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Empire PlantagenĂȘt

L'Empire PlantagenĂȘt ou Empire angevin est l'ensemble d'États s'Ă©tendant des confins anglo-Ă©cossais aux PyrĂ©nĂ©es et de l'Irlande au Limousin et rĂ©unis au milieu du XIIe siĂšcle par Henri II PlantagenĂȘt mĂȘme si la notion d'« Empire » fait dĂ©bat entre historiens. Il n'a en effet aucune existence juridique, puisqu'il est fait d'une juxtaposition de terres de pleine souverainetĂ© (Royaume d'Angleterre) et de fiefs tenus de princes Ă©trangers, compris dans le Royaume de France.

Empire PlantagenĂȘt
Empire angevin

1154 – 1214 de facto

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
L'empire angevin vers 1190.
Informations générales
Statut Union personnelle féodale
Capitale Le Mans
Langue(s) Ancien français (Grand Anjou et officiel de facto);
Normand (Normandie)
Anglo-normand, moyen anglais (Angleterre)
Poitevin, ancien occitan, basque (Aquitaine)
Gallois (Pays de Galles)
Breton (Bretagne)
Moyen irlandais (Irlande, Écosse)
Latin (administration gouvernementale et ecclésiastique)
Religion Catholique romaine
Monnaie Denier esterlin
Denier angevin
Denier poitevin
Histoire et événements
Henri II couronné roi d'Angleterre
Bataille de Bouvines
Traité de Chinon
Roi, duc et comte
1154–1189 Henri II d'Angleterre
1189–1199 Richard Ier d'Angleterre
1199–1214 Jean d'Angleterre

La formation de l'Empire PlantagenĂȘt plonge ses origines au XIe siĂšcle avec l'Ă©mergence du comtĂ© d'Anjou, qui avec le comte Foulques Nerra jusqu'Ă  Foulques V, rĂ©ussit Ă  asseoir sa domination sur les provinces environnantes du Maine et de la Touraine. Geoffroy PlantagenĂȘt, fils de Foulques V, y ajoute la Normandie. Son propre fils, Henri II PlantagenĂȘt, par son mariage avec AliĂ©nor d'Aquitaine, Ă©tend son influence sur l'Aquitaine. À terme, il parvient Ă  conquĂ©rir l'Angleterre et y est sacrĂ© roi en 1154.

L'influence et la puissance des PlantagenĂȘts inquiĂšte la dynastie capĂ©tienne française qui ouvre une pĂ©riode de conflits s'Ă©talant sur une centaine d'annĂ©es. Avec l'avĂšnement de Jean sans Terre Ă  la suite de la mort de Richard CƓur de Lion en 1199, tous deux fils et successeurs d'Henri II, Philippe Auguste se lance Ă  la conquĂȘte de la partie continentale des territoires PlantagenĂȘt en 1204 (dont seul subsiste le duchĂ© d'Aquitaine), mettant un terme Ă  leur domination dans l'ouest de la France.

Origine du terme « Empire »

Le chùteau d'Angers et ses murailles, siÚge de la dynastie. Le chùteau actuel a été réaménagé aprÚs l'empire angevin.

Le terme d'« Empire » pour évoquer les territoires sous contrÎle d'Henri II et de ses descendants est utilisé au moins une fois dÚs le XIIe siÚcle, dans Dialogus de Scaccario de Richard fitz Nigel, paru vers 1179[Note 1].

Cependant, l'absence d'unitĂ© politique, administrative et financiĂšre, ainsi que l'existence Ă©phĂ©mĂšre de l'Empire (entre 1154 et 1204, date de la conquĂȘte de la Normandie) ont fait naĂźtre des rĂ©ticences chez les historiens quant Ă  l'utilisation de cette expression[1]. L’« Empire PlantagenĂȘt » est en rĂ©alitĂ© un assemblage de plusieurs États : un royaume (l'Angleterre), deux duchĂ©s (l'Aquitaine et la Normandie) et plusieurs comtĂ©s. Son unitĂ© vient du fait qu'un mĂȘme personnage se trouve Ă  leur tĂȘte, en l'occurrence Henri II. À l'Ă©vidence, l'« Empire PlantagenĂȘt » est un ensemble assez bancal puisqu'il est composĂ© d'une partie souveraine (l'Angleterre) et d'une partie continentale comprise dans le royaume de France. Si, Ă  Londres, Henri II PlantagenĂȘt, est l'Ă©gal du roi de France, Ă  Angers, Bordeaux ou Rouen, il en est le vassal.

En 1984, Robert-Henri Bautier parle d'« espace PlantagenĂȘt », en substitution d'« Empire ». MĂȘme s'il emploie l'expression, l'historien mĂ©diĂ©viste Jean Favier trouve plus exact de parler de « complexe fĂ©odal » que d'empire. Nathalie Fryde parle elle-mĂȘme d'anachronisme[2]. D'autres expressions sont employĂ©s, tel que « État » ou « fĂ©dĂ©ration »[3]. Cependant, en France, le terme d'« Empire PlantagenĂȘt » reste le plus couramment utilisĂ© dans les publications. En Angleterre, on parle d'« Empire angevin » (Angevin Empire), terme utilisĂ© pour la premiĂšre fois par Kate Norgate dans sa publication de 1887, England under the Angevin Kings[4] et faisant rĂ©fĂ©rence Ă  l'origine de la dynastie PlantagenĂȘt. Outre-Manche, certains vont mĂȘme jusqu'Ă  utiliser le terme de Commonwealth[5].

GĂ©ographie

Dans son Ă©tendue maximale, l'Empire PlantagenĂȘt fut constituĂ© du Royaume d'Angleterre, de la Seigneurie d'Irlande, du duchĂ© de Normandie ainsi que du duchĂ© d'Aquitaine (le duchĂ© d'Aquitaine, Ă©largi du comtĂ© de Poitiers, du duchĂ© de Gascogne, du comtĂ© de PĂ©rigord, du comtĂ© de la Marche, du comtĂ© d'Auvergne et de la vicomtĂ© de Limoges), et du comtĂ© d'Anjou (Ă©largi du comtĂ© du Maine et du comtĂ© de Tours). Les PlantagenĂȘts exerçaient Ă©galement une influence dans le duchĂ© de Bretagne, dans les principautĂ©s indĂ©pendantes galloises, dans le Royaume d'Écosse et le comtĂ© de Toulouse, bien que ces territoires ne fissent pas partie de l'empire.

Les frontiĂšres Ă©taient parfois bien connues, comme celle sĂ©parant la Normandie du domaine royal. D'autres, en revanche, Ă©taient plus floues, spĂ©cialement Ă  la frontiĂšre Est de l'Aquitaine, avec une divergence entre les frontiĂšres clamĂ©es par Henri II PlantagenĂȘt et l'influence rĂ©elle de son pouvoir.

Organisation du territoire

Une des caractĂ©ristiques les plus importantes de l'empire PlantagenĂȘt est sa nature polycratique, un terme utilisĂ© par Jean de Salisbury dans son pamphlet politique Policraticus.

Administration

L'Angleterre Ă©tait une des rĂ©gions les mieux administrĂ©es. Le Royaume Ă©tait divisĂ© en shires, avec un shĂ©rif pour faire respecter le common law. Un Justiciar, administrateur gĂ©nĂ©ral, Ă©tait dĂ©signĂ© par le roi quand celui-ci se trouvait hors du Royaume. L'absence prolongĂ©e des rois d'Angleterre, plus souvent en France, favorisa curieusement l'administration anglaise[6]. Sous le rĂšgne de Guillaume le ConquĂ©rant, les nobles anglo-saxons furent Ă©vincĂ©s au profit des nobles normands, qui ne purent possĂ©der de grandes portions de terres de façon contiguĂ«, ce qui ne leur permettait pas de s'Ă©lever contre le Roi, tout en dĂ©fendant leurs terres en mĂȘme temps. Ce faisant, bien que les Earls possĂ©dassent un statut similaire Ă  celui des comtes continentaux, aucun d'eux n'Ă©tait assez puissant pour dĂ©fier le roi.

L'Irlande Ă©tait dirigĂ©e par le seigneur d'Irlande, titre crĂ©Ă© par Henri II en mĂȘme temps que la seigneurie d'Irlande lors de sa conquĂȘte de l'Ăźle en 1171. Il eut du mal Ă  imposer son autoritĂ©. Dublin et Leinster Ă©taient les deux places fortes principales des PlantagenĂȘts, tandis que le comtĂ© de Cork, de Limerick and d'Ulster Ă©taient aux mains des nobles anglo-normands[7]. L'Écosse Ă©tait un royaume indĂ©pendant, mais aprĂšs la dĂ©sastreuse campagne militaire de Guillaume Ier contre Henri II, des garnisons anglaises furent Ă©tablies dans les chĂąteaux d'Édimbourg, de Roxburgh, de Jedburgh et de Berwick en Écosse du sud, comme dĂ©fini dans le TraitĂ© de Falaise[8]. Le Pays de Galles fut en bons termes avec les PlantagenĂȘts, auxquels le royaume paya un hommage et les reconnut comme seigneurs[9]. Cependant, le Pays de Galles continua Ă  se diriger par lui-mĂȘme, fournissant aux PlantagenĂȘts coutiliers et archers, utilisĂ©s bien plus tard avec grand succĂšs, principalement contre les troupes françaises durant la Guerre de Cent-ans.

La Normandie Ă©tait probablement une des rĂ©gions les mieux administrĂ©es de l'empire PlantagenĂȘt. Les prĂ©vĂŽts et vicomtes avaient perdu leur influence Ă  l'avantage des baillis qui possĂ©daient le pouvoir judiciaire et le pouvoir exĂ©cutif. Ils ont Ă©tĂ© mis en place au XIIe siĂšcle en Normandie, et organisaient le duchĂ© sur le modĂšle des sheriffs anglais. L'autoritĂ© ducale y Ă©tait forte.

Dans le Grand Anjou[Note 2] - [10], deux charges se partageaient l'administration : les prĂ©vĂŽts et les sĂ©nĂ©chaux. Ces derniers Ă©taient basĂ©s Ă  Tours, Chinon, BaugĂ©, Beaufort, Brissac, Angers, Saumur, Loudun, Loches, Langeais et Montbazon. Les autres seigneuries Ă©taient administrĂ©es par d'autres familles que les PlantagenĂȘts. Le Maine fut, dans un premier temps, largement dĂ©pourvu d'administration centrale. Les PlantagenĂȘts y installĂšrent de nouveaux administrateurs, comme le sĂ©nĂ©chal du Mans. Cependant, ces rĂ©formes vinrent trop tard, et les CapĂ©tiens furent les seuls Ă  en bĂ©nĂ©ficier, aprĂšs avoir annexĂ© le Grand Anjou[11].

Le duchĂ© de Gascogne Ă©tait un territoire pauvrement administrĂ©, oĂč les administrateurs rĂ©sidaient seulement Ă  Entre-deux-mers, Bayonne, Dax, ainsi que le long des chemins de pĂšlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle et de la Garonne jusqu'Ă  Agen. Le reste du territoire Ă©tait dĂ©pourvu d'administrateurs, et reprĂ©sentait une vaste part du duchĂ© en comparaison des autres provinces. Il Ă©tait difficile pour les PlantagenĂȘts, comme il le fut pour les comtes du Poitou, d'asseoir leur autoritĂ© sur le duchĂ©[12]. Cette partie de la Gascogne Ă©tait relativement peu attractive Ă  cause du paysage (zones humides et dĂ©sertiques, marĂ©cages) et de la difficultĂ© d'y installer un pouvoir fort[13]. Dans l'ouest du Poitou et de l'Aquitaine, on pouvait trouver de nombreux chĂąteaux dans lesquels rĂ©sidaient les reprĂ©sentants officiels, alors que dans l'est de ces provinces, ils Ă©taient totalement absents. Les seigneurs locaux dirigeaient ces rĂ©gions comme s'ils se trouvaient souverains, et possĂ©daient des pouvoirs forts, tel que celui de frapper monnaie. Richard CƓur de Lion y trouva d'ailleurs la mort en combattant un seigneur local dans le Limousin. Certains seigneurs locaux pouvaient ĂȘtre de puissants rivaux, tel que la maison de Lusignan, dans le Poitou. Le comte de Toulouse Ă©tait liĂ© par un lien de vassalitĂ©, qu'il honorait rarement. Seul le Quercy Ă©tait directement administrĂ© par les PlantagenĂȘts, et resta une terre contestĂ©e.

Enfin, la Bretagne, une rĂ©gion oĂč les nobles sont traditionnellement fortement indĂ©pendants, Ă©tait sous contrĂŽle des PlantagenĂȘts (rĂ©gent puis ducs) de 1166 Ă  1203. Nantes Ă©tait indiscutablement sous domination angevine alors que les PlantagenĂȘts s'immisçaient souvent dans les affaires bretonnes, installant des Ă©vĂȘques et imposant leur autoritĂ© dans la rĂ©gion[14].

Revenu

L'Ă©conomie de l'empire PlantagenĂȘt se trouve ĂȘtre complexe du fait de la diversitĂ© des territoires qui le compose. Des rĂ©gions comme l'Angleterre, avec un pouvoir centralisĂ©, gĂ©nĂšrent plus de revenus que des rĂ©gions comme le Limousin, mal contrĂŽlĂ©, oĂč les seigneurs locaux frappaient leur propre monnaie. Seules l'Angleterre et la Normandie avaient des revenus consistants. Il est communĂ©ment admis que l'argent levĂ© en Angleterre a Ă©tĂ© largement utilisĂ© pour rĂ©soudre les problĂšmes des territoires continentaux[6].

Les revenus de l'Angleterre ont pu varier d'annĂ©e en annĂ©e. Au couronnement d'Henri II, les revenus anglais arrivaient tout juste Ă  10 500 ÂŁ par an, la moitiĂ© du revenu anglais sous Henri Ier d'Angleterre[15] - [16]. Ceci Ă©tait dĂ» en grande partie Ă  la guerre civile anglaise et au rĂšgne d'Étienne d'Angleterre. Avec le temps, Henri II Ă©tablit son autoritĂ©, et les revenus augmentent jusqu'Ă  atteindre 22 000 ÂŁ par an. Lors de la prĂ©paration de la troisiĂšme croisade, les revenus augmentent jusqu'Ă  31 050 ÂŁ par an, mais retombĂšrent Ă  11 000 ÂŁ pendant l'absence de Richard CƓur de Lion. Enfin, sous Jean sans Terre, le revenu reste stable Ă  22 000 ÂŁ par an. Afin de financer la reconquĂȘte de la France, il enregistre un revenu de 83 291 ÂŁ, sans tenir compte de toutes les sources financiĂšres, comme la taxation des juifs, qui aurait pu l'augmenter jusqu'Ă  145 000 ÂŁ pour l'annĂ©e 1211.

En Irlande, le revenu Ă©tait bas, tout juste 2 000 ÂŁ en 1212. Cependant, les donnĂ©es sont manquantes pour une bonne partie de la pĂ©riode.

La Normandie fut sujette Ă  des fluctuations financiĂšres en raison de la politique du duchĂ©. En 1180, les revenus normands atteignent seulement 6 750 ÂŁ, puis augmentent jusqu'Ă  25 000 ÂŁ en 1198, plus que l'Angleterre[17]. Le fait est d'autant plus impressionnant que la population normande Ă©tait considĂ©rablement plus rĂ©duite que la population anglaise, environ 1,5 million contre 3,5 millions d'anglais[18] - [19].

Pour l'Aquitaine, l'Anjou, la Guyenne, les donnĂ©es sont manquantes. Ces rĂ©gions sont loin d'ĂȘtre pauvres pour l'Ă©poque : on y trouve de grands vignobles, des villes importantes et des mines de fer.

Les rois de France enregistraient un revenu plus faible, bien que le domaine royal fût plus centralisé sous Louis VII de France et Philippe II de France, en comparaison de la situation sous Hugues Capet ou Robert de France[20].

Histoire

L'hĂ©ritage de Geoffroy PlantagenĂȘt

D'abord centrĂ© sur le seul pagus d'Angers, le comtĂ© d'Anjou n'a fait que gagner en importance sous le rĂšgne de ses dirigeants successifs. Foulque Nerra et Geoffroy Martel notamment ont rĂ©ussi Ă  assoir leur domination sur l'Anjou et les provinces environnantes, la Touraine notamment, rivalisant de puissance avec l'Aquitaine[21]. AprĂšs une succession difficile entre ses fils et le rĂšgne de Foulque le RĂ©chin, qui amoindrit la puissance angevine, Foulques V parvient Ă  rehausser la grandeur du comtĂ© en supprimant les ambitions des seigneurs locaux rebelles[22]. Mais c'est par mariage qu'il va assurer la pĂ©rennitĂ© de la puissance angevine. Il Ă©pouse en 1110 Erembourg du Maine, fille du dernier comte du Maine, rattachant dĂ©finitivement le comtĂ© du Maine Ă  l'Anjou[23]. En 1120, le naufrage de la Blanche-Nef fait disparaĂźtre l'hĂ©ritier de la couronne d'Angleterre, Guillaume Adelin. Profitant de l'opportunitĂ©, Foulques V propose au roi d'Angleterre le mariage entre son fils Geoffroy, et Mathilde, fille aĂźnĂ©e et seule hĂ©ritiĂšre de la couronne d'Angleterre. Pour le roi d'Angleterre, Ă©galement duc de Normandie, cette union permet de ramener la paix sur sa frontiĂšre normande avec les PlantagenĂȘts[24]. Le mariage est cĂ©lĂ©brĂ© au Mans le 17 juin 1128.

La mĂȘme annĂ©e, Foulques V se voit proposer le mariage avec MĂ©lisende, hĂ©ritiĂšre du roi de JĂ©rusalem. Foulques prend la direction de JĂ©rusalem dĂšs 1129, oĂč il deviendra roi de JĂ©rusalem le 14 septembre 1131[25] - [26]. Il laisse les rĂȘnes du pouvoir Ă  son fils. Geoffroy devient comte d'Anjou au dĂ©part de son pĂšre. Il a 16 ans[27].

Expansion de l'empire angevin de 1144 Ă  1166.

Quand le roi Henri Ier d'Angleterre meurt en 1135, laissant son trĂŽne sans hĂ©ritier mĂąle, le cousin de Mathilde, Étienne de Blois, s'empare du trĂŽne d'Angleterre et du mĂȘme coup du duchĂ© de Normandie avec l'aide des barons normands[28]. Pendant que son Ă©pouse tourne son attention vers l'Angleterre et y fixe l'armĂ©e d’Étienne, Geoffroy concentre la sienne sur la conquĂȘte de la Normandie. AprĂšs une vaine tentative en 1135, il entame Ă  partir de 1136 une conquĂȘte systĂ©matique. Il fait hommage au roi Louis VI pour le duchĂ©, hommage qu'il renouvelle auprĂšs du nouveau roi Louis VII en 1141[29]. Il est maĂźtre de Caen, Bayeux, Lisieux, Falaise en 1141. Avranches tombe en 1143 et Arques en 1146[30]. Pour assurer son titre du duc de Normandie, il cĂšde le Vexin normand et Gisors au roi de France. Louis VI accepte l'hommage, reconnaissant du mĂȘme coup le titre de duc de Normandie Ă  Geoffroy[30].

Le rĂšgne d'Henri II

Henri bĂ©nĂ©ficie de l'hĂ©ritage de son pĂšre, Geoffroi PlantagenĂȘt : le Grand Anjou et la Normandie dont il Ă©tait respectivement le comte et le duc. C'est le noyau initial de sa puissance.

Le Vieux-Mans, Ă©galement appelĂ© la CitĂ© PlantagenĂȘt, oĂč naquit Henri II.

En 1152 le roi de France Louis VII rĂ©pudie AliĂ©nor, duchesse d'Aquitaine et comtesse de Poitou. Henri II s'empresse de demander la main de la jeune femme. Il l'obtient aussitĂŽt et contrĂŽle ainsi le sud-ouest du royaume de France. Car Ă  cette Ă©poque, la grande Aquitaine comprend aussi la Gascogne, le Poitou, le Limousin, la Saintonge, l'Aunis et le comtĂ© d'AngoulĂȘme.

Le grand-pĂšre d'Henri II (branche maternelle), Henri Ier Beauclerc, Ă©tait duc de Normandie et roi d'Angleterre. À sa mort en 1135, Étienne de Blois, neveu du dĂ©funt, s'est emparĂ© de la couronne anglaise. Henri II veut reconstituer l'union anglo-normande Ă  son profit. Il dĂ©barque en Angleterre mais ne rĂ©ussit pas Ă  dĂ©poser son adversaire. C'est alors que le hasard change la donne : le fils d'Étienne de Blois, hĂ©ritier du trĂŽne d'Angleterre, meurt. En 1153, Étienne, n'ayant pas d'autre fils, signe le traitĂ© de Wallingford, et accepte que son neveu Ă  son tour, Henri II PlantagenĂȘt lui succĂšde aprĂšs sa mort, qui intervient l'annĂ©e suivante.

Au total, en 1154, Henri II domine un vaste ensemble d'États : du nord au sud, le royaume d'Angleterre, le duchĂ© de Normandie, le comtĂ© d'Anjou, le comtĂ© de Poitou et le duchĂ© d'Aquitaine.

Cette extraordinaire puissance permet à Henri II d'avancer ses pions. En 1166, il force le duc Conan IV de Bretagne à abdiquer au profit de sa fille Constance de Bretagne qu'il promet en mariage à son fils Geoffroy. En 1169, Henri II célÚbre les fiançailles officielles de son fils qui, ùgé de onze ans seulement, laisse son pÚre gouverner le duché de Bretagne à sa place. Enfin, en 1171, Henri II fait reconnaßtre sa domination sur l'Irlande.

L'opposition de Becket
Expansion de l'empire angevin en 1165 Ă  1171.

Henri II chercha Ă  se dĂ©barrasser des privilĂšges du clergĂ© anglais qu’il voyait comme autant d'entraves Ă  son autoritĂ©. Thomas Becket lui parut comme l’instrument adaptĂ© pour accomplir ses desseins ; le jeune homme se montra dĂ©vouĂ© aux intĂ©rĂȘts de son maĂźtre et un agrĂ©able grand ami tout en maintenant avec diplomatie une certaine fermetĂ©, de sorte que personne, sauf peut ĂȘtre Jean de Salisbury, n’aurait pu douter qu’il ne fĂ»t pas totalement dĂ©vouĂ© Ă  la cause royale. Henri II en fait mĂȘme le prĂ©cepteur de son fils Henri le Jeune qu'il lui envoie pour faire son Ă©ducation.

À la mort de l’archevĂȘque Thibaut du Bec, le suit l’élection de mai 1162 qui voit Thomas Becket consacrĂ© le . Becket dĂ©cide alors de libĂ©rer l’Église d’Angleterre des limitations mĂȘmes qu’il avait contribuĂ© Ă  faire appliquer. Son but Ă©tait double : l’exemption complĂšte de l’Église de toute juridiction civile, avec un contrĂŽle exclusif de sa propre juridiction par le clergĂ©, libertĂ© d’appel, etc. et l’acquisition et la sĂ©curitĂ© de la propriĂ©tĂ© comme un fonds indĂ©pendant.

Le roi comprit rapidement le rĂ©sultat inĂ©vitable de l’attitude de Becket et convoqua le clergĂ© Ă  Westminster le , demandant l’abrogation de toute demande d'exemption des juridictions civiles et que soit reconnue l’égalitĂ© de tous les sujets devant la loi. Le haut clergĂ© tendait Ă  consentir Ă  la demande du roi, ce que pourtant refusa l’archevĂȘque. Henri n’était pas prĂȘt pour une lutte ouverte et proposa un accord plus vague relevant de la coutume de ses ancĂȘtres. Becket accepta ce compromis en maintenant cependant des rĂ©serves sur la sauvegarde des droits de l’Église. Rien ne fut rĂ©solu et la question restait ouverte.

Enluminure du XIIIe siÚcle représentant le meurtre de Thomas Becket

Henri convoqua une autre assemblĂ©e Ă  Clarendon le oĂč il prĂ©senta ses demandes en seize points. Ce qu’il demandait impliquait un relatif recul par rapport aux concessions faites aux Ă©glises par Henri Ier lors du concordat de Londres en 1107 puis par le roi Étienne d'Angleterre en 1136 mais se situait dans la droite ligne d'une monarchie qui, depuis l’époque de Guillaume le ConquĂ©rant, entendait gouverner sans partage toutes les affaires du royaume. Les Constitutions de Clarendon reprĂ©sentaient cependant une codification Ă©crite, plus contraignante que la coutume qui prĂ©valait jusque-lĂ , et surtout entendaient placer tous les sujets du roi, y compris les clercs, de plus en plus nombreux, sur un pied d’égalitĂ© judiciaire (ce qui signifiait aussi percevoir les amendes affĂ©rentes aux condamnations), tous ne relevant que des tribunaux royaux. Le roi s’employa Ă  obtenir l’accord du clergĂ© et apparemment l’obtint, sauf celui du primat.

Becket chercha encore à parvenir à ses fins par la discussion, puis il refusa définitivement de signer. Cela signifiait la guerre entre les deux pouvoirs en place. Henri essaya de se débarrasser de Becket par voie judiciaire et le convoqua devant un grand conseil à Northampton le pour répondre de l'accusation de contestation de l'autorité royale et malfaisance dans son emploi de chancelier.

Becket fait alors appel au pape et sentant que sa vie est menacĂ©e, part en exil volontaire sur le continent. A Sens, oĂč Ă©tait rĂ©fugiĂ© le pape Alexandre III. Celui-ci lui accorda alors son soutien. Mais Henri II poursuivit l'archevĂȘque fugitif avec une sĂ©rie de dĂ©crets applicables Ă  tous ses amis et partisans aussi bien qu'Ă  Becket lui-mĂȘme ; mais Louis VII de France le reçut avec respect et lui offrit sa protection, d'autant qu'il s'agissait lĂ  d'un moyen d'affaiblir son royal vassal PlantagenĂȘt.

Becket, en pleine possession de ses prĂ©rogatives, dĂ©sirait voir sa position soutenue par les armes de l'excommunication et de l'interdit. Mais le pape Alexandre III, bien que sympathisant des idĂ©es de Becket, prĂ©fĂ©rait temporiser car sa propre lutte avec FrĂ©dĂ©ric Ier d'Allemagne requĂ©rait au moins la neutralitĂ© du roi d'Angleterre. Les divergences se creusĂšrent entre le pape et l'archevĂȘque, et les relations devinrent mĂȘme plus amĂšres quand les lĂ©gats furent envoyĂ©s en 1167 avec autoritĂ© d'arbitre. NĂ©gligeant cette limitation de sa propre juridiction et persistant sur ses principes, Thomas palabra avec les lĂ©gats, conditionnant toujours son obĂ©issance au roi aux droits de son ordre.

Sa fermetĂ© sembla ĂȘtre rĂ©compensĂ©e quand, enfin en 1170, le pape fut sur le point d'appliquer ses menaces d'excommunication du roi Henri qui, inquiet de cette Ă©ventualitĂ©, mit ses espoirs dans un accord qui permettrait Ă  Becket de retourner en Angleterre et de continuer son ministĂšre. Finalement, le , la paix qui fut conclue Ă  FrĂ©teval entre les deux partis permit Ă  l'archevĂȘque anglais de rentrer en Angleterre.

Becket dĂ©barqua Ă  Sandwich le et deux jours plus tard il entrait Ă  CantorbĂ©ry. Mais les deux parties restĂšrent cependant inconciliables, et Henri, incitĂ© par ses partisans, refusa de rendre les propriĂ©tĂ©s ecclĂ©siastiques qu'il avait saisies. Thomas avait dĂ©jĂ  prĂ©parĂ© la sanction contre ceux qui avaient privĂ© l'Église de ses biens et contre les Ă©vĂȘques qui avaient inspirĂ© la saisie.

La tension Ă©tait dĂ©sormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe qui ne fut pas longue Ă  venir. Une phrase du roi exaspĂ©rĂ© : « n'y aura-t-il personne pour me dĂ©barrasser de ce prĂȘtre turbulent ? » (bien qu'il puisse s'agir d'une phrase apocryphe, la phrase exacte Ă©tant incertaine) fut interprĂ©tĂ©e comme ordre par quatre chevaliers anglo-normands : Reginald Fitzurse, Hugues de Morville, Guillaume de Tracy et Richard le Breton. Ces quatre chevaliers projetĂšrent donc immĂ©diatement le meurtre de l'archevĂȘque et le perpĂ©trĂšrent prĂšs de l'autel de la cathĂ©drale de Canterbury le .

Henri II se résolut alors à faire pénitence publique à Avranches en 1172 et à revenir sur les décisions entérinées dans les Constitutions de Clarendon. Becket fut ensuite révéré par les fidÚles dans toute l'Europe comme martyr et canonisé par Alexandre en 1173. Le 12 janvier de l'année suivante, Henri II dut faire pénitence publiquement sur la tombe de son adversaire.

La révolte de 1173

Richard CƓur de Lion

La France en 1180.
L'héritier et le croisé
La défense de l'empire

Alors que l'absence de Richard se prolonge, Philippe Auguste prĂ©pare sa mainmise sur les possessions des PlantagenĂȘt. Il profite de la succession de Philippe d'Alsace en 1191 pour contrĂŽler l'Artois, le Valois et le Vermandois, permettant de couper les routes entre la Normandie et les Flandres. Apprenant la nouvelle de la captivitĂ© de son adversaire, il la communique Ă  Jean sans Terre, qui tente alors de mettre la main sur l'Empire de son frĂšre[31]. En 1193, il arrive Ă  Paris et prĂȘte hommage au roi de France en lui promettant de lui rendre le Vexin normand. De retour en Angleterre, il se proclame roi, annonçant mĂȘme la mort de Richard, vite dĂ©mentie. Les adversaires de Richard commencent Ă  s'en prendre aux terres de ce dernier : le comte de Flandre commence Ă  rĂ©unir une flotte en vue d'une invasion de l'Angleterre, Aymar d'AngoulĂȘme attaque le Poitou mais se fait prendre[32]. Philippe Auguste entame l'occupation du Vexin normand, prend Gisors, entre en Normandie avec Baudouin VIII de Flandre en prenant Pacy et Ivry, mais Ă©choue devant Rouen dĂ©fendu par Robert de Leicester. AliĂ©nor et Hubert Walter empĂȘchent Jean de mettre la main sur le pouvoir royal. Ce dernier se rend Ă  Paris en janvier 1194, et dĂ©cide de cĂ©der au roi la Haute-Normandie ainsi qu'Évreux, Verneuil et Le Vaudreuil, la Touraine, la seigneurie de VendĂŽme pour le compte de Louis de Blois, et la renonciation Ă  toute suzerainetĂ© sur le comtĂ© d'AngoulĂȘme pour le compte d'Aymar d'AngoulĂȘme. Apprenant la libĂ©ration de Richard, Philippe Auguste se lance directement Ă  la conquĂȘte des places normandes cĂ©dĂ©es par Jean[33].

  • 1196 : construction de ChĂąteau-Gaillard
  • 1199 : mort de Richard. Jean sans Terre succĂšde Ă  son frĂšre.

DĂ©clin et fin

Philippe Auguste quadrupla la taille du domaine royal français au dĂ©triment des PlantagenĂȘt (bleu).

En 1202, Philippe Auguste prononce la commise (saisie) des fiefs continentaux du roi d'Angleterre Jean sans Terre car celui-ci ne s'est pas prĂ©sentĂ© Ă  sa cour pour un jugement concernant son mariage illĂ©gal avec Isabelle d’AngoulĂȘme, pourtant fiancĂ©e Ă  Hugues X de Lusignan[34]. En 1204-1205, le roi de France s'empare de la Normandie, du Maine, de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou. Jean sans Terre conserve encore le duchĂ© d'Aquitaine mais le coup est toutefois sĂ©vĂšre car le roi d'Angleterre a perdu le fleuron de son empire, la Normandie, et son berceau l'Anjou.

L'annĂ©e 1204 voit la fin de l'apogĂ©e de l’« empire PlantagenĂȘt », bien que la Guerre de Cent Ans permet au roi d'Angleterre d'enrayer provisoirement le dĂ©clin. En 1356, le roi de France Jean le Bon est dĂ©fait Ă  Poitiers et fait prisonnier par les Anglais. En contrepartie de sa libĂ©ration et de la paix, les traitĂ©s de BrĂ©tigny et de Calais sont signĂ©s en 1360. Le roi de France abandonne au roi d'Angleterre Édouard III une Aquitaine Ă©largie puisqu'elle comprend le Poitou, le Limousin, le PĂ©rigord, le Quercy, le Rouergue et la Bigorre. À laquelle s'ajoutent dans le nord du royaume Calais et le Ponthieu. L'Aquitaine est cĂ©dĂ©e en toute souverainetĂ© c'est-Ă -dire sans hommage de la part du roi d'Angleterre. Les concessions sont importantes mĂȘme si elles restent en deçà des territoires dominĂ©s 200 ans auparavant par Henri II.

La fin de l’« empire PlantagenĂȘt » est souvent datĂ©e de 1399, puisqu'en cette annĂ©e, Richard II, le dernier roi de la dynastie PlantagenĂȘt, est renversĂ©. Un prince de la famille Lancastre, Henri, le remplace sur le trĂŽne. L'historien Martin Aurell place cependant cette fin en 1224 dans son livre L’Empire des PlantagenĂȘt, date Ă  laquelle la veuve de Jean sans Terre, Isabelle d'AngoulĂȘme, et son nouvel Ă©poux, Hugues de Lusignan, se soumettent au roi de France. L'Angoumois et La Marche tombent alors dans l'escarcelle capĂ©tienne, tout comme le Poitou, sĂ©parant en deux le territoire PlantagenĂȘt du continent.

Notes et références

Notes

  1. Per longa terrarum spatia triumphali victoria suum dilataverit imperium. Traduction française : « Par ses victoires, le roi élargit son empire au loin ».
  2. Le Grand Anjou est un terme utilisé pour désigner le comté d'Anjou, agrandi du comté de Touraine et du comté du Maine

Références

  1. Martin Aurell, L’Empire des PlantagenĂȘts (1154-1224), Paris, Perrin, 2003, p.10
  2. Nathalie Fryde, Why Magna Carta? Angevin England Revisited, p.113
  3. Jean Favier, Les PlantagenĂȘts : origines et destin d'un empire : XIe-XIVe siĂšcles, Éditions Fayard, Paris, 2004.
  4. Norgate, Kate, England Under the Angevin Kings
  5. Aurell, op. cit., p.11
  6. David Carpenter, The Struggle for Mastery, page 91.
  7. SeĂĄn Duffy, Medieval Ireland, p.p. 58-58.
  8. Carpenter,op. cit. p.226.
  9. David Carpenter, op. cit., p.215.
  10. Elizabeth M. Hallam & Judith Everard Capetian France 937 - 1328, Editions Longman, page 66.
  11. Hallam & Everard, op. cit., p.67.
  12. Hallam & Everard, op. cit., p.76.
  13. John Gillingham, The Angevin Empire, page 30.
  14. Gillingham, op. cit. p.24.
  15. Gillingham, op. cit. p.58
  16. David Carpenter, op. cit., p.191
  17. Crises, Revolutions and Self-sustained Growth: Essays in European Fiscal History 1130 - 1830, Section: The Norman fiscal revolution, 1193-98, V. Moss, Ă©ditions Stamford.
  18. "King John, new interpretations", Section: "The English economy in the early thirteenth century", J.L. Bolton, Ă©ditions S.D. Church.
  19. Gillingham, op. cit. p.60
  20. Hallam & Everard, op. cit., p.227
  21. Favier, op. cit. p.90
  22. Grousset, p.13
  23. Favier 2004, p. 94
  24. Favier 2004, p. 95
  25. Grousset 1934, p. 707-8.
  26. Grousset 1935, p. 14
  27. Favier 2004, p. 96
  28. Favier 2004, p. 198
  29. Favier 2004, p. 202
  30. Favier 2004, p. 203
  31. Favier 2004, p. 606
  32. Favier 2004, p. 608
  33. Favier 2004, p. 609-610
  34. Jean Favier, Les PlantagenĂȘts : Origines et destin d'un empire (XIe-XIVe siĂšcles), Paris, Fayard, coll. « Biographies Historiques », , 962 p. (ISBN 2-213-62136-5, BNF 39245762, lire en ligne)

Voir aussi

En français

  • Martin Aurell, L'Empire des PlantagenĂȘt, 1154-1224, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire » (no 359), , 406 p. (ISBN 2-262-01985-1, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne].
    RĂ©Ă©dition : Martin Aurell, L'Empire des PlantagenĂȘt, 1154-1224, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 81), , 406 p., poche (ISBN 2-262-02282-8, prĂ©sentation en ligne).
  • Martin Aurell (dir.) et NoĂ«l-Yves Tonnerre (dir.), PlantagenĂȘts et CapĂ©tiens : confrontations et hĂ©ritages, Turnhout, Brepols, coll. « Histoires de famille. La parentĂ© au Moyen Âge » (no 4), , 524 p. (ISBN 978-2-503-52290-6, prĂ©sentation en ligne).
  • Robert-Henri Bautier, Études sur la France capĂ©tienne : de Louis VI aux fils de Philippe le Bel, Ashborne, Variorum, coll. « Collected Studies Series » (no 359), , X-322 p. (ISBN 0-86078-306-5, prĂ©sentation en ligne), « Le traitĂ© d'Azay et la mort de Henri II PlantagenĂȘt : un tournant dans la premiĂšre guerre de Cent ans entre CapĂ©tiens et PlantagenĂȘts (juillet 1189) », p. 11-35.
  • Amaury Chauou, L'idĂ©ologie PlantagenĂȘt : RoyautĂ© arthurienne et monarchie politique dans l'espace PlantagenĂȘt (XIIe-XIIIe siĂšcles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 324 p. (ISBN 2-86847-583-3).
  • Amaury Chauou, Les PlantagenĂȘts et leur cour, Paris, Presses universitaires de France, , 420 p. (ISBN 978-2-13-074976-9 et 2-13-074976-3).
  • Jean Favier, Les PlantagenĂȘts : origine et destin d'un empire, Paris, Fayard, , 960 p. (ISBN 2-213-62136-5).
  • Les Fortifications dans les domaines PlantagenĂȘt, XIIe-XIVe siĂšcles : actes du colloque international tenu Ă  Poitiers, les 11-13 novembre 1994 UniversitĂ© de Poitiers, Centre d'Ă©tudes supĂ©rieures de civilisation mĂ©diĂ©vale, 2000.
  • RenĂ© Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de JĂ©rusalem : I. 1095-1130 – L’anarchie musulmane, Paris, Perrin, (ISBN 2-262-02548-7).
  • RenĂ© Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de JĂ©rusalem : II. 1131-1187 – L’équilibre, Paris, Perrin, (ISBN 2-262-02568-1).
  • Fanny Madeline, « L'empire des PlantagenĂȘts : espace fĂ©odal et construction territoriale », HypothĂšses : Travaux de l'École doctorale d'histoire, Paris, Éditions de la Sorbonne, no 11,‎ , p. 239-252 (lire en ligne).
  • Fanny Madeline, Les PlantagenĂȘts et leur empire : Construire un territoire politique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 368 p. (ISBN 978-2-7535-3494-0).

En anglais

  • John Gillingham, The Angevin Empire,editions Arnold, 2000 (seconde Ă©dition).
  • Elizabeth Hallam, The Plantagenet Chronicles, Tiger Books International, Twickenham, London, 1995.

Articles connexes

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