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Heure

L’heure est une unité de mesure secondaire du temps. Le mot désigne aussi la grandeur elle-même, l’instant (l’« heure qu’il est », actuellement 17:17), y compris en sciences (« heure solaire » employé pour temps solaire).

Animation montrant le mouvement de deux aiguilles sur une horloge analogique pendant une heure ramenée à 6 secondes.

Détermination de l’heure

Heure grand public

Fonctionnement d’un cadran solaire.

Historiquement, l’heure a été définie par l’utilisation des cadrans solaires qui marquaient par l'ombre projetée d'un style la position du Soleil dans le ciel ; il s'agissait de l'heure solaire.

Actuellement, l'heure grand public correspond à un vingt-quatrième du jour ; c'est l'heure de la montre, l'heure donnée par l'horloge parlante ou l'heure GPS. Elle est liée à la course fictive d'un Soleil moyen pendant ces 24 heures. Mais d’autres divisions ou heures anciennes ont existé à différentes époques[1].

Cependant il ne s’agit là que d’une approximation, car la période de rotation terrestre varie légèrement avec les années ; elle ralentit par l’effet des marées, et subit aussi des irrégularités liées à l’activité du noyau terrestre et à d’autres phénomènes. En moyenne, la période de rotation terrestre tend à s’allonger progressivement.

L’heure servait à définir la minute et la seconde, la relation s’est inversée aujourd’hui. La minute n’est plus une division de l’heure, l’heure est définie comme un multiple de la minute, et de la seconde - la référence.

Heure atomique

La seconde est devenue l’unité de référence du temps. En effet, depuis la 13e Conférence générale des poids et mesures (1967), la seconde n’est plus définie par rapport à l’année, mais par rapport à une propriété de la matière ; cette unité de base du Système international a été définie dans les termes suivants : « La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium 133 »[2].

L’heure n’est plus qu’une unitĂ© correspondant Ă  3 600 secondes.

Fuseaux horaires

Fuseaux horaires.

Un fuseau horaire est une zone de la surface terrestre où l'heure légale est identique en tout lieu.

L'idée initiale (du canadien Sandford Fleming en 1876) est donc de diviser la surface du globe en 24 fuseaux horaires de même taille. Le premier fuseau est centré sur le méridien de Greenwich, de longitude 0 ; la ligne de changement de date est donc le 180e méridien. Au passage d'un fuseau à l'autre, l'heure augmente (d'ouest en est) ou diminue (d'est en ouest) d'une heure.

La réalité est un peu plus complexe, puisque chaque état définit l'heure légale sur son territoire à l'aide d'un décalage fixe par rapport au temps universel coordonné (UTC). Ce décalage est le plus souvent égal à un nombre entier d'heures, mais certains pays emploient un décalage à la demi-heure (Iran, Afghanistan, Inde, Venezuela...), voire au quart d'heure (Népal). Toutes ces modifications par rapport au système initial font perdre aux fuseaux horaires leur forme originale (en fuseau) au profit d'un découpage par zones.

Histoire

Dans le monde

La division du jour en unités précises est d’origine égyptienne et chaldéenne. Les premiers adoptèrent la division pratique du jour en 24 parties, 12 pour la nuit et 12 pour le jour, en se basant sur le décan. Les seconds divisaient leur journée en soixante parties comme dans les calendriers védiques de l’Inde ; à partir du VIIe siècle av. J.-C., les Babyloniens ont emprunté à l'Égypte la division de leur journée en douze parties. De nombreux peuples ont par la suite défini leur notion d’heure en découpant en douze parties ces deux périodes de durées variables selon les saisons. Les cadrans solaires antiques mesuraient l'heure temporaire, aussi appelée artificielle, planétaire, antique, judaïque, juives ou biblique : les Anciens définissaient cette heure comme la douzième partie de l'intervalle de temps compris entre le lever et le coucher du Soleil, quelle que soit la saison (soit 12 heures)[3].

L’invention de la minute et de la seconde serait également d’origine babylonienne, même s’il est très improbable qu’ils aient été capables de se situer dans le temps avec une précision supérieure à quelques dizaines de minutes.

Les Égyptiens de l’AntiquitĂ© utilisaient un dĂ©coupage de la nuit en 12 heures. Car, la nuit, ils tenaient compte des Ă©toiles pour dĂ©terminer le dĂ©but des offices. Certaines nuits d'Ă©tĂ©, seules douze Ă©toiles se levaient Ă  l'horizon[4]. Par la suite, ils ont aussi divisĂ© le jour en 12 heures ; suivant les saisons, ces heures Ă©taient plus ou moins longues. On peut penser que faire 12 subdivisions permettait de diviser facilement la journĂ©e en tiers, en quarts ou en sixièmes. De plus, douze Ă©tait dĂ©jĂ  utilisĂ© pour subdiviser l’annĂ©e en mois ou lunaisons, par observation des cycles lunaires au cours de l’annĂ©e (voir histoire de la mesure du temps)[5].

Il est en fait très probable que la division se faisait en fonction de l’observation de la position du Soleil dans le ciel, à l’œil nu ou avec un instrument. La position du Soleil servait aussi à l’orientation sur terre et sur mer.

D’autre part, la seconde, apparue chez les Babyloniens, correspondait Ă  peu près Ă  la pĂ©riode des pulsations cardiaques au repos, faciles Ă  compter, et apprĂ©ciĂ©e aussi par la suite pour la dĂ©finition du rythme en musique. L’heure comptait alors environ 3 600 secondes qu’il Ă©tait facile de diviser en multiples de 60, ce dernier Ă©tant aussi un multiple de 12. Le symbolisme du nombre 12, la facilitĂ© de le diviser en 2, 3 ou 4 et la facilitĂ© de diviser la minute et l’heure en 5 dans ce système qui permet de n’utiliser que des entiers aurait donc conduit Ă  la crĂ©ation du système sexagĂ©simal pour diviser l’heure en minutes et secondes Ă©gales et entières.

L’usage Ă  l’époque romaine, repris de la civilisation grecque, consistait Ă  diviser la pĂ©riode allant du lever au coucher du Soleil en exactement 12 heures, et de diviser de mĂŞme la nuit en exactement 12 heures. La durĂ©e de l’heure variait donc avec la saison. Chaque heure correspondait pour les militaires Ă  un tour de garde. La première heure Ă©tait celle qui suivait l’aurore, la sixième heure correspondait Ă  midi, la neuvième heure au milieu de l’après-midi et la douzième (et dernière) heure celle avant le crĂ©puscule. Cet usage s’est maintenu dans la notation des heures canoniales.

Une certaine habitude perdure traditionnellement de formuler les heures en deux fois douze heures, par exemple : 4 heures (de l’après-midi) pour 16 heures.

En Tanzanie et au Kenya, l’usage swahili est de faire commencer le jour à l’aube. La durée du jour variant très peu avec la saison en raison de la proximité de l’équateur, le début du jour a été posé à 6 h du matin de la notation occidentale.

Aux équinoxes, la durée du jour est égale à celle de la nuit. Les heures équinoxiales sont donc toutes égales, à la différence des heures d'hiver plus courtes que celles d'été. Les horloges à eau et à bougie permettaient d'indiquer les heures temporaires (variables selon les saisons et les latitudes) et les heures équinoxiales mais l'usage des premières s'estompa progressivement. Les cadrans canoniaux, surtout en usage au Moyen Âge, ne donnaient que des repères conventionnels, les heures canoniales. Le développement de l'horloge mécanique au XIVe siècle, pour qui il était difficile d'imaginer un mécanisme reproduisant la variabilité de l'heure temporaire, favorisa l'usage civil de l'heure équinoxiale de 60 minutes. Au XVIe siècle, les cadrans à style polaire permettaient de mesurer le temps solaire vrai, ils réglaient ainsi les pendules, les premières montres et les horloges munies de dispositifs correcteurs suffisamment précis pour donner le temps solaire moyen[6].

Correspondances des unités de mesure du temps

Dans le Système international (SI), l’heure est maintenant dĂ©finie comme une durĂ©e invariable de 3 600 secondes exactement ; sa durĂ©e n’est donc plus la 24e partie de la journĂ©e. Bien qu’en dehors du Système international, elle est en usage avec lui. Son symbole est h : 23 h 59 min 59 s. Une heure comprend exactement 60 minutes. Le symbole de la minute est min : 23 h 59 min 59 s. Une minute comprend exactement 60 secondes. Le symbole de la seconde est s : 23 h 59 min 59 s.

Une journĂ©e comprend gĂ©nĂ©ralement 24 heures de 60 minutes ou de 3 600 secondes. Cependant la durĂ©e de certains jours du calendrier peut diffĂ©rer de cette durĂ©e de plus ou moins une seconde, en fonction des ajustements qui peuvent ĂŞtre dĂ©cidĂ©s suivant l’évolution de la rotation terrestre et qui, suivant les cas, allongent ou raccourcissent la durĂ©e de la dernière minute de la journĂ©e calendaire (voir seconde intercalaire). La durĂ©e de la dernière heure de ces jours (gĂ©nĂ©ralement le 30 juin et le 31 dĂ©cembre) peut donc varier de plus ou moins une seconde.

Typographie

Usages conventionnels

Des règles typographiques s’appliquant Ă  l’écriture des heures. En règle gĂ©nĂ©rale, lorsque l’on parle d’une durĂ©e sans caractère de prĂ©cision, de comparaison ou de complexitĂ©, il est prĂ©fĂ©rable d’écrire cette durĂ©e en lettres (au long)[7] : « Le vol de l’avion de la compagnie Oceanic Airlines a durĂ© quatre heures et cinquante minutes. » En revanche, on Ă©crit en chiffres : « Il arriva avec 32 secondes d’avance, après une course de 57 minutes 5/10 »[7].

Concernant l’écriture des heures, il y a plusieurs cas de figure[8] - [9] :

  • l’heure pleine, sans minute, peut s’écrire avec heure : « Il est 15 heures. Ă€ 18 heures, le prĂ©sident fera sa dĂ©claration. » ;
  • le mot « heure » s’écrit en toutes lettres si le mot « minute » l’est Ă©galement[8] : « Le rendez-vous est fixĂ© Ă  21 heures 30 minutes. » Il en est de mĂŞme pour le mot « seconde » ;
  • le mot « heure » est abrĂ©gĂ© (symbole « h ») si le mot « minute » est abrĂ©gĂ© (symbole « min ») ou absent[8] ; c’est en particulier souvent l’usage dans les textes techniques[9]. Le symbole de la « seconde » est « s ». Les symboles « h », « min » et « s », comme tous symboles, doivent alors ĂŞtre espacĂ©s avant et après. Selon l'Office quĂ©bĂ©cois, on n'ajoute pas de zĂ©ro devant le nombre des heures ni devant celui des minutes quand ceux-ci sont infĂ©rieurs Ă  dix[9], de mĂŞme que pour les secondes[10]. Ă€ l'inverse, pour Yves Perrousseaux, on compose 20 h 05 et non 20 h 5[11], tout comme pour Aurel Ramat : « Les rĂ©unions ont lieu Ă  9 h 05 et Ă  16 h 05 (Certains prĂ©conisent 9 h 5 et 16 h 5, qui peuvent porter Ă  confusion.) »[12]. Quant au Guide du typographe, on a pour l'indication d'un moment de la journĂ©e : 0 h 22 min 02 s, ou mĂŞme 15 h 07′ 02″ dans les comptes rendus sportifs ; et on supprime les zĂ©ros pour indiquer une durĂ©e : 92 h 3′ 8″[13].
    • 13 h 17[8]
    • 23 h 59 min 59 s
    • 2 h 5
    • 2 h 24 min 5 s
  • une heure juste n'est pas suivie de deux zĂ©ros et heure(s) s'Ă©crit gĂ©nĂ©ralement au long (« 10 heures » et non « 10 h 00 »). En chiffres, midi s'Ă©crit « 12 heures », et « 0 heure » correspond Ă  minuit. Minuit quatre s'Ă©crit donc « 0 h 4 » ;
  • les nombres des heures se composent en lettres lorsqu’ils sont associĂ©s aux mots « quart », « demi », « trois quarts », « midi », « minuit »[8], ainsi que dans les textes littĂ©raires[9] : « Dix heures et quart », « Elle sortit de chez elle Ă  huit heures trente. »

Autres usages

L’heure peut être représentée sous forme numérique, comme dans le cas d’horaires ou dans des tableaux. Le symbole « h » est remplacé par un deux-points (selon la notation de la norme ISO 8601). Un zéro est alors placé devant le chiffre des minutes lorsqu’il est inférieur à dix[9], par exemple :

Dans le cas de l'heure comme durée (domaine sportif notamment), on utilise les symboles du temps, sans mettre de zéro devant les unités, ni de virgules : 6 h 5 min. La tendance est d'écrire les durées comme les moments précis : 2 h 3 min 12 s 6/100 (on peut écrire 02:03:12,06)[12].

Il existe des domaines, en particulier professionnels[16], où l’emploi des centièmes d’heure est préféré à l’utilisation des minutes. Dans ce cas l’écriture est, par exemple :

  • 2,50 h (qui Ă©quivaut Ă  2 h 30).

Dans le contexte militaire ou policier, notamment au Canada, en Suisse[17] et aux États-Unis, l'heure est parfois présentée, de façon non conventionnelle, dans un seul bloc de chiffre avec la mention heures au pluriel. Par exemple :

  • 0415 heures (qui Ă©quivaut Ă  4 h 15).

Une écriture est plus particulièrement appréciée par les militaires (en particulier les aviateurs) car elle permet d’être traitée plus facilement par les canaux de transmissions de données :

  • 0415Z qui Ă©quivaut Ă  4 h 15 au temps universel coordonnĂ© (UTC), selon une forme non ambigĂĽe issue de la norme ISO 8601 (« Z » signifiant zulu time – heure zoulou –, dĂ©nomination du fuseau horaire du temps UTC);
  • 0415L qui Ă©quivaut Ă  4 h 15 au fuseau horaire local (« L » signifiant local time – heure locale –).

Notes et références

  1. Thierry Thomasset, Les unités de temps, Université de technologie de Compiègne, février 2010 [PDF] [lire en ligne].
  2. Résolution 1 de la 13e réunion de la CGPM (1967/1968) [lire en ligne sur le site du Bureau international des poids et mesures].
  3. Andrée Gotteland, Les cadrans solaires et méridiennes disparus de Paris, CNRS Éditions, , p. 73.
  4. Voir 12 (nombre)
  5. Jean-Pierre Verdet, Histoire de l'astronomie ancienne et classique, Presses universitaires de France, , p. 16.
  6. Denis Savoie, La gnomonique, Belles lettres, , p. 17.
  7. Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 2002 ; édition octobre 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 73.
  8. Lexique, op. cit., p. 97.
  9. « Heure », La typographie, Nombres, sur la Banque de dépannage linguistique de l’OQLF, Gouvernement du Québec, (consulté le ).
  10. Banque de dépannage linguistique de l’OQLF
  11. Yves Perrousseaux : Règles de l'écriture typographique du français, page 61, 9e édition, 2010. Atelier Perrousseaux éditeur, Méolans-Revel. (ISBN 978-2-911220-28-9)
  12. Le Ramat de la typographie, Aurel Ramat, Anne-Marie Benoit, p. 41, 10e Ă©dition, 2012, (ISBN 978-2-981-35130-2), Anne-Marie Benoit Ă©ditrice, Diffusion Dimedia Inc.
  13. Guide du typographe, Groupe de Lausanne de l'Association suisse des typographes, 2000, 6e édition, § 412, p. 52.
  14. Louis Guéry, Dictionnaire des règles typographiques, CFPJ, 2000 (ISBN 2 9080 56-27-5) – « Unités de temps », page 215 : « Toutefois, pour faciliter la lecture, dans les tables horaires, on compose un zéro avant le chiffre des minutes s'il y a moins de dix minutes. »
  15. Cela concerne Ă©galement les secondes : 20 h 05 min 06 s
  16. « Médecins omnipraticiens – Frais de déplacement – Concordance minutes et centièmes d’heure », Services offerts aux professionnels de santé, sur la Banque de dépannage linguistique de l’OQLF, Gouvernement du Québec, (consulté le ).
  17. « Police – Communiqué de presse du 18 septembre 2006 : Autoroute A1 – Automobiliste surpris à 230 km/h », sur le site du canton de Berne, police.be.ch, consulté le 13 janvier 2009.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Dautry, Georges Hacquard, Olivier Maisani, Guide romain antique, Hachette, Paris, 1969.

Articles connexes

Liens externes

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