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Abbaye de Saint-Évroult

L’abbaye de Saint-Évroult (également citée sous le nom d'abbaye d'Ouche) est une ancienne abbaye bénédictine construite sur l'actuel territoire de la commune de Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois (Orne). Elle est en ruines et fait l'objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Abbaye de Saint-Évroult
Vue des ruines de l'abbaye.
Vue des ruines de l'abbaye.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1967)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Orne
Ville Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois
CoordonnĂ©es 48° 47′ 26″ nord, 0° 27′ 50″ est
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Abbaye de Saint-Évroult
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Abbaye de Saint-Évroult
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Abbaye de Saint-Évroult

Histoire

Sceau de Reginaldi, abbé de Saint-Évroult (1214).
Vue de la nef avec un pilier de la tour et le transept sud.
Vue sur la nef depuis le porche.
Vue de la nef vers le porche.
Vue sur la nef vers le transept avec les deux murs latéraux.
Vue de la nef vers le transept avec le détail des pieds de colonnes.

La fondation

L'abbaye de Saint-Évroult[note 1] ou abbaye d'Ouche apparaît dans les textes rédigés en latin médiéval sous les formes Sanctus Ebrulfus Uticensis, c'est-à-dire abbaye Saint-Evroult d'Ouche ou tout simplement plus tard Sanctus Ebrulfus. Elle appartient au diocèse de Lisieux puis, après la Révolution, au diocèse de Sées. Elle est réputée pour avoir été fondée au VIe siècle[2] par saint Évroult sous le nom d’« abbaye d’Ouche », dont on trouve mention pour la première fois dans un diplôme de Charles le Simple en l'an 900 : monasterio que vocatur Uticus[3], c'est-à-dire d’Utica, du pays d'Ouche.

Évroul, originaire de Bayeux, est un courtisan de ChildĂ©ric Ier, fils de Clovis. Il jette les fondations de sa retraite dans la forĂŞt d'Ouche en 567 et devient le chef de quinze monastères et de 1 500 religieux. Il place son couvent sous l'invocation de saint Pierre et sous la règle de saint BenoĂ®t[4].

Lorsque la tourmente des raids scandinaves s’abat sur la partie de la Neustrie amenée à devenir la Normandie, du milieu du IXe jusqu'au début du Xe siècle, le monastère d’Ouche semble avoir, selon toute vraisemblance, échappé à la fureur des Hommes du Nord, contrairement à la plupart des abbayes de l’actuelle Normandie[5]. En effet, Saint Evroult avait désiré fonder une communauté isolée du monde ; à l’écart des principaux axes de circulation et préservée par l’abri des profondes frondaisons de la forêt alentour, l'abbaye d'Ouche a ainsi été soustraite au pillage. Fait extraordinaire, elle conserve les reliques de son saint fondateur et de ses disciples, tandis que tous les autres monastères du diocèse de Sées, à l’image de la plupart de ceux de la province ecclésiastique de Rouen, comme Jumièges, se voient contraints de translater leurs trésors sacrés vers des régions épargnées par les incursions scandinaves. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce n'est pas des Vikings païens qu'est venu le coup fatal qui a abattu l'abbaye d'Ouche et signé la disparition de la communauté religieuse établie par saint Evroult pour une durée d'un siècle, mais des soldats chrétiens d'Hugues le Grand, duc des Francs.

Le monastère pré-normand est restaurée à partir de 1050 sous le vocable de saint Évroult par Guillaume Giroie et ses neveux Robert et Hugues de Grandmesnil, appartenant à deux importantes familles normandes : les Giroie, et les Grandmesnil. Ils reçoivent le soutien d’abbayes telles que l'abbaye Notre-Dame du Bec et l’abbaye de Jumièges. L'église est construite en 1050 et dédicacée à la Vierge Marie, puis à saint Pierre et à saint Évroult, le .

Le développement

Guillaume Giroie se retire à l'abbaye du Bec, confie à l'abbé Herluin la direction de Saint-Évroult, qui envoie Lanfranc comme prieur. Les dons se multiplient.

  • L’abbaye de Saint-Évroult participe Ă  la fondation de l'abbaye Saint-Martin de SĂ©es.
  • Le moine le plus cĂ©lèbre de l'abbaye est Orderic Vital, auteur d’une Historia ecclesiastica, source importante de l'histoire du monde normand (Normandie, Angleterre, Italie). Le sixième livre de son Ĺ“uvre est mĂŞme un historique de l'abbaye.
  • Geoffroi Malaterra, chroniqueur normand du XIe siècle, y est moine dans sa jeunesse.
  • Guillaume du Merle, moine prĂ©dicateur du XIe siècle, contribue selon Orderic Vital, par sa science, son Ă©loquence et ses vertus au rĂ©tablissement de la discipline et des mĹ“urs qui s’accomplit Ă  cette Ă©poque sous l’impulsion du pape GrĂ©goire VII.
  • Robert de Grandmesnil, l’un de ses abbĂ©s, qui doit fuir en Italie pour Ă©viter la colère ducale en 1061-1062, y fonde le monastère de Sant'Eufemia.
  • En 1063, le seigneur d'Échauffour incendie l'abbaye.

Pendant l'abbatiat de l'abbé Meinier qui reçoit en 1081, la deuxième et dernière reine normande Mathilde qui dote l'abbaye, l'édifice grandit et l'abbé voit avant de mourir en 1089, le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire, le dortoir, les offices, la cuisine et les bâtiments communs protégés par des fossés et ouvrages de défense. En 1091, l'abbé Serlon d'Orgères devient évêque de Sées. Sous Roger du Sap, le nombre de moines passe de 80 à 115 et l'abbaye fonde une succursale, le prieuré Saint-Martin de Noyon-sur-Andelle en 1107, mais sur les 115 religieux, beaucoup prennent le chemin du diable, et des dissensions internes et externes avec les évêques et les seigneurs laïcs sont nombreuses. Saint-Évroult est au faîte de sa grandeur[6].

Le déclin

  • En 1094, Robert de BellĂŞme, comte d'Alençon, rançonne l'abbaye.
  • Le , Henri Beauclerc vient en l’abbaye de Saint-Évroult lors d’une campagne contre les seigneurs de BellĂŞme. Il accorde alors une charte rĂ©tablissant un certain nombre de droits Ă  l’abbaye. C'est seulement dans les annĂ©es 1120, que l'investiture de l'abbĂ© par la crosse et l'anneau a Ă©tĂ© abandonnĂ©e[7].
  • En 1119, le seigneur de la FertĂ©-FrĂŞnel ravage le monastère et en 1136, le seigneur de Laigle incendie le couvent et 84 maisons du bourg.
  • En 1231, l’abbaye est reconstruite, le gros des travaux se poursuit jusqu'en 1284.
  • En 1258, lors de la visite d'Eudes Rigault, archevĂŞque de Rouen, l'abbaye compte trente-et-un moines dont neuf prĂŞtres[8].
  • En 1332, la tour de l'Ă©glise qui s'est effondrĂ©e est reconstruite.
  • Entre 1388 et 1450, l'abbaye souffre des ravages des Anglais.

La richesse de l'abbaye suscite des convoitises, et, déjà, en 1392, un abbé commendataire, Guillaume II de Vergé, archevêque de Besançon et cardinal, a obtenu la commende, mais elle est révoquée par le pape Benoît XIII en 1395. En 1484, Jacques de l'Espinasse est le dernier abbé régulier, et après lui vont se succéder cardinaux, princes, archevêques, évêques, aumônier du roi qui ne s'occupent que d'accroître leurs profits. Cette mise en commende dépouille le monastère de ses plus importants privilèges, entraîne la perte d'émulation, du zèle pour l'étude et un relâchement de la discipline[9].

  • En 1532, Henri VIII, roi d'Angleterre, abjure le catholicisme et prive l'abbaye de ses biens en Angleterre.
  • En 1556, le roi Henri II autorise une coupe de bois pour soigner de nombreux religieux malades, rĂ©parer l'abbaye et les forges[10].
  • En 1588, l'Ă©glise est brĂ»lĂ©e par le seigneur d'Échauffour pour se venger des Ligueurs.

Les bénédictins de Saint-Évroult adhèrent à la réforme de la congrégation de Saint-Maur en 1628. Les prieurs mauristes nommés de 1675 à 1778 construisent et réparent l'abbaye. 1675 : construction de la bibliothèque, 1681 : réparation du dortoir, 1684 : beaucoup d'augmentations et de réparations, 1693 : décoration du réfectoire, 1708 : infirmerie, 1711 : décoration de l'hospice, 1723 : couverture des clochers en ardoises, 1729 : réparations, 1749 , l'hospice est terminé, 1755 : décoration de la sacristie, 1776 : jardin devant le grand dortoir, 1778 : sculptures dans le cloître[11].

La fin

Le , l'Assemblée nationale déclare les biens donnés à l'Église comme biens nationaux. Le prieur, le sous-prieur, dix profès et un frère convers quittent l'abbaye, l'abbé commendataire étant François Bareau de Girac, évêque de Rennes. En 1790, la municipalité de Notre-Dame-du-Bois obtient l'église abbatiale pour en faire son église paroissiale. Le , la tour du transept s'écroule et entraîne avec elle les voûtes et les arcades supérieures. L'abbaye est ruinée et ses pierres alimentent un four à chaux[12].

La bibliothèque

Manuscrit du XIe siècle avec ex-libris.

Si Orderic Vital, Serlon et Lanfranc ont marqué l'histoire de l'abbaye, elle est aussi connue pour ses copistes, Bérenger, Goscelin, Rodolphe, Bernard, Turquetil et Richard. Rodolphe Malcouronne, frère de Guillaume Giroye est instruit en grammaire, logique, astronomie et musique, Goisbert est un savant médecin. La bibliothèque de Saint-Évroult possède plusieurs manuscrits précieux des pères de l'Église qui sont consultés par les bénédictins pour leurs belles éditions[13].

  • L'inventaire de la bibliothèque en 1791 comprend 4 034 volumes dont 356 manuscrits et brochures dont : la Bible en cinq langues en douze volumes, Histoire des concils en trente-deux volumes, Les Saints pères en douze volumes, Les Ĺ“uvres de saint Augustin en six volumes, Saint Thomas en six volumes, Bibliothèque des prĂ©dicateurs en dix-sept volumes, Bibliothèques et histoire des auteurs ecclĂ©siastiques en cinquante-sept volumes, Histoire et mĂ©moires de l'AcadĂ©mie en 72 volumes…
  • Le chartrier : 362 liasses, Administration des fiefs, dĂ®mes, rentes : 330 liasses, Titres concernant le prieurĂ© : 62 liasses[14].
  • Enluminures : Lectionnaire de l'office de Saint-Evroult d'Ouche, seconde moitiĂ© du XIVe siècle[15]. Sacramentaire Ă  l'usage de l'abbaye de Saint-Evroult d'Ouche de la fin du XIe siècle[16]. TraitĂ©s musicaux de Gui d'Arezzu[17].

Le temporel

L'abbaye de Saint-Évroult est une abbaye riche avec environ 30 000 livres de rente. Elle a le titre de baronnie, le droit de chasse et l'exemption du droit de Tiers-et-Danger dans la forĂŞt de Saint-Évroult.

  • Dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Évroult, les chartes concernent plus de 130 paroisses dont : Barou : patronage, dĂ®mes et droits, Bailleul : dĂ®mes, Beaunay : patronage, BocquencĂ© : patronage, dĂ®mes, moulin du Bourgez, rentes et redevances, Bonsmoutin : patronage, dĂ®me, Crossey: terres, Champhault : dĂ®mes et terres, Cernières : patronage et dĂ®mes, Croisilles : patronage et terres, Chartres : vin, Coleville : dĂ®mes, Couvieray : terres, chapelles de Saint-Denis et de Saint-Évroult, Douet : patronage, dĂ®mes, terres, droits et redevances, Échauffour : patronage, dĂ®mes, terres, rentes et bois (forĂŞt de Saint-Évroult), Émienville : patronage et dĂ®mes, nombreuses chartes sur Notre-Dame-du-Bois, des mines[18].
  • Dans le pouillĂ© du diocèse de Lisieux, en 1350, l'abbaye de Saint-Évroult possède les bĂ©nĂ©fices de 19 paroisses dont Le Sap, Fourneville, Montreuil l'ArgillĂ©, BocquenncĂ©, Notre-Dame-du-Hamel, Échauffour, Le Merlerault, Le Noyer Menard, Touquettes.
  • Dans le pouillĂ© du diocèse de SĂ©es, l'abbaye a le patronage des Ă©glises de Moulins, Bonsmoulins, Sainte-Gauburge, Meheru, Hauterive, Saint-Cenery-de-Girey, MĂ©davy, Rabodanges, Damblainville et Sainte-Eugenie[19].
  • En Angleterre, avant la confiscation de ses biens par Henri VIII, roi d'Angleterre en 1532, l'abbaye possède de nombreux domaines, manoirs, paroisses et un prieurĂ© dans la ville de Ware (Hertfordshire), fondĂ© par Guillaume le ConquĂ©rant, qu'elle donne aux chartreux de BethlĂ©em de Shene en 1414[20].
  • En 1789, les recettes de l'abbaye sont de 31 042 livres pour 31 012 livres de dĂ©pense dont 10 439 livres pour la nourriture et l'entretien des religieux. Leurs biens : l'enclos de l'abbaye, une portion de la Grosse Forge de Pont-d'Ĺ’uvre, les fermes du Noireau, de l'Ă©tang, de la Gastine, onze chevaux, cinq vaches, des caves pouvant contenir vingt-cinq tonneaux et deux tonnes, des meubles et objets prĂ©cieux, les meubles de l'hĂ´tellerie, les tabisseries et la bibliothèque[21].

La métallurgie

Carte des forges et tréfilerie de l'abbaye de Saint-Évroult en 1720.
  • Dans le duchĂ© de Normandie, sept baronnies sont des baronnies fossières, l'abbaye de Saint-Évroult, l'abbaye de Lyre, l'abbaye de Saint-Wandrille et les baronnies de Ferrière, GacĂ©, la FertĂ©-FrĂŞnel et des Bottereaux près de Glos-la-Ferrière. Elles ont le droit de faire travailler dans leurs forĂŞts, une fosse charbonnière, et Ă  cause de cette fosse de forger et de faire fer en grosses forges. Les moines bĂ©nĂ©dictins de Saint-Évroult s'adonnent au Moyen Ă‚ge au travail du fer. L'acquisition en 1364 de la forĂŞt d'Échauffour fournit Ă  ses barons fossiers une source de combustible. En 1669, la forĂŞt d'Échauffour ou forĂŞt de Saint-Évroult couvre 2 400 hectares.
  • En 1307, un jugement confirme les droits de l'abbaye, de ses bĂ»cherons et charbonniers dans sa forĂŞt. Avant l'apparition du haut-fourneau et du procĂ©dĂ© indirect, le minerai de fer est rĂ©duit dans des bas-fourneaux.
  • L'abbaye se dote d'un haut-fourneau et d'une affinerie vers 1493. En 1532, coexistent le procĂ©dĂ© direct et le procĂ©dĂ© indirect. En 1556, le roi Henri II autorise une coupe de bois pour rĂ©parer la grosse forge et l'augmenter d'une fonte et d'un fourneau. En 1634, l'abbaye construit la première trĂ©filerie de Normandie Ă  l'emplacement de l'ancien moulin de Notre-Dame. La trĂ©filerie cesse son activitĂ© vers 1750 et la forge vers 1800, l'affinerie est dĂ©truite et remplacĂ©e par une trĂ©filerie en 1818. L'Ă©volution de la production est donnĂ©e par les baux, 1 000 livres Ă  la fin du XVIe siècle, 2 800 livres au milieu du XVIIe siècle, 150 livres en 1789. Vendue comme bien national, l'affinerie de Pont-Ĺ’uvre se compose de huit bâtiments, atelier, logement d'ouvriers, Ă©curie, Ă©table et magasin Ă  fer. Le fourneau sur l'Ă©tang de Saint-Père comprend des logements ouvriers et deux halles Ă  charbon[22].

Description

L'abbaye de Saint-Évroult au XVIIe siècle.
Les ruines de l'abbaye en 1845.
Plan reconstitué de l'abbaye de Saint-Évroult.
  • L'abbaye de Saint-Évroult est implantĂ©e sur un terrain en pente douce vers l'est et la rivière de Saint-Évroult. Le cadastre napolĂ©onien de 1826 garde les traces du système hydraulique avec, Ă  l'ouest du site le ruisseau de la Fontaine Saint-Évroult dont les amĂ©nagements traversent l'enclos de l'abbaye. Le parcellaire, la prĂ©sence du pressoir, donnent des limites qui semblent correspondre au Monasticon Gallicanum du XVIIe siècle mĂŞme si l'artiste a pris quelques libertĂ©s avec la forme de la cour principale et des jardins.
  • L'Ă©glise construite Ă  la fin du XIe siècle, puis Ă  nouveau au XIIIe siècle est achevĂ©e au dĂ©but du XIVe siècle. Elle s'orne de sculptures d'influences bourguignonnes. Au XVe siècle, l'abbaye est dotĂ©e d'un porche et d'un mur d'enceinte. Au XVIIe siècle, construction en retour des murs d'enceinte et d'un logis abbatial en briques[1].
  • L'organisation de l'abbaye sĂ©pare les deux fonctions, la partie ouverte aux hĂ´tes et aux convers et l'espace des religieux, avec un accès par la porte principale au nord, desservant une grande cour avec la maison du frère procureur, le logis abbatial et son jardin clos de murs, Ă  l'ouest du cloĂ®tre, l'accès Ă  l'hĂ´tellerie, le cellier, la cuisine et au-dessus l'infirmerie, les annexes de fonctionnement: Ă©curie, Ă©table, granges, cellier, pressoir, caves Ă  vin et au sud, l'accès aux champs.
  • L'Ă©glise avec la nef, le transept et le chĹ“ur a 93 m de long, 97 avec les chapelles, la nef 24 m de large, le transept 36 m de large y compris les murs. La voĂ»te a 25 m de haut et la grande fenĂŞtre du transept s'ouvre sur 20 m de hauteur. Le portail est composĂ© d'une grande ogive avec des colonnes supportant Ă  hauteur d'homme les statues des Ă©vangĂ©listes dans des niches, avec, au-dessus une foule d'anges. Deux tours s'Ă©lèvent au-dessus du portail, une tour de 33 m de haut Ă  la croisĂ©e du transept. Une galerie de petites ogives règne autour de la nef.
  • Le cloĂ®tre au sud de l'Ă©glise et un carrĂ© de 40 m de cĂ´tĂ© avec une fontaine au centre. Il s'ouvre sur les bâtiments rĂ©guliers.
  • La salle capitulaire, dans le prolongement du transept sud et Ă  l'est du cloĂ®tre a 17 m de longueur et m de largeur avec des arcs ogivaux appliquĂ©s au mur extĂ©rieur de l'Ă©glise, les arcs en plein cintre ont de beaux chapiteaux et un groupe de tĂŞtes. Dans le prolongement de la salle capitulaire, au rez-de-chaussĂ©e, le chauffoir, le scriptorium et les ateliers des religieux, Ă  l'Ă©tage, la bibliothèque, un grand dortoir de 65 m sur 10 et au sud un petit dortoir sur deux Ă©tages de 30 m sur m de largeur.
  • Le rĂ©fectoire, au sud du cloĂ®tre, fait 43 m de long sur 13 m de largeur pour une hauteur de 19 m sans piliers[23].
  • Des fouilles rĂ©centes ont mis en Ă©vidence la prĂ©sence d'un bâtiment primitif du VIIe siècle Ă  l'emplacement de la salle capitulaire et des sĂ©pultures du XIIIe siècle[24].

Les objets

Châsse de l'abbaye de Saint-Évroult.

Deux châsses du XIIIe siècle de l'abbaye de Saint-Évroult sont classées Monuments historiques à titre d'objets[25].

Une châsse en forme de maison de 30 cm de longueur, 15 cm de largeur et 25 cm de hauteur est revĂŞtue de plaques de cuivre dorĂ© sur lesquelles se trouvent, sur les deux faces, des feuilles d'argent avec des figures repoussĂ©es des douze apĂ´tres. Sur le toit, un saint personnage est entourĂ© de quatre Ă©vangĂ©listes. L'ensemble est dĂ©corĂ© de pierres rouges et bleues.

Une autre châsse, plus grande, de 45 cm de longueur, 18 cm de largeur et 30 cm de hauteur, est recouverte de plaques de cuivre et d'argent[26].

Un reliquaire du XIIIe siècle composĂ© d'une ampoule en cristal de roche, recouvert d'une chape en vermeil oĂą sont enchâssĂ©es des perles fines. L'ensemble mesure 13,4 cm de hauteur pour un diamètre d'ouverture de 4,7 cm et une largeur maximale de 6,4 cm[27].

HĂ©raldique et sigillographie

Blason de l'abbaye de Saint-Évroult.

Armoiries : burelé d'or et d'azur de 10 pièces, à l'escarboucle à huit rays, fleurdelysée, d'or, brochant sur le tout[28].

Sceaux :

2861 : Reginaldi, 1214, sceau ovale, 64 mm, l'abbĂ© debout, crossĂ©, tenant un livre, SIGILEM REGINALDI, ABBATIS SANCTI EBRULFO.

2862 : Nicolas, 1245, sceau ogival, 50 mm, l'abbĂ© debout, tĂŞte nue, crossĂ©, tenant un livre ouvert, accostĂ© Ă  gauche d'un buste monacal de profil, champ frettĂ©, SIGILUM NICOLAI ABBATIS DE SANCTO EBRULFO, contre-sceau: l'abbĂ© de la face Ă  mi corps.

2863 : R…, 1444, ogival, 60 mm, dans une niche gothique, saint Évroult crossĂ©, tenant un livre, au-dessous : l'abbĂ© crossĂ©.

2159 : Antoine Barberini, cardinal, Ă©vĂŞque de Turculum, abbĂ© commendataire de Saint-Évroult, 1657, ovale, 53 mm, un Ă©cu portant trois abeilles, une croix surmontĂ©e d'un chapeau de cardinal, devant: une croix de Malte, le tout, supportĂ© par six anges[29].

Liste des abbés

Membres illustres

Notes et références

Notes

  1. Dans les textes anciens, Evroult est parfois orthographié Evroul et en latin EBRULFUS ou EBRULPHUS.
  2. Il meurt le et il est enterré par Vital, abbé de Bernay, dans le cloître.
  3. Il meurt le . Il est enterré dans le chapitre.
  4. Il est le fils de Gervais de Montreuil et d'Emma. Il meurt le et il est inhumé dans le chapitre près de l'abbé Osberne.
  5. Il meurt le , en Angleterre. Il est inhumé dans l'abbaye anglaise de Thorney par l'abbé Robert de Prunelei, ancien moine de Saint-Évroult.
  6. Il meurt le .

Références

  1. « Notice n°PA00110920 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. François Neveux, La Normandie des ducs au rois, Xe – XIIe siècle, Rennes, Ouest-France université, , 676 p. (ISBN 2-7373-0985-9), p. 309.
  3. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, éditions Picard 1981. p. 155.
  4. Louis-François du Bois: Histoire de Lisieux, ville, diocèse et arrondissement, tome: 2, pages: 5 à 8.
  5. Vincent Hincker, in Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois, une abbaye bénédictine en terre normande, Condé-sur-Noireau, NEA, (ISBN 2-914410-00-X), p. 19
  6. L. de La Sicotière: Le département de l'Orne, archéologique et pittoresque, p. 89-91.
  7. Neveux 1998, p. 314.
  8. Journal des visites pastorales d'Eude Rigault, archevĂŞque de Rouen, p. 303.
  9. Louis-François du Bois: Histoire de Lisieux, ville, diocèse et arrondissement, tome 2, p. 18 et 30.
  10. Cahiers de l'inventaire: La métallurgie normande, p. 270.
  11. Louis-François du Bois: Histoire de Lisieux, ville, diocèse et arrondissement, tome 2, p. 36 à 39.
  12. Abbé Dupont: L'abbaye de Saint-Evroult, paroisse de Touquette-en-Ouche de 1789 à 1815, p. 6-10, 25-27.
  13. P.C. Maurey d'Urville: Recherches historiques sur la ville, les évêques et le diocèse de Séez, p. 312.
  14. L. de La Sicotière: L'Orne archéologique et pittoresque, p. 93.
  15. Base Enluminures du Ministère de la Culture, Origine: B.M. Alençon, ms 0128, f: 026v.
  16. Base enluminures du Ministère de la Culture, Origine: B.M. Rouen, ms 0273.
  17. Traités musicaux de Gui d'Arezzu, graduel de Saint-Evroult, 1101-1200, manuscrit, lettrines pages: 6v, 17v, 46v, 59v, ex-libris, page: 159v, visible sur Gallica.
  18. Cartulaire de Saint-Evroul, latin 11055, p. 2.
  19. Auguste Longnon, Pouillé de la Province de Rouen, p. 201 et 227.
  20. L. de La Sicotière, Le département de l'Orne, archéologique et pittoresque, p. 96.
  21. Abbé Dupont, L'abbaye de Saint-Evroult, paroisse de Touquette de 1789 à 1815, p. 11, 15, 22.
  22. Cahiers de l'inventaire, La métallurgie normande, p. 30, 31, 88, 199, 208, 216, 224, 225, 236, 270.
  23. L. de La Sicotière, Le département de l'Orne, archéologique et pittoresque, 1845, page 98 bis.
  24. A. S. Vigot, La salle capitulaire de l'abbaye de Saint-Évroult-Notre-Dame-du Bois, rapport final d'opération archéologique : fouille programmée, pour Éveha
  25. « Notice n°PM1000600 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  26. L. de La Sicotière, Le département de l'Orne, archéologique et pittoresque, page 98 ter.
  27. Musée de Normandie, n° DSAN-83-1219-12. Ce reliquaire est décrit dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1829-1830, p. 320-325 et une gravure dans l'Atlas 1829-1830, planche: XI.
  28. Alfred Canel, Armorial de la province des villes de Normandie, Rouen: A. PĂ©ron, 1849.
  29. G. Demay: Inventaire des sceaux de la Normandie
  30. La France pontificale (Gallia christiana), histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en 17 provinces ecclésiastique. Rouen
  31. Véronique Gazeau (préf. David Bates et Michel Parisse), Normannia monastica (Xe – XIIe siècle) : II-Prosopographie des abbés bénédictins, Caen, Publications du CRAHM, , 403 p. (ISBN 978-2-902685-44-8), p. 273-290
  32. Les Bries, abbés de Saint-Evroult
  33. The Cardinals of the Holy Roman Church: Consistory of September 17, 1498 (VII).

Voir aussi

Bibliographie

  • Neustria Pia
  • Gallia Christiana
  • Dom Michel Germain, MatĂ©riaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11820 « Regalis abbatiæ Sancti Ebrulfi ichnographia »
  • Cartulaire de l'abbaye de Saint-Evroul, latin 11055 et 11057, Obituaire, martyrologe, latin 10062
  • LĂ©on de la Sicotière: Saint-Évroult, dans: L'orne archĂ©ologique et pittoresque, page: 79
  • Louis-François du Bois: Histoire de Lisieux, ville, diocèse et arrondissement. - tome: 2, Saint-Évroult d'Ouche, pages: 5 Ă  40
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  • Orderic Vital / Louis-François du Bois: Histoire de Normandie. gallica.bnf.fr Lire en ligne.

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