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Mont Kemmel

Le mont Kemmel (Kemmelberg) est le point culminant de la province de Flandre-Occidentale, en Belgique. Son altitude est de 154 m. Le sommet est matĂ©rialisĂ© par une borne gĂ©odĂ©sique de l'Institut gĂ©ographique militaire, mise en place en octobre 1951, Ă  proximitĂ© du domaine militaire. Il se situe sur la commune de Heuvelland, Ă  1,5 km du village de Kemmel.

Mont Kemmel
Vue sur le mont Kemmel, point culminant de la province de Flandre-Occidentale.
Vue sur le mont Kemmel, point culminant de la province de Flandre-Occidentale.
GĂ©ographie
Altitude 154 m[1]
Massif Monts des Flandres
CoordonnĂ©es 50° 46′ 44″ nord, 2° 48′ 46″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Flandre
Province Flandre-Occidentale
Ascension
Voie la plus facile route pavée
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Mont Kemmel

GĂ©ologie

Comme les autres monts des Flandres, le mont Kemmel est apparu à la fin du Miocène. La mer recouvrait à l'époque la Flandre. Lorsque la mer se retira vers le nord, les sables déposés furent exposés à l'érosion. Leur oxydation forma du grès, et les anciennes dunes formèrent les monts.

Histoire

Époque romaine

Il y a environ 2 500 ans, une communautĂ© celte s'Ă©tablit sur le mont Kemmel. Elle y construisit un fort, et entretint des relations commerciales avec les Romains.

Une hypothèse est que la richesse antique du mont Kemmel durant le temps protohistoriques et gallo-romains venait du fait que les commerçants avaient en abondance du sel qui leur était fourni par les sauniers qui opéraient dans la région de l'actuelle Flandre maritime belge (La Panne). Ces derniers produisaient des « pains de sels » ignigènes[2] (c'est-à-dire résultant de l'évaporation de grands volumes d'eau de mer dans des fours alimentés par du bois), utilisés pour saler la viande ou le poisson. Ces sauniers étaient présents par exemple à La Panne au moins depuis 800 ans av. J.-C.[2] Produit en Gaule belgique, le « jambon ménapien » était réputé jusqu'à Rome où les familles riches l'importaient, via les voies romaines.

Première Guerre mondiale

Deux mille ans plus tard environ, lors de la Première Guerre mondiale, le mont Kemmel était — outre un point géodésique de repère pour les artilleurs — un site stratégique convoité par les belligérants. À la suite de leur offensive au printemps 1918, les Allemands s'emparent du mont le 25 avril, faisant usage notamment d'obus à gaz. L'armée française contre-attaque le lendemain mais les Allemands progressent jusqu'à l'étang de Dikkebus. Le 29 avril, cette progression est arrêtée. Les combats se poursuivent jusqu'à la fin du mois de juillet. Le mont Kemmel est repris aux Allemands le par les troupes franco-britanniques. À la fin des combats, le mont est « chauve ». Après plusieurs mois de désobusage et de déminage, des arbres (feuillus) y sont plantés, dans le cadre de la reconstruction.

  • Mont Kemmel Ă  la fin de la Première Guerre mondiale (1918), après pilonnage par les obus de l'artillerie ; des milliers de soldats sont morts lĂ , dont de nombreux Français.
    Mont Kemmel à la fin de la Première Guerre mondiale (1918), après pilonnage par les obus de l'artillerie ; des milliers de soldats sont morts là, dont de nombreux Français.
  • Monument aux soldats français dit « l'Ange » (Den Engel).
    Monument aux soldats français dit « l'Ange » (Den Engel).
  • L'allĂ©e menant Ă  la colonne commĂ©morative aux soldats français.
    L'allée menant à la colonne commémorative aux soldats français.

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le mont est Ă  nouveau un enjeu stratĂ©gique pour les Allemands, comme pour les AlliĂ©s. Sous le mont se trouve encore le bunker de commandement qui abrita de 1953 Ă  1995 l'Ă©tat-major de l'armĂ©e belge. Ce bunker sera transformĂ© Ă  partir de 2007 en musĂ©e de la guerre. Une statue et un ossuaire, oĂą sont enterrĂ©s plus de 5 000 soldats inconnus, rendent hommage aux soldats français qui ont combattu durant la Grande Guerre ; certains d'entre eux et dont la majeure partie des corps n'ont pu ĂŞtre identifiĂ©s sont enterrĂ©s dans cet ossuaire. Haute de 16 mètres, la colonne comprend une statue reprĂ©sentant la dĂ©esse romaine de la victoire. Elle mesurait Ă  l'origine 18 mètres et Ă©tait surmontĂ©e d'une statue reprĂ©sentant un soldat français. Celle-ci fut frappĂ©e par la foudre durant les annĂ©es 1970 et ne fut pas remplacĂ©e. Le nom officiel du monument est « Monument Aux Soldats Français », mais il est communĂ©ment appelĂ© Den Engel (« l'Ange »).

  • L'ossuaire du mont Kemmel (Kemmelberg).
    L'ossuaire du mont Kemmel (Kemmelberg).
  • La borne Michelin de l'ossuaire du mont Kemmel sur l'office de tourisme.
    La borne Michelin de l'ossuaire du mont Kemmel sur l'office de tourisme.
  • La borne Michelin de l'ossuaire du mont Kemmel.
    La borne Michelin de l'ossuaire du mont Kemmel.

Sport

Mont Kemmel
Image illustrative de l’article Mont Kemmel
Versant occidental du mont Kemmel.
Altitude 154 m[1]
Massif Monts des Flandres
CoordonnĂ©es 50° 46′ 44″ nord, 2° 48′ 46″ est[1]
PaysDrapeau de la Belgique Belgique
ValléeArdennes flamandes
(ouest)
Ardennes flamandes
(est)
Ascension depuisKemmel Kemmel
Déclivité moy.4,4 % 4 %
Déclivité max.23 % 22 %
Kilométrage2,5 km 3 km
Accèsroute pavée route pavée

Dans le monde du sport, le mont Kemmel est connu en tant que juge de paix de la course cycliste Gand-Wevelgem, courue en avril. Il se situe également sur le parcours d'autres courses professionnelles comme les Quatre Jours de Dunkerque, les Trois Jours de La Panne, le Circuit franco-belge ou les Trois Jours de Flandre-Occidentale. Il fut emprunté durant les Championnats du monde de cyclisme sur route de 1950, qui couronnèrent le Belge Briek Schotte. Les pavés et la forte pente de la route (avec un maximum à 23 %) font l'intérêt du lieu, mais suscitent également des critiques du fait de la dangerosité du passage. Ainsi en 2003, le peloton des Trois Jours de La Panne refusa de passer par le mont Kemmel[3].

Selon Cotacol, un ouvrage de référence belge qui examine et classe tous les monts dans le pays, l'ascension du Kemmelberg utilisée lors de Gand-Wevelgem 2016 est la montée la plus difficile de toutes les courses flamandes. Ils lui ont donné un score global de 183 points, soit plus que le Koppenberg, le Mur de Grammont ou que la montée traditionnelle du Kemmelberg[4].

C'est aussi un haut-lieu du rallye automobile d'Ypres comptant pour le championnat d'Europe des rallyes disputé fin juin.

Références artistiques

Notes et références

  1. Visualisation sur le géoportail belge.
  2. [PDF] Pascal Kerger, Étude du matériel archéologique de l'atelier de sauniers à La Panne (Flandre-Occidentale)
  3. (en) « Peloton says no to Kemmel », Cyclingnews, 3 avril 2003.
  4. (en) Patrick Fletcher, « Gent-Wevelgem to be revamped with steeper side of the Kemmelberg », sur Cyclingnews, Immediate Media Company (consulté le )
  5. FRBNF39868688

Voir aussi

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