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Bataille de Parthenay

La bataille de Parthenay a lieu le lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la prise de la ville de Parthenay par les républicains.

Bataille de Parthenay
Description de cette image, également commentée ci-après
La citadelle Saint-Jacques Ă  Parthenay
Informations générales
Date
Lieu Parthenay
Issue Victoire républicaine
Belligérants
RépublicainsDrapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Forces en présence
1 200 hommes[1]5 000 Ă  6 000 hommes[2] - [3]
Pertes
7 blessés[3]600 morts[4]
100 prisonniers[3]
(selon les républicains)

Guerre de Vendée

CoordonnĂ©es 46° 38′ 55″ nord, 0° 14′ 52″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Bataille de Parthenay
GĂ©olocalisation sur la carte : Poitou-Charentes
(Voir situation sur carte : Poitou-Charentes)
Bataille de Parthenay
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(Voir situation sur carte : Deux-Sèvres)
Bataille de Parthenay

Prélude

Le , la ville de Parthenay tombe aux mains des VendĂ©ens menĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Lescure. Une sommation rĂ©digĂ©e par les ComitĂ©s des ArmĂ©es catholiques et royales somme les RĂ©publicains de se rendre, faute de quoi la ville sera rĂ©duite en cendres[3]. Les patriotes capitulent aussitĂ´t et Parthenay est occupĂ©e par une armĂ©e de 5 000[2] Ă  6 000[3] paysans.

Lors du mois de , le gĂ©nĂ©ral rĂ©publicain François-Joseph Westermann arrive en renfort Ă  Niort avec sa lĂ©gion du Nord forte de 1 200 hommes[1]. Dans cette ville, le gĂ©nĂ©ral en chef Armand de Gontaut-Biron craint d'ĂŞtre attaquĂ© par les VendĂ©ens et donne l'ordre Ă  Westermann d'effectuer un raid sur Parthenay[3].

DĂ©roulement

Le 24 juin, au soir, Westermann quitte Saint-Maixent à la tête de sa légion du Nord[3] et pendant la nuit, il se jette sur Parthenay. Les Républicains enfoncent la porte avec leur artillerie, l'infanterie entre dans la ville et s'empare rapidement de trois canons tandis que la cavalerie contourne la ville. Surpris dans leur sommeil, les Vendéens n’opposent presque aucune résistance et prennent la fuite. Lescure accourt avec 700 paysans mais ne peut empêcher la déroute. Les Vendéens s’enfuient en direction de Thouars où se dispersent dans le bocage[3] - [1].

Après le succès de ce raid, Westermann retourne Ă  Saint-Maixent, puis il regagne Parthenay le 30 juin, sa colonne renforcĂ©e par deux bataillons[2], 56 chasseurs des Ardennes[3] et huit canons[2], soit 2 500 hommes[3] - [1]. Les VendĂ©ens avaient brièvement rĂ©occupĂ© la place, mais ils prennent la fuite sans combattre[1].

Pertes

Selon le représentant Goupilleau, les républicains n’ont perdu que quelques blessés[4], en fait sept hommes[3], tandis que les pertes des Vendéens sont de 600 hommes[4], ce qui est vraisemblablement une exagération. Néanmoins, il a été fait 100 prisonniers[3].

Conséquences

Vainqueur, Westermann regagne brièvement Saint-Maixent où il reçoit des renforts, avant de regagner le bocage[2]. Un rassemblement de Vendéens ayant été signalé au bourg d'Amailloux, Westermann se jette le 1er juillet sur cette paroisse et disperse les insurgés. Le bourg est ensuite incendié et plusieurs de ses habitants sont tués[3]. Westermann proclame que tout village qui fournirait des secours ou des hommes aux rebelles subira le même sort[2]. Il rédige par la suite un mémoire sur son expédition[A 1].

Le même jour, il gagne le château de Clisson, résidence du général Lescure, qui s’est enfui quatre heures plus tôt[2]. Le château est pillé puis livré aux flammes[2]. Puis Westermann poursuit sa marche et s'empare de Bressuire sans combat[2]. La marquise de La Rochejaquelein, épouse du général Lescure, raconte la bataille dans ses mémoires[A 2]

Notes

  1. « Je suis arrivé, vers le milieu de juin, l'an premier de la République, avec ma légion, à Saint-Maixent ; le général Biron avoit alors le Commandement en chef de l'armée. Le 20 du même mois, je fus prévenu que les brigands avoient résolu l'attaque de Niort, qu'un grand rassemblement se formoit pour cet effet à Parthenay, en vertu de l'ordre de Biron. Je pars la même nuit avec 1200 hommes de ma légion. Je me trouve aux portes de cette ville à deux heures du matin. Les avant-postes ennemis furent surpris et égorgés, les portés de la ville enfoncées à coups de canons; et au milieu d'un feu bien soutenu, j'y entre avec ma petite infanterie au pas de charge tandis que la cavalerie tournoit la route de l'autre extrémité de la ville. 10 à 12 mille brigands prirent la fuite, abandonnant leur artillerie ; beaucoup furent taillés en pièces et faits prisonniers; quantité de pain, de bœufs et de chevaux fut la prise de cette journée, et Niort qui alors n'étoit pas encore fortifié, ne fut pas attaqué. Le lendemain, je retournai à St. Maixent, les brigands marchèrent aussitôt sur Nantes, et une armée de 40 mille hommes assiégea cette place. Biroon me donne l'ordre de marcher a sa défense, et me renvoie un renfort de deux faibles bataillons. En marchant par Tours, il étoit impossible d'arriver à temps, je pris, donc le parti de marcher droit sur Nantes en traversant le pays ennemi. Je pars le 30 juin, avec 2500 hommes, Parthenay étoit encore tombé au pouvoir des ennemis, qui, à mon approche, évacuèrent cette ville en la livrant au pillage Le premier juillet, après une faible résistance, je pris Amaillou, un des repaires des brigands où plusieurs ont été tués et quatre membres du comité royaliste faits prisonniers, beaucoup de chevaux et de bœufs furent pris et tout fut renvoyé à Niort. Voulant donner l'exemple de la vengeance du pillage de Parthenay, je livrai au pillage Amaillou, en renvoyant tous les meubles et effets pour être distribués aux patriotes de Parthenay. Avant de quitter Amaillou j'y ai fait mettre le feu, et le même jour je me suis porté à Clisson pour investir le château de l'Escure; ce brigand s'occupait à l'évacuation de ce château ; mais prévenu de mon arrivée, il prit la fuite avec tout son monde, et le château fut livré au pillage et réduit en cendres. Dans le pays insurgé, le tocsin sonnoit de toute part, et le rassemblement se formoit à Bressuire. Du haut du clocher l'Escure voyoit en pleurant les flammes de l'incendie de son château, et crioit à la vengeance. J'apprends que le rassemblement étoit environ de vingt mille hommes avec quatre pièces de canon. Le 2 juillet je marche fièrement sur cette place. Les brigands étoient tellement intimidés par ces incendies, qu'ils prirent la fuite sans tirer un seul coup de fusil[1]. »

    — Mémoire du général de brigade François-Joseph Westermann.

  2. « Pendant ce temps-lĂ , le Bocage Ă©tait aussi le théâtre des combats qui n'avaient pas Ă©tĂ© prĂ©vus. Il y avait Ă  Amaillou, entre Bressuire et Parthenay, un petit rassemblement de paysans qu'on avait formĂ© pour la sĂ»retĂ© du pays. M. de Lescure apprit que le gĂ©nĂ©ral Biron Ă©tait Ă  Niort, que son armĂ©e grossissait tous les jours, et que l'avant garde Ă©tait Ă  Saint-Maixent, menaçant Parthenay. Il envoya sur-le-champ Ă  Saumur, prier MM.de BaugĂ©, les chevaliers Beauvolliers et de Beaurepaire, de se rendre Ă  Amaillou ; lui-mĂŞme, tout blessĂ© qu'il Ă©tait, voulut y aller pour veiller de près Ă  la dĂ©fense de ce poste. Il partit malade et le bras en Ă©charpe; je l'accompagnai, ne pouvant me rĂ©soudre Ă  le quitter dans cet Ă©tat. Nous nous arrĂŞtâmes une nuit Ă  Clisson, et le lendemain nous arrivâmes Ă  Amaillou. Nous y trouvâmes M. de R***; c'Ă©tait un gentilhomme d'une trentaine d'annĂ©es. Pour se donner un air plus distinguĂ©, il Ă©tait en habit de velours bleu, brodĂ© en paillettes, en bourse, et un chapeau sous le bras, l'Ă©pĂ©e au cĂ´tĂ© : c'Ă©tait la première fois qu'on le voyait au camp. Il dit qu'ayant appris que les chefs Ă©taient occupĂ©s ailleurs, il avait cru devoir se rendre Ă  Amaillou, pour y prendre le commandement du poste. M. de Lescure le remercia beaucoup ; et comme il arrivait avec des officiers harassĂ©s de fatigue, il pria M. de R*** de vouloir bien encore commander le camp, et se charger du bivouac pour cette nuit-lĂ . Il rĂ©pondit qu'un gentilhomme comme lui n'Ă©tait pas fait pour coucher dehors. « Comme chef, vous avez raison, s'Ă©cria M. de Lescure en riant. » Il ordonna aux soldats de se relayer pour le garder toute la nuit Ă  la pluie, loin du feu : cela fut exĂ©cutĂ©, et M. de R*** ne reparut plus. Le jour d'après, comme j'Ă©tais Ă  me promener avec le chevalier de Beauvolliers, nous vĂ®mes tous les paysans en rumeur ; ils avaient saisi deux chasseurs rĂ©publicains ; nous devinâmes qu'ils Ă©taient dĂ©serteurs : en effet, ils venaient de Saint-Maixent. Leur fuite avait Ă©tĂ© aperçue; ils avaient Ă©tĂ© poursuivis pendant cinq lieues, et ils arrivaient tout essoufflĂ©s. Nos gens avaient commencĂ© par les entourer, les uns leur disant qu'ils Ă©taient des espions, d'autres qu'il fallait crier vive le Roi! quelques-uns qu'il fallait les tuer. Au milieu de ce tumulte, ils Ă©taient fort interdits ; nous les prĂ®mes sous le bras, et nous les conduisĂ®mes Ă  M. de Lescure, qui Ă©tait sur son lit : il les interrogea. Le premier rĂ©pondit gaĂ®ment qu'il s'appelait Cadet; qu'on l'avait mis dans la lĂ©gion du Nord, et que voulant se battre pour le Roi, il dĂ©sertait. Le second, d'un air embarrassĂ©, dit qu'il avait Ă©migrĂ©, et qu'il Ă©tait sous-officier dans le rĂ©giment de la Châtre. Sa manière de s'expliquer donna de la dĂ©fiance Ă  M. de Lescure, qui recommanda de le surveiller. BientĂ´t après, il se distingua par son courage et son mĂ©rite ; et quand il fut estimĂ© dans l'armĂ©e, il conta qu'il Ă©tait gentilhomme d'Auvergne, qu'il s'appelait M. de Solilhac. Je ne conçois pas ce qui avait pu l'engager Ă  se cacher d'abord ; depuis, il a toujours Ă©tĂ© un des plus braves officiers de la VendĂ©e. La prĂ©sence de M. de Lescure amena Ă  Amaillou un grand nombre de paysans; il pensa alors qu'il fallait s'avancer et occuper Parthenay. M. Girard de Beaurepaire, qui commandait une petite division attachĂ©e Ă  l'armĂ©e de M. de Royrand, lui fit dire qu'il viendrait se rĂ©unir Ă  lui, et qu'il lui amènerait cent cinquante cavaliers : c'Ă©tait un secours fort utile, car M. de Lescure n'avait que quinze chevaux. Cette jonction se fit Ă  Parthenay. On s'attendait Ă  ĂŞtre attaquĂ©. M. de BaugĂ© et le chevalier de Beaurepaire firent murer toutes les issues de la ville, hormis les portes de Thouars et de Saint-Maixent ; deux pièces de canon furent mises Ă  cette dernière porte ; on plaça un poste avancĂ© et des factionnaires. Il fut convenu que d'heure en heure il partirait une patrouille qui ferait une lieue, puis reviendrait, de façon qu'il y en aurait toujours une dehors. M. Girard de Beaurepaire fut chargĂ© de veiller Ă  l'exĂ©cution de toutes ces mesures de prĂ©caution, qui furent nĂ©gligĂ©es : il alla se coucher, et la patrouille de minuit ne partit pas. L'avant-garde des rĂ©publicains, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Westermann, arriva jusqu'Ă  la porte : le factionnaire fut Ă©gorgĂ© et la batterie surprise. Un nommĂ© Goujon, l'un des six dragons qui avaient dĂ©sertĂ©, se fit tuer en dĂ©fendant, les pièces avec courage. MM. de Lescure et de BaugĂ© s'Ă©taient jetĂ©s sur le mĂŞme lit. M. de BaugĂ© se leva sur-le-champ, et courut Ă  la porte de St.-Maixent : il la trouva abandonnĂ©e ; les paysans Ă©taient en pleine dĂ©route ; il reçut une balle qui lui cassa la jambe, et se trouva au milieu des Bleus; la nuit Ă©tait obscure : il ne fut pas reconnu, et tournant Ă  droite, il se dirigea rapidement vers la rivière. Alors on vit bien que c'Ă©tait un VendĂ©en, et on fit une dĂ©charge sur lui. Il fit sauter son cheval dans l'eau et mit Ă  la nage ; une seconde dĂ©charge tua le cheval. Les VendĂ©ens, qui Ă©taient Ă  l'autre bord, parvinrent cependant Ă  retirer M. de BaugĂ©. M. de Lescure, que sa blessure faisait beaucoup souffrir, avait eu bien de la peine Ă  s'habiller et Ă  se sauver ; peu s'en fallut qu'il ne fĂ»t pris. Le lendemain matin les rĂ©publicains occupèrent la ville, oĂą ils n'avaient pas osĂ© s'avancer beaucoup pendant la nuit. M. de Lescure n'avait pas voulu que je le suivisse Ă  Parthenay ; j'Ă©tais retournĂ©e d'Amaillou Ă  Clisson ; il m'envoya un cavalier pour me prĂ©venir de ce qui se passait. Cet homme arriva au grand galop, la fayeur lui avait fait perdre la tĂŞte : il se croyait poursuivi, il frappa Ă  ma porte, et me rĂ©veilla en criant « Madame, de la part de M. de Lescure, sauvez-vous ; nous avons Ă©tĂ© battus Ă  Parthenay : sauvez-vous. Â» L'effroi me saisit ; c'est Ă  peine si j'eus le sang-froid de demander s'il n'Ă©tait rien arrivĂ© Ă  mon mari. Je m'habillai Ă  la hâte, oubliant d'attacher mes robes, et je fis rĂ©veiller tout le monde ; je courrais dans la cour, tenant toujours ma robe ; je trouvai une troupe de faucheurs ; je leur dis d'aller se battre, et qu'il n'Ă©tait pas temps de travailler ; je saisis par le bras un vieux maçon de quatre-vingts ans; je le priai de me conduire dans une mĂ©tairie dont il me semblait que j'avais oubliĂ© le chemin; j'y traĂ®nai ce pauvre homme, qui pouvait Ă  peine marcher pendant que je courais. On vint me donner quelques dĂ©tails qui calmèrent un peu ma terreur panique. Je sus qu'après le premier moment, M. de Lescure s'Ă©tait retirĂ© paisiblement, et sans ĂŞtre ni poursuivi, ni inquiĂ©tĂ©. Je montai cependant Ă  cheval, et je partis pour Châtillon; j'y arrivai Ă  cinq heures du soir. Je fus toute surprise, en y entrant, de ce qu'on s'empressait autour de moi en s'Ă©criant : La voilĂ ! la VoilĂ ! Le bruit s'Ă©tait rĂ©pandu que M. de Lescure et moi avions Ă©tĂ© pris Ă  Parthenay : tout le monde Ă©tait dans la consternation. J'allai rassurer le conseil supĂ©rieur, en racontant ce que je savais, puis je pris le chemin de la Boulaye. Je trouvai ma mère qui arrivait en voiture. Elle avait appris, par le bruit public, les fausses nouvelles qu'on rĂ©pandait, et elle voulait se faire conduire Ă  Niort pour pĂ©rir avec moi sur i'Ă©chafaud. Nous fĂ»mes bien heureuses de nous retrouver : elle ne pouvait s'en fier Ă  ses yeux. Cependant M. de Larochejaquelein voyait chaque jour diminuer sa garnison de Saumur ; rien ne pouvait retenir les paysans, car ils croyaient que tout Ă©tait fini, qu'il n'y avait plus rien Ă  craindre. L'un partait après l'autre, pour aller retrouver sa mĂ©tairie et ses bĹ“ufs. M. de Larochejaquelein vit bien qu'avant peu il n'aurait pas un soldat, et il s'occupa Ă  envoyer chaque jour dans le Bocage, la poudre, l'artillerie et les munitions de tout genre. Pour faire illusion aux habitants sur la faiblesse de la garnison, il parcourait chaque nuit la ville au galop avec quelques officiers, en criant vive le Roi ! En il se trouva, lui neuvième Ă  Saumur. Trois mille rĂ©publicains venaient d'occuper Chinon : il fallut quitter la ville. Il restait deux canons, il les emmena ; mais Ă  Thouars, il fut obligĂ© de les jeter dans la rivière. Il arriva Ă  Amaillou le jour oĂą M. de Lescure se retirait de Parthenay. Cependant ces deux messieurs virent bien qu'ils n'avaient pas assez de monde pour dĂ©fendre ce canton ; ils se retirèrent sur Châtillon pour y rassembler la grande armĂ©e. Le gĂ©nĂ©ral Westermann, de son cĂ´tĂ©, avança avec dix mille hommes environ ; il entra Ă  Parthenay : de lĂ  il vint Ă  Amaillou sans Ă©prouver de rĂ©sistance ; il fit mettre le feu au village : c'est lĂ  le commencement des incendies des rĂ©publicains. Westermann marcha ensuite sur Clisson ; il savait que c'Ă©tait le château de M. de Lescure, et s'imaginant qu'il devait trouver une nombreuse garnison et Ă©prouver une dĂ©fense opiniâtre, il avança avec tout son monde, non sans de grandes prĂ©cautions, pour attaquer ce château du chef de» brigands : il arriva vers neuf heures du soir. Quelques paysans, cachĂ©s dans le bois du jardin, tirèrent des coups de fusils, qui effrayèrent beaucoup les rĂ©publicains ; mais ils saisirent quelques femmes, et surent qu'il n'y avait personne Ă  Clisson, qui d'ailleurs n'Ă©tait susceptible d'aucune dĂ©fense. Alors Westermann entra, et Ă©crivit de lĂ  une lettre triomphante Ă  la Convention, en lui envoyant le testament et le portrait de M. de Lescure. Cette lettre fut mise dans les gazettes. Il ne voulut pas renoncer Ă  ce qu'il avait imaginĂ© d'avance, et il manda qu'après avoir traversĂ© une multitude de ravins, de fossĂ©s, de chemins couverts, il Ă©tait parvenu au repaire de ce monstre, vomi par l'enfer, et qu'il allait y mettre le feu. En effet, il fit apporter de la paille, et des fagots dans les chambres, les greniers, les Ă©curies, la ferme, et prit toutes ses mesures pour que rien n'Ă©chappât Ă  l'incendie. M. de Lescure, qui avait bien prĂ©vu cet Ă©vènement, avait donnĂ©, longtemps auparavant, l'ordre de dĂ©meubler le château; mais, apprenant l'effroi que cette nouvelle avait rĂ©pandu dans les environs, et que les habitants abandonnaient leurs mĂ©tairies, il craignit l'effet que cette prĂ©caution produirait sur le pays, et ne fit rien enlever de Clisson ; ainsi le château fut brĂ»lĂ© avec les meubles et absolument tout ce qu'il renfermait ; des provisions Ă©normes de blĂ© et de foins ne furent pas mĂŞme Ă©pargnĂ©es ; il en fut de mĂŞme partout : les armĂ©es rĂ©publicaines brĂ»laient nos magasins et Ă©crasaient le pays par leurs rĂ©quisitions. J'Ă©tais allĂ©e dĂ®ner Ă  Châtillon, avec ces messieurs, le jour oĂą l'on vint leur apprendre l'incendie de Clisson ; cela ne nous fit pas grand effet : il y avait longtemps que nous nous y attendions ; mais ce qui Ă©tait important, c'Ă©tait la marche de Westermann, qui s'Ă©tait sur-le-champ avancĂ© Ă  Bressuire, et qui se dirigeait sur Châtillon[5]. »

    — Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein.

Références

  1. Westermann 1794, p. 3-5
  2. Gras 1994, p. 53.
  3. Gabory 2009, p. 187-188.
  4. Tabeur 2008, p. 102.
  5. La Rochejaquelein 1817, p. 169-177

Bibliographie

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