Artois
L’Artois est un pays traditionnel de France et une province du royaume sous l’Ancien Régime, ayant pour capitale Arras, aujourd’hui inclus principalement dans le département du Pas-de-Calais. Les habitants de l’Artois sont les Artésiens.
(pcd) Artoé
(vls) (nl) Artesië
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Capitale | Arras |
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Langue(s) | Français, picard, flamand |
Religion | Christianisme (catholicisme) |
Population | 1 110 106 (au ) |
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Gentilé | Artésiens |
Superficie | 4 911 km2 |
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Le nom Artois demeure aujourd’hui dans le nom de communautés de communes et de pays d’aménagement du territoire.
GĂ©ographie
Étendue géographique
En 1789, juste avant l'abolition des gouvernements généraux, l'Artois avait une superficie de 4 911 km2. Au 1er janvier 2008, 1 110 106 personnes vivaient sur ce territoire de 4 911 km2, soit une densité de population de 226 hab./km2, deux fois la densité moyenne de la France.
La province d'Artois était composée de :
- toutes les communes de l'actuel arrondissement d'Arras, à l'exception de : Étaing et Tortequesne (qui appartenaient à la Flandre française), Boiry-Notre-Dame et Dury (qui appartenaient au Cambrésis), Ytres, Halloy, la partie de la commune de Beauvoir-Wavans située rive sud de l'Authie (c'est-à -dire l'ancienne commune de Beauvoir-Rivière) et la moitié d'Auxi-le-Château située rive sud de l'Authie (qui appartenaient toutes quatre à la Picardie) ;
- toutes les communes de l'actuel arrondissement de Lens, à l'exception de : Rouvroy, Pont-à -Vendin et Estevelles (qui appartenaient à la Flandre française) ;
- toutes les communes de l'actuel arrondissement de BĂ©thune ;
- toutes les communes de l'actuel arrondissement de Saint-Omer, à l'exception de : Thiembronne, qui appartenait au Boulonnais, en Picardie ; Surques, Rebergues, Haut-Loquin, Alquines, Bouvelinghem, Bonningues-lès-Ardres, Zouafques, Nielles-lès-Ardres, Autingues, Louches, Landrethun-lès-Ardres, Rodelinghem, Brêmes et Ardres, qui appartenaient à l'Ardrésis, en Picardie ; Balinghem, Guemps, Offekerque, Nouvelle-Église, Vieille-Église et Oye-Plage, qui appartenaient au Calaisis, en Picardie ;
- toutes les communes des cantons de Hesdin, du Parcq et de Fruges ;
- toutes les communes du canton de Campagne-lès-Hesdin à l'exception de : Sempy et Marles-sur-Canche, qui faisaient partie du Boulonnais, en Picardie ; Boisjean, Buire-le-Sec, Maintenay et Roussent, qui faisaient partie de la Picardie ;
- les communes de Humbert et Campagne-lès-Boulonnais dans l'arrondissement de Montreuil ;
- les communes de Hocquinghen et Herbinghen dans l'arrondissement de Calais ;
- dix-huit communes de l'actuel département du Nord : Saint-Momelin (dans l'arrondissement de Dunkerque), Sainghin-en-Weppes (dans l'arrondissement de Lille), Roost-Warendin, Auby, Flers-en-Escrebieux, Lauwin-Planque, Esquerchin, Cuincy, Lambres-lez-Douai, Courchelettes et Gœulzin (toutes 9 dans l'arrondissement de Douai), Aubencheul-au-Bac, Sailly-lez-Cambrai, Boursies, Flesquières, Noyelles-sur-Escaut, Villers-Plouich et Gouzeaucourt (toutes 7 dans l'arrondissement de Cambrai) ;
- quatre communes de l'actuel département de la Somme : Mézerolles, Terramesnil, Lesbœufs et Combles (mais pas l'ancienne commune de Fregicourt, fusionnée avec Combles en 1834, qui appartenait à la Picardie).
Source de cette section : État par ordre alphabétique des Villes, Bourgs, Villages & hameaux de la Généralité de Flandres & d'Artois.
GĂ©ologie
Le Sud de l'Artois est marqué par les collines de l'Artois, qui correspondent à une zone de soulèvement le long de nombreuses lignes de failles parallèles[1].
Le pendage des couches argileuses et des couches poreuses explique le phénomène connu sous le nom de puits artésiens.
Principales villes
Au recensement de 1806, les 10 plus grandes villes de l'Artois Ă©taient :
- Saint-Omer : 20 362 habitants
- Arras : 19 286 habitants
- Aire-sur-la-Lys : 8 408 habitants
- BĂ©thune : 6 379 habitants
- Carvin : 4 522 habitants
- Lillers : 4 154 habitants
- Laventie : 4 070 habitants
- Hesdin : 3 450 habitants
- Saint-Pol-sur-Ternoise : 3 409 habitants
- Lestrem : 3 274 habitants
En 2016, les villes les plus peuplées de l'Artois sont :
- Arras : 40 883 habitants
- Liévin : 30 936 habitants
- Lens : 30 689 habitants
- HĂ©nin-Beaumont : 25 901 habitants
- BĂ©thune : 25 186 habitants
- Bruay-la-Buissière : 22 230 habitants
- Avion : 17 900 habitants
- Carvin : 17 167 habitants
- Saint-Omer : 14 443 habitants
Histoire
Les contours de l'Artois ont varié au cours des siècles, en fonction des aléas de l'Histoire et des rattachements ou séparations d'avec les comtés voisins (comté de Boulogne, comté de Flandre...).
Les Atrébates
L'Artois correspond à peu près au pays de la tribu gauloise des Atrébates[2], dont la capitale Nemetocenna est devenue Arras. Les Romains intégrèrent ce pays dans la province romaine de Belgique.
Le pagus Atrebatensis
L'Artois fut conquis au Ve siècle par les Francs et donné en 863 par Charles le Chauve à Judith, sa fille, qui épousa Baudouin Bras-de-Fer, comte de Flandre[2]. L'Artois devient ainsi flamand.
Après avoir été longtemps possédé par les comtes de Flandre, sous la suzeraineté de la France, il fut réuni à la couronne en 1180. Le comte de Flandre Philippe d'Alsace engagea l'Artois à titre de dot pour le mariage de sa nièce Isabelle, fille de Marguerite et de Baudouin V de Hainaut avec Philippe-Auguste.
Le comté d'Artois
Louis IX donna l'Artois en 1237, avec titre de comté, à Robert, son frère puîné.
Après avoir relevé des ducs de Bourgogne, l'Artois est rattaché au domaine royal à la mort de Charles le Téméraire, le 5 janvier 1477. Le traité de Senlis l'attribue à l'Empereur Maximilien Ier. La souveraineté en est perdue par François Ier de France au traité de Cambrai, et il passe par héritage aux Habsbourg d'Espagne. Il fut annexé définitivement par la France 130 ans plus tard, après la guerre de Trente Ans, le 7 novembre 1659, aux termes du traité des Pyrénées, sauf Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer (l'Artois réservé) qui ne revint à la France qu'en 1678. Annexée dans un premier temps à la Picardie, la province devient un « Gouvernement général » en 1764.
Politique et administration
Lorsque la France est divisée en provinces, certaines ont leurs propres lois, leurs propres privilèges et leurs propres libertés. L'Artois est un de ces pays à avoir conservé jusqu'à la Révolution, les institutions locales appelées « assemblée d'État »[3]. Ces assemblées d'État sont le lieu où siègent les trois ordres (oratores, bellatores et laboratores) et assurent les intérêts de la province[3].
HĂ©raldique
Robert Ier d'Artois brise les armes paternelles « de France ancien » (semé de fleurs de lys) par un lambel chargé de neuf châteaux. Cette surcharge fait référence à la fois aux neuf châtellenies d'Artois (Guînes, Tournehem, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys, Béthune, Hesdin, Bapaume, Lens…) et aux armes de la maison de sa mère, Blanche de Castille (« de gueules au château d'or ouvert et ajouré d'azur »). Blanche de Castille possédait les châtellenies de Hesdin, Bapaume et Lens avant 1237 comme douaire[4].
Artois dans la littérature
- Aux XIIe-XIIIe siècles, un groupe de trouvères de la ville d'Arras et de ses environs réunissait des poètes issus de divers milieux (Audefroi le Bâtard, Jean Bodel, Conon de Béthune, Adam de la Halle...). Ces poètes-musiciens artésiens ont souvent apporté une touche de légèreté à la poésie de l'époque et ont exploité le genre général de la romance.
- Maurice Druon, dans sa suite romanesque historique Les Rois maudits, place l'Artois et le combat que se sont livré Robert III d'Artois et sa tante Mahaut d'Artois en première ligne, et le présente comme l'élément déclencheur de la guerre de Cent Ans. Plusieurs romans de Georges Bernanos — en particulier Sous le soleil de Satan ou Journal d'un curé de campagne — voient leur intrigue se nouer dans cette province, où il a passé son enfance. Il restitue l'ambiance crépusculaire des « chemins creux du pays d'Artois à l'extrême automne, fauves et odorants comme des bêtes, sentiers pourrissant sous les pluies de novembre, galops dans le ciel, eaux mortes. » (Préface, Les Grands cimetières sous la Lune).
Notes et références
- M. Everaerts & J.-L. Mansy, « Le filtrage des anomalies gravimétriques ; une clé pour la compréhension des structures tectoniques du Boulonnais et de l’Artois », France, 2001, Bulletin de la Société Géologique de France, no 3, p. 267-274.
- Filon 1861, p. 3.
- Filon 1861, p. 1.
- Gérard Sivéry, Les Capétiens et l'argent au siècle de Saint Louis, Presses universitaires du Septentrion, Paris, 1995, p. 88.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Pierre Le Boucq, Histoire des choses les plus remarquables advenues en Flandre, Hainaut, Artois et pays circonvoisins depuis 1596 jusqu'Ă 1674, Madame Veuve Ceret-Carpentier et Ad. Obez., (lire en ligne).
- [Filon 1861] François Filon, Histoire des États d'Artois : Depuis leur origine jusqu'à leur suppression en 1789, Paris, Auguste Durand, , 123 p. (lire en ligne). .