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Marguerite de Provence

Marguerite de Provence, née en 1221 en Provence et morte le à Paris, a été reine de France de 1234 à 1270 en aux côtés du roi Louis IX (Saint Louis).

Marguerite de Provence
Description de cette image, également commentée ci-après
Sceau de la reine Marguerite de Provence.

Titre

Reine de France

–
(36 ans, 2 mois et 29 jours)

Prédécesseur Blanche de Castille
Successeur Isabelle d'Aragon

Biographie

Enfance

La date de la naissance de Marguerite de Provence n'est pas connue avec certitude. Il est admis qu'elle serait née en 1221 de Raimond-Bérenger IV, comte de Provence et de Béatrice de Savoie. Son lieu de naissance est, lui aussi, incertain : château de Brignoles[1] - [2] ou château de Saint-Maime[3], près de Forcalquier. D'après le site de généalogie Foundation for Medieval Genealogy la date de naissance de Marguerite se situerait aux alentours de 1232-1234 au château de Saint-Maime[3] - [4].

Marguerite de Provence grandit à la cour de Provence, où elle accompagne son père dans ses déplacements dans le comté. Compte tenu des rivalités et des prétentions au titre de comte, Raimond-Bérenger IV se déplace régulièrement pour tenter de réunifier l'ensemble du comté de Provence.

La mère de Marguerite de Provence, Béatrice de Savoie, est réputée pour son intelligence et sa beauté. Elle fait l'objet de plusieurs chants, et a contribué à la renommée de la cour de Provence[5].

À l'instar de ses sœurs, Éléonore, Sancie et Béatrice, Marguerite de Provence reçoit une éducation lettrée, propre aux jeunes filles de son rang.

Fiançailles et mariage

Le mariage de Louis et Marguerite (gauche). Le roi et la reine pratiquant l'abstinence (droite). Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles de saint Louis, 1330-1340.

Marguerite a treize ans quand elle est mariée avec Louis IX, roi de France, dit Saint Louis.

Les fiançailles

Les raisons de ce mariage sont principalement politiques. Différentes hypothèses ont pu être proposées au cours de l'histoire :

  • D'après le moine et chroniqueur du XIIIe siècle Guillaume de Nangis, ce mariage serait la consĂ©quence du dĂ©sir de Saint-Louis.
  • Selon l'historien GĂ©rard SivĂ©ry, en 1233, le roi Louis IX aurait envoyĂ© le chevalier Gilles de Flagy se renseigner sur Marguerite[N 1].

Louis IX et Marguerite de Provence sont de lointains parents mais, le 2 janvier 1234, le pape Grégoire IX lève l'empêchement de mariage pour consanguinité, du fait de la distance de parentalité entre Marguerite de Provence et Louis IX. Le mariage est accepté le [7] - [N 2].

Préparations du mariage

Le , Ă  Sisteron, le comte et la comtesse de Provence reconnaissent devoir une dot de 8 000 marcs d'argent, Ă  payer avant le . Ils donnent en gages le château de Tarascon et ses revenus au roi de France. Jean de Nesle et Gauthier Cornut, qui accompagnent Marguerite de Provence jusqu'au lieu de l'union, font signer au roi la promesse de mariage, l'engageant Ă  Ă©pouser Marguerite avant l'Ascension, cette annĂ©e-lĂ  le [7]. Le , Raimond BĂ©renger complète la dot de 2 000 marcs supplĂ©mentaires et dĂ©signe Raimond Audibert, archevĂŞque d'Aix, garant envers son futur gendre. Le comte cède les revenus du château d'Aix ainsi que la baillie d'Aix que dĂ©tenait Guillaume de Cotignac. Toutefois, la somme de 10 000 marcs d'argent dĂ©passe les capacitĂ©s financières du comte qui n'en paie en fait que le cinquième[8].

Le mariage

Le , le mariage est célébré dans la cathédrale de Sens[4]. Les personnages importants du royaume sont présents, dont Blanche de Castille, mère du roi, Robert et Alphonse, frère du roi, Alphonse de Portugal, le cousin du roi ; ainsi que des nobles, et des dames qui assurent la suite de Marguerite[9].

La cérémonie se déroule en deux temps. La première phase est une cérémonie extérieure devant l'église, qui commence par la jonction des mains des fiancés par Guillaume de Savoie, évêque de Valence et oncle de Marguerite, pour symboliser leur consentement. L'échange des anneaux est suivi de la bénédiction et de l'encensement des époux[10]. La seconde phase est une messe dans la cathédrale[11]. Au moment de l'invocation, le roi reçoit de l'archevêque un baiser qu'il va porter à sa jeune épouse, lui promettant ainsi amour et protection. Vient enfin la bénédiction de la chambre nuptiale, un rite qui insiste sur le devoir de procréation[12]. Selon Guillaume de Saint-Pathus, confesseur et confident de la reine, Louis ne consomme pas son mariage avec Marguerite, pendant la nuit de noces. Il passe ses trois premières nuits de jeune marié à prier, respectant les trois « nuits de Tobie » recommandées par l'Église[12].

Le , la jeune Marguerite est couronnée reine[13].

Descendance

Il a fallu attendre six ans de mariage pour que naisse un premier enfant[14]. Marguerite aura 11 enfants avec Saint Louis :

Reine de France

Marguerite de Provence.

Sa place au sein des croisades

Marguerite de Provence suit son époux en Égypte lors de la croisade de 1248-1254, pays dans lequel elle accouche de trois de ses enfants (Jean-Tristan, Pierre et Blanche)[15]. Cet épisode de sa vie révèle sa capacité, comme femme de pouvoir, à négocier la libération du roi prisonnier en 1250[8].

Les relations familiales et internationales

Marguerite de Provence et sa belle-mère, Blanche de Castille, n'ont pas toujours de bonnes relations[16].

La reine entretient une correspondance fournie avec sa sœur cadette Éléonore, devenue reine d'Angleterre en 1236. Ces échanges permettent d'entretenir les relations avec le Royaume d'Angleterre[14].

Ses relations avec sa benjamine Béatrice de Provence, mariée avec Charles Ier d'Anjou (frère de Louis IX), ne sont pas idéales, car l'héritage provincial revient à Béatrice[14].

Une femme instruite et cultivée

Son influence sur le domaine littéraire est avérée, au fil de ses lettres en latin, puis en français, après 1272[8]. Elle contribue à faire de Paris un foyer des lettres, accueillant les artistes de l'époque.

Mort

Dans les dernières années de sa vie, elle tente de récupérer le comté de Provence, sa région natale, sans y parvenir. En 1285, elle se retire de la vie politique à la cour du Royaume de France, alors que son petit-fils Philippe IV monte sur le trône[14]. Elle meurt le [4], à l'âge de soixante-quinze ans, à l'abbaye Saint-Marcel[4].

Ascendance

Notes et références

Notes

  1. Georges Sivèry, Marguerite de Provence. Une reine au temps des cathédrales, Paris, Fayard, , 302 p. (ISBN 2213020175, lire en ligne), p. 33.
  2. Louis et Marguerite ont pour ancêtre commun Raimond-Bérenger Ier de Barcelone, leur arrière-arrière-arrière grand-père. (Sivéry 1987, p. 19).
  1. Sivéry 2003, p. 16.

Références

  1. Alix Ducret, Les femmes et le pouvoir dans l'histoire de France, vol. 669, Levallois-Perret, Groupe Studyrama, , 110 p. (ISBN 978-2-7590-0111-8), p. 57.
  2. Christian Bouyer, Les Enfants Rois, Pygmalion, , 288 p. (ISBN 978-2-7564-0865-1, lire en ligne), p. 41.
  3. Emmanuel Davin, « Béatrice de Savoie, Comtesse de Provence, mère de quatre reines (1198-1267) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 176-189 (lire en ligne).
  4. MedLands.
  5. Emmanuel Davin, « Béatrice de Savoie, Comtesse de Provence, mère de quatre reines (1198-1267) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 176–189 (DOI 10.3406/bude.1963.4029, lire en ligne, consulté le ).
  6. Le Goff 1996, p. 151.
  7. Le Goff 1996, p. 154.
  8. Monique Sommé, « Compte-rendu. Gérard Sivèry, Marguerite de Provence. Une reine au temps des Cathédrales,1987 », Revue du Nord,‎ , pp. 639-640 (lire en ligne).
  9. Le Goff 1996, p. 155.
  10. Le Goff 1996, p. 156.
  11. Le Goff 1996, p. 157.
  12. Le Goff 1996, p. 158.
  13. Le Goff 1996, p. 159.
  14. Christian Bouyer, Dictionnaire des reines de France, Perrin, (ISBN 2-262-00789-6 et 978-2-262-00789-8, OCLC 28081252, lire en ligne).
  15. Pierre-Vincent Claverie, « Un nouvel éclairage sur le financement de la première croisade de saint Louis », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 113, no 1,‎ , p. 621–635 (lire en ligne, consulté le ).
  16. Monique Sommé, « Gérard Sivéry, Blanche de Castille, 1990 », Revue du Nord, vol. 72, no 287,‎ , p. 644–645 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • GaĂ«lle AudĂ©on, « Marguerite de Provence », notice biographique [archive], sur Dictionnaire des Femmes de l'ancienne France [en ligne], SociĂ©tĂ© internationale pour l'Ă©tude des femmes de l'Ancien RĂ©gime (SIEFAR), 2020.
  • GaĂ«lle AudĂ©on, La Septième croisade et le vrai Louis IX : 1248-1254, Editions L'Harmattan, coll. « Historiques, SĂ©rie Travaux », , 184 p. (ISBN 978-2-14-027451-0, prĂ©sentation en ligne).
  • Christiane Gill, Saint Louis, Paris, Pygmalion, , 240 p. (ISBN 2-7564-00009).
  • (en) Nancy Goldstone, Four Queens : The Provençal Sisters Who Ruled Europe, London, Weindenfeld & Nicholson, , 410 p. (ISBN 978-0-7538-2683-6).
  • Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », , 976 p. (ISBN 2-07-073369-6 et 978-2070733699).

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