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Bellovaques

Les Bellovaques (en latin : Bellovaci) sont un des peuples gaulois de la Gaule belgique. C’était l’un des plus importants numĂ©riquement et ils Ă©taient les premiers des Belgae[1]. Ils avaient pour voisins, au sud, les Parisii et VĂ©liocasses, Ă  l’ouest, les CalĂštes, au nord, les Ambiens et Ă  l’est, les Silvanectes et Suessions[2].

Bellovaques
Image illustrative de l’article Bellovaques
StatÚre d'or à l'astre, cheval à droite frappé par les Bellovaques.Date : c. 80-50 AC

Ethnie Belges
Religion Celtique
Villes principales bratuspantium
RĂ©gion actuelle  Picardie (France)
FrontiĂšre Ambiens, VĂ©liocasses, Suessions, Silvanectes, Parisii.

Ils donnent son nom Ă  la ville de Beauvais.

Localisation

Ils demeuraient dans l’actuel dĂ©partement de l'Oise Ă  l’ouest de la riviĂšre Oise. Mais il est probable que le territoire qu’ils contrĂŽlaient Ă  l’époque de la Guerre des Gaules Ă©tait plus vaste que la civitas gallo-romaine, dont les limites ont Ă©tĂ© conservĂ©es par l’évĂȘchĂ© de Beauvais, avec des tribus clientes (pagi) qui furent rattachĂ©es aux peuples voisins (peut-ĂȘtre comme les Ambiens, les CalĂštes ou les VĂ©liocasses).

Monnaie de bronze des Bellovaques.

Les Bellovaques dans la Guerre des Gaules

  • En 57 av. J.-C., ils participent Ă  la coalition des Belges : ils lĂšvent 60 000 hommes (sur les 300 000 de la coalition), mais peuvent en rĂ©unir 100 000[1]. Ils se soumettent quand CĂ©sar s'approche de l’oppidum de Bratuspantium[3] (sa localisation est toujours inconnue, certains chercheurs ont Ă©voquĂ© l'hypothĂšse de Vendeuil-Caply, prĂšs de Breteuil[4] - [5]). Afin de rendre sa victoire plus Ă©clatante, Jules CĂ©sar dit d’eux qu’ils Ă©taient « les plus courageux des Belges ».
  • À la fin de l'annĂ©e 54 marquĂ©e par la rĂ©volte d'Ambiorix dans le nord, CĂ©sar envoie trois lĂ©gions hiverner chez les Bellovaques pour empĂȘcher la contagion aux peuples belges voisins. Elles Ă©taient commandĂ©es par TrĂ©bonius, Crassus et Munatius Plancus (BG V, 24).
  • En 52, les Bellovaques refusent de participer Ă  la coalition dirigĂ©e par VercingĂ©torix. Finalement, sur l'insistance du roi des AtrĂ©bates Commios, ils fournissent 2 000 guerriers.
  • En 51 av. J.-C., CorrĂ©os, un chef bellovaque, prend la tĂȘte d’une nouvelle coalition de Belges (Ambiens, AtrĂ©bates, CalĂštes, Veliocasses) et Aulerques. Les Bellovaques pĂ©nĂštrent en territoire suession et se retranchent sur un terrain protĂ©gĂ© par des marais et des bois (sans doute prĂšs de Clermont (Oise)) : Jules CĂ©sar en met le siĂšge. Les Bellovaques, instruits par l’exemple d’AlĂ©sia, s'Ă©chappent de nuit et se rĂ©fugient dans un oppidum. CĂ©sar les poursuit. Une bataille s’engage oĂč les Bellovaques sont dĂ©faits et CorrĂ©os tuĂ©. Sa mort met fin aux hostilitĂ©s.
  • En 46 av. J.-C., eut lieu un nouveau soulĂšvement sur lequel l’information fait dĂ©faut.

L’époque romaine

Les Bellovaques donnÚrent leur nom au Beauvaisis et à la ville de Beauvais, la capitale fondée à l'époque romaine sous le nom de Caesaromagus, devenue Bellovacis au Bas-Empire.

Parmi les nombreuses occupations qui se sont développées sur le territoire bellovaque pendant la période romaine, la ville Briga, désormais fouillée de maniÚre ininterrompue depuis prÚs de 20 ans, participe activement au renouvellement des connaissances dans de nombreux domaines (architecture monumentale, statut, diffusion commerciale)[6].

Étymologie

L’ethnonyme Bellovaques n'a pas d'interprĂ©tation assurĂ©e, cette forme rĂ©sulte de la francisation de Bellovaci, Bellouaci[7]. Cependant, il est probable que l'Ă©lĂ©ment -aci dans Bellovaci reprĂ©sente le suffixe celtique localisant -āko- que l'on retrouve dans le nom de la tribu des Rauraci, Rauraques, « ceux de la Raura », la Ruhr[7], ainsi qu'associĂ© Ă  celui des Parisii, dans le Pilier des Nautes parisiens, Ă  savoir Nautae Parisiaci « Nautes de chez les Parisii ». Peut-ĂȘtre faut-il interprĂ©ter Bello-uacus (pluriel Bello-uaci), plutĂŽt que Bellou-acus (pluriel Bellou-aci), le premier Ă©lĂ©ment Bello- reprĂ©senterait alors un gaulois belo-, bello- « fort, puissant » que l'on retrouve dans le nom du dieu Belenos[8].

Articles connexes

Références

  1. Jules CĂ©sar, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre II, 5
  2. Jules CĂ©sar, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre II, 6
  3. Jules CĂ©sar, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre II, 13
  4. Georges-Pierre Woimant, Carte archĂ©ologique de la Gaule. 60. L’Oise., Paris, AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, , 570 p. (ISBN 2-87754-039-1), page 473
  5. Fichtl, Stephan. et Impr. Clerc), Les premiĂšres villes de Gaule : le temps des oppida celtiques, Éd. ArchĂ©ologie nouvelle, cop. 2012 (ISBN 978-2-9533973-9-0 et 2-9533973-9-6, OCLC 816599605, lire en ligne)
  6. Mantel, Parétias & Marlin dir., Briga, une ville romaine se révÚle, Milano, Silvana Editoriale, (ISBN 9788836644308, lire en ligne)
  7. Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise : description linguistique, commentaire d'inscriptions choisies, Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 248 p. (ISBN 2-87772-224-4), p. 34-35
  8. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux celtique continental, Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 440 p. (ISBN 978-2-87772-237-7 et 2-87772-237-6), p. 71-72
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