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Violence conjugale

La violence conjugale est la violence exercĂ©e par un des conjoints sur l'autre, au sein d'un couple, s'inscrivant dans un rapport de domination et se distinguant des disputes conjugales entre individus Ă©gaux[1] - [2]. Elle s’exprime par des agressions verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, des menaces, des pressions, des privations ou des contraintes pouvant causer chez la victime des dommages psychologiques, physiques, un isolement social voire aller jusqu'Ă  la mort.

Violence conjugale
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Photo prise d'une Ă©tudiante lors d'un projet ayant pour thĂšme la violence conjugale (fictif).
Classification et ressources externes
CIM-10 Y07.0
eMedicine
article/805546
MeSH D017579

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Il peut s'agir d'un phénomÚne circonstanciel (violence situationnelle), mais aussi parfois d'un processus systémique et évolutif.

La violence conjugale est une forme de violence domestique ou violence familiale (violence qui touche également les autres personnes du foyer, en particulier les enfants du couple). Ayant souvent lieu dans l'espace privé, elle n'est pas toujours repérée. De ce fait, certains chercheurs estiment que le « huis clos conjugal » peut se révéler un « haut-lieu de violences »[3].

Avec les autres formes de violences de genre, elle est un facteur de risque pour la santé des femmes partout dans le monde. Les effets de ces violences de genre sur la morbidité et mortalité devraient les faire considérer comme un problÚme de santé publique selon la Banque mondiale[4].

DĂ©finitions

Femme mutilée par A. de Suza Cardozo, 1915

Les violences conjugales peuvent prendre les formes suivantes[5] - [6] :

  • Violences physiques : coups, mutilations, strangulations, meurtres, etc.
  • Violences sexuelles : viols, agressions sexuelles, proxĂ©nĂ©tisme ; voir violence sexuelle dans le couple.
  • Violences psychologiques : chantage, insultes, humiliation/dĂ©valorisation, menaces (par ex. contre les membres de la famille), pressions, jalousie excessive, etc.
  • Violence Ă©conomique : la violence Ă©conomique est caractĂ©risĂ©e par l’emprise d’un conjoint sur les finances de l’autre[7]. Par exemple, un contrĂŽle financier imposĂ©, une surveillance accrue du budget, la privation des cartes d’identitĂ©, une dĂ©pendance financiĂšre forcĂ©e, etc[8]. Cette forme de violence conjugale est la moins connue mais est frĂ©quente dans les cas de violence conjugale[9].
  • Privations et contraintes : vol, destruction de propriĂ©tĂ©, privation de libertĂ© (enfermement, sĂ©questration, etc.), privation d'autonomie (confiscation de revenu, de vĂ©hicule), volontĂ© d'aliĂ©nation (aliĂ©nation Ă©conomique, administrative), isolement vis-Ă -vis des proches (interdictions ou pressions visant Ă  empĂȘcher la victime de voir sa famille ou ses amis), isolement social (interdictions ou pressions visant Ă  empĂȘcher la victime d'exercer une activitĂ© professionnelle, associative ou de frĂ©quenter un cercle social).
  • Violence Ă©conomique : perte d’autonomie financiĂšre, se retrouve dans les couples ayant de faibles revenus, de hauts revenus ou de revenus inĂ©gaux[10]. Cette forme de violence conjugale est une façon qu’un partenaire affirme son pouvoir sur l’autre, il s’agit d’un abus de pouvoir. Lorsque deux partenaires sont en couple, les violences Ă©conomiques peuvent se faire apercevoir lorsqu’un partenaire contrĂŽle les finances de l’autre, lorsqu’il y a une grande surveillance de budget, lorsqu’il y a une prise de contrĂŽle des cartes, lorsqu’il y a une dĂ©pendance financiĂšre forcĂ©e ou lorsqu’il y a le remplacement d’un salaire par de « l’argent de poche »[10].
Graphique représentant le nombre de femmes, par pays, ayant vécus des violences économiques, 2016.

La typologie de Michael P. Johnson (en), suppose qu'il existerait au moins deux grandes catégories de violence conjugale : la violence situationnelle de couple et le terrorisme intime ou de coercition.

  • La violence situationnelle, qui serait liĂ©e Ă  un contexte. Elle est souvent de courte durĂ©e.
  • Le terrorisme intime ou terrorisme de coercition se distinguerait par sa gravitĂ©, mais surtout par sa dynamique et sa finalitĂ©. GĂ©nĂ©ralement l'aboutissement d'une escalade, la violence terroriste serait utilisĂ©e comme un instrument systĂ©matique de contrĂŽle et de domination visant l'assujettissement d'un des conjoints aux volontĂ©s de l'autre. C'est dans ces cas, plus rares mais plus graves, que les consĂ©quences les plus sĂ©vĂšres sont observĂ©es (tant par les chercheurs que par les systĂšmes de santĂ© et de justice)[11] - [12].

En 2018 le New York Times publie un article faisant Ă©tat d'une nouvelle forme de violence domestique digitale Ă  travers le contrĂŽle Ă  distance des Ă©quipements Ă©lectroniques[13] - [14].

Violence Ă©conomique

Durant le couple

Au QuĂ©bec, Statistiques Canada dĂ©crivait les violences Ă©conomiques comme Ă©tant le fait d'ĂȘtre tenu Ă  l'Ă©cart du revenu familial (publiĂ© dans les recherches de 1999, 2004 et 2009). À partir de 2014, le fait d'ĂȘtre forcĂ© Ă  donner de l'argent au conjoint ou Ă  l'ex conjoint a Ă©tĂ© ajoutĂ©[15].

Dans plusieurs cas, la violence Ă©conomique s'ajoute Ă  d’autres formes de violences conjugales ( physiques, verbales, sexuelles, psychologiques ). Elle peut aussi survenir seule, ce qui la rend difficile Ă  identifier. La violence Ă©conomique est une violence cachĂ©e, elle n'est souvent pas remarquĂ©e chez les partenaires qui en sont victimes, surtout lorsque le couple est actif. La violence Ă©conomique est facilement repĂ©rable chez les couples post sĂ©paration ( voir post-sĂ©paration ci-bas )[16].

Une étude posée a décrit la fréquence de différents types de violences conjugales. Contrairement aux autres types de violences conjugales, les violences économiques sont les plus récurrentes. Dans 70,6%, les violences économiques sont fréquentes, les violences psychologiques sont continues à 62,7%, les violences physiques sont continues à 25,4% et les violences sexuelles sont continues à 35,1%[17].

Plusieurs sources d’aide sont disponibles pour les victimes. Au QuĂ©bec, il est possible de contacter la ligne tĂ©lĂ©phonique SOS violence conjugale. Cette source d’aide permet ensuite de rĂ©fĂ©rer les victimes Ă  des maisons d’aide ou des centres d’hĂ©bergement[18].

Post-séparation

La violence Ă©conomique post-sĂ©paration est la continuation de la violence Ă©conomique subit dans un couple, aprĂšs la rupture. Le conjoint violent conserve un contrĂŽle des finances de l’autre conjoint afin de garder une emprise sur celui-ci[19]. La forme la plus connue de violence Ă©conomique post-sĂ©paration est le refus de payer une pension alimentaire ce qui engendre des rĂ©percussions sur l’ex-conjoint et l’enfant s’il-y-a lieu.

Le refus de payer une pension alimentaire entraine des consĂ©quences sur la vie de l’ex-conjoint. L’ex-conjoint qui a droit Ă  une pension alimentaire doit recourir au systĂšme de justice pour l’obtenir[19]. Dans le cas oĂč un des conjoints refuse de payer la pension, l’autre conjoint doit souvent se rĂ©soudre a abandonnĂ© les dĂ©marches judiciaires en raison des frais associĂ©. En consĂ©quence, le conjoint victime se rĂ©sout frĂ©quemment Ă  ne pas avoir de pension alimentaire par peur de s’endetter face au systĂšme de justice[19]. Dans ce cas, le conjoint victime subit un contrĂŽle financier forcĂ© de la part de son ex-conjoint violent.

La violence Ă©conomique post-sĂ©paration Ă  de nombreux effets sur le comportement et la santĂ© de l’enfant. L’enfant tĂ©moin de violence conjugale dĂ©veloppe une plus grande agressivitĂ© et de la colĂšre[7]. Ces le conjoint victime qui perçoit cette modification de comportement puisque c’est envers ce conjoint que l’enfant exprime sa colĂšre[7]. La routine de l’enfant se voit perturbĂ©. Il peut dĂ©velopper des troubles alimentaire et des troubles de sommeil[7]. À l’adolescence, le lien entre l’enfant et le parent violent se dissoudras et exprimeras ses comportements colĂ©riques envers le parent victime.

ProblĂšmes de mesure

Campagne contre la violence conjugale Ă  Kaga-Bandoro (RĂ©publique centrafricaine), 2013

La prĂ©valence et le partage par genres de la violence conjugale au sein d’une population sont difficiles Ă  Ă©valuer parce que les instruments de mesure ne sont pas Ă©quivalents et que « des variations mĂ©thodologiques en apparence anodines exercent un effet important sur les rĂ©ponses des participants »[20] et consĂ©quemment sur la mesure.

Les enquĂȘtes sur la violence conjugale se font gĂ©nĂ©ralement au moyen de statistiques policiĂšres et d'enquĂȘtes de victimation ; ces diffĂ©rentes mĂ©thodes peuvent engendrer des rĂ©sultats divergents.

  • Statistiques policiĂšres

Les statistiques policiĂšres, souvent utilisĂ©es, fournissent une image partielle du phĂ©nomĂšne puisqu’elles ne compilent que des formes « criminelles » de la violence conjugale et parce que tous les crimes violents ne sont pas rapportĂ©s Ă  la police[21]. Au Canada, par exemple, l’EnquĂȘte sociale gĂ©nĂ©rale de 2009 montre que seulement 22 % des victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un conjoint ont dĂ©clarĂ© l'avoir rapportĂ© Ă  la police[22] - [23].

Par ailleurs, non seulement les statistiques policiĂšres sous-estiment la prĂ©valence des actes, mais elles provoquent une distorsion dans le tableau de partage des genres. Au Canada, l'ESG 2009 montre que « les victimes de sexe fĂ©minin Ă©taient environ trois fois plus susceptibles que les victimes de sexe masculin de dire qu’elles avaient signalĂ© l’incident Ă  la police (23 % par rapport Ă  7 %) »[23]. Les statistiques policiĂšres ont donc tendance Ă  sous-reprĂ©senter la violence conjugale subie par les hommes.

  • EnquĂȘtes populationnelles Ă  question ouverte

Les enquĂȘtes populationnelles sont des enquĂȘtes conduites Ă  l'aide de questionnaires auprĂšs d'Ă©chantillons probabilistes reprĂ©sentant (en principe) une population dĂ©finie. Ces enquĂȘtes sont dites Ă  « question ouverte » (single question threshold approach) lorsque l'Ă©valuation repose sur une seule (ou un trĂšs petit nombre) question d’ordre gĂ©nĂ©ral sur des « actes de violence », des « agressions » ou des « mauvais traitements » subis.

Ces enquĂȘtes donnent dĂ©jĂ  une mesure plus juste de la prĂ©valence parce que les personnes interrogĂ©es ne se limitent pas aux personnes ayant signalĂ© des incidents Ă  la police. Elles sont cependant dĂ©noncĂ©es par bien des auteurs[24] - [25] qui constatent que les dĂ©finitions de ce qu'est une « agression » ou un « abus » sont subjectives et peuvent donc varier d’une culture Ă  l’autre, d'un sous-groupe Ă  l'autre dans une culture et mĂȘme entre les individus d'un mĂȘme sous-groupe.

  • EnquĂȘtes populationnelles Ă  questions fermĂ©es

Les enquĂȘtes populationnelles Ă  questions fermĂ©es sont Ă©galement conduites Ă  l'aide de questionnaires auprĂšs d'Ă©chantillons probabilistes reprĂ©sentant une population dĂ©finie, mais les questionnaires sont composĂ©s de questions spĂ©cifiques et prĂ©cises sur des actions objectives ce qui laisse beaucoup moins de place Ă  la dĂ©finition subjective de chaque individu quant Ă  ce qui constitue un acte de violence ou non.

Les enquĂȘtes populationnelles Ă  questions fermĂ©es offrent donc de meilleurs avantages que celles Ă  question ouverte en ce qui regarde la validitĂ©. Elles neutralisent en grande partie les distorsions dans le partage des genres.

« Comme le souligne Hamby, des questions formulĂ©es en faisant rĂ©fĂ©rence Ă  des conduites spĂ©cifiques sont de plus en plus adoptĂ©es, de prĂ©fĂ©rence Ă  des questions gĂ©nĂ©rales sur les « agressions » ou sur la « violence » (Hamby, 2005 : 731). Dans des confĂ©rences organisĂ©es sous l’égide des Nations unies ou dans des rapports de recherche publiĂ©s par ses agences, de mĂȘme que dans des rapports d’autres organismes internationaux, des experts de divers pays (Garcia-Moreno, Jansen, Ellsberg, Heise et Watts, 2005 : 13-14; Johnson, 2005 : 6; Kishor, 2005 : 4-5; Kishor et Johnson, 2004 : 4-5) ont eux aussi soulignĂ© les avantages de l’approche des CTS, qui reposent sur l’emploi d’une liste de comportements ou d’actions spĂ©cifiques pour dĂ©pister et identifier les victimes de violence, par opposition Ă  une Ă©valuation de type cognitif qui repose sur une seule question d’ordre gĂ©nĂ©ral sur la « violence » ou les « mauvais traitements » subis, approche que ces experts internationaux dĂ©signent par l’expression single question threshold approach (Laroche 2007, p. 14) »

.

Il y a plusieurs instruments de mesure Ă  questions fermĂ©es. Les plus frĂ©quemment utilisĂ©s sont les variantes de la CTS (CTS2
 CTS10). Elles ont fait l'objet de critiques, moins Ă  cause de leurs caractĂ©ristiques sociomĂ©triques que parce qu'elles ont alimentĂ© les partisans de la « thĂ©orie de la symĂ©trie »[26] - [21] - [27] - [28]. En effet, les mesures de prĂ©valences enregistrĂ©es par les CTSn montrent que le taux de victimisation des femmes est sensiblement le mĂȘme que celui des hommes. Par contre, les mĂȘmes CTSn montrent aussi que ce sont les femmes qui sont victimes des formes de violences les plus graves. CombinĂ©es avec d'autres instruments Ă  questions fermĂ©es sur des formes de violences non rĂ©pertoriĂ©es par les codes criminels (violence psychologique, financiĂšre, etc.) ou mesurant les consĂ©quences physiques et psychologiques de la violence, les CTSn ne confirment pas la thĂ©orie de la symĂ©trie[22] - [29].

Statistiques

Manifestation contre la violence faite aux femmes, Bruxelles, 2014

Les chiffres ci-dessous doivent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s avec prudence. Ils ne reprĂ©sentent pas l'ensemble des actes de violence conjugale effectivement commis, mais seulement les actes dĂ©clarĂ©s (soit Ă  la police, soit lors de sondages). Par ailleurs, les statistiques sur la violence conjugale se sont longtemps limitĂ©es aux violences contre les femmes. On ne dispose donc pas toujours des chiffres pour comparer l'Ă©volution Ă  long terme de la violence faite aux hommes en milieu conjugal.

Les chiffres existent pour les hommes et les femmes.

Finalement, il faut retenir que les mesures n'ont pas Ă©tĂ© faites de la mĂȘme façon ni avec les mĂȘmes instruments dans les diffĂ©rents pays et par les diffĂ©rents chercheurs. Des comparaisons fines ne sont donc pas possibles. Les statistiques disponibles donnent cependant un ordre de grandeur du phĂ©nomĂšne Ă  travers les diffĂ©rents pays.

Amérique du Nord

Illustration d'une chanson oĂč une femme est battue par son mari muni d'une queue de billard, jusqu'Ă  ĂȘtre couverte de bleus, 1900[30]

Aux États-Unis, le National Intimate Partner and Sexual Violence Survey 2010 Summary Report[31] rapporte que :

  • Plus d'un tiers des femmes aux États-Unis (35,6 % soit environ 42,4 millions) ont Ă©tĂ© victimes de viol, de violence physique ou de harcĂšlement par leur partenaire Ă  un moment donnĂ© de leur vie.
  • Plus d'un homme sur 4 aux États-Unis (28,5 %) a Ă©tĂ© victime de viol, de violence physique ou de harcĂšlement par son partenaire Ă  un moment donnĂ© de sa vie.

Le Canada publie rĂ©guliĂšrement diffĂ©rentes mesures dressant le tableau de la violence conjugale au pays. Les statistiques policiĂšres[32], dĂ©jĂ , montrent qu'en 2009, 173 600 femmes de 15 ans et plus ont rapportĂ© Ă  la police ĂȘtre victimes de violence criminelle, soit 1,2 % des femmes canadiennes. Le taux Ă©tait lĂ©gĂšrement infĂ©rieur chez les hommes, soit 1,1 %. En ce qui regarde les femmes, les plaintes enregistrĂ©es par la police concernaient des voies de fait simples (50 %), des menaces (13 %), des voies de fait majeures (10 %), des agressions sexuelles (7 %) et du harcĂšlement criminel (7 %).

Il faut cependant souligner que l'EnquĂȘte sociale gĂ©nĂ©rale (ESG) 2009[22] rĂ©vĂ©lait que seulement 23 % des femmes et 7 % des hommes victimes de violence conjugale criminelle dĂ©noncent l'incident Ă  la police. Il y aurait donc 5 fois plus de femmes et 14 fois plus d'hommes qui seraient victimes de violence conjugale que ce que rapportent les statistiques policiĂšres.

Statistique Canada effectue, Ă©galement, tous les 5 ans une enquĂȘte beaucoup plus approfondie Ă  partir de sondages sur de gros Ă©chantillons probabilistes reprĂ©sentatifs de la population canadienne. L'EnquĂȘte sociale gĂ©nĂ©rale (ESG) de 2009 montre que 6 % des Canadiens et Canadiennes rapportent avoir Ă©tĂ© victimes d'une forme de violence criminelle de la part d'un conjoint ou d'un ex-conjoint au cours des 5 annĂ©es prĂ©cĂ©dant l'enquĂȘte. Contrairement aux statistiques policiĂšres, l'ESG 2009 montre que les proportions de victimes de sexe masculin et fĂ©minin sont similaires. Par contre, l'enquĂȘte rĂ©vĂšle que les femmes Ă©taient trois fois plus susceptibles de dire qu’elles avaient Ă©tĂ© victimes de formes plus graves de violence comparativement aux hommes. Également, les blessures physiques et psychologiques consĂ©quentes de cette violence Ă©taient plus prononcĂ©es chez les victimes de sexe fĂ©minin.

Dans un second temps, l'ESG 2009 Ă©largissait les questions Ă  des formes de violences plus tangentielles comme la violence psychologique (dire des mots blessants, rabaisser, jalousie, etc.) et financiĂšre (refuser de rĂ©vĂ©ler ses revenus Ă  son conjoint) qui font grimper le taux de victimisation Ă  17 % des Canadiens pour la mĂȘme pĂ©riode de 5 ans.

L'échantillon de l'ESG a également permis d'identifier des facteurs sociodémographiques. Le Québec et Terre-Neuve avaient des proportions de violence conjugale inférieures à la moyenne canadienne. Les personnes s'identifiant comme gay et lesbiennes avaient deux fois plus de chances de se dire victimes de violences conjugales que les hétérosexuels. Cette proportion était de 4 pour 1 chez les personnes s'identifiant comme bisexuelles. Les citoyens autochtones également avaient deux fois plus de chance de se dire victimes. Les personnes handicapées ou à mobilité restreinte, finalement, avaient un taux plus élevé de 8 % contre 6 %.

Les rĂ©sultats de la plus rĂ©cente ESG 2014 sont assez semblables[33]. On remarque que la baisse de victimisation constatĂ©e entre 2004 et 2009 s’accentue, surtout pour les victimes de sexe fĂ©minin. On remarque Ă©galement que pour la premiĂšre fois le taux des victimes hommes dĂ©passe lĂ©gĂšrement celui des femmes.

Il est Ă  noter qu'en AmĂ©rique du Nord, la violence est un sujet davantage tabou qu'en Europe. Quand la violence conjugale vise Ă  prendre le contrĂŽle du conjoint, le plus souvent, elle s’installe graduellement dans le couple. Dans certains cas, une personne peut faire preuve de violence physique ou psychologique lors d’une dispute avec son conjoint. Les violences conjugales se caractĂ©risent par un rapport de domination. Elles se distinguent des disputes conjugales entre des individus Ă©gaux[34] - [2]. Elles s'exercent dans le cadre d’une relation privilĂ©giĂ©e.

Europe

La Convention europĂ©enne des droits de l'homme impose aux États membres de protĂ©ger les membres de la famille (dont les enfants) si les autoritĂ©s sont informĂ©es de violences conjugales ; Ă  dĂ©faut, en cas de rĂ©itĂ©ration, la responsabilitĂ© pĂ©cuniaire de l'Ă©tat peut ĂȘtre engagĂ©e[35].

Belgique

Selon une Ă©tude de l'universitĂ© de Gand sur la violence Ă  l’égard des femmes publiĂ©e en 2019, Bruxelles connaĂźtrait un trĂšs fort taux de violences conjugales : une femme sur deux y aurait dĂ©jĂ  subi des violences[36]. D'autre part, un homme sur vingt en serait victime[37].

Le 17 août 2020, Amnesty International et SOS Viol ont accueilli favorablement la nouvelle loi belge sur les violences sexuelles et domestiques, mandatant les magistrats pour suivre une formation de base ou une formation approfondie à l'Institut de formation judiciaire. La loi est venue en réponse aux préoccupations dans la lutte contre le viol et la violence sexuelle[38].

France

En France pour l'annĂ©e 2008, les violences conjugales se chiffrent Ă  85 000 faits constatĂ©s par les services de police et de gendarmerie, d'aprĂšs l'Observatoire national de la dĂ©linquance et des rĂ©ponses pĂ©nales (ONDRP)[39]. Cette Ă©tude prĂ©cise qu'il ne faut pas confondre dĂ©clarations recensĂ©es via un dĂ©pĂŽt de plainte, la totalitĂ© des victimes ne portant pas plainte. C'est particuliĂšrement le cas des hommes, pour lesquels presque aucune plainte n'est recensĂ©e en 2008, et qu'en 2007, les cas de violence constatĂ©s[n. 1] s'Ă©levaient Ă  13 862 faits, dont 16,7 % touchaient des hommes. Les chiffres de plaintes sont donc croisĂ©s avec des enquĂȘtes sociologiques, et font apparaĂźtre, toujours d'aprĂšs ce rapport, 127 000 cas de violences conjugales dĂ©clarĂ©s par les hommes, et 410 000 pour les femmes.

Toujours d'aprĂšs l'ONDRP, en 2010-2011, un peu plus de 1,9 % de la population française ĂągĂ©e de 18 Ă  75 ans dĂ©clarait avoir Ă©tĂ© victime de violence physique ou sexuelle au sein de leur mĂ©nage, soit environ 840 000 personnes. Ce chiffre reprĂ©sente une baisse significative[n. 2] par rapport Ă  la pĂ©riode 2007-2008[40].

Il est à noter que la nature des sévices endurés diffÚre selon les sexes. Les violences conjugales subies par les hommes sont beaucoup plus souvent physiques que sexuelles, et celles subies par les femmes sont plus souvent sexuelles que physiques. De plus, il est fait mention que si les femmes signalent fréquemment leur ex-partenaire comme leur tortionnaire, la grande majorité des hommes subissent l'emprise de leur partenaire de vie du moment[41].

Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 dans le cadre du 4e plan interministĂ©riel de lutte contre les violences faites aux femmes Ă©value Ă  3,6 milliards d'euros, en hypothĂšse basse, les rĂ©percussions Ă©conomiques des violences au sein du couple et leur incidence sur les enfants en France pour l’annĂ©e 2012 (santĂ© ; police et justice ; aides sociales ; pertes de production dues aux dĂ©cĂšs, aux incarcĂ©rations et Ă  l’absentĂ©isme ; prĂ©judice humain ; incidence sur les enfants)[42].

Le rapport d'enquĂȘte cadre de vie et sĂ©curitĂ© publiĂ© en 2017, fait Ă©tat que « les femmes sont beaucoup plus concernĂ©es que les hommes »[43]. Le rapport de l'ONDRP de 2019 dĂ©compte 405 000 victimes par an en moyenne entre 2011 et 2018 ; 68 % de ces victimes sont des femmes et 60 % ont moins de 40 ans[44]. Dans les cas d'homicide conjugal, une victime sur cinq est un homme, souvent ex-bourreau[45]. Selon l'ONDRP « quand 10 femmes sur 100 dĂ©posent plainte Ă  la suite des violences qu’elles ont subies, sur 100 hommes subissant des violences conjugales seuls 3 osent se tourner vers la justice »[46] - [47].

En 2020, le confinement instauré fait augmenter le nombre de violences conjugales dans la zone de la préfecture de police de Paris[48].

Les chiffres de 2021 témoignent d'une augmentation de 21 % des actes de violences conjugales recensés par la police par rapport à 2020. Les actes recensés ont doublé entre 2016 et 2021. En 2021, 87 % des victimes sont des femmes et 89 % des auteurs sont des hommes[49].

Suisse

En Suisse, les données de la Statistique policiÚre de la criminalité (SPC) pour les années 2009 à 2011[50] révÚlent que :

  • 55 % des homicides se produisent dans la sphĂšre domestique.
  • De 2009 Ă  2011, les faits de violence conjugale dĂ©clarĂ©s Ă  la police ont globalement diminuĂ© (-7,3 %), mais la proportion d'actes de violences physiques graves ainsi que de la proportion des infractions de violence psychique ont augmentĂ©.
  • En 2011, les femmes ont Ă©tĂ© 3,1 fois plus souvent touchĂ©es par la violence domestique que les hommes.

Les femmes étrangÚres vivant en couple sont 4,5 fois plus souvent exposées que les Suissesses.

L'ancien article 50 al. 2 de la loi fédéral sur les étrangers entrée en vigueur en 2008, a été modifié par le parlement fédéral le 15 juin 2012 et est entrée en vigueur le 1 juillet 2013, regule le droit aux étrangers à renouveler leur permis en cas de séparation. Cet article exigeait le cumul de deux conditions : l'existence des violences conjugales et le fait que la réintégration sociale dans le pays de provenance sociale semble fortement compromise. Actuellement, à la suite de la modification ces critÚres sont devenus alternatifs[51].

Pourtant, plusieurs Ă©tudes et rapports rappellent que cette modification et le critĂšre d'intensitĂ© de la violence conjugale; dĂ©finit par le tribunal fĂ©dĂ©ral dans son arrĂȘt du 4 novembre 2009; ne prenne pas en compte les formes trĂšs variĂ©es qui peuvent prendre les violences conjugales et que ne se rĂ©duisent pas qu'aux violences physiques[52].

Selon les statistiques du Bureau fĂ©dĂ©ral de l'Ă©galitĂ© entre femmes et hommes relatives Ă  la violence domestique et aux homicides, au cours de la pĂ©riode allant de 2009 Ă  2018, 471 femmes et 191 hommes ont Ă©tĂ© victimes d’homicides ou de tentatives d’homicide ; durant cette pĂ©riode, 249 homicides ont Ă©tĂ© commis, 74,7 % des victimes sont des femmes et filles et 25,3 % des hommes et garçons[53].

Études spĂ©cifiques au genre et au sexe des auteurs et victimes

Des débats de statistiques ont eu lieu dans la communauté des chercheurs, depuis les années 1980-1990 au sujet de la répartition de la violence selon les genres, principalement en Amérique du Nord.

Sur la base de mesures empiriques, certains observent que les femmes et les hommes sont tout aussi nombreux Ă  ĂȘtre l'objet d'actes de violence domestique. Martin Fiebert, chercheur de la California State University, a compilĂ© 221 Ă©tudes empiriques et 65 analyses, mĂ©ta-analyses ou revues de recherche produites par des chercheurs universitaires entre 1983 et 2012 dans une bibliographie annotĂ©e[54]. Ces Ă©tudes ont en commun d'employer la Conflict Tactics Scale considĂ©rĂ©e par le MinistĂšre de la Justice du Canada comme l'instrument de mesure disponible le plus valide pour Ă©valuer les conflits dyadiques[55], mais toutefois insuffisant pour ĂȘtre utilisĂ© seul[24] et dont la forme initiale a Ă©tĂ© critiquĂ©e parce qu'elle excluait des formes de violences les plus graves, et ne permettant pas de distinguer agression initiale et auto-dĂ©fense[21]. Ces Ă©tudes montreraient que le taux de prĂ©valence de la violence par les femmes envers leurs partenaires masculins est Ă©gal, et parfois mĂȘme plus Ă©levĂ©, que celui de la violence commise par les hommes[54]. La mĂ©ta-analyse de Archer J. (2000) portant sur 82 recherches empiriques, arrive Ă  la mĂȘme conclusion (« When measures were based on specific acts, women were slightly more likely than men to have used physical aggression toward their partners and to have used it more frequently, although the effect size was very small (d = – .05) », Archer, 2000, p. 664). Il constate cependant qu'en termes de gravitĂ© et de consĂ©quences des violences, celles infligĂ©es par les hommes sont plus susceptibles de conduire Ă  des blessures (« Men were more likely (d = .15) to inflict an injury, and overall, 62% of those injured by a partner were women »)[56].

États-Unis

Une Ă©tude publiĂ©e dans l'American Journal of Public Health (en) Ă  propos des violences domestiques et portant sur 11 370 sujets montre que quand il s'agit de relations de couple violentes sans rĂ©ciprocitĂ© alors dans 70 % des cas ce sont les femmes qui sont les agresseurs[57]. Les chercheurs notent Ă©galement que le domaine de la recherche portant sur la violence domestique est souvent problĂ©matique. Ainsi pour le professeur en psychologie Donald Dutton, auteur de Rethinking Domestic Violence et The Domestic Assault of Women (livres publiĂ©s chez UBC Press) : « Non seulement les hommes sous-dĂ©clarent plus que les femmes les violences dont ils sont victimes, mais de plus le sujet des violences domestiques est prĂ©sentĂ© par les mĂ©dias comme un problĂšme de genre ».

Québec

En 2005, le Conseil du Statut de la Femme du QuĂ©bec, en collaboration avec les chercheurs de l'Institut de la statistique du QuĂ©bec, a produit une analyse discriminative des diffĂ©rences entre les sexes Ă  propos de la violence conjugale Ă  partir des rĂ©sultats de l'ESG de 1999. Les auteurs observent qu'au-delĂ  de taux gĂ©nĂ©raux, apparemment Ă©gaux de prĂ©valence de la violence conjugale entre les hommes et les femmes, se dessinent des diffĂ©rences sensibles en ce qui regarde la nature, la gravitĂ©, la frĂ©quence et les consĂ©quences physiques et psychologiques des agressions. La violence masculine relĂšverait Ă©galement plus souvent d’une dynamique de « terrorisme conjugal », de rapports de domination entre les sexes. Toutefois, la rĂ©alitĂ© des cas de violence subie par les hommes, gĂ©nĂ©ralement lors de conflits conjugaux ponctuels, ne doit pas ĂȘtre ignorĂ©e[29].

France

Les enquĂȘtes Cadre de vie et sĂ©curitĂ© de l'Observatoire national de la dĂ©linquance et des rĂ©ponses pĂ©nales (ONDRP) (enquĂȘtes populationnelles Ă  question ouverte) portant sur les annĂ©es 2006 Ă  2011 indiquent que 1,6 % Ă  2,1 % des femmes et 0,6 Ă  0,7 % des hommes de 18 Ă  75 ans dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© victimes de violences physiques ou sexuelles au cours des deux derniĂšres annĂ©es[58].

Le ministĂšre des Droits des femmes indique en 2014 qu'« en moyenne, chaque annĂ©e, 201 000 femmes se dĂ©clarent victimes de violences conjugales (qu’elles soient physiques ou sexuelles), soit plus de deux fois et demi de plus que les hommes, ce qui correspond Ă  1,2 % des femmes de 18 Ă  59 ans vivant en mĂ©nage ordinaire en France mĂ©tropolitaine »[59].

Suisse

Selon les statistiques policiĂšres, en Suisse, en 2011, les femmes ont rapportĂ© 3,1 fois plus souvent ĂȘtre victimes de violence domestique que les hommes (voir plus haut ProblĂšmes de mesure)[50].

Études de l'OMS sur les violences conjugales contre les femmes

En 2017, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) :

  • « Au niveau mondial, prĂšs du tiers (30 %) des femmes qui ont eu des relations de couple signalent avoir subi une forme quelconque de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire intime au cours de leur vie » ;
  • « Au niveau mondial, pas moins de 38 % des meurtres de femmes sont le fait de leur partenaire intime masculin »[60].

Une Ă©tude de 2019[OMS 1] menĂ©e par l'OMS, basĂ©e sur des interviews de 24 097 femmes dans 10 pays diffĂ©rents, montre que la violence conjugale concerne, suivant les pays, entre 15 et 70 % des femmes interrogĂ©es[OMS 2]. Cette Ă©tude ne porte que sur les violences faites aux femmes dans le cadre domestique.

Pourcentage de femmes ayant signalé une agression sexuelle par leur partenaire masculin (fin des années 1990)[61]
Pays Pourcentage
Suisse 12%
Allemagne 15%
États-Unis 15%
Canada 15%
Nicaragua 22%
Royaume-Uni 23%
Zimbabwe 25%
Inde 28%
Algérie

En AlgĂ©rie, une enquĂȘte Ă  indicateurs multiples (MICS3) de l’Office national des statistiques en collaboration avec le ministĂšre de la SantĂ© et de la RĂ©forme hospitaliĂšre et financĂ©e par l’Unicef, a dĂ©voilĂ© que 67,9 % de femmes algĂ©riennes acceptent que leurs maris les battent[62].

Éthiopie
Femme battue au BĂ©nin.

En Éthiopie[OMS 3], 71 % des femmes ayant dĂ©jĂ  eu un partenaire avaient Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  des violences physiques ou sexuelles, ou les deux Ă  la fois au cours de leur vie, dont 35 % Ă  des violences physiques graves. Au cours des 12 mois prĂ©cĂ©dant l'Ă©tude, 53 % de ces femmes avaient subi l'une au moins de ces deux formes de violence.

Namibie

En Namibie[OMS 4], le nombre de victimes de l'une ou deux de ces formes de violence s'Ă©levait Ă  36 %, dont 20 % au cours des 12 derniers mois.

Tanzanie

En Tanzanie, ce chiffre Ă©tait de 41 %, dont 22 % au cours des 12 derniers mois.

Tchad

Au Tchad, plus d’un tiers des femmes de 15–49 ans non cĂ©libataires, soit 35 %, ont Ă©tĂ© victimes d’actes de violence physique[63], psychologique et/ou sexuelle, causĂ©s par leur conjoint au moins une fois dans leur vie et parmi elles, 49 % dĂ©clarent en 2014-2015 avoir Ă©tĂ© blessĂ©es au cours des 12 derniers mois Ă  la suite d’actes de violence conjugale[64].

Iranienne brûlée à l'acide par son mari à Tabriz, 2018
Brésil

Au Brésil[OMS 5], en milieu rural, 37 % des femmes ayant déjà eu un partenaire avaient été confrontées à des violences physiques ou sexuelles, ou les deux à la fois au cours de leur vie, dont 15 % à des violences physiques graves. En environnement urbain, ces chiffres étaient de 29 % et 9 %.

PĂ©rou

Au PĂ©rou[OMS 6], en milieu rural, les chiffres Ă©taient de 69 % et 34 %. En environnement urbain, ces chiffres Ă©taient de 51 % et 19 %.

Japon

Au Japon[OMS 7], en milieu urbain, 15 % des femmes ayant déjà eu un partenaire avaient été confrontées à des violences physiques ou sexuelles, ou les deux à la fois au cours de leur vie, dont 4 % à des violences physiques graves.

Bangladesh

Au Bangladesh[OMS 8], en milieu rural, ces chiffres Ă©taient respectivement de 62 % et 32 % et de 54 % et 30 % en milieu urbain.

Violence dans les couples gays, lesbiennes et chez les bisexuels

Selon le Centre de Solidarité Lesbienne au Canada tous les éléments caractérisant les violences conjugales dans les couples homosexuels seraient identiques à ceux que l'on trouve dans les couples hétérosexuels. S'y ajouteraient les menaces de révéler l'homosexualité du partenaire à ses proches, ainsi que la difficulté d'expliquer la situation aux policiers[65].

En France

Les structures spécifiquement dédiées à la prise en charge des violences conjugales homosexuelles seraient quasi inexistantes en France[66].

Violences au sein de couples de femmes

En France, un questionnaire rĂ©alisĂ© sur le site Yagg en 2011 impliquant 360 personnes[67] a remontĂ© des chiffres proches des chiffres nationaux. Élodie Brun, responsable de la Lesbian and Gay Pride Montpellier arborait alors dans son bureau le slogan « La violence chez les homosexuels, plus qu'un mythe, une rĂ©alitĂ© ». Dans un tĂ©moignage elle fait part de son vĂ©cu auprĂšs d'une conjointe qui justifiait des violences avec l'argument « Elle m'a poussĂ©e Ă  bout »[65].

En 2006 le Centre rĂ©gional d’information et de prĂ©vention contre le sida a publiĂ© une brochure sur les violences au sein du couple lesbien. La mĂȘme annĂ©e, le magazine TĂȘtu lançait un appel Ă  tĂ©moins : « Vous ĂȘtes gay ou lesbienne, et vous avez vĂ©cu ou vivez une relation d'« amour » Ă©maillĂ©e de violence physique ou morale. Comment cela a t-il commencĂ© ? Comment vous en ĂȘtes-vous sorti(e) ? »[68].

L'association AGIR crĂ©e en 2014 lance le dispositif « Brisons le tabou » avec comme dĂ©sir de « visibiliser » les violences conjugales commis dans les couples de mĂȘme sexe et peu Ă©voquĂ©es par les pouvoirs publics, les mĂ©dias et la communautĂ© LGBT. Selon cette association, 11% des gays et des lesbiennes et 20% des personnes bisexuelles dĂ©claraient avoir subi des violences conjugales en 2013. Seulement 3 % d'entre ces victimes ont portĂ© plainte[68] - [69].

Selon la psycho-sociologue Coraline Delabarre le silence concernant les violences commises au sein des couples de lesbiennes viendrait d'un ensemble de clichés[69] :

  • dans les milieux fĂ©ministes, la violence conjugale serait perçue comme un attribut spĂ©cifiquement masculin,
  • l'invisibilisation des couples lesbiens dans notre sociĂ©tĂ© mĂšnerait Ă  une invisibilisation des violences qui s'y crĂ©ent,
  • les femmes seraient perçues comme forcĂ©ment douces et passives dans leurs couples,
  • lorsque l'agresseur est une femme alors le sentiment de culpabilitĂ© de sa victime serait amplifiĂ©.
Violences au sein de couples d'hommes

Selon la mission interministĂ©rielle pour la protection des femmes contre la violence et la lutte contre la traite des ĂȘtres humains (MIPROF), en 2016, 3 hommes ont Ă©tĂ© tuĂ©s en France par leur partenaire ou ex-partenaire au sein d'un couple homosexuel[70].

Au Canada

Les rĂ©sultats de l'ESG 2004 conduite par Statistiques Canada rĂ©vĂšlent que « 15 % des gays et lesbiennes et 28 % des bisexuels, ont dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© victimes de violence conjugale au cours de l’annĂ©e 2004 par rapport Ă  7 % des hĂ©tĂ©rosexuels »[71]. Les rĂ©sultats de l'ESG 2009 confirment cette tendance et montrent que les personnes canadiennes s'identifiant comme gays ou lesbiennes avaient deux fois plus de probabilitĂ©s de dĂ©clarer avoir Ă©tĂ© victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire amoureux que les personnes s'identifiant comme hĂ©tĂ©rosexuelles[72]. Des donnĂ©es amĂ©ricaines[73] - [74] - [75] montrent Ă©galement que les personnes s'identifiant comme gays, lesbiennes ou bisexuelles avaient plus de probabilitĂ©s que les hĂ©tĂ©rosexuels de se dire victimes de violence sexuelle domestique au cours de leur vie.

Plusieurs revues de littĂ©rature[76] - [77] abordent ce phĂ©nomĂšne et signalent une prĂ©sence au moins Ă©gale de la violence dans les couples de mĂȘme sexe. Cependant, les auteurs signalent que les recherches portant sur ce groupe de population prĂ©sentent des problĂšmes mĂ©thodologiques qui rendent les rĂ©sultats parfois difficiles Ă  interprĂ©ter et Ă  gĂ©nĂ©raliser.

Certains acteurs du milieu canadien de la santĂ©[78] - [79] dĂ©plorent le « silence » qui entoure la violence prĂ©sente dans les couples de mĂȘme sexe.

Études spĂ©cifiques aux homicides conjugaux

Centre de recherche sur la violence contre les femmes, Lexington (États-Unis).

En France pour l'année 2018 le nombre d'homicides conjugaux avérés, couples « officiels » et « non-officiels » confondus, a été établi à 149 : 121 femmes et 28 hommes[80].

En France pour l'année 2017 le nombre d'homicides conjugaux avérés, couples « officiels » et « non-officiels » confondus, a été établi à 151 : 130 femmes et 21 hommes[80].

En France a été publiée en 2006, par l'Observatoire National de la Délinquance, une étude sur « les éléments de mesures des violences conjugales ». Il a été dénombré, pour l'année 2004, 25 hommes et 162 femmes tués par un conjoint ou un concubin[39].

Une Ă©tude, menĂ©e par la dĂ©lĂ©gation aux victimes du ministĂšre de l'intĂ©rieur et rendue public en 2008 par le secrĂ©tariat d'État Ă  la solidaritĂ©, dĂ©nombre, pour l'annĂ©e 2007, 192 homicides au sein du couple, 165 femmes et 27 hommes. Cette Ă©tude a mis en exergue que :

  • En 2007 l'incidence de l'homicide conjugal sur la population gĂ©nĂ©rale en France a Ă©tĂ© de l'ordre de 0,0005 % pour une femme et de l'ordre de 0,0001 % pour un homme
  • la majoritĂ© des homicides ont lieu dans les couples dont la situation matrimoniale est Ă©tablie.
  • la sĂ©paration est le mobile principal du passage Ă  l'acte (35 %).
  • cette violence s'exerçant dans le cadre familial entraĂźne des victimes collatĂ©rales. Ainsi un jeune enfant a Ă©tĂ© tuĂ© par son pĂšre en mĂȘme temps que sa mĂšre.
  • bien que cette violence touche tous les milieux sociaux, les faits ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©s le plus frĂ©quemment dans des couples oĂč l'un voire les deux partenaires ne travaillent pas ou plus[81].

Selon l'Étude nationale sur les dĂ©cĂšs au sein du couple, menĂ©e par la dĂ©lĂ©gation aux victimes du ministĂšre de l'intĂ©rieur, 146 femmes et 28 hommes ont Ă©tĂ© tuĂ©s en 2010 par leur compagnon ou compagne[82]. Ainsi :

  • 18 % de toutes les morts violentes recensĂ©es en France et dans lesquelles l'auteur a Ă©tĂ© identifiĂ© ont eu lieu dans le cadre du couple.
  • 35 % des crimes conjugaux sont liĂ©s Ă  la sĂ©paration (commission par des « ex » ou sĂ©paration en cours)
  • 34 % des auteurs d'homicides, uniquement masculins, se sont suicidĂ©s aprĂšs leur acte.
  • 20 % des homicides sont commis sous l'emprise de l'alcool ou de produits stupĂ©fiants.
  • En France une femme a une probabilitĂ© de mourir sous les coups de sa ou son conjoint(e) de l'ordre de 0,0005 %. Ce chiffre est parfois prĂ©sentĂ© sous la forme d'une probabilitĂ© de dĂ©cĂšs tous les 2.5 jours.
  • En France un homme a une probabilitĂ© de mourir sous les coups de sa ou son conjoint(e) de l'ordre de 0,0001 %. Ce chiffre est parfois prĂ©sentĂ© sous la forme d'une probabilitĂ© de dĂ©cĂšs tous les 13 jours.

Au Canada, en 2011, 89 homicides ont été commis par des partenaires intimes[83]. Parmi ces crimes :

  • 76 victimes Ă©taient des femmes
  • 13 victimes Ă©taient des hommes

Selon le Rapport annuel de Statistique Canada pour l'année 2011, le taux d'homicides de femmes par leur partenaire a grimpé de 19 % de 2010 à 2011, tandis que le taux d'homicides d'hommes par leur partenaire a chuté de 50 % de 2010 à 2011 (soit son taux le plus bas depuis 1961).

Maricide

Le terme « maricide » peut se dĂ©finir comme un homicide conjugal commis par une femme envers son ou sa partenaire actuel(le) ou passĂ©e(e)[84]. Il existe peu d’études sur ce sujet puisque c’est une minoritĂ© de la totalitĂ© des femmes arrĂȘtĂ©es qui sont auteures d’homicides conjugaux[85]. Dans son ouvrage sur la violence, VĂ©ronique Le Goaziou soutient que les femmes sont moins violentes que les hommes et que les femmes apparaissent plus souvent comme des victimes de violence, trĂšs rarement comme des auteures[86].

Les raisons poussant une femme Ă  commettre un homicide s’avĂšrent intĂ©ressantes puisqu’elles sont diffĂ©rentes de celles des hommes[87]. Les Ă©tudes sur le sujet dĂ©montrent que la majoritĂ© des hommes tuent leur conjointe par stratĂ©gie d’approbation alors que les femmes tueraient par stratĂ©gie de protection[87]. En effet, les chercheurs rapportent que la femme passerait Ă  l’acte pour des raisons d’autodĂ©fense. Une accumulation de colĂšre face Ă  la violence conjugale subit au sein du couple semble expliquer les homicides conjugaux commis par des femmes[88]. Ne voyant aucun autre moyen, celle-ci souhaiterait mettre fin Ă  la violence conjugale subie. Dans ce cas, le passage Ă  l’acte devient une libĂ©ration de la souffrance physique et psychologique dont elle souffrait. La violence au sein du couple peut dĂ©velopper, chez la personne victime, un trouble de santĂ© mentale nommĂ© « stress post-traumatique » dans le DSM-5, autrefois appelĂ© « syndrome de la femme battue »[89]. Cette pathologie peut engendrer un amoindrissement des capacitĂ©s de jugement chez la personne, ce qui peut provoquer une perte de contrĂŽle de ses propres moyens[88].

De plus, il peut y avoir une absence de la pensĂ© dans la tĂȘte des femmes le jour du passage Ă  l’acte, ce n’est donc pas un crime qui est planifiĂ© Ă  l’avance[90]. D’aprĂšs les chercheurs, cette incapacitĂ© Ă  rĂ©flĂ©chir est causĂ©e par l’accumulation de frustrations, de souffrances et de peurs[90]. ConformĂ©ment Ă  une des caractĂ©ristiques fondamentales de l’ĂȘtre humain qui est l’instinct de survie[91], si la femme sent sa vie menacĂ©e, elle peut tuer par peur et pour se protĂ©ger[90]. L’instinct de survie est nichĂ© au cƓur de l’humain, et plusieurs chercheurs affirment qu’un individu qui se sent en danger ne va pas se retenir d’utiliser la violence Ă  des fins d’autodĂ©fense[92]. Les Ă©tudes semblent indiquer que la femme prĂ©mĂ©diterait le passage Ă  l’acte de son ou sa partenaire et passerait Ă  l’acte en craignant d’ĂȘtre tuĂ©e[93].

Uxoricide

Le terme « uxoricide » peut se dĂ©finir comme un homicide conjugal commit par un homme sur sa partenaire actuelle ou passĂ©e. C’est un terme en voix de disparition qui cĂšde sa place au terme de « fĂ©minicide »[94]. La diffĂ©rence entre l’uxoricide et le fĂ©minicide est la prĂ©cision sur le lien et le sexe de la personne ayant commit le meurtre, l’uxoricide insistant sur le fait que le meurtrier est un conjoint de sexe masculin.

L’uxoricide reprĂ©sente 15% des homicides classĂ©s rĂ©solus[95].  Les donnĂ©es concernant ce type d’homicide conjugal sont peu nombreuses Ă  cause de l’utilisation massive du terme « fĂ©minicide ».

Dans une situation d’uxoricide, c’est une minoritĂ© des meurtriers qui vont prĂ©senter une pathologie[95]. La principale cause des uxoricides est la suivante : la possessivitĂ© sexuelle masculine. L’idĂ©e d’une perte de contrĂŽle, d’exclusivitĂ© sexuelle sur sa conjointe peut mener un homme dans un excĂšs de colĂšre menacent[96]. L’uxoricide rentre comme une Ă©tape finale dans le cercle de violence conjugale, souvent dans la catĂ©gorie des violences sexuelles. Le meurtre est souvent le rĂ©sultat du dĂ©foulement, le dĂ©foulement Ă©tant causĂ© par une jalousie excessive de l’homme.

Le geste de meurtre Ă©tant dans la majoritĂ© des cas impulsifs, le taux d’homme qui s’enlĂšve la vie aprĂšs avoir enlever celles de leur conjointe est considĂ©rablement plus Ă©levĂ©s que dans les autres types d’homicides conjugaux. La peur des reprĂ©sailles est ce qui pousse les hommes au suicide aprĂšs avoir tuĂ©. Les hommes ont cependant plus de chance de s’en sortir sans aucune charge criminelle que dans les cas de maricide[97]. Les chances de s’en sortir augmentent d’autant plus si l’homme possĂšde du pouvoir par sa situation politique ou socioĂ©conomique[98]

Le rapport de pouvoir entre les hommes et les femmes qui perdure depuis toujours est liĂ© Ă  l’uxoricide. La socialisation des enfants Ă©tant basĂ© sur les diffĂ©rences de comportements entre les sexes, la possessivitĂ© masculine vient s’installer aisĂ©ment dans l’enfance[99].

En France

Depuis les annĂ©es 2000, plusieurs enquĂȘtes nationales ont tentĂ© de dresser un bilan statistique des violences conjugales en France, les premiĂšres ne recensant que les victimes fĂ©minines[100].

La mĂ©thodologie de cette enquĂȘte de victimation a Ă©tĂ© critiquĂ©e, notamment par Marcela Iacub, HervĂ© Le Bras[101] et Élisabeth Badinter[102].

PremiĂšre critique : l'enquĂȘte additionne des comportements objectivables (violences physiques) et des comportements qui le sont moins (violences psychiques), et viserait Ă  faire ressortir « une vĂ©ritable organisation politique de l'oppression des femmes par les hommes » plutĂŽt qu'Ă  se poser la question de l'autonomie des femmes, tout en ignorant les interactions et la rĂ©ciprocitĂ© au sein du couple[103].

DeuxiĂšme critique : seules des femmes sont interrogĂ©es, ce qui par dĂ©finition enlĂšve toute possibilitĂ© d'Ă©valuer le nombre d'hommes violentĂ©s. Ces attaques ont eu entre autres des rĂ©ponses dans Nouvelles Questions FĂ©ministes[104] et dans Les temps modernes[105] : pour les auteurs de l'Ă©tude, la rĂ©pĂ©tition des pressions psychologiques, critiques, avances non-dĂ©sirĂ©es, mĂȘme si elles sont moins visibles, constituent un continuum des violences physiques. D'autre part, le refus d'un indicateur global, ainsi qu'une vision de la femme vengeresse tentant de lutter au pĂ©nal selon une dichotomie « femme-victime/homme bourreau » traduirait selon eux des « thĂšses antifĂ©ministes ».

Alors qu'au Canada, l'EnquĂȘte Sociale gĂ©nĂ©rale (ESG) a Ă©valuĂ© les victimes des deux sexes dĂšs 1999, en France, c'est seulement en 2007 qu'une Ă©valuation quantitative des hommes violentĂ©s a Ă©tĂ© produite une premiĂšre fois par l'Observatoire national de la dĂ©linquance.

Prise en compte des victimes masculines

Peinture kalighat, Femme battant un homme avec un balai, Calcutta (Inde), 1875

En 1977, la sociologue amĂ©ricaine Suzanne Steinmetz, Murray Arnold Straus et Richard J. Gelles crĂ©ent le concept de « mari battu », ultĂ©rieurement remplacĂ© par celui d'« homme battu ». Dans une Ă©tude de 1980 intitulĂ©e Behind Closed Doors. Violence in The American Family (en français, DerriĂšre les portes fermĂ©es. Violence dans la famille amĂ©ricaine), comprenant une enquĂȘte de victimisation, Murray Arnold Straus, Richard J. Gelles, Suzanne Steinmetz affirment que les femmes commettent la moitiĂ© des violences physiques domestiques. Selon eux, les hommes causent plus de dommages directs aux femmes, mais les femmes qui utilisent des armes peuvent provoquer des blessures trĂšs graves. Suzanne Steinmetz a Ă©crit : « Le crime le plus sous-estimĂ© n'est pas la femme battue, mais le mari battu » estimant qu'aux États-Unis, « un homme meurt tous les quatre jours des mains de sa femme qui elle-mĂȘme subissait des violences »[106].

Cette Ă©tude est trĂšs controversĂ©e en raison de problĂšmes mĂ©thodologiques : d'une part, l'enquĂȘte portait sur 57 couples (hĂ©tĂ©rosexuels), oĂč 4 femmes dĂ©claraient ĂȘtre battues, contre aucun homme[107] ; d'autre part l'enquĂȘte utilisait la Conflict Tactics Scales qui a, par la suite, Ă©tĂ© critiquĂ©e.

On peut souligner que les termes « femme battue » tout comme « homme battu » ne sont plus des termes jugĂ©s adĂ©quats en raison de la non prise en compte de la violence psychologique dans ce terme. La violence conjugale revĂȘt en effet plusieurs aspects, et la violence psychologique dĂ©marre en gĂ©nĂ©ral le processus d'emprise[108] avant toute autre type de violence physique.

LĂ©gislation et action publique

France

  • Moyen Âge : le droit de correction (en latin jus castigandi[109]) est permis contre toute personne ou animal. Ainsi un « bon pĂšre de famille » peut invectiver et battre tout un chacun, que ce soit son Ă©pouse, des enfants qu'ils soient les siens ou nom, des domestiques, des commerçants, ses frĂšres et sƓurs, des personnes ĂągĂ©es et mĂȘme des animaux. Mais l'effusion de sang apparait comme une limite Ă  ne pas franchir. Cependant, les coutumes laissent un champ assez large aux brutalitĂ©s physiques. Les archives judiciaires apportent peu d'information car, par nature, elles n'existent le plus souvent que lorsqu'il y a eu crime, c'est-Ă -dire mort de la victime[110]. La notion de puissance maritale est une transposition des temps modernes sur un Moyen Âge peu documentĂ©. Par exemple, un seul rituel du charivari qui prenait pour cible un mari battu par sa femme est Ă©voquĂ©, par un seul tĂ©moin, en 1886 (fin du XIXe siĂšcle) dans une rĂ©gion Aquitaine marquĂ©e par la culture anglo-saxonne et le tourisme balnĂ©aire (voir villas anglaises de Biarritz, de Pau, etc.)[111]. De fait, la notion mĂȘme de puissance maritale est gĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă  une certaine dĂ©viance aristocratique anglicane. Transposer des notions modernes sur des Ă©poques plus anciennes est toujours malencontreux : sur un sujet connexe, il est « reprochĂ© » par exemple Ă  nos ancĂȘtres l'absence du vote des femmes, mais c'est un anachronisme car Ă  leur Ă©poque les hommes non plus ne pouvaient pas voter, soit parce qu'il n'y avait aucun vote, soit parce seuls les propriĂ©taires terriens pouvaient voter, et les terres Ă©taient attribuĂ©es Ă  une famille et non Ă  une personne. De fait, des femmes furent Ă©lues Ă  des postes de responsabilitĂ© avant d'avoir le droit de vote, preuve qu'elles Ă©taient considĂ©rĂ©es comme responsables et importantes dans la sociĂ©tĂ©.
  • 1749 : alors que jusque-lĂ  les violences conjugales sont un motif tout Ă  fait accessoire et insuffisant pour justifier d'une sĂ©paration de biens, seul moyen avec le dĂ©part au couvent d'Ă©chapper aux effets du mariage, une telle sĂ©paration est obtenue dans le Poitou pour la premiĂšre fois avec cet unique motif Ă  l'appui de la demande[112].
  • 1791 : L'article 14[113] de la loi du 22 juillet 1791 dispose que « la peine sera plus forte si les violences ont Ă©tĂ© commises envers la femme », instituant comme circonstances aggravantes le fait de commettre un dĂ©lit ou un crime. Ce texte pĂ©nal impose une limite aux atteintes physiques mais Paul Viollet rappelle que l'idĂ©e de battre sa femme reste alors Ă©troitement ancrĂ©e dans les esprits[114].
  • 1804 : L'article 213 du Code civil, instaurĂ© par NapolĂ©on en 1804, marque un recul[115] en disposant que « Le mari doit protection Ă  sa femme, la femme, obĂ©issance au mari ». Les manuels de droit et les dĂ©cisions de justice du dĂ©but du XIXe siĂšcle considĂšrent que l'Ă©poux exerce une « surveillance tutĂ©laire » sur les actions de sa femme. La subordination de l'Ă©pouse redonne au mari le droit de correction manuelle. Cependant, le lĂ©gislateur reconnaĂźt l'existence de mauvais traitements entre Ă©poux puisque l'article 229-230 du Code civil insĂšre les « excĂšs, sĂ©vices et injures graves » comme cause de divorce ou de sĂ©paration de corps[116].
  • 1810 : Le code pĂ©nal de 1810 condamnant le conjuguicide (homicide conjugal qui traduit l'uxoricide antique mais aussi l'article 14) dispose que « dans le cas d'adultĂšre, prĂ©vu par l'article 336, le meurtre commis par l'Ă©poux sur son Ă©pouse, ainsi que sur le complice Ă  l'instant oĂč il les surprend en flagrant dĂ©lit dans la maison conjugale est excusable ».
  • 1938 : La loi du 18 fĂ©vrier 1938 abolissant l'incapacitĂ© juridique de la femme mariĂ©e et mettant fin Ă  la puissance maritale, supprime ce droit de correction marital[117].
  • 1978 : CrĂ©ation du premier foyer Flora-Tristan pour femmes victimes de violence conjugales Ă  Clichy[118].
  • 1980 : La loi prĂ©cise que « tout acte de pĂ©nĂ©tration sexuelle de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui, par violence, contrainte ou surprise, est un viol ».
  • 1990 : La Cour de cassation reconnaĂźt le viol entre Ă©poux. Les associations qui luttent contre les violences familiales peuvent se porter partie civile.
  • 1991 : Une Ă©coute tĂ©lĂ©phonique, Femmes Info Service, est crĂ©Ă©e pour assister les victimes de violences conjugales. En 2007, ce numĂ©ro devient le 3919 : Violences Conjugales Info. En 2014, il devient le 3919 : Violences Femmes Info, avec une mission d'Ă©coute, d'information et d’orientation Ă©tendue Ă  toutes les formes de violences Ă  caractĂšre sexiste faites aux femmes[119]. Ce numĂ©ro est anonyme et gratuit.
  • 1994 : Le Code pĂ©nal reconnaĂźt comme circonstances aggravantes les violences commises par un conjoint ou un concubin et renforce la peine de rĂ©clusion criminelle pour viol.
  • 2002 : La loi sur la prĂ©somption d'innocence renforce les droits des victimes de violences.
  • 2005 : Le juge peut statuer sur la rĂ©sidence sĂ©parĂ©e en cas violence au conjoint ou aux enfants les mettant en danger ces victimes, en attribuant aux victimes la rĂ©sidence dans le logement conjugal. Les mesures prises sont caduques si, Ă  l'expiration d'un dĂ©lai de quatre mois Ă  compter de leur prononcĂ©, aucune requĂȘte en divorce ou en sĂ©paration de corps n'a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e (article 220-1 du Code civil)[120].
  • 2006 : La loi renforçant la prĂ©vention et la rĂ©pression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs[121] est adoptĂ©e par le Parlement français. Elle prĂ©voit une obligation de respect entre les Ă©poux, dans l'article 212. Elle introduit une aggravation des peines encourues « pour un crime ou un dĂ©lit lorsque l'infraction est commise par le conjoint, le concubin ou le partenaire liĂ© Ă  la victime par un pacte civil de solidaritĂ© » mais Ă©galement « lorsque les faits sont commis par l'ancien conjoint, l'ancien concubin ou l'ancien partenaire liĂ© Ă  la victime par un pacte civil de solidaritĂ©. DĂšs lors que l'infraction est commise en raison des relations ayant existĂ© entre l'auteur des faits et la victime » (Art. 132-80 du Code pĂ©nal). La loi modifie Ă©galement d'autres articles du Code PĂ©nal pour faire reconnaĂźtre les violences au sein de toutes les formes de conjugalitĂ© (concubinage, PACS et mariage).
  • 2007 : Loi relative Ă  la prĂ©vention de la dĂ©linquance qui crĂ©e dans les violences volontaires et les agressions sexuelles une circonstance aggravante liĂ©e Ă  l'emprise alcoolique ou de stupĂ©fiants.
  • 2010 : Les violences faites aux femmes deviennent la prioritĂ© affichĂ©e par la politique sociale nationale[122] ; la violence psychologique est reconnue comme condamnable dans la lĂ©gislation sanctionnant les violences entre conjoints.
  • 2011 : La Convention du Conseil de l'Europe sur la prĂ©vention et la lutte contre la violence Ă  l'Ă©gard des femmes et la violence domestique est adoptĂ©e et la France l'a signĂ©e.
  • 2014 : La loi pour l'Ă©galitĂ© rĂ©elle entre les femmes et les hommes comprend des mesures de lutte contre les violences conjugales.
  • 2018 : L'auteur(e) de violences conjugales encourt 3 ans de prison et 45 000 â‚Ź d'amende si les violences ont entraĂźnĂ© une incapacitĂ© totale de travail (ITT) infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  8 jours ; 5 ans de prison et 75 000 â‚Ź d'amende si ces violences ont entraĂźnĂ© une ITT supĂ©rieure Ă  8 jours ; 20 ans de prison en cas de violences ayant entraĂźnĂ© la mort sans l'intention de la donner (30 ans de prison si la mort a Ă©tĂ© causĂ©e par des violences rĂ©pĂ©tĂ©es) ; prison Ă  perpĂ©tuitĂ© en cas de meurtre ou de tentative de meurtre[123].
  • 2019 : Un Grenelle des violences conjugales est organisĂ© du 3 septembre au 25 novembre afin de prendre des mesures Ă  ce sujet. La loi du 28 dĂ©cembre 2019, reprenant des mesures issues du Grenelle[124], vise Ă  agir contre les violences au sein de la famille[125] et comporte 5 chapitres : l'ordonnance de protection et de la mĂ©diation familiale, les pensions de rĂ©version, l'Ă©largissement du port du bracelet anti-rapprochement[126], l'accĂšs au logement, du tĂ©lĂ©phone grave danger.
  • 2020 : Le 29 janvier est adoptĂ©e une seconde proposition de loi apportant des modifications juridiques prĂ©vues lors du Grenelle[127].
  • 2020 : La loi du visant Ă  protĂ©ger les victimes de violences conjugales[128] prĂ©voit notamment : que la "jouissance du logement conjugal est attribuĂ©e, sauf ordonnance spĂ©cialement motivĂ©e justifiĂ©e par des circonstances particuliĂšres, au conjoint qui n'est pas l'auteur des violences, et ce mĂȘme s'il a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'un hĂ©bergement d'urgence" ; qu'"en cas de violences au sein du couple, relevant de l'article 132-80 du code pĂ©nal, il ne peut pas ĂȘtre procĂ©dĂ© Ă  une mission de mĂ©diation" ; elle renforce les peines en cas de harcĂšlement "les peines sont portĂ©es Ă  dix ans d'emprisonnement et Ă  150 000 € d'amende lorsque le harcĂšlement a conduit la victime Ă  se suicider ou Ă  tenter de se suicider. Le port d'armes par l'auteur prĂ©sumĂ© de violences peut ĂȘtre interdit "lorsque l'enquĂȘte porte sur des infractions de violences, l'officier de police judiciaire peut, d'office ou sur instructions du procureur de la RĂ©publique, procĂ©der Ă  la saisie des armes qui sont dĂ©tenues par la personne suspectĂ©e ou dont celle-ci a la libre disposition, quel que soit le lieu oĂč se trouvent ces armes." La loi renforce les disposions lĂ©gales afin d'interdire aux mineurs l'accĂšs aux sites pornographiques : "Lorsqu'il constate qu'une personne dont l'activitĂ© est d'Ă©diter un service de communication au public en ligne permet Ă  des mineurs d'avoir accĂšs Ă  un contenu pornographique en violation de l'article 227-24 du code pĂ©nal, le prĂ©sident du Conseil supĂ©rieur de l'audiovisuel adresse Ă  cette personne, par tout moyen propre Ă  en Ă©tablir la date de rĂ©ception, une mise en demeure lui enjoignant de prendre toute mesure de nature Ă  empĂȘcher l'accĂšs des mineurs au contenu incriminĂ©. La personne destinataire de l'injonction dispose d'un dĂ©lai de quinze jours pour prĂ©senter ses observations". Le prĂ©sident peut ensuite agir par divers moyens dont " de demander au prĂ©sident du tribunal judiciaire de Paris d'ordonner, selon la procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e au fond, toute mesure destinĂ©e Ă  faire cesser le rĂ©fĂ©rencement du service de communication en ligne par un moteur de recherche ou un annuaire".
  • en 2021, une loi visant Ă  accĂ©lĂ©rer l'Ă©galitĂ© Ă©conomique et professionnelle prĂ©voit l'obligation faite aux banques d'ouvrir un compte bancaire nominatif aux femmes pour qu'elles puissent percevoir salaires, pensions ou prestations sociales, ceci afin de faciliter leur autonomie financiĂšre en cas de conflit conjugal[129].

Viol conjugal

En France, le viol entre Ă©poux est condamnable depuis 1992[130].

Certains États ne considĂšrent pas que le viol puisse exister entre Ă©poux. Alors que certaines civilisations ou religions considĂšrent que la femme doit ĂȘtre soumise sexuellement Ă  son Ă©poux, la lĂ©gislation ou la jurisprudence de certains pays admettent l'accusation de viol d'une femme par son mari, parfois de l'inverse. L'Ă©tude de 2006 du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU sur la violence Ă  l’égard des femmes dit (page 118) : « Le viol conjugal peut faire l’objet de poursuites dans au moins 104 États. Trente-deux d’entre eux ont fait du viol [conjugal] une infraction pĂ©nale spĂ©cifique tandis que les 74 autres n’exonĂšrent pas le viol conjugal des dispositions gĂ©nĂ©rales concernant le viol. Le viol conjugal n’est pas une infraction passible de poursuites judiciaires dans au moins 53 États. Quatre États ont Ă©rigĂ© le viol conjugal en infraction seulement lorsque les conjoints sont sĂ©parĂ©s de corps. Quatre États envisagent d’adopter une lĂ©gislation qui permettrait de rendre le viol conjugal passible de poursuites judiciaires »[131]. Depuis 2006, plusieurs autres pays ont interdit le viol conjugal (par exemple la ThaĂŻlande en 2007)[132].

Facteurs de risque et de protection

L’Organisation mondiale de la santĂ© identifie en 2012 dans son rapport PrĂ©venir la violence exercĂ©e par des partenaires intimes et la violence sexuelle contre les femmes[133] des facteurs de risque Ă  plusieurs niveaux[134] : individuel, relationnel, communautaire et sociĂ©tal. Les principaux facteurs sont : le faible niveau d’instruction, l'exposition Ă  la violence au cours de l’enfance (abus sexuel, violence interparentale), les troubles de la personnalitĂ© antisociale chez les hommes (impulsivitĂ©, manque d’empathie), l'usage nocif de l’alcool, de multiples partenaires / infidĂ©litĂ© chez les hommes, les attitudes qui admettent la violence, les antĂ©cĂ©dents Ă  titre d’auteur d’actes violents ou de victime, la mĂ©sentente ou insatisfaction conjugale. Les principaux facteurs concernant particuliĂšrement la violence sexuelle[n. 3] sont : les croyances entourant l’honneur familial et la puretĂ© sexuelle, l'idĂ©ologie du droit masculin aux rapports sexuels, les faibles sanctions juridiques.

Un ruban violet
Un ruban violet utilisĂ© aux États-Unis pour sensibiliser Ă  la violence familiale.

Les facteurs de risque et de protection peuvent varier selon les pays et les cadres de vie. Sur le plan de la prĂ©vention, ce rapport indique : des efforts de prĂ©vention primaire ciblĂ©s en prioritĂ© vers les jeunes, la prĂ©vention de toutes les formes de violence (surtout la maltraitance des enfants), la rĂ©duction globale de la consommation d’alcool dans la population. D'autres facteurs « peuvent faire l’objet de mesures de prĂ©vention primaire, par exemple lutter contre l’acceptation de la violence, rendre l’instruction plus accessible aux femmes, modifier les lois qui lĂšsent les femmes et appliquer des politiques plus Ă©quitables envers les deux sexes ».

Campagnes de prévention

Aux États-Unis[135], un ruban de sensibilisation violet est utilisĂ© en octobre contre la violence familiale. Au Canada[136] et en Australie[137], un ruban blanc est utilisĂ© pour sensibiliser Ă  la violence contre les femmes.

Aides aux victimes

Prévention

Lutte contre les violences domestiques au Massachusetts.

Il faut distinguer entre les actions de court terme en période de conflit aigu et la prévention de fond.

  • La prĂ©vention de fond va recommander la panoplie de dĂ©marches de bons sens ou ajustĂ©es par la psychologie qui contribue Ă  la santĂ© relationnelle du couple.
  • Les prĂ©cautions en pĂ©riode de tensions entre partenaires suggĂšrent notamment, l'Ă©loignement temporaire des partenaires, la rĂ©solution des autres aspects aigus dans la vie du couple ou des individus. La thĂ©rapie de couple peut permettre d'identifier les causes de l'emballement relationnel qui dĂ©bouche sur des violences psychologiques ou physiques. Les approches sont multiples : analyse transactionnelle, communication non-violente, approche comportementaliste, etc.
  • La mĂ©diation n'est pas reconnue d'une grande utilitĂ© dans les cas oĂč la victime n'est pas dans un Ă©tat psychologique stable permettant un Ă©quilibre des pouvoirs. Elle est donc Ă  proscrire notamment dans les cas de manipulations
      (voir Ă  ce sujet les livres de Marie-France Hirigoyen, Christine Petit Collin[138] et Isabelle Nazare-Aga)

    Depuis 1997, des associations ont axĂ© leurs actions sur l'accompagnement des auteurs de violence conjugale, en complĂ©ment des actions judiciaires et de l'aide aux victimes, considĂ©rant qu'une prise en charge spĂ©cifique Ă©tait nĂ©cessaire afin de tenter de diminuer les cas de rĂ©cidive. Le premier des freins Ă  vaincre est la reconnaissance par l'auteur de violence de la rĂ©alitĂ© des faits, et de sa propre responsabilitĂ©, mĂȘme si cette responsabilitĂ© peut ĂȘtre Ă©clairĂ©e par des Ă©vĂ©nements ou reprĂ©sentations acquises dĂšs l'enfance[139].

    Porter plainte

    On constate que trĂšs peu de victimes portent plainte. Selon l'enquĂȘte de l'ONDRP française, 7,6 % des femmes violentĂ©es par leur conjoint en 2005-2006 ont portĂ© plainte contre lui ; la proportion d'hommes violentĂ©s ayant portĂ© plainte Ă©tait trop faible pour ĂȘtre comptabilisĂ©e[58].

    Selon les associations d'aide aux femmes victimes de violence conjugale, ces derniĂšres n'osent pas porter plainte par peur de la rĂ©action de l'entourage (les violences sont souvent secrĂštes), par culpabilitĂ© (la victime est persuadĂ©e qu'elle est responsable de la violence qu'elle subit), par peur de ne pas ĂȘtre prise au sĂ©rieux (en effet, si elle est victime de violence depuis plusieurs mois ou annĂ©es, on lui opposera souvent « pourquoi n'ĂȘtes vous pas partie ? », cette question peut aussi la culpabiliser), par peur des reprĂ©sailles (si une mesure lĂ©gale d'Ă©loignement tarde Ă  ĂȘtre prise). Elle peut aussi ĂȘtre dĂ©pendante financiĂšrement de son conjoint, ĂȘtre persuadĂ©e que celui-ci va changer, avoir envie de lui laisser une autre chance[140] (voir plus bas - Psychologie des victimes, pourquoi elles ne partent pas).

    Assistance

    L'accompagnement spĂ©cialisĂ© se dĂ©cline en diffĂ©rents moyens : Ă©coute tĂ©lĂ©phonique, accueil, aide administrative et sociale, espace de parole pour les victimes, hĂ©bergement (surtout dĂ©veloppĂ© pour les femmes). L'objectif de cet accompagnement est d'aider les victimes Ă  (re)trouver le respect d’elles-mĂȘmes et Ă  reprendre le pouvoir sur leur vie[141].

    L'offre de refuges pour victimes de violences conjugales s’est d'abord dĂ©veloppĂ©e pour les femmes, dans les annĂ©es 1960 et 1970 en Europe :

    • À Londres, Erin Pizzey, journaliste et Ă©crivain, ouvre le premier refuge pour femmes battues en 1971.
    • En Belgique, le premier collectif pour femmes battues ouvrit ses portes en 1977 Ă  Bruxelles[142].
    • En France, le premier foyer pour femmes battues, « Flora Tristan », ouvre en 1978[143].

    Mais, en dĂ©pit de ces actions pionniĂšres, la rĂ©alitĂ© de ces violences n’est pas mieux perçue. La multiplication des centres d’écoute ou d’accueils spĂ©cialisĂ©s n’aura lieu, avec l’attribution de subventions publiques (afin de continuer, au mieux, Ă  mener leurs actions d’aides et de prĂ©ventions), qu’à la fin des annĂ©es 1980[144].

    En 2020, la pandĂ©mie de Covid-19 a conduit Ă  l’augmentation des violences conjugales. Afin de soutenir et protĂ©ger les victimes, les pharmacies françaises ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es comme des lieux de prise en charge des personnes vulnĂ©rables. Par le biais de ce dispositif, les victimes peuvent ĂȘtre prises en charge rapidement et efficacement en demandant la rĂ©fĂ©rence « masque 19 » qui est un code d’appel Ă  l’aide[145].

    Psychologie

    Agressivité : différence entre les sexes

    Contrairement au stéréotype populaire, les femmes sont aussi tout aussi susceptibles que les hommes d'exprimer de l'hostilité par la violence physique dans le cadre d'une relation amoureuse. Les recherches du psychologue John Archer de l'Université de Central Lancashire en Angleterre et du sociologue Murray Straus démontrent que les hommes et les femmes présentent des taux de violence à peu prÚs égaux au sein des relations, voire que les taux d'agression physique des femmes sont légÚrement plus élevés. Il n'en demeure pas moins que la violence domestique dans les relations entre partenaires constitue une plus grande menace pour les femmes que pour les hommes. Les femmes subissent prÚs des deux tiers des blessures, en grande partie parce que les hommes sont en moyenne plus forts que les femmes. De plus, les femmes et les hommes diffÚrent dans la sévérité de leurs actions[146]. Les femmes seraient plus susceptibles de griffer ou de gifler leurs partenaires, et les hommes de frapper ou d'étrangler leurs partenaires[146].

    Des agresseurs

    Pancarte contre les violences de genre, Gata de Gorgos (Espagne), 2016

    Les recherches sur les profils psychologiques des agresseurs[147] - [148] - [149] - [150] montrent qu'ils sont associés à une exposition précoce à des modÚles comportementaux violents, les agresseurs ayant tendance à reproduire la violence dont ils ont été les victimes ou les témoins entre leurs parents durant l'enfance[151] - [152]. Ensuite, le profil des agresseurs est associé à des traits de personnalité pathologiques dans les trois clusters. De façon intéressante, également, ces recherches montrent que le profil des femmes qui agressent diffÚre trÚs peu du profil des hommes agresseurs. Ces résultats remettent en question le « paradigme des genres »[153] - [154] qui suppose une dissymétrie importante entre le profil des agresseurs masculins et le profil des agresseurs féminins.

    Au-delĂ  du simple diagnostic, certains traits et caractĂ©ristiques psychologiques des partenaires ou de la relation de couple se rĂ©vĂšlent ĂȘtre des prĂ©dicteurs fiables de violence. Ainsi, des traits tels que la jalousie pathologique[155], l'absence d'empathie[156], la difficultĂ© Ă  rĂ©gulariser l'expression de son agressivitĂ©[157] ou un profil d'attachement insĂ©curisant[158] - [159] sont fortement corrĂ©lĂ©es Ă  une augmentation du risque de violence dans le couple. Il en va de mĂȘme pour les modĂšles de communication dĂ©fectueux entre les partenaires et, de façon plus gĂ©nĂ©rale, l'insatisfaction de couple[160].

    Des victimes

    Homme fouettant sa femme, Inde

    Heise et Garcia-Moreno (2002)[161] et Stark (2014)[162], citent aussi ces facteurs, en y ajoutant d'autres pouvant expliquer l'absence de dĂ©part de la victime : trĂšs souvent elle aurait Ă©tĂ© isolĂ©e de son milieu social et de sa famille. La peur du jugement des autres, la crainte de ne pas ĂȘtre crue se conjugueraient avec l'espoir que le conjoint change[163]. Dans le cadre d'une violence conjugale structurelle, cet espoir est entretenu par l'agresseur. L’ONG pĂ©ruvienne « Vida mujer » a recueilli des lettres, courriels et messages de conjoints violents envoyĂ©s Ă  leurs victimes et en a fait un livre, No te mueras por mi. Sont des lettres d'excuses, de supplications, de justifications et de promesses, c'est la phase « lune de miel » du cycle de la violence (voir ci-dessous).

    Heise et al. relĂšvent que ce qui pourrait apparaĂźtre comme une forme de passivitĂ© de la part d'une femme est sans doute le rĂ©sultat d’une Ă©valuation calculĂ©e de ce qui lui est nĂ©cessaire pour se protĂ©ger tout en protĂ©geant ses enfants[164].

    Plus de la moitié des femmes victimes de violences conjugales développent une dépression[165], et elles font cinq fois plus de tentatives de suicide que la normale[166].

    Selon le Dr Muriel Salmona[167] - [168] - [169], les troubles psychotraumatiques des victimes de violences conjugales sont graves, frĂ©quents[n. 4], mĂ©connus et sous-estimĂ©s. Leurs consĂ©quences « sont la principale cause de rĂ©pĂ©tition de la violence ». Les violences ont un effet de sidĂ©ration qui empĂȘche la victime de rĂ©agir de façon adaptĂ©e. Elles produisent une anesthĂ©sie Ă©motionnelle et physique, et un Ă©tat de dissociation. La mĂ©moire traumatique fait revivre Ă  la victime les pires instants et entretient des sentiments de terreur et de dĂ©tresse, mais aussi « de honte, de culpabilitĂ© et une absence totale d’estime de soi ». Elle peut mener Ă  des troubles de la personnalitĂ©[n. 5] - [165], un Ă©tat de stress post-traumatique, des conduites Ă  risques. Ces troubles peuvent durer des dizaines d'annĂ©es, et sont comparĂ©s Ă  une bombe Ă  retardement. Ils ne dĂ©pendent pas de la victime, mais de la gravitĂ© et du contexte de l’agression. Ils demandent une prise en charge spĂ©cifique centrĂ©e sur les violences et la mĂ©moire traumatique. La mĂ©connaissance de ces troubles psychotraumatiques empĂȘche de « reconnaĂźtre la rĂ©alitĂ© de la souffrance, des symptĂŽmes » ou d’identifier leur cause. Elle tend Ă  renvoyer les victimes Ă  leurs faiblesses et Ă  discrĂ©diter leur parole.

    Certaines victimes sont dans une situation d'emprise[1] - [165]. Cela explique qu’elles acceptent de subir des violences sur une pĂ©riode parfois trĂšs longue, ne dĂ©posent pas plainte ou retournent auprĂšs de l’agresseur. Ces comportements peuvent ĂȘtre mal interprĂ©tĂ©s par les professionnels insuffisamment avertis. D’autre part, les personnes capables de mettre les autres sous emprise ont une capacitĂ© de sĂ©duction qui peut les rendre plus convaincantes pour les tiers que leurs victimes.

    La victime a du mal Ă  se reconnaĂźtre en tant que telle car cela remet en mĂȘme temps en question son identitĂ© et son choix de partenaire[170].

    Cycle de la violence

    La violence conjugale, lorsqu'elle n'est pas situationnelle mais relĂšve d'une dynamique au sein du couple, s'accompagne d'une prise de contrĂŽle progressive d’un des partenaires sur l'autre, qui installe la victime dans un sentiment de peur et d'impuissance. Le caractĂšre insidieux de cette prise de contrĂŽle la rend difficile Ă  percevoir, mĂȘme par l'extĂ©rieur. Elle se manifeste par une lente escalade, et un cycle en quatre phases qui se rĂ©pĂšte et s’accentue avec le temps[171] - [163] : une phase de tension, lors de laquelle le partenaire violent fait savoir verbalement ou non verbalement Ă  la victime qu’elle ne correspond pas Ă  ses attentes et besoins, et qu’elle court un danger. La victime s’attache Ă  apaiser cette tension par la soumission, apeurĂ©e Ă  la fois par l’imprĂ©visibilitĂ© de son partenaire et par la fatalitĂ© de l’agression, ce qui renforce encore l’agressivitĂ© du partenaire. Lors de la phase d'explosion (ou agression), les tensions s’aggravent en une explosion agressive qui disperse la tension et qui mĂšne le couple Ă  la phase suivante. Lors de la phase d'accalmie ou de justification, le partenaire violent est calmĂ©, son Ă©nergie apaisĂ©e. La victime sort de son Ă©tat de peur et de paralysie et redevient active, soit pour neutraliser les consĂ©quences nĂ©gatives de la violence, soit pour prĂ©venir de futures explosions. La victime demeure ambivalente face Ă  son agresseur, qui cherche de son cĂŽtĂ© Ă  minimiser ses actes en les justifiant, en niant ou en minimisant l’agression et en culpabilisant encore la victime. Cette rationalisation de la violence donne cependant Ă  la victime l’impression qu’une amĂ©lioration de la situation est en son pouvoir. Enfin, pendant la phase dite de rĂ©conciliation, pour ne pas perdre son partenaire, le partenaire violent tente de faire oublier son agression par un comportement attentif, voire par des supplications. Ceci fait croire Ă  la victime que son partenaire n’est pas vraiment violent, mais quelqu’un d’attentionnĂ©, que la violence l’a submergĂ© malgrĂ© lui et que cela ne se reproduira plus.

    Ces phases peuvent durer trÚs longtemps au début, mais se raccourcissent avec le temps, surtout la phase « lune de miel ». Il est difficile pour la victime de terrorisme intime de comprendre que la violence est ancrée de maniÚre structurelle dans le couple et ne constitue pas uniquement des incidents isolés.

    Des enfants

    Les violences conjugales auxquelles sont exposés les enfants peuvent avoir des conséquences sur leur santé, leur comportement et leur développement[172] - [173] - [174].

    Analyse féministe

    L'analyse fĂ©ministe s'accorde Ă  dire que le problĂšme vient d'un dĂ©sĂ©quilibre fondamental entre la situation gĂ©nĂ©rale des femmes et celles des hommes, dans un contexte oĂč l'Ă©galitĂ© des chances n'est pas acquise. Les personnes Ă©tiquetĂ©es « femmes » sont donc plus vulnĂ©rables statistiquement Ă  la violence exercĂ©e dans le couple. Elles le sont d'autant plus que leurs plaintes sont en gĂ©nĂ©ral toujours insuffisamment prises en compte et ce dans la plupart des pays, mĂȘme ceux ayant considĂ©rablement modifiĂ© leur lĂ©gislation[175].

    Au niveau sémantique, on n'utilise plus le terme « femmes battues », d'une part depuis que l'importance de la violence psychologique a été démontrée, et d'autre part que la reconnaissance du statut d'une victime passe par son autonomisation, autrement dit par les possibilités qui lui sont offertes de faire entendre sa voix, de redevenir actrice de sa vie et de recouvrer son indépendance économique et sociale[176].

    Le concept de symĂ©trie des violences homme-femme, qui avait Ă©tĂ© produit en rĂ©action Ă  la notion de violence domestique issue d'une problĂ©matique de genre et relevant en grande partie d'auteurs masculins, a Ă©tĂ© rĂ©cemment remis en cause par Patrizia Romito[177], qui relĂšve notamment dans son livre l'impunitĂ© relative de la violence conjugale envers les femmes, et l'utilisation abusive du concept d'aliĂ©nation parentale pour enlever toute crĂ©dibilitĂ© aux accusations portĂ©es par les victimes en cas de sĂ©paration ou de divorce. La question n'est selon elle pas de savoir si les hommes sont victimes Ă©galement (il y a des hommes victimes), mais de savoir si on peut raisonnablement insinuer qu'il s'agit du mĂȘme phĂ©nomĂšne sociologique, Ă©tant donnĂ© l'importance du dĂ©sĂ©quilibre de dĂ©part entre hommes et femmes[177].

    Critique de l'analyse féministe

    Certains auteurs estiment que la doctrine féministe domine les courants de pensée relatifs à la violence conjugale. Ils reconnaissent au féminisme un impact politique positif en ce qui regarde la prise en charge sociale d'un problÚme antérieurement refoulé dans la seule sphÚre privée, estimant que le militantisme féministe est à l'origine des changements dans les codes criminels et pénaux, de l'établissement de nouvelles politiques et de nouveaux programmes dans les pays occidentaux et de la mise sur pied de ressources spécialisées comme les centres d'hébergement pour femmes victimes de violence.

    Certains auteurs dĂ©plorent la prĂ©valence d'une doctrine qui rĂ©duit invariablement les problĂšmes sociaux Ă  une dialectique oĂč les femmes sont des victimes et les hommes des oppresseurs, Ă  l'exclusion d'autres variables systĂ©miques[c 1] - [c 2] - [c 3] - [c 4] - [c 5] - [c 6] - [c 7] - [c 8] - [c 9] - [c 10] - [c 11] - [c 12] - [c 13]. Murray A. Straus (en) dĂ©plore[c 14] l'obstruction selon lui politique et intellectuelle qu'a entraĂźnĂ©e, la prĂ©dominance de la thĂ©orie fĂ©ministe explicative de la violence conjugale. À la suite de Nicola Graham-Kevan (en)[c 15] - [178], Straus observe que malgrĂ© une recherche empiriques dĂ©montrant selon lui le contraire, les milieux politiques continuent Ă  croire Ă  l'axiome fĂ©ministe voulant que la domination patriarcale soit l'explication fondatrice de la violence conjugale. Nicola Graham-Kevan a Ă©tudiĂ© les programmes de traitement destinĂ©s aux auteurs de violences domestiques. Selon elle pour intervenir efficacement, il est nĂ©cessaire de connaĂźtre la fonction que la violence remplit pour l'auteur, qu'elle soit par exemple utilisĂ©e pour forcer un partenaire Ă  accĂ©der Ă  ses dĂ©sirs, pour rĂ©soudre un conflit, pour gĂ©rer la peur de l'abandon ou pour gĂ©rer des Ă©motions difficiles[179].

    MĂ©diatisation

    Cas médiatisés

    Traitement médiatique

    En France, des journalistes[172] - [183] relĂšvent de nombreux articles de presse avec des titres accrocheurs, des actes mal qualifiĂ©s ou minorĂ©s, des euphĂ©mismes, une mise en avant du contexte dĂ©calĂ©, un manque d’analyse[184]. Les violences conjugales y sont traitĂ©es dans la rubrique des fait divers et, selon Prenons la une, elles forment un phĂ©nomĂšne de sociĂ©tĂ©[185] - [172]. Ces articles peuvent culpabiliser la victime, justifier la violence sous couvert d’amour ou de folie, prĂ©senter le partenaire violent avec des commentaires positifs, ou retenir son argumentaire. Ces rĂ©flexes journalistiques contribuent selon certaines personnes Ă  banaliser, « Ă  invisibiliser et Ă  lĂ©gitimer ces violences »[172]. En 2016, le collectif de journalistes Prenons la une Ă©tablit des recommandations pour permettre un traitement journalistique le plus juste possible des violences faites aux femmes, que plusieurs mĂ©dias signent[186].

    Notes et références

    Notes

    1. La gendarmerie peut constater des cas de violence qui ne débouchent pas sur une plainte ; à l'inverse, il peut y avoir dépÎt de plainte sans que pour autant les services de police ou de gendarmerie ne procÚdent à la constatation d'une plainte, en l'absence de certificat médical.
    2. Mais pas « trĂšs significative » : le rapport prĂ©cise que « d’aprĂšs les rĂ©sultats des tests statistiques, la diffĂ©rence est suffisante pour fournir une tendance, mais pas plus ».
    3. La violence sexuelle est dĂ©finie « indĂ©pendamment de [la] relation avec la victime, dans tout contexte, y compris mais sans s’y limiter, le foyer et le travail » (p. 11).
    4. « Les violences subies par les femmes et les filles sont celles qui ont le plus grand potentiel traumatisant en dehors des tortures : jusqu'Ă  58 % des victimes de violences conjugales et de 60 Ă  80 % des victimes de violences sexuelles risquent de dĂ©velopper un Ă©tat de stress post-traumatique contre seulement 24 % chez l'ensemble des victimes de traumatismes ». « Avoir subi des violences est un des principaux dĂ©terminants [...] de l’état de santĂ© des personnes mĂȘme 50 ans aprĂšs ».
    5. « Troubles anxieux, dĂ©pressions, troubles du sommeil, troubles cognitifs, troubles alimentaires, addictions, etc. », « conduites d’évitement et de contrĂŽle de l’environnement [...] (phobies, TOC) ».

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    Annexes

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