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Louis RĂ©au

Louis Réau est un historien de l'art français né à Poitiers le et mort à Paris le .

Il étudia à l'École normale supérieure (Paris) puis à l'École nationale des langues orientales vivantes où il se spécialisa en langue et culture russe.

Ĺ’uvre

En France

Ses deux apports majeurs à l'histoire de l'art français furent de l'avoir embrassée à travers son rayonnement international. Ces deux fils conducteurs, que Louis Réau suivit toute sa vie, enrichirent considérablement l'histoire de l'art français en lui rendant les œuvres dont les frontières et la destruction l'avaient jusqu'alors séparée. Néanmoins, nationaliste, catholique et légitimiste, il n'échappe pas toujours à la partialité qu'on est en droit de refuser de la part d'un historien.

On peut rattacher à l'ensemble de son œuvre sur l'histoire de l'art sa monumentale Iconographie de l'art chrétien, dans les six volumes de laquelle il étudie successivement les modèles iconographiques de la Bible et des Saints. Toutefois, son étude déborde largement la France pour englober la totalité de l'Europe, y compris évidemment la chrétienté orthodoxe jusqu'à la Russie.

Louis Réau est élu membre de l'Institut (Académie des Beaux-Arts) en 1947.

Il est le père de Marianne Cornevin, médecin et africaniste[3].

En Russie

Louis Réau fut également directeur de l'Institut français de Saint-Pétersbourg en Russie, dans les années 1910. Cet institut devint sous son impulsion, outre un centre de renseignement universitaire sur la France, un centre d'enseignement qui travaillait à l'expansion de l'influence intellectuelle de la France. C'était également un moyen de s'opposer à l'influence grandissante de l'Allemagne. Réau était germaniste de formation, mais le contexte idéologique de l'époque poussait les germanistes vers les pays slaves qui étaient un contrepoids à la culture allemande. Pendant son directorat il organisa avec ses collègues russes issus du mouvement Mir Iskousstva qui écrivaient dans la revue Apollon[4], une exposition d'Art français du XIXe siècle en Russie.

En Russie, Louis Réau rencontra Alexandre Benois, Igor Grabar, et d'autres artistes russes, ce qui lui permit d'étudier outre l'art russe, l'art français à l'étranger.

Son livre L'Art russe des origines à Pierre le Grand est le premier à aborder ce sujet depuis Eugène Viollet-le-Duc en 1877[5]. Il donne la réplique à ce dernier, qui n'avait jamais été en Russie, mais avait écrit un ouvrage L'Art russe sur la base de dessins et documents. Viollet-le-Duc était un partisan du panslavisme alors que l'approche de Réau du monde slave était gallocentriste[6].

Réau, historien nationaliste, ne considérait en effet l'influence de "l'art français à l'étranger" qu'à travers les prismes d'expansion culturelle, d'influence et d'hégémonie esthétique française quasi exclusives.Les pages qu'il a consacrées à l'art de Saint-Pétersbourg illustrent bien ses conceptions,au rebours de celles d'un Hautecoeur, historien d'art formé à Rome, qui établissait l'origine cosmopolite de l'art de la capitale russe.

Publications

  • L'Art français sur le Rhin au XVIIIe siècle, Paris, 1908.
  • Cologne et Saint-PĂ©tersbourg dans Les Villes d'art cĂ©lèbres, Paris, 1908.
  • Peter Vischer et la sculpture franconienne du XIVe au XVIe siècle, Paris, 1909
  • Les Primitifs allemands, 1910.
  • Mathias GrĂĽnewald et le Retable de Colmar, 1920.
  • L'Art russe (1921-1922), 2 vols. :
    • L'Art russe des origines Ă  Pierre le Grand. Cent quatre planches hors texte, quatre cartes dans le texte et lexique archĂ©ologique russo-français, 1921.
    • L'Art russe de Pierre le Grand Ă  nos jours ; soixante-douze planches hors texte, lexique artistique russo-français, 1922.
- Prix Charles Blanc 1923 de l’Académie française.
  • Étienne-Maurice Falconet, 1922.
  • Histoire de l'expansion de l'art français (1924-1933).
- Grand Prix Gobert 1934 de l’Académie française.
  • Histoire de la peinture française au XVIIIe siècle... Paris, Bruxelles, G. van Oest, 1925-26.
  • L'Art français aux États-Unis, Paris, Henri Laurens, 1926.
- Prix Charles Blanc 1927 de l’Académie française.
  • Une dynastie de sculpteurs au XVIIe siècle : Les Lemoynes, Paris, 1927.
  • Les compagnes de Diane, Gazette des Beaux-Arts 8, 1932.
  • Avec G. Lundberg y R. - A. Weigert : L'Art français dans les pays du nord et de l'est de l'Europe, 1932.
  • L'Art du moyen âge, arts plastiques art littĂ©raire, et la civilisation française 1935.
  • L'Europe français au siècle des Lumières, 1938.
  • Histoire de la peinture au Moyen Ă‚ge, 1944.
  • L'Art gothique en France; architecture, sculpture, peinture, arts appliquĂ©s. Paris, G. Le Prat [1945]
  • L'Art religieux du Moyen Ă‚ge (la sculpture). [Paris] : F. Nathan [1946].
  • Le Rayonnement de Paris au XVIIIe siècle, Paris, R. Laffont, 1946
- Prix Jean-Jacques-Berger 1947 de l'Institut de France.
  • Vieilles Ă©glises de France. [Paris] : F. Nathan, [1948].
  • L'ère romantique : les arts plastiques (1949).
  • J.-B. Pigalle, Paris, P. TisnĂ©, 1950.
  • Dictionnaire polyglotte des termes d'art et d'archĂ©ologie (1953).
  • Iconographie de l'art chrĂ©tien. Paris: Presses Universitaires de France, 1955-59, 3 tomes en 6 vols.
  • Fragonard ; sa vie et son Ĺ“uvre (1956).
  • Histoire du vandalisme : les monuments dĂ©truits de l'art français . (2 volumes), Librairie Hachette, Paris, 1959.
  • Houdon : sa vie et son Ĺ“uvre, 1964.
  • Histoire de l'art roumain.
  • L'art russe, tome I : L'Art grĂ©co-scythe/ le Moyen Ă‚ge Ă  Kiev et Novgorod , Marabout universitĂ©, Ă©ditions GĂ©rard et c°, Verviers, 1968.
  • L'art russe, tome II : La Renaissance Ă  Moscou / Le Baroque Ă  Saint-Petersbourg, Marabout universitĂ©, Ă©ditions GĂ©rard et c°, Verviers, 1968
  • L'art russe, tome III : Le classicisme / Le romantisme / Le XXe siècle, Marabout universitĂ©, Ă©ditions GĂ©rard et c°, Verviers, 1968

Bibliographie

  • A. Frolow, « Louis RĂ©au. Iconographie de l'art chrĂ©tien, t. I : Introduction gĂ©nĂ©rale », Revue de l'histoire des religions, vol. 150, no 2,‎ , p. 229-232 (lire en ligne)
  • Olga Medvedkova, « « Scientifique » OU « intellectuel » ? : Louis RĂ©au et la crĂ©ation de l'Institut français de Saint-PĂ©tersbourg. », Cahiers du monde russe, vol. 43,‎ , p. 411-422 (lire en ligne)

Documentation

Ses archives sont déposées à l'Institut national d'histoire de l'art[7].

Références

  1. « http://www.calames.abes.fr/Pub/ms/FileId-3348 » (consulté le )
  2. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom RÉAU Louis (consulté le )
  3. Geneviève Cornevin-Ferrari, « Marianne Cornevin, née Réau », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, (ISBN 978-2846211901), p. 744.
  4. Louis Réau, L'Art russe des origines à Pierre Le Grand, Édition H. Laurens, Paris, p. 8
  5. Louis Réau, L'art russe, l'art gréco-scythe/ le Moyen Âge à Kiev et Novgorod, Volume I, Marabout université, Verviers, 1968 p. 11
  6. http://www.cairn.info/revue-cahiers-du-monde-russe-2002-2-page-411.htm
  7. « Calames », sur www.calames.abes.fr (consulté le )

Liens externes

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