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Louis XI

Louis XI, né le à Bourges, mort le au château de Plessis-lèz-Tours, est roi de France de à , sixième roi de la branche dite de Valois (Valois directs) de la dynastie capétienne. Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires comme sournoise, lui vaut de la part de ses détracteurs le surnom d'« Universelle Aragne »[3] - [4] - [5].

Louis XI
Illustration.
Louis XI en buste, de profil Ă  droite[alpha 2] - [2].
Huile sur toile attribuée à Jacob de Littemont (vers 1469).
Titre
Roi de France
–
(22 ans, 1 mois et 8 jours)
Couronnement ,
à la cathédrale de Reims
Prédécesseur Charles VII
Successeur Charles VIII
Dauphin de Viennois
–
(38 ans et 19 jours)
Prédécesseur Charles de France
Successeur Charles VIII
Biographie
Dynastie Maison de Valois
Surnom « L'Universelle Aragne »
Date de naissance
Lieu de naissance Bourges (France)
Date de décès
Lieu de décès Château de Plessis-lèz-Tours (France)
Sépulture Basilique Notre-Dame de Cléry
Père Charles VII
Mère Marie d'Anjou
Conjoint Marguerite d’Écosse
(1436-1445)
Charlotte de Savoie
(1451-1483)
Enfants Anne de France
Jeanne de France
François de France
Charles VIII
Résidence Château du Plessis-du-Parc-lèz-Tours

Signature de Louis XI

Louis XI
Rois de France

Son règne voit le rattachement de plusieurs grandes principautés mouvantes au domaine royal par des moyens parfois violents : territoires mouvants du duché de Bretagne (, traité de Senlis), des ducs de Bourgogne (, confirmé en par le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg), Maine, Anjou, Provence et Forcalquier en , par la mort sans héritier de Charles V d'Anjou, et une partie des domaines de la maison d'Armagnac qui, brisée par l'affrontement avec le pouvoir royal, s'éteint peu après.

La ligne directrice de sa politique a été constituée par le renforcement de l'autorité royale contre les grands feudataires, appuyée sur l'alliance avec le petit peuple. Il défendit ainsi les paysans vaudois du Valpute contre l'inquisition épiscopale en Dauphiné. La vallée de la Vallouise fut ainsi rebaptisée en son honneur.

Tombé en disgrâce, l'évêque de Lisieux, Thomas Basin développe la légende noire posthume du roi (tyran laid, fourbe et cruel, enfermant ses ennemis dans des cages en fer, les « fillettes »), le décrivant dans son Histoire de Louis XI comme un « fourbe insigne connu d'ici jusqu'aux enfers, abominable tyran d'un peuple admirable »[6] - [7]. Le « roman national » édifié par les historiens du XIXe siècle en a fait un «génie démoniaque»[8], « l'Universelle Aragne »[alpha 3], un des pères de la centralisation française[9].

Premières années

Naissance et Ă©ducation

Le Dauphin Louis. Portrait à la sanguine et pierre noire de Jacques Le Boucq, Recueil d'Arras, fo 7, XVIe siècle, Bibliothèque municipale d'Arras.

Fils de Charles VII et de Marie d'Anjou, il fut baptisé en la cathédrale Saint-Étienne de Bourges. Durant son enfance, il fut élevé par Catherine de l'Isle-Bouchard, sa marraine, son parrain étant le duc Jean II d'Alençon[10].

À sa naissance la situation politique et militaire de son père est si précaire qu'on l'envoie au château de Loches, une forteresse[11]. Là, à partir de 1429, l'année où Jeanne d'Arc fait sacrer son père à Reims, une éducation de très bonne qualité lui est dispensée[12]. Il commence en effet, dès l'âge de 6 ans, à apprendre le latin, l'histoire et les mathématiques, sous les directives de Jean de Gerson, ancien chancelier de l'université de Paris, et de Jean Majoris, licencié en droit et théologien, qui fut un bon précepteur pour le futur souverain[13] - [14]. Par conséquent, le dauphin, devenu roi, avait des bases solides en droit et en théologie et il maîtrisait l'art de convaincre et d'ordonner.

En 1433, alors qu'il a dix ans, il est autorisé à rejoindre ses sœurs et sa mère au château d'Amboise. Toutefois pour Paul Murray Kendall, il a appris, dans la forteresse de Loches, loin de ses parents, à « se sentir à l'aise au milieu des gens simples », à se vêtir modestement, et il a adopté la religion des gens simples où Dieu est sensible à un juste tribut[15].

Premier mariage

Le , il épouse Marguerite d'Écosse, fille de Jacques Ier d'Écosse, au château de Tours. Le futur Louis XI a 13 ans, elle 11 ans, et ils étaient déjà prédestinés à se marier depuis 8 ans. Il la rendra tellement malheureuse[16] que, mourant très jeune, à 20 ans, la dauphine soupira ces ultimes paroles : « Fi de la vie ! Qu'on ne m'en parle plus… ». À l'occasion de ce mariage, le roi lui montre son indifférence en venant en habit de cheval sans même avoir quitté les éperons. Louis, de son côté, a du mal à cacher « ce qu'il pensait du pitoyable règne de son père, ni ce qu'il éprouvait face à son manque de volonté »[17].

DĂ©buts politiques

Dès l'époque de son mariage, il commence à jouer un rôle politique. Ainsi, il se déplace à Lyon et à Vienne pour recevoir les serments de fidélité de leurs habitants. Durant l'été 1437, il mène l'assaut contre Château-Landon. Son succès incite son père à l'action. Père et fils prennent Montereau et ils entrent dans Paris[18] ensemble, ville récemment conquise par le connétable de Richemont.

Dauphin de France

Les trois ordres dans L'arbre des batailles de Honorat Bovet. Au centre de la miniature, le roi Charles VII entouré du Dauphin Louis et du connétable Arthur de Richemont. Paris, BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 2695 fo 6vo , XVe siècle.

Première mission en Languedoc et participation à la Praguerie

Au printemps 1439, Charles VII et son fils, le futur Louis XI, sont au Puy, oĂą l'assemblĂ©e de la province leur octroie 100 000 livres et leur demande de les dĂ©barrasser des Écorcheurs[19]. Charles VII, prĂ©tendant avoir des affaires urgentes Ă  rĂ©gler au nord, confie cette tâche Ă  son fils, qu'il nomme lieutenant-gĂ©nĂ©ral en Languedoc. Si le roi ne lui accorde ni argent ni hommes[19], il lui permet nĂ©anmoins de choisir lui-mĂŞme ses conseillers[alpha 4]. C'est ainsi que Jean de Pardiac, son gouverneur, prĂ©side le Conseil.

Usant de diplomatie, le dauphin Louis obtient des États généraux et des nobles l'argent nécessaire pour négocier le départ des Écorcheurs[19]. À l'annonce de ses succès, dès juillet 1439, le roi le rappelle à la Cour, où aucune tâche ne lui est confiée. En décembre de la même année, il est nommé en Poitou, cette fois sans vrai pouvoir de décision. En février , après une entrevue avec Jean II d'Alençon, il rejoint la Praguerie, révolte de grands seigneurs mécontents, comprenant Jean II d'Alençon, Jean Ier de Bourbon, Jean de Dunois, le maréchal de La Fayette ou encore Georges de la Trémoille[20]. Les frondeurs voient vite leur exigence comblée, à l'exception du Dauphin, qui doit offrir sa soumission à Cusset, mais obtient néanmoins le gouvernement partiel du Dauphiné et d'autres garanties[21].

Succès militaires et expulsion des Écorcheurs

Charles VII. Enluminure du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5054, fo 127 vo, vers 1484.

En , il participe au siège de Pontoise du au . Cette ville est alors considérée comme étant la porte de la Normandie[22]. Début , il secourt Dieppe, ville assiégée par les Anglais de Talbot. Après avoir rendu grâce à la Vierge pour sa victoire, il fait montre de générosité envers les combattants et ceux qui ont secouru les blessés[23]. Immédiatement après, à la tête de nombreux soldats et assisté de bons capitaines dont Antoine de Chabannes, il fait campagne contre Jean IV d'Armagnac, grand vassal insoumis. Il obtient peu après sa capitulation à Rodez et la soumission à l'Isle-Jourdain du comte d'Armagnac. Il l'emprisonne à Carcassonne tandis qu'il s'adjoint ses meilleurs capitaines : Jean de Salazar et Jean, le jeune Bâtard d'Armagnac[24].

En avril 1444, le futur Louis XI rejoint la cour Ă  Tours. La perspective du mariage entre Henri VI d'Angleterre et Marguerite d'Anjou, fille du Roi RenĂ©, fait espĂ©rer une trĂŞve. Le problème est alors de trouver une occupation aux Écorcheurs. Comme l'empereur d'Allemagne et le duc d'Autriche ont demandĂ© des troupes Ă  la France pour combattre les Suisses, le Dauphin est chargĂ© d'employer ces hommes Ă  cette tâche. Il rĂ©unit le 28 juillet 1444, 17 000 Ă©corcheurs Ă  Langres[25]. En , le Dauphin Louis conduit une armĂ©e d'Écorcheurs hors du royaume pour affronter les Suisses, Ă  la demande du duc Sigismond d'Autriche, alliĂ© du roi. Le , il remporte la victoire de Pratteln, puis se dirige vers Bâle oĂą se tient un concile autour de l’antipape FĂ©lix V. Louis est nommĂ© gonfalonier, c’est-Ă -dire protecteur de l’Église, par le pape Eugène IV[26]. Il nĂ©gocie le traitĂ© d’Ensisheim, conduisant Ă  la paix, le . En rĂ©compense de quoi il est nommĂ© protecteur du Comtat Venaissin le .

Parallèlement, Louis consacre ses importants revenus Ă  se constituer une clientèle. Depuis , en effet, il reçoit une pension royale de 21 000 livres. Il faut y ajouter les subsides et primes, accordĂ©s par les États qu’il dĂ©barrassait des routiers. Cependant, il restait insatisfait de sa situation. Il Ă©tait frustrĂ© de n’avoir retirĂ© que le DauphinĂ© de la Praguerie.

Maître du Dauphiné

Représentation héraldique du dauphin Louis, futur Louis XI, armorial Hyghalmen, vers 1450.

À la fin de l'année , ayant conspiré contre Agnès Sorel et Pierre II de Brézé, il est chassé de la cour et se réfugie dans son gouvernement, en Dauphiné, d'abord à Romans-sur-Isère, puis à Grenoble, où il fait son entrée le .

C'est probablement à cette époque qu'il rencontre un jeune noble dauphinois, Imbert de Batarnay, qu'il attache à son service et dont il allait faire, parvenu sur le trône, l'un de ses chambellans et conseillers les plus écoutés. Installé à Grenoble place Saint-André[27] dans l'hôtel de la Trésorerie, spécialement aménagé, il fait son apprentissage de roi pendant neuf ans. Peu à peu, sous son administration rigoureuse, le Dauphiné devient un État bien géré, nettement distinct de la France. Il réforme la fiscalité, attire à Grenoble des artisans étrangers et des banquiers juifs maltraités par Humbert II . Et il fonde aussi en une université à Valence, confirmée par le pape Pie II en [28].

Louis transforme en le vieux Conseil delphinal en Parlement du Dauphiné, le troisième du royaume après ceux de Paris et Toulouse, faisant passer la cité au statut de capitale provinciale. Louis charge même son conseiller Mathieu Thomassin d'établir les bases juridiques de sa souveraineté, par un volumineux bréviaire des anciens droits, honneurs et prérogatives du Dauphiné, intitulé Registre delphinal, achevé en .

Louis continua à entretenir avec le roi son père des relations apparemment excellentes en lui écrivant des lettres pleines de respect. Malgré ce dévouement, le dauphin poursuivit une politique personnelle en nourrissant l'ambition de constituer un vaste fief sur les deux versants des Alpes[29]. Dans ce but, il signe un traité d'assistance avec le duc Louis Ier de Savoie, et forme le projet d'épouser sa fille Charlotte de Savoie, âgée de 6 ans seulement. Il en avertit son père qui dépêche un émissaire en Savoie, afin d'exprimer au duc sa surprise et son courroux. Mais des envoyés du dauphin Louis interceptèrent le cavalier et, sous prétexte de lui faire escorte, ralentirent sa marche autant qu'ils le purent.

Enfin arrivĂ© Ă  destination le , l'Ă©missaire du roi Charles VII arrive pour voir les Ă©poux vĂŞtus de velours cramoisi franchir le seuil de la chapelle du château de ChambĂ©ry. Le , Louis Ă©pouse Charlotte de Savoie, fille du duc Louis Ier de Savoie, somptueusement dotĂ©e de 200 000 Ă©cus, dont 12 000 comptant. NĂ©anmoins, Louis rencontrera par la suite des difficultĂ©s pour entrer en possession de toute la dot. Parallèlement au mariage, Louis et le duc de Savoie ont signĂ© une alliance exclusive. Louis profite Ă©galement des bonnes grâces du pape pour s’immiscer dans les Ă©lections Ă©piscopales.

L'hĂ´te du duc de Bourgogne

Ses relations avec son père Ă©taient tissĂ©es de double jeu et d’intrigues. Son père, Charles VII, furieux de ses agissements, leva une armĂ©e pour marcher contre le DauphinĂ© et la Savoie. Apprenant la nouvelle Ă  Grenoble, Louis parvint cependant Ă  nĂ©gocier une trĂŞve. Cela ne l’empĂŞcha pas de mener une campagne de libelles contre son père, l’accusant de mĹ“urs dissolues. Par prudence, il envoya plusieurs ambassades auprès du roi pour se justifier. Charles VII ne s'en laissa pas conter et envoya Antoine de Chabannes Ă  la tĂŞte d'une armĂ©e pour lui arracher le DauphinĂ©. Le , Louis s'enfuit en Franche-ComtĂ©, puis Ă  Louvain (duchĂ© de Brabant), en territoire bourguignon. Il y fut bien reçu et, en octobre, le duc de Bourgogne, Philippe le Bon lui rend hommage et lui alloue le petit château de Genappe, Ă  20 km de Bruxelles, comme rĂ©sidence, ainsi qu'une pension annuelle de 36 000, puis 48 000 livres.

Commentaire cinglant et prémonitoire de Charles VII : « Mon cousin de Bourgogne a donné asile à un renard qui, un jour, lui dévorera ses poules ». Louis coûta cher à la Bourgogne, qui n'avait pas une fiscalité permanente, jusqu'à la mort de son père, qu'il apprendra le . Il quitte alors Genappe pour aller prendre possession de son royaume.

Son épouse, Marguerite, était morte le à Châlons-en-Champagne, sans lui laisser d'enfant vivant. Le son premier fils Louis naquit de Charlotte de Savoie, à Genappe en Brabant; il mourut en , à l'âge de deux ans. Le , toujours au château de Genappe, naît un second fils, Joachim, mort quatre mois plus tard, le (il est enseveli dans la basilique Saint-Martin de Hal). En , c'est au tour d’une fille, Louise, de mourir en bas âge. En avril naît enfin un enfant qui vivra, Anne, la future Anne de Beaujeu.

Roi de France

Accession au trĂ´ne

Le , Charles VII meurt à Mehun-sur-Yèvre. Louis XI affecte l’indifférence, il est absent lors des funérailles royales à Saint-Denis. Il se fait sacrer à Reims le par l'archevêque de Reims Jean II Jouvenel des Ursins. Son sacre est représenté sur le tympan des verrières de la chapelle de la Mère de Dieu de la cathédrale d'Évreux. Il entre dans Paris le . Philippe le Bon se fait remarquer avec son escorte comptant pour la moitié du cortège, et comprenant une troupe en armes. Le nouveau roi ne demeure pas longtemps à Paris. Il regagne, le , le château d'Amboise, où sa mère Marie d'Anjou réside.

Dès le 9 octobre, il s’installe à Tours, ville gagnée à sa cause, et aussi à Amboise jusqu'à ce que le château de Plessis-lèz-Tours soit bien bâti[30].

La succession d'Aragon et les projets du roi

Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession en Aragon. En effet, Alphonse le Magnanime était mort en . Jean II, frère du défunt, disputait la couronne à son fils Charles de Viane. Celui-ci fut retrouvé mort en septembre , ce qui déclencha une guerre civile entre Jean II et les villes, en particulier Barcelone. Louis XI tenta de s’allier aux États de Catalogne.

Devant leur refus poli, Louis XI se tourne vers Jean II, lequel lui cède les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prend tout bonnement possession.

Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde. Avant que Nicolas Machiavel écrive Le Prince, il savait bien que le souverain devait se présenter au peuple, afin de régner mieux. Ainsi, Louis étant à Saint-Jean-de-Luz s'en alla jusqu'à Toulouse, dévastée par un grand incendie (à partir du ). Il y arriva le et y demeura trois semaines pour soutenir la reconstruction de la ville[31] - [32]. « Le roi sur les routes » (selon l'expression de Jacques Heers) devint désormais une de ses manières politiques de prédilection.

En décembre 1463, Louis XI ordonne la création de l'université de Bourges, sa ville natale[33]. Le pape Paul II l'autorisa le [34]. Si les lettres patentes avaient été expédiées de Montils-lèz-Tours le [35], l'université dut subir des empêchements d'autres universités, avant son inauguration[36].

Un mois après la naissance de sa fille Jeanne en , il apprend que l’enfant est boiteuse (elle fut d’une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et dĂ©cide sur le champ de la marier Ă  son lointain cousin Louis d’OrlĂ©ans, fils du poète Charles d’OrlĂ©ans, dans le but avouĂ© que le mariage restât stĂ©rile et que s’éteignĂ®t une branche capĂ©tienne rivale de la sienne. Quand Louis d'OrlĂ©ans deviendra roi sous le nom de Louis XII, il obtiendra l’annulation de son mariage avec Jeanne. Jeanne reçut alors, en compensation, le titre de duchesse de Berry et elle fonda Ă  Bourges, l'ordre monastique de l'Annonciade. Jeanne fut finalement canonisĂ©e.

La ligue du Bien public

À l'intérieur se forma, en mars , la ligue du Bien public. Très comparable à la Praguerie, elle avait à sa tête Charles de Charolais (Charles le Téméraire), fils de Philippe le Bon, qui, au fond, souhaitait que se pérennise la rupture du lien de vassalité du duc de Bourgogne au roi de France.

Le déclenchement de cette révolte des grands féodaux était dû à un incident avec les Bourguignons. En , Louis XI avait décidé de racheter les villes de la Somme qui avaient été cédées au duc de Bourgogne, alors premier pair de France et prince le plus puissant du Saint-Empire. Cette cession, décidée au traité d'Arras de , devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau le . La nouvelle du rachat avait suscité la colère de Charles de Charolais qui s'était dès lors opposé à son père, Philippe le Bon. François II de Bretagne s’allia aux Bourguignons. Se joignirent à eux Jean II de Bourbon et Jean V d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux.

La pression fiscale avait beaucoup augmentĂ© Ă  la suite du rachat des villes de la Somme, pour 400 000 Ă©cus[37]. Louis XI avait exigĂ© des prĂŞts du clergĂ©, forcĂ© les Ă©tablissements religieux Ă  lui fournir un inventaire de leurs biens, privĂ© l’UniversitĂ© et le corps des archers et arbalĂ©triers de Paris de leurs privilèges. Il avait supprimĂ© la Pragmatique Sanction.

Bataille de Montlhéry, enluminure du XVIe siècle.

Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se mit personnellement à la tête d’une grande offensive. Après la chute de Moulins, les Bourbon se soumirent. Louis XI fit volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livra une grande bataille à Montlhéry, le , pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur. Mais le siège de Paris fut brisé, Louis XI parvenant à négocier avec les ligueurs une paix — traités de Conflans (), Saint-Maur () et de Caen () — où il ne concédait rien pour réformer l’État. La Bourgogne récupérait néanmoins les villes de la Somme et le comté de Boulogne ; de plus, Louis XI lâcha le gouvernement de Normandie à son frère. Celui-ci ne parvint pas à prendre en main son gouvernement et dut s’exiler.

Le troisième fils du roi naît le . Prénommé François, il meurt 4 heures plus tard.

Le , par le traité d'Ancenis, Charles de France et François II de Bretagne firent la paix avec la couronne et rompirent, du moins officiellement, avec les Bourguignons. Mais un second traité sera nécessaire pour vaincre les velléités de François II, lors du traité de Senlis de .

Le duel avec Charles le Téméraire

MĂ©daille Ă  l'effigie de Louis XI, par Francesco Laurana (BnF, vers 1465, Cabinet des MĂ©dailles, Paris).
Écu d'or au soleil (1475).
Remise de la charte aux bourgeois de la ville d'Angers par le roi de France Louis XI en 1474, par Jules Dauban (1901).
Louis XI préside le chapitre de Saint-Michel, dans les Statuts de l'ordre de Saint-Michel, miniature de Jean Fouquet, 1470, Paris, BnF.

En cette même année , redoutant le débarquement d'une armée anglaise qui unirait ses forces à celles des Bourguignons, et persuadé qu'il saurait manipuler à son avantage son cousin le duc de Bourgogne, Louis XI propose une négociation à celui-ci (via le cardinal de La Balue), à la suite de quoi le duc l'invita dans son château de Péronne. Louis XI s’y rend aussitôt, avec une petite escorte. Au cours des pourparlers de cette entrevue, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux avaient encouragé les Liégeois à se révolter une nouvelle fois.

Bouillant de colère face à la duplicité royale[38], le Téméraire fit fermer les portes du château et de la ville : Louis XI était pris au piège, en fait en danger de mort. Secrètement averti (par Philippe de Commynes, alors chambellan du duc de Bourgogne) de la gravité du danger encouru, le roi n'eut d'autre solution que de signer un traité désavantageux selon lequel, en cas de manquement de sa part, les fiefs bourguignons de mouvance française échapperaient à sa juridiction et suzeraineté. Il dut en outre promettre de donner la Champagne et la Brie en apanage à son frère cadet Charles de France, ex-ligueur du Bien Public et allié du Téméraire. Il dut enfin accompagner le Bourguignon dans son expédition punitive contre Liège et regarder brûler, le , la ville rebelle.

Une fois sa pleine liberté d'agir retrouvée, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à son frère Charles que la Guyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, le cardinal La Balue, en , année au cours de laquelle il fonda l'ordre de Saint-Michel. En décembre , le roi dénonça le traité de Péronne. En réponse, le duc de Bourgogne se déclara, en novembre , affranchi de la suzeraineté du roi de France, conformément à la clause de non-respect incluse dans ce traité.

En 1470, naquit le quatrième fils du roi : Charles, futur Charles VIII, et deux ans plus tard un cinquième fils vit le jour (à Amboise, le ) ; prénommé à nouveau François, il fut titré duc de Berry, mais il mourut hélas en juillet 1473.

En juin , pour répondre à une demande d'aide du duc de Bretagne[39], à la frontière de laquelle Louis XI vient d'envoyer des troupes, le Téméraire rompt la trêve avec la France, envahit la Picardie, massacre la population de Nesle, mais échoue devant Beauvais, vaillamment défendu par ses habitants, dont Jeanne Hachette ; il ravage alors la Normandie vainement, avant de se retirer dans ses terres, sans gain politique réel.

À la suite d'un traité d'alliance (traité de Londres[40], ) avec son beau-frère Charles le Téméraire qui l'avait convaincu de reprendre les hostilités contre Louis XI, le roi d’Angleterre Édouard IV débarque à Calais[41] avec son armée () pour la joindre à celle du duc de Bourgogne, envahir la France, et si possible détrôner son monarque.

DĂ©montrant toute son habiletĂ© de nĂ©gociateur et tacticien, Louis XI parvint Ă  dĂ©nouer cette alliance anglo-bourguignonne, en signant lui-mĂŞme avec Édouard IV, moyennant 425 000 Ă©cus[42] - [43] versĂ©s Ă  celui-ci, le traitĂ© de Picquigny (le ) qui mettait fin Ă  la guerre de Cent Ans et privait, Ă  la grande colère du TĂ©mĂ©raire, les États bourguignons de leur dernier vrai alliĂ©.

Neutralisation des autres grands féodaux

Réduire la puissance des grands vassaux fut une constante du règne de Louis XI.

En , il décide de punir Jean V d'Armagnac, à cause de ses incessantes intrigues, en mettant sous séquestre le Rouergue et l'Armagnac. Jean se révoltera et trouvera la mort dans le conflit à Lectoure en . Sa veuve Jeanne de Foix-Grailly, enceinte, mourut enfermée au château de Buzet peu de temps après.

En , le Roi de France manœuvre contre son oncle René d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend à Angers avec son armée, sous couvert d'une visite de courtoisie. René d'Anjou, qui réside dans sa résidence de chasse de Baugé, non loin d'Angers, voit arriver son royal neveu, sans se douter qu'une fois dans la cité angevine, celui-ci demandera les clefs de la capitale de l'Anjou. La surprise est totale. Louis XI installe aussitôt une garnison dans le château d'Angers et en confie le commandement à Guillaume de Cerisay[44].

À 65 ans, René d'Anjou ne peut ni ne veut entamer une guerre contre son neveu, le roi de France. Il lui cède l'Anjou sans combat, et il se tourne vers la Provence (roi René) dont il est le souverain et qu’il rejoint aussitôt[45]. Louis XI nomme Guillaume de Cerisay, gouverneur de l'Anjou, ainsi que maire de la cité d'Angers[46]. L'Anjou cessa dès lors d'être un apanage et entra définitivement dans le domaine royal[47].

En , après le traitĂ© de Picquigny, Louis XI obtint la libĂ©ration de Marguerite d'Anjou, fille de RenĂ© d'Anjou et qui fut reine consort d'Angleterre, avant d'ĂŞtre emprisonnĂ©e après l'exĂ©cution de son mari, le roi Henri VI d'Angleterre, dans la tour de Londres en 1471. Il fallut que Louis XI paie 50 000 Ă©cus d'or pour cette libĂ©ration. Le Marguerite regagna Rouen. Cependant, avant de rejoindre son père Ă  Aix-en-Provence, elle dut par consĂ©quent renoncer Ă  ses droits sur l'hĂ©ritage angevin, en faisant un testament en faveur du roi Louis XI. C'est la raison pour laquelle elle passa en Anjou ses derniers jours sans ressources, après la mort du roi RenĂ© ()[48].

Entouré des quatre vertus (Droiture, Raison, Justice et Vérité), Louis XI fait valoir ses droits sur le duché de Bourgogne, entre autres possessions du défunt duc Charles le Téméraire.
Paris, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5079, fo 1, XVe siècle.

En , quand Charles le Téméraire mourut au siège de Nancy, Louis XI tenta de s’emparer de ses États, mais se heurta à Maximilien d'Autriche, qui avait épousé la fille du défunt, Marie de Bourgogne[alpha 5] - [49].

La modernisation du royaume

La même année 1477, Louis XI crée le Relais de poste[50]. En effet, Louis XI aimait décider de tout. Encore lui fallait-il connaître tout. Il est vrai qu'il dictait très fréquemment :

«Je vous prye que me faictes souvent sçavoir de voz nouvelles». C'est précisément la raison pour laquelle il organisa ce système. « C'est d'abord et avant tout pour lui : il ne peut être informé que le premier »[51].

D'ailleurs, Louis XI est le premier personnage qui ait promu l'imprimerie dans le royaume de France. En 1469, Guillaume Fichet et Jean Heynlin, docteurs en théologie auprès de la Sorbonne, avaient obtenu l'autorisation du roi d'y établir l'atelier d'imprimerie[52]. Dans les années 1470, plusieurs villes françaises telles que Lyon () ou Albi () profitaient de cette nouvelle technique, sous la protection du roi[53] - [52].

En , il modernisa enfin l'armée royale en remplaçant la milice des francs-archers par une infanterie permanente, organisée sur le modèle suisse, connues sous le nom de bandes françaises ou bandes de Picardie. Pour financer cette modernisation et ses nombreuses guerres, il ne cesse d'augmenter impôts et taxes, l'imposition étant multipliée par trois durant son règne[54].

Le traité d'Arras et les dernières acquisitions du règne

Portrait présumé de Louis XI, attribué à Colin d'Amiens.

En , il parvint à récupérer la Picardie et le duché de Bourgogne, par le traité d’Arras. Le comté de Bourgogne ou Franche-Comté, l'Artois et la Flandre étaient également remises à la France au titre de la dot de Marguerite de Bourgogne (la fille de Marie de Bourgogne), qui devait devenir reine de France en épousant le futur Charles VIII ; Louis XI s'était assuré auparavant de leur possession, lors des combats qui avaient suivi la mort de Charles le Téméraire. Finalement, Charles VIII renoncera à ce mariage et restituera la plus grosse part de la dot.

Par le jeu d’héritages, dont celui de René Ier d'Anjou, il entra en possession du Maine et de la Provence. Louis récupère également la vicomté de Thouars, qu’il avait repris à Nicolas d’Anjou en 1472, après qu’il eut rallié le Bourguignon.

Soucieux que son fils poursuive sa politique de réunions, Louis XI fit rédiger vers 1482[55] à son intention un traité d'éducation politique, historique et moral par son médecin Pierre Choisnet, le Rosier des guerres.

Il attribua Talmont et Berrie à Philippe de Commynes. Concernant la vicomté de Thouars, il finit par engager son attribution à Louis II de La Trémoille, mais le roi décéda avant la restitution effective de ce vicomté.

François de Paule à la cour de Louis XI

Le roi Louis XI accueillant saint François de Paule (église Saint-Nicolas de Cordoue).

À partir de , François de Paule vivait à la cour de Ferdinand Ier de Naples. Comme celui qu'on surnommait « le saint homme » avait la réputation d'opérer des guérisons miraculeuses, des marchands napolitains parlèrent de ses miracles à Louis XI, gravement malade depuis 1478. Le roi, espérant être guéri par ses prières, écrivit au Pape Sixte IV pour lui demander de permettre l'envoi du saint moine en France. Sixte IV adressa deux brefs à François de Paule[56] lui ordonnant d'aller en France, et il obéit.

Arrivé à Marseille sur un navire, accueilli partout avec de grandes marques de respect et de dévotion, François de Paule remonte le Rhône en bateau. La ville de Lyon l'accueille le 24 avril avec honneur[57], le roi ayant ordonné à la ville, par lettre du , de fêter son arrivée en grande pompe, comme si elle recevait la visite du Pape[58]. Passant par Roanne puis Tours, François de Paule arriva au château de Plessis-lèz-Tours auprès de Louis XI. Le roi se jeta littéralement à ses pieds et implora ses bénédictions[59]. Il le flatte, il le supplie, et fait le vœu de construire deux couvents pour son ordre[60].

Mais, lucide, observant silencieusement le roi, l'austère ermite ne tarda pas à lui faire doucement comprendre qu'il devait se résigner et se préparer à mourir chrétiennement, ce qui devait survenir un peu plus tard, le [alpha 6].

Mort et inhumation

Tombeau de Louis XI représenté en orant à Cléry-Saint-André, Louis XI étant revêtu de son costume de l'ordre de Saint-Michel et entouré de quatre génies.
Destruction du tombeau de Louis XI à Cléry-Saint-André.

Selon le diagnostic rétrospectif de l'historien Paul Murray Kendall, Louis XI mourut d’une hémorragie cérébrale. Il avait subi plusieurs attaques d'apoplexie au cours de sa vie, la première en mai 1473. Sur son lit de mort, il voulut avoir près de lui la Sainte Ampoule. Superstitieux, il avait interdit que l’on prononçât le mot «mort» devant lui, et il était convenu avec ses officiers de l'expression codée « Parlez peu » avant de recevoir les derniers sacrements[61].

Le 30 août 1483, Louis XI s’éteignit au Château de Plessis-lèz-Tours après 22 ans de règne, à l'âge de 60 ans. Son fils, le Dauphin, alors âgé de treize ans, lui succéda sous le nom de Charles VIII.

Conformément à son souhait, en 1467, de refuser le prestige de la nécropole royale (comme les deux autres capétiens Louis VII et Philippe Ier), Louis XI fut inhumé dans la basilique Notre-Dame de Cléry le , après une étape à Tours le , et non dans la basilique Saint-Denis[8].

Sépulture et représentations

À Cléry-Saint-André, la statue en cuivre et bronze doré de Louis XI représentait le roi en habits de chasseur, priant à genoux devant Notre Dame, sur un coussin, servant de prie-dieu, aux couleurs des armes de France. Elle était l'œuvre de l'orfèvre Conrad de Cologne et du fondeur Laurent Wrine. La statue dégageait une réelle simplicité, le roi tenant un chapeau de chasseur entre les mains et accompagné de son chien[62]. Le , le tombeau du roi fut détruit par les protestants, à la suite de la prise de la ville d’Orléans par les armées du prince de Condé.

En , Louis XIII fit construire une nouvelle sépulture en marbre qui fut à son tour détruite à la Révolution française. Seuls la statue moderne du roi (priant sur un coussin portant un livre sur lequel est posé son bonnet favori), de Michel Bourdin, et les quatre anges furent préservés par Alexandre Lenoir à Paris dans son Musée des monuments français.

Au XIXe siècle, le comte de Choiseul d’Aillecourt rapatrie les sculptures du Musée des monuments français en [63]. Les sculpteurs Beauvallet puis Barberon en reconstituèrent une nouvelle sépulture[64], classée monument historique depuis , et qui figure depuis dans la nef de l'église. Sur un dais porté par quatre colonnes en marbre de Pentélie, le roi et quatre génies en coin supportant des écussons reposent sur un piédestal en marbre[65].

En 1896, le docteur Duchâteau effectue l'inventaire du caveau royal et constate la présence de cinq morceaux de crâne (témoin d'une craniectomie d'autopsie ou d'embaumement avec excérébration)[66]. Seuls la base d’un crâne scié et une mâchoire, attribués à Charlotte de Savoie, une voûte crânienne sciée, une mâchoire et un fragment de la partie nasale attribués à Louis XI, demeurent à Cléry, dans le caveau de la crypte de la basilique, le reste des ossements ayant disparu en , après le passage des révolutionnaires[67].

Le sens politique de Louis XI

La rupture du traité de Péronne

Le roi établit tout d'abord une assemblée de princes et juristes du Grand Conseil et du Parlement, présidée par Jean de la Driesche, président de Chambre des comptes et ancien fidèle de Charles le Téméraire. Elle dénonça que le roi avait accepté le traité sous la contrainte. Puis, l'assemblée de Tours décida de convoquer le duc de Bourgogne devant le Parlement, et elle envoya un huissier à Gand afin de notifier la citation. Le duc Charles s'abstint de comparaître. Le , le roi de France déclara la trahison et le parjure du duc. La procédure juridique était respectée[68].

L'arme financière

En , après avoir coupĂ© le ravitaillement de l'armĂ©e ennemie, et sans engager la bataille, il acheta le dĂ©part de l'armĂ©e royale d'Angleterre en dĂ©pensant 75 000 Ă©cus d'or[42], ainsi que 50 000 Ă©cus de pension annuelle[43] pour sept ans, soit 425 000 Ă©cus.

Jean Favier souligne : « On n'a pas fait assez attention au calcul : pour lourde qu'elle soit, l'indemnitĂ© ainsi versĂ©e au TrĂ©sor anglais [75 000 Ă©cus] est Ă  peu près ce que coĂ»terait une annĂ©e de guerre si la guerre de Cent Ans reprenait pour cent ans »[69]. En outre, le commerce entre les deux pays permettait de rĂ©cupĂ©rer une partie de ce montant.

Écu d'or au soleil frappé sous le règne de Louis XI.

La diplomatie

Le à Lyon, seulement deux jours après la bataille de Morat, le roi reçut la nouvelle. Sitôt, il expédia une lettre au grand maître, chef de guerre : « Je vous pri, faictes tousjours tenir voz gens prestz, mais ne commances riens, et que voz gens n'entrepreigne chose par quoy on puisse dire que la treve ait este rompue[70]. »

En soutenant d'autres armées, Louis XI sut être tacticien, et il n'engagea pas le combat jusqu'à ce que Charles le Téméraire meure l'année suivante.

Sa propre sœur Yolande de France, qui soutenait le duc de Bourgogne, fut cependant enlevée par ce dernier après la bataille de Morat, et était enfermée dans le château de Rouvres. En septembre 1476, le roi décida d'y envoyer confidentiellement Charles Ier d'Amboise et deux cents lances. Ce gouverneur était non seulement son meilleur élément mais aussi un excellent diplomate. Aussitôt que la duchesse de Savoie eut été libérée, le roi envoya une lettre au duc de Milan, bien entendu, en raison de la trêve : « Elle avoit envoye devers le gouverneur de Champaigne lui prier qu'il lui envoyast des gens, mais il y est alle en personne »[71].

Philippe de Commynes résume ainsi le réalisme politique du roi : « Entre tous ceulx que j’ai jamais congneu, le plus saige pour soy tirer d’ung maulvais pas, en temps d’adversité, c’estoit le roy Loys unziesmez, nostre maistre, et le plus humbe en parolles et en habitz, qui plus travailloit à gaigner ung homme qui le pouvoit servir ou qui luy pouvoit nuyre. Et ne se ennuyoit point à estre refusé une foys d’ung homme qu’il praticquoit à gaigner, mais y continuoit, en lui promectant largement et donnant par effect argent et estatz qu’i congnoissoit qui lui plaisoient. Et ceux qu’il avoit chassez et deboutez en temps de paix et de prospérité, il les rachaptoit bien cher quant il en avait affaire, et s’en servoit, et ne les avoit en nulle hayne pour les choses passées »[72].

La santé du roi

Bronze du roi Louis XI, exécuté par Jean Baffier en 1885 à Bourges.
Louis XI, porteur du collier de l'ordre de Saint-Michel. Toile de Georges A. L. Boisselier, 1925.

Tout comme la légende noire, quelques historiens accentuaient la maladie de Louis XI, par exemple selon Ivan Gobry qui — pour son physique — cite Basin sans indice concret :

« Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité. »

Pourtant, les témoins contemporains du roi racontaient d'autres histoires. Philippe de Commynes, l'un des principaux conseillers de Louis XI, en aperçut le premier signe en 1478, après sa mission en Italie :

« Je trouvay ung peu le Roy nostre maistre envielly, et commencoyt a soy dispouser a malladie ; toutesfoiz il n'y parut pas si tost, et conduysoit toutes les choses par grant sens. »

— Philippe de Commynes, Mémoires, Livre VI, Chapitre V[73]

Puis, le roi subit la première attaque importante en mars 1479 :

« Ja commencoyt a vieillir et devenir malade ; et estant aux Forges pres Chinon, a son disner, vint comme en une percution et perdit la parolle. Il fut leve de la table et tenu pres du feu, et les fenestres closez ; et combien qu'il s'en voulsist approucher, l'on l'en garda : aulcuns cuydoient bien faire. ......... Quant je arryvay, je le trouvay a table ; avecques luy maistre Adam Fumee, et qui autresfoiz avoit este medicin du roy Charles, a ceste heure dont je parle, maistre des requestes, et ung aultre medicin appelle maistre Claude. »

— Même document, Livre VI, Chapitre VI[74]

La santĂ© du roi se rĂ©tablit dix ou douze jours plus tard[75]. Le 31 juillet 1479, il put arriver Ă  Dijon[76]. L'annĂ©e suivante, Louis XI rĂ©gnait encore et dĂ©cidait de tout. Parmi 2 164 lettres du roi restant de nos jours, Joseph Vaesent en attribua 178 Ă  l'annĂ©e 1480[77], ce qui confirme scientifiquement le rĂ©tablissement de la santĂ© du roi.

Le , ce dernier expédia cependant une lettre au prieur de Salles[78] :

« …je vous prie tant que je puis que vous priez incessamment Dieu et Nostre Dame de Sales pour moy, à ce que leur plaisir soit m'envoyer la fievre quarte, car j'ay une maladie dont les physiciens disent que je ne puis estre guery sans l'avoir…. »

Selon cette lettre, Auguste Brachet conclut en , dans son livre Pathologie mentale des rois de France, que la maladie du roi était l'épilepsie[79]. Claude Gauvard ajoute une autre raison pour cette hypothèse : le roi portait toujours un chapeau. En cas de chute, cela pourrait amortir les chocs[80].

Victor Hugo fit du médecin du roi Jacques Coitier un personnage de son célèbre roman Notre-Dame de Paris.

En dépit de cette fragilité, Louis XI était capable de régner sur le pays jusqu'à ses dernières années. En fait, le roi ne manqua jamais de bons médecins. Aussitôt sacré, il délivra Adam Fumée enfermé dans la tour de Bourges, avec privilège attribué au sacre. Charles VII et le dauphin Louis séjournèrent, au printemps 1437, en Languedoc dont Montpellier. Toute la famille royale profitait désormais des meilleurs professeurs de la faculté de médecine de Montpellier[alpha 7] - [81] : Adam Fumée, Déodat Bassole, Jean Martin, Robert Poitevin et Robert de Lyon. Aussi cette université était-elle toujours protégée et soutenue par le roi[82]. On compte encore Enguerrand de Parent, doyen de la faculté de Paris, et Jacques Coitier. Certains devinrent les personnels importants du royaume. Ainsi, Adam Fumée fut nommé garde des sceaux de France alors que Jacques Coitier devint président-clerc dans la Chambre des comptes en 1482. Enfin, l'ancien doyen Jean Martin, maître de la Chambre des comptes sous Charles VIII[83].

Louis XI contribua par ailleurs à l'évolution de la médecine. En effet, il soutenait les projets de copie et de traduction dans ce domaine, afin que s'améliore la disponibilité des livres et des manuels de médecine dans le royaume de France.

Ainsi, le roi faisait copier la Pratica de Jean Pacis, doyen de la faculté de Montpellier, tandis que fut achevée pour la première fois la traduction du Regimen Sanitatis Salernitatum de l'École de médecine de Salerne. Enfin Louis XI se faisait apporter des reliques de l’Europe entière, et envoyait des dons à toutes les églises réputées pour leurs guérisons miraculeuses[84]. Il collectionnait aussi les images pieuses, par contre les médailles de plomb censées orner son chapeau n'existaient pas du vivant du roi[85].

Louis XI dans les arts

Roman

  • Notre-Dame de Paris de Victor Hugo publiĂ© en 1831, raconte la fin du règne de Louis XI, en 1482. Si la publication prĂ©cĂ©da celle de la biographie de Jules Michelet de 1844, Hugo connaissait bien la caractĂ©ristique de ce roi, surtout son grand enthousiasme pour l'intĂ©rĂŞt Ă©conomique. Hugo mentionna aussi exactement sa foi profonde pour sa sainte patronne Notre Dame, laquelle provoqua finalement une fin tragique de ce roman, avec son ordonnance contre ceux qui avaient attaquĂ© la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris.
  • Dans la mĂŞme annĂ©e, HonorĂ© de Balzac aussi sortit sa nouvelle MaĂ®tre CornĂ©lius. Ă€ la diffĂ©rence de l'Ĺ“uvre d'Hugo, les historiens, y compris Jules Michelet, ne favorisaient pas cette Ĺ“uvre, manquant d'aspects historiques.
  • Il apparaĂ®t aussi dans Quentin Durward de Walter Scott, paru en 1823.

Filmographie

Louis XI a été incarné à plusieurs reprises sur le petit et le grand écran.

Cinéma

SĂ©ries
Téléfilm

Ascendance

Descendance

De son Ă©pouse, Charlotte de Savoie, reine de France, il eut huit enfants, dont seulement trois ont atteint l'âge adulte : Anne de France (future Anne de Beaujeu et rĂ©gente du royaume), Jeanne de France (future Ă©pouse de Louis XII) et le futur Charles VIII. Louis XI veillera Ă  l'Ă©ducation de son fils Charles, et Charlotte Ă  l'Ă©ducation de ses filles.

Enfants légitimes :

  • Louis ( – 1460) ;
  • Joachim ( – ) ;
  • Louise ( – 1460) ;
  • Anne de France ( – ) ;
  • Jeanne de France ( – ) ;
  • François ( – ) ;
  • Charles VIII ( – ) ;
  • François ( – ).
Caveau à Cléry-Saint-André présentant les crânes présumés de Louis XI (à droite) et Charlotte de Savoie (à gauche).

Louis XI eut aussi deux filles de sa première maîtresse, Félizé Regnard, toutes deux légitimées : Jeanne de Valois (1447-1519), épouse de Louis de Bourbon-Roussillon (1450-1487) dont postérité, et Guyette de Valois[86].

Louis aurait eu aussi des enfants de sa maîtresse Marguerite de Sassenage, dame de Beaumont (avant -)[87] :

  • Guyette de Valois (qui n'est pas la mĂŞme que celle issue des amours de Louis XI et de FĂ©lizĂ© Regnard), lĂ©gitimĂ©e et morte après le ;
  • Marie de Valois ( - v. ) lĂ©gitimĂ©e en , elle Ă©pouse la mĂŞme annĂ©e Aymar de Poitiers, sire de Saint-Vallier ;
  • Isabeau (?), qui Ă©pouse Louis de Saint-Priest, dont postĂ©ritĂ©.

Notes et références

Notes

  1. Il porte un bonnet rouge couvrant la nuque, surmonté d'un chapeau de pèlerin, et le collier de l'ordre de Saint-Michel au cou.
  2. Il porte un bonnet rouge couvrant la nuque, surmonté d'un chapeau de pèlerin, et le collier de l'ordre de Saint-Michel au cou.
  3. Surnom donné par le chroniqueur Georges Chastelain.
  4. Sous son règne, la proportion de conseillers roturiers (comme Olivier Le Daim qu'il anoblit par la suite) passe de 37 à 47 % mais les nobles gardent les postes les plus importants.
  5. Louis XI invoquait son héritage, les apanages devant retourner à la couronne en cas d'extinction de la lignée du fils de France qui en avait bénéficié pour lui et sa descendance. Ainsi, le roi écrivit le : « Monsr le chancelier, j'ay receu le seel que vous m'avez envoye par maistre Jehan du Ban, et aussi les lettres que vous m'avez escriptes par vostre homme, avec les geneologies par escript et mes droiz de la duche de Bourgongne et des contez de Bourgongne et de Boulongne, dont je vous mercye,… Escript a Soulommes, le XXIIe jour d'aoust. »
  6. Soit, assez curieusement, un an jour pour jour après l'assassinat du prince-évêque de Liège Louis de Bourbon (cousin germain de Charles le Téméraire et son allié, puis celui de Marie de Bourgogne et Maximilien de Habsbourg), lequel assassinat avait été perpétré à l'instigation de Guillaume de La Marck, l'homme de main de Louis XI en « pays de par-deçà » bourguignon.
  7. Ainsi, le , le roi expédia pour le futur Charles VIII une lettre au gouverneur de finances en Languedoc, François de Genas : « Monsr le general, je vous ay ja escript que vous m'envoyssiez maistre Jehan Martin, medecin, pour ce que maistre Guillaume Girard, qui estoit medecin de Monsr le daulphin, est trespasse, et qu'on m'a conseille que je prinsse en son lieu ledit maistre Jehan Martin … ».

Références

  1. Pierre-Roger Gaussin, Louis XI : un roi entre deux mondes, Ă©ditions Klincksieck, , p. 384
  2. Pierre-Roger Gaussin, Louis XI : un roi entre deux mondes, Ă©ditions Klincksieck, , p. 384
  3. Pierre Champion, Louis XI, 2e Ă©d., Paris, H. Champion, 1928, 2 vol.
  4. DĂ©partement d'histoire, UL - Cours - HST-20718B - Travail de F.-A. Raymond (Aut. 2002)
  5. http://www2.cndp.fr/archivage/valid/3418/3418-188-202.pdf, p. 4.
  6. Thomas Basin (édition et traduction de Charles Samaran), Histoire de Louis XI [« Historiarum libri de rebus a Ludovico XI, Francorum rege et suo tempore in Gallia gestis »], t. III, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge » (no 30), , XIV-464 p. (présentation en ligne), p. 387.
  7. (en) Lydwine Scordia, « The Wolf, the Sheperd, and the Whale : Critiquing the King Through Metaphor in the Reign of Louis XI », dans Rosalind Brown-Grant, Anne D. Hedeman et Bernard Ribémont (dir.), Textual and Visual Representations of Power and Justice in Medieval France : Manuscripts and Early Printed Books, Farnham, Routledge, , XVIII-322 p. (ISBN 978-1-47-241570-7, lire en ligne), n. 33.
  8. Jean Lebrun, « Louis XI », La Marche de l'Histoire, .
  9. Didier Le Fur, « Louis XI, une mort massacrée », sur L'Histoire.
  10. Heers 2003, p. 23.
  11. Kendall 1974, p. 6.
  12. Kendall 1974, p. 8.
  13. Heers 2003, p. 143, ainsi que : Louis XI Ă  Loches, p. 5.
  14. Louis Archon, Histoire de la Chapelle des rois de France, t. II, Paris, Piarre-Augustien Le Mercier, , 794 p. (lire en ligne), p. 389.
  15. Kendall 1974, p. 9.
  16. Jean Favier, Louis XI, Fayard 2001, réed. Tallandier 2012, p. 78.
  17. Kendall 1974, p. 19.
  18. Kendall 1974, p. 21.
  19. Kendall 1974, p. 22.
  20. Kendall 1974, p. 24.
  21. Kendall 1974, p. 28.
  22. Kendall 1974, p. 29.
  23. Kendall 1974 p31.
  24. Kendall 1974, p. 31.
  25. Kendall 1974, p. 34.
  26. Kendall 1974, p. 39.
  27. Gilles-Marie Moreau, Le Saint-Denis des Dauphins : histoire de la collégiale Saint-André de Grenoble, Paris, L’Harmattan, , 293 p., 22 cm (ISBN 978-2-29613-062-3, OCLC 706854028, lire en ligne).
  28. Université de Valence, présentation.
  29. Paul Dreyfus, Histoire du Dauphiné, p. 117.
  30. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome XI : itinéraire, p. 5, 1909, Paris.
  31. Favier 2001, p. 312.
  32. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome XI : itinéraire, p. 22-23, Librairie Renouard, Paris 1909.
  33. Ordonnance de Louis XI, donné à Mareuil près d'Abbeville et vraisemblablement le .
  34. Bulle que donna le pape Paul II le 12 décembre 1464.
  35. Archives nationales, X1A 8606, fo 217 vo (d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome IV, p. 83, note no 1, Librairie Renouard, Paris 1890).
  36. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome IV, p. 82-84 (lettre datée du ) ainsi que p. 89-90 (celle du ), Librairie Renouard, Paris 1890.
  37. Plus prĂ©cisĂ©ment, le roi ne fournit que 200 000 Ă©cus. Ce furent les villes près de la Somme qui prĂ©parèrent 20 000 Ă©cus supplĂ©mentaires. Voir la note no 3 du traitĂ© d'Arras.
  38. Pour une relation du long affrontement entre Louis XI et Charles le Téméraire, on peut également consulter : https://fr.vikidia.org/wiki/Louis_XI_contre_Charles_le_T%C3%A9m%C3%A9raire
  39. Jean-Pierre Soisson, Charles le Téméraire, (Grasset & Fasquelle, 1997), p. 203.
  40. Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976) p. 345.
  41. Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne (Albin Michel, 1949 et juin 1976) p. 352.
  42. Texte original du traité de Picquigny en latin.
  43. Note en français ; le , Louis XI expédia sa lettre patente aux villes royales (il reste celles de Lyon, de Poitiers et de Harfleur) : « et avec lequel avons prins tresves et entrecours de la marchandise pour sept ans, » publiées par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VI, p. 14-19.
  44. Louis François Villeneuve-Bargemon, Histoire de René d’Anjou, tome II (1446-1476) Éditions J.J. Blaise, Paris 1825.
  45. Louis François Villeneuve-Trans, p. 199.
  46. RĂ©pertoire des maires d'Angers (de 1475 Ă  1790)
  47. Ordonnance de Louis XI, février 1475 (1474 avant Pâques), Ordonnances des rois de France, tome XVIII, p. 86, [lire en ligne].
  48. Heers 2003, p. 83-84.
  49. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VII, p. 148, Librairie Renouard, Paris, 1900.
  50. Histoire de La Poste : Chronologie de 1477 Ă  1672.
  51. Jean Favier, « Louis XI, moins cruel que sa légende, un fauve politique », Le Point, 18-, p. 188.
  52. Site de la bibliothèque nationale au regard de ce sujet.
  53. Lettres patentes de Louis XI, le .
  54. André Neurrisse, 2000 ans d'impôts, éditions SIDES, , p. 89.
  55. Favier 2001, p. 883.
  56. Dictionnaire universel des sciences morale, économique, politique et diplomatique ; ou… par Jean-Baptiste-René Robinet, réd. Robinet, p. 161.
  57. Les comptes de la ville de Lyon précisent l'entrée de ce saint dans cette ville (Archives de la ville de Lyon, CC483, d'après Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome X, p. 77, note no 2, Librairie Renouard, Paris 1908).
  58. "De par le Roy. Tres chiers et bien amez, nous vous avons escript par Rigault d'Oreille, nostre maistre d'ostel, touchant les choses que nous voulons estre faictes pour le saint homme que Guynot de Losiere, aussi nostre maistre d'ostel, nous amene. Et pour ce, faites ce qu'il vous dira, et quant ledit saint homme sera arrive par dela, recevez le et le festiez comme ce c'estoit nostre Saint Pere, car nous le voulons ainsi pour l'onneur de sa personne et de la sainte vie qu'il mene ; si gardez qu'il n'y ait faulte. Donne au Plessis du Parc, le XXVIIe jour de mars (1483). LOYS. B. ESSONAT(secrétaire). A nos tres chiers et bien amez les consulz, manans et habitans de nostre ville de Lion. (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome X, p. 90-91, Librairie Renouard, Paris 1908).
  59. La scène a été peinte par Nicolas Gosse : son « Louis XI au pied de saint François de Paule » se trouve au musée du Louvre à Paris.
  60. Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle, par Pierre Bayle, Pierre Desmaizeaux, Eusèbe Renaudot, Anthelme de Tricaud, p. 414.
  61. Charles Pinot Duclos, Histoire de Louis XI, vol. 2, 1745, p. 488.
  62. http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=CIPA0565&mod=s.
  63. « Monument funéraire de Louis XI », notice no IM45000125, base Palissy, ministère français de la Culture.
  64. Louis Réau, Les monuments détruits de l'art français. Du haut Moyen Âge au XIXe siècle, Librairie Hachette, , p. 395.
  65. Alexandre Lenoir, Description historique et chronologique des monumens de sculpture réunis au Musée des monumens français, Chez l'auteur, (lire en ligne), p. 221.
  66. Patrice Georges, « Louis XI eut-il cinq crânes ? Évolution du nombre de crânes dans le caveau royal de l’église Notre-Dame de Cléry-saint-André (Loiret) », dans Philippe Charlier (dir.), Actes du 1er Colloque International de Pathographie (Loches, 2005). Paris, De Boccard, 2006, p. 195-214.
  67. Cuve de sarcophage et vitrine du XXe siècle montrant les restes crâniens.
  68. Jean Favier, Louis XI, p. 620 ; d'ailleurs, à l'époque de Louis XI, les lois étaient effectivement respectées. Ainsi, lorsque ce roi octroya quelque chose à quelqu'un, cette donation devait être enregistrée au parlement et à la chambres des comptes, comme « Lecta, publicata et registrata in Parlamento, tredecima Julii, anno Domini… » Parfois, ils refusèrent ou repoussèrent. D'ailleurs, Louis XI était le fondateur du parlement de Bordeaux.
  69. Jean Favier, « Louis XI, un fauve politique », Le Point, 18-, p. 188.
  70. Bibliothèque nationale (Mss.), Français 2898, fol. 58, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VI, p. 66, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1898.
  71. Archives de Milan, publiée par Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VI, p. 92-93.
  72. Philippe de Commynes, MĂ©moires, Tome 1, Livre I, chapitre X, Paris, A. Picard et fils, (lire en ligne), p. 73
  73. Philippe de Commynes, MĂ©moire, GF Flammarion, Paris 2007, p. 356.
  74. Philippe de Commynes, MĂ©moire, GF Flammarion, Paris 2007, p. 364-366.
  75. Commynes, MĂ©moires, Livre VI, Chapitre VI.
  76. Une lettre du roi destinée à l'évêque d'Albi datée le , de Méry-sur-Seine : « mais ainsi que je partis de Romereu je chevauche par la chaleur et m'en vins coucher a ung chasteau qui est a l'evesque de Troyes, en une chambre haulte, fort chaude et ne peux respirer, et me print le mal du ventre, dont j'ai este deux ou trois jours malade ; ains la merci de Dieu et Nostre Dame, je suis a present bien guery. » (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VIII, p. 47, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903).
  77. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome VIII, p. 104-347, Société de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1903.
  78. Il s'agit de la collégiale fondée au VIIe siècle à Bourges, sous la règle de Saint Colomban (Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, tome V, p. 332, note no 2, Librairie Renouard, Paris, 1895).
  79. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI tome IX p. 120, Librairie Renouard, Paris 1905.
  80. « Ces malades qui nous ont gouvernés », Le Point, .
  81. Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI, t. VIII, p. 242, Librairie Renouard, Paris, 1903.
  82. Heers 2003, p. 351.
  83. Alfred de Martonne, Fagots et fagots, p. 199 - 200, 1865 [lire en ligne]
  84. Heers 2003, p. 350.
  85. « Louis XI : des siècles de légendes », sur L'Express, .
  86. Van Kerrebrouck Patrick, Brun Christophe, de Merindol Christian, Les Valois, Villeneuve d'Ascq, Van Kerrebrouck, 1990 - In-4.
  87. Edme-Théodore Bourg, Amours et galanteries des rois de France : mémoires historiques sur les concubines, maitresses et favorites de ces princes ; depuis le commencement de la monarchie jusqu'au règne de Charles X, t. Ier, Bruxelles, Louis Tencé, 1830, 319 p. (lire en ligne [archive]), p. 252-259

Voir aussi

Articles connexes

Sources primaires imprimées

  • Louis XI, Lettres de Louis XI, Ă©dition et notes de Joseph Vaesen et d'Étienne Charavay, SociĂ©tĂ© de l'histoire de France et Librairie Renouard, Paris 1883-1909, 11 tomes, [lire en ligne].
  • Louis XI, Lettres choisies, introduction, notices et notes de Henri Dubois, Le Livre de poche, coll. « Lettres gothiques », 1996, 576 p.
  • Philippe de Commynes, MĂ©moires, Ă©dition critique par JoĂ«l Blanchard, Genève, Droz, coll. « Textes littĂ©raires français », 2007, 2 tomes, CLXXII et 1757 p.
  • Philippe de Commynes (introduction, Ă©dition, notes et index de JoĂ«l Blanchard, avec la collaboration de Michel Quereuil pour le glossaire), MĂ©moires, Paris, Librairie gĂ©nĂ©rale française, coll. « Le Livre de poche / Lettres gothiques » (no 4564), , 894 p. (ISBN 2-253-06677-X, prĂ©sentation en ligne).
  • Philippe de Commynes, MĂ©moires, prĂ©sentation et traduction par JoĂ«l Blanchard, Paris, Pocket, coll. « Agora », 2004, 2e Ă©dition : 2009, 794 p.
  • Philippe de Commynes, MĂ©moires, Ă©dition bilingue, traduction et notes de Jean Dufournet, GF Flammarion, Paris 2007, tomes I et II (Livres I-VI), 451 p. et 560 p., (ISBN 978-2-0807-1220-2) et (ISBN 978-2-0807-1221-9).
  • JoĂ«l Blanchard ( Ă©d.), Commynes et les procès politiques de Louis XI : du nouveau sur la lèse-majestĂ©, Paris, Picard, , 183 p. (ISBN 978-2-7084-0834-0, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [droit de rĂ©ponse de l'auteur].
    (inclus l'édition du manuscrit Français 3869 de la BnF, texte du procès du comte de Saint-Pol, connétable de France, p. 63-172.)
  • JoĂ«l Blanchard ( Ă©d.) (introduction de JoĂ«l Blanchard avec la collaboration de Jean-Patrice Boudet, FrĂ©dĂ©ric F. Martin et Olivier MattĂ©oni), Procès de Jacques d'Armagnac, Ă©dition critique du ms. 2000 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Genève, Droz, coll. « Travaux d'Humanisme et Renaissance » (no 510), , CXXV-967 p. (ISBN 978-2-600-01695-7, prĂ©sentation en ligne).
  • Thomas Basin, Histoire de Louis XI : Ă©ditĂ©e et traduite par Charles Samaran, t. I : 1461-1469, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Les classiques de l'histoire de France au Moyen Ă‚ge » (no 26), , XXIII-355 p. (prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne].
  • Thomas Basin, Histoire de Louis XI : Ă©ditĂ©e et traduite par Charles Samaran et Monique-CĂ©cile Garand, t. II : 1470-1477, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Les classiques de l'histoire de France au Moyen Ă‚ge » (no 27), , 365 p. (prĂ©sentation en ligne).
  • Thomas Basin, Histoire de Louis XI : Ă©ditĂ©e et traduite par Charles Samaran et Monique-CĂ©cile Garand, t. III : 1477-1483, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Les classiques de l'histoire de France au Moyen Ă‚ge » (no 30), , XIII-464 p. (prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne].
  • Thomas Basin, Histoire de Charles VII et Louis XI : introduction, traduction et notes par JoĂ«l Blanchard, Franck Collard et Yves de Kisch, Paris, Pocket, coll. « Agora » (no 337), , 903 p. (ISBN 978-2-266-19786-1).
  • Jean de Roye (traduit et prĂ©sentĂ© par JoĂ«l Blanchard), Chronique scandaleuse : journal d'un Parisien au temps de Louis XI, Paris, Pocket, coll. « Agora », , 382 p. (ISBN 978-2-266-25066-5, prĂ©sentation en ligne).
  • JoĂ«l Blanchard (Ă©d.), Procès politiques au temps de Louis XI : Armagnac et Bourgogne, Genève, Droz, coll. « Travaux d'Humanisme et Renaissance » (no 564), , XVI-395 p. (ISBN 978-2-600-04733-3).
  • JoĂ«l Blanchard (Ă©d.) (avec la collaboration de Franck Collard), Procès politiques au temps de Charles VII et Louis XI : Alençon, Genève, Droz, coll. « Travaux d'Humanisme et Renaissance » (no 587), , XLIII-367 p. (ISBN 978-2-600-05899-5).
  • JoĂ«l Blanchard (Ă©d.) et Pierre-Anne Forcadet (Ă©d.) (avec la collaboration de Axel Degoy), Procès politiques au temps de Louis XI : le cardinal Balue. Lèse-majestĂ© en dĂ©bat, Genève, Droz, coll. « Travaux d'Humanisme et Renaissance » (no 639), , XLIX-210 p. (ISBN 978-2-600-06423-1).

Ouvrages

Articles, communications, contributions Ă  des ouvrages collectifs

  • (en) JoĂ«l Blanchard, « Louis XI, King of France », dans Margaret King (dir.), Oxford Bibliographies in Renaissance and Reformation, New York, Oxford University Press, .
  • JoĂ«l Blanchard, « Pouvoir, pĂ©ril, PĂ©ronne », dans Jean-Philippe Genet (dir.), La lĂ©gitimitĂ© implicite : actes des confĂ©rences organisĂ©es Ă  Rome en 2010 et en 2011, Paris / Rome, Publications de la Sorbonne / École française de Rome, coll. « Le pouvoir symbolique en Occident, 1300-1640 / Collection de l'École française de Rome » (no 1 / 1), , 515 p. (ISBN 978-2-85944-768-7), p. 301-325.
  • Adrien Carbonnet, « La subversion Ă  l'origine de la rĂ©volte : Louis XI face aux soulèvements urbains (1461-1483) », Publications du Centre europĂ©en d'Ă©tudes burgondo-mĂ©dianes, vol. 60 « Rencontres de Prague (19-) « Contestations, subversions et altĂ©ritĂ©s aux XIVe – XVIe siècles » »,‎ , p. 21-33 (ISSN 2034-6786, DOI 10.1484/J.PCEEB.5.122557).
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  • Pierre Leveel, « Louis XI et Jeanne d'Arc », Connaissance de Jeanne d'Arc, Chinon, no 32,‎ , p. 31-42 (lire en ligne).
  • Olivier MattĂ©oni, « Les procès politiques du règne de Louis XI », Histoire de la justice, Association française pour l'histoire de la justice / La Documentation française, no 27 « Le procès politique, XVe – XXe siècle »,‎ , p. 11-23 (DOI 10.3917/rhj.027.0011).
  • Werner Paravicini, « Terreur royale : Louis XI et la ville d'Arras, », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 89, fascicule 2 « Villes et villages : organisation et reprĂ©sentation de l’espace. MĂ©langes offerts Ă  Jean-Marie Duvosquel Ă  l’occasion de son soixante-cinquième anniversaire et publiĂ©s par Alain Dierkens, Christophe Loir, Denis Morsa, Guy Vanthemsche »,‎ , p. 551-583 (lire en ligne).
  • Lydwine Scordia, « Entre guerre traditionnelle et sidĂ©ration des populations : thĂ©ories et pratiques de la guerre sous Louis XI », dans Laurent Vissière et Marion TrĂ©visi (dir.), Le feu et la folie : l'irrationnel et la guerre (fin du Moyen Ă‚ge-1920), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 280 p. (ISBN 978-2-7535-4894-7, lire en ligne), p. 81-99.
  • Lydwine Scordia, « La statue funĂ©raire de Louis XI : les trois corps du roi », dans Franck Collard, FrĂ©dĂ©rique Lachaud et Lydwine Scordia (dir.), Images, pouvoirs et normes : exĂ©gèse visuelle de la fin du Moyen Ă‚ge (XIIIe-XVe siècle), Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « POLEN – Pouvoirs, lettres, normes » (no 8), , 417 p. (ISBN 978-2-406-06735-1), p. 317-342.

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