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Bataille de la Vivantière

La bataille de la Vivantière se déroule le pendant la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des Vendéens qui repoussent une attaque des républicains, mais elle s'accompagne aussi du massacre par les patriotes de plusieurs centaines d'habitants.

Bataille de la Vivantière
Informations générales
Date
Lieu Les Lucs-sur-Boulogne
Issue Victoire vendéenne
Forces en présence
2 000 Ă  3 000 hommes[1]1 200 hommes[1]
Pertes
~ 100 morts[2]~ 25 morts[3]

Guerre de Vendée

Batailles

CoordonnĂ©es 46° 50′ 42″ nord, 1° 29′ 32″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Bataille de la Vivantière
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Bataille de la Vivantière
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Bataille de la Vivantière

Prélude

Le , le général républicain Étienne Cordellier est aux landes de Boisjarry, près de Rocheservière et de Vieillevigne, où il est informé de la présence des troupes vendéennes du général Charette aux Lucs-sur-Boulogne, située à 5 kilomètres plus au sud[1] - [4] - [5]. Cordellier annonce alors au général en chef Louis-Marie Turreau et au général Duquesnoy qu'il prévoit de les attaquer le lendemain, « à la pointe du jour »[1] - [4] - [5]. Il écrit alors que Charette est « aux abois » et « sans ressources », tandis que « ses frères d'armes sont découragés et fuient nos phalanges républicaines, comme des moutons devant le chien du berger »[5] - [4].

Forces en présence

Les forces en prĂ©sence ne sont pas connues avec exactitude. Dans sa lettre adressĂ©e la veille du combat au gĂ©nĂ©ral en chef Turreau, le gĂ©nĂ©ral Cordellier affirme que Charette n'a pas 2 000 hommes sous ses ordres[4]. Dans ses mĂ©moires[A 1], le chef royaliste Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière oppose 4 500 rĂ©publicains Ă  1 200 VendĂ©ens[6]. D'après Le Bouvier-Desmortiers et Lucas de La Championnière, les forces de Charette sont renforcĂ©es peu avant le dĂ©but des combats par une troupe menĂ©e par Louis GuĂ©rin[1] - [6]. Celle-ci est forte de 600 hommes pour Le Bouvier-Desmortiers et de 300 d'après Lucas de La Championnière[7]. Pour l'historien Lionel Dumarcet, les rĂ©publicains disposent de 2 000 Ă  3 000 hommes[1].

DĂ©roulement

Le matin du 28 février, les républicains quittent les landes de Boisjarry et attaquent Les Lucs-sur-Boulogne par le nord[1] - [8]. Les troupes de Charette bivouaquent quant à elles dans les landes de la Vivantière, au sud des Lucs[1] - [8].

Cordellier divise ses troupes en deux colonnes : l'une menée par lui-même et par le général Crouzat et l'autre par le chef de bataillon Matincourt, commandant du 4e bataillon des Ardennes, âgé de 28 ans et originaire d'Autrecourt[5] - [1]. Cette dernière colonne est constituée du 29e régiment d'infanterie, du 6e bataillon de volontaires de Paris, du 4e bataillon de volontaires des Ardennes et de quelques cavaliers[9] - [1]. Sur l'aile droite, Cordellier et Crouzat doivent alors faire mouvement sur le village du Grand-Luc, tandis que Matincourt doit se porter sur le village du Petit-Luc et couper la retraite des Vendéens sur L'Herbergement[10] - [1].

Cordellier suit la rive gauche de la Boulogne, mais sa colonne marche dans une grande confusion et prend du retard[5]. Matincourt file quant à lui le long de la rive droite de la rivière[5]. Rapidement, les républicains se dispersent en petits groupes et commencent à incendier les fermes sur leur passage et à fusiller les habitants qu'ils rencontrent[5] - [1]. L'opération militaire dégénère en massacre général au cours duquel des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants sont mis à mort[1]. Par trois fois, Matincourt tente, sans succès, de faire reformer les rangs, mais il finit cependant par aborder le Petit Luc[2]. Les tirailleurs républicains ne rencontrent que quelques combattants vendéens et se lancent à leur poursuite pendant environ une heure[1]. Cependant, Charette fait ensuite son apparition avec le gros de ses forces et surprend complètement les hommes de Matincourt[1]. Trop éparpillés, ces derniers prennent la fuite et entraînent dans leur déroute les hommes de Crouzat avant que ces derniers n'aient pu engager le combat[1]. Cordellier est quant à lui très en arrière, une partie de sa colonne n'ayant toujours pas franchi le défilé du moulin de l'Audrenière, pourtant située non loin de son point de départ[3]. Toutes les colonnes républicaines se replient alors sur Legé, au nord-ouest des Lucs[1]. Les Vendéens arrêtent leur poursuite aux abords de la ville[1].

Pertes

Le 5 mars, dans une lettre adressée au Comité de Salut public, les représentants en mission Prieur de la Marne et Garrau évoquent une perte d'environ 25 hommes dans le combat livré aux Lucs[11] - [3]. Cependant en 2010, l'historien Jacques Hussenet estime après de nouvelles recherches que les pertes républicaines sont d'une centaine de morts, soit 4% des effectifs[2].

Du côté des Vendéens, le général Cordellier affirme dans ses mémoires, rédigées en 1798, que 25 royalistes ont été tués aux Lucs[3].

Conséquences

Après le combat, Charette abandonne les Lucs et file vers le sud[1]. Il passe la nuit au château du Pont-de-Vie, dans la commune du Poiré-sur-Vie, et attaque ensuite La Roche-sur-Yon, sans succès[1].

Les forces rĂ©publicaines se remettent rapidement en mouvement. PrĂ©sent Ă  Machecoul au moment du combat aux Lucs, le gĂ©nĂ©ral Haxo annonce le lendemain son dĂ©part pour Palluau avec une colonne de 2 000 hommes[1] - [12]. De son cĂ´tĂ©, Cordellier lance une contre-attaque sur Les Lucs avec ses colonnes et celle de LegĂ©, dirigĂ©e par Rouget, le commandant du 4e bataillon de volontaires des Deux-Sèvres, qui dĂ©pend du gĂ©nĂ©ral Haxo[13] - [3]. Les rĂ©publicains ne trouvent aucune trace des troupes de Charette et commettent de nouveaux massacres entre LegĂ© et les Lucs[1] - [3].

Matincourt et arrêté et enfermé à Nantes sur ordre du général Cordellier[14]. Le 4 mars, celui-ci le dénonce aux représentants en mission en l'accusant d'avoir causé la défaite de ses troupes aux Lucs : « le citoyen Matincourt s'est ingéré à faire courir ses troupes çà et là et sans ordre à la poursuite de quelques brigands. [...] Le citoyen Matincourt est coupable d'un grand crime, et dont la République demande vengeance »[14]. Cependant le 8 avril, 58 officiers, sous-officiers et volontaires signent une déclaration pour prendre la défense de leur commandant[A 2]. Matincourt passe en jugement à Nantes, devant la commission militaire Lenoir, mais il est acquitté et réintégré dans son commandement[15] - [3].

Notes et références

Notes

  1. « Guérin rassembla enfin les restes de cette armée et vint se réunir à M. Charette dans les premiers jours de mars 1794. Ce fut dans le village de la Vivandière que se fit leur jonction . Il était temps, car l'ennemi qui nous poursuivait toujours arriva presque au même instant, et la déroute allait s'ensuivre comme de coutume : « Brave Guérin, s'écria M. Charette, ta troupe est fraîche, marche à l'ennemi, je vais te suivre de près. Guérin était à la tête d'à peu près 300 hommes ; il fonce sur la troupe républicaine , un soldat avance mettant un genou à terre à distance de 15 pas. Tu me manqueras, lui crie Guérin en fureur. Le coup part, Guérin n'est pas touché et le soldat culbuté mord la poussière. Les Vendéens imitent le courage de leur chef : 4.500 hommes n'osèrent faire tête à 1200 et les premiers rangs enfoncés, la déroute devint complète pendant l'espace de deux lieues. On ne cessa de tuer qu'auprès de Legé. Guérin voulait attaquer ce dernier poste , M. Charette s'y opposa et ordonna la retraite ; nous allâmes coucher au château de Pont-de-Vie[6]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  2. « Le citoyen Matincourt, à qui le général Cordellier avait confié le commandement de l'arrière-garde composée du 29e régiment, du 6e bataillon de Paris et du sien, ayant aussi eu l'ordre de se porter avec ses trois bataillons au lieu-dit le Petit-Luc, il se mit en marche pour exécuter cet ordre. Mais à peine la colonne fût-elle en marche, que le citoyen Matincourt s'aperçu qu'elle se mettait en tirailleurs avant même qu'elle fût sortie de la lande où on avait bivouaqué. Comme il continuait sa marche, un chasseur à cheval accourut pour lui dire de mettre aussi sa colonne en tirailleurs et de se porter à gauche. Le citoyen Matincourt, croyant que cet ordre venait du général, mit sa troupe en tirailleurs et la fit avancer, en observant le mouvement de la colonne du général Cordellier. Un instant après, on battit la charge en criant toujours :en avant à gauche. Le citoyen Matincourt fit exécuter à sa troupe le même mouvement. Alors on rencontra beaucoup de femmes et d'enfants ainsi que quelques brigands, que l'on poursuivit sans relâche, pendant une heure, en les fusillant. Dans cette poursuite, tous les soldats ne dispersèrent tellement, que le citoyen Matincourt ne put rassembler qu'une très faible partie de son monde, avec lequel il passa cependant au Petit-Luc. Lorsqu'il fut arrivé au-delà dudit Petit-Luc, il entendit la fusillade et crier : « à gauche, à gauche ! » Alors le citoyen Matincourt se porta avec toute la célérité possible de ce côté où était effectivement l'attaque. Mais, quoiqu'il fît beaucoup de diligence, il n'arriva sur le terrain qu'après un quart d'heure de marche forcée et rencontra une quarantaine de volontaires, les mêmes qui avaient commencé l'attaque, qui fuyaient à toutes jambes. Le citoyen Matincourt fit tout son effort pour les rallier. Mais quoi qu'il pût faire, il lui fut impossible de les arrêter ainsi que le reste de sa troupe, qui prit également la fuite sans tirer un coup de fusil[9] »

    — Conduite qu'a tenue le citoyen Matincourt, commandant du 4e bataillon des Ardennes, faisant partie des trois bataillons qui composaient l'arriière-garde de la colonne du général Cordellier à l'affaire du dix ventôse, signée le 19 germinal an II (8 avril 1794) par 58 officiers, sous-officiers et volontaires

Références

  1. Dumarcet 1998, p. 326-328.
  2. GĂ©rard 2013, p. 398.
  3. GĂ©rard 2013, p. 399.
  4. Savary, t. III, 1825, p. 234.
  5. GĂ©rard 2013, p. 397.
  6. Lucas de La Championnière 1994, p. 81-82.
  7. Dumarcet 1998, p. 334.
  8. GĂ©rard 2013, p. 407.
  9. GĂ©rard 2013, p. 401.
  10. GĂ©rard 2013, p. 402.
  11. GĂ©rard 2013, p. 404.
  12. Savary, t. III, 1825, p. 261.
  13. Savary, t. III, 1825, p. 238-239.
  14. GĂ©rard 2013, p. 401-403.
  15. Dumarcet 1998, p. 333.

Bibliographie

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