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Gilbert de Clare (7e comte de Gloucester)

Gilbert de Clare ( – ) est un baron anglais, comte de Hertford et comte de Gloucester de 1262 à sa mort. Protagoniste éminent de la Seconde Guerre des barons, il combattit par la suite au Pays de Galles avant d'être déchu par Édouard Ier.

Gilbert de Clare
Titres de noblesse
Comte de Gloucester
-
Prédécesseur
Successeur
Comte d'Hertford
-
Prédécesseur
Successeur
Blason

Biographie

Origines

Gilbert de Clare, baron normand, est le fils de Richard de Clare et de Mahaut de Lacy : Gilbert hérite des titres de son père à sa mort.

Aux côtés des barons

Durant la Seconde Guerre des barons, il combat tout d'abord dans le camp de Simon de Montfort : au mois d', inspiré par l'exemple de Montfort à Leicester, Gilbert de Clare prend la tête d'un pogrom contre les juifs de Canterbury[1]. Mais ses châteaux de Kingston et de Tonbridge sont confisqués par le roi Henri III. Et si, lors de la saisie du château de Tonbridge, le roi laisse repartir libre la comtesse de Clare, Alice de Lusignan, qui est l'une de ses nièces, il n'hésite pas à proclamer le « traîtres à la Couronne » les comtes de Clare et de Montfort.

Deux jours plus tard, les barons affrontent l'armée royale à la bataille de Lewes. Juste avant le combat, Simon de Montfort arme chevaliers le comte de Clare et son frère Thomas, lesquels se voient confier le centre de l'armée des rebelles : ils massent leurs troupes sur les coteaux des Downs, à l'ouest de Lewes. Tandis que le prince Édouard se met en chasse de l'aile gauche des barons, en déroute, le roi et le comte de Cornouailles sont rejetés dans l'enceinte de la ville. Le roi Henri se barricade dans le prieuré de Saint-Pancrace, cependant que Gilbert reçoit la reddition du comte de Cornouailles, qui s'est retranché dans un moulin à vent[2]. Montfort et le comte de Clare sont alors à l'apogée de leur gloire, et Montfort lui-même exerce de facto les prérogatives d'un roi d'Angleterre.

Apocalypse de Douce (vers 1265-70). Satan, symbolisé par le dragon, descend sur Terre (Apo., 20:7). On discerne parmi les bannières des armées de Satan, celle de Gilbert de Clare, qui s'est levé contre l'autorité d'Henri III.

Mais le , le pape Clément IV excommunie Gilbert et ses alliés, et ses terres sont frappées d'interdit. Le mois suivant, alors qu'il vient de s'emparer des places de Gloucester et de Bristol, le comte de Clare est proclamé rebelle.

Retournement d'alliance

En 1265, brouillé avec le comte de Montfort , il fait de nouveau allégeance à la Couronne : et pour empêcher toute fuite du comte de Montfort, il fait saborder les nefs du port de Bristol, et ordonne de couper le pont sur la Severn à Gloucester. Il commande le deuxième corps de l'armée royale à la bataille d'Evesham, le , au cours de laquelle le comte de Montfort est tué, puis s'illustre ensuite aux côtés du Prince Édouard au siège de Kenilworth le [3]. Le , il est autorisé à faire le chemin de croix à Northampton en repentance et contrition de sa trahison.

Seigneur des Marches galloises

Au mois d’, en reconnaissance de l’appui décisif qu’il a apporté au prince Édouard, Gilbert reçoit le titre et les terres d’Abergavenny et l’honneur de Brecknock. Aux fêtes de Michaelmas, son différend avec Llywelyn le Dernier fait l’objet d'un arbitrage, sans toutefois qu’un accord soit trouvé ; par précaution, il fait fortifier le château de Caerphilly[4] dans l’intervalle. À la fin de l’année 1268, il ne peut répondre à la convocation du Parlement d'Angleterre, accaparé par les attaques incessantes de Llewelyn contre ses terres galloises ; mais à la mort du roi Henri III, le , il fait en sorte d’être le premier des barons à prêter serment de loyauté à Édouard Ier, alors que celui-ci n’est encore qu’en Sicile, de retour des Croisades. Le lendemain, aux côtés de l’Archevêque d'York, il fait une entrée triomphale dans Londres et proclame à cette occasion la paix universelle entre chrétiens et juifs. Il est le premier baron à reconnaître au fils aîné du nouveau souverain le titre de prince héritier. Il est désormais reconnu co-régent du royaume en l’absence du roi[5] ; et lorsqu’Édouard est de retour en Angleterre, au mois d', il le reçoit dans son château de Tonbridge.

La campagne galloise de 1282

Le comte de Clare propose au souverain de lancer une campagne contre les Galles du Sud. Le roi Édouard lui confie pour cela le commandement d'une armée, mais il essuie une défaite sévère à Llandeilo Fawr, et est remplacé par Guillaume de Valence, qui a perdu son fils lors du combat, pour le reste de la campagne[6].

Querelle privée avec Humphrey de Bohun

En 1291, il entre en conflit avec le comte de Hereford, petit-fils de son ex-tuteur, Ă  propos du fief de Brecknock : le comte de Bohun accuse Gilbert de Clare d'avoir Ă©levĂ© un donjon sur ses terres, ce qui dĂ©clenche une faide. Traditionnellement, ce type de conflit Ă©tait arbitrĂ© par des pairs, les autres seigneurs des Marches d'Angleterre, mais dans ce cas prĂ©cis, le roi Édouard y fit exception, convoquant lui-mĂŞme les deux comtes devant l'assemblĂ©e de leurs pairs ; toutefois, constatant que les plaignants se dĂ©fiaient de cette atteinte Ă  une prĂ©rogative ancestrale, le souverain les convoqua finalement Ă  comparaĂ®tre devant le lit de justice royal. Ă€ l'issue du procès, les deux fĂ©odaux furent incarcĂ©rĂ©s, condamnĂ©s Ă  la confiscation Ă  vie de leurs terres ; en outre, Gilbert de Clare, en tant qu'agresseur, Ă©tait condamnĂ© Ă  verser Ă  la Couronne 10 000 marcs d'or, tandis que le comte de Hereford devait verser une amende de 1 000 marcs ; tous deux furent toutefois libĂ©rĂ©s presque immĂ©diatement, et recouvrèrent leurs terres : il avait suffi au roi de les discrĂ©diter et d'avoir ainsi affirmĂ© son autoritĂ© suprĂŞme.

Descendance

Gilbert de Clare Ă©pouse en 1253 Alice de Lusignan, fille d'Hugues XI de Lusignan. Ils ont deux filles :

Gilbert et Alice se séparent en 1271. Il se remarie en 1290 avec Jeanne d'Angleterre, fille du roi Édouard Ier d'Angleterre. Ils ont quatre enfants :

Notes

  1. Cf. Richard Huscroft, Expulsion : England's Jewish Solution, , p. 105.
  2. Cf. John Sadler, The Second Barons' War : Simon de Montfort and the Battles of Lewes and Evesham, Pen & Sword Military, , 160 p. (ISBN 978-1-84415-831-7 et 1-84415-831-4, lire en ligne), p. 55-69.
  3. Cf. Sadler op. cit., pp. 105-109.
  4. D'après « Llywelyn ap Gruffydd - An unsettled reign », sur BBC (consulté le ).
  5. D'après (en) David Carpenter, The Struggle for Mastery : Britain, 1066–1284, Oxford, Oxford University Press, , 615 p. (ISBN 0-19-522000-5, lire en ligne), p. 466.
  6. D'après (en) Marc Morris, A Great and Terrible King : Edward I and the Forging of Britain, Londres, Hutchinson, , 462 p. (ISBN 978-0-09-179684-6), p. 180.

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