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GenĂȘt

Les genĂȘts ou balais, sont des arbustes ou arbrisseaux appartenant Ă  la famille des Fabaceae. Ce nom vernaculaire regroupe en français des plantes appartenant Ă  diffĂ©rents genres : Cytisus, Cytisophyllum, Chamaecytisus, Echinospartum, Genista, Spartium.

GenĂȘt
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « GenĂȘt » s'applique en français Ă  plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
GenĂȘt d'Allemagne, Genista germanica

Taxons concernés

GenĂȘt

Ces genres se répartissent en Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord, y compris en Macaronésie.

Beaucoup d'espĂšces appelĂ©es genĂȘt sont aussi appelĂ©es cytise.

Les genĂȘts forment des fruits appelĂ©s gousses qui se dessĂšchent Ă  maturitĂ© et libĂšrent les graines.

Étymologie

Le nom vulgaire de GenĂȘt, orthographiĂ© genest et geneste en ancien français, est issu du latin genista / genesta qui dĂ©signait chez les Romains certains de ces arbrisseaux[1].

Chamaecytisus

C'est notamment le genre :

  • du genĂȘt pourpre, Chamaecytisus purpureus (Scop.) Link.

Cytisus

Cytisus est le genre des cytises vĂ©ritables, mais c'est aussi celui d'un genĂȘt rĂ©pandu :

Citons aussi :

Cytisophyllum

C'est notamment le genre :

Genista

C'est le genre des genĂȘts « vĂ©ritables ». Citons :

Spartium

Ce genre ne contient plus qu'une espĂšce :

Autres genĂȘts

  • Erinacea anthyllis Link et Echinospartum horridum (Vahl) Rothm sont appelĂ©s genĂȘt-hĂ©risson (d'autres espĂšces le sont aussi).
  • Il ne faut pas confondre les genĂȘts avec les ajoncs, qui ont tous des piquants, et plus de fleurs en saison. Pourtant, certains ajoncs, comme Ulex europaeus L., sont Ă©galement appelĂ©s « genĂȘt Ă©pineux ».

Reproduction

AttirĂ© par les pĂ©tales jaunes du genĂȘt, un insecte se pose sur la fleur qui s'ouvre alors brusquement. Les Ă©tamines se dĂ©tendent, projetant leur pollen sur le corps de l'insecte. Pendant sa visite d'une autre fleur de genĂȘt, des grains de pollen vont tomber sur le pistil. Cette pollinisation d'une fleur Ă  l'autre a lieu chez de nombreuses plantes. Quand les pĂ©tales viennent juste de tomber, le pistil est encore petit puis il s'allonge et donne un fruit garni de graines. Le fruit provient toujours d'une fleur. Il contient plusieurs graines. Le pistil est la partie femelle de la fleur. Les Ă©tamines donnant les grains de pollen sont la partie mĂąle de la fleur. Chaque grain de pollen dĂ©posĂ© sur le stigmate, partie supĂ©rieure du pistil, forme un tube microscopique qui descend jusqu'Ă  l'un des ovules. L'ovule est alors fĂ©condĂ© et se transforme en graine, le pistil devenant un fruit. Cela ne se produit que si le grain de pollen et le pistil sont de la mĂȘme espĂšce (si l'on excepte les cas d'hybridations interspĂ©cifiques).

RĂŽle de plante-hĂŽte

Les chenilles des lĂ©pidoptĂšres suivants se nourrissent de genĂȘts :

Utilisation

  • Le GenĂȘt Ă  balais a longtemps Ă©tĂ© utilisĂ© pour faire des brosses et balais. Le mot anglais pour balai broom est aussi le nom du genĂȘt, et le mot genĂȘt en breton « balan », ou peut-ĂȘtre en gaulois « balano », a donnĂ© le mot balai en français.
  • Le genĂȘt est utilisĂ© pour planter des zones industrielles Ă  rĂ©habiliter Ă  cause de sa grande rĂ©sistance.
  • Le GenĂȘt des teinturiers teint les tissus en jaune.
  • Aux xviiie et xixe siĂšcles, la culture du genĂȘt est un moyen d’utiliser Ă  profit des terres en jachĂšre. La racine des genĂȘts fixe l’azote dans les sols, retient la terre et permet d’éviter la transformation des champs en friche sans valeur. Le genĂȘt est alors utilisĂ© en pĂąturage l’hiver pour nourrir les troupeaux et Ă  l’automne pour la confection de toiles tissĂ©es[2].
  • ParticuliĂšrement abondant dans les rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes et sur des terres pauvres (arides, pentues, sols pierreux
), le genĂȘt (notamment la variĂ©tĂ© genĂȘt d’Espagne) a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© pour confectionner des draps de lit. Cette fibre au dĂ©part rugueuse confĂšre un tissage Ă©pais et solide au toucher lisse et frais une fois tissĂ©e et apprĂȘtĂ©e. Des historiens[2] du dĂ©partement de l'HĂ©rault en rĂ©gion Occitanie indiquent que cet artisanat s’est arrĂȘtĂ© Ă  la fin du XIXĂšme.

Le genĂȘt dans l'Histoire

Les noms de famille

En 1128, Geoffroy V, comte d'Anjou, et ses descendants prirent le nom de PlantagenĂȘt, dont les membres furent les comtes d'Anjou et les comtes du Maine, puis par mariage le roi d'Angleterre, les ducs de Normandie et finalement les ducs d'Aquitaine.

Les noms de famille Genest, Genet, Genetet, Gineste, ou bien encore Ginestet proviennent de l'appellation de cette plante. Le nom fut anglicisĂ© en "Broom" par les descendants de ceux qui ont Ă©migrĂ© en Angleterre aprĂšs la conquĂȘte normande de 1066.

Ordre de la Coste de Genest

L'ordre de la Cosse de genĂȘts est une rĂ©compense crĂ©Ă©e par le roi Charles VI de France. Il ne s'agissait pas Ă  proprement parler d'un ordre de chevalerie, mais plutĂŽt d'un nouveau type de distinction : l'ordre Ă  clientĂšle. Il se prĂ©sente sous la forme d'un "collier de livrĂ©e".

Deux théories quant à sa création coexistent.

L'ordre s'est Ă©teint avec la mort du roi Charles VI.

Mythologie

Mythologie médiévale

La lĂ©gende raconte qu'en 1128, Geoffroy V, dit « le Bel », comte d'Anjou et du Maine, chevauchait dans une lande prĂšs de la ville du Mans, lorsqu'il aperçut une licorne Ă  tĂȘte de femme et vĂȘtue d'un manteau d'or au milieu d'un champ de genĂȘts. BouleversĂ© par cette apparition, il choisit de faire de cette plante son emblĂšme et d'en planter sur ses terres, d'oĂč l'origine du surnom « PlantagenĂȘt », qui est Ă  l'origine d'une dynastie princiĂšre et royale particuliĂšrement importante au Moyen Âge.

Mythologie celtique

Blodeuwedd est une « crĂ©ature fĂ©minine » de la mythologie celtique brittonique qui apparaĂźt dans la quatriĂšme branche du Mabinogi : « Math fils de Mathonwy ». FabriquĂ©e pour ĂȘtre l’épouse du dieu Llew Llaw Gyffes, le sens du nom est « visage de fleurs »[3].

Le roi Math, qui est aussi magicien et son neveu Gwydion la confectionnent avec des fleurs de genĂȘt, de chĂȘne et de reines-des-prĂ©s ; grĂące Ă  leur magie, leur « crĂ©ature » est plus belle que la plus belle des femmes[4].

Langage des fleurs

Dans le langage des fleurs, le genĂȘt symbolise la prĂ©fĂ©rence ou la propriĂ©tĂ©[5].

Notes et références

  1. CNRTL. GenĂȘt, Ă©tymologie.
  2. Sylvain Olivier, « Le genĂȘt textile (xviie-xixe siĂšcle), une dynamique agricole en LodĂ©vois », Histoire & SociĂ©tĂ©s Rurales 2005/1 (Vol. 23),‎ , pages 137 Ă  168 (lire en ligne)
  3. Blodeuwedd signifie « visage, aspect de fleurs », Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 368.
  4. ‱Anonyme, Les Quatre branches du Mabinogi traduit du moyen gallois, prĂ©sentĂ© et annotĂ© par Pierre-Yves Lambert, Éditions Gallimard, collection L’aube des peuples, Paris, 1993, (ISBN 2-07-073201-0)
  5. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du ChĂȘne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).

Articles connexes

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