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Maturité

La maturité est l'étape dans laquelle se trouve un organisme qui a atteint son plein développement. L'adjectif associé est mûr.

On entend par plein développement l'étape qui, faisant suite à une évolution normale et complète, marque le passage à la phase suivante où l'organisme a subi une certaine métamorphose ou transformation marquée, par exemple le passage de l'adolescence à la vie adulte chez l'Homme.

L'organisme qui a atteint la maturité entrera éventuellement dans la phase de déclin, ou sénescence. Le déclin est l'étape à laquelle l'organisme perd définitivement en complexité, en organisation, en sensibilité ou en force.

Chez les végétaux

Mûres à différents stades de mûrissement : immature (verte), en cours de mûrissement (rose et rouge) et mûre (noire).
Dattes en cours de mûrissement sur Phoenix dactylifera.
Ce citron deviendra jaune en mûrissant.
Citron mûr.

Le concept de maturité s'applique autant à un organisme végétal simple que complexe, par exemple la maturité du raisin ou du fruit, processus complexe qui implique des conditions hormonales déterminées par le temps, la température et la lumière.

Maturation des fruits

La maturation des fruits charnus (processus amenant à leur état de maturité) est la phase terminale de leur développement. Phénomène irréversible, coordonné et génétiquement programmé, elle implique une série de changements biochimiques, physiologiques et organoleptiques. Elle se traduit fréquemment par des changements de couleur, la production de composés organiques volatils, la dégradation partielle et la solubilisation de la pectine ou de la cellulose de la paroi cellulaire qui protège chaque cellule végétale du fruit, l'accumulation de sucres, la dégradation d'acides organiques et la destruction d'alcaloïdes[1] - [2].

On distingue classiquement deux classes de fruits selon leur comportement de maturation : les fruits climactériques ou non climactériques[3].

La nécessité de cueillir les fruits à des dates optimales, qui garantissent une bonne conservation et des qualités organoleptiques et commerciales optimales, a conduit à définir un certain nombre d’indices de maturité fiables en fonction des espèces ou variétés :

Forêts, milieux naturels ou cultivés

Dans la nature, différents « cortèges » ou « successions » de communautés végétales et animales tendent à se succéder avant d'atteindre un stade globalement plus stable. Ainsi, lorsque la forêt gagne sur un milieu ouvert, des essences pionnières s'installent (plus ou moins vite selon la densité d'espèces herbivores, grands herbivores en particulier, eux-mêmes autrefois contrôlés par les petits et grands carnivores), et sont progressivement remplacées par les essences du climax, plus longévives et constituant la phase de maturité de la forêt. C'est souvent une perturbation naturelle qui met fin à ce stade.

Hormis dans les milieux artificiels (boisement artificiel de type futaie régulière ou taillis simple, monospécifique et d'une même classe d'âge), les stades de maturité ne peuvent être résumés à la notion de classes d’âge, car celle-ci correspond à une maturité très différente selon l’essence et les conditions de croissance. Les classes de diamètres n'y suffisent pas non plus, d'autant qu'il est normal que des sous-ensemble d'un écosystème atteignent un stade de maturité à des moments différents, selon leur histoire. La structure de diamètre est un indicateur qui semble néanmoins plus utile, s'il est comparé à ce que serait un stade climatique ou un objectif de production dans le cas des sylvicultures.

En foresterie, les arbres à croissance lente (chêne en particulier) sont généralement coupés bien avant leur âge maximal, dès que leur vitesse de croissance se réduit.

Chez l’humain

Pour un organisme de la complexité de l'humain, il est plus facile de délimiter la maturité sur le plan physique que sur les plans émotif ou de l'intellect.

Animaux d'Ă©levage

La maturité est une notion très relative : la plupart des animaux élevés pour la viande sont jugés « mûrs pour l'abattoir » très tôt, bien avant leur maturité physiologique. C'est moins vrai pour les animaux élevés pour le lait ou les œufs.

Notes et références

  1. (en) Steve Picton, Julie E Gray, Donald Grierson, « The Molecular Biology of Fruit Ripening », dans Gloria Coruzzi, Pere Puigdomenech, Plant Molecular Biology, Springer, , p. 287-299.
  2. (en) Vijaya Raghavan, « Fruit Growth and Ripening », dans Developmental Biology of Flowering Plants, Springer, , p. 280–291.
  3. (en) J.B. Biale, R.E. Young, « Respiration and ripening infruits-retrospect and prospect », dans J. Friend, M.J.C. Rhodes, Recent Advances in the Biochemistry ofFruit and Vegetables, Academic Press, , p. 2-39.
  4. Kingston, 1992
  5. Lau, 1985
  6. Gautier, 1993

Liens externes

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