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Bataille de Brécourt

La bataille de Brécourt a lieu les et , pendant les insurrections fédéralistes. Elle s'achève par la victoire des troupes de la Convention nationale sur les Fédéralistes. Elle marque la fin de la révolte fédéraliste en Normandie et en Bretagne.

Bataille de Brécourt
Description de cette image, également commentée ci-après
Déroute des insurgés fédéralistes à Vernon, gravure de Yan' Dargent, 1866.
Informations générales
Date -
Lieu Pacy-sur-Eure et château de Brécourt
Issue Victoire républicaine
Forces en présence
1 200 hommes[1]3 000 hommes
Pertes
1 mort[1]8 morts[1]

Insurrections fédéralistes

Batailles

CoordonnĂ©es 49° 03′ 06″ nord, 1° 25′ 26″ est
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Bataille de Brécourt
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Bataille de Brécourt

Prélude

Depuis le printemps 1793, la Convention nationale est partagée par la rivalité entre ses deux groupes : les Montagnards et les Girondins. Cette opposition tourne à l’affrontement sans retour lorsque le 2 juin, les Montagnards, sur la pression des sans-culottes parisiens, votent l’arrestation de 29 députés girondins. Ces derniers s’enfuient en province et tentent de la soulever contre la Convention nationale. La plupart des départements se contentent d’envoyer une protestation écrite à Paris pour désapprouver la manœuvre des Montagnards. Seuls le Bordelais, la côte méditerranéenne, le Lyonnais et la Normandie entrent en rébellion. Et encore, ce n’est pas toute la Normandie qui se soulève. Une partie du Calvados (Caen) et de l’Eure (Pont-Audemer, Évreux) s’engagent clairement tandis que le reste de la région tergiverse ou reste attentiste.

Les Girondins confient au gĂ©nĂ©ral Georges FĂ©lix de Wimpffen, aidĂ© de Joseph de Puisaye, la direction militaire des opĂ©rations. Caen est le point de dĂ©part de l’expĂ©dition, son but Ă©tant Paris, accusĂ©e d’être soumise aux sans-culottes. DĂ©but juillet, l’armĂ©e part donc de Caen mais sans Wimpffen qui laisse le commandement Ă  son adjoint le comte de Puisaye. Les Normands sont peu nombreux. L’approche de la moisson explique peut-ĂŞtre le manque de volontaires. L’incorporation de Bretons donne un peu de consistance Ă  la troupe[2]. Direction Évreux oĂą Joseph de Puisaye, en tant qu’ancien commandant de la garde nationale de la ville, dispose de quelques appuis. Le chef-lieu du dĂ©partement de l’Eure passĂ©, la troupe se dirige vers Vernon, ville de 4 500 habitants situĂ©e sur la Seine, afin de menacer l’approvisionnement de la capitale. Le 13 juillet, Joseph de Puisaye s’arrĂŞte dans son château voisin de MĂ©nilles et laisse continuer son armĂ©e. Les Vernonnais s’inquiètent de l’avancĂ©e des fĂ©dĂ©ralistes d’autant plus qu’ils disposent de peu de troupes et de matĂ©riel pour se dĂ©fendre. Avant l’assaut, les fĂ©dĂ©ralistes dĂ©cident de faire un arrĂŞt au château de BrĂ©court, Ă  km de Vernon.

DĂ©roulement

Les heures passent et les Vernonnais ne voient toujours pas l’ennemi arriver. Ils se portent alors à sa rencontre. Arrivés au château de Brécourt, ils font parler leur artillerie. Le coup de tonnerre sème la panique chez les fédéralistes, surpris. C’est le sauve-qui-peut. Le repli s’organise sur Évreux puis sur Lisieux.

Les historiens se sont étonnés de voir la rapidité de la déroute fédéraliste. D’autant plus que les Vernonnais n’attaquèrent qu’avec de modestes forces. Leur artillerie se résumait à deux pierriers. On a supposé que l’armée de Joseph de Puisaye était alanguie par la boisson, après avoir pillé les caves du château de Brécourt. À défaut de cadavres humains, s’amuse l’historien Michel de Decker, le champ de bataille fut sûrement jalonné de cadavres de bouteilles vides.

Le lendemain 14 avril, les troupes de la Convention entre dans Pacy-sur-Eure, qui abandonnée le 15, puis réoccupée le 16[1]. L'armée fédéraliste se retire sur Bayeux[1].

Pertes

D'après quelques historiens, le combat de Brécourt aurait été surnommé la « bataille sans larmes » car elle n'aurait causé ni mort ni blessé. Cependant dans une lettre écrite le 15 juillet 1793 pour le ministre de la guerre, le général Louis François Peyre, adjoint de l'état-major, fait état d'une perte d'un homme pour les « républicains » et de huit pour les « rebelles »[1] - [Note 1]

Conséquences

La bataille de Brécourt signifie l’échec de la révolte fédéraliste en Normandie. Les vaincus se dispersent. Certains, tel Joseph de Puisaye, entrent dans la clandestinité, d’autres comme le baron de Wimpffen se retirent dans leur propriété, des soldats rejoignent même l’armée des Conventionnels. Celle-ci pénètre dans une Normandie déjà tranquille. Elle ne se heurte à aucune résistance. La facilité de la campagne militaire révèle la quasi-absence de soutien populaire au mouvement fédéraliste en Normandie. En conséquence, le , le cœur de la révolte, Caen, ouvre ses portes. Dans les mois suivants, on procède à l’épuration des sociétés populaires et des administrations locales. D’une manière générale, la reprise en main de la province témoigne de modération, la faute de la révolte étant rejetée sur les députés girondins.

Notes et références

Notes

  1. « Le 13, vers les cinq heures du soir, les rebelles, qui occupaient Pacy au nombre de cinq mille hommes, ont attaqué à une lieue et demie de Vernon environ douze cents hommes. Malgré le feu de leur artillerie, ils ont été repoussés dans les bois. Hier 14, nos troupes sont entrées dans Pacy. Ce matin, les révoltés, en plus grand nombre, ont obligé les républicains d'abandonner Pacy. Dans ces deux actions, notre perte est d'un homme, et celle des rebelles de huit[1]. »

    — Lettre du général Louis François Peyre, adjoint de l'état-major, adressée au ministre de la guerre, le 15 juillet 1793, à Mantes.

Références

  1. Savary, t. I, 1824, p. 415-415.
  2. « Il fut impossible de mettre sur pied une armée de volontaires en Normandie et les troupes fédéralistes que devaient commander Wimpffen et Puisaye furent surtout composées de Bretons » Christine Le Bozec, La Normandie au XVIIIe siècle, Croissance, Lumières et Révolution, Rennes, Ouest-France Universités, 2002, p. 172

Bibliographie

  • Jean Julien Michel Savary, Guerres des VendĂ©ens et des Chouans contre la RĂ©publique, t. I, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Michel de Decker, « BrĂ©court 1793. Ni sang, ni larmes », Eure Inter magazine, no 30, juin 1991.
  • Boivin-Champeaux, Notes historiques sur la RĂ©volution dans le dĂ©partement de l’Eure, 2 vol., 1893.
  • Christine Le Bozec, La Normandie au XVIIIe siècle, Croissance, Lumières et RĂ©volution, Rennes, Ouest-France UniversitĂ©s, 2002.
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