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Bataille de Port-Saint-Père (20 avril 1793)

La première bataille de Port-Saint-Père a lieu lors le de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des républicains qui s'emparent de Port-Saint-Père.

Bataille de Port-Saint-Père
Informations générales
Date
Lieu Port-Saint-Père
Issue Victoire républicaine
Commandants
• Jean-Michel Beysser• François Pajot
Forces en présence
3 200 hommes[1]
8 canons[1]
200 hommes[1]
3 Ă  4 canons[2] - [1]
6 pierriers[1]
Pertes
1 mort[3]
6 blessés[3]
2 morts[1]
3 à 4 canons capturés[2] - [4]
6 pierriers capturés[4]

Guerre de Vendée

Batailles

CoordonnĂ©es 47° 08′ 00″ nord, 1° 45′ 00″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Port-Saint-Père
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
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Bataille de Port-Saint-Père
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Bataille de Port-Saint-Père
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Bataille de Port-Saint-Père

DĂ©roulement

Après avoir vaincu les paysans révoltés en Bretagne, le général Beysser gagne Nantes le [5]. Le 20, il sort de la ville à 4 ou 6 heures du matin et entre dans le Pays de Retz[1] - [6] - [4]. Il marche sur Port-Saint-Père, sur les rives du lac de Grand-Lieu[6].

Forces en présence

Du cĂ´tĂ© de rĂ©publicains, le gĂ©nĂ©ral Beysser commande 3 000 hommes d'infanterie, tant gardes nationaux que volontaires, 200 cavaliers et 8 canons, dont deux pièces de 12 livres[1]. L'avant-garde, forte de 500 hommes, est menĂ©e par Labory[7]. Dans ses mĂ©moires, le chef vendĂ©en Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière estime Ă©galement le nombre des rĂ©publicains Ă  3 000[2].

Côté vendéen, Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière affirme dans ses mémoires[A 1] que Pajot et Lapierre ne peuvent rassembler que 200 hommes pour défendre le bourg[1] - [2]. Ils disposent également de plusieurs pièces d'artillerie dont le nombre varie selon les sources : Lucas de La Championnière évoque trois canons, dont une pièce de 18 livres ; Savary parle d'un canon de 24 livres, d'un canon de 8 livres et de plusieurs pierriers[7] ; et Beysser de quatre canons et de six pierriers[4].

DĂ©roulement

Bien que chargés de surveiller la sortie de Nantes, les habitants de Bouguenais ne donnent pas l'alerte[1] - [2]. Beysser traverse ce bourg, qu'il trouve désert[8] et arrive jusqu'à Bouaye presque sans être aperçu des insurgés[2], n'ayant trouvé comme obstacles que deux tranchées coupant la grand'route au niveau du bois de la Noë[2] - [7] - [8].

Au matin, à onze heures[7], les républicains commencent à canonner Port-Saint-Père[2]. Les Vendéens placent leur canon de 18 livres sur la grand'route et les deux autres dans le cimetière[2]. Les insurgés tentent de défendre le passage, espérant les renforts de Charette à Machecoul[1] - [2]. Cependant les pièces républicaines sont mieux servies que celles des Vendéens[6]. Après une longue canonnade, les chefs Pajot et Lapierre sont blessés et doivent se retirer[1] - [2]. Privés de leurs chefs, les insurgés se débandent[2]. Selon Lucas de La Championnière, Chauvet, ancien garde national, passé aide-de-camp de Pajot après avoir été capturé par les Vendéens, change une nouvelle fois de parti et fournit un bateau aux républicains pour leur faire traverser la rivière[2]. Cependant ce récit n'est confirmé par aucune autre source selon l'historien Lionel Dumarcet[9]. Après trois heures et demie de combats[1] - [4] et au moins 250 coups de canons tirés[9], Port-Saint-Père est aux mains des républicains[5]. Ces derniers font ensuite venir des bateaux de Nantes pour établir un pont[7].

Beysser reste deux jours à Port-Saint-Père, avant de repartir le 22 avril pour attaquer Machecoul[7].

Pertes

Le gĂ©nĂ©ral Beysser Ă©crit au dĂ©partement[A 2] que ses pertes ne sont que d'un homme tuĂ© et de six blessĂ©s[3]. Il dĂ©clare ignorer les pertes des « brigands Â», prĂ©cisant que seulement deux hommes tuĂ©s ont Ă©tĂ© trouvĂ©s sur place, et affirme s'ĂŞtre emparĂ© de quatre canons et de six pierriers[3] - [4].

Notes

  1. « Un courrier dépêché le matin du Port-Saint-Père, répandait dans tout le pays la bonne nouvelle de l'arrivée d'une armée nombreuse venant à notre secours par le chemin de Clisson. On n'y trouvait rien d'impossible et quelques coups de canon tirés presque aussitôt du Port-Saint-Père furent pris pour un signe de réjouissance qui en assurait la vérité. Cependant la canonnade devenant plus vive, on ne tarda pas à être détrompé. Les habitants de Bouguenais devaient monter la garde auprès de la Gaudinière et prévenir le Port-Saint-Père aussitôt la sortie des Nantais ; sans doute qu'ils trouvèrent plus prudent de se retirer chez eux ; Beysser suivit sa route sans trouver d'autres obstacles qu'une coupure faite au grand chemin, vis-à-vis le bois de la Noë, et arriva jusqu'à Bouaye, presque sans être aperçu. Pajot eut à peine le temps de réunir 200 hommes avant que le combat commençât. Cependant il s'obstina à disputer le passage pour donner le temps à M. Charette de le pouvoir secourir. Un boisseau de poudre et quelques gros boulets étaient sa seule ressource. Deux pièces de canon placées dans le cimetière et une autre de 18 braquée sur lagrand'route, répondaient de temps en temps au feu continuel des républicains ; enfin, après avoir essuyé trois cents et quelques coups de canon, le brave Pajot et Lapierre furent blessés et obligés de se retirer ; tout le reste prit la fuite. Le même Chauvet, dont j'ai parlé, passa le bateau aux républicains et leur fit voir pour obtenir sa grâce qu'il avait mis un mouchoir dans la culasse du canon pour en empêcher l'effet[2]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  2. « Je vous rends compte, citoyens, de ma marche. Mon avant-garde est partie à quatre heures du matin, et s'est dirigée sur le port Saint-Père; elle a trouvé six retranchements avisez considérables, mais, par l'activité de nos ouvriers, les passages ont été très bien rétablis. L'avant-garde, à la vue du port Saint-Père, a été canonnée sur-le-champ par les brigands, après avoir fait sonner le tocsin, et arbore le pavillon blanc. Le commandant a fait riposter; le gros de l'armée arrivée j'ai fait une vigoureuse attaque, où malheureusement nous avons eu un homme tué et six blessés parmi eux se trouve le commandant d'artillerie de Paris. Elle a duré au moins trois heures et demie; nous nous sommes embarqués, et nous sommes emparés du poste qu'ils ont abandonné lâchement. Nos troupes ont débarqué malgré leur résistance. Nous y avons trouvé quatre pièces de canon et six pierriers; leur perte ne nous est pas connue nous avons trouvé 2 hommes tués sur la place, et leurs deux commandants blessés, et quelques–uns des leurs. Les habitants sont venus au-devant de nous apportant le drapeau blanc; ils ont, demandé grâce à genoux. Demain je marche sur Machecoul, et j'espère que nous aurons de bonnes nouvelles à vous annoncer; il n'est pas possible de bien exprimer combien les soldats seront bien montrés, et ont donné des preuves de valeur. J'ai fait brûler le drapeau blanc en présence de toute l'armée[4]. »

    — Rapport au département du général Jean-Michel Beysser, le 20 avril 1793.

Références

Bibliographie

  • Archives parlementaires de 1787 Ă  1860, t. 63 (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alain Chantreau, « Deux attaques de LegĂ© par les armĂ©es rĂ©publicaines : 30 avril et 5 mai 1793 », dans HervĂ© Coutau-BĂ©garie et Charles DorĂ©-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de VendĂ©e, Economica, , 656 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire vĂ©ritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2-912883-00-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Emile Gabory et Xavier Du Boisrouvray (Ă©dition), Les Guerres de VendĂ©e, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1476 p. (ISBN 978-2-221-11309-7). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alfred LalliĂ©, Le district de Machecoul, Ă©tudes sur les origines et les dĂ©buts de l'insurrection vendĂ©enne dans le pays de Retz, Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, , 438 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, MĂ©moires d'un officier vendĂ©en 1793-1796, Les Éditions du Bocage, , 208 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean Julien Michel Savary, Guerres des VendĂ©ens et des Chouans contre la RĂ©publique, t. I, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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