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Abbaye Notre-Dame du Bec

L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bĂ©nĂ©dictine faisant aujourd'hui partie de la congrĂ©gation de Sainte-Marie du Mont-Olivet et situĂ©e au Bec-Hellouin, prĂšs de Brionne, dans le dĂ©partement de l’Eure, en Normandie. Elle a Ă©tĂ© fondĂ©e en 1034 par Herluin, ou Helloin, d'oĂč son nom, chevalier du comte Gilbert de Brionne.

Abbaye Notre-Dame du Bec
La tour Saint-Nicolas.
La tour Saint-Nicolas.
Présentation
Culte Catholique
Type Abbaye bénédictine
Rattachement Ordre de Saint-BenoĂźt
DĂ©but de la construction 1034, puis 1039, enfin 1060 Ă  l’emplacement actuel
Fin des travaux XVIIIe siĂšcle par les Mauristes
Style dominant RĂ©gence
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (2008)[1]
Site web http://www.bec-hellouin.fr/
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Eure
Ville Le Bec-Hellouin
CoordonnĂ©es 49° 13â€Č 57″ nord, 0° 43â€Č 18″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Notre-Dame du Bec
GĂ©olocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)
Abbaye Notre-Dame du Bec

Avec l’arrivĂ©e des Italiens Lanfranc de Pavie, prieur et maĂźtre (Ă©colĂątre) de l’école monastique, puis d’Anselme de CantorbĂ©ry, originaire d'Aoste, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du XIe siĂšcle : le futur pape Alexandre II y Ă©tudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs lĂ©gats et Ă©vĂȘques.

Depuis prĂšs de mille ans, l’abbaye du Bec est liĂ©e par l'histoire au diocĂšse de Canterbury, en Angleterre, Ă  laquelle elle a donnĂ© trois archevĂȘques.

Laissée en ruines par la Révolution, la tour Saint-Nicolas est classée à partir de 1840 au titre des monuments historiques[1] et l'abbaye est aujourd'hui gérée par le Centre des monuments nationaux[2]. Elle a retrouvé vie grùce aux moines bénédictins de l'ordre du Mont-Olivet qui, en 1948, y ont relevé la vie monastique sous l'égide de dom Paul-Emmanuel Clénet, élu 49e abbé en 1996.

L'abbaye actuelle se compose de la salle capitulaire et du cloĂźtre du XVIIe siĂšcle et de majestueux bĂątiments conventuels du XVIIIe siĂšcle. De la grande Ă©glise abbatiale du XIVe siĂšcle, il ne reste que les fondations. L'Ă©glise actuelle occupe l’ancien rĂ©fectoire. L’ensemble est dominĂ© par la puissante tour Saint-Nicolas du XVe siĂšcle.

Histoire de l'abbaye

Fondation

995Naissance d'Herluin,
fondateur du Bec.
1034Fondation du premier monastĂšre
Ă  Bonneville.
1042Arrivée de Lanfranc de Pavie.
1059Arrivée d'Anselme d'Aoste.
1063Lanfranc est nommé abbé de
St Étienne de Caen.
1070Lanfranc devient
archevĂȘque de Canterbury.
1078Mort d'Herluin.
Anselme élu 2e abbé du Bec.
1089Mort de Lanfranc.
1093Anselme nommé
archevĂȘque de Canterbury.
1109Mort d'Anselme.
1350DĂ©but de la guerre de Cent Ans.
1418Pillage par les Anglais.
1450
1515
Reconstruction aprĂšs
la guerre de Cent Ans.
1520Début du régime commendataire.
1626RĂ©forme des Mauristes au Bec.
1644
1666
Construction du cloĂźtre.
1735Construction du logis abbatial.
1742
1750
Reconstruction des bĂątiments
conventuels.
1792Expulsion du dernier moine
et arrĂȘt de la vie monastique.
1802L'armée transforme l'abbaye en
dépÎt de remonte.
1809L'ancienne abbatiale est vendue
comme carriĂšre Ă  pierres.
1940
1945
2e Guerre mondiale : différents corps
d'armée occupent les lieux.
1945L'abbaye est abandonnée.
1947Création d'une association de sauvegarde
des bĂątiments subsistants.
1948Restauration de la vie monastique.
1959Transfert des reliques d'Herluin dans
la nouvelle Ă©glise abbatiale.
1969DĂ©dicace de la nouvelle Ă©glise abbatiale[3].

Contrairement Ă  ce qui se faisait le plus souvent au XIe siĂšcle, l'origine de la fondation de l'abbaye du Bec n'est pas une dotation de riches seigneurs normands, mais celle d'Herluin, simple chevalier sans Ă©ducation, tardivement touchĂ© par la dĂ©votion. PropriĂ©taire de terres Ă  Bonneville, sur le plateau ouest de la vallĂ©e du Bec, Herluin s'y retire et y bĂątit un ermitage, en 1034, avec l'accord du comte Gilbert de Brionne, le seigneur local et son ancien maĂźtre. Cette premiĂšre donation se limite au patrimoine de son fondateur et la charte mentionne : « Que tous ceux qui font profession de la religion chrĂ©tienne sachent que moi, Hellouin, fils d'Ansgot, en prĂ©sence et de l'agrĂ©ment et de l'aveu de mes frĂšres, Eudes et Roger, avec l'approbation de Gilbert, comte, d'Albert et de Ranulphe, du consentement de Robert, comte, et de Robert, archevĂȘque, j'ai donnĂ© Ă  Notre-Dame le tiers de Bonneville, y compris les dĂ©pendances, Quevilly et Surcy, avec ce qui dĂ©pend de ces deux domaines, la terre de Cernay avec ses attenances, biens qu'Ansgot, mon pĂšre, a possĂ©dĂ©s pendant sa vie ; j'y ajoute la dot de ma mĂšre qui, par la volontĂ© expresse de mon pĂšre, m'a Ă©tĂ© donnĂ©e en entier : en prĂ©sence des tĂ©moins Fulbert, prĂȘtre, Vital Rainald et autres. »[4].

Le , l'Ă©vĂȘque de Lisieux le nomme abbĂ© Ă  la tĂȘte du monastĂšre soumis Ă  la rĂšgle de saint BenoĂźt et consacre la chapelle dĂ©diĂ©e Ă  Notre-Dame[5].

Pendant cinq ans, Herluin et ses compagnons cultivent et dĂ©frichent les terres autour du monastĂšre. Puis, vers 1039, ils descendent dans la vallĂ©e en raison du manque d'eau sur le plateau et s'installent Ă  Pont-Authou, Ă  la confluence du Bec et de la Risle. Une seconde Ă©glise est consacrĂ©e, le , par l'archevĂȘque de Rouen Mauger. Cent trente-six moines font alors profession sous l'abbatiat d'Herluin[6].

Les possessions s'Ă©tendent, grĂące Ă  Guy de Bourgogne, seigneur de Brionne aprĂšs l'assassinat du comte Gilbert, d'une partie de la forĂȘt de Brionne, le Parc-du-Bec, et de l'abbaye de Saint-Évroult, apportĂ©e par Guillaume Giroie, oĂč Herluin restaure la vie religieuse[4].

L'Ă©cole du Bec

Lanfranc du Bec avec, Ă  ses pieds, son adversaire BĂ©ranger de Tours.

Le rayonnement du monastĂšre commence Ă  se faire sentir avec la crĂ©ation de l'Ă©cole du Bec, en 1045, par Lanfranc de Pavie, arrivĂ© en 1039 dans la communautĂ© pour devenir prieur de l'abbaye. Elle est, comme d'autres monastĂšres bĂ©nĂ©dictins au XIe siĂšcle, ouverte non seulement aux oblats mais aussi aux fils d'aristocrates destinĂ©s ou non Ă  une carriĂšre ecclĂ©siastique[7]. Selon Guillaume de Malmesbury, cette Ă©cole permet Ă  la communautĂ© de rĂ©colter de larges fonds financiers. Les qualitĂ©s d'enseignement du prieur, dĂ©jĂ  exercĂ©es Ă  Avranches, font venir des Ă©lĂšves de toute la Normandie. Fils de barons ou de riches laĂŻcs, ils Ă©taient une centaine Ă  suivre les cours de Lanfranc. Passeront par ce « centre intellectuel le plus considĂ©rable de la Normandie et mĂȘme de France », de nombreux intellectuels tel Anselme de Laon, plusieurs Ă©vĂȘques dont Yves de Chartres et le futur pape Alexandre II, et Anselme d'Aoste qui succĂ©dera Ă  son maĂźtre Lanfranc Ă  la tĂȘte de l'Ă©cole puis au siĂšge de Canterbury[8].

Face au nombre grandissant de moines, la nouvelle abbaye se rĂ©vĂšle insuffisante en plus d'ĂȘtre humide et malsaine. Sous l'impulsion de Lanfranc, devenu proche conseiller du duc Guillaume de Normandie sans abandonner la communautĂ© d'Herluin, une translation et une extension sont envisagĂ©es. FinancĂ©s par les dons des seigneurs normands dont les enfants frĂ©quentent l'Ă©cole, les travaux dĂ©butent en 1060. En trois ans, les bĂątiments claustraux sont achevĂ©s, mais les moines ne quittent Pont-Authou qu'Ă  l'automne 1073. Anselme, arrivĂ© comme Ă©lĂšve en 1059, devient prieur et Ă©colĂątre du Bec, en 1063, lorsque Lanfranc est placĂ© par Guillaume le ConquĂ©rant Ă  la tĂȘte de l'abbaye Saint-Étienne de Caen. Quand Lanfranc est nommĂ©, en 1070, toujours par le duc de Normandie, Guillaume le ConquĂ©rant, archevĂȘque de Canterbury, l'Ă©lĂšve et le maĂźtre, tous deux Italiens, poursuivent Ă  distance une relation Ă©pistolaire faite de respect mutuel. Devenu donc primat d'Angleterre, Lanfranc vient consacrer, le , la nouvelle Ă©glise qu'il avait contribuĂ© Ă  faire Ă©difier en prĂ©sence des Ă©vĂȘques de Bayeux, Évreux, Lisieux, SĂ©es, Le Mans et de nombreux seigneurs normands, français et anglais. Herluin meurt en 1078 et Anselme lui succĂšde comme abbĂ© du Bec jusqu'Ă  ce qu'il succĂšde, en 1093, Ă  Lanfranc Ă  l'archevĂȘchĂ© de Canterbury[8].

Anselme de Canterbury.

Sous la direction de Lanfranc puis d'Anselme, l'enseignement du trivium et du quadrivium Ă  l'Ă©cole du Bec a gagnĂ© une rĂ©putation de qualitĂ© « exceptionnelle »[9], qui a fait venir pendant un demi-siĂšcle, des Ă©lĂšves « de France, de Gascogne, de Bretagne, de Flandres, d'Allemagne et de Rome mĂȘme »[10]. Si le sanctuaire normand possĂšde aussi des chaires de thĂ©ologie, d'Ă©criture sainte, de droit canon et civil, il se diffĂ©rencie des autres communautĂ©s scolaires de cette Ă©poque par l'importance donnĂ©e par ses deux premiers Ă©colĂątres Ă  la littĂ©rature, la mettant presque autant Ă  l'honneur que les disciplines monastiques. Lorsque Baudri de Bourgueil visite l'abbaye, il loue « l'esprit religieux dans toute sa plĂ©nitude, sans mensonge, sans flatterie, sans dĂ©faillance ». Un « esprit de douceur et de bĂ©nignitĂ© » vantĂ© Ă©galement par l'abbĂ© PorrĂ©e dans son Histoire de l'abbaye du Bec, et que Bernard Gicquel attribue aux trois fondateurs de l'abbaye — Herluin, Lanfranc, et Anselme — ayant respectivement apportĂ© la « piĂ©tĂ© », la « science » et la « mansuĂ©tude ». À l'enseignement de la scolastique, s'ajoute la participation de l'abbaye aux controverses thĂ©ologiques de son temps telle celle sur la nature de l'eucharistie oĂč Lanfranc dĂ©fend, contre BĂ©renger de Tours, le principe de la prĂ©sence substantielle et non seulement spirituelle du corps et du sang du Christ dans l'hostie et le vin, ou encore la dĂ©nonciation par Anselme du nominalisme de Roscelin de CompiĂšgne[4]. Autre trace de cette activitĂ© intellectuelle, l'Ă©criture trĂšs probable dans cette enceinte, vers 1050, de la Chanson de saint Alexis et plus tard de la Chanson de Roland par Turold[11]. La musique y est Ă©galement pratiquĂ©e[4].

La prestigieuse Ă©cole forme des auteurs de la pensĂ©e ecclĂ©siastique, des acteurs du monachisme normand, des rĂ©formateurs de l'Église d'Angleterre
 Ainsi, on compte parmi ses Ă©lĂšves : le futur pape Alexandre II, Guillaume Bonne-Âme, archevĂȘque de Rouen, Yves, Ă©vĂȘque de Chartres, les Ă©vĂȘques de Rochester Ernost, Gundulf et Ernulf, Foulques, Ă©vĂȘque de Beauvais, Turold d'Envermeu, Ă©vĂȘque de Bayeux, Guillaume, abbĂ© de Cormeilles, les premiers abbĂ©s de Lessay Roger et Geoffroy, Henri, abbĂ© de la Bataille, Richard, abbĂ© d'Ely, Richard, abbĂ© de Sainte-Vaubourg, Lanfranc, neveu de l'Ă©colĂątre, abbĂ© de Saint-Wandrille, Adelelme, abbĂ© d'Anchin, Lanfred, abbĂ© de Saint-Wulmer, William, Ă©colĂątre de Bamberg, moine de Fulda et abbĂ© de Mersebourg, Henri, doyen de Canterbury, Bernard, abbĂ© du Mont-Saint-Michel, Durand, Guillaume, Normand, abbĂ©s d'Ivry, Jean, abbĂ© de Saint-Sabas et Jean, abbĂ© de Telese, en Italie, ou encore les thĂ©ologiens Anselme de Laon et Guitmond[12].

XIIe – XVIe siĂšcle : dĂ©clin intellectuel et enrichissement foncier

Sceau de l'abbaye : « Dans une niche supporté par un piédouche godronné : à gauche, la vierge debout, couronnée, portant l'enfant Jésus ; à droite, un prélat mitré, crossé, tenant un livre »[13].

AppelĂ© en 1093 Ă  l'archevĂȘchĂ© de Canterbury, Anselme choisit pour lui succĂ©der Guillaume de Montfort-sur-Risle, prieur de Poissy qui avait passĂ© 15 ans au Bec. De 1077 Ă  1106, le Bec enregistre la fondation de onze prieurĂ©s, aussi bien en Normandie qu'en Île-de-France et en Angleterre. L'aristocratie est trĂšs impliquĂ©e dans le dĂ©veloppement du Bec, tant au niveau le plus Ă©levĂ© avec les ducs de Normandie et les rois de France, qu'au niveau des familles qui gravitent dans l'entourage des prĂ©cĂ©dents ou de la petite aristocratie qui dote le Bec de terres, de fours, de moulins et d'Ă©glises dans le voisinage de l'abbaye[14]. On trouve notamment parmi ses bienfaiteurs les noms de Richard de Bienfaite, Henri d'Eu, Hugues III de Meulan ou Guillaume de Breteuil, qui entre 1087 et 1096, octroi un pĂ©age et une coutume Ă  l'abbaye, et oĂč Robert Ier de Meulan signe comme tĂ©moin aux cĂŽtĂ©s de Robert Courteheuse[15].

L'Ă©cole du Bec perd de son rayonnement au dĂ©but du XIIe siĂšcle en raison du dĂ©part d'Anselme pour Canterbury et de plusieurs de ses compagnons pour l'Angleterre ainsi que de l'affaiblissement des Ă©coles monastiques au profit des Ă©coles urbaines, en particulier celles de Paris[9] - [16]. Tandis que le nombre des moines sur place diminue au profit des prieurĂ©s donnĂ©s ou fondĂ©s sous l'autoritĂ© de la communautĂ©, « il n'y a plus au Bec ni philosophe, ni thĂ©ologien » au milieu du XIIe siĂšcle[4]. Jusqu'Ă  la fin du siĂšcle, l'abbaye poursuit toutefois sa tradition scolaire et intellectuelle, accueillant en ses murs le chroniqueur Robert de Torigni et les poĂštes Étienne de Rouen et Pierre de Dives[5], et sa rĂ©putation attire toujours de nouveaux frĂšres Ă  l'instar du roi Philippe Ier et de son fils, le futur Louis VI, qui s'affilie au Bec sous l'abbatiat de Guillaume[4].

L'abbaye continue de s'agrandir et de voir augmenter son rayonnement. En ce temps-lĂ , la cĂ©lĂšbre abbaye possĂšde dans tout le pays de si gros revenus et de si vastes propriĂ©tĂ©s que l'on dit Ă  son propos : « De quelque cĂŽtĂ© que le vent vente, l’abbaye du Bec a rente »[17]. Elle profite de la gĂ©nĂ©rositĂ© de nombreux donateurs parmi lesquels Henri Ier d'Angleterre, proche de l'abbĂ© Boson, puis de sa fille Mathilde l'Emperesse qui s'y fait inhumer en 1167[5]. Avec la conquĂȘte de l'Angleterre par le duc Guillaume de Normandie, les barons lui concĂšdent maints domaines en Angleterre : ainsi le village de Tooting Bec, aujourd’hui dans la banlieue londonienne, tient-il son nom de ce que l’abbaye en possĂ©dait les terres[18].

En 1138, Thibaut, ancien prieur puis abbĂ© du Bec, est Ă©lu Ă  son tour archevĂȘque de Canterbury. À l'abbaye, lui succĂšde LĂ©tard, moine natif du village du Bec, qui fait construire la salle capitulaire, de 1140 Ă  1146, grĂące aux libĂ©ralitĂ©s de Robert de Neubourg qui prend la robe Ă  la fin de sa vie[4]. Le successeur de LĂ©tard, Roger Ier, fait rĂ©nover entiĂšrement l'Ă©glise abbatiale dont la premiĂšre pierre est posĂ©e le par l'Ă©vĂȘque Rotrou et la consĂ©cration cĂ©lĂ©brĂ©e en en prĂ©sence du roi d'Angleterre. Roger fait Ă©galement Ă©difier une infirmerie, une maison pour recevoir les voyageurs, rĂ©nover le dortoir et creuser des canaux pour porter l'eau aux appartements[4].

L'Ă©glise est partiellement dĂ©truite en 1195. En 1214, l'architecte Enguerrand (ou Ingelramme), successeur de Jean d'Andely pour l'Ă©dification de la cathĂ©drale de Rouen, entame sa reconstruction. Les travaux sont poursuivis par Gautier de Meulan, mais elle est brĂ»lĂ©e Ă  deux reprises avant d'ĂȘtre reconstruite vers 1275[19].

Au milieu du XIVe siĂšcle, l'abbaye doit s'organiser en raison de la guerre de Cent Ans. Le plan de Louis d'Harcourt qui prĂ©voit de dĂ©molir l'Ă©glise Ă  peine Ă©rigĂ©e n'est pas appliquĂ©, et, en 1358, la basilique et le chapitre sont fortifiĂ©s et entourĂ©s de fossĂ©s tandis que trois cĂŽtĂ©s du cloĂźtre et une partie du dortoir et du cellier sont rasĂ©s[4]. FinanciĂšrement exsangue, partiellement dĂ©truite par le conflit, l'abbaye est restaurĂ©e Ă  l'ultime fin du XIVe siĂšcle. Mais la lutte entre Anglais et Français se poursuit et, en 1418, aprĂšs un siĂšge d'un mois par le duc de Clarence, la place forte se rend laissant l'abbaye aux pillards. AprĂšs avoir Ă©tĂ© repris par les Français en 1421, le site est repris par les troupes anglaises qui rasent ses fortifications. Pour abriter ses moines durant le conflit, l'abbĂ© Robert III fait construire l'hĂŽtel du Bec, Ă  Rouen, Ă  l'emplacement de l'hĂŽtel des Fontaines. C'est surtout Ă  partir de 1450, Ă  la sortie des hostilitĂ©s, que l'abbaye commence Ă  se redresser sous l'administration de Geofroy d'Épaignes qui restaure Ă©glise, bĂątiments claustraux et infirmerie et de celle de Jean Bouchard, premier abbĂ© commendataire, qui fait achever le beffroi. En , Louis XI confirme les privilĂšges de l'abbaye par lettres patentes[20]. En 1484, Robert d'Évreux succĂšde Ă  Jean Bouchard comme abbĂ© rĂ©gulier, mais dĂ©missionne en 1491 en faveur de Guillaume GuĂ©rin, trente-troisiĂšme abbĂ© du Bec et dernier rĂ©gulier[4].

RĂ©gime de la commende

Le régime de la commende est établi par le concordat de Bologne de 1516 conclu entre le pape Léon X et François Ier. L'abbé n'est plus élu, mais nommé par le roi de France et au moins un tiers des rentes de l'abbaye lui revient. Cette part peut monter aux deux tiers.

Le cloĂźtre du XVIIe siĂšcle.

Le Bec connaßt sept abbés commendataires dont le plus jeune est ùgé de 9 ans. Le régime de la commende affaiblit l'abbaye tant financiÚrement que spirituellement.

À cela, il faut ajouter les troubles causĂ©s par les guerres de Religion. L'abbaye est saccagĂ©e par les huguenots, deux moines sont Ă©gorgĂ©s. Les moines sont obligĂ©s de quitter l'abbaye et les abbĂ©s commendataires laissent les bĂątiments Ă  l'abandon. TrĂšs vite, l'abbaye n'est plus que ruines.

RĂ©forme de Saint-Maur

La CongrĂ©gation bĂ©nĂ©dictine de Saint-Maur entreprend de rĂ©former la plupart des monastĂšres français par la restauration de la discipline, du travail intellectuel et des travaux d'Ă©rudition. Elle engage Ă©galement de vastes reconstructions, dont le Bec — une des premiĂšres abbayes Ă  ĂȘtre rĂ©formĂ©es — bĂ©nĂ©ficie largement. MalgrĂ© la rĂ©ticence de la plupart des abbĂ©s commendataires, l'abbaye du Bec est restaurĂ©e avec beaucoup de soin, les murs sont relevĂ©s, un cloĂźtre est construit et les moines reviennent en 1626. Son rayonnement intellectuel s'en trouve grandi.

En 1742, l'abbĂ© commendataire est un prince du sang, Louis de Bourbon-CondĂ©, comte de Clermont. Le prince fait raser et rebĂątir les bĂątiments conventuels laissant le splendide ensemble XVIIIe siĂšcle visible actuellement. Yves Alexandre de Marbeuf, dĂ©jĂ  Ă©vĂȘque d'Autun puis archevĂȘque de Lyon, lui succĂšde en 1782. Il est le dernier abbĂ© du Bec avant la RĂ©volution.

Liste des abbés

DépÎt des Remontes générales de l'Armée

Dessin de l'abbaye Ă  la veille de la RĂ©volution de 1789.

La RĂ©volution française expulse le dernier moine, en 1792, et pendant dix ans les bĂątiments subissent dĂ©gradations et pillages divers. Le chartrier est brĂ»lĂ©, la bibliothĂšque pillĂ©e, les sculptures martelĂ©es. En 1802, NapolĂ©on transforme le Bec en dĂ©pĂŽt d'Ă©talons Ă  usage de l'armĂ©e, dĂ©pendant du haras du Pin, et le sauve d'une destruction totale. Le nombre d'Ă©talons varie de 25 Ă  plus d'une cinquantaine. Le mobilier cultuel (maĂźtre-autel, jubé ) et les pierres tombales des abbĂ©s sont transfĂ©rĂ©s Ă  l'Ă©glise Sainte-Croix de Bernay. L'Ă©glise abbatiale et la salle capitulaire sont vendues comme carriĂšre de pierres en 1809. Le manĂšge est installĂ© dans le cloĂźtre du XVIIe siĂšcle, et la grande Ă©curie dans le rĂ©fectoire mauriste du XVIIe siĂšcle (l'Ă©glise abbatiale actuelle). Quand le corps de Remonte est crĂ©Ă© en 1831, le dĂ©pĂŽt de remonte du Bec devient une succursale du dĂ©pĂŽt de Caen (actuel Quartier Lorge), siĂšge de la premiĂšre circonscription de Remonte[22] - [23].

Les bùtiments conventuels sont transformés en écuries et chambrées de caserne et, en 1845, les chevaux ont également accÚs au deuxiÚme étage par « l'escalier des matines » dont la conception aux larges marches, peu hautes, permet cette ascension.

Restauration de la vie monastique

La tour Saint-Nicolas avait malgrĂ© tout Ă©tĂ© placĂ©e sur la liste des monuments historiques de 1840 et, un siĂšcle plus tard, le reste de l'abbaye est classĂ©[24] au titre des monuments historiques par arrĂȘtĂ© du [1].

Dans le mĂȘme temps, Ă  Cormeilles en Parisis, une communautĂ© bĂ©nĂ©dictine olivĂ©taine, engagĂ©e dans le mouvement ƓcumĂ©nique, dĂ©sire s'enraciner dans un lieu oĂč les anglicans viennent communier dans le souvenir de Lanfranc et d'Anselme. L'État prend Ă  sa charge les travaux de restauration et de mise dans un Ă©tat minimum d'habitabilitĂ©, puis loue les bĂątiments Ă  l'association de sauvegarde du Bec qui les met aussitĂŽt Ă  disposition des moines en 1948. Pierre MendĂšs France, prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral et dĂ©putĂ© de l'Eure, joue un rĂŽle capital dans la renaissance du Bec[25]. Une nouvelle Ă©poque s'ouvre qui voit la restauration de la vie monastique et une lente et rĂ©guliĂšre remise en Ă©tat de l'abbaye dĂ©sormais rendue Ă  sa destination premiĂšre.

L'abbaye se dĂ©veloppe alors, notamment en vue de l'ƓcumĂ©nisme, prĂŽnĂ© par le Concile Vatican II, que l'abbaye vit dans ses liens privilĂ©giĂ©s avec la communion anglicane. En 1976, Dom Grammont envoie des moines refonder une abbaye en Terre Sainte Ă  Abu Ghosh, prĂšs de JĂ©rusalem[26]. Mais, en 1990, l'abbaye connaĂźt un vĂ©ritable sĂ©isme, avec le dĂ©part synchronisĂ© du pĂšre abbĂ©, Dom Philippe Aubin, et de MĂšre Faimpe-Marie-Ephrem, supĂ©rieure du couvent voisin, pour des « raisons affectives »[27]. Depuis les annĂ©es 2000, l'abbaye vit un certain renouveau, en encourageant le volontariat des jeunes au service de la rĂ©novation des vieux bĂątiments[28], qui participent Ă  la restauration du logis abbatial inaugurĂ© en [29].

BibliothĂšque

La bibliothĂšque actuelle.

Il y a peu ou pas de continuitĂ© entre la bibliothĂšque de l'abbaye sous l'Ancien RĂ©gime et celle que la communautĂ© s’efforce de reconstituer depuis 1947. L'histoire de la bibliothĂšque du Bec se dĂ©coupe en quatre tranches :

  • la bibliothĂšque mĂ©diĂ©vale, telle qu’elle a pu se constituer dĂšs les origines sous l’impulsion de Lanfranc, d’Anselme et de leurs successeurs ;
  • la bibliothĂšque mauriste, hĂ©ritiĂšre de ce passĂ©, mais qui va connaĂźtre un nouvel essor grĂące Ă  la tradition intellectuelle de la congrĂ©gation et au dĂ©veloppement du livre imprimĂ© ;
  • la pĂ©riode rĂ©volutionnaire et post-rĂ©volutionnaire oĂč la bibliothĂšque est pillĂ©e et dispersĂ©e ;
  • la bibliothĂšque actuelle qui, depuis la restauration de l’abbaye en 1947[30], mais surtout depuis 1979 connaĂźt un fort dĂ©veloppement[5] - [31].

En 1991, la communautĂ© commence l'informatisation du catalogue. En 2006, cette tĂąche est bien avancĂ©e, puisque la base bibliographique comporte 50 000 notices et s’enrichit rĂ©guliĂšrement.

Depuis 1983, les acquisitions de livres ont connu un rythme soutenu. Le fonds a doublĂ©, atteignant, en 2010, 90 000 volumes[32] - [33].

Abbaye Notre-Dame du Bec, panoramique de la façade sud, église abbatiale et bùtiments conventuels.

Architecture

Vue générale de l'abbaye en 1677.
Plan de l'abbaye en 2009.

La tour Saint-Nicolas est placĂ©e sur la premiĂšre liste de la commission de classement des monuments historiques de 1840 « pour lesquels des secours ont Ă©tĂ© demandĂ©s ». Un arrĂȘtĂ©, en date du , complĂšte cette premiĂšre action et inscrit l'ancienne abbaye au titre des monuments historiques. Cet arrĂȘtĂ© est remplacĂ© par un classement de l’abbaye au titre des monuments historiques, le . Cette protection est complĂ©tĂ©e par le classement du qui l'Ă©largit la protection Ă  l'ancien logis abbatial : façades et toitures, sol du jardin et ancienne porte de l'abbaye[1]. Enfin, l'arrĂȘtĂ© du , classe l'ancienne abbaye Notre-Dame-du-Bec en totalitĂ© au titre des monuments historiques. Cela inclut l'enclos monastique avec le sol de nombreuses parcelles, les murs d'enceinte et les bĂątiments monastiques, bĂ»cher inclus, dans leur totalitĂ©, mais aussi l'ensemble du rĂ©seau hydraulique, y compris les captages et le grand aqueduc canalisant le Bec[1].

Tour Saint-Nicolas

La tour Saint-Nicolas de nuit, face méridionale.

Au premier abord se dégage la tour Saint-Nicolas qui domine les bùtiments monastiques édifiés initialement entre 1644 et 1666 et réaménagés au XVIIIe siÚcle.

Construite dans la deuxiÚme moitié du XVe siÚcle, elle servait de clocher afin que les quatre grosses cloches qu'elle renfermait n'ébranlent pas les tours du portail de l'abbatiale.

C'est une construction carrée de plus de onze mÚtres de cÎté de style anglo-normand. Jusqu'en 1810, elle était surmontée d'une flÚche de quinze mÚtres de haut anéantie par un incendie. Les cloches ont été détruites à la Révolution.

Chaque angle possÚde un contrefort surmonté de deux statues monumentales : sainte Marie, saint Benoßt, saint Nicolas, saint Jean, saint Michel, saint Jacques, saint Louis et saint André. Sur la face occidentale est inscrit en latin : « Marie », « Sauveur du monde prends pitié », « Jésus-Christ est fils de Dieu » et sur la face orientale : « Jésus est fils de Dieu »[34].

CloĂźtre

L'ancien cloßtre du XIIIe siÚcle ayant été détruit, le cloßtre actuel a été construit au milieu du XVIIe siÚcle.

Ici, comme ailleurs Ă  cette Ă©poque, l'influence italienne se fait sentir. C'est l'ordre toscan qui prĂ©domine, avec des arcades en plein cintre Ă  archivoltes moulurĂ©es. Les voĂ»tes d'arĂȘtes qui couvrent le cloĂźtre sont soulignĂ©es par des moulurations imitant la voĂ»te d'ogive. Les clefs de voĂ»te circulaires et saillantes, toutes diffĂ©rentes les unes des autres, sont ornĂ©es de feuillages et de rosaces. Les arcades retombent sur des impostes de piles, de section carrĂ©e, renforcĂ©es de pilastres saillants se terminant Ă  leur sommet par une console sculptĂ©e de feuilles d'acanthe de style corinthien surmontĂ©e d'une corniche moulurĂ©e[34] - [35].

BĂątiments conventuels

Intérieur de l'église abbatiale, dans l'ancien réfectoire.

Les bùtiments, reconstruits au milieu du XVIIIe siÚcle par les moines de la Congrégation de Saint-Maur, sont de style Régence.

L'Ă©glise abbatiale actuelle, situĂ©e dans l'ancien rĂ©fectoire, a Ă©tĂ© dĂ©dicacĂ©e en 1969 par Anthony Caillot, Ă©vĂȘque d’Évreux. Elle est perpendiculaire au ruisseau du Bec et son aile mesure 75 m. À angle droit, l'aile du rĂ©fectoire actuel s'Ă©tend sur 66 m. Au sud, Ă  angle droit, un premier pavillon — avec balcon devant la fenĂȘtre centrale — abrite, au deuxiĂšme Ă©tage, l'infirmerie actuelle. Enfin, Ă  nouveau Ă  angle droit, un dernier pavillon orientĂ© ouest–est abritait l'ancienne infirmerie[34].

Escaliers

Escalier des matines.

Six escaliers du XVIIIe siĂšcle donnent accĂšs aux Ă©tages. Ces escaliers procurent une remarquable impression de lĂ©gĂšretĂ©. Les marches ne paraissent ĂȘtre portĂ©es que par le mur d'un seul cĂŽtĂ©. En rĂ©alitĂ©, leur poids est Ă©galement appliquĂ© sur la partie des marches sur laquelle est fixĂ©e la rampe (limon) et, par la taille particuliĂšre des pierres, cet effort est transmis de proche en proche au premier palier d'une masse impressionnante[34] - [35].

La communauté actuelle

Origines

Le fondateur, Emmanuel AndrĂ©, curĂ© de campagne, a crĂ©Ă© une petite communautĂ© monastique dans son presbytĂšre de Mesnil-Saint-Loup, dans les annĂ©es 1860. AprĂšs plusieurs essais infructueux d’affiliation, Ă  Solesmes, puis Ă  la Pierre-Qui-Vire, il s’est rattachĂ© Ă  la CongrĂ©gation de Sainte Marie du Mont Olivet, une rĂ©forme bĂ©nĂ©dictine du XIVe siĂšcle, en Italie, menĂ©e par le bienheureux Bernardo Tolomei[36]. Par admiration pour Bernard de Clairvaux dont il a pris le prĂ©nom, et par dĂ©votion Ă  la Vierge, Bernardo Tolomei a voulu que les moines de sa fondation soient « blancs », c'est ainsi qu'au Bec Hellouin les moines bĂ©nĂ©dictins sont vĂȘtus de blanc.

En 1925, la tradition des Oblates Moniales de Sainte-Françoise Romaine a Ă©tĂ© reprise en lien avec la communautĂ© des frĂšres. Les sƓurs habitaient alors Cormeilles-en-Parisis. De leur cĂŽtĂ©, c'est en 1938 que les frĂšres du Mesnil, avec leur prieur, dom Paul Grammont, arrivent Ă  Cormeilles et ouvrent une maison d’étude. AprĂšs la guerre, les deux communautĂ©s de Cormeilles ont cherchĂ© un lieu plus vaste et Ă  l’écart, pour vivre de façon plus rĂ©guliĂšre leur charisme propre. Elles sont arrivĂ©es au Bec en 1948, sous Alphonse-Paul-DĂ©sirĂ© Gaudron, Ă©vĂȘque d'Évreux (1930-1964).

La communauté

Membre de la congrĂ©gation de Mont Olivet, la communautĂ© arrive, en 1948, de Cormeilles-en-Parisis sous l'impulsion de dom Paul-Marie Grammont. Elle se compose, en , de quinze moines et de deux pĂšres ermites, l'un Ă  Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois prĂšs de la Trappe, et l'autre chez les petites sƓurs des pauvres Ă  Saint-Servan.

À deux kilomĂštres, le monastĂšre Sainte-Françoise Romaine abrite des sƓurs, « oblates » de l'abbaye Notre-Dame du Bec, qui viennent Ă©galement de Cormeilles-en-Parisis. Elles ont rejoint les moines dĂšs 1949 aprĂšs avoir construit leur monastĂšre, installĂ©es Ă  proximitĂ© de l'abbaye des frĂšres conformĂ©ment Ă  la tradition lĂ©guĂ©e Ă  l'Église par sainte Françoise Romaine dĂšs le XVe siĂšcle. Le monastĂšre des sƓurs a Ă  sa tĂȘte une prieure Ă©lue par la communautĂ©. Pour leur profession monastique les sƓurs novices remettent leurs vƓux entre les mains de l'abbĂ©, Ă  l'abbaye. Également, les jours de fĂȘte et les dimanches, les sƓurs se rendent Ă  l'abbaye pour participer aux offices majeurs (messes, vĂȘpres, vigiles).

Dans la tradition bénédictine, l'abbaye possÚde une hÎtellerie qui permet à ceux qui le souhaitent de faire retraite quelques jours et accueille également plus longuement des jeunes gens qui voudraient partager la vie de la communauté.

  • VĂȘpres solennelles Ă  l'abbaye Notre-Dame du Bec en prĂ©sence des moniales du monastĂšre Sainte-Françoise Romaine.
    VĂȘpres solennelles Ă  l'abbaye Notre-Dame du Bec en prĂ©sence des moniales du monastĂšre Sainte-Françoise Romaine.
  • MonastĂšre Sainte-Françoise Romaine au Bec-Hellouin.
    MonastÚre Sainte-Françoise Romaine au Bec-Hellouin.

Travail de la communauté

Assiette réalisée par les moines de l'abbaye Notre-Dame du Bec.
Le travail manuel, pratiquĂ© en silence, est fondamental dans la vie bĂ©nĂ©dictine. « Ora et labora » — « prie et travaille » — est la devise de l'ordre de Saint-BenoĂźt.

La communauté monastique du Bec a développé un atelier de faïences artisanales qui lui permet de subvenir à ses besoins et qu'elle vend sur place ou en ligne.

La vie en communauté nécessite tout un ensemble de travaux de maison : cuisine, ménage, jardinage, lavage et repassage, couture, comptabilité, bricolage, infirmerie, porterie, accueil
 qui sont répartis entre tous, du plus jeune au plus vieux, selon les possibilités de chacun. Le travail intellectuel y trouve également sa place.

[réf. nécessaire]

Agressions sexuelles

La congrĂ©gation de l’abbaye rend public en qu’un de ses membres est accusĂ© d'agressions sexuelles dans les annĂ©es 1990[37].

Vocation Ă  l’ƓcumĂ©nisme

En raison de l'histoire de l'abbaye du Bec, les communautĂ©s de moines et de moniales se sont engagĂ©es, dĂšs leurs arrivĂ©es en 1948–1949, sur la voie de l'unitĂ© et du dialogue entre les diffĂ©rentes confessions chrĂ©tiennes. Les communautĂ©s monastiques du Bec ont suivi avec un intĂ©rĂȘt passionnĂ© le dĂ©roulement du [[IIe concile ƓcumĂ©nique du Vatican|concile Vatican II]] dont les travaux confortaient l'orientation ecclĂ©siologique, liturgique et ƓcumĂ©nique donnĂ©e par dom Grammont. L'ƓcumĂ©nisme est l'un des grands soucis de l'abbaye du Bec[38].

Anglicanisme

Cette croix de Canterbury se trouve sur le mur nord de l'église abbatiale du Bec-Hellouin. Elle a été offerte par la cathédrale de Canterbury en 1969.

Le Bec ayant donnĂ© Ă  l'Église d'Angleterre trois archevĂȘques de Canterbury, l'anglicanisme y tient naturellement une place importante. La rĂ©ciproque Ă©tant vraie, de nombreuses visites d'Anglais catholiques, mais surtout anglicans, ont amenĂ© au dĂ©veloppement de relations amicales. C'est ainsi que l'abbaye du Bec est un de ces lieux oĂč anglicans et catholiques romains se retrouvent pour prier et apprendre Ă  mieux se connaĂźtre. La bibliothĂšque de l'abbaye abrite 5 000 ouvrages sur l'anglicanisme provenant du dĂ©pĂŽt de l'Ă©vĂȘque John Graham.

Lorsque le pape Jean-Paul II vint Ă  la cathĂ©drale de Canterbury rencontrer l'archevĂȘque Robert Runcie en 1982, dom Grammont et la mĂšre prieure du monastĂšre Sainte-Françoise Romaine eurent le privilĂšge de partager ce grand moment. Les communautĂ©s du Bec assistent aux Ă©vĂšnements marquants de la Communion anglicane tels l'intronisation des archevĂȘques et les confĂ©rences de Lambeth.

« Dans un horizon qui paraĂźt sombre, le dialogue anglican-catholique mĂ©nage toujours de grandes trouĂ©es de lumiĂšre. On se demande seulement si les communautĂ©s catholiques se sentent aussi engagĂ©es dans le dialogue que la Communion anglicane. Peut-on rĂȘver d'une Ă©mulation spirituelle Ă  tous les niveaux entre nos Ă©glises[39] ? »

Relations avec la cathédrale de Canterbury

Rowan Williams, archevĂȘque de Canterbury, en visite Ă  l'abbaye du Bec en mai 2005.

Les relations entre l'abbaye du Bec et la cathĂ©drale de Canterbury sont tout Ă  fait privilĂ©giĂ©es. Les cinq derniers archevĂȘques de Canterbury[40] sont venus visiter le Bec. Pour renforcer ces liens, les communautĂ©s du Bec ont signĂ©, Ă  la PentecĂŽte 2007, une charte ƓcumĂ©nique avec le chapitre de la cathĂ©drale de Canterbury :

« Des liens existent entre le Bec et Canterbury depuis les XIe et XIIe siĂšcles : trois moines du Bec, Ă  cette Ă©poque, sont devenus archevĂȘques de Canterbury : Lanfranc, Anselme et ThĂ©obald. Nous avons le dĂ©sir d’approfondir cet hĂ©ritage commun pour une meilleure connaissance mutuelle et un renforcement de nos liens spirituels.

Nous nous engageons donc :

  • Ă  nous rendre visite tous les ans dans la mesure du possible, une annĂ©e au Bec, l’autre Ă  Canterbury ;
  • Ă  partager, d’une maniĂšre ou d’une autre, les grands Ă©vĂšnements de nos deux communautĂ©s ;
  • Ă  nous accueillir en frĂšres et sƓurs dans le Christ ;
  • Ă  prier chaque jeudi pour l’unitĂ© des chrĂ©tiens et pour chacune de nos deux communautĂ©s. »

Elle est signĂ©e par dom Paul-Emmanuel ClĂ©net, abbĂ© du Bec, et mĂšre Marie-Placide Cazenave, prieure des moniales du Bec, pour l’abbaye du Bec et par Robert Willis, doyen de Canterbury, pour le chapitre de Canterbury.

Orient et orthodoxie

Les moniales du monastÚre Sainte-Françoise-Romaine et les moines de l'abbaye du Bec entretiennent des liens étroits avec l'Orient par des rencontres fortes et des visites nombreuses[38].

Liban

En 1954, rĂ©pondant Ă  la demande du prieur du monastĂšre de KobĂ© au Liban, les moniales du monastĂšre Sainte-Françoise-Romaine du Bec dĂ©cident d'essaimer au Liban. C'est ainsi que la communautĂ© des sƓurs du Bec est prĂ©sente au Liban de 1957 Ă  1962. Ces annĂ©es de dĂ©couverte de l'Orient (Église maronite et Église orthodoxe) font envisager Ă  MĂšre Élisabeth de Wavrechin, prieure du monastĂšre Sainte-Françoise, une fondation Ă  JĂ©rusalem. Dom Grammont, abbĂ© du Bec, lui demande de laisser mĂ»rir ce projet durant le concile Vatican II. Il rĂ©apparaĂźtra quinze ans plus tard, en 1976, avec la fondation des monastĂšres d'Abu Gosh.

Juridictions orientales, orthodoxes et catholiques

Les relations des communautĂ©s du Bec avec les Orthodoxes concernent les diffĂ©rentes juridictions prĂ©sentes en France : l'archevĂȘchĂ© russe d'Europe occidentale dont la cathĂ©drale est Ă  Paris, rue Daru, le patriarcat ƓcumĂ©nique dont la cathĂ©drale est Ă  Paris et l'archevĂȘchĂ© roumain. Les archevĂȘques russe, grec et roumain ont rendu visite Ă  l'abbaye. Des rencontres amicales ont Ă©galement lieu avec les paroisses orientales catholiques, maronites et melkites (Saint-Julien-le-Pauvre Ă  Paris).

Rencontre avec le monachisme orthodoxe

En , un moine du Bec accompagne un hĂŽte au Mont Athos pour un pĂšlerinage de huit jours dans une douzaine de monastĂšres. Par la suite, cet hĂŽte fait profession monastique au Bec et le pĂšre Nikodimos, un hiĂ©romoine iconographe, vient le visiter en 1982. Durant l'hiver 1974–1975, l'abbaye reçoit un ancien higoumĂšne orthodoxe serbe.

Roumanie

DĂšs 1967, le monastĂšre Sainte-Françoise accueille une moniale roumaine du monastĂšre de Dealu. En 1991, l'abbaye accueille deux jeunes sĂ©minaristes orthodoxes. À partir de 1994, ce sont des sĂ©minaristes grĂ©co-catholiques de Transylvanie qui sont hĂ©bergĂ©s chaque Ă©tĂ© pendant plusieurs semaines. En 1995 et 1997, deux Ă©vĂȘques catholiques de rite oriental visitent le Bec.

Protestantisme

DĂšs les premiĂšres annĂ©es de sa venue au Bec, la communautĂ© entre en relation avec les paroisses normandes de l'Église rĂ©formĂ©e de France : Rouen, Elbeuf, Le Havre, Dieppe et Évreux. Mais ce n'est que dans les annĂ©es 1970 qu'un travail commun est entrepris[38].

Foyers mixtes

Les monastĂšres du Bec accueillent, entre 1969 et 1975, un groupe de foyers mixtes catholiques–protestants pour une rĂ©flexion sur les problĂšmes des couples mixtes. Dans le prolongement de cet accueil, des rĂ©unions de conseils presbytĂ©raux des paroisses rĂ©formĂ©es du Havre, Rouen et du Temple de l'Étoile ont lieu rĂ©guliĂšrement au monastĂšre Sainte-Françoise cĂ©lĂ©brant la Sainte-CĂšne dans l'oratoire des moniales.

Des relations se sont dĂ©veloppĂ©es Ă©galement avec les luthĂ©riens : plusieurs visites de la paroisse suĂ©doise de Paris, plusieurs sessions sur l'Ɠuvre de Martin Luther. Le , dom Grammont est invitĂ© Ă  prĂȘcher dans l'Ă©glise luthĂ©rienne des Billettes Ă  Paris.

Renouveau charismatique

À partir de 1970, le renouveau charismatique se dĂ©veloppe en France d'abord parmi les protestants pentecĂŽtistes et Ă©vangĂ©liques, puis parmi les catholiques. L'abbaye du Bec fut parmi les premiers lieux d'ouverture Ă  ce mouvement et un groupe de priĂšre ƓcumĂ©nique s'y rĂ©unit (en 2009) toutes les semaines depuis 1973.

JudaĂŻsme

Dom Grammont avait ressenti l'importance du peuple dans lequel les chrĂ©tiens sont enracinĂ©s. À son instigation, moines et moniales du Bec, avec leurs amis protestants, ont pris part Ă  la dĂ©couverte des communautĂ©s juives vivant en France. Un groupe de dialogue judĂ©o-chrĂ©tien s'est rĂ©uni au Bec Ă  plusieurs reprises. L'un des rĂ©sultats les plus importants de ce travail fut la fondation du monastĂšre d'Abu Gosh en IsraĂ«l, sur le site d'EmmaĂŒs.

Fondations

La chapelle du nouveau monastĂšre de Mesnil-Saint-Loup.

En 1976, l'abbĂ© dom Paul-Marie Grammont (mort en 1989) envoie trois frĂšres Ă  Abu Gosh en IsraĂ«l[41]. Il envoie Ă©galement en 1976 un puis deux autres frĂšres Ă  Mesnil-Saint-Loup, dans le diocĂšse de Troyes, relever le monastĂšre Notre-Dame de la Sainte EspĂ©rance[42] d’oĂč provient la communautĂ©. En 1998, cinq frĂšres partent en Irlande du Nord fonder le monastĂšre de la Sainte-Croix Ă  Rostrevor.

Blason de l'abbaye Notre–Dame du Bec.

Ces trois communautĂ©s sont aujourd’hui pleinement autonomes relevant, comme l'abbaye du Bec, de la CongrĂ©gation bĂ©nĂ©dictine de Sainte Marie de Mont Olivet.

En 1999, le monastÚre d'Abu Gosh est canoniquement érigé en abbaye sous le vocable de Sainte-Marie de la Résurrection.

Armes de l'abbaye

« De gueules, semé de fleurs de lys d'argent[43]. »

Notes et références

  1. « Notice n°PA00099327 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
  2. L'abbaye sur le site des Monuments nationaux.
  3. Source : site de l'abbaye.
  4. « Bec-Hellouin », in Louis-Étienne Charpillon et l'abbĂ© Caresme, Dictionnaire historique de toutes les communes du dĂ©partement de l'Eure, p. 257-277.
  5. Antoine Desfarges, L’histoire - Abbaye Notre Dame du Bec, site de l'Abbaye
  6. A. Porée, Histoire de l'abbaye du Bec, tome 1, p. 131, note 1 et Appendice no 1.
  7. Histoire culturelle de la France. Tome 1 : Le Moyen Âge, Points Histoire, Seuil - p. 118. (ISBN 978-2-02-082675-4)
  8. Adolphe-André Porée, Les origines de l'abbaye du Bec : conférence faite au grand séminaire, le 10 janvier 1899, impr. de L. Odieuvre, Evreux, 1899
  9. Histoire culturelle de la France. Tome 1, p. 119-120
  10. Dom Rivet, Histoire littéraire de la France, t. VII, p. 75.
  11. Bernard Gicquel, Généalogie de la Chanson de Roland, éditions Publibook, 2003, p. 107-109
  12. Histoire de l'abbaye du Bec, p. 102-104
  13. Germain Demay, Inventaire des sceaux de la Normandie, Impr. nationale, 1881. p. 294.
  14. Aspects du monachisme en Normandie (IVe — XVIIIe siĂšcle), actes du colloque scientifique de l'« AnnĂ©e des abbayes normandes », Caen, 18—, Paris, 1982, Librairie philosophique J. Vrin. (ISBN 978-2-7116-2034-0)
  15. Anne-Marie Flambard HĂ©richer (prĂ©f. Vincent Juhel), Le chĂąteau de Vatteville et son environnement, de la rĂ©sidence comtale au manoir de chasse royal, XIe – XVIe siĂšcle, vol. MĂ©moire de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Normandie, t. XLVIII, Caen, SociĂ©tĂ© des antiquaires de Normandie, , 393 p. (ISBN 978-2-919026-27-2), p. 28.
  16. M. Lenormant in Séance publique du 13 août 1846, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, vol. 17, 1847
  17. C'est par cet adage que Charles Leroy introduit son propos sur le long conflit judiciaire qui oppose l'abbaye, propriétaire de la baronnie du Hauzey aux habitants de Saint-Pierre-de-Bosguérard qui en bénéficient au titre d'affermages .
  18. « L'Abbaye du Bec Hellouin », Normandie gßte
  19. « Restes de l'abbaye du Bec-Hellouin », Édouard Charton (dir.), Le Magasin pittoresque, 1850, p. 344
  20. Lettres patentes de Louis XI, Plessis-du-Parc-lĂšz-Tours, avril 1479 (lire en ligne).
  21. Frank Barlow, « Theobald (c.1090–1161) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004
  22. Abel Hugo, France pittoresque, tome 1, Paris, Delloye, 1835, p. 41-42.
  23. « Dans l’Eure, l’abbaye Notre-Dame-du-Bec-Hellouin fut une Ă©curie gĂ©ante avant d’accueillir Ă  nouveau des moines », sur Le Parisien, (consultĂ© le ).
  24. AprĂšs une inscription au titre des monuments historiques en 1928.
  25. Marcel Baudot, Pierre Mendùs-France
 son action pour le Bec.
  26. « TĂ©moignage – « PrĂ©sence cordiale » Ă  Abou Gosh », sur www.famillechretienne.fr (consultĂ© le )
  27. « France: deux démissions au Bec-Hellouin (010490) », sur cath.ch, (consulté le )
  28. « Le Bec-Hellouin : des jeunes en service civique restaurent l'abbaye », sur France 3 Normandie (consulté le )
  29. « L’abbaye du Bec-Hellouin retrouve sa physionomie », sur www.paris-normandie.fr (consultĂ© le )
  30. http://books.openedition.org/pur/18686?lang=fr PIERRE MENDÈS FRANCE ET LA DÉMOCRATIE LOCALE | Dominique Franche, Yves LĂ©onard paragraphe 14
  31. GeneviĂšve Nortier, Les bibliothĂšques mĂ©diĂ©vales des abbayes bĂ©nĂ©dictines de Normandie et Claude Jolly, Histoire des bibliothĂšques françaises t. II : Les bibliothĂšques sous l’Ancien RĂ©gime, 1530-1789.
  32. http://www.abbayedubec.com/pages/biblio/biblio.pdf
  33. http://laplumeetlapage.hautetfort.com/archive/2010/08/31/bibliotheque-de-l-abbaye-du-bec-hellouin.html
  34. Abbaye Notre-Dame du Bec, Éditions Gaud, Moisenay, 1999 (ISBN 978-2-84080-046-0).
  35. Site de l'abbaye Notre-Dame du Bec.
  36. Vie du bienheureux Bernard Tolomei, Paris 1898, CUPER, in Acta SS (1739) Aug. IV. 464-75 : Maréchaux.
  37. « Un moine de l’abbaye normande du Bec-Hellouin accusĂ© d’agressions sexuelles », sur La Croix, (consultĂ© le ).
  38. Sur l'ƓcumĂ©nisme, voir la Revue des Amis du Bec-Hellouin de 1962 Ă  1990, nombreux articles remarquables, entre autres ceux de dom Philibert Zobel (mort en 2008), osb.
  39. L. Derousseaux, Unité des chrétiens, n° 113, p. 22.
  40. Michael Ramsey, Donald Coggan, Robert Runcie, George Carey, Rowan Williams.
  41. Article de la Wikikto sur le monastĂšre d'Abu Gosh.
  42. Site du monastÚre de la Sainte-Espérance à Mesnil-Saint-Loup.
  43. Alfred Canel, Armorial de la province des villes de Normandie, Rouen, A. PĂ©ron, 1849.

Annexes

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Abbaye Notre-Dame du Bec, Moisenay : Éditions Gaud, 1999 (ISBN 978-2-84080-046-0) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Adolphe-AndrĂ© PorĂ©e, Histoire de l’abbaye du Bec, Évreux : Impr. HĂ©rissey, 1901, Bruxelles : Culture et civilisation, 1984, 2 vol. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Dom Michel Germain, MatĂ©riaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11820 « Celebris abbatiĂŠ Beccensis delineatio »
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  • Claude Jolly (dir.), Histoire des bibliothĂšques françaises t. II : Les bibliothĂšques sous l’Ancien RĂ©gime, 1530-1789, Paris : Promodis, 1988, p. 29-43, « les bibliothĂšques bĂ©nĂ©dictines » (ISBN 978-2-903181-68-0). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marie-Pascal Gilbert Crespin, Dickson, Ed, La Vie de saint Herluin, fondateur et premier abbĂ© du Bec, Le Bec-Hellouin, Les Ateliers du Bec, 1961.
  • (en) Margaret Gibson, Lanfranc of Bec, Oxford : Clarendon Press, 1978 (ISBN 978-0-19-822462-4 et 0198224621).
  • Vie du bienheureux Bernard Tolomei, Paris 1898, CUPER, in Acta SS (1739) Aug. IV. 464-75 : MarĂ©chaux.
  • Marcel Baudot, Normandie bĂ©nĂ©dictine, Les amis du bec Hellouin, 1979. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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Dom Grammont
  • Paul Grammont, PrĂ©sence Ă  Dieu, prĂ©sence aux hommes, Paris : Cerf, 1991, (Foi vivante, 261) (ISBN 978-2-204-04260-4).
  • Alain Maillard de la Morandais, Dom Grammont, abbĂ© du Bec, Paris : Fayard, 1986.
  • La Varende, L'abbaye du Bec-Hellouin, prĂ©face et postface de dom Paul Grammont, Éditions des Ateliers du Bec, 1982.
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  • Étienne Fouilloux, Les Catholiques et l'unitĂ© chrĂ©tienne du XIXe au XXe siĂšcle, Paris : Éditions du Centurion, 1982 (ISBN 978-2-227-31037-7).
  • Monique Simon, La vie monastique, lieu ƓcumĂ©nique dans le cƓur de l'Église–communion, Paris : Éditions du Cerf, 1997 (ISBN 978-2-204-05647-2).
  • Nouvelle histoire de l'Église, tome V, Paris : Éditions du Seuil, 1975.
  • Suzanne Martineau, Les Anglicans, Turnout : Éditions Brepols, 1996 (ISBN 978-2-503-50465-0).

Articles connexes

Liens externes

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