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Soleure

Soleure (Solothurn en allemand, Soletta en italien, Soloturn en romanche) est une ville suisse, chef-lieu du canton de Soleure.

Soleure
(de) Solothurn
Soleure
Le bord de l'Aar Ă  Soleure.
Blason de Soleure
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Soleure Soleure
District Soleure
Maire Stefanie Ingold (PS)
NPA 4500
No OFS 2601
DĂ©mographie
Gentilé Soleurois
Population
permanente
16 802 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
DensitĂ© 2 675 hab./km2
Population
agglomération
81 129 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
Langue Allemand
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 12′ 30″ nord, 7° 32′ 15″ est
Altitude 432 m
Superficie 6,28 km2
Localisation
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Soleure
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Soleure
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Soleure
Liens
Site web www.stadt-solothurn.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    Ayant abrité le siège de l'ambassade du royaume de France en Suisse de 1530 à 1792, Soleure est traditionnellement appelée « ville des ambassadeurs ». La vieille ville actuelle a été construite en grande partie entre 1520 et 1790 et montre donc une variété de styles architecturaux différents, mais surtout baroque. C'est pourquoi Soleure est parfois appelée « la plus belle ville baroque de Suisse »[3].

    GĂ©ographie

    Vue aérienne (1947).

    La commune de Soleure s'Ă©tend sur 6,28 km2[2]. Lors du relevĂ© de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures reprĂ©sentaient 71,8 % de sa superficie, les surfaces agricoles 20,4 %, les surfaces boisĂ©es 2,4 % et les surfaces improductives 5,3 %[4].

    Située entre le Weissenstein et l’Aar, Soleure est un important centre industriel, commercial et culturel. La ville s'étend de part et d'autre de l'Aar.

    DĂ©mographie

    Soleure compte 16 802 habitants fin 2020[1]. Sa densitĂ© de population atteint 2675 hab./km2.

    La ville compte 16 802 habitants fin 2020[1] (plus de 70 000 pour l'agglomĂ©ration[5]).

    Histoire

    Aquarelle de Soleure, avec la cathédrale au fond de l'image.

    Les légions romaines choisirent l'emplacement celtique nommé Salodurum « Porte de l’eau » pour faire franchir l’Aar à une route entre Aventicum (Avenches) et Vindonissa (Windisch). Les Romains y fondèrent une colonie vers l’an 20 qu’ils appelèrent également Salodurum.

    Vers 330, l'Urbs dotée de temples et de bains fut transformée par les légions romaines en castrum, une forteresse dont les impressionnants vestiges sont encore visibles à divers endroits de la vieille ville.

    Un grand axe routier d'Helvétie (Suisse) passait alors par Aventicum (Avenches), Morat, Chiètres et Kallnach puis se dirigeait vers Solodurum (Soleure) et Vindonnissa (Windisch), en longeant la côte est du Seeland. Une seconde route romaine traversait le Seeland vers Witzwil, entre les lacs de Neuchâtel et de Morat. Une bifurcation passant par les gorges du Taubenloch traversait le Jura par le col de Pierre Pertuis.

    La ville de Soleure est admise dans la Confédération en 1481. Bien que la Réforme dans ses débuts ait trouvé de nombreux adhérents dans les campagnes, Soleure demeure finalement fidèle à la foi catholique.

    Culture

    La façade principale de la cathédrale de Soleure, construite par l'architecte tessinois Gaetano Matteo Pisoni (1773).

    Patrimoine bâti

    Le palais Besenval, premier hĂ´tel particulier construit en Suisse (1706).

    La vieille ville de Soleure possède un riche patrimoine bâti. Au XVIe siècle, l'enceinte de la ville a été renforcée, notamment par la porte de Bâle et trois tours rondes[6].

    Les innovations dans l'art de la guerre au fin du Moyen Âge ont nécessité l'extension des fortifications de Soleure. C'est ainsi que l'on commença en 1453 la construction du mur de la ville au nord de la porte Eichtor. En 1454, la tour Nydeck (Riedholzturm), d'abord carrée, et la tour Krummturm, construite en 1462, furent ajoutées dans le faubourg. À la fin des années 1480, la Hürligtor, la Berntor (porte de Berne[N 1]) intérieure et la Wassertor extérieure ont été renforcées. Plus tard, on ajouta la porte de Bâle (1504 à 1508), la tour de Burrist (1534) et la nouvelle tour de Riedholz (1548) sur un plan circulaire. À partir de 1467, on commença en outre la construction du nouvel hôtel de ville dans l'Eselsgasse, qui ne fut entièrement achevé qu'en 1711 avec une nouvelle façade à double tour à l'est.

    La ville peut s'enorgueillir d'exceptionnels exemples d'architecture religieuse classique, tels que la prestigieuse cathédrale Saint-Ours et Saint-Victor[7] et l'église des Jésuites (1680-1689)[8]. Dans le domaine civil, l'Arsenal (1610-1619), l'hôtel de ville avec sa tour d'escalier nord (1632-1634) et sa façade est (tour des archives 1624, achevée en 1703-1714), le nouvel Ambassadorenhof (1717-1724), l'hôpital Saint-Esprit dans un faubourg (1735-1800), la tour de l'horloge[9].

    Aux XVIIe et XVIIIe siècles s'élèvent de prestigieuses demeures bourgeoises, telles que la maison Reinert (1798-1799)[10], ainsi que d'élégants châteaux et résidences d'été dans la campagne environnante : Palais Besenval (1703-1706), il s'agit du premier hôtel particulier qui a été construit sur le territoire suisse, le château Vigier (1648-1650), le château de Waldegg (1682-1686) (aujourd'hui dans la ville voisine de Feldbrunnen-St. Niklaus), château de Steinbrugg (1665-1668) et le château de Blumenstein (1725-1728).

    Le Landhaus (place d'amarrage des bateaux) voyait notamment passer d'importantes cargaisons de vin en provenance de Suisse romande[11].

    Musées

    Le musée de l'ancien Arsenal présente des collections d'équipement militaire, d´insignes et de médailles, d'arts graphiques et d'instruments de musique militaire.

    Le musée d'histoire naturelle est connu pour être un musée attractif pour la famille avec ses expositions didactiques. Il expose des animaux, des plantes, des fossiles, des pierres de la région.

    Le musée d'art expose à la fois d'anciens maîtres suisses (Cuno Amiet, Ferdinand Hodler, Giacometti, Valloton, etc.) et étrangers (Van Gogh, Klimt, Degas, Cézanne, Matisse, Renoir, Rouault, etc.) ainsi que des œuvres d'artistes contemporains. Le musée a été inauguré en 1902 et il s'agit de l'une des plus importantes institutions culturelles du canton de Soleure.

    La ville comporte également un musée de la poupée, un musée « Kosciuszko », présentant la chambre mortuaire et des souvenirs personnels liés à Tadeusz Kościuszko, un musée des ordinateurs (« Enter Museum »), et le musée de la pierre.

    Manifestations

    Soleure est connue pour son carnaval, mais également pour ses Journées cinématographiques (cinéma suisse), pour les Journées littéraires de Soleure, pour le Classic Openair ainsi que la foire d'automne HESO où les entreprises de la région exposent leurs produits.

    Distinctions

    Soleure obtient le prix Wakker en 1980.

    Expression populaire

    L'expression « être chargé pour Soleure » ou plus simplement « être sur Soleure » est courante en français de Suisse et décrit un état d'ébriété, voire d'ivresse qui aurait ses origines dans le transport des vins sur les canaux d'Entreroches et de l'Aar : durant le trajet, les bateliers se servaient souvent de leur charge, arrivant ainsi à Soleure dans un état plus ou moins alcoolisé[12].

    Transports

    Un réseau de bus dessert Soleure et ses environs, dans le cadre de la communauté tarifaire Libero. La ville se trouve sur la ligne ferroviaire Zurich-Olten-Bienne. La gare est également le point de départ des lignes Soleure-Moutier, Soleure-Berthoud, Soleure-Niederbipp-Langenthal et Soleure-Berne.

    Soleure est située sur la ligne de bateau reliant Bienne, ainsi que sur les autoroutes A5 (sortie 31, 32 et 33) et A1.

    Volontariat

    Chaque année, en juillet, le Service Volontaire International avec son partenaire local, organise gratuitement un projet de volontariat international ouvert aux jeunes venus des quatre coins du monde. Pendant deux semaines, l'objectif est de réaliser des fresques dans les rues de Soleure.

    Économie

    Entre 1857 et 1890 le calcaire est exploité dans les carrières comme « Marbre de Soleure ».

    Entre 1863 et le début du XXIe siècle Viktor Glutz-Blotzheim exploite la fabrique de charnières et de serrures Glutz SA.

    En 1876, Josef Müller-Haiber transforma des faibles installations hydrauliques du moulin Schanzmühle en un atelier de décolletage, à l'origine des usines Sphinx.

    En 1886, le même Müller-Haiber construit la première ligne électrique aérienne du monde pour alimenter sa fabrique depuis la centrale de Kriegstetten, distante de km.

    En 1888, la société anonyme Liga fait éclore l'industrie horlogère à Soleure, suivie par Meyer & Stüdeli en 1905, qui devient Roamer Watch en 1952.

    En 1918, la firme Mido est fondée à Soleure par Georges Schaeren.

    En 1922, Autophon, une entreprise de téléphones est fondée par des industriels soleurois[13]. Cette entreprise fait aujourd'hui partie de ASCOM.

    En 1946, la fabrique horlogère Mido quitte Soleure pour Bienne. En 1971, la marque Mido rejoint le groupement horloger ASUAG. En 1983, la marque Mido est rachetée par la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie SA (future Swatch). En 1997, l'ancienne marque soleuroise Mido est fabriquée au Locle.

    En 2000, Ascom rationalise ses activités et vend le site Autophon de Soleure[14].

    Personnalités

    Bibliographie

    • Benno Schubiger, Die Stadt Solothurn I, Stadtanlage une Befestigung : Die Kunstdenkmäler des Kantons Solothurn, I, vol. 86, Berne, SociĂ©tĂ© d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , 342 p. (ISBN 3-909164-08-0).
    • Stefan Blank et Markus Hochstrasser, Die Stadt Solothurn II, Profanbauten : Die Kunstdenkmäler des Kantons Solothurn, II, vol. 113, Berne, SociĂ©tĂ© d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , 538 p. (ISBN 978-3-906131-88-7).
    • Johanna StrĂĽbin et Christine ZĂĽrcher, Die Stadt Solothurn III, Sakralbauten : Die Kunstdenkmäler des Kantons Solothurn, IV, vol. 134, Berne, SociĂ©tĂ© d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , 514 p. (ISBN 978-3-03797-289-2).
    • Alexandre Dafflon, Les Ambassadeurs du Roi et Soleure : un « quatorzième canton » sur les bords de l’Aar (xvıe – xvıııe siècles), Solothurn, Zentralbibliothek, coll. « Veröffentlichungen der Zentralbibliothek Solothurn. Kleine Reihe, 3 F », , 110 p. (ISBN 978-3-9523134-8-0).
    • Stadtgeschichte Solothurn, 19. und 20. Jahrhundert, Ed. Einwohnergemeinde der Stadt Solothurn, anlässlich des Jubiläums « 2000 Jahre Stadt Solothurn ». Solothurn, Lehrmittelverlag des Kantons Solothurn, 2020, 455 p. Projektleitung: Verena Bider; Idee und stadthistorische Begleitung: Dr Erich Weber; Autoren: Dr Urban Fink, Dr Ruedi Graf, P. Dr Gregor Jäggi OSB, Dr Peter Keller, Jan MĂĽller (Vorarbeiten), Fabian Saner, Oliver Schneider; Chronologie: Oliver Ittensohn; Bildredaktion: Dr Martin Illi. (ISBN 978-3-905470-81-9).
    • (mul) « Schanzenstrasse Ă  Amthausplatz. De l'artiste Paul Gugelmann de Grentzenbach/SO : Le jacquemart Arlequin », GĂ©rard Guilbaud, Notre patrimoine Horloger
    Jac-Solothurn, sur www.patrimoine-horloge.fr

    Article connexe

    Notes et références

    Notes

    1. La porte comportait un arrière-train sculpté dirigé vers Berne, comme signe de défiance. Cf. (de) « Füdlistein Solothurn », sur www.solothurn-city.ch (consulté le ) et Philippe Boeglin, « Le duel des villes: Olten contre Soleure, ou quand l’esprit libéral et le chemin de fer défient la ville baroque des ambassadeurs de France », Le Temps,‎ , p. 18 (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )

    Références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    3. « La plus belle ville baroque de Suisse », sur MySwitzerland.com (consulté le )
    4. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
    5. Espace urbain Soleure (stat. 2000)
    6. Benno Schubiger, Die Stadt Solothurn I, Stadtanlage une Befestigung : Die Kunstdenkmäler des Kantons Solothurn, I, vol. 86, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , 342 p. (ISBN 3-909164-08-0)
    7. Sur le Dictionnaire historique de la Suisse, vue de face et vue latérale de la collégiale St Ours, aquatinte en couleurs, vers 1800 (Bibliothèque centrale de Soleure)
    8. Johanna Strübin et Christine Zürcher, Die Stadt Solothurn III, Sakralbauten : Die Kunstdenkmäler des Kantons Solothurn, IV, vol. 134, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , 514 p. (ISBN 978-3-03797-289-2)
    9. La Tour de l'horloge
    10. Stefan Blank et Markus Hochstrasser, Die Stadt Solothurn II, Profanbauten : Die Kunstdenkmäler des Kantons Solothurn, II, vol. 113, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Die Kunstdenkmäler der Schweiz », , 538 p. (ISBN 978-3-906131-88-7), p. 85-87
    11. e-periodica.ch Zivilschutz, Eduard Reinmann, Mystères et merveilles d'une ville et d'un canton 4-2000, avec une photo du bâtiment bordé d'eau, qui servait au transbordement du vin.
    12. Jürg Leibundgut, « Il a chargé pour Soleure » (consulté le )
    13. Hellmut Gutzwiller, « Hammer, Walter » Accès libre [PDF], sur DHS,
    14. Paul Coudret, « Ascom rationalise ses activités et vend son site de Soleure », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])

    Liens externes

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