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Jean Tissier

Jean Tissier est un acteur français, né à Paris le et mort à Granville (Manche) le [1].

Jean Tissier
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean Tissier en 1943 (photo studio Harcourt).
Naissance
Paris (France)
Nationalité Française
Décès
Granville (France)
Profession Acteur
Films notables La Garçonne
Le Petit Chose
L'assassin habite au 21
La Veuve Couderc

Biographie

Jean Tissier naît dans le 17e arrondissement de Paris d'une mère célibataire, Jeanne Tissier. Il sera reconnu par Sébastien Tissier en (à 45 ans) en mairie du 17e. Après avoir passé son baccalauréat à dix-sept ans, Jean Tissier commence une carrière de journaliste. Rapidement attiré par le théâtre, il débute aux côtés de la comédienne Réjane. Il jouera entre autres La Puce à l'oreille, Jean de la Lune, Nina ou encore L'Inconnue d'Arras.

Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1927 dans le Napoléon d’Abel Gance. Il épouse en 1934 Louise Georgette Lalire[2] et tourne avec elle son premier film parlant la même année, sous la direction de Jean de Limur. Il rejoue en 1934 dans Le Monde où l'on s'ennuie de Jean de Marguénat. Dès lors, il ne quittera plus les plateaux de cinéma : au cours de sa longue carrière, il aura tourné dans plus de 200 films, accumulant ainsi une filmographie impressionnante où se côtoient nanars et chefs-d’œuvre du cinéma.

De grands réalisateurs comme Sacha Guitry, Henri-Georges Clouzot, Claude Autant-Lara, Roger Vadim, Christian-Jaque, Gilles Grangier, André Cayatte, Marcel Carné, Claude Chabrol, Jean Delannoy, Jean-Pierre Mocky, Emil-Edwin Reinert feront appel à lui. Avec son air nonchalant, son regard ahuri et sournois, sa diction traînante, Jean Tissier est voué aux personnages comiques dans la tradition du théâtre de boulevard.

Très populaire dans les années 1940, son personnage le plus célèbre sera celui de l'illusionniste dans L'assassin habite au 21 d'Henri-Georges Clouzot en 1942. Comme un certain nombre d'acteurs de l'époque, il travaille beaucoup pendant l'Occupation pour la Continental.

Il fut convoqué en par les tribunaux de l'Épuration pour s'expliquer : au vu de son intense activité de comédien, tout ce travail laissait peu de temps pour des activités politiques avec l'ennemi. Un non-lieu fut rapidement prononcé en , mais le mal était fait, et c'est surtout auprès des auteurs et réalisateurs prestigieux que Jean Tissier va trouver de la rancune, ne tournant plus par la suite que pour de petits rôles dans des films bien moyens ou des navets.

De plus, le public qui fréquentait les salles de cinéma entre 1940 et 1944, voyait en lui le souvenir de l'Occupation, même s'il était très aimé et apprécié. Sans doute, Jean Tissier était-il trop souvent présent dans les films sortis durant cette période[3].

Le nonchalant qui passe…

À l'aube des années 1960, son succès décroît et il ne joue, dès lors, que dans de petits rôles, sauf en 1962, dans Les Cailloux, de Félicien Marceau.

En 1971, il apparaît pour la dernière fois à la télévision dans La Visite de la vieille dame. Cette même année, il joue dans La Veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre avec Simone Signoret et Sex-shop de Claude Berri qui sort en 1972.

Jean Tissier était veuf de Georgette Lalire avec qui il avait tourné quelques films pour lesquels elle avait adopté le pseudonyme de Georgette Tissier. Il est l'oncle de l'acteur Alain Tissier[4] (1943-2001).

La tombe de Jean Tissier

Il a écrit un livre de souvenirs intitulé Sans maquillage en 1945.

Employé dans des seconds rôles de personnages de naïf, de gaffeur, de timide et surtout de fripouille, il gagna le surnom de « nonchalant qui passe ». Acteur de cinéma et de théâtre, il se produit également à la radio : en 1955 à la RTF il tient le rôle du mercier-drapier Mog Edwards dans l'adaptation historique de Au bois lacté. L'apparition de Mog à la 8e minute est un des morceaux de bravoure de cette dramatique radiophonique.

Malgré sa longue filmographie, il fut dans le dénuement à la fin de sa vie. Devenu hémiplégique et dans un état d'intense dépression, il sera pris en charge par l'association La roue tourne qui lui trouve une place dans une maison de retraite de Granville à partir de novembre 1972.

À son décès, l'association fait en sorte qu'il ait une sépulture décente : il est inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen, dans la division 31, aux côtés de l'actrice Mireille Balin, morte également dans le dénuement.

Filmographie

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Télévision

Théâtre

Il fut au théâtre un extraordinaire Polonius dans Hamlet monté par Jean Darnel aux arènes gallo-romaines de Saintes en 1959.

Publication

  • Sans maquillage : souvenirs et confidences, Paris, Flammarion, 1945.

Notes et références

  1. Archives de Paris 17e, acte de naissance no 809, année 1896 (vue 11/31) (avec mentions marginales de mariage et de décès)
  2. Archives de Paris 16e, acte de mariage no 1132, année 1934 (vue 1/31)
  3. Judicaël Lavrador, « l’Hôtel des ventes Drouot interdit «de manière absolue» aux Juifs l’entrée dans ses salles. L’affiche figure même en marge d’un article que le magazine grand public Toute la vie consacre à la salle des ventes en prenant pour guide un certain Jean Tissier, le 30 octobre 1942. », Libération,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Alain Tissier sur l’Internet Movie Database

Voir aussi

Bibliographie

  • Raymond Chirat et Olivier Barrot, Les excentriques du cinéma français : 1929-1958, Paris, H. Veyrier, , 272 p. (ISBN 978-2-85199-304-5)
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus : 694 portraits, 2147 noms, Mormoiron, Y. Foucart, , 1186 p. (ISBN 978-2-9531139-0-7)

Liens externes

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