Combat de Mangolérian
La bataille de Mangolérian se déroule pendant la Chouannerie. Le , les insurgés tentent de s'emparer de Vannes mais ils sont repoussés par les Républicains lors d'un combat dans les landes de Meucon.
RĂ©publicains | Chouans |
• Lacombe | • Joseph de Fay • Auguste de Béjarry • Pierre Guillemot |
Coordonnées | 47° 42′ 54″ nord, 2° 43′ 06″ ouest |
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Prélude
Pendant le mois de février 1794, trois officiers de l'armée catholique et royale, Auguste de Béjarry, Joseph de Fay et le chevalier de Geslin avaient gagné le Morbihan après avoir échappé aux massacres de Savenay. Rapidement, ils se mettent en relation avec le chef chouan Pierre Guillemot à Bignan. Vannes et Lorient ayant été dégarnies de leurs troupes, les quatre royalistes mettent en projet un soulèvement des campagnes dans le but de prendre Vannes. Le plan est rapidement mis à exécution, début mars 1794, de Bignan à Béganne et Rieux, de nombreuses communes s'insurgent. Dans la nuit du 12 au 13 mars deux patriotes, François Hémon, membre du directoire de Josselin et Mathurin Jéhanno, secrétaire du juge de paix du canton, sont assassinés. Un rassemblement est prévu pour le 14 mars à Mangolérian. Des affiches sont placardées sur les églises.
— Affiche placardée à Plaudren |
Le 14 mars, au petit matin, Briend, à la tête de 50 hommes envahit l'ancien prieuré de l'abbaye de Lanvaux, racheté par Villemain, acquéreur de biens nationaux. Les chouans le capturent dans son lit et l'exécutent. Dès lors les patriotes de Vannes prennent peur et demandent de l'aide à Lorient[1]. Dix autres patriotes sont faits prisonniers et enfermés à Grandchamp[2].
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La bataille
Les insurgés se rassemblent à la colline de Mangolérian, il y a là majoritairement des hommes de Bignan, Plaudren, Plumelec, Saint-Jean-Brévelay, mais aussi des environs de Locminé, Josselin et Rochefort-en-Terre[2].
Le 15 mars, le citoyen Lacombe ne peut rassembler que 200 fantassins, quelques dizaines de cavaliers et un canon pour tenter une sortie[1]. Les soldats quittent Vannes, à trois heures du matin et prennent la direction de Meucon. En chemin ils capturent puis fusillent un paysan, porteur d'une cocarde blanche[1]. Ils rencontrent ensuite les rebelles sur les hauteurs de Mangolérian. Les républicains sont en nette infériorité numérique. Mais cependant dès le début du combat, les paysans-chouans, peu habitués aux combats, paniquent et prennent la fuite à la vue des cavaliers républicains. 400 hommes seulement sur 1 200 poursuivent le combat, ils tirent une première salve qui repousse la cavalerie. Lacombe fait alors donner l'infanterie, celle-ci s'arrête à trente mètres et tire trois salves qui ne font cependant que peu de dégâts car les insurgés restent embusqués. Bien que les Républicains hésitent à avancer, les rebelles préfèrent battre en retraite malgré l'avis de de Fay[1].
— Rapport de Lacombe, 16 mars 1794 |
— Journal de Joseph de Fay |
Les pertes
Les pertes des chouans ne sont pas connues, « considérables » selon les républicains, nulles selon les chefs insurgés. De Fay écrit dans son journal que les pertes des Républicains sont d'environ 10 morts, tandis que Lacombe écrit dans son rapport que les pertes de ses hommes sont d'un mort et 10 blessés[1].
Devant cette occasion manquée, les chefs chouans ordonnèrent un autre assaut pour le lendemain. Mais Vannes ne sera pas attaquée[1].
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La répression
Cette bataille avait grandement inquiété les patriotes de Vannes, mais les insurgés ont finalement été vaincus assez facilement, cependant une nouvelle répression s'abat sur le Morbihan. Les Républicains quadrillent le territoire[1] menés par l'agent national Jéhanno[2]. Ils fusillent deux paysans pris les armes à la main à Plaudren, neuf autres sont passés par les armes à Grandchamp, puis un boucher est exécuté à Saint-Bily, en Plaudren, car un fusil chargé a été trouvé chez lui[2]. Le 17 mars, cinq hommes sont massacrés par les soldats à Saint-Jean-Brévelay, trois autres sont exécutés à Bignan[2].
Le 17 mars 1794, Lacombe écrivait au district de Josselin : « Nous donnons vigoureusement la chasse aux brigands la nuit comme le jour, et nous espérons couper court à un commencement de Vendée, car déjà les brigands se qualifient d'armée catholique et royale[1]... »
Bibliographie
- Patrick Huchet, Georges Cadoudal et les Chouans, Éditions Ouest-France, , p. 151-155.
- François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, éditions Terre de Brume, , p. 435-441.
- Antoinette Le Flaher, Le Royaume de Bignan, 1789 - 1805, Jeanne Laffite, 2003.
- Joseph Danigo, Eglises et chapelles au Royaume de Bignan, UMIVEM, 1993.
- Jean Guillot et Philippe Le May, Pierre Guillemot, le premier des Chouans, Ed des Montagnes Noires, 216 p, 2016.