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Spartium junceum

Le spartier à tiges de jonc ou spartier (Spartium junceum) est une espèce d'arbustes de la famille des Fabaceae. C'est la seule espèce encore acceptée dans le genre Spartium. Il est parfois appelé faux genêt d'Espagne, genêt d'Espagne, geneste, gineste, joncier, spartier faux jonc ou spartion.

Description

Aspect général.

Arbuste aux fleurs jaune vif, ses rameaux, souvent sans feuilles, sont flexibles et restent verts une bonne partie de l'année puis virent au gris-brun avec des rayures vertes.

Les feuilles alternes oblongues-lancéolées de 3 à 7 cm de long et 3 millimètres de large tombent tôt mais elles ont peu d'importance pour cette plante car une grande partie de la photosynthèse se produit dans les jeunes pousses vertes qui conservent l'eau (stratégie de climat sec).

À la fin du printemps, les rameaux sont couverts de nombreuses fleurs jaunes de 1 à 2 centimètres de diamètre. En fin d'été, les graines noires des gousses atteignant jusqu'à 10 centimètres de long arrivent à maturité. Elles s'ouvrent, souvent de façon sonore avec un bruit sec et répandent leurs graines autour de la plante mère, pour propager les semences.

C'est une plante rustique qui peut dépasser m, et qui supporte autant les grandes sécheresses que les grands froids.

On la trouve le plus souvent en plaine et dans les maquis. Cet arbuste pionnier colonise les friches et les espaces ouverts, en particulier le long des routes et autoroutes.

Cette plante peu odorante se trouve à l'état naturel notamment dans la vallée du Rhône (Montélimar) et sur le pourtour méditerranéen.

À ne pas confondre avec le Genêt à balais (Cytisus scoparius) qui est une espèce d'arbuste à feuillage caduc, originaire du nord-ouest de l'Europe et ne détenant pas les mêmes pouvoirs de toxicités. Même s'il existe de nombreux cultivars aux fleurs de différentes couleurs, dont le Genêt bicolore. Ni le Genêt épineux (Genista scorpius) pourtant présent à l'ouest de la région méditerranéenne ou encore le Robinier (Robinia pseudoacacia) également présent sur les côtes méditerranéennes.

Caractéristiques

Organes reproducteurs[1]
Graine[1]

La dessiccation provoque une torsion de la gousse qui s'ouvre en projetant les graines jusqu'à plusieurs mètres de distance.

Habitat et répartition[1]
  • Habitat type : matorrals mĂ©somĂ©diterranĂ©ens, hĂ©liophiles, acidoclines
  • Aire de rĂ©partition : cosmopolite (thermo)
  • Étude toxicologique : contiendrait de la cytisine ou de la spartĂ©ine. La dose toxique est de une Ă  deux poignĂ©es chez l'enfant.

Propriétés

Toute la plante contient de la cytisine (alcaloïde). Elle est donc potentiellement toxique, comme le cytise. Cependant, la littérature ne rapporte pas de cas d’empoisonnement graves.

Utilisation

Colline couverte de spartiers.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le genêt d'Espagne était une plante marginale récoltée par les paysans pour leurs propres besoins en toile domestique. Le rouissage des rameaux s’opérait au bord des cours d’eau, avant le filage et le tissage pratiqués au village, afin d’obtenir des draps et des vêtements, peut-être des cordages. C’est dans l’arrondissement de Lodève seulement que la culture du genêt est suivie. Ces cultures sont appelées des genêtières ou, plus souvent, des ginestières créées dans les lieux les plus arides, sur les coteaux les plus en pente, formés par un sol pierreux et où presque aucune autre plante ne peut végéter[2].

Le genêt textile existait bien avant. Malgré les difficultés de localisation et d’interprétation qu’ils suscitent, Pline l'Ancien et Columelle l’attestent même dès l’Antiquité. Selon le "Dictionnaire des sciences naturelles" de 1820, "la plante attire les abeilles, nourrit les moutons et les chèvres, et donne des toiles". Pour d'autres, le genêt procure du bois pour le chauffage . En effet, dans certaines régions, le genêt d’Espagne constitue la seule nourriture fraîche pour les moutons et les chèvres pendant l’hiver, entre novembre et avril, à condition que sa consommation par les ovins reste modérée afin de ne pas risquer une infection des voies urinaires nommée ginestade. Le genêt, une fois semé, ne demande d’autre précaution que d’être préservé de la dent des troupeaux, pendant les trois premières années tout au plus. Ensuite, on coupe avec une serpe les tronçons qui ont été rongés, et au bout de six ans on est obligé de couper entièrement la souche pour qu’elle pousse de nouveau[3].

Il est conclu dans cette étude[4] que l'huile de pépins de balai espagnole pourrait être utilisée pour fabriquer du savon, du shampoing pour les cheveux et de la résine alkyde.

Les fleurs de Spartium junceum L. (Fabaceae) sont utilisées pour le traitement des ulcères peptiques dans la médecine populaire turque.

Cet article[5] a cherché a expliquer le rôle des principes antioxydants dans la puissante activité antiulcérogène de l'extrait. Les fractions riches en flavonoïdes ont montré une activité antioxydante puissante.

Références

  1. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004. La flore endémique de la Corse EDISUD avril 2003 (consulté le 8 juillet 2016)
  2. BROUSSONNET, 1785 ; Arch. nat., F10 413, Administration générale, Commission d’agriculture, Renseignements statistiques sur les chanvres et lins, an III-1811 : Lettre de la sous-préfecture de Lodève au Préfet de l’Hérault, 4 septembre 1811 ; PARIS, 1851, t. II, p. 370-371 ; APPOLIS, 1940 ; ID., 1951.
  3. Sylvain Olivier, Le genêt textile (XVIIe siècle au XIXe siècle) : Une dynamique agricole en Lodévois, vol. 23, Paris, Association d'histoire des sociétés rurales (A.H.S.R.), , 320 p. (ISBN 9782868478160, présentation en ligne), p. 137-168
  4. (en) T. Cerchiaraa G. Chidichimoa M.I. Ragusaa E.L. Belsitob A. Liguorib A .Ariolic, « Characterization and utilization of Spanish Broom (Spartium junceum L.) seed oil », sur https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0926669009002246?casa_token=hHZK0O7qH9QAAAAA:SMuo6dKoh81fAVjk7HbBkKis0v-wVFWqePUHOZAdxAWW-utr_GMb_rteuGlqzaRbq-bXbPSmGg, (consulté le )
  5. (en) Erdem Yeşiladaa Koichiro Tsuchiyab Yoshihisa Takaishib Kazuyoshi Kawazoeb, « Isolation and characterization of free radical scavenging flavonoid glycosides from the flowers of Spartium junceum by activity-guided fractionation », sur https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378874100003275?casa_token=5vKTKxCzhvYAAAAA:ObvcA3n7EgmnLGv2gpd9aX4WtU8YEvNbvWAmszmQJg1vHk0MJfd0eNGvUyD0-mfznK7CQmmGfw, (consulté le )

Liens externes

Spartium

Spartium junceum

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