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Virée de Galerne

La virée de Galerne[2] est une campagne militaire de la guerre de Vendée pendant la Révolution française qui s'est déroulée dans le Maine, en Bretagne, en Normandie et en Anjou.

Virée de Galerne
Description de l'image Vendee-militaire.png.
Informations générales
Date Du 18 octobre au
Lieu Maine, Bretagne, Normandie, Anjou
Issue Victoire républicaine décisive
Forces en présence
Armée de l'Ouest
Armée des côtes de Brest
Armée des côtes de Cherbourg
Armée de Mayence
~ 50 000 Ă  100 000 hommes
Armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou
60 000 Ă  100 000 personnes dont :
20 000 Ă  30 000 VendĂ©ens
6 000 Ă  12 000 Chouans
15 000 Ă  60 000 non-combattants (vieillards, blessĂ©s, femmes et enfants)
Pertes
5 000 Ă  10 000 morts50 000 Ă  75 000 morts[1]

Guerre de Vendée
Chouannerie

Batailles

Campagne de Noirmoutier




L'expédition est lancée par l'Armée catholique et royale après sa défaite à la bataille de Cholet le . Acculés sur les bords de la Loire par les forces républicaines, les Vendéens franchissent le fleuve avec des milliers de blessés, de femmes et d'enfants. Ne rencontrant que de faibles résistances, ils s'emparent de Laval le . Après plusieurs victoires, les Vendéens se rendent à Granville, sur les côtes de la Normandie, dans l'espoir de voir débarquer des renforts de la part des Britanniques et des émigrés. Mais le siège est un échec et l'armée vendéenne subit une lourde défaite au Mans le , avant d'être anéantie à Savenay le . Les combats, les maladies et les massacres causent la mort de dizaines de milliers de Vendéens, hommes, femmes et enfants.

La Virée de Galerne est également à l'origine de la Chouannerie. Plusieurs insurgés locaux ayant rallié les Vendéens pendant l'expédition poursuivent ensuite la guérilla au nord de la Loire.

La déroute des Vendéens à Cholet

La Déroute de Cholet par Jules Girardet, 1883, Musée d'art et d'histoire, Cholet.

À la fin du mois d', après une campagne planifiée par le général Kléber, les forces républicaines de l'armée de l'Ouest et de l'armée de Mayence sont parvenues à coordonner correctement leurs attaques et à prendre les forces vendéennes en étau. Encerclée, l'armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou tente une résistance presque désespérée et livre la bataille décisive à Cholet le . Mais, battue à la fin de la journée, elle n'a d'autre choix que de se replier sur Beaupréau au nord, seule route encore libre, puis Saint-Florent-le-Vieil où elle se trouve acculée sur les bords de la Loire.

La traversĂ©e du fleuve est cependant possible. En effet, pendant la bataille, le gĂ©nĂ©ral vendĂ©en Antoine-Philippe de La TrĂ©moĂŻlle, prince de Talmont, traverse la Loire avec 4 000 hommes et occupe Varades pour garder l'accès Ă  la Bretagne et au Maine en cas de dĂ©faite. Sans en recevoir l'ordre, guidĂ©s uniquement par la panique, les VendĂ©ens s'emparent de toutes les barques disponibles. Pendant les journĂ©es du 17 et du , l'armĂ©e tout entière traverse le fleuve ; seule une femme se noie. Lorsque, pendant la nuit du , l'avant-garde rĂ©publicaine entre dans Saint-Florent, tous les VendĂ©ens ont disparu.

Cependant, ces derniers ont perdu plusieurs de leurs meilleurs gĂ©nĂ©raux pendant les affrontements Ă  Cholet. Ainsi, le gĂ©nĂ©ral Louis de Salgues de Lescure est grièvement blessĂ© par une balle reçue Ă  la tĂŞte lors de la bataille de La Tremblaye le . Charles Artus de Bonchamps meurt des suites de ses blessures le soir du après avoir empĂŞchĂ© le massacre de 4 000 Ă  5 000 prisonniers rĂ©publicains Ă  Saint-Florent-le-Vieil, prisonniers qui ont ensuite Ă©tĂ© relâchĂ©s[3]. Quant au gĂ©nĂ©ral en chef Maurice Gigost d'ElbĂ©e, il est lui aussi grièvement blessĂ© Ă  Cholet, presque au mĂŞme moment et au mĂŞme endroit que Bonchamps. N'Ă©tant plus en mesure d'exercer son commandement et dĂ©sapprouvant la marche au nord de la Loire, il ne suit pas l'armĂ©e. Il est conduit par quelques fidèles dans l'armĂ©e du Marais, commandĂ©e par Charette, et trouve finalement refuge sur l'ĂŽle de Noirmoutier le [4].

Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent
Jules Girardet, 1882, musée de Birkenhead (Royaume-Uni).

Dès lors, à Varades, l'armée catholique et royale se retrouve sans chef et doit donc élire un nouveau généralissime. Unanimement, les officiers vendéens choisissent Lescure pour les commander. Mais ce dernier doit décliner l'offre à cause de sa blessure. À la place, il propose aux officiers de choisir Henri de La Rochejacquelein. Celui-ci hésite d'abord, puis finit par accepter ; il est élu général en chef à l'âge de seulement 21 ans[5].

Pendant la traversée, un messager venu de Jersey se présente aux Vendéens. Louis de La Haye-Saint-Hilaire, ancien conjuré de l'Association bretonne apporte un message des princes émigrés en Angleterre. Les Anglais promettent de débarquer des troupes de l'armée des émigrés, mais, pour cela, il faut que les Vendéens s'emparent d'un port. Les généraux répondent favorablement à cette proposition. Un autre message, écrit par le pape Pie VI, est une réponse à un courrier envoyé par l'abbé Bernier ; il annonce que Gabriel Guyot de Folleville, membre du Conseil vendéen, qui se dit évêque d'Agra, est en réalité un imposteur. Embarrassés, les généraux décident finalement de l'écarter discrètement afin de ne pas démoraliser l'armée[6].

Le 20 octobre, l'armĂ©e quitte Varades et prend la direction de Laval. La troupe est forte d'environ 30 000 soldats dont 1 200 Ă  2 000 cavaliers, sans compter les renforts futurs, accompagnĂ©e de 15 000 Ă  60 000 non-combattants[7], blessĂ©s, vieillards, femmes et enfants. Il est gĂ©nĂ©ralement estimĂ© que 60 000 Ă  100 000 personnes au total[8], vendĂ©ens et chouans, ont pris part Ă  la virĂ©e, le nombre de 80 000 personnes Ă©tant le plus souvent citĂ©[9]. Toute cette troupe forme une colonne longue de 18 kilomètres. Les principaux officiers vendĂ©ens sont alors de La Rochejacquelein, gĂ©nĂ©ral en chef, Jean-Nicolas Stofflet, commandant en second, Antoine-Philippe de La TrĂ©moĂŻlle, prince de Talmont, commandant de la cavalerie, secondĂ© par Henri Forestier, Gaspard de Bernard de Marigny, commandant de l'artillerie ; Guy Joseph de Donnissan, prĂ©sident du conseil vendĂ©en ; les autres chefs sont Charles de Royrand, François de Lyrot de La Patouillère, Jacques Nicolas Fleuriot de La Fleuriais, Charles de Beaumont d'Autichamp, Piron de La Varenne, Louis-Marie de La Roche Saint-AndrĂ©, des Essarts, Charles Sapinaud de La Rairie et Rostaing. L'armĂ©e est toujours accompagnĂ©e du gĂ©nĂ©ral Lescure, qui ne pouvant plus prendre part aux combats, continue nĂ©anmoins d'offrir ses conseils Ă  l'Ă©tat-major.

Situation des RĂ©publicains

Les forces rĂ©publicaines de l'armĂ©e de l'Ouest sont enfin parvenues Ă  coordonner correctement leurs attaques et Ă  vaincre les forces vendĂ©ennes. Après la bataille de Cholet, cependant, ils font l'erreur de croire la guerre dĂ©finitivement gagnĂ©e et tardent Ă  attaquer Saint-Florent-le-Vieil. Lorsque enfin ils pĂ©nètrent dans le bourg, celui-ci est dĂ©sert. Jusqu'au mois d'octobre, la principale faiblesse des troupes rĂ©publicaines Ă©tait son manque de coordination, due Ă  sa division en plusieurs armĂ©es, et Ă  la rivalitĂ© de ses chefs. Le ComitĂ© de salut public met fin Ă  cette division lorsque, le 1er octobre, il ordonne la mise une place d'une seule armĂ©e sous un commandement unique : l'armĂ©e de l'Ouest. Cette armĂ©e, crĂ©Ă©e par la fusion de l'armĂ©e des cĂ´tes de La Rochelle, l'armĂ©e de Mayence et de l'Ă©tat-major de Nantes, jusque-lĂ  sous la direction de l'armĂ©e des cĂ´tes de Brest, est placĂ©e sous le commandement du gĂ©nĂ©ral sans-culotte Jean LĂ©chelle. Cependant, l'incompĂ©tence de ce gĂ©nĂ©ral ne tarde pas Ă  devenir notoire. Aussi plusieurs reprĂ©sentants en mission accordent-ils officieusement le commandement Ă  Jean-Baptiste KlĂ©ber. Les principaux officiers de cette armĂ©e sont Michel Armand de Bacharetie de Beaupuy, Nicolas Haxo, François-SĂ©verin Marceau-Desgraviers, François-Joseph Westermann, Alexis Chalbos, Vimeux, Scherb, Bard et Muller. Ces gĂ©nĂ©raux sont accompagnĂ©s et surveillĂ©s par plusieurs reprĂ©sentants en mission, parmi lesquels : Antoine Merlin de Thionville, Louis Turreau, Pierre Bourbotte, RenĂ©-Pierre Choudieu, Prieur de la Marne et Jean-Baptiste Carrier. Cette armĂ©e, lorsqu'elle se lance Ă  la poursuite des VendĂ©ens, est alors forte de 30 000 hommes.

Au nord de la Loire, les forces rĂ©publicaines de l'armĂ©e des cĂ´tes de Brest, commandĂ©es par le gĂ©nĂ©ral Jean Antoine Rossignol, sont dispersĂ©es. Cette armĂ©e, chargĂ©e de protĂ©ger les cĂ´tes contre une attaque ou un dĂ©barquement des Anglais, contrĂ´le la Bretagne et le Maine, mais ses effectifs sont surtout concentrĂ©s sur les villes maritimes. Aussi, dans les terres, les troupes rĂ©publicaines, prises par surprise et sous-estimant les VendĂ©ens, sont systĂ©matiquement balayĂ©es. BientĂ´t, elles doivent demander des renforts Ă  l'armĂ©e des cĂ´tes de Cherbourg, basĂ©e en Normandie. C'est ainsi que les VendĂ©ens parviennent Ă  atteindre Laval sans rencontrer de rĂ©sistance sĂ©rieuse, ces quelques victoires faciles ayant mĂŞme l'avantage de remonter leur moral. Les patriotes rĂ©agissent : 1 500 gardes nationaux du dĂ©partement de la Manche sont mobilisĂ©s et 3 000 volontaires bretons, venus essentiellement du TrĂ©gor et de la Basse-Cornouaille, rejoignent l'armĂ©e rĂ©publicaine avec enthousiasme[10].

Les victoires vendéennes

Après avoir occupĂ© Varades, l'Ă©tat-major vendĂ©en a dĂ©cidĂ© de marcher sur Laval, dans les anciennes terres du prince de Talmont. Ce dernier est persuadĂ© que son influence provoquera l'insurrection du pays. Le les VendĂ©ens atteignent CandĂ©, puis Château-Gontier le 21, ne rencontrant que peu de rĂ©sistance. Le , ils s'emparent de Laval au terme d'un court combat. Les gĂ©nĂ©raux dĂ©cident alors de donner quelques jours de repos Ă  leurs hommes. Cependant, la mĂŞme journĂ©e, les forces rĂ©publicaines de l'armĂ©e de l'Ouest traversent la Loire Ă  Angers et Nantes, bien dĂ©cidĂ©es Ă  se lancer Ă  la poursuite des « Brigands ». Seul Nicolas Haxo reste en VendĂ©e avec sa division, afin de combattre les troupes de Charette. Le , l'avant-garde rĂ©publicaine, forte de 4 000 hommes commandĂ©s par Westermann et Beaupuy, entre dans Château-Gontier. Les rĂ©publicains sont extĂ©nuĂ©s, mais Westermann refuse d'attendre le gros de l'armĂ©e et, dès le lendemain, il se lance Ă  l'attaque de Laval. C'est une dĂ©route pour les forces rĂ©publicaines qui perdent 1 600 hommes Ă  Croix-Bataille[12].

Le lendemain, Westermann est rejoint Ă  Villiers-Charlemagne par le reste de l'armĂ©e, commandĂ©e par Jean LĂ©chelle. Celui-ci dĂ©cide aussitĂ´t de lancer une nouvelle attaque. MalgrĂ© l'opposition de KlĂ©ber, qui veut faire reposer la troupe, les rĂ©publicains attaquent de nouveau Laval le 26 octobre. La stupiditĂ© du plan de LĂ©chelle provoque une nouvelle dĂ©route dans les environs d'Entrammes, et les rĂ©publicains doivent fuir jusqu'au Lion-d'Angers. Dans la poursuite, les VendĂ©ens reprennent mĂŞme Château-Gontier oĂą le gĂ©nĂ©ral Beaupuy est grièvement blessĂ©. Les RĂ©publicains comptent 4 000 tuĂ©s et blessĂ©s sur 20 000 hommes ; les VendĂ©ens n'ont que 400 morts et 1 200 blessĂ©s sur 25 000 hommes[13].

Quelques jours plus tard, Léchelle est mis aux arrêts sur ordre de Merlin de Thionville et envoyé à Nantes, où il se suicide le 11 novembre. Le lendemain de la bataille, alors que les Vendéens retournent à Laval, Kléber décide de regagner Angers avec l'armée afin de réorganiser ses forces. Les représentants nomment Alexis Chalbos général en chef par intérim[9].

Les Chouans

Jean Chouan
L. de Labarre, 1840, musée de la Chouannerie, Plouharnel.
Chouans en embuscade
Évariste Carpentier, XIXe siècle, musée d'art et d'histoire, Cholet.

En Bretagne et dans le Maine, l'armĂ©e catholique et royale reçoit assez rapidement des renforts venus de Laval, Fougères et des pays environnants. Au commencement de la virĂ©e de Galerne, Georges Cadoudal, qui combat depuis plusieurs mois avec les VendĂ©ens, part recruter des troupes dans son Morbihan natal. Au dĂ©but du mois de novembre, il rejoint les VendĂ©ens Ă  Fougères avec 150 hommes[14]. Les populations du nord de la Loire sont majoritairement royalistes et l'arrivĂ©e des VendĂ©ens provoque de nombreux troubles dans ces pays. De mĂŞme, une minoritĂ© de girondins peu hostiles, voire favorables Ă  la monarchie, compromis par les insurrections fĂ©dĂ©ralistes et poursuivis par les montagnards, choisissent de rejoindre les royalistes. Le 22 octobre, jour de la prise de Laval, le gĂ©nĂ©ral girondin Joseph de Puisaye, vaincu Ă  la bataille de BrĂ©court lors des insurrections fĂ©dĂ©ralistes, adresse une lettre Ă  l'armĂ©e catholique et royale, signĂ©e du nom du « Comte Joseph » dans laquelle il annonce qu'il dispose d'une armĂ©e de 50 000 hommes prĂŞte Ă  marcher Ă  leur signal. En rĂ©alitĂ©, Puisaye n'avait qu'une poignĂ©e de fidèles qui se cachaient avec lui dans la forĂŞt du Pertre. De toute façon, sa lettre n'est pas prise au sĂ©rieux. Lescure lui rĂ©pond juste, s'il dispose de forces si importantes, qu'il n'attende pas pour se soulever, l'armĂ©e vendĂ©enne Ă©tant prĂŞte Ă  le seconder. Mais les VendĂ©ens ne devaient plus recevoir aucune nouvelle du « Comte Joseph », qui devait toutefois devenir un an plus tard le gĂ©nĂ©ral en chef de l'armĂ©e catholique et royale de Bretagne[15].

En revanche, le , 800 Bretons et Mainiots des environs de Fougères, VitrĂ© et Laval, commandĂ©s par Jean Cottereau, dit « Jean Chouan » et AimĂ© Picquet du Boisguy, capturent par surprise 1 200 soldats rĂ©publicains sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Lespinasse au bourg de La Gravelle, entre VitrĂ© et Laval. Les insurgĂ©s ne pouvant garder leurs prisonniers, ils les relâchent, en Ă©change de la promesse de ne plus combattre les royalistes. Cottereau et Boisguy rejoignent ensuite les VendĂ©ens Ă  Laval et se distinguent avec leurs hommes, aux affrontements de Croix-Bataille et d'Entrammes[16]. D'autres insurgĂ©s rejoignent les VendĂ©ens, parmi lesquels Jean-Louis Treton, dit « Jambe d'Argent ».

Ces renforts reçoivent le nom de « Petite Vendée » ; mais, progressivement, ils finissent par se donner eux-mêmes le nom de « Chouans », en référence au surnom de Jean Cottereau. Ce mot est mentionné pour la première fois dans les rapports républicains, pour désigner les insurgés, le , dans le registre de délibération du pays de Fougères[17].

Au total, 6 000 Ă  12 000 Â« Chouans » rallient l'armĂ©e catholique et royale, principalement Ă  Laval et Fougères[18]. Les effectifs sont cependant infĂ©rieurs Ă  l'espĂ©rance des gĂ©nĂ©raux vendĂ©ens. Les insurgĂ©s viennent pour la plupart des pays directement traversĂ©s par l'armĂ©e vendĂ©enne, et l'insurrection ne s'Ă©tend pas. Cependant, les Chouans se distinguent au combat Ă  de nombreuses reprises et ayant un moral plus Ă©levĂ© que les VendĂ©ens se retrouvent souvent Ă  la pointe des attaques lors des batailles.

La marche sur Granville

Le 28 octobre, La Rochejaquelein rĂ©unit son Ă©tat-major. Grâce aux renforts des Chouans, son armĂ©e compte dĂ©sormais 30 000 Ă  40 000 hommes. Le gĂ©nĂ©ral en chef veut profiter de la dĂ©route de l'armĂ©e de l'Ouest pour regagner la VendĂ©e, mais les officiers sont divisĂ©s. Certains chefs veulent marcher sur Rennes et soulever la Bretagne, d'autres, menĂ©s par Talmont et Stofflet, veulent suivre avant tout le plan anglais et prendre un port afin de pouvoir accueillir les troupes britanniques. C'est ce dernier plan qui est finalement retenu par le conseil qui dĂ©cide de marcher sur Saint-Malo. Le 2 novembre, les VendĂ©ens entrent sans combattre dans Mayenne, mais dĂ©jĂ  les Ă©pidĂ©mies font leur apparition, la dysenterie et autres maladies se dĂ©clarent dans les rangs vendĂ©ens qui comptent de nombreux blessĂ©s, vieillards, femmes et enfants et Ă©prouvent des difficultĂ©s Ă  se ravitailler[19].

Le au soir, les VendĂ©ens Ă©crasent 3 000 hommes d'un rĂ©giment d'infanterie lĂ©gère Ă  ErnĂ©e, 400 RĂ©publicains sont tuĂ©s. Le lendemain au soir, les VendĂ©ens prennent d'assaut Fougères dĂ©fendue par 3 500 hommes commandĂ©s par l'adjudant gĂ©nĂ©ral Brière. Les RĂ©publicains se replient sur Rennes, VitrĂ© ou Avranches laissant 200 morts et 800 prisonniers. Ces derniers sont relâchĂ©s au bout de quelques jours après avoir prĂŞtĂ© le serment de ne plus combattre dans l'Ouest[19]. Le lendemain, le gĂ©nĂ©ral Louis de Lescure, restĂ© Ă  l'arrière, meurt des suites de ses blessures dans sa voiture près de La Pèlerine. Son corps est embaumĂ© Ă  Fougères, et sa veuve Victoire de Donnissan de Lescure le fait enterrer dans une cachette dans les environs d'Avranches par crainte que les rĂ©publicains ne l'exhument[20]. Le corps de Lescure n'a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©.

Le siège de Granville, L'incendie de Granville par les Vendéens, Jean-François Hue, 1800, musée de La Roche-sur-Yon.

Les Vendéens prennent quelques jours de repos à Fougères et recrutent de nouvelles troupes commandées par le médecin Putod, lorsque d'Obenheim, officier transfuge de l'armée républicaine, persuade le Conseil vendéen de marcher sur Granville plutôt que sur Saint-Malo. Il affirme connaître la place, ayant participé à l'édification de ses fortifications. Son plan est adopté, malgré l'opposition du girondin Bougon, qui préconisait d'attaquer Cherbourg, dont les fortifications n'étaient pas adaptées à une attaque venue des terres[21].

Le 8 novembre, les VendĂ©ens quittent Fougères, laissant derrière eux plusieurs centaines de blessĂ©s dans les hĂ´pitaux de la ville. Après ĂŞtre passĂ© par Dol le 9 novembre, les VendĂ©ens atteignent Pontorson le 11 et y laissent une arrière-garde commandĂ©e par Lyrot car, derrière eux, les forces rĂ©publicaines de l'armĂ©e de l'Ouest et de l'armĂ©e des cĂ´tes de Brest convergent sur Rennes. Le 13 novembre, ils laissent Ă©galement leurs femmes et leurs enfants Ă  Avranches, sous la garde des soldats de Royrand et Fleuriot. En chemin, un escadron de cavaliers vendĂ©ens commandĂ© par Forestier rĂ©ussit un raid sur le Mont-Saint-Michel oĂą 300 prĂŞtres rĂ©fractaires sont dĂ©livrĂ©s, nĂ©anmoins, par peur des reprĂ©sailles la plupart des prĂŞtres refusent de s'Ă©vader, une soixantaine seulement acceptent de suivre les VendĂ©ens[22]. Le 14 novembre, 25 000 VendĂ©ens menĂ©s par La Rochejaquelein lancent l'attaque sur Granville dĂ©fendue par 5 000 hommes. Mais les soldats et les habitants commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Peyre et le conventionnel Le Carpentier se dĂ©fendent vigoureusement. Les VendĂ©ens tentent deux assauts qui sont brisĂ©s, par manque de matĂ©riel de siège. La flotte anglaise tant espĂ©rĂ©e n'apparaĂ®t pas. Une flotte britannique se tient bien Ă  Jersey, prĂŞte Ă  intervenir, mais son commandant, Francis Rawdon-Hastings, lord Moira, mal renseignĂ©, ignore tout de l'attaque sur Granville[23]. Le 15 novembre, les VendĂ©ens renoncent et regagnent Avranches. Ils ont perdu 2 000 hommes, tandis que les rĂ©publicains comptent environ 340 tuĂ©s[24]. La Rochejaquelein n'abandonne pas et projette de marcher sur Cherbourg. Voulant entraĂ®ner ses hommes dĂ©moralisĂ©s, il s'empare de Villedieu-les-PoĂŞles avec une avant-garde de 1 000 hommes. Mais le gros de l'armĂ©e refuse de le suivre, les soldats vendĂ©ens veulent rentrer chez eux en VendĂ©e ; beaucoup y ont laissĂ© leurs familles Ă  la merci des « Bleus ». Le 16 novembre, ils font demi-tour et repartent vers le sud, La Rochejaquelein est forcĂ© de suivre[25]. Les VendĂ©ens quittent la Normandie laissant encore derrière eux 800 blessĂ©s et traĂ®nards dans les environs d'Avranches qui sont capturĂ©s par les RĂ©publicains et fusillĂ©s sur ordre du reprĂ©sentant Jacques LĂ©onard Laplanche lors du massacre d'Avranches[26].

La bataille de Dol

Pendant ce temps, les rĂ©publicains rĂ©organisent leurs forces Ă  Rennes oĂą se sont rĂ©unis, du 12 au 17 novembre, 16 000 hommes de l'armĂ©e de l'Ouest commandĂ©s par Chalbos, secondĂ© par KlĂ©ber, et 4 000 hommes de l'armĂ©e des cĂ´tes de Brest sous les ordres de Rossignol [27]. De plus, des renforts convergent vers l'Ouest ; 6 000 soldats de l'armĂ©e des cĂ´tes de Cherbourg dirigĂ©s par Sepher doivent arriver de Normandie[27] et, le 12 novembre, sur ordre du ComitĂ© de salut public, 10 000 soldats ont Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©s de l'armĂ©e du Nord pour ĂŞtre envoyĂ©s dans l'Ouest[28]. Cependant, toujours sur ordre du ComitĂ© de salut public, les rĂ©giments mayençais sont dissous et leurs effectifs amalgamĂ©s dans diffĂ©rents corps. Ce fut une perte car ces soldats professionnels constituaient les meilleures troupes rĂ©publicaines. Pour finir, le ComitĂ© choisit de nommer le gĂ©nĂ©ral Rossignol, un sans-culotte comme LĂ©chelle, Ă  la tĂŞte des deux armĂ©es rĂ©publicaines, un choix qui ne fit pas l'unanimitĂ©.

Le 18 novembre, alors que les rĂ©publicains sont toujours Ă  Rennes, les VendĂ©ens Ă©crasent les 4 000 hommes du gĂ©nĂ©ral Tribout Ă  Pontorson, puis occupent Dol-de-Bretagne. Le mĂŞme jour, les troupes du gĂ©nĂ©ral Canuel rĂ©occupent Fougères. Les 200 blessĂ©s vendĂ©ens restĂ©s dans les hĂ´pitaux de la ville sont torturĂ©s et massacrĂ©s, parmi lesquels un grand nombre de femmes[29].

Dès lors les rĂ©publicains lancent la contre-attaque, cherchant Ă  acculer les VendĂ©ens contre la mer. Le 20 novembre, l'avant-garde commandĂ©e par Westermann tente une attaque qui est repoussĂ©e, elle contourne alors l'armĂ©e vendĂ©enne et occupe Pontorson. De son cĂ´tĂ© le gĂ©nĂ©ral Marceau prend position Ă  Antrain. Le 21 novembre, pendant la nuit, les deux gĂ©nĂ©raux passent Ă  l'attaque. AlertĂ©, Henri de La Rochejaquelein se porte Ă  la rencontre de Westermann, tandis que Stofflet attaque Marceau. La bataille s'engage sur deux fronts, mais, Ă  7 heures, les troupes de Stofflet sont enfoncĂ©es et doivent se replier Ă  Dol. MalgrĂ© un grand mouvement de panique, les VendĂ©ens parviennent Ă  se rallier et retournent Ă  l'assaut. Marceau, dĂ©bordĂ©, doit faire appel Ă  Rossignol, mais celui-ci n'envoie ses renforts qu'au compte-goutte. La Rochejaquelein, qui s'est dĂ©fait de Westermann, arrive Ă  son tour et prend les rĂ©publicains de flanc ; ceux-ci sont mis en fuite et se replient sur Antrain. ÉpuisĂ©s, les soldats vendĂ©ens s'endorment sur le champ de bataille, ils sont rĂ©veillĂ©s dans la soirĂ©e par Stofflet, qui achève la dĂ©route de l'armĂ©e rĂ©publicaine Ă  Antrain le 22, et la force Ă  regagner Rennes. Ă€ Antrain, une partie, peut-ĂŞtre quelques centaines, des prisonniers rĂ©publicains sont fusillĂ©s sommairement en reprĂ©sailles du massacre de Fougères, 150 autres sont libĂ©rĂ©s sur ordre de La Rochejaquelein. La bataille de Dol a durĂ© trois jours et aurait coĂ»tĂ© la vie Ă  10 000 hommes, dont les deux tiers sont des rĂ©publicains. C'est l'une des plus lourdes dĂ©faites rĂ©publicaines de la guerre de VendĂ©e, mais c'est aussi la dernière victoire majeure des VendĂ©ens[30].

La retraite sur la Loire

Les armées républicaines de l'Ouest et de Brest mises en déroute, la route vers le sud de la Loire est désormais libre pour les Vendéens. Le 23 novembre, à Antrain, peu après la bataille, La Rochejaquelein propose d'attaquer Rennes, afin d'achever la destruction de l'armée républicaine avant de repartir pour la Vendée en passant par Nantes. Mais Talmont veut réattaquer Granville, et son opinion l'emporte au conseil. Toutefois, ce plan est rejeté par les troupes qui refusent d'obéir aux ordres. Menés par Stofflet, les hommes décident de retourner en Vendée par le chemin le plus court, soit la route d'Angers. L'armée se remet en marche et, dans la nuit du 23 au 24, elle réoccupe Fougères, puis Laval le 25, les deux places ayant été évacuées respectivement par les généraux Canuel et Danican[31].

Mais le trajet de retour devient dramatique pour les Vendéens. Bien que les républicains ne soient plus en mesure d'empêcher leur progression, les Vendéens sont harcelés par le général Westermann et ses cavaliers du 14e régiment de chasseurs à cheval. L'hiver approche, les hommes commencent à mourir de faim et d'épuisement. Les maladies, en particulier le typhus, la dysenterie et le choléra, font des ravages. Les combattants sont affaiblis, presque tous sont atteints de la gale[32]. Le général Royrand, blessé à la bataille de Dol, meurt d'épuisement au cours de la marche. Chaque bataille, même victorieuse, fait perdre des hommes aux Vendéens, qui ne peuvent renouveler leurs effectifs, contrairement aux républicains. Les insurgés qui font reddition ou sont capturés sont souvent massacrés sur place ou condamnés à mort et « exécutés sous les vingt-quatre heures », ainsi que le prévoit la loi du à l'encontre des insurgés ou de tout individu « pris les armes à la main ou porteur d'une cocarde blanche »[33]. Les survivants sont envoyés dans les prisons républicaines[34]. Les armées sont obligées de piller pour survivre, et la population locale, bien que majoritairement favorable jusque-là aux royalistes, les rejette, exaspérée par les combats et les pillages et inquiète des risques d'épidémie ; plusieurs groupes de Vendéens sont désarmés, comme à Laval le 15 décembre[35], ou massacrés, comme le 18 décembre dans les alentours de Sablé-sur-Sarthe[36]. De leur côté, les Chouans désapprouvent le retour en Vendée, leurs chefs exhortent les Vendéens à marcher sur Rennes, persuadés qu'ainsi toute la Bretagne se soulèverait, mais en vain. Ne voulant pas quitter leurs pays et constatant l'affaiblissement des Vendéens, ils abandonnent progressivement l'armée.

Pendant ce temps, Ă  Rennes, KlĂ©ber est Ă  nouveau chargĂ© de rĂ©organiser les forces rĂ©publicaines afin de reprendre l'offensive. L'armĂ©e est affaiblie par les dĂ©sertions, mais elle reçoit en renfort 6 000 soldats de l'armĂ©e des cĂ´tes de Cherbourg commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral SĂ©pher. Ce dernier est cependant destituĂ© par les reprĂ©sentants, qui lui reprochent son retard, et remplacĂ© par son second, le gĂ©nĂ©ral Jacques Delaistre de Tilly. Rossignol, conscient de son incompĂ©tence, dĂ©missionne. Mais Rossignol a la confiance du ComitĂ© de Salut Public de par sa position de sans-culotte, sa dĂ©mission est refusĂ©e par les reprĂ©sentants. Rossignol conserve donc officiellement le commandement de l'armĂ©e par intĂ©rim. Cependant, bien des reprĂ©sentants sont conscients de son manque de capacitĂ© et dĂ©cident de ne lui laisser qu'un commandement nominal. Le 27 novembre, Ă  la suite de l'annonce de la dĂ©faite, le ComitĂ© de salut public nomme Louis Marie Turreau gĂ©nĂ©ral en chef de l'armĂ©e de l'Ouest. Celui-ci, qui sert alors dans l'armĂ©e de la Moselle, n'apprĂ©cie pas cette nomination et tarde Ă  rejoindre son poste. Les reprĂ©sentants dĂ©cident donc de choisir officieusement un nouveau gĂ©nĂ©ral en chef par intĂ©rim. KlĂ©ber, qui n'a pas la confiance du ComitĂ© de salut public, nĂ©cessaire pour assumer cette charge, propose alors de nommer François-SĂ©verin Marceau-Desgraviers, son ami, en qui il a toute confiance, comme commandant de l'armĂ©e. Il propose Ă©galement François-Joseph Westermann comme chef de la cavalerie et Jean Debilly comme chef de l'artillerie. Ces propositions sont acceptĂ©es par les reprĂ©sentants[37].

Le 3 dĂ©cembre, les VendĂ©ens parviennent Ă  Angers. Ils ne sont plus que 40 000 Ă  50 000 combattants et civils. 4 000 soldats dĂ©fendent la place, commandĂ©s par les gĂ©nĂ©raux ThĂ©venet, dit Danican, et Boucret. Le gĂ©nĂ©ral Beaupuy, bien que blessĂ©, participe Ă©galement au combat. L'attaque vendĂ©enne n'est pas mieux planifiĂ©e qu'Ă  Granville. DĂ©pourvus d'armes de siège, les VendĂ©ens ne peuvent utiliser que leur artillerie. Le 4 dĂ©cembre, l'avant-garde de l'armĂ©e rĂ©publicaine menĂ©e par BoĂĽin de Marigny arrive sur le champ de bataille et provoque la panique des VendĂ©ens qui laissent 800 morts et se replient sur La Flèche. MalgrĂ© sa victoire, le gĂ©nĂ©ral Marigny est tuĂ© par un boulet de canon Ă  la fin de la bataille. Sur ordre du reprĂ©sentant Esnue-LavallĂ©e, les tĂŞtes des VendĂ©ens et des Chouans tuĂ©s au combat sont tranchĂ©es et exposĂ©es sur les remparts de la ville[38].

La déroute du Mans

Les VendĂ©ens sont en dĂ©route, talonnĂ©s par les cavaliers de Westermann. Après ĂŞtre passĂ©s par BaugĂ© le 5, ils atteignent La Flèche le 8 dĂ©cembre. Mais Ă  leur grand dĂ©sespoir, ils constatent que la ville est dĂ©fendue par 1 500 rĂ©publicains commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Chabot. Laissant son arrière-garde commandĂ©e par Piron de La Varenne pour retenir Westermann, La Rochejaquelein contourne la ville et traverse le Loir Ă  guĂ©. Il prend Ă  revers les troupes de Chabot et les met en fuite, puis il fait rĂ©parer le pont et porte secours Ă  Piron, qui peut ainsi repousser Westermann. Cette victoire, remportĂ©e grâce au sang-froid de leur gĂ©nĂ©ral en chef, procure un sursis aux VendĂ©ens[39].

La bataille du Mans
Jean Sorieul, 1852, musée de la Reine Bérengère, Le Mans.

Après s'être reposée deux jours, l'armée vendéenne prend la direction du Mans. Cependant, les Vendéens ne bénéficient plus de l'aide de la population, les environs du Mans et de La Flèche étant des zones « frontières » partagées entre les territoires royalistes à l'ouest et patriotes à l'est.

Le , l'armĂ©e vendĂ©enne est au Mans, qu'elle occupe après un court combat. Cependant, les hommes sont dĂ©moralisĂ©s, ils s'enivrent, se sentent en sĂ»retĂ© dans la place forte, refusent d'en sortir et n'obĂ©issent plus Ă  leurs chefs. Le 12 dĂ©cembre, l'avant-garde rĂ©publicaine, commandĂ©e par Westermann, arrive en vue du Mans. Le gĂ©nĂ©ral rĂ©publicain passe aussitĂ´t Ă  l'attaque mais est repoussĂ© par La Rochejaquelein et 3 000 hommes, essentiellement des Chouans, Ă  l'extĂ©rieur de la ville. Toutefois, les heures passant, Westermann finit par recevoir en renfort les troupes de Tilly, puis celles de Marceau et enfin celles de KlĂ©ber Ă  la fin de la bataille. Les combats se portent alors Ă  l'intĂ©rieur de la ville, mais les VendĂ©ens n'opposent dĂ©sormais plus aucune rĂ©sistance organisĂ©e. Les affrontements se poursuivent toute la nuit dans un grand chaos au milieu des civils. La Rochejaquelein et le gros des troupes parviennent cependant Ă  se replier sur Laval. D'autres petits groupes de combattants se retrouvent isolĂ©s. Ă€ l'intĂ©rieur de la ville, l'affrontement tourne au bain de sang, les soldats rĂ©publicains pĂ©nètrent dans les maisons et y massacrent les femmes et les enfants vendĂ©ens qui s'y Ă©taient rĂ©fugiĂ©s[40]. Marceau et KlĂ©ber tentent en vain de s'opposer Ă  ces atrocitĂ©s. Westermann se lance Ă  la poursuite des VendĂ©ens et massacre des milliers de traĂ®nards entre Le Mans et Laval. 10 000 Ă  15 000 VendĂ©ens sont tuĂ©s au cours de cette bataille, beaucoup d'autres sont faits prisonniers ; les rĂ©publicains en revanche n'ont que 30 morts et 100 blessĂ©s[41]. La bataille du Mans constitue l'affrontement le plus meurtrier de la guerre de VendĂ©e.

Anéantissement de l'armée catholique et royale

Après la bataille du Mans, presque tous les derniers Chouans, dont Boisguy et Jean Chouan, quittent l'armĂ©e et regagnent leurs pays. Le 14 dĂ©cembre, les 20 000 rescapĂ©s vendĂ©ens[28] occupent pour la troisième fois Laval. Les troupes rĂ©publicaines Ă©tant concentrĂ©es Ă  l'est, la route vers la Loire par le sud-est Ă  nouveau libre. MalgrĂ© la fatigue, les VendĂ©ens n'ont pas le temps de se reposer. Après ĂŞtre passĂ©s par Craon et PouancĂ© les 14 et 15, ils atteignent Ancenis au bord de la Loire le 16 dĂ©cembre. DĂ©sormais proches de leur but, ils se saisissent des rares barques qu'ils parviennent Ă  trouver et construisent des radeaux. La rive opposĂ©e est toujours sous le contrĂ´le des rĂ©publicains. Aussi, pendant toutes les journĂ©es du 16 et du 17 dĂ©cembre, 1 200 soldats vendĂ©ens menĂ©s par La Rochejaquelein et Stofflet traversent le fleuve en vue de crĂ©er une tĂŞte de pont. Mais, le 17 dĂ©cembre, deux chaloupes canonnières rĂ©publicaines venues de Nantes font leur apparition, coupent le passage et coulent aisĂ©ment les embarcations qu'ils rencontrent. 400 soldats vendĂ©ens pĂ©rissent noyĂ©s[42]. Pendant ce temps, le gĂ©nĂ©ral Marceau prend position Ă  Châteaubriant au nord, et d'autres troupes, menĂ©es par Westermann, arrivent en direction de l'est et accrochent les VendĂ©ens Ă  Ancenis. Ceux-ci sont rĂ©duits Ă  fuir vers les zones oĂą les troupes rĂ©publicaines ne se trouvent pas et partent vers le nord-ouest par Nort-sur-Erdre, en contournant Nantes, trop bien dĂ©fendue. Le 19 dĂ©cembre, Westermann rattrape l'arrière-garde vendĂ©enne Ă  Nort-sur-Erdre et massacre 300 Ă  400 traĂ®nards[43]. Le , ils sont Ă  Blain. L'armĂ©e vendĂ©enne n'est plus forte que de 6 000 Ă  7 000 soldats, mais ce qui reste du Conseil vendĂ©en dĂ©cide d'Ă©lire un nouveau gĂ©nĂ©ral en chef. C'est finalement Fleuriot qui est choisi. Furieux, Talmont, qui estime que ce rĂ´le devait lui revenir, se sĂ©pare de l'armĂ©e et repart pour le Maine, accompagnĂ© de seulement trois de ses compagnons, dont Bongon, bien dĂ©cidĂ© Ă  recrĂ©er la « Petite VendĂ©e » qui lui Ă©tait fidèle[44].

Chouans dans la Vendée
auteur inconnu, XIXe siècle, musée d'art et d'histoire, Cholet.

Les troupes rĂ©publicaines progressent. KlĂ©ber et Marceau contrĂ´lent la forĂŞt du Gâvre. Les VendĂ©ens doivent se rabattre vers le sud-ouest et Savenay. Le matin du 22 dĂ©cembre, après que les 150 hommes de la garnison eurent opposĂ© un baroud d'honneur, les VendĂ©ens pĂ©nètrent dans la ville que les rĂ©publicains ont Ă©vacuĂ©e. Ă€ ce moment, les VendĂ©ens ne comptent plus que 6 000 soldats et presque autant de blessĂ©s, de femmes et d'enfants.

Ils ne tardent pas Ă  ĂŞtre rejoints dans la soirĂ©e par l'armĂ©e rĂ©publicaine forte de 18 000 hommes qui prend position au nord de la ville. Au soir du 22 dĂ©cembre, les VendĂ©ens sont presque encerclĂ©s. Le lendemain Ă  l'aube, l'infanterie rĂ©publicaine, commandĂ©e par Marceau, KlĂ©ber, Tilly et Canuel, passe Ă  l'offensive. En quelques heures, les forces vendĂ©ennes sont Ă©crasĂ©es. Luttant avec l'Ă©nergie du dĂ©sespoir, les femmes se joignent mĂŞme aux combattants lors des affrontements au corps Ă  corps. Fleuriot, avec 300 cavaliers commandĂ©s par Georges Cadoudal, parvient Ă  effectuer une percĂ©e, mais il est ensuite repoussĂ© et sa cavalerie dispersĂ©e par la contre-attaque rĂ©publicaine. Les cavaliers rĂ©ussissent nĂ©anmoins Ă  s'Ă©chapper. Ce n'est pas le cas du gros des troupes vendĂ©ennes qui se replie vers l'ouest. Les soldats tentent alors une ultime rĂ©sistance afin de couvrir la fuite des femmes et des enfants. Lyrot est tuĂ© lors de cet affrontement, ainsi que Louis-Marie de La Roche Saint-AndrĂ©. Bernard de Marigny, en revanche, parvient avec les deux canons qui lui restent, Ă  tenir sa position pendant une heure puis Ă  prendre la fuite dans les marais. La victoire rĂ©publicaine est Ă©crasante, les Bleus n'ont que 30 morts et 200 blessĂ©s[45]. En face, 4 000 Ă  7 000 VendĂ©ens pĂ©rissent dans Savenay et ses environs, tuĂ©s au combat ou exĂ©cutĂ©s sommairement. Des milliers d'autres sont capturĂ©s et enfermĂ©s dans l'Ă©glise. Alors que le gros de l'armĂ©e, menĂ© par KlĂ©ber, part dĂ©filer Ă  Nantes, plusieurs dĂ©tachements de cavalerie commandĂ©s par Marceau et Westermann, guidĂ©s par des meutes de chiens[46], se lancent Ă  la poursuite des survivants. Ceux qu'ils rencontrent sont tuĂ©s ou faits prisonniers. Westermann fait notamment fusiller par ses hussards 500 Ă  700 hommes, femmes et enfants vendĂ©ens Ă  Prinquiau. Des milliers d'autres sont capturĂ©s et conduits Ă  Savenay.

Les reprĂ©sentants en mission Prieur de la Marne, Turreau et Bourbotte font alors condamner Ă  mort tous les soldats vendĂ©ens pris les armes Ă  la main. Ceux-ci, au nombre de 2 000, sont fusillĂ©s pendant les huit jours qui suivent la bataille. Les femmes et les enfants, au nombre de 1 679 sont envoyĂ©s dans les prisons de Nantes. Peu sont ceux qui survivront, Ă  cause du typhus, des fusillades et des noyades ordonnĂ©es par le reprĂ©sentant Carrier[47].

Avec l'aide de passeurs, environ 2 500 fugitifs, parmi lesquels l'abbĂ© Bernier et Victoire de Donnissan de Lescure parviennent Ă  traverser la Loire dans les jours qui suivent la bataille.

Bilan humain

Pour les VendĂ©ens, la virĂ©e de Galerne est une vĂ©ritable hĂ©catombe. Au total, sur les 60 000 Ă  100 000 personnes[48] qui avaient franchi la Loire en octobre 1793, seules 4 000[49] parviennent Ă  retraverser le fleuve en dĂ©cembre. Pour François Lebrun, 50 000 VendĂ©ens trouvent la mort pendant la virĂ©e de Galerne[50] et pour Guy Richard, 70 000[51]. En 2007, Jacques Hussenet estime que les victimes de la virĂ©e de Galerne reprĂ©sentent 30 Ă  45 % des 170 000 habitants de VendĂ©e militaire tuĂ©s pendant la guerre de VendĂ©e, ce qui donne un bilan de 50 000 Ă  75 000 morts[1].


La répression et la reprise des combats

Interrogatoire du prince de Talmont, huile sur toile de Jules Benoit-Lévy, 1895, Écomusée du Puy du Fou, Les Épesses.

La bataille de Savenay marque la fin de la virée de Galerne, qui se termine par une victoire décisive des forces républicaines. Cependant, Marceau, écœuré par la guerre civile et par les massacres, demande sa mutation aux frontières pour aller combattre les forces de la Première Coalition. Le 30 décembre, il passe son commandement au général Turreau, avec qui il a une altercation très vive, lui reprochant son peu d'empressement à venir combattre. Il occupe un temps le commandement militaire de la ville de Châteaubriant, puis il est mis en accusation pour avoir sauvé une jeune royaliste à la bataille du Mans. Défendu par Bourbotte, il est finalement acquitté et muté selon son souhait, dans l'armée de Sambre-et-Meuse. Le poste de général en chef de l'armée de l'Ouest revient alors au général Louis-Marie Turreau. Ce dernier met en place un plan de répression sanglant, les colonnes infernales, qui devait par la suite relancer la guerre. Kléber, qui tente de s'y opposer en préconisant l'occupation du pays par la construction de forts, est finalement envoyé à Vitré au sein de l'armée des côtes de Brest pour combattre les Chouans. Il s'oppose, avec succès cette fois-ci, à Rossignol, son général en chef, qui veut étendre les colonnes incendiaires à certaines zones d'Ille-et-Vilaine, de la Loire-Inférieure et de la Mayenne[52]. Kléber reste en Bretagne jusqu'en , puis il est muté à son tour dans l'armée du Nord.

Aux combats succède rapidement la rĂ©pression. Elle est particulièrement violente Ă  Nantes, oĂą le reprĂ©sentant Jean-Baptiste Carrier organise l'exĂ©cution de milliers de personnes par les noyades et les fusillades. 8 000 Ă  11 000 prisonniers[53] sur 12 000 Ă  13 000[54], hommes, femmes et enfants, pĂ©rissent Ă  Nantes de Ă  par les exĂ©cutions ou les Ă©pidĂ©mies.

En Maine-et-Loire, les reprĂ©sentants Adrien Francastel et Nicolas Hentz sĂ©vissent particulièrement Ă  Angers, Saumur, AvrillĂ©, DouĂ©-la-Fontaine, Sainte-Gemmes-sur-Loire, Le Marillais et aux Ponts-de-CĂ© ; 11 000 Ă  15 000 personnes, hommes, femmes et enfants, sont emprisonnĂ©es, 6 500 Ă  7 000 sont fusillĂ©es ou guillotinĂ©es, 2 000 Ă  2 200 meurent dans les prisons[55].

En le Comité de salut public avait voté un décret qui condamnait tout ville prise sans combat par les « Brigands » à être incendiée[56]. Quelques villes, comme Fougères ou Laval, sont menacées, mais ce décret n'est finalement pas appliqué.

Des commissions militaires sont mises en place dans les départements traversés par les Vendéens, ainsi en Ille-et-Vilaine, 553 personnes sont condamnées à mort et exécutées par les commissions Brutus Magnier, O'Brien et Frey-Vaugeois pendant cinq mois, essentiellement à Rennes et Fougères[57].

De son côté, le prince de Talmont, qui tentait d'entrer en relation avec Joseph de Puisaye, est arrêté au village de Pont-dom-Guérin, à La Bazouge-du-Désert, avec ses trois compagnons, par la garde nationale du Loroux. Emprisonné à Fougères, Rennes puis Vitré dans de très mauvaises conditions, il subit un long interrogatoire. Atteint du typhus, il est finalement envoyé à Laval où il meurt guillotiné devant les portes de son château le [58].

D'autres officiers trouvent la mort en tentant de traverser la Loire. Donissan, arrêté à Ancenis, est fusillé à Angers le 8 janvier. Piron de La Varenne se noie dans le fleuve le lorsque sa barque est surprise et coulée par une canonnière républicaine[59].

Les réfugiés
Évariste Carpentier, c. 1881.

Au dĂ©but de l'annĂ©e 1794, la VendĂ©e militaire est dĂ©finitivement vaincue. Cependant, la guerre ne s'arrĂŞte pas. Charette, qui n'a pas pris part Ă  la virĂ©e de Galerne, poursuit les combats depuis octobre contre le gĂ©nĂ©ral Nicolas Haxo. Ce dernier s'empare notamment, avec 6 000 hommes, de Noirmoutier le 3 janvier. Le gĂ©nĂ©ral d'ElbĂ©e et les 2 000 dĂ©fenseurs de l'Ă®le se rendent sous promesse de vie sauve mais sont tous fusillĂ©s[60]. La guerre reprend vĂ©ritablement le 21 janvier lorsque le gĂ©nĂ©ral Turreau passe Ă  l'offensive. De janvier Ă  mai, ses colonnes infernales incendient tout sur leurs passages et commettent de nombreuses atrocitĂ©s, certaines exterminent mĂŞme des villages entiers[61].

Plusieurs chefs rescapĂ©s — Stofflet, Sapinaud de La Rairie, puis Marigny — parviennent au bout de quelques mois Ă  reformer des troupes. En revanche, Henri de La Rochejaquelein, après avoir rassemblĂ© 800 Ă  1 200 hommes, est tuĂ© dans une escarmouche le Ă  NuaillĂ©[62].

Dans les premiers mois de l'année 1794, des insurrections royalistes sont signalées dans les zones traversées par les Chouans et les Vendéens rescapés de la virée de Galerne et réfugiés au nord de la Loire[63]. Les premières bandes, fortes de quelques centaines d'hommes, se forment dans les environs de Fougères, menés par Aimé Picquet du Boisguy et à l'Ouest de Laval avec Jean Chouan et Jambe d'Argent. Rapidement, l'insurrection s'étend à la Bretagne et au Maine. En mars, elle atteint le Morbihan à la suite du combat de Mangolérian. En juin, sur les limites de la Loire-Inférieure et du Maine-et-Loire, Marie Paul de Scépeaux rassemble 700 hommes originaires des environs mais dont la plupart ont combattu plusieurs mois dans l'armée vendéenne, avant même la virée de Galerne[64]. Scépeaux forme l'armée catholique et royale du Bas-Anjou et de la Haute-Bretagne et remporte plusieurs succès, marquant ainsi le début de la Chouannerie.

Notes et références

  1. Hussenet 2007, p. 127 et 136.
  2. Elle tire son nom d'un vent de nord-ouest (noroît), froid et humide, qui souffle en rafale sur l'ouest de la France, le vent de Galerne ou gwalarn, en breton.
  3. Jean-Clément Martin 1986, p. 89.
  4. Jean Tabeur 2008, p. 149.
  5. Jean Tabeur 2008, p. 154-155.
  6. Jean Tabeur 2008, p. 155.
  7. Jacques Hussenet (dir.) 2007, p. 443.
  8. Jean-Clément Martin 1986, p. 91.
  9. Jacques Hussenet (dir.) 2007, p. 39.
  10. Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815, éditions Ouest-France université, Rennes, 2004, p. 129.
  11. Il ne fut en réalité que blessé lors de cette bataille.
  12. Yves Gras 1994, p. 99.
  13. Yves Gras 1994, p. 100-101.
  14. Yves Gras 1994, p. 104.
  15. Mémoires de Madame la marquise de la Rochejaquelein, sixième édition, p. 321-322.
  16. Christian Le Boutellier 1989, p. 210-211.
  17. Roger Dupuy, Les Chouans, Coll. « La Vie Quotidienne », Hachette Littérature, Paris 1997, p. 7.
  18. Mémoires de Madame la marquise de la Rochejaquelein, sixième édition, p. 314.
  19. Yves Gras 1994, p. 103.
  20. Jean Tabeur 2008, p. 160.
  21. Yves Gras 1994, p. 103-104.
  22. Yves Gras 1994, p. 105.
  23. Jean Tabeur 2008, p. 165.
  24. Robert Sinsoilliez, Le Siège de Granville, Chouans et Vendéens, éditions L'Ancre de Marine, 2004, p. 145.
  25. Alain Gérard, La Vendée, 1789-1793, Éditions Champ Vallon, 1992, 330 pages, p. 249 (ISBN 2876731606).
  26. Christian Le Boutellier 1989, p. 237.
  27. Yves Gras 1994, p. 107.
  28. Jacques Hussenet (dir.) 2007, p. 40.
  29. FĂ©lix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, 1re partie, (lire en ligne), p. 82.
  30. Yves Gras 1994, p. 107-109.
  31. Yves Gras 1994, p. 110-111.
  32. Roger Dupuy, Les Chouans, Coll. « La Vie Quotidienne », Hachette Littérature, Paris 1997, p. 251
  33. Voir par exemple le jugement du tribunal révolutionnaire d'Alençon du 30 frimaire an II () condamnant à mort seize hommes et sept femmes, in Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires sur la guerre de Vendée, Librairie Plon, Paris 1904, p. 195-199 ; deux des condamnées étaient les propres sœurs de l'auteur.
  34. Alain Gérard, op. cit., p. 258. Le typhus tue de nombreux prisonniers, d'autres étant guillotinés, fusillés ou noyés.
  35. Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome IX, p. 429 : avis de Bourbotte, Prieur de la Marne et Turreau. 400 à 500 insurgés sont désarmés par des femmes de Laval.
  36. Alphonse Aulard, Recueil des actes du ComitĂ© de salut public avec la correspondance officielle des reprĂ©sentants en mission et le registre du Conseil exĂ©cutif provisoire, tome IX, 491-492 : avis de Francastel. Environ 2 000 insurgĂ©s sont tuĂ©s par des paysans des alentours de SablĂ©-sur-Sarthe.
  37. Jean Tabeur 2008, p. 170-171.
  38. Étienne Aubrée 1938, p. 33.
  39. Yves Gras 1994, p. 112.
  40. « Le charnier des Vendéens au Mans : une découverte archéologique majeure », sur vendee.fr
  41. Yves Gras 1994, p. 114.
  42. Yves Gras 1994, p. 115.
  43. Reynald Secher, La Vendée-Vengé : le génocide franco-français, Perrin, , p. 147.
  44. Étienne Aubrée 1938, p. 78.
  45. Yves Gras 1994, p. 116.
  46. Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815, Rennes, Ouest-France université, , p. 159.
  47. Fernand Guériff, La bataille de Savenay dans la Révolution, éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen, 1988.
  48. Hussenet 2007, p. 143.
  49. Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine, vol. 2 : La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, Seuil, 2005, p. 230.
  50. François Lebrun, La virée de Galerne, Éditions de l'Ouest, 1989 (1).
  51. Guy Richard (dir.), L'Histoire inhumaine, massacres et génocides des origines à nos jours, éditions Armand Colin, 1992, p. 74.
  52. Christian Le Boutellier 1989.
  53. Jacques Hussenet (dir.) 2007, p. 274.
  54. Jacques Hussenet (dir.) 2007, p. 456.
  55. Jacques Hussenet (dir.) 2007, p. 452-453.
  56. Yves Gras 1994, p. 102.
  57. Christian Le Boutellier 1989, p. 294.
  58. Étienne Aubrée 1938.
  59. Jean Tabeur 2008, p. 179.
  60. Jean Tabeur 2008, p. 182.
  61. Jean-Clément Martin 1986, p. 105.
  62. Jean Tabeur 2008, p. 188-189.
  63. Roger Dupuy, les Chouans, Coll. « La Vie Quotidienne », Hachette Littérature, Paris 1997, p. 36.
  64. Tanneguy Lehideux, Combat d'un Chouan, Terrien cœur de lion, Geste éditions, 2009, p. 141.

Voir aussi

Études historiques

  • Étienne AubrĂ©e:
    • Le gĂ©nĂ©ral de Lescure, librairie acadĂ©mique Perrin, 1936.
    • Les prisonniers de Malagra, librairie acadĂ©mique Perrin, .
  • Roger Dupuy:
    • Les Chouans, Coll. « La Vie Quotidienne », Hachette LittĂ©rature, Paris 1997.
    • La Bretagne sous la RĂ©volution et l’Empire, 1789-1815, Ă©ditions Ouest-France universitĂ©, Rennes, 2004.
  • Élie Fournier, La Terreur bleue : -, La virĂ©e de Galerne, A. Michel, Paräis, 1993. (ISBN 2-226-01985-5)
  • Émile Gabory, Les guerres de VendĂ©e, Robert Laffont, Paris 1989.
  • Yves Gras, La Guerre de VendĂ©e, Ă©ditions Economica, .
  • Pierre GrĂ©au, La bataille d'Entrammes : 26 octobre 1793, Nantes/Laval, Ă©ditions SiloĂ«, , 140 p. (ISBN 978-2-84231-413-2)
  • Pierre GrĂ©au, La VirĂ©e de Galerne, Cholet, Ă©ditions Pays & Terroirs, (ISBN 978-2-7516-0286-3)
  • Fernand GuĂ©riff, La bataille de Savenay dans la RĂ©volution, Le Pouliguen, Ă©ditions Jean-Marie Pierre, , 231 p. (ISBN 2-903999-08-2).
  • Michel Horassius, La virĂ©e de Galerne. 1793 : la VendĂ©e martyrisĂ©e, Ă©ditions Glyphe, 2008.
  • Jacques Hussenet (dir.), « DĂ©truisez la VendĂ©e ! » Regards croisĂ©s sur les victimes et destructions de la guerre de VendĂ©e, La Roche-sur-Yon, Centre vendĂ©en de recherches historiques, , 634 p. (ISBN 978-2911253348). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Christian Le Boutellier, La RĂ©volution dans le Pays de Fougères, SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de l'arrondissement de Fougères, .
  • François Lebrun, La virĂ©e de Galerne, Éditions de l'Ouest, 1989. (ISBN 2908261006)
  • AndrĂ© LĂ©vy, Les batailles du Mans. Le drame vendĂ©en, Ă©ditions Bordessoules, 1993.
  • Jean-ClĂ©ment Martin, Blancs et Bleus dans la VendĂ©e dĂ©chirĂ©e, DĂ©couvertes/Gallimard, .
  • Guy Richard (dir.), L'Histoire inhumaine, massacres et gĂ©nocides des origines Ă  nos jours, Ă©ditions Armand Collin, 1992.
  • Robert Sinsoilliez, Le Siège de Granville, Chouans et VendĂ©ens, Ă©ditions L'Ancre de Marine, 2004.
  • Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, Ă©ditions Economica, .
  • Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine. La RĂ©volution : le gouvernement rĂ©volutionnaire, le rĂ©gime moderne, Ă©ditions Robert Laffont, 1986.

Romans historiques

  • Victor Hugo, Quatrevingt-treize : premier rĂ©cit : la guerre civile, Paris, Le livre de poche (Bernard Leuilliot Ă©diteur scientifique), coll. « Les classiques de poche », (1re Ă©d. 1874), 575 p. (ISBN 2-253-16078-4, lire en ligne)

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