Izmir
Izmir, traditionnellement appelĂ©e Smyrne (en turc Ä°zmir ; en grec moderne : ÎŁÎŒÏÏΜη, SmĂœrni), est une ville de Turquie, situĂ©e sur la mer ĂgĂ©e prĂšs du golfe d'Izmir. C'est le deuxiĂšme port du pays (aprĂšs Istanbul) et la troisiĂšme agglomĂ©ration turque par le nombre dâhabitants (4 425 789 habitants en 2021[1]). Ses habitants sont les Smyrniotes (Ä°zmirli en turc).
Smyrne
Izmir Smyrne | ||||
HĂ©raldique |
||||
Vue panoramique. | ||||
Administration | ||||
---|---|---|---|---|
Pays | Turquie | |||
RĂ©gion | RĂ©gion ĂgĂ©enne | |||
Province | Izmir | |||
District | RĂ©gion ĂgĂ©enne | |||
Maire Mandat |
Mustafa Tunç Soyer (CHP) 2019-2024 |
|||
PrĂ©fet | Yavuz Selim KöĆger 2020 |
|||
Indicatif téléphonique international | +(90)232 | |||
Plaque minéralogique | 35 | |||
DĂ©mographie | ||||
Gentilé | Smyrniote (İzmirli en turc) | |||
Population | 4 425 789 hab. (2021) | |||
Densité | 369 hab./km2 | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 38° 25âČ nord, 27° 08âČ est | |||
Altitude | 5 m |
|||
Superficie | 1 200 700 ha = 12 007 km2 | |||
Localisation | ||||
GĂ©olocalisation sur la carte : Turquie
GĂ©olocalisation sur la carte : rĂ©gion ĂgĂ©enne
GĂ©olocalisation sur la carte : province d'Ä°zmir
| ||||
Liens | ||||
Site de la mairie | http://www.izmir.bel.tr | |||
Site de la province | http://www.izmir.gov.tr | |||
Histoire
Origines
Ä°zmir est la forme turque moderne du nom Smyrne, ville connue depuis lâAntiquitĂ© (comme Ä°znik pour NicĂ©e). La forme Smyrne a Ă©tĂ© longtemps prĂ©fĂ©rĂ©e en français Ă la forme turque francisĂ©e Izmir, qui ne sâest imposĂ©e quâau XXe siĂšcle. Aucun gentilĂ© formĂ© sur Izmir nâest signalĂ©, Ă lâexception des noms de famille algĂ©riens et tunisiens Zmir, Zemirli, Zmirli ou Zermirline[2].
Smyrne fut fondĂ©e vers par les LĂ©lĂšges sur le site appelĂ© aujourdâhui Tepekule (« butte de la tour »), prĂšs de lâactuelle Bayraklı. Selon la lĂ©gende, son nom proviendrait de celui dâune reine amazone. Entre et , elle fit partie du royaume hittite puis, Ă la suite de lâeffondrement de lâĂtat hittite face aux attaques des Phrygiens, elle devint une citĂ© Ă©olienne au XIe siĂšcle av. J.-C.
Selon HĂ©rodote[3], les Ăoliens perdirent Smyrne Ă cause dâune imprudence de ses habitants. Ces derniers, aprĂšs avoir accordĂ© lâasile Ă des Ioniens qui fuyaient Colophon Ă la suite d'une sĂ©dition manquĂ©e, ne tardĂšrent pas Ă organiser une fĂȘte Ă l'extĂ©rieur de la ville en lâhonneur de Dionysos. Les Smyrniotes Ă©oliens ayant quittĂ© leur ville pour rejoindre la fĂȘte, les Ioniens fermĂšrent les portes de la citĂ© et sâen emparĂšrent.
De lâindĂ©pendance Ă la conquĂȘte par Rome
La premiĂšre Smyrne vĂ©cut son apogĂ©e durant la pĂ©riode ionienne. Elle fut envahie en par le roi de Lydie Alyatte II, puis par les Perses en Affaiblie, la citĂ© nâeut plus de rĂŽle important durant la pĂ©riode classique (Ve et IVe siĂšcles av. J.-C.).
Selon la lĂ©gende, câest Alexandre le Grand qui dĂ©cida de restaurer la citĂ©. Mais ce sont plus probablement ses successeurs (Antigone le Borgne, puis Lysimaque) qui reconstruisirent la citĂ© au IVe siĂšcle av. J.-C. sur un plan hippodamien, aprĂšs la mort dâAlexandre. En , elle passa sous la domination de Lysimaque, ancien gĂ©nĂ©ral dâAlexandre le Grand, aprĂšs sa victoire sur Antigone le Borgne. Ă Lysimaque succĂ©da la domination des SĂ©leucides puis, pour une courte pĂ©riode, celle du royaume de Pergame (fin du IIIeâdĂ©but du IIe siĂšcle av. J.-C.). Les SĂ©leucides tentĂšrent de reprendre le contrĂŽle de lâIonie oĂč se situait Smyrne. Smyrne se battit aux cĂŽtĂ©s des Attalides de Pergame et de Rome. En - , les SĂ©leucides furent chassĂ©s dâIonie et de lâAsie Mineure. Smyrne reçut des territoires pour avoir combattu aux cĂŽtĂ©s de Rome. Son engagement lui permit de bĂ©nĂ©ficier dâune indĂ©pendance protĂ©gĂ©e par la citĂ© romaine. La ville reçut plusieurs hommes politiques romains en exil.
De Ă , Smyrne, comme la plupart des citĂ©s dâAsie Mineure, soutint le roi du Pont (Mithridate VI Eupator) dans sa guerre contre Rome. Sylla, gĂ©nĂ©ral romain, entreprit la conquĂȘte de lâAsie Mineure. Il prit Smyrne et obligea chacun des habitants de la citĂ© Ă dĂ©filer nu en plein hiver. Lors de la paix de Dardanos (), qui conclut la guerre entre Rome et Mithridate VI, Smyrne, comme la majoritĂ© des citĂ©s libres dâAsie et dâĂgĂ©e entra alors dans la province romaine dâAsie.
Dans lâAntiquitĂ©, Smyrne Ă©tait une citĂ© prospĂšre aux multiples communautĂ©s : grecs polythĂ©istes, adeptes des cultes Ă mystĂšres ou chrĂ©tiens, romains, juifs hellĂ©niques, armĂ©niens⊠Artistiquement, elle est connue pour ses grotesques : des figurines en terre cuite dont la particularitĂ© est dâexagĂ©rer un dĂ©faut physique liĂ© souvent Ă la maladie. Il semble que ces reprĂ©sentations nâĂ©taient pas seulement des objets artistiques ou de divertissement, mais aussi des amulettes ou des ex-voto. Smyrne possĂ©dait une Ă©cole de mĂ©decine oĂč sĂ©journa le mĂ©decin Galien. Il est probable que certaines de ces sculptures servaient Ă illustrer des maladies comme lâhydrocĂšle (accumulation anormale de liquide ou de gaz dans un testicule). Une collection de ces objets est visible au musĂ©e du Louvre.
De la ville romaine ne sont connues que la zone de lâagora (en cours de fouille) ainsi que lâemplacement du thĂ©Ăątre, aujourdâhui recouvert par des maisons. La ville est la patrie du cĂ©lĂšbre rhĂ©teur Aelius Aristide, qui vĂ©cut au IIe siĂšcle et a laissĂ© une Ćuvre littĂ©raire importante.
ChristianisĂ©e dĂšs le dĂ©but de notre Ăšre, Smyrne est citĂ©e dans la Bible comme l'une des sept Ăglises d'Asie. Il s'agit d'une citation du livre de l'Apocalypse[4] attribuĂ© Ă lâapĂŽtre Jean qui aurait, dâaprĂšs Tertullien, nommĂ© le premier Ă©vĂȘque de Smyrne : Polycarpe[5]. Un passage de lâApocalypse fait aussi allusion Ă des chrĂ©tiens emprisonnĂ©s et Jean les fĂ©licite de leur courage face Ă la persĂ©cution de Domitien[6].
Smyrne durant l'antiquité tardive et médiévale
Devenue une province de lâEmpire romain d'Orient aprĂšs la division de lâEmpire romain en 395, elle fut envahie par les Goths en 440, puis par les Arabes en 695, mais resta et se releva dans le giron de lâEmpire que, depuis le XVIe siĂšcle, nous appelons « byzantin ». De 1081 Ă 1097 elle tomba une premiĂšre fois aux mains des Turcs Seldjoukides, fut traversĂ©e (et pillĂ©e) par les CroisĂ©s et par les Turcs en 1222 et rebĂątie par Jean III Doukas VatatzĂšs qui Ă©difia Pagos (aujourd'hui Kadifekale, la « citadelle de velours »).
En 1320 elle fut conquise une deuxiĂšme fois par les Turcs de Mehmet Bey, Ă©mir dâAydın. Son fils Umur Bey perdit la citadelle du port (en turc Liman Kalesi) au profit des Hospitaliers de lâordre de Saint-Jean de JĂ©rusalem le . Jusquâen 1402 les CroisĂ©s et les Turcs gardĂšrent leurs positions respectives, les CroisĂ©s dans la Citadelle du port et les Turcs dans la « citadelle de velours » (Kadifekale), jusquâĂ ce que Tamerlan soit victorieux contre les Hospitaliers, et dĂ©truise la Citadelle du port en .
La Smyrne ottomane
En 1426, Smyrne fut conquise pour la troisiĂšme et derniĂšre fois par les Turcs Ottomans. Lâimportance Ă©conomique et culturelle de Smyrne sâaccrut progressivement durant les 500 ans oĂč elle fit partie de lâEmpire ottoman, dont elle fut lâune des citĂ©s les plus riches, et toujours aussi multiculturelle. Elle Ă©tait par ailleurs le chef-lieu du sandjak (district) de Saghala et du vilayet (province) dâAĂŻdin. La ville est dâailleurs le lieu de naissance de SabbataĂŻ Tsevi (1626-1676), « messie » auto proclamĂ©, qui provoqua une importante crise au sein de la communautĂ© juive de lâEmpire ottoman, dont une partie se convertit alors Ă lâIslam. Mais les chrĂ©tiens aussi furent nombreux Ă s'y convertir, ne fut-ce que pour Ă©chapper Ă la double-capitation du haraç, conforme Ă la loi islamique et Ă l'enlĂšvement de leurs garçons premiers-nĂ©s pour ĂȘtre Ă©levĂ©s en janissaires : ce sont les « linobambakis ».
La ville fut lâune des plus importantes « Ă©chelles du Levant », mot qui provient du gĂ©nois scala signifiant « escale ». Dans ces « Ă©chelles », des Occidentaux catholiques, notamment italiens et français, sâinstallĂšrent, protĂ©gĂ©s par les « capitulations »[7]: on les y appelait les « Francs » ("Frenkler", en turc) ou les "Levantins" ("Levantenler", en turc) et leur prestige Ă©tait tel, que par conversion ou mariage des familles grecques ou armĂ©niennes sây intĂ©grĂšrent, Ă lâexemple de la famille Balladur. Au point quâau XIXe siĂšcle, Smyrne est appelĂ©e un « petit Paris » et que le port de Smyrne Ă©tait rĂ©putĂ© pour son caractĂšre cosmopolite[8].
Le peintre Alexandre-Gabriel Decamps fut l'un des principaux artistes des scÚnes orientalistes, bien qu'il n'ait visité qu'une seule fois le Moyen-Orient, en 1828. Dans La Patrouille turque, neuf hommes d'une patrouille à pied accompagnent Cadji-Bey, le chef de la police, lors de sa tournée[9].
La Patrouille turque
Alexandre-Gabriel Decamps, vers 1830
Wallace CollectionLe Mouillage de Smyrne
Alexandre-Gabriel Decamps, vers 1847 vers
Wallace CollectionSmyrne, Bournabat
Camille Corot, 1873
Collection particuliĂšre, vente 1992.
Le nouveau port (1870) est construit par lâentreprise Dussaud et les deux premiĂšres lignes de chemin de fer relient Smyrne Ă Kassaba et Ă AĂŻdin en 1856. Tout cela concourt Ă projeter la ville dans lâĂšre moderne, mais avec un paradoxe qui pĂšsera lourd en 1922 : alors quâelle est une ville de lâEmpire ottoman, les Turcs, majoritaires dans l'agglomĂ©ration mais pauvres et exerçant les professions les plus pĂ©nibles, y sont relĂ©guĂ©s dans les villages de la pĂ©riphĂ©rie et le quartier aux ruelles Ă©troites et tortueuses de Kadifekale, tandis que les « Francs » et les Grecs, riches commerçants pour la plupart, occupent le front de mer et le centre-ville de style europĂ©en : le Konak[10].
- Vue de Smyrne le 18 mai 1862.
- Vue de Smyrne, années 1870.
- Jetée de Konak, 1890.
- La tour de l'Horloge d'Izmir (ou Saat Kulesi, construite en 1901).
- L'Ascenseur (ou Asansör, construit en 1907).
L'incendie de Smyrne
AttribuĂ©e Ă la GrĂšce aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale lors du traitĂ© de SĂšvres (non reconnu par le gouvernement d'Ankara), Smyrne est occupĂ©e par lâarmĂ©e grecque Ă partir du . En ce jour, plus de deux mille soldats turcs[11] sont tuĂ©s Ă Smyrne et dans les environs. AprĂšs la dĂ©bĂącle grecque Ă lâ, la ville est libĂ©rĂ©e par les forces du gournement d'Ankara dirigĂ©es par AtatĂŒrk le , marquant la fin de la guerre d'indĂ©pendance turque.
Dans les derniĂšres semaines de la guerre, les civils Grecs ottomans de Ionie, et plus largement dâAnatolie, craignant les reprĂ©sailles turques Ă la suite des nombreux massacres perpĂ©trĂ©s par les troupes grecques envers les populations turques, affluent en masse Ă Smyrne : ils sont plus de 200 000 le lorsque les troupes d'occupation quittent la ville. Il ne reste plus alors dans le port que des navires Ă©trangers (anglais, français, italiens et amĂ©ricains) qui reçoivent en prioritĂ© leurs propres ressortissants et repoussent les barques des civils grecs ou armĂ©niens qui tentent de les aborder. Les noyades se multiplient tandis que les premiĂšres troupes turques rĂ©investissent le le konak, aprĂšs avoir Ă©tĂ© acclamĂ©es en libĂ©ratrices en pĂ©riphĂ©rie de la ville et Ă Kadifekale. Les exactions commencent : jusqu'au , la ville est livrĂ©e aux pillages, Ă la vindicte populaire et aux exĂ©cutions sommaires contre les populations grecque et armĂ©nienne accusĂ©s de collusion avec l'occupant. Le mĂ©tropolite de Smyrne, Chrysostomos, qui avait refusĂ© de sâembarquer avec les derniers officiels grecs, est lynchĂ© sur la grande place, au vu des sentinelles françaises du consulat qui ont ordre de ne pas intervenir pour prĂ©server la sĂ©curitĂ© des ressortissants français. Les tentatives du consul amĂ©ricain Horton pour organiser lâĂ©vacuation sont dĂ©savouĂ©es par son gouvernement.
Le , un incendie Ă©clate dans le quartier armĂ©nien. Il sâĂ©tend rapidement Ă tout le konak, alors que de nombreux biens se trouvaient toujours abandonnĂ©s sur place. En une semaine, il dĂ©truit presque tout le konak et y fait prĂšs de 2 000 morts[12] - [11] - [13]. Lâorigine de ce dĂ©sastre est fortement disputĂ©e : les Grecs et les ArmĂ©niens en imputent la responsabilitĂ© aux pillards, tandis que les Turcs accusent les chrĂ©tiens de sâĂȘtre livrĂ©s Ă une politique de terre brĂ»lĂ©e pour empĂȘcher que leurs biens nâĂ©choient aux troupes kĂ©malistes. Mais les tĂ©moignages, notamment celui de George Horton, affirment que le quartier armĂ©nien Ă©tait gardĂ© par les troupes kĂ©malistes qui y interdisaient la libre circulation.
En partie grĂące Ă la dĂ©nonciation du consul Horton de lâindiffĂ©rence internationale, la flotte grecque est autorisĂ©e le Ă revenir Ă Izmir : elle Ă©vacue jusquâau 180 000 rĂ©fugiĂ©s, prĂ©lude de lâĂ©change de populations musulmanes et chrĂ©tiennes qui a lieu entre la Turquie et la GrĂšce lâannĂ©e suivante, selon les dispositions du traitĂ© de Lausanne (1923). Dans son ouvrage paru en 1926, The Blight of Asia, Horton accuse lâarmĂ©e turque dâavoir sciemment provoquĂ© la destruction de Smyrne pour rendre impossibles tout retour ou indemnisation des rĂ©fugiĂ©s expulsĂ©s[14].
La reconstruction d'Izmir
La ville, oĂč seuls les quartiers musulmans furent Ă©pargnĂ©s par lâincendie, ce qui semble confirmer le tĂ©moignage de Horton[15] sera progressivement reconstruite dâaprĂšs les plans de lâurbaniste RenĂ© Danger[16]. La ville accueille tous les ans dans la premiĂšre semaine de septembre, depuis 1936, la Foire internationale pour laquelle a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© un grand parc au centre de la ville : le KĂŒltĂŒrpark.
AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, Izmir connait un boom dĂ©mographique en partie dĂ» Ă lâexode rural depuis les provinces orientales. Le projet dâextension de Le Corbusier, invitĂ© par la municipalitĂ© en 1939 puis en 1948, nâest pas rĂ©alisĂ©. La ville prĂ©sente cependant un aspect trĂšs moderne, que seuls viennent attĂ©nuer les quartiers du port (le konak, ancien quartier « franc ») et les pentes de la citadelle de Kadifekale.
Devenue entiĂšrement turque, Izmir a conservĂ© sa tradition de ville ouverte sur lâOccident. Il reste Ă Izmir des traces et des liens de la prĂ©sence dâune communautĂ© francophone, dont une Ă©glise catholique et le lycĂ©e catholique Saint-Joseph, Ă©tabli par les FrĂšres des Ă©coles chrĂ©tiennes en 1880, qui poursuit sa mission, bĂ©nĂ©ficiant du label LabelFrancĂducation.
En 2020, la ville a Ă©tĂ© endommagĂ©e par le sĂ©isme de 2020 en mer ĂgĂ©e, qui a Ă©tĂ© l'Ă©vĂ©nement sismique le plus meurtrier de cette annĂ©e-lĂ . 117 personnes sont mortes et 1 034 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©es en Turquie, toutes sauf une originaires de la ville d'Izmir[17].
- Gare Alsancak (1858).
- Gare Basmane (1876).
- Alsancak, Izmir.
- Cumhuriyet Meydanı (place de la République).
- Cumhuriyet Meydanı (place de la République).
- Chambre de commerce d'Izmir.
- Crowne Plaza Hotel et centre commercial dâĂzdilek.
- Tour Mistral dans le quartier Bayraklı d'Izmir.
- Tours Folkart dans le quartier Bayraklı d'Izmir.
- Gratte-ciel dans le quartier Bayraklı d'Izmir.
Administration
Izmir est la prĂ©fecture (valilik) de la province (il) du mĂȘme nom.
Culture
Izmir possĂšde plusieurs universitĂ©s, les plus anciennes Ă©tant lâuniversitĂ© d'ĂgĂ©e (Ege Ăniversitesi, 1955) et l'UniversitĂ© du 9-Septembre (Dokuz EylĂŒl Ăniversitesi, 1988). RĂ©cemment se sont ouvertes des universitĂ©s privĂ©es : UniversitĂ© dâĂ©conomie Ă Balçova et UniversitĂ© YaĆar Ă Bornova (ville).
- MusĂ©e ethnographique dâIzmir.
- Centre des Arts Ahmet Adnan Saygun Ă Izmir.
- Ă l'intĂ©rieur de SalepçioÄlu Camii (tr) Ă Izmir. FĂ©vrier 2020.
Le festival de musique dâIzmir se dĂ©roule chaque Ă©tĂ©, en partie dans des sites historiques comme le thĂ©Ăątre dâĂphĂšse.
Dans le parc de la Culture se tiennent de nombreuses manifestations, dont la foire du livre et la foire internationale de la pierre (en avril).
La municipalité a inauguré, en 2008, le Centre culturel Adnan Saygun, du nom du plus célÚbre compositeur turc.
Comme dans la plupart des villes de l'Ouest, à Izmir on y danse le zeybek. Le boyoz et le Izmir Köftesi sont des plats typiques d'Izmir. On y cuisine généralement des plats à base d'huile d'olive et différentes sortes de salades comme le ısırgan otu salatası qui est une salade à base de grandes orties, d'huile d'olive, d'une gousse d'ail écrasée, de jus de citron et d'Orange, de fromages en grains et de grains de grenades.
Sports
GĂ©ographie et Ă©conomie
DĂ©mographie
Selon l'orientaliste anglais Richard Pococke, Smyrne comptait environ 100 000 habitants en 1739 (84 000 Turcs, 8 000 Grecs, 6 000 Juifs et 2 000 Arméniens) ; selon le diplomate français Joseph Michel Tancoigne[18], Smyrne comptait en 1812 106 000 habitants (60 000 Turcs, 25 000 Grecs, 10 000 Arméniens, 6 000 Européens (principalement Français, Anglais, Italiens, Hollandais, Allemands et Russes), et 5 000 Juifs)[19]. En 1848, le voyageur-historien Baptistin Poujoulat écrit dans Récits et souvenirs d'un voyage en Orient que la ville comporte 150 000 habitants, « dont prÚs des deux cinquiÚmes sont Grecs ; le reste est Turc, Arménien, Juif et Européen. »[20]. Dix ans plus tard, l'abbé Pierre Azaïs[21] parle d'une ville de 160 000 habitants, dont 80 000 Turcs, 60 000 Grecs et Arméniens et 20 000 Francs[22], c.-à -d. Occidentaux.
Climat
Izmir bĂ©nĂ©ficie dâun climat mĂ©diterranĂ©en, avec un Ă©tĂ© chaud et sec avec des maxima de 32 °C (moyenne de 27 °C), et un hiver doux, avec des minima de 6 °C (moyenne de 10 °C). Entre avril et octobre, il pleut trĂšs peu, mais il peut y avoir des orages violents et de fortes pluies causant des inondations.
En hiver, la neige reste seulement quelques heures et ne tombe pas chaque année. Contrairement à la neige, le grésil et la neige mouillée sont plus fréquents et ils tombent plus ou moins chaque année. Les températures tombent rarement au-dessous de zéro, et les gelées sont légÚres et éphémÚres.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 5,6 | 6,1 | 7,7 | 11,3 | 15,3 | 19,6 | 22,2 | 21,9 | 18,5 | 14,3 | 10,6 | 7,4 | 13,4 |
Température moyenne (°C) | 8,6 | 9,3 | 11,6 | 15,8 | 20,6 | 25,2 | 27,5 | 26,9 | 23,4 | 18,4 | 14 | 10,5 | 17,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 12,2 | 13,3 | 16,2 | 20,8 | 25,9 | 30,5 | 32,7 | 32,3 | 28,9 | 23,5 | 18,4 | 13,6 | 22,4 |
Précipitations (mm) | 132,3 | 99,1 | 76,4 | 44,5 | 23,5 | 9,9 | 7,5 | 3,5 | 14,9 | 40,3 | 87,1 | 153 | 692,4 |
Ăconomie
Port sur la mer ĂgĂ©e.
Transports
Il y a une ligne de métro en service et deux autres en construction.
L'aéroport International Adnan Menderes est situé à 18 kilomÚtres au sud d'Izmir.
Jumelages
- Bakou (AzerbaĂŻdjan) - un des jardins publics de Bakou s'appelle le Parc d'Izmir.
- Casablanca (Maroc) depuis 2002
- Naples (Italie)
- Odense (Danemark)
- Sousse (Tunisie) depuis 2006
- Tel-Aviv-Jaffa (Israël)
ArchevĂȘchĂ©
- ArchidiocĂšse d'Izmir
- Cathédrale de Saint-Jean d'Izmir (en)
L'archevĂȘque d'Izmir est Lorenzo Piretto.
Personnages célÚbres
- HĂŒseyin bin HĂŒseyin (1764-1830), dernier dey d'Alger de 1818 Ă 1830
- Aelius Aristide, célÚbre rhéteur du IIe siÚcle, brillant représentant de la Seconde Sophistique qui obtint les faveurs de Marc-AurÚle pour reconstruire la cité aprÚs le tremblement de terre de 178.
- HomÚre, aÚde (poÚte) de la fin du VIIIe siÚcle av. J.-C. (plusieurs villes ioniennes (Smyrne, Cymé, Chios ou encore Colophon) se disputent son origine)
- Polycarpe de Smyrne, disciple de l'apĂŽtre Jean, (69-155)
- Cem YiÄit, poĂšte ottoman du XVIIIe siĂšcle, ayant Ă©galement sejournĂ© en Franche-ComtĂ©
- IrĂ©nĂ©e de Lyon, un des PĂšres de l'Ăglise, nĂ© Ă Smyrne vers 130
- Quintus de Smyrne, Ă©crivain grec du IIIe ou IVe siĂšcle
- SabbataĂŻ Tsevi, le faux messie (1626-1676)
- Claude-Charles de Peyssonnel (1727-1790), consul général de France au XVIIIe siÚcle
- Adamåntios Koraïs, helléniste grec (1748-1833)
- Noël-Georges Castellan (1764-1812), colonel du Premier Empire
- James Morier, diplomate britannique, voyageur et Ă©crivain (1780-1849)
- Auguste de Jaba, diplomate orientaliste (1801-1894)
- Alexandre-Gabriel Decamps, peintre romantique français, pÚre fondateur de l'orientalisme (1803-1860)
- Chrysostome de Smyrne, dernier métropolite et martyr des églises d'orient (1867-1922)
- ManĂłlis KalomĂris, compositeur grec (1883-1962)
- Ä°smet Ä°nönĂŒ, militaire et homme politique turc (1884â1973)
- Georges Mylonas, archéologue grec (1898-1988)
- Athanase Apartis, sculpteur grec (1899-1972)
- Nurullah Esat SĂŒmer, homme politique turc (1899-1973)
- Henri Filipacchi, éditeur français (1900-1961)
- Georges Séféris, poÚte grec (1900-1971)
- Aristote Onassis, le plus célÚbre armateur grec du XXe siÚcle (-)
- Alec Issigonis, ingénieur de la célÚbre Mini (1906-1988)
- Ahmet Adnan Saygun, l'un des principaux compositeurs contemporains en Turquie (1907-1991)
- Ekrem Akurgal, historien et archéologue turc (1911-2002)
- RĂta AbatzĂ, chanteuse grecque (1914-1969)
- Henri Langlois, fondateur de la CinémathÚque française (1914-1977)
- Dario Moreno, chanteur et acteur turc ayant fait une grande partie de sa carriĂšre dans les pays francophones (-)
- Jean Balladur, architecte français (1924-2002)
- Attila Ä°lhan, poĂšte turc (1925-2005)
- GökĆin SipahioÄlu, photographe (1926-2011)
- Ădouard Balladur, homme politique français, nĂ© le
- André Tubeuf, philosophe et critique musical français, né en 1930
- Magali Noël, actrice et chanteuse française, (-)
- Metin Oktay, joueur de football (1936-1991)
- AyĆe Ćan, chanteuse turque d'origine kurde, morte Ă Izmir (1938-1996)
- Sezen Aksu, chanteuse turque, née le
- Semih KaplanoÄlu, rĂ©alisateur, 1963
- Semih ĆentĂŒrk, joueur de football, 1983
- Erhan Ănal (1957-2021), footballeur turc.
- Jean Pape, dessinateur de bandes dessinées (1920-2002)
- IĆın Demirkent (1938-2006), professeure d'histoire turque.
Voir aussi
- Levantin
- Agora de Smyrne
- Sandjak de Saghala
- Vilayet dâAĂŻdin
- Liste des agglomérations du Moyen-Orient
- Mahall Bomonti Izmir, un gratte-ciel en construction
Notes et références
- (tr) « Ä°zmir NĂŒfusu », nufusu.com, (consultĂ© le )
- Anna Parzymies Anthroponymie algĂ©rienne : noms de famille modernes d'origine turque Ăditions scientifiques de Pologne, 1985 (ISBN 83-01-03434-3 et 9788301034344)
- HĂ©rodote I, CL
- Les sept Ăglises : ĂphĂšse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, et LaodicĂ©e. Voir l'Apocalypse 1,11.
- De praescriptione haereticorum, 32.
- Apocalypse 2,8-11
- définition sur TLFI
- (en) « Mouillage de Smyrne »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Wallace Collection (consulté le )
- (en) « Patrouille turque »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur Wallace Collection (consulté le )
- George Horton, (en) The Blight of Asia: An Account of the Systematic Extermination of Christian Populations by Mohammedans and of the Culpability of Certain Great Powers; with the True Story of the Burning of Smyrna, Sterndale Classics & Taderon Press, Londres 2003, p. 96
- Mustafa Kemal invente la Turquie moderne, Paul Dumont, p. 31
- « The New York Times: "Only Ruins Left In Smyrna" (16-09-1922) »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?)
- Giles Milton : Le Paradis perdu: 1922, la destruction de Smyrne la tolĂ©rante, 2013, Ăd Libretto, (ISBN 978-2752908810)
- Henri Georgelin (dir.), La fin de Smyrne, du cosmopolitisme aux nationalismes, Ă©d. du CNRS, 2005, .
- Marjorie Housepian Dobkin, (en) Smyrna 1922: The Destruction of a City, 1988
- René Danger, architecte art déco, revue Arkheia, no 21, Montauban, 2009.
- Merve Yıldızalp Ăzmen, « Ä°zmir'deki depremde can kaybı 116'ya yĂŒkseldi », sur Anadolu Agency,
- Tancoigne, Voyage de Constantinople Ă Smyrne et dans lâĂźle de Candie, 1811-1812 , turquie-culture.fr, 2 juillet 2017.
- Ătude sur Smyrne, trad. par B. F. Slaars et enrichie d'un appendice et de notes : « La population Ă Smyrne de 1631 Ă 1868 ». Smyrne, 1868, pp. 138-141.
- Baptistin Poujoulat, RĂ©cits et souvenirs d'un voyage en Orient, Tours : A. Mame, 1848, pp. 7-8 (lire en ligne).
- Notice de la BnF
- Pierre Azaïs, Journal d'un voyage en Orient, Avignon : F. Seguin aßné, imprimeur-libraire, 1858, p. 238 (lire en ligne).
Annexes
Ătudes
- Laurence Abensur-Hazan, Smyrne. Ăvocation d'une Ăchelle du Levant, XIXeâââXXe siĂšcles, Rennes, Ăditions Alan Sutton, 2004.
- Alain Blondy, Izmir, Fransa ve Malta [Smyrne, la France et Malte au XVIIIe siĂšcle], in Gertrude Durusoy, Fransız Seyahatnameleri ve Tarihin Aynasında, Izmir Kolokyumu, Izmir, Izmir BĂŒyĂŒksehir Belediyesi KĂŒltĂŒr Yayını, 2002, 73-98.
- Léon Kontenté, Smyrne et l'Occident, Yvelinédition, 2006, seconde édition augmentée : 2008. (ISBN 9782846681698)
Sources historiques
- Roland Godel, Le Voyage à Smyrne. Un manuscrit d'Antoine Galland (1678), Chandeigne, coll. « Magellane », 2000
Littérature
- Roland Godel, Le Chant de Smyrne. Il y a cent ans la fin tragique de la Perle du Levant. Paris, L'Harmattan, 2018
Liens externes
- (tr) Site officiel
- Ressource relative Ă la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (tr) Site officiel de la prĂ©fecture dâIzmir