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Bataille de Montreuil-Bellay

La bataille de Montreuil-Bellay a lieu dans la nuit du au lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des Vendéens qui tendent une embuscade à Montreuil-Bellay à des troupes républicaines parties renforcer Saumur.

Bataille de Montreuil-Bellay
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Montreuil-Bellay, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
Informations générales
Date -
Lieu Montreuil-Bellay
Issue Victoire vendéenne
Forces en présence
3 600 Ă  5 000 hommes[1] - [2]
4 Ă  6 canons[1] - [2]
20 000 Ă  30 000 hommes[3] - [4]
Pertes
102 morts[2] - [5]
900 prisonniers[5] - [6]
2 canons capturés[5]
Inconnues

Guerre de Vendée

Batailles

CoordonnĂ©es 47° 07′ 56″ nord, 0° 09′ 08″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Montreuil-Bellay
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille de Montreuil-Bellay
GĂ©olocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Bataille de Montreuil-Bellay

Prélude

Après la prise de Doué par les Vendéens le 7 juin, les républicains de Saumur s'attendent à être attaqués[1]. Le conseil de guerre expédie l'ordre au général Salomon, à Thouars, de se porter immédiatement à Saumur avec ses troupes pour renforcer sa garnison[1]. Ce dernier reçoit la dépêche le 8 juin, à 3 heures de l'après-midi, et met ses troupes en marche[1]. Cependant les chefs vendéens sont informés de ce mouvement et tendent une embuscade à Montreuil-Bellay[2]. Selon Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, c'est son père, Guy Joseph de Donnissan, qui devine l'arrivée de renforts républicains du côté de Thouars[7] - [8]. Pour le chef vendéen Bertrand Poirier de Beauvais, la rencontre est le fait du hasard[7].

Forces en présence

Selon Savary, la colonne de Salomon compte 3 600 hommes avec quatre canons[1]. Pour Émile Gabory, les rĂ©publicains sont 5 000, dont 500 cavaliers, avec six canons[2]. Pour Simone Loidreau et Yves Gras, ils sont 3 500[9] - [10]. La cavalerie est constituĂ©e d'Ă©lĂ©ments de la 35e division de gendarmerie Ă  cheval[1] - [2].

Les forces vendĂ©ennes qui font mouvement sur Saumur sont fortes de 20 000 Ă  30 000 hommes[3] - [4]. Cependant seule une partie est dĂ©tachĂ©e pour ĂŞtre envoyĂ©e Ă  Monteuil[2]. Le nom du commandant placĂ© Ă  la tĂŞte de ce dĂ©tachement varie selon les sources : pour Bertrand Poirier de Beauvais il s'agit de Fleuriot, qui commande l'armĂ©e de Bonchamps, blessĂ©, et pour Boutillier de Saint-AndrĂ© c'est Henri de La Rochejaquelein[2] - [10]. Selon Jean Tabeur, les forces vendĂ©ennes prĂ©sentes Ă  Montreuil sont commandĂ©s par Cathelineau, Beauvollier et des Essarts[6].

DĂ©roulement

Vue en 2011 de la porte Saint-Jean du mur d'enceinte de Montreuil-Bellay, derrière laquelle est positionnée l'artillerie vendéenne pendant la bataille.

La bataille s'engage vers 8 heures du soir[7] ou à la tombée de la nuit[10] - [1]. Les Vendéens occupent une bonne position sur un plateau bordé par des gorges, du côté de l'adversaire[2]. Ils révèlent l'embuscade par une décharge de mitraille près de la grande porte de la ville[10] - [8]. À minuit passé, après plus de quatre heures de combat, les insurgés achèvent un mouvement tournant et assaillent les patriotes sur leurs flancs[2] - [10]. Les charretiers coupent les traits des chevaux et s'enfuient en abandonnant plusieurs canons et voitures[2]. Salomon donne l'ordre de la retraite et les républicains se replient sur Thouars[2] - [6], où ils arrivent à 4 heures du matin[2]. Ils ne s'y arrêtent pas et se portent ensuite sur Parthenay et Niort[1] - [10].

Pertes

Salomon estime avoir perdu environ 200 hommes, tuĂ©s ou blessĂ©s[5]. Rossignol donne pour sa part un bilan de 102 tuĂ©s pour les patriotes contre 4 000 morts chez les insurgĂ©s[2] - [5]. Les rĂ©publicains laissent Ă©galement deux canons, 900 prisonniers et 600 dĂ©serteurs[5]. Le chef vendĂ©en Bertrand Poirier de Beauvais affirme quant Ă  lui que 4 000 rĂ©publicains ont Ă©tĂ© tuĂ©s[2]. Pour la marquise La Rochejaquelein, les pertes des rĂ©publicains sont lourdes, mais les VendĂ©ens perdent « aussi du monde Ă  cette affaire parce que, se battant de nuit, on tirait les uns sur les autres »[8]. Selon Savary, les patriotes laissent deux canons, mais la perte en hommes n'est pas considĂ©rable[1].

Références

  1. Savary, t. I, 1824, p. 255-257.
  2. Gabory 2009, p. 170-172.
  3. Loidreau 2010, p. 254.
  4. Gras 1994, p. 47.
  5. Chassin t. II 1893-1895, p. 44-48.
  6. Tabeur 2008, p. 93.
  7. Loidreau 2010, p. 255-256.
  8. La Rochejaquelein 1994, p. 173-174.
  9. Loidreau 2010, p. 253.
  10. Gras 1994, p. 48.

Bibliographie

  • Charles-Louis Chassin, La VendĂ©e Patriote (1793-1800), t. II, Éditions Paul Dupont, 1893-1895. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Emile Gabory et Xavier Du Boisrouvray (Ă©dition), Les Guerres de VendĂ©e, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1476 p. (ISBN 978-2-221-11309-7). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Yves Gras, La guerre de VendĂ©e : 1793-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes et stratĂ©gies », , 184 p. (ISBN 978-2-7178-2600-5). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, MĂ©moires publiĂ©s d'après son manuscrit autographe, Éditions du bocage, , 506 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Simone Loidreau, « Saumur, 9 juin 1793. La grande occasion manquĂ©e », dans HervĂ© Coutau-BĂ©garie et Charles DorĂ©-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de VendĂ©e, Economica, , 656 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean Julien Michel Savary, Guerres des VendĂ©ens et des Chouans contre la RĂ©publique, t. I, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Jean Tabeur (prĂ©f. Jean Tulard), Paris contre la province : les guerres de l'ouest, 1792-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratĂ©gies / Les grandes batailles » (no 70), , 286 p. (ISBN 978-2-7178-5641-5). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
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