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Vexin normand

Le Vexin normand est une région naturelle de France, délimitée par les vallées de l'Epte, de l'Andelle et de la Seine.

Vexin normand
Image illustrative de l’article Vexin normand
L'Epte dans les environs de Baudemont

Pays France
Région française Normandie
Département français Eure
Villes principales Les Andelys, Gisors, ÉtrĂ©pagny, Fleury-sur-Andelle, Vexin-sur-Epte
SiĂšge du pays Gisors
Superficie approximative 1 225 km2
GĂ©ologie Calcaire
Relief plateau calcaire
Production grande culture
(céréales, betteraves...),
forĂȘts
Communes 97
Population totale 77 014 hab. (1999)
RĂ©gions naturelles
voisines
Vexin français, Pays de Bray et Vexin bossu
Pays (div. territoriale) Vexin normand
RĂ©gions et espaces connexes Vexin

Image illustrative de l’article Vexin normand
Localisation sur la carte de France métropolitaine
Carte du Vexin normand, 1716.

GĂ©ographie

Le Vexin normand s'étend sur le nord-est du département de l'Eure. Comme son homologue français, il se présente comme un plateau calcaire limité au sud par les méandres de la Seine, qui l'ont creusé en formant par endroits des falaises abruptes. Il est entaillé par des vallées principales orientées nord-sud, dont l'Epte qui forme la frontiÚre avec le Vexin français.

Il comprend 3 cantons et 97 communes au .

Les trois villes chefs-lieux de canton, suivant réforme de 2015, sont Les Andelys, Gisors et Romilly-sur-Andelle.

Les principaux attraits touristiques du Vexin se situent aux Andelys, avec ChĂąteau-Gaillard, Ă  Gisors, capitale historique du Vexin normand, avec son chĂąteau fort et sa CollĂ©giale aux dimensions de cathĂ©drale, ainsi qu'Ă  Lyons-la-ForĂȘt, bourg oĂč dominent le pan de bois au sein de la forĂȘt du mĂȘme nom, l'une des plus vastes hĂȘtraies de France.

Histoire

Traditionnellement inclus dans la province ecclésiastique de Rouen (archidiocÚse de Rouen), l'ancien comté du Vexin est partagé sur le plan politique par le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911 entre le duché de Normandie (Vexin normand) et le domaine royal (Vexin français)[1], alors qu'il reste indivise sur le plan de l'institution diocésaine : le diocÚse de Rouen comprend alors six archidiaconés, dont celui du Vexin normand et celui du Vexin français[1] - [2].

Le Vexin normand partage l'histoire du duchĂ© de Normandie jusqu'en 1149 date Ă  laquelle Henri II cĂšde Ă  Louis VII le Vexin normand pour prix de son aide dans la conquĂȘte du trĂŽne d'Angleterre contre Étienne de Blois, sans que cela n'affecte l'unitĂ© de la province ecclĂ©siastique de Rouen. Henri II le rĂ©cupĂšre Ă  la faveur du mariage de son fils Henri le Jeune avec Marguerite la fille de Louis VII et le conservera jusqu'au rattachement de la Normandie au domaine royal[3]. Le Vexin français quant-Ă -lui reste partiellement dĂ©pendant de l'archidiocĂšse de Rouen[2]. En 1802, l'archidiaconĂ© du Vexin français est donnĂ© au diocĂšse de Versailles.

Toponymie

Contrairement au Vexin français, le Vexin normand est marquĂ© par la prĂ©sence d’anthroponymes scandinaves et anglo-scandinaves dans les noms de lieux, ainsi que par de nombreux appellatifs d'origine noroise et ce, essentiellement dans sa partie septentrionale et occidentale jusqu'aux Andelys. Cependant, l'installation de ces colons n'a pas affectĂ© la toponymie des bourgs et bourgades principaux qui conservent leurs noms des Ă©poques gauloise, gallo-romaine, mĂ©rovingienne et carolingienne d'origine.

Les villages se sont principalement dĂ©veloppĂ©s Ă  partir des domaines ruraux mĂ©diĂ©vaux, c'est la raison pour laquelle l'appellatif -ville (ancien français vile / ville « domaine rural » → « village » cf. vilain) y est trĂšs frĂ©quent. La plupart des toponymes en -ville sont fondĂ©s sur un nom de personne scandinave ou anglo-scandinave, on relĂšve deux Amfreville (Ansfredville 1095 / Anfridivilla vers 1034) Cuverville (Culvertivilla 1028 - 1033), Grainville (Grinvilla vers 1025), Heuqueville (Helgavilla 1035), Herqueville (Harachivilla 1150 ? Harquevilla 1308), Houville (Hulvilla 1028-1033, Hutvilla 1096), Touffreville (Turfreivilla 1121-1135), ainsi que Vatteville (Watevilla 1086) qui contiennent respectivement les anthroponymes masculin Ásfridhr / Asfridr (en rĂ©alitĂ© *Ásfridhr / *Asfridr car seul le fĂ©minin ÁsfrĂ­Ă°r semble attestĂ©. Patronymes normands Anfry, Anfrie, Anfrey, Anfray, Lanfry), Culvert (anglo-scandinave *Culvert / *Culver, cependant citĂ© comme d'origine incertaine Ă  propos de Culverthorpe, GB[4]), Grimr, Helgi, Harekr, HulĂ° / Huld, Thorfrid (ÞórfreĂ°r, patronyme normand Touffray) et Hvati (vieux danois *Hwate, vieil anglais Hwata)[5] - [6].

Parmi les appellatifs scandinaves, on note l'absence remarquable de -tot / Tot qui dĂ©signe un Ă©tablissement rural, alors que les plus courants sont prĂ©sents : -beuf (bĂșĂ° / *bóð « barraque, Ă©vent. pĂȘcherie » : Daubeuf [Dalbodo 1025, norois dalr « vallĂ©e »]), -tuit / Thuit (norois ĂŸveit « essart, clairiĂšre » : Criquetuit Ă  Bacqueville [Ecractuit, Escraketuit 1207, peut-ĂȘtre *es Kraketuit, norois krĂĄkr « corbeau »]; Le Thuit), -lon / -londe / Londe (lundr, lunda « bosquet » : Bouclon Ă  Bacqueville [synonyme des nombreux Bouquelon, Bouquelonde normands, norois bĂłki « hĂȘtres »], La Baguelande [Bagalunda 1200, nom de personne norois Baggi ou baggi « bĂ©lier » ou « fagot »], Le Londe Ă  Heuqueville), Hogue (norois haugr « Ă©lĂ©vation, tas » : Les Hogues, bois des Hogues aux Andelys), -mare (norois marr, vieil anglais mere → mare : Saveaumare [homonyme de Saveaumare Ă  MontĂ©rolier, Savenelmare 1284, nom de personne Savenel], Longuemare [homonyme de nombreux Longuemare normands, dont Langomarra Xe siĂšcle, norois langr « long » ou français long], Oumare, Bonnemare, etc.), -busc / Buc (norois buskr « buisson, arbuste, bois » cf. [Busc 1470, Yquebeuf] : Le Buc Ă  Bacqueville et Ă  Heuqueville, Bus-Saint-RĂ©my [Busco 1195]), -clif / -clive / clif (norois klif « escarpement » : Verclives [Warclive en 1190 sur une butte tĂ©moin d'une hauteur de 174 m, War- Ă©lĂ©ment inconnu])[7] - [5] - [6].

Patrimoine

Notes et références

  1. François Neveux, Les diocÚses normands aux XIe et XIIe siÚcles, Presses universitaires de Caen, 1995, pp. 13 - 18 (lire en ligne sur OpenEdition Books)
  2. Charles de Robillard de Beaurepaire, Seine-Inférieure : Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 in Archives ecclésiastiques, série G, n° 1 à 1566, p. 9-10 (lire en ligne)
  3. Jean Favier, Les PlantagenĂȘts, Fayard 2004 p. 512
  4. Anthony David Mills, A Dictionary of British Place Names, Oxford University Press, 2003 (revised edition 2011), p.143. (ISBN 019960908X)
  5. François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154)
  6. Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, Ă©ditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1)
  7. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du dĂ©partement de l’Eure, Paris,

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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