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Atrébates

Les AtrĂ©bates (en latin Atrebates) Ă©taient un peuple celte de Gaule belgique (selon la terminologie romaine), dont une partie s’était installĂ©e dans l’üle de Bretagne. Les AtrĂ©bates Ă©taient de langue celtique[1] - [2]. En France, un trĂ©sor gaulois essentiellement composĂ© de parures en or fut dĂ©couvert et attribuĂ© aux AtrĂ©bates[3] - [4] - [5]. Il daterait du IIe – Ier siĂšcle avant J.-C. (voir TrĂ©sor des AtrĂ©bates).

StatÚre représentant Tincomarus, roi des Atrébates
Atrébates
Image illustrative de l’article AtrĂ©bates
Territoire des Atrébates.

PĂ©riode Âge du fer
Ethnie Celtes
Langue(s) Celte
Religion Celtique
Villes principales Nemetacum (Arras)
RĂ©gion actuelle Artois et Centre/Sud de l'Angleterre
FrontiĂšre Ambiens, Morins, Nerviens, Viromanduens

Étymologie

Carte des peuples de la Gaule

Leur nom est probablement issu du celtique *Adtrebates de *Ad-treba-ti peut-ĂȘtre « ceux qui habitent » ou « ceux qui possĂšdent des villages » (cf. vieil irlandais ad-treba « il habite, il cultive », verbe dĂ©rivĂ© de treb « habitation », cognat du breton tre- « village » cf. trĂšve, gallois tref « habitation »), latinisĂ© en Atrebates[6] - [7].

Ils vivaient en Atrébatie correspondant approximativement à l'Artois, dont l'étymologie s'explique par leur nom. Leur oppidum Nemetocenna (ou Nemetacon[8] « le pays, le terrain appartenant au sanctuaire » cf. nemeto- et suffixe -āko.) est connu à partir de la période du Bas-Empire romain sous le nom Arras (Athrebate XIe siÚcle) qui conserve également cet ethnonyme selon un processus fréquemment observé en Gaule.

Les Atrébates selon Jules César

Monnaie des Atrebates Verica

Dans sa Guerre des Gaules, Jules CĂ©sar apparente les AtrĂ©bates aux peuples belges originaires de Germanie qui ont envahi les territoires du Nord de la Gaule entre le IVe et le IIe siĂšcle avant l'Ăšre chrĂ©tienne. Il est probable que c’est au cours d’un de ces mouvements de populations que les AtrĂ©bates se sont installĂ©s dans la rĂ©gion d’Arras, oĂč ils ont fondĂ© une citĂ© : Nemetocenna. Ils correspondent archĂ©ologiquement aux Celtes danubiens. Ils descendent de ces peuples celtes en mouvement au IIIe siĂšcle av. J.-C., tout en s'Ă©tant agrĂ©gĂ©s au substrat celtique prĂ©existant.

Jules CĂ©sar fait Ă©tat pour la premiĂšre fois des AtrĂ©bates en nous renseignant sur un contingent de 15 000 guerriers mis Ă  la disposition d’une coalition belge.

En -57, ils participent Ă  l'attaque de Bibrax (identifiĂ© Ă  l'oppidum de Saint-Thomas dans l'Aisne) et Ă  la bataille de l'Aisne[8]. La mĂȘme annĂ©e, lors de la bataille du Sabis sur la Selle, les AtrĂ©bates, associĂ©s aux Nerviens et aux Viromanduens affrontent les lĂ©gions romaines[8]. Ils sont dĂ©faits par l’aile gauche de l’armĂ©e romaine tenue par les IXe et Xe lĂ©gions.

AprÚs ce revers, la période qui suit est marquée par la coopération des Atrébates aux projets de Jules César qui trouve un allié efficace en la personne de Commios. Attesté comme roi des Atrébates en 55 av. J.-C. (César désigne Commios comme roi aprÚs la défaite contre les Nerviens et les Viromanduens[8]), il est envoyé par Jules César en Bretagne afin de convaincre les tribus du Sud de se soumettre au peuple romain[9]. Les Romains désignent également Commios comme roi des Morins[10].

Jules CĂ©sar dispense les AtrĂ©bates, pour s’ĂȘtre acquittĂ©s au mieux de cette mission, du tribut levĂ© sur les populations conquises et leur restitue leurs lois et leurs institutions.

Mais lors du soulĂšvement gĂ©nĂ©ral de -52, Commios prend fait et cause pour le parti gaulois et fait alliance avec VercingĂ©torix[10], ce qui lui vaut d’ĂȘtre victime d’une tentative d’assassinat commanditĂ©e par le tribun Titus Labienus, lieutenant de Jules CĂ©sar. À la tĂȘte de quatre mille de ses guerriers, Commios se rend Ă  AlĂ©sia afin de soutenir VercingĂ©torix dans sa lutte pour l’indĂ©pendance. Cette tentative Ă©choue.

Commios tente une nouvelle révolte en -51 : il s'allie, tout comme les Ambiens, les Bellovaques et les Bituriges, au Bellovaque Correus ; mais les Belges sont une fois encore défaits dans les environs de l'Aisne et de l'Oise[10]. Commios devra se réfugier en Bretagne[11].

Les Atrébates de Bretagne

Les peuples celtes du sud de l'Angleterre.

DÚs le IIe siÚcle av. J.-C., des Atrébates s'installÚrent dans l'ßle de Bretagne (Sussex, Berkshire, Hampshire...)[8].

À la suite de ses dĂ©faites sur le continent, Commios s'enfuit en Bretagne, oĂč il devint roi des AtrĂ©bates insulaires[10], comme le raconte Frontin (Strategemata). Les monnaies Ă©mises depuis Calleva, l'actuelle Silchester, permettent de dĂ©duire qu’il y fonda un nouveau royaume, vers 40.

AprĂšs lui, ses trois fils se partageront successivement le pouvoir : Tincomarus conjointement avec son pĂšre d’abord, puis sur la moitiĂ© nord du royaume, tandis qu’Eppillus prend la moitiĂ© sud, et enfin Verica, vers 10 de l'Ăšre chrĂ©tienne.

Le royaume atrĂ©bate sera conquis par les Catuvellauni, voisin au nord-est (leur capitale Ă©tait Verulamium, actuelle St Albans), et leur roi Caratacus. Il est possible que l’exil Ă  Rome de Verica figure parmi les motifs de la conquĂȘte romaine.

AprĂšs la conquĂȘte, le territoire atrĂ©bate sera englobĂ© dans le royaume de Cogidubnus, entre 43 et environ 80. On estime que c’est vers cette date que la citĂ© passera au stade de municipium.

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. Ugo Janssens, Ces Belges « les plus braves » - Histoire de la Belgique gauloise, , 2008, Éditions Racine, p. 42. (lire en ligne sur GoogleBooks)
  2. Bernard Sergent, Les Indo-Européens : Histoire, langues, mythes, BibliothÚques scientifiques Payot, Paris, 1995, p. 84.
  3. « Trésor gaulois de Pas-en-Artois : découverte fortuite ou pillage archéologique ? », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le )
  4. Xavier Delestre, Pillages archéologiques : les "orphelins de l'histoire", MinistÚre de la Culture (ISBN 978-2-11-167099-0, lire en ligne), p. 88
  5. https://musee-archeologienationale.fr/sites/archeonat/files/cp_appel_aux_dons_tresor_atrebates.pdf
  6. Pierre-Yves Lambert, La Langue gauloise, Ă©ditions Errance, 1994, p. 35
  7. Ugo Janssens, op. cit., p. 46.
  8. Ugo Janssens, op. cit., p. 46.
  9. Ugo Janssens, op. cit., p. 46-47.
  10. Ugo Janssens, op. cit., p. 47 et 51.
  11. Frontin, Stratagemata, Livre II, XIII, 11
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