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Lac de Grand-Lieu

Le lac de Grand-Lieu est un lac situé en France, dans le département de la Loire-Atlantique. Situé au sud-ouest de Nantes (les communes de Bouaye et Saint-Aignan-Grandlieu qui le bordent au nord font partie de la communauté urbaine Nantes Métropole), ainsi qu'à une dizaine de kilomÚtres au sud de la Loire, il s'étend en quasi-totalité sur le territoire de la commune de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu.

Lac de Grand-Lieu
Image illustrative de l’article Lac de Grand-Lieu
Photo satellite du lac (crédit : CNES - Spot Image)
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
DĂ©partement Loire-Atlantique
Statut Réserve naturelle nationale et Réserve naturelle régionale
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 05â€Č 45″ N, 1° 40â€Č 35″ O
Type Lac de plaine
Superficie
· Maximale
· Minimale
62,92 km2
65 km2[1]
37 km2[2]
Altitude 1 Ă  6 m
Profondeur
· Maximale
· Moyenne

m
1,60 m
Hydrographie
Bassin versant 700 km2
Alimentation Boulogne, Ognon
Émissaire(s) Acheneau
Îles
Nombre d’üles >20
Île(s) principale(s) Le Bouquet Ă  Ruby, la Capitaine, la FondrĂ©e
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac de Grand-Lieu
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Lac de Grand-Lieu
RĂ©serve naturelle nationale du Lac de Grand-Lieu
Photo satellite du lac (crédit : CNES - Spot Image)
GĂ©ographie
Pays
Division territoriale française
RĂ©gion
DĂ©partement
Aires protégées
Réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu (d), réserve naturelle régionale du lac de Grand-Lieu (d), lac de Grand-Lieu (d)
Ville proche
Superficie
2 694,60 ha (26,946 km2)[3]
Administration
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
Administration
Société nationale de protection de la nature
Site web
Réserve naturelle régionale du Lac de Grand-Lieu
Photo satellite du lac (crédit : CNES - Spot Image)
GĂ©ographie
Pays
Division territoriale française
RĂ©gion
DĂ©partement
Aires protégées
Réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu (d), réserve naturelle régionale du lac de Grand-Lieu (d), lac de Grand-Lieu (d)
Superficie
655,79 ha (6,5579 km2)[4]
Administration
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
Administration
Fédération départementale des chasseurs de Loire-Atlantique

Du fait de la trÚs faible déclivité du terrain qu'il recouvre, il est caractérisé par une superficie trÚs fluctuante, une faible profondeur, et un fonctionnement qui évoque plutÎt celui de grands lacs peu profonds comme le lac Tchad, que celui de la plupart des autres grands lacs de France[5]. Il s'agit en hiver du plus grand lac naturel de plaine français.

La faune et la flore du lac sont remarquables, et c'est Ă  ce titre qu'il est classĂ© comme rĂ©serve naturelle nationale pour sa plus grande partie (2 694,60 ha (26,946 km2))[6] et rĂ©serve naturelle rĂ©gionale pour sa partie orientale (soit 655,79 ha (6,5579 km2))[7]. 270 espĂšces d'oiseaux, 19 espĂšces de reptiles et batraciens, 30 espĂšces de poissons et une cinquantaine de mammifĂšres peuplent le site. C'est notamment un milieu trĂšs favorable pour l'anguille d'Europe. La zone du lac abrite 250 espĂšces de vĂ©gĂ©taux et 220 d'algues. Huit de ces plantes sont protĂ©gĂ©es au niveau international. La majeure partie du lac est recouverte d'herbiers flottants.

Il a été classé en 1995 comme zone humide d'importance internationale par la convention de Ramsar[8].

GĂ©ographie

Le lac de Grand-Lieu est Ă  la fois vaste et trĂšs peu profond (1,60 m de profondeur moyenne en Ă©tĂ©, environ m en hiver), ce qui explique ses spĂ©cificitĂ©s Ă©cologiques[9]. Il occupe une cuvette de faible profondeur et aux bords de faible dĂ©nivelĂ©. Pour cette raison, les contours du lac sont particuliĂšrement changeants. Quant Ă  sa superficie, elle varie du simple au double au cours d'une annĂ©e, passant d'environ 37 km2 en Ă©tĂ© Ă  65 km2 en hiver.

Environ 25 km2, principalement dans sa partie est, sont formĂ©s par un cƓur d'eaux plus vives. Au-delĂ , le lac est composĂ© de forĂȘts flottantes dites levis, de marais et de prairies inondables, recouverts ou non selon la saison.

Caractéristiques

Il s'agit d'un lac d'effondrement présentant une grande variété de milieux (source Natura 2000[10]) :

MilieuProportion
Eau douce intérieure (eau stagnante, eau courante)40 %
Marais (végétation de ceinture), bas-marais, tourbiÚres20 %
Prairies semi-naturelles humides, prairies mésophiles améliorées20 %
Landes, broussailles, recrus, maquis et garrigues, phrygana10 %
Autres (zones urbanisées et industrielles, routes, décharges, mines, etc.)8 %
ForĂȘts de rĂ©sineux2 %

Eau libre

La superficie en eaux libres[n 1] atteint son maximum (environ 2 200 hectares) en hiver, lorsque les herbiers flottants disparaissent. La zone s'est accrue de prĂšs de 13 hectares en dix ans, diminuant d'autant la surface des roseliĂšres. C'est dans les eaux libres qu'exercent les pĂȘcheurs professionnels. Au centre du lac, le potamot nageant parsĂšme les eaux libres[11].

RoseliÚre boisée

Bosquet de roseaux sur une rive du lac
RoseliĂšre sur le site de Pierre AigĂŒe Ă  Saint-Aignan-Grandlieu.

Les roseliĂšres boisĂ©es du lac de Grand-Lieu sont typiquement constituĂ©es de saulaies et de phragmitaies. C'est lĂ  que les fuligules milouin et morillon construisent leurs nids et pondent. On y trouve Ă©galement des colonies de grands Ă©chassiers. En mai, ces zones sont en eau sur 40 cm, ce qui leur donne un aspect expliquant la comparaison qui est faite avec les mangroves tropicales[12].

Ces roseliĂšres s'Ă©tendent sur environ 200 Ă  400 hectares, plutĂŽt au nord et Ă  l'ouest du lac. Les Ăźlots peuvent s'Ă©taler sur quelques dizaines de mĂštres carrĂ©s jusqu'Ă  quelques hectares et sont gĂ©nĂ©ralement boisĂ©s de saules et surtout d'aulnes glutineux. C'est un des modes de dispersion des gĂšnes originaux. Les phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques, tels une crue ou une tempĂȘte, peuvent ainsi transporter un Ăźlot sur plusieurs kilomĂštres en quelques heures[13].

Végétation palustre

Les 720 hectares d'herbiers flottants sont une zone d'habitat pour les poissons, les insectes aquatiques et les oiseaux, Ă  l'image de la guifette moustac, seule espĂšce dont la survie est liĂ©e Ă  la prĂ©sence des nĂ©nuphars du lac. L'abondance de vĂ©gĂ©tation palustre, notamment de nĂ©nuphars, sur une surface d'eau aussi vaste donne au paysage un caractĂšre peu commun[14].

Prairies humides

Les prairies humides fauchées, dont l'hÎte emblématique est la bergeronnette printaniÚre, sont sillonnées de canaux appelés douves. Les bordures des douves et les mares peu profondes dans les pré-marais sont colonisées par de la végétation palustre, notamment les renoncules aquatiques. Ces parties sont ouvertes à l'activité humaine, l'agriculture et l'élevage contribuant au maintien des prairies humides[15].

Hydrographie

Carte représentant graphiquement les extensions minimales et maximales de l'eau du lac
Carte du lac de Grand-Lieu.

Le lac de Grand-Lieu est alimentĂ© par deux riviĂšres principales : l'Ognon Ă  l'est, et la Boulogne (86 km)[16] au sud-est[17].

Il se vide dans l'Acheneau[18] au nord-ouest. Cette riviĂšre qui se jette dans la Loire au bout de 40 km[17] possĂšde un dĂ©nivelĂ© tellement faible (40 cm d'une extrĂ©mitĂ© Ă  l'autre) que son cours peut s'inverser lors de marĂ©es suffisamment importantes. Afin de rĂ©guler au mieux le niveau du lac, une Ă©cluse a Ă©tĂ© construite sur l'Acheneau.

La bathymétrie de la partie centrale du lac n'a été précisée (cartographiée) qu'à la fin des années 1990[19] - [20].

Climat

Le climat, dans l'aire du lac, est de type tempĂ©rĂ© ocĂ©anique. L'influence de ce climat est largement facilitĂ©e par l'estuaire de la Loire et l'absence de relief notable[21]. Les hivers sont doux (min −5 °C / max 10 °C) et pluvieux et les Ă©tĂ©s relativement beaux et doux Ă©galement (min 17 °C / max 35 °C). Les pluies sont frĂ©quentes mais peu intenses. Les prĂ©cipitations annuelles sont d'environ 820 mm[22] et peuvent fortement varier d'une annĂ©e Ă  l'autre. Les chutes de neige y sont exceptionnelles.

Climat du lac de Grand-Lieu 1961 - 1990, selon les donnĂ©es de la station de Bouguenais (situĂ©e Ă  15 km)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,4 2,8 4 5,9 9 11,9 13,9 13,5 11,8 8,9 5,1 3 7,7
Température moyenne (°C) 5,4 6,2 8,1 10,4 13,6 16,9 19,1 18,7 16,8 13,1 8,6 6 11,9
Température maximale moyenne (°C) 8,4 9,6 12,2 14,9 18,2 21,9 24,4 24 21,8 17,3 12 9 16,1
Ensoleillement (h) 72 99 148 187 211 239 267 239 191 140 91 70 1 956
Précipitations (mm) 86,6 70,2 69,1 49,9 64,1 45 46,4 44,8 62,2 79,2 86,9 84,1 788,5
Nombre de jours avec précipitations 12,8 11 11,1 8,9 11 7,7 6,7 7 8,4 10,4 11,1 11,5 117,6
dont nombre de jours avec prĂ©cipitations ≄ 5 mm 6,1 4,8 4,9 3,6 4,5 2,9 2,7 3,1 3,9 5 6,2 6,1 53,7
Humidité relative (%) 88 84 80 77 78 76 75 76 80 86 88 89 81
Source : site Infoclimat[23].

Faune et flore

Faune

Une guifette noire, oiseau aux plumes blanches et grises sur le corps, et noires sur la tĂȘte et le thorax, dans un nid de brindilles au bord de l'eau
Le lac de Grand-Lieu concentre une grande part des guifettes noires de France.
Lac de Grand Lieu

Le lac est habitĂ© par plusieurs centaines d'espĂšces animales, dont environ 270 espĂšces d'oiseaux (ce qui le place au deuxiĂšme rang en France en termes de richesse ornithologique, aprĂšs la Camargue[24]), ainsi que (en 2003)[B 1] 19 espĂšces de reptiles et batraciens, 30 de poissons et une cinquantaine de mammifĂšres parmi lesquelles la loutre[B 1], la genette et le vison d'Europe[B 2]. Le grand capricorne et le lucane cerf-volant sont des invertĂ©brĂ©s Ă©galement prĂ©sents sur le site.

Faune aviaire

SituĂ© sur une des grandes voies de migration de la façade atlantique, le lac de Grand-Lieu accueille d'importants effectifs d’oiseaux, en particulier aquatiques. La SociĂ©tĂ© nationale de protection de la nature (SNPN) recense en 2010 deux cent cinquante espĂšces d'oiseaux[25]. Parmi elles, les guifettes noires sont reprĂ©sentĂ©es par 50 Ă  120 couples, soit 30 Ă  50 % de la population de cette espĂšce existant en France[25]. C'est sur le site du lac qu'on a pu pour la premiĂšre fois observer cet oiseau nicher en France[B 1]. On trouve aussi 700 couples de hĂ©rons cendrĂ©s, 30 Ă  50 couples de spatules blanches, 390 couples de fuligules milouins (chiffre 2005), 13 couples de crabiers chevelus (chiffre 2005), les seuls de la rĂ©gion, quelques couples de bĂ©cassines des marais, 103 couples d'Ă©chasses blanches (chiffre 2005), 13 000 canards souchets (un tiers de la population de l'Europe de l'Ouest) ou encore le grand gravelot[25]. Le lac de Grand-Lieu est d'une trĂšs grande importance pour la faune aviaire au niveau europĂ©en[26].

À cause de la chasse au gibier d'eau autrefois abondamment pratiquĂ©e dans les zones humides, le sĂ©diment a Ă©tĂ© polluĂ© par la grenaille des cartouches contenant du plomb, qui est facteur de saturnisme aviaire. Selon une publication de chercheurs de l'Ă©cole nationale vĂ©tĂ©rinaire de Nantes[27], une Ă©tude a Ă©tĂ© effectuĂ©e de 1987 Ă  1990 sur la contamination du milieu par le plomb, sur deux zones chassĂ©es, l'une vaseuse et l'autre argileuse, via l'Ă©chantillonnage de 2 500 cm3 de sol « filtrĂ©s pour ne retenir que des particules identiques Ă  celles du grit consommĂ© par les canards ». Les rĂ©sultats rĂ©vĂšlent que 70 % des particules Ă©taient des plombs en terrain vaseux (pour 7 prĂ©lĂšvements de sol faits en juillet 1988[27]) et 0,03 % Ă  0,06 % en terrain argileux (pour 20 prĂ©lĂšvements faits en juillet 1988 et 16 en octobre 1989[27]) et plus encore dans les zones humides et acides, la bioconcentration et la biodisponibilitĂ© peuvent ĂȘtre trĂšs aggravĂ©es.

L'anguille

En termes d'Ă©copotentialitĂ© pour la faune piscicole, zooplanctonique et d'invertĂ©brĂ©s aquatiques, le lac est Ă©galement remarquable. C'est en particulier Ă©galement un habitat de premiĂšre importance dans la rĂ©gion pour l'anguille europĂ©enne, a priori idĂ©al et sans Ă©quivalent dans la rĂ©gion en termes de surface. Les enjeux de conservation et d'une gestion restauratoire de la ressource halieutique sont devenus trĂšs importants pour cette espĂšce ; elle Ă©tait autrefois abondante et prolifique, en France et en Europe, mais est en dĂ©clin accĂ©lĂ©rĂ© dans toute son aire de rĂ©partition depuis les annĂ©es 1980, au point qu'un rĂšglement europĂ©en impose sa protection. Elle figure sur la liste rouge de l'UICN des espĂšces menacĂ©es. Or, le lac de Grand-Lieu a une configuration presque idĂ©ale pour cette espĂšce, qui a longtemps Ă©tĂ© une source d'activitĂ© Ă©conomique dans la rĂ©gion (des pĂȘcheurs professionnels exploitent depuis longtemps le lac, et ils bĂ©nĂ©ficient d'une dĂ©rogation leur permettant de continuer Ă  pĂȘcher l'anguille argentĂ©e[28]). Le lac est Ă  ce titre pris en compte par le SDAGE et le SAGE[29], sous l'Ă©gide notamment de l'Agence de l'eau et du COGEPOMI (ComitĂ© de gestion des poissons migrateurs) de la Loire. Il devrait donc devenir un Ă©lĂ©ment majeur de la trame verte et bleue nationale, et plus encore de la trame bleue, promues par le Grenelle de l'environnement et les lois Grenelle I et Grenelle II, avec un objectif de bon Ă©tat Ă©cologique des eaux et Ă©cosystĂšmes pour 2015. L'anguille Ă©tant une espĂšce capable de circuler hors des cours d'eau, la cartographie de ses corridors de migration reste cependant difficile. Les civelles font en outre en amont l'objet de braconnage et leur remontĂ©e est rendue difficile par des problĂšmes de fragmentation Ă©cologique de leurs corridors biologiques, certains ouvrages et zones terrestres restant encore difficiles Ă  franchir.

Multitude de civelles, anguilles en formation, translucides, petites, longues et fines.
Une étape du développement de l'anguille : la civelle.

La population d'anguilles du lac est mieux connue, grĂące Ă  divers travaux scientifiques[30] visant Ă  mieux comprendre la biologie de cette espĂšce et le fonctionnement de la mĂ©tapopulation du lac de Grand-Lieu au regard des facteurs environnementaux et liĂ©s Ă  l'activitĂ© humaine identifiables pour cette zone humide et son bassin versant. Un journal (quotidien) des prises de pĂȘche a Ă©tĂ© instituĂ© en 1990, qui doit ĂȘtre utilisĂ© depuis par tous les pĂȘcheurs professionnels du lac[30]. Au milieu des annĂ©es 1990, durant un an, des prĂ©lĂšvements mensuels ont Ă©tĂ© Ă©chantillonnĂ©s dans les captures des pĂȘcheurs professionnels, et la fraction non pĂȘchĂ©e a aussi Ă©tĂ© Ă©chantillonnĂ©e au moyen de filets expĂ©rimentaux. Leur Ăąge a Ă©tĂ© estimĂ© avec prĂ©cision par otolithomĂ©trie. La croissance des anguilles dans le lac a ainsi pu ĂȘtre modĂ©lisĂ©e pour chaque sexe[30].
Ceci a permis d'analyser la pĂȘche passĂ©e et rĂ©cente des anguilles sur le lac. Un modĂšle structurel a Ă©tĂ© utilisĂ© pour estimer l'abondance absolue aux diffĂ©rents Ăąges et les taux de mortalitĂ© dus Ă  la pĂȘche Ă  un instant « T », pour les diffĂ©rents Ăąges[30].
La pression de pĂȘche (amateur, mais surtout professionnelle) et la prĂ©dation aviaire sont les deux facteurs les plus visibles de l'extĂ©rieur qui influent dans la dynamique des populations et des sous-populations du lac de Grand-Lieu[30], mais d'autres facteurs peuvent ĂȘtre suspectĂ©s, dont une pollution discrĂšte de l'eau ou des sĂ©diments. Ainsi, les pesticides (insecticides et fongicides en particulier) ou les PCB, furanes et dioxines qui, mĂȘme en trĂšs faible quantitĂ©, en tant que toxiques ou perturbateurs endocriniens bioaccumulables, sont susceptibles d'induire une dĂ©lĂ©tion de la spermatogenĂšse et divers troubles chez les anguilles mĂąles. Les mĂ©taux lourds, dont le plomb issu des grenailles de plomb des cartouches de chasse ainsi que l'azoture de plomb des amorces de cartouches rĂ©centes, et le mercure qui, sous forme de fulminate de mercure, Ă©tait prĂ©sent dans toutes les amorces de munitions de chasse. Ce fulminate se transformait en vapeur contenant quelques milligrammes de mercure toxique et non dĂ©gradable Ă  chaque coup de feu. Une fois dans la vase, ce mercure peut ĂȘtre transformĂ© en mĂ©thylmercure (bien plus toxique que le mercure pur), par les bactĂ©ries des sĂ©diments). Ces polluants peuvent aussi affaiblir le systĂšme immunitaire des anguilles, et diminuer leur rĂ©sistance aux parasitoses.

Flore

La zone du lac abrite 250 espĂšces de vĂ©gĂ©taux et 220 d'algues. Huit plantes s'y trouvant sont protĂ©gĂ©es au niveau international[B 2]. La majeure partie du lac est recouverte d'herbiers flottants (cartographiĂ©s en 2004[31]), parsemĂ©s de limnanthĂšmes jaunes, de nĂ©nuphars jaunes et de chĂątaignes d’eau, mais c'est le nĂ©nuphar blanc qui domine ces zones. MenacĂ©es par les dĂ©prĂ©dations des ragondins, quelques rares stations de scirpes lacustres subsistent. Les zones inondables sont composĂ©es de roseliĂšres, de forĂȘts reposant sur de la vase, de prairies marĂ©cageuses. En bordure des zones tourbeuses, on trouve des fougĂšres des marais, qui cĂŽtoient parfois dans ce mĂȘme milieu des saules noir-cendrĂ©. La renoncule Ă  feuilles d’ophioglosse (ou bouton d'or Ă  feuilles d'ophioglosse) peuple les prairies humides du lac[32]. Les levis sont d'immenses Ăźles vĂ©gĂ©tales de plusieurs centaines de mĂštres qui, aux pĂ©riodes de montĂ©e des eaux, flottent au-dessus de plusieurs mĂštres d'eau et de vase. Elles sont couvertes de forĂȘts d'aulnes et de saules[B 2].

Étymologie

Grand-lieu signifierait « grand lac », d'ailleurs on ne dit pas localement : « Je vais au lac de Grand-Lieu », puisqu'il s'agirait lĂ  d'une tautologie, mais « Je vais Ă  Grand-Lieu ». Cette analyse Ă©tymologique a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par Michel Kervarec[33]. Selon lui, le mot lieu ici utilisĂ©, est issu d'un mot gaulois Ă©quivalant au loc'h breton et qui donne lai dans certaines rĂ©gions de France et leu dans l'Ouest. À l'appui de cette hypothĂšse, Xavier Delamarre mentionne le gaulois locu [lacu] que l'on retrouve dans diffĂ©rents toponymes, par exemple : Pennelocos « au bout du lac (de GenĂšve) » ou Sidoloucum (ItinĂ©raire d'Antonin), aujourd'hui Saulieu (CĂŽte-d'Or)[34]. En latin mĂ©diĂ©val, les rĂ©dacteurs des XIe – XIIIe siĂšcles notent soit lacus (« lac ») soit locus, latinisation du mot gaulois qui se superpose au latin locus « lieu ». La premiĂšre mention en français du lac est lac de Grand Leu au XIIIe siĂšcle. On est donc bien dans le sens lac[33].

Une autre approche fait procĂ©der Grand-Lieu de Grandis locus, c'est-Ă -dire « lieu oĂč l'on a vu de grands miracles ». L'ancienne appellation « DĂ©as » du site de l'actuelle commune de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu a vite Ă©tĂ© abandonnĂ©e au profit de monastĂšre de Saint-Philibert. Locus est, en latin mĂ©diĂ©val, un vocable qui dĂ©signe un Ă©tablissement de moindre importance qu'un monastĂšre principal. C'Ă©tait le cas de celui de DĂ©as par rapport Ă  celui de Noirmoutier dont il dĂ©pendait. DĂ©as est encore employĂ© en 1079 mais disparaĂźt ensuite. Monasterium Sancti Philiberti prend la relĂšve, puis Saint Philbert de Grandi Lacue en 1179. On trouve ensuite Saint Philbert de Grand Lieu en 1219, 1250 et 1265, alors que Saint Philbert de Grandis Lacus n'apparaĂźt qu'une fois, en 1258. Leu serait donc issu de locus et non pas de lacus[P 1].

Histoire

Préhistoire et Antiquité

Le sol du site s'est formé il y a 50 millions d'années, tandis que la configuration topographique s'est formée il y a deux millions d'années[B 1]. Le paysage observable au XXIe siÚcle prend forme au néolithique[P 2].

Six mille ans avant le prĂ©sent les parties qui n'Ă©taient pas encore comblĂ©es par les sables se couvrent d'une forĂȘt. Les dĂ©pĂŽts de cette forĂȘt constituent peu Ă  peu une couche de tourbe qui tĂ©moigne d'une longue pĂ©riode d'assĂ©chement du site. Dans cette tourbe on trouve la drosĂ©ra, des phragmites en plus des restes des grands arbres. La couche de tourbe peut atteindre 10 mĂštres d'Ă©paisseur. Le gisement du lac de Grand-Lieu est le cinquiĂšme de France et recĂšle 29 millions de mĂštres cubes de tourbe[P 2].

Le fond du lac est composĂ© de divers dĂ©pĂŽts sur une Ă©paisseur d'une trentaine de mĂštres. Des nappes d'eau douce captives se sont formĂ©es dans ces couches. Une analyse au carbone 14 permet de dater ces eaux, d'un volume de 90 millions de mĂštres cubes, qui seraient enfermĂ©es depuis 8 700 ans. Elles rĂ©vĂšlent une composition Ă  forte teneur en ammoniaque, en matiĂšres organiques et en fer[P 3].

L'Ă©tude des pollens pris dans la tourbe permet d'Ă©tablir que le site a connu une phase de baisse des eaux vers 3000 av. J.-C., les chĂȘnes s'imposant alors face aux ormes. Vers 1500 av. J.-C., les hĂȘtres deviennent plus nombreux, les cĂ©rĂ©ales et les vignes dĂ©posent leur empreinte plus abondamment. L'activitĂ© humaine entre en ligne de compte : les dĂ©frichements permettent la culture des cĂ©rĂ©ales, l'activitĂ© pastorale (des traces de charbons de bois ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes). Vers 1000 av. J.-C., les eaux remontent, la chĂȘnaie est progressivement engloutie[P 3].

À l'Ă©poque de Jules CĂ©sar, le niveau de l'eau est plus haut qu'au XXIe siĂšcle. Les Ambilatres peuplant la rĂ©gion dĂ©fendent leur sol « le plus souvent les pieds dans l'eau »[P 3].

Moyen Âge

Jusqu'aux travaux de canalisation au XVIIIe siÚcle, l'eau du lac s'évacue via un large marécage autour de l'ßle des Couëtils, pour rejoindre le cours du Tenu qui traverse cette zone avant de rejoindre la Loire. Ce débouché des eaux du lac s'appelle l'Itta. Le lieu de confluence avec le Tenu se faisait au niveau de l'ßle Marguerite (site qui s'appelait autrefois les trois chenaux)[P 4].

Dans le systĂšme fĂ©odal, le lac reprĂ©sentait la seigneurie de Grand-Lieu. Une fois sous domination bretonne (aprĂšs 851), il est placĂ© sous tutelle royale, puis ducale. En 1145, Conan III concĂšde certaines de ses prĂ©rogatives aux moines de Buzay. Ceux-ci vont les conserver 150 ans, notamment celle du droit de pĂȘche. Ils dĂ©cident de concĂ©der au seigneur de Vieillevigne leurs droits contre une rente annuelle de sept livres. Mais cette rente n'est plus payĂ©e dĂšs 1387[P 5]. La famille Machecoul-Gastineau s'arroge des droits qu'elle n'a pas, usurpe un titre de propriĂ©tĂ©[P 6].

La domination de ce curieux fief sans terres fermes n'est pas sans importance : la production piscicole du lac fournit le pays nantais. Le seigneur perçoit un droit d'eau et un droit de sennage (utilisation d'un filet de 200 mĂštres) et d'un droit d'Ă©cluse (utilisation d'un treillis pour capturer le poisson) auprĂšs de tous les pĂȘcheurs du lac[P 7].

Époque moderne

Carte manuscrite ancienne du lac, portant de nombreuses indications de noms de lieux.
Cartographie Cassini du lac et ses environs (1783-1786).

Les riverains du lac étaient soumis aux variations de niveau, les inondations étaient fréquentes. C'est au XVIIIe siÚcle que le travail humain de canalisation a profondément modifié la vie du lac[P 4]. Au nord, le creusement du canal de l'Acheneau va permettre de réguler les flux. Le mot Acheneau trouve son origine dans chenal. L'Acheneau part du lac au nord, rejoint le cours du Tenu, puis bifurque vers la Loire[P 8].

AprĂšs la RĂ©volution

En 1809, le comte Auguste de JuignĂ©, dĂ©tenteur des droits seigneuriaux sur le lac, projette de l'assĂ©cher pour disposer de terres cultivables. Ce type de dĂ©marche n'est pas rare, les promoteurs de ce genre d'initiative s'appuyant sur l'argument Ă©conomique mais Ă©galement celui de la salubritĂ©, les zones marĂ©cageuses Ă©tant potentiellement malsaines. La famille de JuignĂ© va dĂšs lors tenter avec acharnement de mener Ă  bien ce projet. Un moment menacĂ©s par la RĂ©volution et l'Empire, les droits seigneuriaux de cette famille sont finalement maintenus. En 1844, les propriĂ©taires du lac sont la famille de JuignĂ© (3 564 hectares), la famille de Louis de Saint-Aignan (143 hectares), la famille Juchault des JamoniĂšres (74 hectares) et le comte Antoine d'Eserot d'EstrĂ©e (57 hectares)[P 9].

Mais ce projet se heurte aux projets des riverains[P 10]. Au cours du XIXe siĂšcle l'avenir du lac se dĂ©cide dans l'affrontement entre le comte de JuignĂ© et le Syndicat du canal de Buzay tenu par des notables locaux[P 11]. Le comte de JuignĂ© doit en outre combattre les riverains qui s'octroient indĂ»ment des parties du lac ; il n'hĂ©site pas par exemple Ă  mener une action contre le trĂšs en vue M. des JamoniĂšres[P 12]. Le comte monte un projet d'un montant de trois millions de francs de l'Ă©poque dans le but d'assĂ©cher des terres pour les vendre comme terrain cultivable. Il espĂšre rĂ©cupĂ©rer trois mille hectares, principalement destinĂ©s Ă  servir de terres Ă  fourrages pour bĂȘtes Ă  cornes, mais Ă©galement de terres maraĂźchĂšres[P 13].

Gustave de JuignĂ© succĂšde Ă  son pĂšre dans le dernier tiers du XIXe siĂšcle[P 14]. Lui aussi veut mener ce projet d'assĂšchement Ă  bien, mais il se heurte Ă  une contestation des partisans de la domanialitĂ© du lac. En 1898, aprĂšs une intervention du dĂ©putĂ© de la Loire-InfĂ©rieure, Gustave Roch, le parlement dĂ©cide d'ouvrir une Ă©tude de domanialitĂ©, et le Conseil d'État dĂ©cide que la question de la propriĂ©tĂ© du lac ne peut ĂȘtre tranchĂ©e que par la Justice. Ce dernier rebondissement met un terme aux ardeurs des JuignĂ©[P 15].

XXe et XXIe siĂšcles

Au dĂ©but du XXe siĂšcle, le nouveau propriĂ©taire, le marquis Jacques Leclerc de JuignĂ©, qui Ă  son tour envisage des projets d'assĂšchement, fait face Ă  une rĂ©volte des pĂȘcheurs. La presse locale prend fait et cause pour ceux-ci, montrant du doigt le dernier « seigneur de Retz », disposant de droits venant d'un autre Ăąge. AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, le marquis commence Ă  cĂ©der ses terres. Entre 1921 et 1924, il en vend 850 hectares dans la partie sud. Mais, en 1947, il parvient Ă  devenir prĂ©sident du Syndicat du canal de Buzay. Il se lance de nouveau dans la promotion d'un projet d'assĂšchement. Un nouvel Ă©lĂ©ment est apparu lors de la guerre rĂ©cemment achevĂ©e : les tourbiĂšres du lac se sont rĂ©vĂ©lĂ©es exploitables. De nouvelles perspectives Ă©conomiques apparaissent Ă©galement avec le projet de dĂ©velopper un parc floral en prenant exemple sur les Pays-Bas. Le projet se dessine, on prĂ©voit une digue orientĂ©e nord-sud dĂ©limitant la partie Ă  assĂ©cher, Ă  l'ouest du lac, l'eau devant ĂȘtre Ă©vacuĂ©e par l'Ă©tier de Boiseau. Il Ă©tait mĂȘme prĂ©vu une prise en charge par l'État de 60 % du budget[P 16].

Le projet n'aboutissant toujours pas en 1947, environ 2 780 hectares sur 4 000 au total sont cĂ©dĂ©s par le marquis, pour trente millions de francs, Ă  une sociĂ©tĂ© composĂ©e de 4 000 actionnaires dont Jean-Pierre Guerlain[P 16], la SociĂ©tĂ© civile immobiliĂšre du domaine de Grand-Lieu, qui devient propriĂ©taire d'une partie du lac. Le but de cette acquisition est d'assĂ©cher le terrain pour le vendre sous forme de terre agricole[35].

En 1954, un certain Kwantes, au nom d'une sociĂ©tĂ© hollandaise, se porte acquĂ©reur de la majoritĂ© des actions pour crĂ©er des champs de fleurs sur le site du lac, sur 1 000 hectares. À la suite de dĂ©saccords entre des riverains et une partie des actionnaires, le projet est abandonnĂ©. Kwantes, en 1960, vend ses parts au parfumeur Jean-Pierre Guerlain, qui achĂšte la majoritĂ© des parts de la sociĂ©tĂ© en acquĂ©rant celles de petits actionnaires[P 16].

Les 850 hectares vendus par le marquis dans les annĂ©es 1920 sont achetĂ©s par une autre SCI, et plus tard deviennent possession de la Fondation nationale pour la protection des habitats de la faune sauvage. Guerlain fait bĂątir une maison sur la rive de sa partie du lac, fait creuser un canal menant de sa maison Ă  la Loire, canal de quatre kilomĂštres qui s'appellera par la suite « canal Guerlain » ou « canal du large ». Il souhaite fermer l'accĂšs du lac au public pour en faire un terrain de chasse pour lui et ses invitĂ©s[P 17].

Vue du lac sous le soleil, au second plan la rive boisée.
Le lac de Grand-Lieu Ă  Passay, La ChevroliĂšre

En 1972, Jean-Pierre Guerlain rencontre LoĂŻc Marion, un jeune chercheur qui rĂ©dige un mĂ©moire sur l'Ă©cologie du lac de Grand-Lieu. Celui-ci rĂ©ussit Ă  le convaincre de demander la crĂ©ation d'une rĂ©serve naturelle Ă  partir de sa propriĂ©tĂ©[P 16]. Le 28 dĂ©cembre 1977, il en fait don partiel Ă  l'État français en obtenant en contrepartie que cette zone soit dĂ©clarĂ©e rĂ©serve naturelle, acte rĂ©alisĂ© le 10 septembre 1980. Deux autres conditions sont remplies : le maintien du droit de pĂȘche pour les pĂȘcheurs professionnels et un droit de chasse maintenu pour M. et Mme Guerlain accompagnĂ©s de trois invitĂ©s[35]. Le don ne concernant que les deux tiers du lac, il reçoit un dĂ©dommagement de trois millions de francs, dont un million pour dĂ©dommager les autres actionnaires[P 17]. Il obtient en outre que la gestion de la rĂ©serve naturelle soit confiĂ©e Ă  la SociĂ©tĂ© nationale de protection de la nature, chose faite depuis le 16 septembre 1985[35], avec pour mission la valorisation du site sur une surface de 25,96 km2[36]. Le premier directeur de la rĂ©serve est LoĂŻc Marion[P 17].

En 1992, du fait de l’eutrophisation du lac, le ministĂšre de l’Environnement, le conseil rĂ©gional et le conseil gĂ©nĂ©ral ont mis en place un plan de sauvetage. Les mesures ont visĂ© Ă  Ă©tablir un rĂ©gime hydraulique plus naturel, Ă  agir sur la pollution du bassin versant, Ă  Ă©tablir un schĂ©ma d'amĂ©nagement et de gestion des eaux (SAGE), et en intervenant pour favoriser l'Ă©vacuation de la vase[35].

Le programme LIFE (acronyme de L'instrument financier pour l'environnement) initiĂ© en 1994 avait pour but de lancer l’opĂ©ration de sauvetage en concentrant les efforts sur certains Ă©lĂ©ments. Cela s'est traduit par l'achat de terrains, la mesure rĂ©guliĂšre de la qualitĂ© des eaux se dĂ©versant dans le lac, des travaux de lutte contre l’envasement et la crĂ©ation de la Maison de la rĂ©serve[35]. Le lac est Ă  nouveau classĂ© en 1995 par un organisme, le Ramsar, pour la conservation et l'utilisation durable de la zone humide du lac[37].

Le , les 650 hectares gĂ©rĂ©s par la FĂ©dĂ©ration des chasseurs de Loire-Atlantique ont Ă©tĂ© classĂ©s en rĂ©serve naturelle rĂ©gionale par le conseil rĂ©gional des Pays de la Loire[24].

Selon certains opposants au projet d'aĂ©roport du Grand Ouest, la fermeture de l'aĂ©roport de Nantes-Atlantique tout proche pourrait entraĂźner une urbanisation des rives du lac, et avoir ainsi des impacts nĂ©gatifs sur l'environnement. Certains d'entre eux considĂšrent mĂȘme que le prolongement de la seule piste de Nantes Atlantique n'aurait aucun impact pour la faune de la rĂ©serve naturelle. Selon le directeur adjoint de la Dreal : « Ce n'est pas la proximitĂ© de l'aĂ©roport actuel qui limite l'urbanisation de ces communes, mais les contraintes liĂ©es Ă  la loi littoral qui resteront en vigueur mĂȘme si Nantes-Atlantique dĂ©mĂ©nage ailleurs »[38] - [39].

Activités humaines

PĂȘche

Pratiques et savoir-faire des pĂȘcheurs du lac de Grand-Lieu (Loire-Atlantique) *
Domaine Savoir-faire
Lieu d'inventaire Lac de Grand-Lieu
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France)
Dans le coin d'une piĂšce aux murs de pierres, un vieil Ă©tabli de bois autour duquel sont disposĂ©s des filets et des nasses de pĂȘcheur.
Établi type d'un pĂȘcheur, maison des pĂȘcheurs de Passay

On a retrouvĂ© des vestiges de pirogues monoxyles et des traces de peuplades celtiques sur le site du lac, signes de l'anciennetĂ© de l'utilisation du lieu pour la pĂȘche[B 2]. À partir du Moyen Âge, la pĂȘche sur le lac est un droit seigneurial qui ne sera remis en cause qu'en 1907. À cette Ă©poque se crĂ©e une coopĂ©rative de pĂȘcheurs professionnels[P 18]. En 1920, ils sont 120, puis 74 en 1938, 21 en 1967 et 8 en 2010[P 18].

Le lac de Grand-Lieu permet la pĂȘche d'anguilles, de brochets, sandres, tanches, perches, gardons, carpes, brĂšmes et poissons-chats. Une pĂ©riode de fermeture de la pĂȘche est instaurĂ©e du 15 avril au 15 juin pour permettre le frai, sauf pour le brochet et l'anguille[P 19]. La pratique de la pĂȘche sert aussi Ă  la rĂ©gulation des espĂšces invasives comme le poisson-chat, l'Ă©crevisse amĂ©ricaine et celle de Louisiane. Les pĂȘcheurs ont aussi rĂ©ussi Ă  rĂ©guler la prolifĂ©ration des rats musquĂ©s et des ragondins[40].

Les outils de pĂȘche sont le verveux, grand filet Ă  trois poches ouvertes grĂące Ă  des anneaux de bois ou de plastique, l'araignĂ©e, filet droit de plusieurs dizaines de mĂštres, la bosselle et la louve, qui sont peu utilisĂ©es par les professionnels, plutĂŽt par les riverains qui pratiquent la pĂȘche[B 2]. Chaque pĂȘcheur dispose de 120 filets dont 10 verveux[P 19].

Avant l'apparition de la motorisation, l'embarcation utilisĂ©e pour la pĂȘche Ă©tait la plate, qui s'apparente Ă  la toue de Loire et Ă  la yole du Marais breton. Ses dimensions sont de 5,50 m de long sur 1,65 m de large pour un creux de 1,65 m[P 20].

Les pratiques et l'organisation de la pĂȘche professionnelle au lac de Grand-Lieu ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es Ă  l'inventaire national français du patrimoine culturel immatĂ©riel en 2017[41] - [42].

Chasse

Sous l'Ancien RĂ©gime, la chasse est tolĂ©rĂ©e sur le lac ; les oiseaux de passage sur le domaine royal peuvent ĂȘtre abattus. Les acquĂ©reurs des terres de JuignĂ© crĂ©ent, en 1926, une sociĂ©tĂ© de chasse. Celle-ci prend le nom de sociĂ©tĂ© Saint-Hubert club aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Membre de cette sociĂ©tĂ©, Guerlain en rachetant le lac limite la quantitĂ© de chasseurs, mais en est un lui-mĂȘme. Il contribue Ă  repeupler le lac : pour la seule annĂ©e 1963, une couveuse artificielle permet de lĂącher 15 000 jeunes canards. La quantitĂ© de plomb de chasse dĂ©versĂ©e dans le lac et le nombre d'animaux abattus dans cette pĂ©riode sont inconnus[P 21].

Depuis le classement du site, la chasse y est interdite. Elle est autorisée autour du lac[P 22].

Agriculture et Ă©levage

Plan large du lac pris d'avion ; le ciel est brumeux, on distingue les vastes zones de végétation flottante. Au premier plan, un paysage agricole et boisé, avec des zones d'habitation.
Le lac de Grand-Lieu vu du ciel.

L'agriculture dans la zone du lac est dite « agriculture extensive ». Elle est essentiellement fourragÚre. Les prairies humides accueillent le pùturage extensif. Cette activité se pratique dans les marais des territoires de Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et La ChevroliÚre et ceux de la vallée de l'Acheneau.

Aux abords du lac, l'activitĂ© est fortement dominĂ©e par l’élevage bovin. Sur les 1 600 hectares du marais de Grand-Lieu, 1 200 Ă  1 300 sont mis en exploitation. Les prairies sont, dĂšs que le niveau de l'eau le permet, utilisĂ©es pour la pĂąture, ou fauchĂ©es. Ce type d'activitĂ© agricole contribue Ă  la vitalitĂ© des prairies humides. Au-delĂ  de ce voisinage immĂ©diat, 300 exploitations agricoles sont recensĂ©es sur le territoire des communes avoisinantes, et le bassin versant accueille 70 000 ha de surface agricole[43].

La mise en place d'un barrage sur l'Acheneau Ă  Bouaye en 1960 a permis la rationalisation de l'exploitation de prairies pour l'alimentation des Ă©levages, le niveau des eaux devenant maĂźtrisable[P 23]. En 1995, les prĂ©occupations Ă©cologiques ont conduit les responsables des rĂ©serves naturelles Ă  conserver un niveau Ă©levĂ© jusqu'en juin. À titre expĂ©rimental, le ministĂšre de l'Environnement dĂ©crĂšte une hausse de 40 cm du niveau du lac. Des agriculteurs et Ă©leveurs, en signe de protestation, forcent les portes du barrage de Bouaye, et en une nuit, millions de m3 s'Ă©chappent. L'expĂ©rience continue nĂ©anmoins. Entre 1996 et 1998, la rĂ©colte de fourrage se maintient au niveau habituel. Les trois annĂ©es suivantes, les conditions climatiques, entraĂźnant l’inondation des prairies huit mois de l'annĂ©e, font chuter le rendement de 15 Ă  20 rouleaux Ă  l'hectare en 1998 Ă  4 Ă  5 rouleaux Ă  l'hectare. L'opposition entre les agriculteurs et les responsables du lac est rĂ©glĂ©e par la PrĂ©fecture. La dĂ©cision de baisser le niveau du lac provoque le dĂ©part du directeur de la rĂ©serve, LoĂŻc Marion[P 24].

Tourisme

Barque sur un plan d'eau sans rides.
Site de Passay.

Du fait de son classement en zone protĂ©gĂ©e, l'accĂšs au lac de Grand-Lieu est restreint. Une Ă©tude a Ă©tĂ© conduite et pourrait conduire Ă  la mise en Ɠuvre d'un projet raisonnĂ© de valorisation reposant, en particulier, sur une ouverture limitĂ©e au public et une restauration des boisements. La navigation est interdite sur le lac, sauf pour sept pĂȘcheurs professionnels qui possĂšdent une autorisation spĂ©ciale.

Avec une topographie trĂšs peu marquĂ©e, des contours mouvants et une vĂ©gĂ©tation malaisĂ©e Ă  traverser sur son pourtour, le lac de Grand-Lieu est difficile d'accĂšs[44]. Hormis lors des crues d'hiver, il n'est directement accessible qu'Ă  quelques endroits bien prĂ©cis, comme Ă  Bouaye au nord, ainsi qu'Ă  Saint-Aignan-Grandlieu au lieu-dit la Pierre AigĂŒe, et Ă  la maison des pĂȘcheurs de Passay Ă  La ChevroliĂšre Ă  l'est ; il est Ă©galement visible depuis le sommet du clocher de l'Ă©glise de Saint-Lumine-de-Coutais au sud-ouest.

Pour les visiteurs, la Maison des PĂȘcheurs du lac de Grand Lieu[45] (anciennement Maison touristique de Passay) est crĂ©Ă©e Ă  Passay prĂ©sentant le lac et son Ă©cosystĂšme ainsi que l'histoire des pĂȘcheurs locaux. Une tour panoramique permet aussi de voir la faune Ă©voluer dans son milieu[44]. La Maison du Lac de Grand-Lieu Ă  Bouaye propose une exposition sur le lac et une visite guidĂ©e jusqu'Ă  l'ancien Pavillon Guerlain qui domine le lac.

Protection du site

La zone du lac de Grand-Lieu bĂ©nĂ©ficie de nombreuses protections environnementales ou de labels. Le tableau suivant rĂ©pertorie celles qui concernent strictement le lac lui-mĂȘme, Ă  l'exclusion des espaces attenants (par exemple le marais de Tenu)[46] - [47] - [48] - [49] - [50].

Protection naturelle
Dénomination Numéro(s) Type Surface (ha) Communes
Lac de Grand Lieu FR7200014 Ramsar 6233 Bouaye, La ChevroliĂšre, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-PĂšre, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-LĂ©ger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu FR3600048[3] - [51] RĂ©serve naturelle nationale 2 694 officiel (2567 SIG) Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu RNR191-FR9300128[52] - [53] Réserve naturelle régionale 655 officiel (631 SIG) Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu FR1100680 Natura 2000 23 Bouaye, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu FR1100740 2801 Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu FR5210008[54] Natura 2000 (ZPS) 5 746 Bouaye, La ChevroliĂšre, Pont-Saint-Martin, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-LĂ©ger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu FR5200625[55] Natura 2000 (SIC) 6 308 Bouaye, La ChevroliĂšre, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-PĂšre, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-LĂ©ger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Lac de Grand-Lieu et ses abords 44 SC 49 a (décret du 24/08/1982) Site classé 0? Bouaye, La ChevroliÚre, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-PÚre, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-Léger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
32 ensembles bordant Lac de Grand-Lieu 44 SI 49 b (arrĂȘtĂ© du 31/08/1989) Site inscrit 0? Bouaye, La ChevroliĂšre, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-PĂšre, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-LĂ©ger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
Prés de Saint-Lumine et de Saint-Mars FR1100882 Natura 2000 19 Saint-Mars-de-Coutais
Rives nord du lac de Grand-Lieu FR1100888 38 Bouaye, Saint-Aignan-Grandlieu
Rives nord du lac de Grand-Lieu FR1100890 0? Bouaye, Saint-Aignan-Grandlieu
Rives nord du lac de Grand-Lieu FR1100640 18 Bouaye, Saint-Aignan-Grandlieu
Lac de Grand-Lieu ZNIEFF 520006647 (00001009) ZNIEFF de
2e génération
6 281 Bouaye, La ChevroliĂšre, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-PĂšre, Saint-Aignan-Grandlieu, Saint-LĂ©ger-les-Vignes, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu

Le lac de Grand-Lieu dans la culture

La cité d'Herbauges

Une ancienne légende[56] raconte qu'une cité nommée « Herbauges » aurait été engloutie par le lac au cours du VIe siÚcle. Cette vengeance divine aurait été provoquée par la résistance que la ville opposait aux efforts de l'évangélisateur nantais saint Martin de Vertou.

Toujours selon cette histoire, un ange serait apparu en rĂȘve Ă  saint Martin, lui ordonnant de partir, n'emmenant dans sa fuite que les deux seuls convertis de la ville, un certain Romain et sa femme. Quoi qu'ils puissent entendre, aucun d'entre eux ne devait regarder en arriĂšre. Lorsque, intriguĂ©e par le bruit, la femme cĂ©da Ă  la curiositĂ©, elle fut pĂ©trifiĂ©e. Le lieu-dit des « dames de pierres » Ă  Pont-Saint-Martin, visitable, est prĂ©sentĂ© comme le lieu oĂč cette histoire se serait dĂ©roulĂ©e.

Le lendemain, la ville avait disparu, engloutie par une brusque montĂ©e des eaux et remplacĂ©e par une terre inculte : le lac de Grand-Lieu. La lĂ©gende ajoute que le son des cloches de la ville disparue peut ĂȘtre entendu chaque soir de NoĂ«l[57]. Ce rĂ©cit de chĂątiment divin cruel et vindicatif, n’épargnant ni murs, ni bĂȘtes, ni enfants, peut ĂȘtre rapprochĂ© du mythe de Sodome ou, mieux encore, de la ville engloutie d'Ys[58] - [59].

La légende du cheval Mallet

Dessin reprĂ©sentant, sur fond de nuit de pleine lune, un cheval blanc harnachĂ©, dont l’Ɠil Ă©met une lueur jaune, et devant lequel se trouve la silhouette noire d'un homme portant Ă©pĂ©e.
Le cheval Mallet

La lĂ©gende du cheval Mallet, qui connaĂźt quelques variantes locales, semble Ă©tendue Ă  toute la rĂ©gion du lac de Grand-Lieu — autour duquel ce cheval Ă©tait censĂ© se promener[57] — et dans l'Aunis[60]. Ce cheval de couleur blanche qui semble ordinaire est rencontrĂ© au hasard de la route, gĂ©nĂ©ralement par des paysans et des voyageurs qui reviennent d'une longue veillĂ©e, et les tente en leur proposant de monter en selle, ou les y oblige. Le cheval Mallet part alors dans une course folle, rapide comme l'Ă©clair, il n'est arrĂȘtĂ© ni par les ocĂ©ans ni par les continents. La chevauchĂ©e se termine toujours au matin par la mort du cavalier, qui est jetĂ© Ă  terre et meurt gĂ©nĂ©ralement sur le coup, ou alors est piĂ©tinĂ© Ă  mort par sa monture, ou encore jetĂ© dans un prĂ©cipice ou dans une fontaine. Des traces de sabots « Ă  la forme Ă©trange » pouvaient ĂȘtre retrouvĂ©es Ă  cĂŽtĂ© du corps.

La légende de l'ßle Dun

Il s'agit d'une presqu'ßle de la rive nord du lac qui se situe prÚs de la pointe du site de Pierre Aiguë (Saint-Aignan-de-Grandlieu). Il y a sur cette « ßle » un puits qui est au centre d'une légende. Une créature surnaturelle y serait enfermée[56].

La fĂȘte des pĂȘcheurs

La FĂȘte des pĂȘcheurs de Grand-Lieu est une cĂ©lĂ©bration annuelle qui existe depuis plus d'un siĂšcle. Sous la forme existant en 2010, elle dure deux jours en aoĂ»t, dans la commune de La ChevroliĂšre sur le site du port d'Ă©tĂ© de Passay, au bord du lac de Grand-Lieu. Les pĂȘcheurs professionnels en activitĂ© y partagent leurs connaissances du lac et de leur activitĂ©[61].

Utilisation du lac comme décor

Le clip de la chanson À quoi je sers de MylĂšne Farmer a Ă©tĂ© tournĂ© au lac de Grand-Lieu, en 1989[62].

Voir aussi

Ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article

  • [Balança 2003] Erwan Balança, Grand-Lieu, un lac tropical en Pays nantais, VerriĂšres, l'Étrave, , 118 p. (ISBN 2-909599-63-9).
  • [Boret 2010] Patrice Boret, « Les levis de Grand-lieu », Zones humides infos, SNPN, no 67,‎ (ISSN 1165-452X).
  • [Dubrac et Michel 2005] Bruno Dubrac et HervĂ© Michel, Guide des oiseaux de Bretagne et de Loire-Atlantique, ScorbĂ©-Clairvaux, Hypolais, , 260 p. (ISBN 2-913307-05-1).
  • [Kervarec 1999] Michel Kervarec et Association Nantes-histoire, Chemins d'historiens, mĂ©langes pour Robert Durand, Rennes, Ă©d. ApogĂ©e, , 191 p. (ISBN 2-84398-052-6, prĂ©sentation en ligne), p. 64.
  • [PierrelĂ©e 2004] Dominique PierrelĂ©e, Grand Lieu lac et marais, mĂ©moire des paysages entre Loire et baie, Nantes, Ă©d. SiloĂ«, , 294 p., sur side.developpement-durable.gouv.fr (ISBN 2-84231-312-7, prĂ©sentation en ligne).

Autres ouvrages

  • [AndrĂ© et al. 2000] Jacques AndrĂ©, Claude Naud et Marie-Jo Coulon, À Grand-Lieu, un village de pĂȘcheurs, Passay se raconte, Nantes, Ă©d. SiloĂ«, , 316 p. (ISBN 2-84231-146-9).
  • [Bathany 2010] Jean-Pierre Bathany, Requiem au lac de Grand-Lieu, Quimper, A. Bargain, coll. « EnquĂȘtes et suspense », , 350 p. (ISBN 978-2-35550-062-6).
  • [François 1986] Camille François, Le Lac de Grandlieu, La Baule, Éditions des Paludiers, , 56 p. (ISBN 2-85639-008-0, BNF 34901981).
  • [FrĂ©or 1979] Pierre FrĂ©or, Le Lac de Grandlieu ; suivi de Les Binet de Jasson ; et de Le cheval Mallet, PaimbƓuf, Éditions du Pays de Retz, , 93 p..
  • [Grandmaison 2009] Hubert de Grandmaison, Un extraordinaire combat pour la maĂźtrise de l'eau en Pays de Retz et marais breton, Laval, Ă©d. SiloĂ«, , 126 p..
  • [Guillou et al. 2010] Jean-Jacques Guillou, Stefano Cottini, Yann DelanoĂ«, Zhiquiang Liao et Martin Sanchez, DĂ©placement des interactions entre couvert vĂ©gĂ©tal et sĂ©dimentation-Ă©rosion dans une zone humide tidale, aprĂšs modifications par endiguement et fixation haute du niveau d'Ă©tiage (Grand-Lieu, Loire-Atlantique, France), Les Sables d’Olonne, Ă©d. Paralia CFL, (lire en ligne).
  • [MaĂźtre 1993] LĂ©on MaĂźtre, Le Lac de Grandlieu et ses affluents : histoire, pĂšche, navigation, dessĂšchement, Paris, Res universis, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1912), 252 p..
  • [Marion (L.) 1999] LoĂŻc Marion, Le Lac de Grand-Lieu, un joyau tropical Ă  prĂ©server, Paris, SociĂ©tĂ© de la protection de la nature, IKON, , 62 p..
  • [Marion (L. et P.) 1975] LoĂŻc Marion et Pierrick Marion, Contribution Ă  l'Ă©tude Ă©cologique du lac de Grandlieu, Nantes, sociĂ©tĂ© des sciences naturelles de l'Ouest de la France, , 611 p..
  • [Morange 2000] Jean-François Morange, Nouvelles de Grand-Lieu 1 et 2, Nantes, Ă©d. SiloĂ«, , 191 p. (ISBN 2-84231-138-8).
  • [Pacreau 2009] Fanny Pacreau, Les Macres et le lac de Grand Lieu, Machecoul, Éditions d'ici-lĂ  Retz, , 63 p. (ISBN 978-2-9531348-1-0).
  • [Parant 2005] Jean-Luc Parant, À Boulevue, Nantes, Joca Seria, , 96 p. (ISBN 2-84809-034-0).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L'eau libre s'entend ici comme une étendue d'eau dégagée de toute végétation.

Références

  • Autres rĂ©fĂ©rences
  1. (hiver)
  2. (été)
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    Voir aussi « Circulaire du 25/01/10 relative Ă  la mise en Ɠuvre par l’Etat et ses Ă©tablissements publics d’un plan d’actions pour la restauration de la continuitĂ© Ă©cologique des cours d’eau », sur aida.ineris.fr (consultĂ© le ), Ă  la suite du rĂšglement europĂ©en n° 1100/2007 du 18 septembre 2007 instituant des mesures pour la reconstitution d’un stock d’anguilles en Europe.
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