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Maison PlantagenĂŞt

Les Plantagenêts sont une maison royale issue de la première Maison d'Anjou avec le mariage en 1127 de Geoffroy dit Plantagenet, fils de Foulques d'Anjou, comte d'Anjou et du Maine, avec Mathilde de Normandie, fille d'Henri dit Beauclerc, duc de Normandie, comte de Bretagne et roi d'Angleterre.

Maison PlantagenĂŞt
Description de cette image, également commentée ci-après
Armes des rois d'Angleterre
Pays Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre
Lignée Maison de Gâtinais-Anjou
Titres Rois d'Angleterre (1154-1485)
Ducs de Normandie (1144-1204)
Ducs d'Aquitaine (1152-1453)
Ducs de Bretagne (1181-1203)
Seigneurs d'Irlande (1171-1485)
Prince de Galles (1301-1484)
Comtes d'Anjou (1129-1204)
Fondation Geoffroy V d'Anjou
Ethnicité Francs - Normands
Branches Maison d'York
Maison de Lancastre

Ils furent rois de Jérusalem de 1131 à 1205, puis rois d'Angleterre de 1154 à 1485, ducs de Normandie et d'Aquitaine, comtes du Poitou et de Nantes, seigneurs d'Irlande (très brièvement comtes de Bretagne), rois de Germanie, seigneurs de Chypre, etc.

Les maisons de Lancastre et d'York sont deux des branches des PlantagenĂŞts, Ă©teintes en 1485 Ă  la mort du roi Richard III. Elle subsiste en Angleterre par une branche cadette, notamment par Harry Somerset (1958), 12e duc de Beaufort.

Ce nom de « Plantagenêt », sobriquet personnel de Geoffroy V d'Anjou (1113-1151), a été donné a posteriori à l'ensemble de la dynastie des comtes d'Anjou qui en descendent.

Origine du nom PlantagenĂŞt

« Plantagenêt »[Note 1] fut d'abord le surnom personnel donné à Geoffroy V, comte d'Anjou et du Maine (1128-1151). L'origine de ce surnom est inconnue et ne fait pas l'unanimité chez les historiens. Selon les hypothèses les plus répandues, ce sobriquet ferait allusion à une branche de genêt que Geoffroy V piquait à son couvre-chef (d'où l'expression de « planter un genêt ») ou à la pratique d'utiliser cette plante pour camoufler ses abris de chasse. Le poète normand Wace explicite le sens du sobriquet « Plantagenêt » entre 1160 et 1170 : « Gisfrei son frere, Que l'on clamout Plante Genest, qui mult amout bois e forest » (« Son frère Geoffroi, qu’on appelait “Celui qui plante du genêt”, qui aima beaucoup bois et forêts  »)[1]. Cette phrase doit probablement être interprétée dans le sens que Geoffroy accroît des bois au détriment des cultures, afin de s'adonner aux activités cynégétiques puisque le terme forest est sans équivoque, désignant la réserve de chasse. Ce serait en référence à ce goût pour la chasse dans les landes de genêt que le comte « plante des genêts » ou fleurs sauvages. Il est possible aussi que le genêt, appelé balanos en celte, soit une référence au dieu gaulois Belenos (assimilé à l’Apollon du panthéon classique gréco-romain) et corresponde à une reconstruction d'une ascendance mythique à des fins de légitimation dynastique[2].

Quoi qu'il en soit, ce surnom a été attribué rétrospectivement à tous ses descendants par les mâles (lignée agnatique). Au XVe siècle, pour faire valoir ses droits à la couronne, le duc Richard d'York reprit le nom de Plantagenêt, et son fils devint en 1461 le roi Édouard IV d'Angleterre.

Histoire des PlantagenĂŞts

Origine de la famille PlantagenĂŞt

Les Plantagenêts sont dans la lignée directe de la maison de Gâtinais-Anjou, branche cadette de la maison de Châteaudun ; ils ne sont pas de la lignée des Ingelgériens mais s'y rattachent en ligne féminine[Note 2] ; ils sont en effet issus du mariage d'Ermengarde d'Anjou, fille de Foulque III Nerra, comte d'Anjou, avec Geoffroy II du Gâtinais. Geoffroy III, Foulque IV, Geoffroy IV, Foulque V poursuivirent leur œuvre. On désigne parfois ces comtes sous le nom de Plantagenêts pour signifier qu'il s'agit d'une seule et même lignée agnatique, bien que ce surnom n'apparaisse qu'avec leur descendant Geoffroy V. Les Plantagenêts, successeurs des Ingelgériens, constituent la deuxième maison des comtes d'Anjou. Les Plantagenêts étant, par les mâles, une branche de la maison de Châteaudun, on considère généralement qu'ils sont issus de la famille franque des Rorgonides, possiblement liée aux premiers Robertiens[3] - [4] - [5]. Par leur branche maternelle de la première maison des comtes d'Anjou, les Plantagenêts sont issus cognatiquement de la noblesse franque, les Ingelgériens.

Origine de la puissance de la famille PlantagenĂŞt

La puissance des Plantagenêts trouve son origine dans le mariage que fit Geoffroy V et qui permit à son lignage d'accéder à la royauté et d'échapper sur certains de ses territoires à la suzeraineté du roi de France. En effet, le , à l'âge de quinze ans, Geoffroy V, fils de Foulque V, épousa Mathilde l'Emperesse, fille et héritière d'Henri Ier d'Angleterre (dit Beauclerc) et veuve d'Henri V du Saint-Empire, en la cathédrale du Mans. Cette union représentait un gage de paix entre l'Anjou et la Normandie, qui avaient été en conflit à de nombreuses reprises au cours du XIe siècle. Mathilde l'Emperesse était plus âgée de onze ans, et leur mariage ne fut pas très heureux. Cette union ne créa pas immédiatement l'empire Plantagenêt. Mathilde fut évincée du trône d'Angleterre et de Normandie par Étienne de Blois à la mort d'Henri Ier, en 1135. Geoffroy dut d'abord assurer ses possessions continentales en réprimant avec énergie des révoltes en Anjou (siège de Montreuil-Bellay 1149-51) et en menant plusieurs campagnes en Normandie, dont il se proclama duc en 1144. Il soutint mollement Mathilde, qui, débarquée en Angleterre en 1139, finit par renoncer à la lutte (mais non à ses droits) en 1148. Geoffroy V Plantagenêt mourut à Château-du-Loir le , aux confins de l'Anjou historique et du Maine. Il repose en la cathédrale Saint-Julien du Mans.

Henri II et les grands PlantagenĂŞts

C'est leur fils Henri II qui fit valoir les droits de ses parents par un voyage en Angleterre en 1153 où il contraignit son oncle Étienne de Blois à le reconnaître pour héritier. Il fut investi du trône en 1154. Henri II Plantagenêt put devenir roi d'Angleterre. Il avait réussi, en l'espace d'une dizaine d'années, à concentrer entre ses mains de nombreux territoires : en 1154, il dominait le royaume d'Angleterre, le duché de Normandie, le comté d'Anjou, le comté du Maine, le comté de Poitou et, indirectement, par sa femme Alienor, le duché d'Aquitaine. Bien que désormais roi d'Angleterre, mais décédé à Chinon, Henri II choisit (ou son épouse Aliénor d'Aquitaine choisit pour lui compte tenu des circonstances) d'être enterré dans l'abbaye de Fontevraud, aux confins de l'Anjou et de la Touraine. Richard Cœur de Lion (1189-1199), qui succède à son père Henri II, repose dans ce même monastère.

C'est à partir du règne de Jean sans Terre (1199-1216) que s’opéra un glissement du cœur de l'empire Plantagenêt vers l'Angleterre. Ce roi perdit en effet la Normandie, l'Anjou, le Maine et le Poitou en 1204-1205 et gouverna depuis l'île.

Après le règne désastreux de Jean sans Terre, l'Angleterre fut dirigée par les rois Plantagenêt :

Division de la famille PlantagenĂŞt entre maisons de Lancastre et d'York

L'usurpation d'Henri IV entraîna une division de la famille Plantagenêt qui conduisit finalement à une guerre civile. En effet, la maison de Lancastre et la maison d'York sont deux branches de la famille des Plantagenêts. À partir du règne désastreux d'Henri VI et en dépit du prestige d'Henri V, la maison d'York contesta le pouvoir de la maison de Lancastre et cette contestation aboutit à la guerre des Deux-Roses.

Après la guerre des Deux-Roses et l'accession au trône des Tudors en 1485 avec Henri VII, le nom de Plantagenêt disparut, la branche mâle prétendante directe au trône étant éteinte.

Postérité de la famille Plantagenêt

Richard III fut le dernier roi Plantagenêt. Le lignage des Plantagenêts fut revendiqué par la maison de Beaufort, mais d'après les tests génétiques le lien de paternité fut brisé au cours des générations suivantes[6].

Généalogie

De Geoffroy Plantagenêt à Édouard Ier

D'Édouard Ier à Édouard III

D'Édouard III à Richard III

Arbre généalogique

Maison de
Gâtinais-Anjou
m. 1128
Geoffroy
PlantagenĂŞt
Comte d'Anjou

1113–1151
Mathilde
l'Emperesse
c.1102–1167
r. 1141
Geoffroy
Comte de Nantes

1134–1158
m. 1152
Aliénor
d'Aquitaine

c. 1122–1204
Henri II
1133–1189
r. 1154–1189
Guillaume
d'Anjou

1136–1163/64
Geoffroy II
Duc de
Bretagne

1158–1186
m. 1181
Constance
Duchesss de
Bretagne

1161–1201
Mathilde
d'Angleterre

1156–1189
m. 1168
Henri III
Duc de Saxe

Le Lion
1129–1195
Aliénor
d'Angleterre

1162–1214
m. 1177
Alphonse VIII
de Castile

1155–1214
m. 1177
Guillaume II
de Sicile

1155–1189
Jeanne
d'Angleterre

1165–1199
m. 1197
Raymond VI
de Toulouse

1156–1222
Aliénor
de Bretagne

c. 1184–1241
Mathilde
de Bretagne
1185–before1189
Arthur Ier
Duc de Bretagne

1187–1203
Maison
de Welf
Maison
d'Ivrée
Bohémond
Duc d'Apulie
Maison de
Rouergue
Guillaume IX
Count de Poitiers

1153–1156
Henri
Duc de
Normandie

le Jeune
1155–1183
m. 1160
Marguerite
de France

1157–1197
Richard Ier
CĹ“ur de Lion
1157–1199
r. 1189–1199
m. 1191
Bérengère
de Navarre

c. 1165–1230
m. 1200
Isabelle
d'AngoulĂŞme

1188–1246
Jean
sans Terre
1166–1216
r. 1199–1216
m. 1189–1199
Isabelle
Comtesse de
Gloucester

c. 1173–1217
m. 1236
Éléonore
de Provence

c. 1223–1291
Henry III
1207–1272
r. 1216–1272
m. 1224
Guillaume
le Maréchal
2e comte
de Pembroke

1190–1231
Aliénor
1215–1275
m. 1238
Simon
de Montfort

Comte de Leicester
1208–1265
m. 1231
Isabelle
le Maréchal

1200–1240
Richard
de
Cornouailles

1209–1272
m. 1243
Sancie
de Provence

c. 1228–1261
Jeanne
d'Angleterre

1210–1238
m. 1221
Alexandre II
d'Écosse

1198–1249
Isabelle
d'Angleterre

1214–1241
m. 1235
Frédéric II
empereur du
Saint-Empire

1194–1250
Maison de
Montfort-l'Amaury
Constance
de Moncade

1245–1310
Henri
d'Almayne

1235–1271
m. 1269
BĂ©atrice
de Falkenbourg

c.1254–1277
Richard
1246
Edmond
Comte de
Cornouailles

1249–1300
Marguerite
de Clare
1250-1312)
Maison de
Hohenstaufen
m. 1254
Éléonore
de Castille

1241–1290
Édouard Ier
Longshanks
1239–1307
r.1272–1307
m. 1299
Marguerite
de France

1279–1318
Catherine
d'Angleterre
1253–1257
m. 1269
Aveline
de Forz

1259–1274
Edmond
Comte de
Lancastre

Crouchback
1245–1296
m. 1276
Blanche
d'Artois

1248–1302
BĂ©atrice
d'Angleterre

1242–1275
m. 1260
Jean II
Duc de Bretagne

1239–1305
Marguerite
d'Angleterre

1240–1275
m. 1251
Alexandre III
d'Écosse

1241–1286
Eleanor
d'Angleterre
1306–1310
Edmond
de Woodstock
1er comte
du Kent

1301–1330
m. 1325
Marguerite
Wake

c. 1297–1349
m. 1319
Alice
de Hales
Thomas
de Brotherton
Comte de
Norfolk

1300–1338
m. 1335
Mary
de Brewes
1re Maison
de Lancastre
Maison
de Dreux
Maison de
Dunkeld
Marie
1279–c. 1332
3e Maison
de Kent
3e Maison
de Norfolk
Catherine
c.1261–1264
Jeanne
1265
Jean
1266–1271
Henri
1267–1274
Alphonse
1273–1284
Bérangère
1276–1278
m. 1308
Isabelle
de France

c.1295–1358
Édouard II
1284–1327
r.1307–1327
m. 1297
Jean Ier
Comte de
Hollande

1284–1299
Élisabeth
d'Angleterre

1282–1316
m. 1302
Humphrey
de Bohun
Comte de
Hereford

1276–1322
Aliénor
d'Angleterre

1269–1298
m. 1293
Henri III
Comte de Bar

1259–1302
m. 1290
Gilbert
de Clare
Comte de
Gloucester

1243–1295
Jeanne
d'Angleterre

1272–1307
m. 1297
Raoul
de Monthermer

c. 1270–1325
Marguerite
1275–1333
m. 1290
Jean II
Duc de
Brabant

1275–1312
Famille
de Bohun
Maison de
Montbelliard
Famille
de Clare
Famille de
Monthermer
Maison des
RĂ©gnier
m. 1328
Philippa
de Hainault

1314–1369
Édouard III
1312–1377
r. 1327–1377
Jean
d'Eltham
Comte de
Cornouailles

1316–1336
Aliénor
d'Angleterre

1318–1355
m. 1332
Renaud II
Duc de
Guelder

c.1295–1343
Jeanne
d'Angleterre

1321–1362
m. 1328
David II
d'Écosse

1324–1371
Maison
de Wassenberg
Maison
de Bruce
Jeanne
de la Tour

1335–1348
Guillaume
de Hatfield
1337
Marie
de Waltham

1344–1362
m. 1361
Jean IV
Duc de Bretagne

1339–1399
Marguerite
1346–1361
m. 1359
Jean
de Hastings
Comte de
Pembroke

1347–1375
Guillaume
de Windsor
1348
Isabelle
1332–
1379/1382
m. 1365
Enguerrand
VII
de Coucy

1340–1397
Thomas
de Woodstock
Duc de
Gloucester

1355–1397
m. 1376
Éléonore
de Bohun

c. 1366–1399
3e Maison
de Kent
1re Maison
de Lancastre
m. 1361
Jeanne
de Kent

1328–1385
Édouard
de Galles

Le Prince
Noir

1330–1376
m. 1359
Blanche
de Lancastre

c. 1347–1368
Jean
de Gand
Duc de
Lancastre

1340–1399
m. 1371
Constance
de Castille

1354–1394
n m. 1396
Katherine
Swynford

1350–1403
Edmond
de Langley
Duc d'York

1341–1402
m. 1372
Isabelle
de Castille

c.1355–1392
m. 1352
Elizabeth
de Burgh
Comtesse
d'Ulster

1332–1363
Lionel
d'Anvers
Duc de
Clarence

1338–1368
m. 1368
Violante
Visconti

1354–1386
Édouard
d'AngoulĂŞme

1365–1370
m. 1382
Anne
de BohĂŞme

1366–1394
Richard II
1367–1400
r.1377–1399
m. 1396
Isabelle
de Valois

1389–1409
John
of Lancastre
1374–1375
Catherine
de Lancastre

1373–1418
m. 1388
Henri III
de Castille

1379–1406
Maison
de Beaufort
Philippa
comtesse
d'Ulster

1355–1382
m. 1368
Edmond
Mortimer
Comte
de March

1352–1381
2e Maison de
Lancastre

Maison de
Trastamare
m. 1388
Aliénor
Holland
1373–1405
Roger
Mortimer
Comte
de March

1374–1398
Édouard
d'York

1373–1415
m. 1406
Richard
de Conisburgh

c. 1375–1415
Anne
de Mortimer

1390–1411
Famille
Mortimer
Maison
d'York

Notes et références

Notes

  1. Plantagenet selon la graphie anglaise ; Plantegenêt d'après Michel Pastoureau dans Le roi tué par un cochon, Seuil, 2015, p. 21.
  2. Les femmes, qui, après s'être émancipées des Robertiens, avaient fondé l'autonomie et la puissance du comté d'Anjou entre 930 et 1060.

Références

  1. Wace, Roman de Rou, Ă©d. Anthony J. Holden, tome II, Paris, SATF, 1971, p. 266, v. 10269
  2. (en) Martin Aurell, The Plantagenet Empire, 1154-1224, Longman, , p. 275-276.
  3. Christian Settipani, Les ancĂŞtres de Charlemagne. Addenda, 1990 et 2000.
  4. Christian Settipani, Les vicomtes de Châteaudun, 1999.
  5. Les seigneurs du Maine.
  6. (en) « Richard III DNA tests uncover evidence of further royal scandal », sur the Guardian, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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