Nicolas Haxo
Nicolas Haxo, oncle du général du génie François Nicolas Benoît Haxo, né le à Étival-Clairefontaine en Lorraine et mort le , est un général de brigade de la Révolution française.
Nicolas Haxo | ||
Mort du général Haxo à la bataille des Clouzeaux (gravure du XIXe siècle). | ||
Naissance | Étival-Clairefontaine (Lorraine) |
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Décès | (à 44 ans) Les Clouzeaux (Vendée) Mort au combat |
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Origine | Français, Lorrain | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française |
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Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1768 - 1777 – 1789 - 1794 | |
Conflits | Guerres de la Révolution Guerre de Vendée |
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Faits d'armes | Siège de Mayence Bataille de Cholet |
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Famille | François Haxo, François Nicolas Benoît Haxo | |
À l'époque de la Révolution française, il fut nommé commandant de la garde nationale de Saint-Dié, et, plus tard, on le vit président du tribunal de Saint-Dié ; mais quand les frontières furent menacées, il s'enrôla dans les premiers bataillons de volontaires en 1791, et à la tête du 3e des Vosges qui le nomma son commandant, il fit, avec distinction, les premières campagnes de la Révolution, d'abord sur le Rhin, puis dans la Vendée ; sa bravoure et son habileté le firent promptement élever au grade de général de division. À la bataille de Cholet (), son sang-froid et la précision de ses manœuvres amenèrent la victoire, pourtant prête à échapper aux Républicains. C'est à lui qu'on dut, en 1794, la prise de Noirmoutier.
Il périt les armes à la main, écrasé par le nombre, à la bataille des Clouzeaux. Un décret de la Convention du ordonna que son nom fût inscrit sur une colonne de marbre au Panthéon.
Biographie
Il est le fils de Benoît Haxo, tabellion et greffier de la seigneurie d'Étival, et de Marie-Madeleine Rosières. À la mort de son père le il va vivre chez son oncle François Haxo à Saint-Dié-des-Vosges. Il suit des études dans un établissement de la ville et contrairement à son entourage il se dirige vers la carrière militaire.
Il s'engage le à Strasbourg au régiment de Touraine infanterie. C'est à Verdun qu'il est démobilisé le , après neuf ans de service, avec le grade de sergent-fourrier écrivain.
Il se retire à Saint-Dié où il est nommé conseiller au bailliage.
En 1789, Nicolas Haxo est nommé commandant du bataillon de la garde nationale de Saint-Dié. Le , lors de l'assemblée des gardes nationales des Vosges, il est choisi comme major général. Le il est élu second des 36 membres du conseil général du département.
1791, la nation a besoin de volontaires. Nicolas Haxo, s'engage dans les premiers. Le à Rambervillers, le bataillon formé par les volontaires des districts de Rambervillers, Saint-Dié, Bruyères et la Principauté de Salm se réunit pour choisir un chef. Nicolas Haxo est élu lieutenant-colonel commandant le 3e bataillon des Vosges. Cette unité va prendre garnison à Obernai du au . Elle ira ensuite à Strasbourg, puis à Phalsbourg. Faisant partie de l'armée du Rhin commandée par Custine, le bataillon des Vosges participe aux combats de Landau, Spire, Mayence et Francfort.
Au cours de cette campagne, 20 000 soldats français, dont le bataillon des Vosges, se trouvent encerclés dans la ville de Mayence et vont subir un siège terrible. La garnison sous le commandement de Kléber et de Aubert du Bayet essaie de se dégager ; Haxo y a une conduite exemplaire. Il est nommé chef de brigade le . La troupe, décimée par les maladies et les bombardements, capitule le . C'est une capitulation avec les honneurs de la guerre, sous la condition de ne pas reprendre les combats contre les armées de la coalition pendant un an.
Il est nommé général de brigade le . Ne pouvant plus combattre les ennemis de l'extérieur, cette armée, que l'on appela l'armée des Mayençais, allait connaitre d'autres lieux pour s'illustrer. Carnot va l'envoyer en Vendée militaire combattre les habitants insurgés contre la République. Toute la Vendée est insurgée et les troupes républicaines, mal commandées, n'ont subi jusqu'alors que des revers. Haxo s'illustre à la bataille de Cholet () qui fut une victoire républicaine. Mais l'arrivée des Mayençais est peu appréciée par les chefs en place, et ces ressentiments auront quelquefois des suites néfastes sur les opérations militaires. Haxo et les généraux Kléber, Bouin de Marigny seront même destitués à la suite d'une dénonciation au Comité de salut public. On les accusait de royalisme. Cette décision fut retirée fin .
On donne à Haxo pour mission de réduire et capturer Charette, chef des insurgés de Basse-Vendée. Il mène une expédition pour reprendre l'Île de Noirmoutier, repaire de Charette. Ce sera son plus beau fait d'armes (bataille de Noirmoutier). Le , l'île est prise mais Charette n'est plus là . Des émissaires des insurgés sont venus trouver Haxo pour négocier leur reddition. Le général donne sa parole : « Je commande des Français contre des Français insurgés et puisque je peux épargner le sang des uns et des autres, je vous déclare que je promets la vie sauve aux Royalistes qui se rendront ». Considéré comme un officier loyal, les Vendéens se rendent. Sans souci de la parole donnée, les représentants du gouvernement Pierre-Louis Prieur, Louis Turreau et Pierre Bourbotte firent exécuter toute la garnison, soit 1 800 personnes, dont le général vendéen Maurice d'Elbée. Haxo proteste en vain.
Haxo participe ensuite au plan du général Turreau, auteur des colonnes infernales, qui a pour objectif de mettre un terme à l'insurrection en Vendée militaire par une politique de la terre brûlée. À l'est, Turreau prend personnellement le commandement de six divisions divisées en onze colonnes, tandis qu'à l'ouest Haxo, qui poursuivait jusqu'alors Charette sur les côtes, est chargé de former huit colonnes plus réduites, chacune forte de quelques centaines d'hommes, et d'aller vers l'est à la rencontre des douze autres. Dès le , le représentant Laignelot dénonce à la Convention les massacres commis dans les environs de Challans par les troupes d'Haxo, mais sa lettre ne provoque aucune réaction[1].
Alors que début 1794, l'insurrection en Vendée paraissait en mauvaise posture, les colonnes infernales, du fait de la terreur totale qu'elles instaurent (touchant aussi bien les habitants royalistes que républicains), poussent des paysans à rejoindre le camp des insurgés et leur redonnent un nouvel élan. Haxo continue sa poursuite de Charette sans pour autant obéir aux ordres barbares de Turreau : « Nous sommes des soldats pas des bourreaux ! ». Il épargne par exemple la gentilhommière de Charette à Fonteclose.
Le , à la tête d'une colonne de 300 hommes, Haxo a repéré Charette près du village des Clouzeaux. Dès le début du combat, Haxo, qui est monté dans le clocher de l'église, est blessé au bras droit par une balle ayant ricoché. Les Républicains tentent une sortie mais les Vendéens sont trop nombreux. Haxo est isolé des siens, il a dû abandonner son cheval. Poursuivi par des cavaliers vendéens, une nouvelle blessure à la cuisse l'immobilise. Adossé à un chêne il tient tête avec son sabre jusqu'à ce que le lieutenant vendéen Arnauld l'achève d'un coup de fusil. On dit que Charette a déclaré « Quel dommage d'avoir tué un si brave homme ».
Haxo est mort sans témoins républicains. Turreau qui n'avait pas apporté toute l'aide nécessaire, n'hésite pas à déclarer qu'il s'est suicidé pour échapper à l'ennemi. Cette version sera même considérée comme officielle pendant longtemps. Le corps du général Haxo aurait été enterré dans un champ à proximité du manoir de La Gautronnière (commune des Clouzeaux) et on aurait planté sur sa tombe un genévrier. Mais cette sépulture disparut vers les années 1890, entretenant ainsi un peu plus la légende qui entoure la fin d'Haxo.
Hommages
Le nom de Nicolas Haxo figure sur les tables de bronze du musée de Versailles avec ceux d'autres généraux morts au champ d'honneur[2].
Notes et références
- Louis-Marie Clénet, Les colonnes infernales, p. 300.
- D'après la brochure publiée en 1994 par les Amis de l'Histoire d'Étival-Clairefontaine.
- Jean Bossu, « Rue duGénéral Haxo », dans Jean Bossu, Chronique des rues d'Épinal, vol. 2, Épinal, Jeune chambre économique, , p. 195-197.
Voir aussi
Bibliographie
- Adolphe Berlet, "Un héros vosgien : le général Nicolas Haxo", La Révolution dans les Vosges, t. 21, 1933, p. 65-77 et 113-123 ; dont tirage à part, 1935, 24 p.
- Yannick Guillou, Nicolas Haxo : Etival, 7 juin 1749-Les Clouzeaux, 21 mars 1794 : un général vosgien en Vendée à la poursuite de Charette : notes et documents pour une biographie, Moyenmoutier, EDHISTO, , 290 p. (ISBN 978-2-355-15005-0 et 2-355-15005-2, OCLC 503247829)
- « Nicolas Haxo », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :