Gaston Billotte
Gaston Henri Gustave Billotte (Sommeval, – Ypres, ), est un officier général français. Il commande le 1er groupe d'armées pendant la bataille de France et la percée de Sedan, en . C'est l'un des treize officiers généraux français morts au cours des opérations de mai-juin 1940.
Gouverneur militaire de Paris | |
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(Ă 65 ans) Ypres |
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Service historique de la DĂ©fense (GR 13 YD 498)[1] |
Biographie
Né à Sommeval dans l'Aube, il est le fils d'un instituteur d'origine bourguignonne[2], Henri Billotte et Adèle Privé[3].
Il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1894 (promotion d'Alexandre III)[4]. À la sortie d'école en 1896, il intègre l'infanterie de marine. Il est envoyé au Tonkin et en Chine.
Il se marie à Paris, le avec Catherine Nathan. De cette union naît un enfant :
- Pierre Billotte (1906-1992), général et homme politique français.
Il revient en France et suit l'Ă©cole de Guerre (promotion 1907-1909). Il repart au Tonkin comme chef de bataillon de 1911 Ă 1913, puis au Maroc jusqu'en 1915 au sein du corps d'occupation.
Première Guerre mondiale
Lieutenant-colonel en 1915, il est affecté au Grand Quartier général, chef de la section du théâtre des opérations extérieur (TOE). Il est promu colonel en 1916 et nommé chef du 3e bureau du groupe de l'avant. En 1918, il commande un régiment d'infanterie et est gazé à l'ypérite au mont Kemmel.
Entre-deux-guerres
Après la guerre, d' à , il fait partie de la mission militaire française en Pologne durant la guerre russo-polonaise de 1920. La Pologne le nomme général de brigade dans son armée. Il est promu général de brigade de l'armée française en . De à , il est commandant de la 1re brigade d'infanterie de Tunisie et de la subdivision de Tunis. De à , il est le commandant de la 2e division du Levant. Il fait ensuite campagne au Maroc pendant près d'un an en 1925-1926 durant la guerre du Rif. Nommé général de division en , il est affecté à l'état-major des troupes coloniales. En , il prend le commandement de 10e division d'infanterie puis en de la 3e division d'infanterie coloniale. En 1930, il prend la tête des forces de l'armée française en Indochine. À son retour, il est nommé général d'armée en 1933 et devient membre du Conseil supérieur de la guerre en , le restant jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. De à , il est également président du Comité consultatif de défense des colonies. En , il est placé officier hors cadre mais maintenu en activité. Le , il est nommé gouverneur militaire de Paris.
Seconde Guerre mondiale
Lors de l'entrée en guerre de la France en septembre 1939, il commande le groupe d'armées n° 1 qui s'étend de Montmédy, dans la Meuse, à la mer du Nord. En , deux mois après la victoire rapide de l'Allemagne en Pologne, il écrit un rapport à ses supérieurs, les généraux Gamelin et Georges, sur l'emploi de l'arme blindée[5]. Il souligne que, du côté polonais, la nature du terrain peu propice à la défense, la pauvreté des fortifications et le manque d'armes antichars ont entraîné la victoire « éclair » allemande. Il fait le rapprochement avec la situation de la Belgique qu'il juge similaire[5]. Dans son rapport, il estime avec justesse le nombre de blindés allemands (environ 2 000) et il indique que « numériquement et techniquement, notre supériorité sur les cinq divisions blindées allemandes ne fait pas de doute. Mais que, tactiquement ce n'est pas vrai puisque nous n'avons que trois divisions mécanisées à leur opposer[5]. »
Pendant la bataille de France, il dirige la manœuvre Dyle-Breda le , menée par les 1re, 7e et 9e armées, mais celle-ci est un échec, dû principalement à l'effondrement du front de la Meuse et à la percée allemande à Sedan. Il tente alors de réorganiser une défense, disloquée par la poussée des blindés allemands vers la mer.
Le , il participe à la conférence d'Ypres où le général Maxime Weygand, qui vient de prendre le commandement, essaye de mettre au point une offensive pour couper les arrières des divisions blindées allemandes. De retour de cette réunion, dans la nuit du au , sa voiture roule vite et percute un camion militaire dans le village de Locre en Belgique[6], près de Bailleul[7]. Gravement blessé et plongé dans le coma, le général Billotte meurt deux jours plus tard à l'hôpital d'Ypres, le et il est déclaré « mort pour la France »[8].
Il est enterré dans un cimetière à Paris.
En 1943, son épouse Catherine Bilotte née Nathan, veuve depuis 1940, fait partie de la liste de trois personnes d'origine juive que le Maréchal Pétain appuie pour leur éviter de porter l'Étoile jaune pendant la guerre[9] - [10].
Grades
- , lieutenant
- , capitaine
- , chef de bataillon
- , lieutenant-colonel
- , colonel
- , général de brigade dans l’armée polonaise
- général de brigade dans l’armée française
- , général de division
- , général de corps d'armée
- , général d'armée
DĂ©corations
Décorations françaises
Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du )[11]
Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze (deux citations à l'ordre de l’armée)
Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (une citation à l'ordre de l’armée le )
MĂ©daille coloniale (avec agrafe Maroc)
Médaille interalliée de la Victoire
Insigne des blessés militaires
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie
Décorations étrangères
Grand officier de l'ordre de la Couronne (Belgique).
Officier de l'ordre de LĂ©opold (Belgique).
Croix de guerre (Belgique).
Chevalier de l’ordre royal du Cambodge (Cambodge).
Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie (Italie).
Commandeur de l'ordre du Soleil levant (Japon).
Commandeur de l'ordre du Ouissam alaouite, 1913 (Maroc).
Commandeur de l'ordre Polonia Restituta (Pologne).
Ordre militaire de Virtuti Militari (Pologne)[12].
Ordre du Bain (Royaume-Uni).
Chevalier commandeur de l’ordre royal de Victoria (Royaume-Uni).
2e classe de l'ordre de Sainte-Anne (Russie).
Chevalier de l'ordre de l'Étoile de Karageorge (Serbie).
Grand officier du Nichan Iftikhar (Tunisie).
Références
- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- « Base de données des députés français depuis 1789 : Pierre Billotte », sur Assemblée nationale (consulté le ).
- Acte de naissance no 3/1875 de la commune de Sommeval.
- Jean Boÿ, « Historique de la 79e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1894-1896), promotion d'Alexandre III » [PDF], sur www.saint-cyr.org, Association des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyrienne), (consulté le ), p. 2 et 5.
- (en) Martin S. Alexander, The Republic in Danger, General Maurice Gamelin and the Politics of French Defence, 1933–1940, Cambridge university press, , 588 p. (ISBN 0521524296, OCLC 49641380, présentation en ligne).
- « Le cahier de Valentine Buttin (1894-1978) ».
- Pierre Porthault, La France accuse les maquilleurs de son histoire, Éditions La France européenne, , 415 p. (présentation en ligne), p. 264.
- « Gaston Henri Gustave Billotte », base Mémoire des hommes, ministère français des Armées.
- CDJC-XLIXa-90a du 16 juin 1942
- Thierry Noel Guitelman, « Exempté d’étoile jaune: le tabou - Yedia.org », (consulté le )
- « Gaston Henri Gustave Billotte », base Léonore, ministère français de la Culture.
- (pl) « Dekret Wodza Naczelnego L. 2956 z 1921 r. », Dziennik Personalny, no 1,‎ , p. 11
Annexes
Bibliographie
- Revue historique des Armées, 1979, no 4, pp. 229-230
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :