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Marais breton

Le Marais breton (ou Marais breton-vendéen, pour la partie vendéenne, par décision du conseil départemental), est une zone géographique humide de France située sur le littoral de l'océan Atlantique. Il marque la limite entre deux anciennes provinces françaises, la Bretagne et le Poitou, et s'étend sur deux départements, la Loire-Atlantique et, majoritairement, la Vendée, tous deux inclus dans la région administrative des Pays de la Loire.

Marais breton
Image illustrative de l’article Marais breton
Le Marais breton vers Bois-de-Céné.

Pays France
Région française Pays de la Loire
DĂ©partement Loire-Atlantique
Vendée
Villes principales Beauvoir-sur-Mer, Bouin, Challans,
Saint-Jean-de-Monts, Machecoul-Saint-MĂŞme
CoordonnĂ©es 46° 55′ 28″ nord, 2° 03′ 14″ ouest
Superficie approximative 360[1] km2
RĂ©gions naturelles
voisines
Pays de Retz
Bocage vendéen
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Marais breton
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Marais breton
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Marais breton

Le Marais breton est protégé par des digues et des dunes (stabilisées par des pins, forêt des Pays-de-Monts) car dans les alentours de Bouin, par exemple, les terres parfois en dessous du niveau de l'océan étaient autrefois soumises à de fréquents raz-de-marée. Un système de vannage empêchant les eaux salées de remonter dans plusieurs zones du marais a autrefois été également mis en place afin de rendre le marais breton compatible avec l'agriculture. Le marais est un lieu d’observation privilégié, un site reconnu pour sa nature préservée et son tourisme écoresponsable.

GĂ©ographie

Le Marais breton s'Ă©tend sur 36 000 hectares comprenant un rĂ©seau de canaux (Ă©tiers), des prairies humides et des polders d'une grande richesse biologique. Il s'Ă©tend, du nord au sud, des communes des Moutiers-en-Retz Ă  Saint-Gilles-Croix-de-Vie sur le littoral et de Machecoul-Saint-MĂŞme Ă  Challans dans les terres, Ă  l'est[1].

Histoire

À l'origine, la zone faisait partie d'une ancienne grande baie recouverte par l'océan (la baie de Bretagne). Des nombreuses îles parsemant cette baie, seule l'île de Noirmoutier est encore entourée par la mer. Bouin, Sallertaine, l'Île-Chauvet sont d'anciennes îles aujourd’hui rattachées au continent. Au cours de la Préhistoire, une sédimentation fluviale en provenance de la Loire et de la Charente a créé une zone de dépôt à versements successifs fermant la baie peu à peu.

Les premières salines ont été creusées au début de l’ère chrétienne sous l’influence des Romains. Les moines bénédictins du XIe au XIIIe siècle entreprirent la construction d'installations salicoles : fosses, étiers. Ils s'installèrent notamment à l'Île-Chauvet, et dans d'autres abbayes.

Le marais Ă©tait rĂ©putĂ©, depuis le Moyen Ă‚ge jusqu'au XVIIIe siècle, pour ses marais salants qui ont hissĂ© le Marais breton au rang de plus grand producteur de sel en France (du XVe au XVIIIe siècle avec jusqu'Ă  30 000 tonnes produites par an). La consommation de sel Ă©tait alors beaucoup plus importante que maintenant car utilisĂ© comme principal agent de conservation des aliments : la salaison Ă©tait très rĂ©pandue.

Les deux paroisses qui produisaient à cette époque le plus de sel étaient celles de Bouin et de Bourgneuf. Celui-ci était ensuite exporté principalement vers les pays nordiques par les marchands de la Hanse depuis les ports de Bourgneuf-en-Retz puis du Collet. Mais l'envasement progressif de la baie (provoqué en partie par les tonnes de lest de cale que les navires larguaient avant de charger le sel) mit fin au commerce à grande échelle, l'accès aux ports devenant de plus en plus difficile pour les navires. Cette zone de production est alors progressivement abandonnée au profit des salines de la mer Méditerranée.

L'activité agricole a progressivement supplanté l'activité salicole et engage un réaménagement des marais. L'eau salée est progressivement rejetée vers la mer au profit des eaux de pluie qui remplissent les étiers du marais. De nos jours, l'eau du marais est complètement douce à l'exception de zones situées en bord de mer, comme à La Barre-de-Monts, Beauvoir-sur-Mer, Bouin, Bourgneuf, où l'eau est salée, notamment pour les activités ostréicoles. Des fossés plus larges et moins nombreux ont été aménagés et creusés pour assurer une meilleure irrigation et un bon drainage en hiver du marais breton.

En 1965, les marais de Machecoul, Bois-de-Céné et Saint-Gervais, jusqu'alors gérés en eau salée, bénéficient d'une alimentation estivale en eau douce, acheminée de la Loire par le canal de la Martinière, l'Acheneau et le Tenu. L'eau est ensuite pompée à Machecoul, à la Pommeraie, pour alimenter les marais.

Culture

Au niveau musical, le Marais breton possède un répertoire de musiques et de danses traditionnelles proches de régions voisines (Bocage vendéen et Haute-Bretagne), et dispose de l'instrument de musique commun au Pays nantais, la veuze (dont l'aire de diffusion correspond à peu près au Pays nantais augmenté des communes vendéennes situées dans le Marais breton) ainsi que d'une danse, la maraîchine.

Pour découvrir la culture maraîchine, l'histoire du Marais et de ses habitants, il existe l'écomusée du Daviaud à La Barre-de-Monts.

Aujourd'hui

Aujourd'hui les activités ostréicoles ont pris le relais (huîtres Vendée-Atlantique) et le tourisme s'est considérablement développé autour des stations balnéaires de la baie de Bourgneuf (Les Moutiers-en-Retz, Noirmoutier, etc.) et de la côte vendéenne (Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Saint-Jean-de-Monts, etc.).

L'activité salicole connaît depuis quelques années un nouveau souffle dans le Marais breton, notamment sur l'île de Noirmoutier, à Beauvoir-sur-Mer, Bouin et à Bourgneuf-en-Retz, dû notamment au regain d'intérêt des activités traditionnelles et au potentiel touristique qu'il suscite, autant que pour la qualité de la production.

Les Ă©oliennes de Bouin mises en service le sont devenues des attractions visibles dans tout le nord du marais. Elles produisent de l'Ă©nergie pour près de 20 000 foyers, hors chauffage. L'Ă©lectricitĂ© produite est envoyĂ©e directement dans le rĂ©seau de distribution Ă©lectrique lĂ  oĂą il y en a besoin.

En 2018, une démarche participative et consultative réunissant élus, habitants et acteurs du tourisme local, a permis de créer une nouvelle marque territoriale appelée « Le Marô - Marais breton vendéen ». Les objectifs sont multiples : augmenter la notoriété du territoire, fédérer l'ensemble des acteurs autour d'une marque et d'une communication forte et préserver le territoire avec un tourisme écoresponsable, respectant la nature[2]. La démarche a obtenu en , les palmes du tourisme durable dans la catégorie territoire et destination[3].

Marais salants

Gros sel du passage du Gois.

Surtout concentrés sur la frange littorale de la baie de Bourgneuf, ils produisent du sel de qualité grâce à plusieurs facteurs :

  • facteur gĂ©omorphologique : la terre argileuse permet de construire des bassins et des Ĺ“illets[4] Ă©tanches, nĂ©cessaires au processus d'Ă©vaporation de l'eau. Évaporation favorisĂ©e notamment par la propriĂ©tĂ© qu'a cette terre de restituer la chaleur accumulĂ©e ;
  • facteur climatique : le temps ensoleillĂ© et les douces brises estivales constituent des conditions idĂ©ales pour une rĂ©colte rĂ©gulière du sel.

Environnement

Selon Natura 2000, le Marais breton fait partie d'un cadre géographique plus large englobant également la forêt domaniale des Pays-de-Monts, la baie de Bourgneuf, et l'île de Noirmoutier[5].

Cette mĂŞme zone gĂ©ographique a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e le , zone humide d’importance internationale au titre de la Convention de Ramsar[6] - [7] car le site rĂ©pond Ă  huit des neuf critères, comme sa reprĂ©sentativitĂ© au titre des systèmes d’estrans et de grands marais atlantiques arrière-littoraux, l’accueil d’un nombre important d’oiseaux d’eau, la prĂ©sence d’espèces rares et menacĂ©es.

Faune

Une faune riche et particulière singularise ce milieu de marais où hérons, aigrettes blanches, busards des roseaux et canards ainsi que des cigognes aux alentours de Machecoul et Fresnay-en-Retz colonisent l’espace. Il y a aussi une grande diversité d'espèces de poissons.

Flore

Certaines plantes dites halophiles ne poussent que dans les milieux salés. Dans les marais salants, les espèces végétales sont réparties selon la salinité et la nature du terrain sur lequel elles poussent. La salicorne et l'obione poussent près de l'eau salée en bas des bosses alors que la moutarde noire pousse sur des terrains moins salés sur les bosses.

Notes et références

  1. J. Baudet, Y. Gruet et Y. Maillard, « Les remaniements historiques du régime des eaux d'un marais littoral : le Marais breton-vendéen », Norois, nos 133-135,‎ , p. 11-22 (lire en ligne)
  2. « Qu'est ce que c'est ? », sur Le Marô (consulté le )
  3. « Le Marais Breton Vendéen (Marô) lauréat des palmes du tourisme durable. | Région Pays de la Loire », sur www.paysdelaloire.fr (consulté le )
  4. En saliculture, un œillet est un bassin de marais salant en forme de rectangle, sur lequel on fait évaporer l’eau de mer et on recueille le sel.
  5. « Marais Breton, baie de Bourgneuf, île de Noirmoutier et forêt de Monts », Natura 2000 (consulté le )
  6. « La France inscrit une vaste zone côtière sur la Liste de Ramsar | Ramsar », sur www.ramsar.org, (consulté le )
  7. Groupe Zones humides, 2018, Zones Humides Infos no 94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide, L’ensemble « Marais breton, baie de Bourgneuf, île de Noirmoutier et forêt de Monts », 45e site Ramsar français, B. Coïc, « Zones Humides Infos n°94: Pâturage traditionnel ou original en zone humide », sur http://snpn.com,

Voir aussi

Article connexe

Liens externes et bibliographie

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