orientation, il offre un large panorama sur le cours de la Sée et la baie du mont Saint-Michel. Cette vue sur la baie est décrite par Guy de Maupassant dans sa nouvelle Le Horla et André Gide parle du jardin des plantes dans son ouvrage Les Nourritures terrestres. Site classé depuis le , il abrite l'ancien puits de l'abbaye de Moutons, inscrit aux monuments historiques le et le portail roman de la chapelle Saint-Georges de Bouillé, inscrit le .

    Le jardin de l'ÉvĂȘchĂ© est site inscrit par arrĂȘtĂ© du .

    Personnalités liées à la commune

    Depuis plus de 170 ans, la SociĂ©tĂ© d’archĂ©ologie d’Avranches Ɠuvre pour la connaissance et la sauvegarde de ce que l’on appelle aujourd’hui « patrimoine » et que l’on nommait jadis « AntiquitĂ©s ». Toujours active en 2009, cette association possĂšde une histoire riche au cours de laquelle se sont illustrĂ©s de vĂ©ritables figures locales.

    La SociĂ©tĂ© d’archĂ©ologie, littĂ©rature, sciences et arts d’Avranches et Mortain fut fondĂ©e le avant d’ĂȘtre autorisĂ©e le . Ses principaux membres fondateurs, Ă©mules du caennais Arcisse de Caumont, pĂšre de l’archĂ©ologie française, avaient pour noms Gustave de Clinchamp, Hippolyte Sauvage, Fulgence Girard ou encore Jacques-François Boudent GodeliniĂšre. MotivĂ©s par une curiositĂ© sans limites, ces hommes rassemblĂšrent avec obstination les sources historiques qui aujourd’hui encore constituent un socle d’érudition incontournable pour les deux arrondissements de Mortain et Avranches. GrĂące aux mĂ©moires de la SociĂ©tĂ©, dont le premier tome parut en 1842, ces Ă©rudits publiĂšrent le rĂ©sultat de leurs prospections archĂ©ologiques ou recherches documentaires. De nombreuses monographies cantonales et communales virent le jour ; des Ă©lĂ©ments significatifs du patrimoine historique et culturel de la rĂ©gion furent sauvĂ©s grĂące Ă  une prĂ©sence assidue sur le terrain : de multiples excursions ou confĂ©rences permirent peu Ă  peu de lever le voile sur de nombreux monuments sombrĂ©s dans l’oubli et menacĂ©s de disparaĂźtre faute d’ĂȘtre connus.

    Édouard Le HĂ©richer, nĂ© Ă  Valognes en 1812 et figure emblĂ©matique de l’érudition locale, anima la SociĂ©tĂ© dĂšs les annĂ©es 1840, d’abord comme secrĂ©taire puis en tant que prĂ©sident, jusqu’à son dĂ©cĂšs en 1890. Homme charismatique, Le HĂ©richer su attirer Ă  lui Ă©lus, magistrats, notaires, nĂ©gociants, commerçants, rentiers, fonctionnaires, professeurs, mĂ©decins, ecclĂ©siastiques, ingĂ©nieurs ou encore artisans ; cette grande diversitĂ© tĂ©moigne d’un bel esprit d’ouverture qui impliquait nĂ©cessairement un dĂ©tachement de chacun vis-Ă -vis des questions politiques et religieuses. Sous sa prĂ©sidence, la SociĂ©tĂ© compta prĂšs de 180 membres rĂ©partis dans l’Avranchin et le Mortainais, mais Ă©galement plus de 160 correspondants rĂ©sidant souvent Ă  l’étranger. Pour se convaincre de son succĂšs il suffit de parcourir la presse locale de ces annĂ©es et de constater Ă  quel point les activitĂ©s de la SociĂ©tĂ© d’ArchĂ©ologie rythmaient la vie d’Avranches et de sa rĂ©gion. VĂ©ritable « passeur de savoirs », il initia Ă©galement plusieurs gĂ©nĂ©rations de collĂ©giens dans ses fonctions de professeur de « RhĂ©torique »[84] et publia de nombreux essais dans des domaines aussi variĂ©s que l’histoire, l’archĂ©ologie, la philologie, et la botanique ; de tous ses ouvrages l’« Avranchin Monumental et Historique » est incontestablement le plus fameux.

    Dans les années 1980, la bibliothÚque municipale, devenue intercommunale depuis peu, fut baptisée de son nom.

    Naissances

    Autres

    Comtes d'Avranches

    Comte d'Avranches, en portugais Conde de Avranches, est un titre de noblesse portugais.

    HĂ©raldique, logotype et devise

    Armes d'Avranches

    « D'azur Ă  deux tours rondes, jointes par un entre-mur, la porte fermĂ©e au milieu, le tout d'argent maçonnĂ© de sable, surmontĂ© d'un dauphin contournĂ© et couchĂ© d'argent, accostĂ© de deux croissants d'or[85]. ». La porte ou chĂąteau renvoie au passĂ© militaire de la ville qui, jusqu’au XVIIIe siĂšcle, demeura une place forte importante ; les trois fleurs de lis d’or Ă©voquent la royautĂ© et le rachat de la ville par saint Louis au XIIIe siĂšcle. L’apparition des croissants sur les armes de la ville remonterait aux guerres de religion, sous le rĂšgne d’Henri II, et rappellerait l’appartenance d’Avranches Ă  la Ligue, c’est-Ă -dire au parti catholique. Le poisson visible sur l’écu est un « dauphin versĂ© », selon la terminologie hĂ©raldique ; sa prĂ©sence a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e comme une allusion Ă  la mer toute proche et aux eaux poissonneuses de l’estuaire de la SĂ©e.

    Victor Adolphe Malte-Brun rapporte, dans La France illustrée (tome 3, Jules Rouff éditeur, Paris, 1882), deux blasonnements différents pour les armes d'Avranches :

    • « d'azur, au portail de ville d'argent, accostĂ© de deux fleurs de lis d'or, et sommĂ© d'un dauphin d'or surmontĂ© d'ube fleur de lis du mĂȘme » ;
    • « d'azur, Ă  trois sautoirs alaisĂ©s d'argent posĂ©s en bande ».

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2020, légale en 2023.
    2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[4].
    5. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    8. L'Ă©vĂȘchĂ© d'Avranches sera supprimĂ© en 1801, mais le pape Pie IX restaurera par dĂ©cret apostolique du le titre d'Ă©vĂȘque d'Avranches qui est confĂ©rĂ© aux Ă©vĂȘques de Coutances.
    9. Pour André Davy, saint Léontinus serait cité vers 394[37].
    10. Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă  1999, que les populations correspondant Ă  une enquĂȘte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la derniĂšre population lĂ©gale publiĂ©e par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    11. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    12. Cette statue, commandĂ©e par NapolĂ©on Ier Ă  Pierre Cartellier, faisait partie du projet d’embellissement du pont de la Concorde. Elle fut Ă©rigĂ©e Ă  Avranches en 1832[82].

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le ).
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
    3. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    4. Glossaire – PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
    6. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
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    9. « Station Météo-France Brecey - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Avranches et Pleurtuit », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Dinard - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
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    22. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    23. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
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    25. « Déviation Est d'Avranches : c'est parti ! » (consulté le ).
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    27. Pierre-Yves Lambert, La langue Gauloise, Ă©dition errance 1994.
    28. Chronique de David Nicolas dans La Manche libre.
    29. « On dit Avranchais ou Avranchinais ? », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    30. Pline, H.N. IV, 107.
    31. CĂ©sar, B.G., 75, 4.
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    33. Sir Mortimer Wheeler et K. M. Richardson, Hill-Forts of Nothern France, dans Society of Antiquaries Research Reports, 1957, t. 19, p. 38-54.
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    36. Delattre 2002, p. 15.
    37. Davy 2014, p. 26.
    38. Davy 2014, p. 50.
    39. Georges Bernage, « Saint-Lois, Coutançais, Avranchin », dans La Normandie mĂ©diĂ©vale : 10 itinĂ©raires, Éditions Heimdal, coll. « La France MĂ©diĂ©vale », , 174 p. (ISBN 2-902171-18-8), p. 51.
    40. Claude Groud Cordray et David Nicolas-Méry, Des comtes aux vicomtes d'Avranches et comtes de Mortain, du début du XIe siÚcle à 1066, dans Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, 2007, t. 84, p. 359-374.
    41. David Nicolas-Méry, Le donjon d'Avranches, redécouverte d'un monument médiéval, dans Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville, 2002, t. 79, p. 87-150.
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    Voir aussi

    Bibliographie

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